Je vois passer des tweets indiquant que la Bretagne a battu son record de sécheresse
Cocktail mazal-tov đ„đ€žââïž sur Twitter
â»https://twitter.com/VN_ZotAni/status/1554139873073831936
â»https://threadreaderapp.com/thread/1554139873073831936.html
Je vois passer des tweets indiquant que la Bretagne a battu son record de sĂ©cheresse pour un mois de Juillet, mais trop souvent sans les valeurs alors que câest hyper important pour bien comprendre lâampleur de ce quâil se passe lĂ .
On parle en prĂ©cipitations moyennes (en millimĂštres/m2) sur lâensemble de la rĂ©gion administrative.
[âŠ]
Donc :
â Juillet « normal » : 50mm
â Juillet 1964 (prĂ©cĂšdent record) : 15,5mm
â Juillet 2022 : 2.9mm
On a pas juste « battu » un record, comme parfois avec les tempĂ©ratures oĂč lâon a lâimpression que câest trois fois rien parce que ça se joue Ă coup de 0,1 ou 0,2 degrĂ©s dâĂ©cart, on a fracassĂ©, explosĂ©, pulvĂ©risĂ©, le record.
]]>PĂ©tition NON aux demi-Ă©changeurs Vinci autoroute Ă St-Rambert-dâAlbon & #Villeneuve-de-Vals
â»https://ricochets.cc/Petition-NON-aux-demi-echangeurs-Vinci-autoroute-a-St-Rambert-d-Albon-Vill
Lâentreprise VINCI prĂ©voit la rĂ©alisation de deux demi-Ă©changeurs Ă Saint BarthĂ©lĂ©my de Vals et #Saint_Rambert_d'Albon. VINCI sera soutenue financiĂšrement Ă plus de 50% par les collectivitĂ©s locales : Portes de DrĂŽme ArdĂšche, DĂ©partement et RĂ©gion. Ă lâheure oĂč le gouvernement et les Ă©lus, Ă tous les niveaux disent vouloir limiter lâartificialisation des terres, lutter contre les gaz Ă effet de serre, ces Ă©changeurs vont encore supprimer des terres agricoles et provoquer lâaugmentation du trafic sur des axes (...) #Les_Articles
/ #RĂ©sistances_au_capitalisme_et_Ă _la_civilisation_industrielle, Travail, emploi, entreprise..., Saint Rambert dâAlbon, #Ecologie, (...)
#Travail,_emploi,_entreprise...
â»https://www.mesopinions.com/petition/nature-environnement/aux-demi-echangeurs-villeneuve-vals-st/126842
â»https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/03/03
â»https://reporterre.net/En-France-la-disparition-de-la-biodiversite-s-accelere
â»https://reporterre.net/Quatre-especes-d-arbres-sur-dix-sont-menacees-de-disparition
Concert de la "Chorale du #170_Galerie_de_l'Arlequin
#Concert de la « Chorale du 170 Galerie de lâArlequin ». Traduction des concerts donnĂ©s tous les jours du premier confinement Ă 18 heures au pied de lâimmeuble... Une rĂ©ponse Chorale Ă la violence du #confinement.
â»https://youtu.be/EfzPTcDeSHY
#Villeneuve #Grenoble #musique
#vidéo
La suite des #chants_aux_fenĂȘtres pendant le premier confinement :
âșhttps://www.youtube.com/watch?v=ySCYLq31c0w&t=185s
et aussi : âșhttps://seenthis.net/messages/834436
#concert_au_balcon
Du coeur au ventre
#Documentaire dâAlice Gauvin. 38 minutes. DiffusĂ© le 28 octobre 2012 dans 13h15 Le Dimanche sur France 2.
Il y a 40 ans, une jeune fille de 17 ans, Marie-Claire était jugée au #Tribunal de Bobigny. Jugée pour avoir avorté.
Nous sommes en 1972 et lâ#avortement est interdit en #France.
Les #femmes avortent quand mĂȘme, dans la #clandestinitĂ© et des conditions dramatiques, parfois au pĂ©ril de leur vie.
Des femmes, des mĂ©decins vont sâengager pour briser la #loi_du_silence et obtenir une loi qui autorise lâ#interruption_volontaire_de_grossesse.
Câest lâhistoire dâun #combat, dâun dĂ©bat passionnĂ©. Sur la #vie, la #mort, et un acte encore #tabou aujourdâhui.
« Aucune femme ne recourt de gaietĂ© de cĆur Ă lâavortement » dira Simone Veil Ă la tribune de lâAssemblĂ©e nationale. « Il suffit dâĂ©couter les femmes ».
â»https://vimeo.com/77331979
#IVG #film #film_documentaire #histoire #justice #planning_familial #avortement_clandestin #faiseuses_d'anges #Suisse #décÚs #343_femmes #résistance #lutte #avortement_libre #343_salopes #Marie-Claire_Chevalier #procÚs_de_Bobigny #procÚs_politique #GisÚle_Halimi #injustice #loi #aspiration #méthode_Karman #Grenoble #Villeneuve #Joëlle_Brunerie-Kauffmann #Olivier_Bernard #manifeste_des_médecins #choix #désobéissance_civile #maternité #parentalité #liberté #Simon_Veil #Simon_Iff #clause_de_conscience #commandos #anti-IVG #commandos_anti-IVG #RU_486 #centre_IVG #loi_Bachelot #hÎpitaux_publics #tabou
Ămeutes aprĂšs la blessure de Villeneuve la Garenne : Les gouttes policiĂšres font dĂ©border le vase populaire
â»https://desarmons.net/2020/04/21/emeutes-apres-la-blessure-de-villeneuve-la-garenne-les-gouttes-policieres
#Villeneuve-la-Garenne sâest enflammĂ©e depuis ce dimanche soir. La rĂ©volte a Ă©clatĂ© aprĂšs quâun habitant de la ville, Mouldi, a percutĂ© la portiĂšre dâune voiture Passat banalisĂ©e de #police, arrĂȘtĂ©e au niveau dâun feu, samedi soir vers 22 heures sur lâavenue de Verdun.
Dans la voiture de police se trouvaient quatre agents de la #BAC des Hauts-de-Seine, qui avaient remarquĂ© Mouldi alors quâil circulait sans casque sur une moto-cross. Lorsque Mouldi est arrivĂ© Ă hauteur du vĂ©hicule pour la dĂ©passer par la droite en emprunter la piste cyclable, lâun des passagers, qui lâobservaient pourtant dans leur rĂ©troviseur et ne pouvaient avoir manquĂ© son arrivĂ©e Ă pleine vitesse, a ouvert la portiĂšre, projetant Mouldi sur un poteau du trottoir. PrĂ©cisons que la voiture nâĂ©tait pas sĂ©rigraphiĂ©e, Mouldi ne pouvant pas savoir quâil sâagissait dâun vĂ©hicule de police.
Des tĂ©moins directs prĂ©sents sur les lieux ont filmĂ© les minutes suivantes et publiĂ© les vidĂ©os (deux angles diffĂ©rents) sur Snapchat. On y voit Mouldi crier de douleur, tandis quâun policier lui fait un bandage Ă un mĂštre du poteau sur lequel il a atterri. Sa moto est quelques mĂštres plus loin sur le trottoir, tandis que trois autres policiers font des allers-retours entre Mouldi et leur vĂ©hicule. Lâun des tĂ©moins affirmera que lâun des policiers Ă©tait alcoolisĂ©, affirmant que la portiĂšre a Ă©tĂ© ouverte volontairement Ă lâarrivĂ©e de la moto. Les tĂ©moins pensent dans un premier temps que Mouldi a perdu sa jambe. Pris en charge Ă lâhĂŽpital, il souffre dâune fracture ouverte de la jambe gauche, mais nâa heureusement pas Ă©tĂ© amputĂ©.
Le lendemain matin, une autre vidĂ©o prise depuis la station essence qui jouxte le lieu de lâaccident, montre des policiers emporter le poteau sur lequel Mouldi a Ă©tĂ© projetĂ© la veille. Le parquet affirme quâaucune enquĂȘte #IGPN nâa Ă©tĂ© pour lâheure diligentĂ©e, mais la presse prĂ©tend quâune enquĂȘte a Ă©tĂ© ouverte contre Mouldi pour « rodĂ©o urbain » et « mise en danger dâautrui ». LâenquĂȘte est menĂ©e par le SAIP local, câest Ă dire les collĂšgues directs des policiers de la BAC impliquĂ©s dans lâaccident.
