#vie_intérieure

  • L’intime, un concept politique - La Vie des idées
    http://www.laviedesidees.fr/L-intime-un-concept-politique.html via @bug_in

    L’enjeu du livre de Michaël Foessel est de dégager, délimiter et promouvoir, aux côtés des sphères publique et privée auxquelles se limitent les théories politiques modernes et contemporaines, la sphère de « l’intime ». S’il importe de prendre la mesure de cette sphère, c’est qu’elle met en jeu des expériences spécifiques quant au mode de #relation, de visibilité et de responsabilité entre les #individus. Dans le schéma dichotomique classique, ces expériences sont trop souvent confondues avec celles qui ont cours dans le champ du #privé, alors que ce dernier relève exclusivement du domaine économique et rend compte des relations individuelles sur le modèle de transactions entre des propriétaires (de soi, de son corps), y compris au sein du #couple et de la #famille. Au contraire, pris dans sa spécificité, l’intime nous permet de penser une autre approche du politique — selon une double dimension.

    Dimension normative d’abord : l’intime et le public partagent des structures et des normes communes qui les distinguent, ensemble, du privé : c’est notamment le cas, dans la « démocratisation de l’intime » (selon l’expression de Giddens), de la progressive imposition de l’idée selon laquelle la vie personnelle est un « projet ouvert » et non pas caché ou silencieux. Dans le couple pris comme « lieu d’élaboration éthique » (p. 39), les partenaires ne sont pas pensés comme des co-contractants aux liens d’abord sociaux et juridiques, mais comme les tenants de discours de soi qui ne font sens que dans la relation, en prenant le risque de la désappropriation de soi. De ce point de vue, s’attacher à penser la spécificité de l’intime permet de se délivrer de l’erreur qui consiste à replier le politique sur l’économique. Ainsi peut se dégager une autre manière de penser le politique et ses acteurs, les individus affectifs et non pas seulement les individus performants, pris dans un « vivre ensemble » dont les modalités, sentimentales et morales, sont elles aussi renouvelées.

    De là découle la seconde dimension, pratique et positive : l’intime nous donne accès à un pan trop ignoré de la démocratie, la démocratie « sensible » (p. 138) — au double sens d’une démocratie des sentiments et d’une démocratie vulnérable, qu’il s’agit précisément de protéger contre l’intrusion du privé ou contre l’interprétation exclusivement sociale des #identités et des interactions.

    nous sommes invités à nous méfier de la mise en scène des sentiments par les acteurs politiques professionnels, qui jouent des confusions conceptuelles et des dénis de reconnaissance qui affectent les individus dans leur vie quotidienne pour promouvoir leur propre carrière publique, pensée comme celle d’entrepreneurs d’eux-mêmes. Ils font étalage d’un amour « réussi », performant, légitimés dans cette pratique par la dissolution générale de l’intime dans la #rationalité stratégique. C’est au nom d’une recherche de l’authentique que l’attitude politique de la méfiance, à la fois philosophique et engagée, doit être adoptée.

    la « pipolisation » est cette pratique de mise en scène de soi contrôlée et contractuelle dans laquelle M. Foessel voit le paradigme de la tendance néolibérale à dissoudre le public et l’intime dans la sphère du privé.

    Le second intermède poursuit l’interrogation sur la nature du « moi » de l’homo œconomicus que thématise l’individualisme libéral, à partir d’une lecture d’Adolphe de Benjamin Constant, « roman de la disparition de l’intime dans le “privé” » (p. 100). Adophe, confondant l’idéal d’authenticité et l’impératif de réussite, rate ses amours et sa vie en demeurant étranger auprès des autres, incapable d’engagement — ce qui selon M. Fœssel, est le pendant inévitable de la liberté négative des Modernes. En effet, la #modernité libérale arrache l’intime à la contrainte normative de la tradition, mais commet dans le même mouvement l’erreur de le conceptualiser en termes de « droit à la vie privée » ; or « le privé nous appartient alors que l’intime nous concerne » (p. 111). Se joue ici la confusion essentielle qui nous conduit à oublier d’agir selon le souci authentique de soi. Nous sommes ainsi amenés à prendre pour « moi » ce qui s’expose comme moi et qui se trouve seulement pris dans une logique stratégique : la transparence donnée en spectacle remplace l’authenticité d’un échange intime de regards.

    #vie_intérieure #réciprocité #privatisation #marchandisation #narcissisme #néolibéralisme

    de quoi enrichir aussi les discussions sur la #prostitution

    et comme on parlait dernièrement (notamment @aude_v) de la perte de la réciprocité, je dirais que le commerce et l’idée de « ne rien devoir à personne » sont un mode d’échange correspondant à la sphère du privé, tandis que la #logique_du_don et la non-comptabilité correspondraient à l’authenticité et à l’intime, prenant en compte les liens non mesurables de tout un chacun avec le monde.