On sâen fout bien de savoir si Mouldi avait un casier judiciaire. Avec cet Etat rĂ©pressif, nous sommes des dizaines de milliers Ă avoir un casier judiciaire, pour des raisons diverses. Cela ne justifiera jamais que des policiers frappent, mutilent et tuent un-e seul-e dâentre nous.
Dans la nuit de dimanche Ă lundi, ce ne sont pas seulement les quartiers de Villeneuve-la-Garenne qui ont explosĂ© de colĂšre, mais aussi certains quartiers de #Nanterre, #Suresnes, #Aulnay-sous-Bois, #Egly, #Gennevilliers, #Epinay, #Grigny, #Fontenay, #Saint-Ouen, #Villepinte, #Neuilly-sur-Marne, #Amiens Nord, #Rueil-Malmaison, #Noisiel, #Mulhouse, #Sevran, #Evry, #Strasbourg, #La_Courneuve, #Chanteloup, #Bordeaux, #Toulouse : feux de poubelles, artifices et barricades contre gaz lacrymogĂšnes, balles de caoutchouc et grenades. Et arrestations violentes de journalistes indĂ©pendants, pratique devenue coutume chez des policier-es qui ont trĂšs clairement quelque chose Ă se reprocherâŠ
Ces explosions de colĂšre ne sont pas seulement le rĂ©sultat de lâaccident de Mouldi, mais font suite aux contrĂŽles, humiliations et violences incessantes subies par les habitant-es des quartiers populaires, notamment depuis le dĂ©but du confinement. Cette colĂšre est politique.
Dans la semaine prĂ©cĂ©dent lâaccident de #Mouldi, le 15 avril, #Malik_Zar_Mohammad, 25 ans, a Ă©tĂ© tuĂ© de trois balles dans la tĂȘte par les policiers dâune brigades cycliste dans le parc de la Courneuve. Les policiers ont Ă©tĂ© appelĂ©s en renfort par une brigade Ă©questre durant sa ronde, aprĂšs que Malik aurait refusĂ© de quitter les lieux et se serait ruĂ© sur les chevaux avec un couteau. RepoussĂ© Ă lâaide de gaz lacrymogĂšne, les policiers affirment quâil serait revenu Ă la charge avant dâĂȘtre abbatu (NB : Malik Ă©tait demandeur dâasile et non francophone).
Dans la nuit du 14 au 15 avril, un homme de 60 ans est mort dans une cellule du commissariat de #Rouen, aprĂšs avoir Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© pour conduite sous lâemprise dâalcool. Le mĂ©decin lâayant vu au moment de son placement en cellule lâavait jugĂ© apte Ă la garde-Ă -vue.
Le 10 avril, la police de #Bruxelles a tuĂ© Adil, 19 ans, pour avoir enfreint le confinement, en percutant son scooter en voiture dans le quartier dâAnderlecht.
Dans la nuit du 9 au 10 avril vers 1 heures, Boris, 28 ans, est mort noyĂ© dans la Charente Ă #AngoulĂȘme, aprĂšs avoir tentĂ© dâĂ©chapper Ă un contrĂŽle de la BAC. Pris en chasse par la police, il se serait trouvĂ© bloquĂ© Ă contre-sens sur le pont Saint Antoine et serait descendu de son vĂ©hicule avant dâenjamber la balustrade et de se jeter dans lâeau.
La mĂȘme nuit vers 4h30, un automobiliste de 28 ans est mort dans un accident de voiture sur la route dĂ©partementale 643 Ă hauteur dâ#Estournel, aprĂšs avoir esquivĂ© un contrĂŽle Ă #Cambrai et Ă©tĂ© poursuivi par la police. Son passager, ĂągĂ© de 20 ans, a Ă©tĂ© hospitalisĂ© entre la vie et la mort et placĂ© en coma artificiel.
Toujours la mĂȘme nuit, un homme de 49 ans est mort dans sa cellule de dĂ©grisement Ă #Sorgues, aprĂšs avoir Ă©tĂ© interpellĂ© en raison dâune rixe avec son colocataire. Il est constatĂ© mort dans sa cellule lors de la reprise de service par les gendarmes le matin.
Le 8 avril, la police municipale de #BĂ©ziers a tuĂ© #Mohamed_Gabsi, 33 ans, lors dâune arrestation violente pour avoir enfreint le confinement (alors que Mohamed dormait Ă la rue).
Le 4 avril, la police de #Chanteloup-les-Vignes a tirĂ© au LBD dans la tĂȘte dâune fillette de 5 ans, en marge dâĂ©chauffourĂ©es faisant suite Ă un contrĂŽle de scooter. 14 tirs de LBD et 9 grenades lacrymogĂšnes ont Ă©tĂ© recensĂ©s. Elle a Ă©tĂ© plongĂ©e dans un coma artificiel Ă lâhĂŽpital Necker, souffrant dâune fracture et dâun important traumatisme crĂąnien.
De nombreuses images de contrĂŽles violents ont Ă©galement circulĂ© dĂ©s le dĂ©but du confinement, dont lâagression de Sofiane, 21 ans, le 24 mars aux #Ullis ou celle de #Ramatoulaye, 19 ans, le 19 mars.
Six morts entre les mains de la police française en deux semaines !!
Nous nous associons Ă la colĂšre des Ă©meutiers, qui ne font que rĂ©agir Ă cette #violence systĂ©mique et raciste qui inonde notre paysage quotidien, les rĂ©seaux sociaux permettant aux tĂ©moins de diffuser instantanĂ©ment les preuves en images des agissements policiers dans les quartiers populaires. Ces images ne rendront pas #justice, mais elles permettent au moins dâĂ©tablir la vĂ©ritĂ© et de prendre une distance critique par rapport Ă la version officielle servie par les auteurs de ces actes et les procureurs qui organisent systĂ©matiquement leur impunitĂ©.
]]>Premier matin de novembre â Que partout, refleurissent les premiers matins de novembre
â»https://pmdn.home.blog
Contrairement Ă ce quâon lâair de penser les « camarades » qui prĂ©fĂšrent encore la grille de lecture des misĂ©rables dâHugo et ceux de Ladj Ly, Ă©crire une fanfiction du Capital pour expliquer tout ceci ne suffira pas. Ces rĂ©voltes ont bel et bien un coĂ»t politique pour les gouvernants, la bourgeoisie, le capital ou peu importe le petit nom que vous leur donnez, câest juste pas nous qui rafflons la mise. Elles les rendent Ă chaque fois un peu plus dĂ©pendant et tributaire dâune bande de terroristes qui ne sâinterdit Ă peu prĂšs rien. Quâils se soient mis eux mĂȘme dans cette position pour entretenir un certain ordre social et colonial en banlieue est une certitude, quâils maĂźtrisent encore cette situation, en revanche, le doute est largement permis. On peut penser au prĂ©fet de Paris et Ă son camp qui ne rendent plus de compte Ă personne et surtout pas au pouvoir politique. On peut penser aussi en voyant la brigade scientifique sâactiver sur des encombrants jetĂ© a des dĂ©chets Ă Villeneuve La Garenne, comment les miliciens ont obtenus la prĂ©servation de leur rĂ©gime de retraite en un temps record au point de laisser lesdits policiers scientifiques sur le carreau.
Le pouvoir policier est devenu incontrĂŽlable donc. Pris dans ses pulsions de mort et baignant dans les plus sales reprĂ©sentations on ne lâarrĂȘte plus. De la mĂȘme maniĂšre que le code noir nâa pas arrĂȘtĂ© le maĂźtre qui battait ses esclaves, quand bien mĂȘme cela ne correspondait en rien Ă ses intĂ©rĂȘts capitalistes. En banlieue, les porcs ont monopolisĂ© le pouvoir, ce nâest pas, ou pas que, la bourgeoise, le capital oĂč lâEtat qui tient les rĂȘnes, câest eux
]]>Corona Chroniques, #Jour34 - davduf.net
â»http://www.davduf.net/corona-chroniques-jour34
Terrible photo dans Le Monde, prise Ă quelques kilomĂštres de Paris lâopulente, dans une petite ville arpentĂ©e dans une autre vie, bien avant Avant. Je crois reconnaitre certaines tours, le talus, les arbres, et tout prĂšs de lĂ , la ville mitoyenne, #Montfermeil, câest le dĂ©cor des MisĂ©rables, dâHugo et de Ladj Ly, le clichĂ© du Monde a Ă©tĂ© pris Ă Clichy-Sous-Bois, Ă©picentre de la rĂ©volte populaire des quartiers en 2005 (« rĂ©volte populaire des #quartiers » : câest ainsi que la direction centrale des Renseignements gĂ©nĂ©raux avait qualifiĂ©e les trois semaines de soulĂšvement des banlieues françaises, le rapport avait tant amusĂ© le ministre de lâIntĂ©rieur de lâĂ©poque, Nicolas le Pyromane, que le directeur central des RG sâĂ©tait rapidement fait limoger, le service bientĂŽt couper la tĂȘte, avant que les Ă©vĂ©nements soient dĂ©politisĂ©s et requalifiĂ©s un peu partout en #Ă©meutes sans cause).
La photo montre une file dâattente sans fin, des morts-de-faim, venus chercher un sac de vivres, quelques boissons, le minimum pour sâen sortir. Le Monde raconte les destins fauchĂ©s en un Corona, lâargent qui ne rentre plus, lâintĂ©rim mĂȘme plus intĂ©rimaire. A la premiĂšre distribution dâaide alimentaire, « 190 personnes se sont prĂ©sentĂ©es, 490 la deuxiĂšme, puis 750. » Du reportage, des noms remontent, non pas fantĂŽmes, mais tenaces, des braves et des dĂ©terminĂ©s, comme Ă lâĂ©poque de #Zyed et #Bouna. Lâassociation AC Le Feu, toujours vaillante.
(Souvenirs émus de Claude Dilain, maire de la ville, pédiatre et socialiste, si seul et si désolé deux ans aprÚs les événements, abandonné par la plupart des pontes de la rue Solférino et des bonnes ùmes, parties en campagne ailleurs)
(...)
A 20h, #OnGifle.
Et Ă minuit, nouvelles alertes de terreur. A #Villeneuve_la_Garenne, un motard percute une voiture banalisĂ©e, sur le grand boulevard central, pas loin de la mairie. Des tĂ©moins racontent : lui roulait sans casque, un policier aurait dĂ©libĂ©rĂ©ment ouvert sa portiĂšre, choc, jambe explosĂ©e ; sur une vidĂ©o, on entend des cris de douleurs, un uniforme fait un garrot Ă la victime, le ton monte, des rumeurs circulent. La fachosphĂšre se croit au Maryland, et se met en ordre de bataille, orduriĂšre, sĂ»re dâelle et des sondages de repli qui, partout, se multiplient. Au cĆur de la nuit, un jeune homme enfourche un VĂ©libâ et courre chercher lâinformation, street-reporter dâune guerre qui ne dit pas son nom. Câest Taha Bouhafs, lâintrĂ©pide.
]]>La Caravelle, une cité HLM - Vacarme
â»https://vacarme.org/article999.html
Câest lâhistoire de La #Caravelle, un ensemble de barres HLM construit Ă #Villeneuve_la_Garenne entre 1959 et 1968, qui contient dans son nom la promesse dâun nouveau monde. Câest lâhistoire de La Caravelle au moment oĂč Roland Castro sâapprĂȘte Ă la remodeler intĂ©gralement. Câest lâhistoire dâune citĂ© qui devient neuf quartiers. Câest lâhistoire de ses habitants, de ceux qui sont partis, de ceux qui sont venus, de ceux qui ne veulent pas la quitter. Câest aussi une histoire Ă la fois singuliĂšre et exemplaire de lâhabitat social en France.
un endroit oĂč le confinement doit ĂȘtre trĂšs dur, 6000 habitants dans une barre en H oĂč les balcons se comptent sur les doigts de la main (et depuis « lâintervention » de castro)...
]]>#Etudiants_confinĂ©s : « Certains confient ne pas avoir mangĂ© depuis deux ou trois jours »
Depuis le début du confinement, un collectif bordelais a distribué plus de 700 colis à des étudiants précaires coincés sur le campus et affamés par la fermeture des restos U.
Quand on est un grand gaillard de 1,87 mĂštre enfermĂ© depuis trois semaines dans un logement du #Crous de 9m2, la notion de #confinement prend une tout autre dimension. Pour se brosser les dents, attraper un sachet de pĂątes ou travailler Ă son bureau, Abdessamad, 25 ans, a seulement deux options : pivoter sur lui-mĂȘme ou tendre le bras. LâĂ©tudiant en ingĂ©nierie des risques Ă©conomiques et financiers Ă lâuniversitĂ© de Bordeaux ne se plaint pas. Il a lâhabitude. Dâorigine marocaine, il vit depuis deux ans sur le campus. Ce qui le stresse, surtout, câest dâattraper le #Covid-19. Alors, tous les jours, il dĂ©sinfecte Ă lâeau de Javel le sol, son bureau, les poignĂ©es⊠Mais plus encore que le virus, Abdessamad a peur de ne pas pouvoir manger Ă sa faim. « Jâavais un petit job Ă©tudiant. Jâai dĂ» tout arrĂȘter. LĂ , je suis Ă dĂ©couvert depuis une dizaine de jours. Je ne sais pas trop comment je vais faire », soupire-t-il. Il explique « ne pas chercher Ă manger Ă©quilibrĂ© », mais plutĂŽt Ă se « remplir le bide pour pas cher ».
« SolidaritĂ© »
Comme lui, environ 3 500 Ă©tudiants sont restĂ©s confinĂ©s dans le campus de Bordeaux. Dans cette zone pĂ©riurbaine dĂ©sormais quasi dĂ©serte, on repĂšre aisĂ©ment leurs silhouettes. De temps Ă autre, au milieu du silence, ils passent une tĂȘte Ă travers les seules fenĂȘtres restĂ©es ouvertes. La plupart sont des Ă©trangers ou des ultramarins qui nâont pas pu rentrer chez eux. Les plus fragiles sâenfoncent dans la prĂ©caritĂ© car ils ont perdu leur job dâappoint ou parce que leurs parents, eux-mĂȘmes en difficultĂ©, ne peuvent plus les soutenir. Il y a ceux aussi qui sont rupture familiale. Tous subissent de plein fouet la fermeture des restaurants universitaires, cafĂ©tĂ©rias et associations Ă©tudiantes.
Câest le cas dâImarou, un NigĂ©rian de 22 ans dâallure fluette qui Ă©tudie lâĂ©lectronique : « Jusque-lĂ , je mâen sortais plutĂŽt bien. Les repas sont copieux et pas chers dans les restos U. Mais depuis que tout a fermĂ©, je suis sur le fil. Je me rationne pour tenir sur la durĂ©e. » Ce « rĂ©gime forcĂ© » lui a dĂ©jĂ valu de perdre deux kilos depuis la mi-mars.
MarquĂ©s par « leur #dĂ©tresse », une quinzaine de doctorants, dâĂ©tudiants et dâenseignants - un noyau dur de militants contre la rĂ©forme des retraites - ont montĂ© un collectif citoyen baptisĂ© « SolidaritĂ© : #continuitĂ©_alimentaire Bordeaux ». Depuis le 18 mars, ces bĂ©nĂ©voles se relaient chaque jour pour prĂ©parer des « colis de survie » dans un local prĂȘtĂ© par lâuniversitĂ©. « DĂšs le dĂ©but, on a diffusĂ© un formulaire de contact sur les rĂ©seaux sociaux. On a aussi posĂ© des affiches pour connaĂźtre leurs besoins. Certains Ă©tudiants nous ont carrĂ©ment confiĂ© ne pas avoir mangĂ© depuis deux ou trois jours », soupire Jean (1), doctorant en philosophie.
A lâintĂ©rieur des sacs distribuĂ©s gratuitement, des fĂ©culents, des conserves, des produits dâhygiĂšne⊠De quoi tenir au moins une bonne semaine. « On respecte un protocole sanitaire ultrastrict », indique Natacha, Ă©tudiante en philo. En vingt jours, plus de 900 requĂȘtes ont Ă©tĂ© recensĂ©es sur le campus et 700 paquets livrĂ©s. « Par contre, on ne peut pas mettre de produits frais, câest trop compliquĂ© Ă gĂ©rer », poursuit la jeune femme.
« Folie »
Le collectif, qui rĂ©clame le gel des #loyers pour ce public fragile, enregistre environ 40 Ă 50 demandes par jour. « Câest la folie ! Et la preuve quâil faut agir sans tarder », alerte Jean. Il prĂ©cise que « lâinitiative a aussi sĂ©duit des collectifs lyonnais et parisiens dĂ©sireux de mettre en place le mĂȘme systĂšme ». A Bordeaux, pour tout financer, une #cagnotte en ligne a Ă©tĂ© lancĂ©e. Elle comptabilise Ă ce jour environ 45 000 euros de dons. « Le problĂšme, câest que les fonds sont bloquĂ©s le temps que la plateforme vĂ©rifie les justificatifs. On a dĂ» avancer 20 000 euros de notre poche et on arrive Ă court de marchandises », se dĂ©solent les bĂ©nĂ©voles, qui craignent de ne plus pouvoir assurer leurs livraisons quotidiennes.