  • Pick-up artists et marchandisation intégrale | Socialisme critique
    http://socialismecritique.wordpress.com/2013/11/08/les-mysteres-de-la-seduction-les-pick-up-artists-et-la

    La réification, c’est donc le fait que les relations humaines soient remplacées par des relations marchandes. Or, dans le cas présent, on assiste à l’évolution suivante : certains proposent des séminaires payants pour apprendre à développer un domaine particulier de relations sociales, les relations avec le sexe opposé. Ces relations-là deviennent donc sujettes à transaction, à concurrence, à capitalisation. Ce que font les PUA, c’est vendre des techniques de relations humaines. Contrairement à la prostitution, où c’est le corps de la prostituée qui est l’objet de la transaction pécuniaire, les pick-up artists vendent le signe permettant de se lier à un autre être humain. Donc la relation de séduction, elle aussi, est réifiée, transformée en marchandise : l’aspirant PUA participant à un séminaire payant pourra, le cas échant, réclamer un remboursement si ces techniques ne fonctionnent pas, ou passer à la concurrence. Le hiatus, ici, se révèle lorsque l’on comprend que l’on parle de relations amoureuses. Si le sexe a depuis longtemps été monétisé, la psychologie humaine n’avait pas subi la même aliénation. C’est désormais le cas : la séduction, ou plutôt le développement personnel en ce domaine, est devenu un commerce comme un autre. Cela est brillamment illustré dans l’ouvrage de Neil Strauss, au moment où le narrateur comprend que l’être humain n’a plus guère d’importance, seul compte le rapport en lui-même, démultiplié, disséqué, répété à l’infini dans une spirale de fétichisme social, jusqu’à la création de social robots , de robots sociaux, uniquement intéressés par la reproduction permanente des mêmes schémas relationnels, avec la conséquence que voici : « in the process of dehumanizing the opposite sex, I had also been dehumanizing myself ». La disparition de l’humanité dans la relation, voici la définition même de la réification.

    C’est en cela que la question des PUA est révélatrice de l’état de notre société, autant sinon plus que le reste des services à la personne que l’on surnomme coaching. La réification généralisée, qui englobait déjà la majorité des rapports de production, commence à dominer les relations humaines, dans un mouvement au premier abord irrésistible. Le PUA n’est pas qu’un minable séducteur de bistrot ; il est bien plus, il est l’excroissance en acte du système capitaliste.

    En guise de conclusion :

    La conception du pick-up artist en tant que représentant de la domination masculine et du patriarcat n’est plus à faire. Un travail intéressant peut encore être fourni sur la question de l’idéologie intrinsèque à la communauté : par exemple, Mystery est un darwiniste social revendiqué, ce qui est cohérent avec sa vision de la sexualité, même s’il est douteux qu’il ait lu Herbert Spencer http://fr.wikipedia.org/wiki/Herbert_Spencer. Mais la principale question qui se pose aujourd’hui est : comment échapper à la réification sociale induite par le développement du phénomène ? Celui-ci est encore réduit ; mais il est appelé, sous peu à se populariser. L’une des réponses serait sans doute de développer une séduction féministe et anticapitaliste ; mais celle-ci peut-elle se propager dans le système patriarcal et marchand actuel ?

    #sexisme #capitalisme #néolibéralisme #réification #marchandisation #culture_du_viol #prostitution #individualisme #narcissisme #séduction #vie_intérieure #féminisme

    je fais aussi le lien avec http://seenthis.net/messages/166218

    • en lien avec l’actualité du jour :
      http://fr.news.yahoo.com/prix-m%C3%A9dicis-%C3%A0-marie-darrieussecq-faut-beaucoup-aimer-12101
      Marie Darrieussecq

      Aujourd’hui, dit-elle, "j’ai une pensée pour Marguerite Duras, à qui j’ai emprunté cette phrase : « Il faut beaucoup aimer les hommes. Beaucoup, beaucoup. Beaucoup les aimer pour les aimer. Sans cela ce n’est pas possible, on ne peut pas les supporter »."

      Vu de l’intérieur, je dirais que les mecs, c’est globalement comme les chiens, parfois affectueux, doux et jovial, parfois con et méchant. En tous cas on n’est rarement plus intelligent. Faut faire avec. Mais on peut donc aimer et être aimés :-)

      Une séduction féministe et anticapitaliste, c’est peut être se brancher sur ses propres besoins, ses propres valeurs, abandonner les valeurs de marché (bon sang, quelle tristesse de voir des femmes qui se cassent les dents sur des séducteurs collectionneurs zappeurs au lieu de prendre le mec d’à côté qu’un physique peu avantageux n’a pas rendu aussi con..)
      Et surtout être très patient, pour rencontrer les rares mecs branchés sur leurs propres besoins et valeurs, et qui eux aussi disent merde au valeurs de marché...

    • @petit_ecran_de_fumee

      quelle tristesse de voir des femmes qui se cassent les dents sur des séducteurs collectionneurs zappeurs au lieu de prendre le mec d’à côté qu’un physique peu avantageux n’a pas rendu aussi con

      c’est un peu l’argument des « poire », ces « mecs d’à côté » qui jalousent les PUA et essaient souvent finalement de les imiter, au lieu comme tu dis de s’écarter des valeurs marchandes et de se recentrer sur leur propres besoins et valeurs. voir à ce sujet ces analyses du blog « les questions composent »
      http://lesquestionscomposent.fr/toutes-des-salopes-ou-le-mythe-du-mec-trop-gentil
      http://lesquestionscomposent.fr/poire-le-player
      http://lesquestionscomposent.fr/poire-le-violeur-quand-seduire-devient-faire-ceder

    • @aude_v

      tant que cette idée demeure que coucher avec une femme « gratuitement » (sans échange de bons procédés de nature économique ou affective) c’est gagner, dans une société qui reconnaît la prostitution notamment (et les lois abolitionnistes ne vont pas faire disparaître la reconnaissance sociale à la gauloise), on n’a pas envie d’être des proies

      oui, ça me rappelle aussi une des analyses de « l’Elfe »

      Poire est rempli de croyances limitantes, et au fond, dangereuses.
      – Il croit que quand on couche avec une fille, on lui arrache quelque chose. Comme dans l’expression : « être baisé ». Être baisée, c’est se faire avoir.
      – Il croit que quand on couche avec une fille, on la domine, on la possède, on la souille.
      – Il croit que les femmes ne veulent pas de sexe, qu’elles sont des êtres purs et parfaits, et quand elles ne sont pas pures et parfaites, pudiques et chastes, qu’elles sont des salopes.
      – Il croit que pour coucher avec une femme il faut la mériter, la conquérir.

      http://lesquestionscomposent.fr/poire-le-violeur-quand-seduire-devient-faire-ceder

    • @aude_v

      c’est pas ça qui va nous apporter des rapports femmes-hommes apaisés et respectueux !

      effectivement. d’où l’importance, je pense, de garder à l’esprit l’existence de ces schémas, pour mieux démonter cette association plaisir-domination, ou la mettre en lumière là où elle n’est pas formulée.

    • Cette question est la suivante, je l’adresse aux auteurs et aux lecteurs des sites de PUA : pourquoi tenez-vous absolument à obtenir un rapport sexuel d’une personne qui ne vous désire pas ?

      J’ai fréquenté ce genre de sites pendant quelque années, et ce fut une révélation pour moi. je ne remercierai jamais assez les personnes qui m’ont appris à m’assumer en tant qu’homme.

      La femme avec laquelle je vis aujourd’hui et avec qui j’ai eu une petite fille je ne l’aurai jamais rencontrée sans avoir découvert ce genre de communauté. Oui il y a des sociale robots égocentriques mais il y a aussi des gens intègres et respectueux.

      Pour moi votre question n’a pas plus de sens qu’un « Pourquoi vous ne savez jamais ce que vous voulez ? »

      l’important c’est l’équilibre. Se représenter les relations homme/femme comme un rapport de domination, c’est partir dans la direction opposé au bonheur.

    • Je trouve que le texte manque une occasion de montrer l’imbrication du patriarcat avec le capitalisme. Il est intéressant mais Il manque le mot prédation qui me semble important par rapport à ces PUA. L’intro qui parle de Don Juan oublie de rappeler que le donjuanisme est une forme aiguë de misogynie et qu’elle se perpétue simplement aujourd’hui sur internet. La question de la réification est bien vu mais la aussi manque de mise en parallèle avec l’objectivation des femmes dans le patriarcat. Ce qui est vendu par les pua c’est des conseils en manipulation, et pas des conseils de mise en relation d’êtres humains puisque les femmes pensées comme des « lâfâme » ne sont pas vu comme des êtres humains mais une sorte de catégories uniforme de proie interchangeables. La prédation, la manipulation et la domination ne me semble pas être des relations humaines, c’est ce qui me semble important dans l’idée de réification.