« Ce quâon aurait aimĂ©, câest plus de rĂ©activitĂ©. De la part du Crous notamment », raille lâune des membres du collectif. « Nous assurons la continuitĂ© de nos services, rĂ©pond Anie Bellance, responsable du service social du Centre rĂ©gional des Ćuvres universitaires et scolaires Ă Bordeaux. Il a fallu toutefois les renforcer durant cette pĂ©riode, ce qui ne se fait pas du jour au lendemain. La temporalitĂ© nâest pas la mĂȘme entre un collectif et une administration⊠Nous avons dĂ» attendre les directives de lâEtat. » Des distributions alimentaires ont dĂ©sormais lieu deux fois par semaine, sur prĂ©sentation de la carte Ă©tudiante, grĂące au soutien de la Banque alimentaire, de la chambre dâagriculture, de la mairie et de lâuniversitĂ© de Bordeaux. Des points de vente sont Ă©galement prĂ©vus. Pour lâheure, 500 Ă©tudiants ont Ă©tĂ© identifiĂ©s et bĂ©nĂ©ficient de cette aide. « Ce chiffre devrait croĂźtre. La principale difficultĂ© est de les capter et de les informer. Jusque-lĂ , beaucoup Ă©taient inconnus de nos services », souligne Anie Bellance.
â»https://www.liberation.fr/amphtml/france/2020/04/07/etudiants-confines-certains-confient-ne-pas-avoir-mange-depuis-deux-ou-tr
#confinement #faim #étudiants #France #précarité #précarité_étudiante #étudiants_étrangers #coronavirus
â--------
Appel du Collectif « SolidaritĂ© : ContinuitĂ© Alimentaire Bordeaux »
â»http://www.club-presse-bordeaux.fr/communiques/appel-collectif-solidarite-continuite-alimentaire-bordeaux
â------
En lien avec la maudite #continuité_pédagogique :
âșhttps://seenthis.net/messages/831759
â----
Ajouté sur la métaliste coronavirus et faim :
âșhttps://seenthis.net/messages/838565
#Tourdion_du_Confinement - A cappella
InspirĂ© du « Tourdion des prisons »...
â»https://www.youtube.com/watch?v=qYHfQls5rfc&feature=youtu.be
#musique #musique_et_confinement #confinement #coronavirus #polyphonie #chanson
Texte de #Adeline_Guéret, ma cheffe de choeur... dont voici une petite présentation en vidéo :
â»https://www.youtube.com/watch?v=yZkSDr5RYaI
Câest elle qui organise les #concerts aux #balcons Ă la #Villeneuve (#Grenoble) :
âșhttps://www.youtube.com/watch?v=ZoS5LhoeeBc
Quarantined Italian tenor passionately sings âNessun Dormaâ from his Florence... - Classic FM
â»https://www.classicfm.com/composers/puccini/nessun-dorma-florence
Il chante trĂšs bien et le morceau est juste magnifique, mais Puccini, câest toujours magnifique ou presque.
â»https://imgs.classicfm.com/images/133764?width=1200&crop=16_9&signature=g1oYJ1HCXzbNYSiIW1GstO58RGY=
Tenor Maurizio Marchini did just this, taking to his balcony to serenade the rooftops of his hometown, Florence.
Marchini sings Pucciniâs impassioned aria from his opera Turandot, âNessun Dormaâ, or âNone shall sleepâ. After the ariaâs climax with a high B, Maurizio picks up his son and repeats the line VincerĂČ!, or âI will be victorious.â
]]>Fuites dâeau et cafards : plongĂ©e dans un « ghetto » du #Crous
Dans une rĂ©sidence du Crous de #Villeneuve-dâAscq, des Ă©tudiants sont logĂ©s dans des chambres infestĂ©es de cafards, mal isolĂ©es, aux sanitaires condamnĂ©s. Tous (ou presque) sont Ă©trangers. Dans un enregistrement, le directeur du Crous concĂšde « une forme de #sĂ©grĂ©gation ».
â»https://www.mediapart.fr/journal/france/030220/fuites-d-eau-et-cafards-plongee-dans-un-ghetto-du-crous?onglet=full
#précarité_étudiante #étudiants #logement #racisme #étudiants_étrangers
#Médias et #quartiers : #Grenoble, la réplique
Ce vendredi, quatriĂšme Ă©pisode de la sĂ©rie documentaire « MĂ©dias : les quartiers vous regardent ». Des habitants de la #Villeneuve Ă Grenoble reviennent sur un reportage dâ#EnvoyĂ©_spĂ©cial de 2013 quâils ont jugĂ© stigmatisant. ProcĂ©dure judiciaire, crĂ©ation dâun mĂ©dia local, comment ont-ils rĂ©pliquĂ© ?
Ă la rentrĂ©e 2013, France 2 diffuse un reportage dans son Ă©mission EnvoyĂ© spĂ©cial intitulĂ© « Villeneuve, le rĂȘve brisĂ© ». La Villeneuve, quartier populaire de Grenoble, y est dĂ©crit comme une « #citĂ© » et un « #ghetto » oĂč rĂšgnent essentiellement « #chĂŽmage, #pauvretĂ©, #dĂ©linquance et #violence ». Le #reportage, trĂšs critiquĂ©, provoque une #mobilisation sans prĂ©cĂ©dent. Dans cet Ă©pisode de notre sĂ©rie « MĂ©dias : les quartiers vous regardent », retour Ă la Villeneuve, pour raconter comment les habitants ont perçu ce reportage et comment ils se sont emparĂ©s de leur droit de rĂ©ponse et ont intentĂ© une action en #justice contre #France_TĂ©lĂ©visions.
âšSâils ont Ă©chouĂ© Ă faire condamner le groupe audiovisuel public, les habitant·e·s de la Villeneuve ont gagnĂ© leur revanche mĂ©diatique : le #CSA a reconnu que France TĂ©lĂ©visions avait bien « manquĂ© aux #obligations_dĂ©ontologiques » avec un reportage qui nâĂ©tait « pas suffisamment Ă©quilibrĂ© ». Que dit la riposte des habitant·e·s de la Villeneuve des rapports entre mĂ©dias et quartiers ? Des habitant·e·s mobilisé·e·s pendant la procĂ©dure judiciaire racontent ce quâils ont dĂ©couvert et comment ils ont rĂ©agi.
â»https://www.mediapart.fr/studio/documentaires/france/medias-et-quartiers-grenoble-la-replique
#stigmatisation #quartiers_populaires #déontologie #colÚre #plainte #image #stéréotypes
signalé par @albertocampiphoto
Si tu tâimagines #Grenoble
LâĂ©nergie renouvelable la plus formidable du monde est ici Ă Grenoble. Elle est celle des plus dĂ©munis. Elle est lâ#intelligence_populaire, ouvriĂšre, lâappĂ©tit de vie des gens de #Saint_Bruno, #Villeneuve, #Mistral et des autres #quartiers de la ville. Elle est celle des #alternatifs, ceux qui pensent quâĂ©galitĂ©, solidaritĂ©, joie de vivre, imagination sont les moteurs les plus puissants de la vie.
1/ PREMIERES APPROCHES DE LA VILLE
⊠Une ville plutÎt debout que couchée !
On pourrait dire que cette ville situĂ©e au fond dâune cuvette, cernĂ©e par les montagnes et la pollution nâest pour le moins pas trĂšs chanceuseâŠ
⊠quâici les dynasties bourgeoises ont disparu corps et biensâŠquâune ville qui abrite autant dâĂ©trangers a forcĂ©ment une morale douteuse. Nâoublions pas quâĂ Grenoble la mafia a droit de citĂ©. On pourrait dire beaucoup de bĂȘtises, de contre-vĂ©ritĂ©s et passer Ă cĂŽtĂ© dâune ville qui a un coeur aussi Ă©norme que la tĂȘte. Une citĂ© oĂč le conflit est considĂ©rĂ© comme un moteur, la volontĂ© comme le plus puissant des acteurs. Une ville qui a lâaudace dâexpĂ©rimenter, donc de se tromper pour mieux rebondir. On pourrait aussi dire comme le gĂ©ographe Raoul Blanchard (1) que si Grenoble aujourdâhui existe trĂšs fort, câest parce quâau dĂ©part son seul atout Ă©tait la prise de conscience de ce dĂ©nuement et surtout la volontĂ© farouche dây faire face. Ainsi, au- delĂ dâune pseudo fatalitĂ©, l âhistoire humaine pourrait bien ĂȘtre faite par des femmes et des hommes dĂ©gagĂ©s de toute fatalitĂ©.
PlutĂŽt ensemble que chacun dans son coin
Une commémoration du 11 novembre héroïque
Entre le 8 et le 9 Septembre 1943 les troupes allemandes se substituent aux militaires Italiens. Lâoccupation et la rĂ©pression deviennent beaucoup plus violentes. Le 11 novembre malgrĂ© les interdictions du gouvernement de Vichy prĂšs de 2000 personnes se rassemblent pour commĂ©morer lâarmistice de 1918. 600 seront arrĂȘtĂ©es, 369 envoyĂ©es en camp de concentration.
(source Musée de la Résistance)
Neyrpic : Qui ne soutient pas la classe ouvriĂšre Ă Grenoble ?
Au dĂ©but du xx siĂšcle deux entreprises Ă©mergent du tissu industriel grenoblois : Merlin-GĂ©rin, spĂ©cialiste de la distribution Ă©lectrique et Neyrpic qui deviendra un leader des grands Ă©quipements hydrauliques. Lâentreprise est dirigĂ©e depuis plus de 40 ans par deux catholiques fervents qui entendent mettre en accord leurs actes avec leurs convictions. Ils sont fermes, mais Ă lâĂ©coute, respectueux des options syndicales de leurs ouvriers et vont mĂȘme jusquâĂ engager des agitateurs, refoulĂ©s partout ailleurs. Sur cette lancĂ©e ils acceptent la mise en place fin 1962 de la section syndicale dâentreprise, qui ne deviendra lĂ©gale sur tout le territoire quâen 1968. Scandale. Le ministre des finances de lâĂ©poque Willy Baumgartner convoque le patron du CNPF. Il lui demande de faire entendre raison Ă ce patron non conforme. Lâentreprise est absorbĂ©e par le groupe Alsthom, Georges Glazer son PDG devint le N°1 de Neyrpic. Il revient sur les avantages acquis, procĂšde Ă de nombreux licenciements et⊠dĂ©clenche une grĂšve historique de 9 mois. Geo Boulloud (1) militant CGT, issu de la Joc qui devint en 1965 la cheville ouvriĂšre de lâĂ©quipe Dubedout(2) Ă©tait chargĂ© des relations extĂ©rieures au sein de lâintersyndicale. Ses liens avec les professeurs chrĂ©tiens progressistes et leur soutien au prĂȘtre sanctionnĂ© par sa hiĂ©rarchie pour son engagement auprĂšs des ouvriers furent dĂ©cisifs face Ă un milieu universitaire qui sâĂ©tait mobilisĂ© contre la guerre dâAlgĂ©rie et les conditions de travail prĂ©caires des nouveaux assistants.
Le 29 Mars 1963 les grenoblois étaient invités à un meeting de soutien aux travailleurs de Neyrpic présidé par le doyen Goré de la faculté de droit.
« Toute la population est conviĂ©e Ă venir sâinformer et prouver par sa prĂ©sence sa solidaritĂ© avec les travailleurs de la grande firme grenobloise »
En 1968 Les ouvriers reprĂ©sentaient 36,2% de la population de la ville et 43,1% de lâagglomĂ©ration.
Il est Ă noter quâici la porositĂ© entre le milieu industriel, lâuniversitĂ© et les chercheurs sâaffiche clairement en faveur des classes populaires.
Rénovation des quartiers ne veut pas forcément dire exclusion.
Partout en France ont lieu des opĂ©rations de rĂ©novation des quartiers connaissant un habitat dĂ©gradĂ©, voire insalubre. Ces opĂ©rations voient les populations dâorigine modeste ou en difficultĂ©, rejetĂ©es Ă la pĂ©riphĂ©rie de la ville, dans des banlieues ou dans des zones dites pĂ©ri-urbaines. Ainsi on peut sans exagĂ©rer dire que rĂ©novation est devenue synonyme dâexclusion. La politique de lâĂ©quipe Dubedout a Ă©tĂ© en sens inverse. Saint Laurent, Brocherie- Chenoise, TrĂšs -CloĂźtre ont Ă©tĂ© des quartiers dâaccueil voire de transit pour les populations issues de lâimmigration italienne. La mairie a recrutĂ© tous les experts nĂ©cessaires lui permettant dâatteindre la maitrise complĂšte des diffĂ©rentes opĂ©rations.
Quand une municipalité offre 3 heures de musique par semaine aux enfants du quartier Mistral.
En 1977 RenĂ© Rizzardo(3) adjoint Ă la culture dâHubert Dubedout propose de mettre en place dans le quartier Mistral une expĂ©rimentation portant dâune Ă trois heures par semaine lâinitiation Ă la pratique musicale. Les enfants pouvaient sans contrainte choisir la musique quâils voulaient Ă©couter, comme lâinstrument de leur choix. LâexpĂ©rience sâarrĂȘte en 1983 avec lâarrivĂ©e dâAlain Carignon Ă la mairie. Ceux qui ont eu le bonheur de participer Ă cette initiation lâont vĂ©cue comme une possibilitĂ© de devenir des acteurs culturels Ă part entiĂšre, sans forcĂ©ment disposer dâun savoir acadĂ©mique.
Grace Ă lâaction dĂ©terminĂ©e du Prunier Sauvage (4), centre culturel du quartier Mistral. Cette pratique a pu revoir le jour en 2017.
PlutĂŽt devant que derriĂšreâŠ
La journée des tuiles, premiÚre journée de la révolution française
« Le 7 juin 1788, le lieutenant gĂ©nĂ©ral de la province confie Ă des patrouilles de soldats des lettres de cachet Ă remettre aux parlementaires pour leur signifier un exil sur leurs terres. Mais le tocsin sonne. La population est rameutĂ©e par les auxiliaires de justice, particuliĂšrement fĂąchĂ©s de perdre le Parlement, qui est leur gagne-pain. Des Grenoblois sâemparent des portes de la ville. Dâautres, montĂ©s sur les toits, jettent des tuiles et divers objets sur les soldats. Vers la fin de lâaprĂšs-midi, les Ă©meutiers, maĂźtres de la ville, rĂ©installent les parlementaires dans le palais de justice. Les reprĂ©sentants du DauphinĂ©, au nombre dâenviron 540, se rĂ©unissent finalement le 21 juillet au chĂąteau de Vizille. Ils appellent Ă refuser le paiement de lâimpĂŽt et demandent aux autres assemblĂ©es provinciales dâen faire autant. Câest la premiĂšre manifestation de rĂ©volte contre lâautoritĂ© royale. Louis XVI se rĂ©sout donc le 8 aoĂ»t 1788 Ă convoquer les Etats GĂ©nĂ©raux. Leur ouverture est fixĂ©e au 5 mai 1789. Depuis 2015, La mairie de Grenoble cĂ©lĂšbre lâĂ©vĂšnement en organisant la fĂȘte de Tuiles.
Le 1er Planning Familial
le 10 juin 1961, le premier centre de planning familial ouvre ses portes Ă Grenoble. « Dans cet Ă©tablissement et dans ceux qui sâouvrent les annĂ©es suivantes, on aide les femmes Ă contrĂŽler les naissances et Ă©viter un avortement clandestin dangereux » En 1967 la loi Neuwirth autorisera la contraception et la loi Weil dĂ©pĂ©nalisera lâavortement en France .
Le 1er Observatoire des Politiques Culturelles (5)
RenĂ© Rizzardo(3), ancien adjoint Ă la culture dâHubert Dubedout nâa cessĂ© de mener une rĂ©flexion approfondie sur la culture outil dâĂ©mancipation sociale. Au ministĂšre de la culture les prĂ©occupations dâAugustin Girard chef du dĂ©partement Ă©tudes et prospective vont dans le mĂȘme sens. Comment sâarticule la crĂ©ation artistique et culturelle avec les Ă©volutions de sociĂ©tĂ©. Comment les politiques publiques sâinscrivent sur le territoire Ă lâheure de la dĂ©centralisation et Ă©galement du constat des fortes disparitĂ©s inter-territoriales. Câest en rĂ©ponse Ă ces questions quâest crĂ©Ă© Ă Grenoble en 1989 lâObservatoire National des Politiques Culturelles (5), aujourdâhui dirigĂ© par Jean Pierre Saez. Cet outil nâexiste quâen France. Aussi lâobservatoire mĂšne-t-il Ă©galement des missions Ă lâĂ©tranger.