      Par rapport à la manipulation, j’ai entendu et lu plusieurs fois en ce moment des légitimation de la manipulation. Il y aurait une bonne manipulation par exemple dans le cadre de l’éducation des enfants, comme les châtiments corporels ne sont plus admis, que les explications rationnelles ne fonctionnent pas toujours, le recours a la manipulation serait légitimé pour les educateurEs. J’avoue que ça me pose des pbl cette idée, si quelqu’unE avait des éléments pour m’aider a réfléchir la dessus ça m’intéresse.
      Bonne journée et merci pour l’article

    • @mad_meg : concernant la manipulation, que des éléments perso pour ma part. Pour moi, communiquer, c’est manipuler, car l’information que l’on transmet n’est jamais une « chose » universelle, un truc standard et intelligible par tous les cerveaux. Le langage est une approximation, le langage est flou, les mots ne suffisent pas à transmettre correctement une information.
      Pour communiquer une info, je dois amener mon interlocuteur à se mettre dans une position où mon point de vue lui sera accessible. Pour cela je dois le faire bouger, avec plus ou moins de tact et donc plus ou moins de succès. Je dois lui donner envie de bouger, de venir vers moi.
      Je considère donc que « manipuler » n’est pas un crime, c’est la finalité qui importe, l’intentionnalité. Manipuler pour tromper, abuser, exploiter, comme un prédateur sur sa proie, c’est un crime.
      Mais manipuler ne signifie pas qu’on est forcément un prédateur qui a des intentions malveillantes avec son interlocuteur, cela ne signifie pas qu’on considère notre interlocuteur comme une proie.
      D’ailleurs le mieux, lorsqu’on manipule, c’est afficher la couleur, en affichant ses intentions : « je cherche à te convaincre de ci ou de ça, parce que j’ai tel ou tel besoin »
      C’est responsabilisant et efficace je crois..

    • J’ai pas la même définition que toi de « manipuler » pour moi c’est le fait de pousser une personne a faire quelque chose qu’elle ne veux pas faire par la ruse. Alors pour ton exemple de la conversation ça me semble inapproprié. Discuter avec quelqu’un ce n’est pas « pousser une personne. Faire ou penser quelque chose contre sa volonté » ou si tu envisage la conversation toujours ainsi, on risque de ne plus communiquer tout les deux.

    • @mad_meg : je crois qu’on est d’accord sur un point : si c’est par la ruse, alors c’est une tromperie, un abus, dans ce cas là, c’est ce que j’ai dit, c’est un crime. De même, maintenir l’autre dans une situation d’ignorance, d’incompétence, de dépendance pour pouvoir continuer à le manipuler à loisir, c’est de l’obscurantisme criminel. je le répète, c’est l’intention qui compte.

      Manipuler, je l’entendais dans le sens de « manoeuvrer », faire bouger, déplacer. Effectivement on doit composer avec des résistances : mon gamin n’a pas forcément envie que je l’éduque. Moi j’ai enfant de lui donner des informations qu’il n’a pas envie de recevoir. Je veux l’amener à se mettre dans une position où il pourra recevoir correctement mon information, en suscitant sa curiosité, son envie, en activant les mécanismes que lui-même ignore encore mais qui pourtant vont le mettre en mouvement, et qu’il découvrira de fait avec l’expérience ou avec notre éclairage.
      Et j’accepte en retour qu’on me manipule pour me transmettre des infos que je ne saurais pas forcément recevoir en temps normal.

      Quand on communique, quand on cherche à se convaincre mutuellement de sujets sur lesquels on est soi même convaincus, on peut s’opposer à la volonté de l’autre s’il ne pense pas pareil, est-ce pour autant malveillant ?

    • je comprend mieu ce que tu voulais dire mais dans le mot « manipuler » il me semble qu’il y a une réification ou objectivation qui est impliqué, on manipule les objets-outils en général et quant on l’applique à une personne il y a l’idée qu’elle est transformer en objet.
      Les exemples avec ton enfant que tu informe, eveille sa curiosité, active des mecanismes, tout ceci ne me semble pas être de la manipulation, tu ne lui ment pas.
      Je pense par exemple à la psychologie inversée, ou precher le faux pour avoir le vrai.
      Par rapport à la communication, s’opposer à l’autre ce n’est pas le manipulé. Ce qui serait le cas dans une conversation c’est par exemple cacher tes idées ou faire croire à l’intelocuteurE que tel idée viens d’ellui alors que ce n’est pas le cas.
      Le truc c’est utilisé des methodes objectivantes pour le bien d’autrui du coup il n’y a pas l’idée de malveillance ca me rappel plutot l’expression « l’enfer est pavé de bonnes intentions »
      bon merci en tout cas @aude_v et @petit_ecran_de_fumee je vais faire tourner tout ca dans ma tête.
      Bonne journée