La premiĂšre mutuelle
La Mutuelle dâEntraide et dâAssistance aux ouvriers gantiers, ou sociĂ©tĂ© de secours mutuel, crĂ©Ă©e en 1803 Ă Grenoble par AndrĂ© Chevallier, est la premiĂšre mutuelle de France.
Les premiĂšres allocations familiales
ï· En 1916 Emile Romanet, ingĂ©nieur, dĂ©cide dâaccorder au personnel de lâusine JOYA de Grenoble) les premiĂšres allocations familiales.
âŠ.
Comment expliquer cette position de premier plan de la cité dans le domaine sociétal et culturel ?
A travers lâimmigration massive et la nĂ©cessitĂ© oĂč se trouvent les diffĂ©rentes populations, la ville est obligĂ©e de sâinventer, de faire face Ă tous les problĂšmes. Le dĂ©fi est dâautant plus stimulant quâil nâexiste pas dans les annĂ©es 50 de bourgeoise locale luttant pour prĂ©server ses acquis.
2/ LES PLUS BEAUX PAYSAGES SONT LES ETRES HUMAINS
Transportons-nous
Les uns disent que Grenoble est une petite ville, dâautres une ville de moyenne importance 160. 000 habitants et 450 000 pour la mĂ©tropole regroupant 49 communes Personne ne dit que Grenoble est une grande ville⊠Pourtant il y a quelque chose qui interroge le fraichement dĂ©barquĂ© que je suis. Cette ville est magique parce quâĂ gĂ©omĂ©trie variable, petite quant au territoire, soit 18, 3 km2⊠mais grande ou plutĂŽt trĂšs en pointe dans les domaines essentiels de la politique, de la culture, de la science et par voie de consĂ©quence dans des activitĂ©s pionniĂšres dâindustrie et de service. Elle est la 5Ăšme ville la plus innovante du monde, avec 25000 chercheurs et 65000 Ă©tudiants. Le premier Ă©co-quartier » Bonne » existe depuis 2010. VoilĂ une citĂ© leader dans bien des domaines qui concentre dans un territoire restreint un nombre de talents, dâinnovateurs, ahurissant. Dans une petite ville quoi de plus banal de tomber sur X, Y ou Z. On taille une bavette, on voit un verre, on dĂ©jeune, on prend rendez-vous et⊠on Ă©labore ensemble. Dâaccord pas dâaccord peu importe, on a Ă©changĂ©. » Rien nâĂ©tait loin tout Ă©tait possible⊠» dit Pascale Henry, dramaturge. Les idĂ©es comme les gens se rencontrent, font du ping-pong, Ă©voluent. La frĂ©quence des rencontres fait que lâon peut prendre le risque dâaller plus loin ⊠Les trams quadrillent la ville, le schĂ©ma permettant dâaller dâune ligne Ă lâautre est clair. Les horaires prĂ©vus sont respectĂ©s. Ici on peut bouger, avancer, se croiser et plus si affinitĂ©.
En passant par Saint Bruno
19 Novembre 13h, Jâarrive de Paris en train et Jâai rendez -vous Ă la gare avec Claire lapin des anges, Clarinha Coehlo en langue portugaise. Signe de reconnaissance un bonnet (pas un gilet) jaune. Claire habite un studio sur la place Saint Bruno. Elle a acceptĂ© de mâhĂ©berger pour une nuit. A lâintĂ©rieur cette jeune femme est immense, en parfaite symbiose avec un quartier qui est encore fier dâavoir hĂ©bergĂ© les ouvriers de cette ville et les usines oĂč ils travaillaient. Avant mĂȘme de poser mes affaires je fais connaissance avec plusieurs cafĂ©s de la place. Le quartier qui a longtemps Ă©tĂ© sĂ©parĂ© du centre- ville par une barriĂšre, ĂŽ combien symbolique, nâa pas vraiment bonne rĂ©putation. Hier comme aujourdâhui les gens respectables du centre -ville ne souhaitent pas se mĂȘler Ă la populace, dâautant que dans certains cafĂ©s, la clientĂšle masculine est exclusivement arabe. Dans le premier bistrot oĂč mâemmĂšne Claire, une chose me frappe dâemblĂ©e. Les gens qui sont lĂ , artistes, artisans, chĂŽmeurs, travailleurs divers ne ressemblent pas Ă ceux que je vois Ă Paris. Ce nâest pas leur physique qui est diffĂ©rent, câest leur façon dâoccuper lâespace⊠Ils ne posent pas. Zut alors, il a fallu que je vienne Ă Grenoble pour comprendre que les parisiens, tĂȘte de chien, pouvaient ĂȘtre des poseurs. Claire me prĂ©sente Ă toutes ses connaissances et amis. En chemin, nous faisons une pause au cafĂ© le Saint- Bruno. Câest un peu le QG des alternatifs du quartier. Beaucoup ont quittĂ© leur pays pour tenter de vivre dĂ©cemment. Ici, moins on a dâargent plus on partage. Pas seulement les biens matĂ©riels, mais aussi les soucis, les drames, les joies, les plaisirs. On accueille tous ceux qui arrivent, on essaie dâadoucir ce qui peut lâĂȘtre. Trouver un petit travail Ă une vieille dame sans le sou, se prĂ©occuper de la santĂ© de quelquâun que lâon nâa pas vu depuis deux jours. On fait attention aux gens. Dans ce quartier, on vit avec eux. A Ă©couter Claire, je comprends que cette conscience aiguĂ« de la dignitĂ© de chacun nâa rien de surfait, bien au contraire cette solidaritĂ© des pauvres est une intelligence de la vie. Dans ce quartier les prĂȘtres nâont pas hĂ©sitĂ© Ă se battre pour plus de justice aux cĂŽtĂ©s de la population. Ici, les filles et les fils de pauvres nâont pas oubliĂ© que leurs parents Ă©taient fiers dâappartenir Ă la classe ouvriĂšre. Pour gagner sa vie Clarinha est modĂšle vivant dans des acadĂ©mies. Elle est trĂšs demandĂ©e. Elle sâarrange pour gagner le strict nĂ©cessaire et consacrer le reste de son temps Ă la troupe des Barbarins Fourchus (6), des rockers, punk dont la prioritĂ© artistique est de donner du bonheur Ă tous ceux qui se donnent le mal de les visiter.Jâirais donc passer une soirĂ©e avec les Barbarins Fourchus. Ma nouvelle amie ne pratique pas le « Piolle bashing » ou art de dauber sur le maire. Il est clair dit-elle quâils ont fait des bĂȘtises » Mais moi je vois ces quartiers sâembellir, des endroits qui nâont pas Ă©tĂ© pris en compte pendant des annĂ©es et des annĂ©es. Piolle est le seul maire qui ait pris le problĂšme de lâĂ©cologie Ă bras le corps. Il fait ce quâil pense qui doit ĂȘtre fait, mĂȘme si son Ă©ventuelle rĂ©Ă©lection doit en souffrir. Grenoble est une cuvette polluĂ©e, il refait tous les quartiers, pas que le centre-ville et il replante des arbres. Sur la place Saint Bruno qui souffrait de la mauvaise rĂ©putation du quartier, il a fait construire une immense dragonne en bois. DĂšs lâinauguration les enfants se sont prĂ©cipitĂ©, pour chevaucher lâanimal. Le pari Ă©tait gagnĂ© »
De la place Saint -Bruno, jâemprunte Ă pied le cours Berriat pour me rendre rue Revol oĂč habite GisĂšle Bastrenta qui a acceptĂ© de mâhĂ©berger pour deux semaines.
â Tu ne sais pas oĂč dormir ? Je vais voir autour de moi sâil y a une opportunitĂ©âŠ
â Ăcoutes, jâai une amie argentine qui occupe le 2Ăšme Ă©tage de ma maison et qui retourne dans son pays pour deux semaines, elle est dâaccord pour te prĂȘter son lit. Je ne connaissais pas GisĂšle, elle est lâamie dâune amie. Jâai les clefs de sa maison, son frigidaire mâest ouvert, comme sa machine Ă cafĂ©. GisĂšle est psy clinicienne. Elle a longtemps travaillĂ© sur la toxicomanie des adolescents. La gestion Ă©conomiciste de la santĂ© la rĂ©volte, face au dĂ©sarroi dâune jeunesse condamnĂ©e Ă la relĂ©gation, si ce nâest pire. GisĂšle vient dâune famille italienne de 7 enfants. Son pĂšre est originaire de la vallĂ©e dâAoste, sa mĂšre savoyarde. Dans la montagne lâagriculture ne pouvait ĂȘtre que morcelĂ©e. La pauvretĂ© Ă©tait extrĂȘme. Son pĂšre voulait venir en France dâabord par amour de ce pays et aussi pour vivre mieux. Il a Ă©tĂ© salariĂ© dâune entreprise de travaux publics. Les enfants ont Ă©tĂ© scolarisĂ©s Ă lâĂ©cole privĂ©e. Le pĂšre de GisĂšle sâest montrĂ© trĂšs exigeant avec eux, il fallait que lâascenseur social fonctionne, que les enfants aient accĂšs Ă une classe supĂ©rieure. Ils sont aujourdâhui technicien, Ă©ducateur, mĂ©decin, psychanalyste, infirmier. Nathalie la plus jeune nĂ©e en 1968 est cuisiniĂšre, elle a Ă©pousĂ© Riad Kassa dâorigine algĂ©rienne. Ensemble ils ont montĂ© un restaurant dĂ©licieux au centre-ville. Riad dit » Grenoble est une ville de rĂ©voltĂ©s, pas de dĂ©faitistes. Ici on a accueilli lâĂ©nergie plutĂŽt que lâorigine » Tous ont bien Ă©tĂ© accueillis Ă Grenoble, ils savent ce quâils doivent Ă la ville et Ă lâĂ©cole.
Combien de fois me suis-je rendu Place Saint- Bruno ? Chaque fois que je pouvais y fixer un rendez-vous. Combien de fois ai-je empruntĂ© le cours Berriat et les rues adjacentesâŠJe ne sais pas. Un jour jâai levĂ© le nez, je croisais la rue du commandant Debelle(7). Sur la plaque Ă©maillĂ©e, un coup de craie lâavait transformĂ©e en rue du commandant Rebelle. Le quartier regorge de lieux, alternatifs, squats, maison dâaccueil, centres sociaux, associations, siĂšges de mouvements libertaires. La rue dâAlembert en contient dĂ©jĂ deux dont la rĂ©putation nâest plus Ă faire le 102 et le 38. Lâunion de quartier Berriat, Saint-Bruno et Europole dispose dâun journal mensuel, animĂ© par Bruno de Lescure. Il suit de trĂšs prĂšs les dossiers municipaux et se montre trĂšs virulent Ă lâĂ©gard de lâĂ©quipe en place. Elle nâaurait pas tenu une des plus importantes promesses de campagne Ă savoir consulter les habitants sur les projets les plus importants de la mandature. Par ailleurs elle aurait en matiĂšre dâurbanisme reconduit deux projets majeurs de lâĂ©quipe prĂ©cĂ©dente qui devaient ĂȘtre remis en cause. Ainsi le quartier Flaubert et la presquâĂźle. Le tracĂ© de lâautoroute Ă vĂ©lo qui passe par le centre -ville nâa pas non plus fait lâobjet dâune concertation. Les transports en commun qui devaient ĂȘtre gratuits⊠ne le sont pas.
Lâutopie Villeneuve
Le quartier de Villeneuve, pour des raisons contradictoires, fera parler de lui dans tout lâhexagone est bien au-delĂ . En 1960 Grenoble a posĂ© sa candidature aux Jeux Olympiques de 1968. Elle est acceptĂ©e en 1963. En 1964 Ă la veille des Ă©lections municipales de 1965 rien nâa bougĂ©, aucun des travaux nĂ©cessaires nâa Ă©tĂ© entrepris, Hubert Dudebout (2), ingĂ©nieur, responsable des relations extĂ©rieures au CEA, nâest pas une personnalitĂ© connue. Il le deviendra en rĂ©solvant un problĂšme essentiel pour de nombreux habitants. Par manque de pression, lâeau arrive dans leurs appartements de façon plus quâalĂ©atoire. Hubert Dubedout crĂ©e un syndicat des usagers de lâeau. Par ailleurs, il constate le peu dâĂ©coute quâont les partis politiques en place des besoins et problĂšmes des habitants. Il crĂ©e alors les Gam, groupes dâaction municipaux, dont la raison dâĂȘtre sera dâapporter des rĂ©ponses concrĂštes aux besoins exprimĂ©s. En 1965 Lâalliance inĂ©dite des Gam, du PSU, parti de la deuxiĂšme gauche et du PS social- dĂ©mocrate, gagne les Ă©lections haut la main. A tous les niveaux il est impĂ©ratif de transformer la ville. La municipalitĂ© prend la mesure du dĂ©fi. Elle va respecter les engagements pris et surtout profiter des JO pour donner Ă la citĂ© les Ă©quipements qui lui manquent. Avec les services de lâĂ©tat, elle fournit un travail acharnĂ©. Le rĂ©sultat est spectaculaire. Grenoble manque Ă©galement de logement. LâĂ©quipe en place ne veut pas seulement faire face mais aussi innover. Les objectifs de Villeneuve quartier, expĂ©rimental sont les suivants :
âLutter contre la sĂ©grĂ©gation sociale
âFavoriser un autre mode de vie urbain en offrant le maximum de liens sociaux
âInciter les habitants Ă ĂȘtre des « acteurs de la vie » du nouveau quartier
Le quartier de la Villeneuve, Ă cheval sur Grenoble et Echirolles, qui sortira de terre pour partie en 1972, aprĂšs des Ă©tudes et rĂ©flexions poussĂ©es, sera avant-gardiste dans beaucoup de domaines, ainsi la mixitĂ© sociale, lâĂ©ducation, lâarchitecture et lâinnovation technique. Intellectuels, artistes, enseignants, ouvriers, militants divers, immigrĂ©s partagent un lieu abordable financiĂšrement et ouvert sur le monde.
Les Ă©coles publiques qui jalonnent les trois sous -quartiers sont Ă la pointe des pĂ©dagogies alternatives. DĂ©sormais lâĂ©cole sera un lieu intĂ©grĂ© croisant plusieurs vocations âŠbibliothĂšques, salles de confĂ©rences, lieux de rĂ©union, de loisir, cantines adultes, etc Les militants du dehors sont Ă©galement les bienvenus. Les immeubles avec coursive intĂ©rieure facilitant la circulation dâun appartement Ă lâautre, sont plantĂ©s dans un parc immense, agrĂ©mentĂ© dâun lac. Face Ă tout projet novateur, il est coutume de dire que tout commencement est forcĂ©ment idyllique et quâensuite, la vraie vie reprend ses droits. De fait, les problĂšmes vont sâaccumuler : drogue, dĂ©linquance, rĂšglements de compte, etc
Le 15 Juillet 2010 Karim aprĂšs avoir braquĂ© le casino dâUriage est froidement abattu dâune balle dans la tĂȘte par la police sous les yeux de sa mĂšre. Les jeunes rĂ©agissent, brĂ»lent des voitures. Alors que la police de proximitĂ© avait disparu du quartier depuis 10 ans, le voilĂ mis en Ă©tat de siĂšge, Raid, GIGN, hĂ©licoptĂšres, barrages. Câest la guerre, relayĂ©e comme il se doit par les mĂ©dias. Jo Briant( 8) tĂ©moigne « ⊠tous sont comme submergĂ©s par un sentiment dâĂ©crasement, dâimpuissance et de dĂ©sespoir face Ă ces Ă©vĂšnements qui vont encore dâavantage enfoncer les habitants dans la stigmatisation et la souffrance sociale » Nicolas Sarkozy est venu Ă Grenoble et il a fait un discours(9) que la famille Le Pen ne renierait pas. Si certains des habitants quittent le navire, dâautres ne renoncent pas, un collectif dâhabitants se forme. Il deviendra « Villeneuve debout »(10) sous lâimpulsion dâAlain Manacâh, militant exemplaire formĂ© Ă lâĂ©ducation populaire par « Culture et libertĂ© ». Les habitants prennent en main les problĂšmes, une piĂšce sur la dĂ©linquance est jouĂ©e, des colloques organisĂ©s, ainsi quâune universitĂ© populaire. En 2012 deux Ă©ducateurs sont assassinĂ©s par une bande de voyous. Le verdict de la justice scandalise les avocats. Celui qui a donnĂ© des coups de couteaux et « balancĂ© » tous ses camarades prĂ©sente bien. Il Ă©copera de 8 ans de prison. Les autres qui nâont pas fiĂšre allure et parlent mal, prendront entre 12 et 15 ans pour avoir participĂ© Ă la bagarre.