    • @mad_meg : oui « l’enfer est pavé de bonnes intentions », j’entends bien ton appel à la prudence. Je considère aussi que l’enfer est tout autant pavé d’indifférence. Je crois que la bienveillance, quand elle est bien dépouillée de toute tentation paternaliste, ça reste mon « hygiène de vie ». Bienveillance ne veut pas dire que l’on veut jouer les sauveurs. Mais qu’on se montre disponible, en mettant à disposition des choses qui nous semblent utiles. Sinon je reste dans mon coin et j’attends que chacun se révèle, on ne partage plus rien.
      En attendant, et dans cette optique de partage, ces discussions ça m’a inspiré ça. C’est un sujet difficile, je m’attends à être malmené si ça chatouille des points sensibles, mais autant le savoir au plus vite, on y verra plus clair...
      http://seenthis.net/messages/198033

  • « Les " psychopathes " arrivent. Un adieu à " l’ère du narcissisme " », par Götz Eisenberg - Critique radicale de la valeur
    http://palim-psao.over-blog.fr/article-les-psychopathes-arrivent-un-adieu-a-l-ere-du-narcissis

    Les années que nous venons de traverser, marquées par le #néolibéralisme, ont rendu les gens indifférents, leur #vie_intérieure s’est transformée en un grand glacier de sentiments congelés. Les gens ne peuvent pas faire autrement que de transmettre cette froideur à leur environnement. Il y a des différences non négligeables selon qu’on a grandi et que l’on vit dans une société qui valorise la solidarité avec les faibles et ceux qui sont moins compétitifs, ou bien qu’on vit dans une société où ces gens sont abandonnés dans la misère et stigmatisés en tant que loosers. Que l’expression « espèce de victime » soit devenue la pire insulte que des jeunes se lancent à la tête en dit long sur l’image pervertie qu’ils se font de l’humanité, marquée depuis quelques années par le culte du gagnant. On le voit par exemple chez des sportifs qui chantent à tue-tête devant les caméras après un match victorieux : « Regardez à quoi ressemblent des gagnants – hohéhohéhohé ». (…) Sans doute aussi parce qu’elle a l’air de sortir du dernier soap opera, la gardienne de but de l’équipe de foot américaine, Hope Solo, incarne ce culte du gagnant. Dans une interview avant la finale du dernier championnat du monde, elle déclarait : « Nous savons que nous allons gagner. C’est notre mentalité. » Qu’elle se soit trompée n’est qu’un faible réconfort.

    Le marché comme vie intérieure

    Les attitudes et les comportements qui sont dictés par le marché et qui sont indispensables pour réussir au niveau économique ont aujourd’hui pénétré la vie quotidienne jusque dans ses derniers recoins. Le manque d’égard généralisé, l’#individualisme poussé jusqu’à la manie égocentrique, le #cynisme et l’indifférence caractérisent aujourd’hui les rapports entre les humains. C’est ainsi que « l’ère du #narcissisme » porte déjà en son sein le prochain niveau de développement psycho-historique. Le marché, l’économie et la pédagogie dictent une idée de la vie intérieure humaine qui doit être flexible et interchangeable, analogue à ce qu’on stigmatise encore aujourd’hui comme « #psychopathe », et qu’on retrouve chez les détenus, en prison ou dans des institutions médico-légales. Le terme de psychopathe n’est pas utilisé ici dans son acception populaire, définissant une personnalité perturbée, imprévisible et violente, mais comme l’ont défini les psychiatres américain et canadien Cleckley et Hare pour qui les caractéristiques d’une personnalité « psychopathique » sont l’incapacité à ressentir de l’empathie, le fait d’être beau parleur, charmeuse, sûre d’elle, à l’aise dans les situations sociales, froide quand elle est sous pression. C’est-à-dire précisément les attributs qui caractérisent les flambeurs et les gourous de la nouvelle économie et du monde de la finance qui continuent à nous pousser vers le précipice.

  • Une enfance sans temps mort | Dominique Glasman (Sciences Humaines)
    http://www.scienceshumaines.com/une-enfance-sans-temps-mort_fr_21209.html

    Travail scolaire, cours particuliers, musique, sport, anglais, arts plastiques… À l’image de celle des adultes, la semaine des enfants est bien souvent surchargée. Que se cache-t-il derrière ces emplois du temps pléthoriques ? Des modes de vie certes, mais aussi des craintes face aux exigences des sociétés contemporaines… Source : Sciences Humaines