En 2013, aprĂšs 3 mois dâincubation (ce qui inspirait respect et confiance) une journaliste « dâEnvoyĂ© spĂ©cial » produit une Ă©mission « Villeneuve le rĂȘve brisĂ© » qui rĂ©volte tous les habitants du quartier, comme tous ceux qui ne craignent pas de dĂ©noncer le mensonge mĂ©diatique (11). Villeneuve est un enfer, dĂ©lits, meurtres et drogue ne cessent de rendre la vie impossible aux braves gens, sâil en restait. Les habitants indignĂ©s, câest une premiĂšre, sont allĂ©s en justice. Ils ont Ă©tĂ© dĂ©boutĂ©s, mais lâoccasion les a mobilisĂ©s. Quoiquâon en dise, tous les primo habitants nâont pas quittĂ© le navire. Mais le plus important est ailleurs : Lâutopie Villeneuve a Ă©tĂ© dĂ©libĂ©rĂ©ment sabotĂ©e. En 1983 Alain Carignon candidat du RPR bat Dubedout. Faisant fi des listes dâattente il exige que des logements en nombre soient attribuĂ©s Ă des familles en situation difficile, principalement des Ă©migrĂ©s. Ainsi Villeneuve a connu tous les problĂšmes des citĂ©s de banlieue. Non seulement les mĂ©dias ont Ă©tĂ© dans le sens du vent, mais ils en ont Ă©normĂ©ment rajoutĂ©. Jâai eu le bonheur de rencontrer plusieurs habitants de ce quartier.
TĂ©moignage de Jo Briant repris dans son livre » ABĂ©CĂ©Daire pour le temps prĂ©sent »(12)
« Nous avons Ă©tĂ© aussitĂŽt enthousiastes, car ce projet urbain rĂ©pondait tout Ă fait Ă notre rĂȘve dâun quartier sans sĂ©grĂ©gation, pluriculturel, facilitant rencontres et Ă©changes entre les habitants⊠Nous Ă©tions encore bercĂ©s par lâutopie de Mai 68, par lâespĂ©rance dâun autre mode de vie sociale⊠Nous voulions vraiment vivre Ă la VilleneuveâŠ.A lâimage de lâensemble du quartier notre montĂ©e et notre coursive Ă©taient cosmopolites, des immigrĂ©s de toutes origines, surtout maghrĂ©bins, des chiliens Ă partir de 1974, aprĂšs le coup dâĂ©tat du 11 Septembre 1973. Dans les locaux sociaux qui nâĂ©taient pas encore vandalisĂ©s ou squattĂ©s, il nâĂ©tait pas rare que nous organisions des rencontres Ă caractĂšre festif, voire des apĂ©ros ou des repas collectifs »
Jouda Bardi
travaille Ă la RĂ©gie de Quartier de Villeneuve, elle est militante de lâassociation « Pas sans nous » Elle est Ă©galement lâun des moteurs de lâuniversitĂ© populaire(13) et membre du collectif « Nous citoyennes » insurgĂ© contre les projets de loi islamophobes.
» On agit dans les quartiers, pas seulement pour la communautĂ© musulmane, mais pour tous. On veut faire grandir nos enfants dans un quartier populaire dans des conditions dĂ©centes. On a beaucoup travaillĂ©, sans moyens mais en toute indĂ©pendance. Pour avoir une salle de rĂ©union consacrĂ©e Ă la culture, sur les discriminations, les prĂ©jugĂ©s, la place des femmes dans la sociĂ©tĂ©, comprendre pourquoi il y a un mur entre les gens. Aujourdâhui on nâa pas dâespace pour discuter. On prend plaisir Ă en crĂ©er. On fait connaissance, on nâest pas dâaccord, ce nâest pas grave. Les politiques crĂ©ent des espaces de non discussion. Je mâĂ©lĂšve contre la sĂ©grĂ©gation, lâassignation systĂ©matique, les Ă©tiquettes, les raisons que lâon a de nous mettre de cĂŽtĂ©. Je mets en place des jeux qui ouvrent les portes, permettent de sâimpliquer et favorisent le dĂ©bat. On peut tout se dire en respectant les rĂšgles de la communication non violente. On essaie de faire une bibliothĂšque humaine. Les jeux sont de super outils Ă la disposition de gens qui ont envie de crĂ©er des ponts. On est lĂ pour colmater les brĂšches que certains politiques creusent, ça devient de plus en plus difficile. La sociĂ©tĂ© est atteinte. Ils ont beaucoup jouĂ© sur le clivage entre les uns et les autres. Câest un jeu dangereux Ă visĂ©e Ă©lectoraliste. La sociĂ©tĂ© en paye le prix fort. LâuniversitĂ© populaire est un lieu oĂč lâon peut parler de tout cela, chacun peut sâexprimer, sâoccuper de la fĂȘte du quartier. On travaille sur le vieillissement, le fĂ©minisme. Câest le regard des autres qui nous discrimine, ça pourrait ĂȘtre utile dâaller travailler lĂ oĂč ces reprĂ©sentations se construisent, car ce qui est au dĂ©part leur problĂšme, finit par devenir le nĂŽtre. Nos enfants, on ne veut pas quâils rĂ©flĂ©chissent. Si on nâest pas derriĂšre eux, ils nâapprendront rien Ă lâĂ©cole.
Les journalistes qui viennent ici sortent nos propos de leur contexte, pour nous faire dire autre chose que ce que lâon a dit »
David Bodinier urbaniste, militant associatif
Dans les maquis de la rĂ©sistance, ce sont nouĂ©es de vraies relations, dont il reste quelque chose Ă Saint -Bruno et Ă Villeneuve. Sinon dans la ville, les diffĂ©rents publics et les classes sociales sont sĂ©parĂ©es. Villeneuve est un collectif ouvert qui veut Ă©viter cette sĂ©grĂ©gation. Câest Ă Villeneuve quâa Ă©tĂ© crĂ©Ă©e la premiĂšre tĂ©lĂ©vision de quartier, une centrale dâaspiration des dĂ©chets tout Ă fait innovante. Lâeau du lac est issue de la nappe phrĂ©atique. Il y a ici une volontĂ© de transformer les rapports sociaux, ce que ne permettent pas les rĂ©volutions par le haut. Prendre le pouvoir ne suffit pas. Modestement, il sâagira dâĂ©valuer, rĂ©Ă©valuer ce qui est transformĂ© en le confrontant au vĂ©cu des gens. On nâa, ici Ă Grenoble, pas pris conscience, assez tĂŽt quâil fallait panser les plaies de la dĂ©sindustrialisation, Grenoble, avec sa classe ouvriĂšre Ă©tait une ville dâindustrie. La nouvelle gauche se tourne vers lâavenir, en faisant lâimpasse sur la pĂ©riode prĂ©cĂ©dente et la lutte des classes. Les problĂšmes actuels de violence et de drogue en sont la consĂ©quence directe. Comment la nouvelle Ă©quipe municipale fera-t-elle face Ă cette histoire ? Ce nâest pas Ă©vident.
Willy Lavastre et la Batukavi (14)
« Il y a eu une premiĂšre pĂ©riode de 72 Ă la fin des annĂ©es 80, oĂč des expĂ©rimentations pĂ©dagogiques alternatives, comme celles de Steiner, Montessori ont Ă©tĂ© injectĂ©es ici dans lâĂ©cole publique financĂ©es par lâĂ©tat. On peut faire lâhypothĂšse que le renouvellement des populations a empĂȘchĂ© une domination appuyĂ©e de la classe dominante, il nây a pas eu de sĂ©dimentation idĂ©ologique dissimulant les finalitĂ©s rĂ©elles. Alain Carignon (RPR) comme Michel Destot le maire (PS) qui lui a succĂ©dĂ© ont utilisĂ© Villeneuve pour y placer des populations en difficultĂ©. Ensuite, on a beau jeu de constater quâil y a repli communautaire. Les moyens allouĂ©s aux quartiers diminuent et le clientĂ©lisme lui se porte de mieux en mieux. Les Ă©coles alternatives, non sĂ©curisĂ©es, nâĂ©taient pas faites pour accueillir des gosses venant de pays en crise. Les premiers publics qui ont choisi de venir habiter ici Ă©taient issus des classes moyennes et populaires, mais pas les plus dĂ©munis.
En 2010 Karim a Ă©tĂ© tuĂ© Ă bout portant par la police. Le corps abattu est restĂ© exposĂ© pendant presque deux heures. Pendant un mois et demi, ça Ă©tĂ© lâenfer. Un jeune, mis en avant dans le reportage de 2013 dâEnvoyĂ© spĂ©cial, a avouĂ© avoir reçu 250⏠pour pointer un flingue. Les jeunes nâont pas leur place dans notre quartier. En crĂ©ant lâassociation Afric-impact on a montĂ© en 1989, le premier programme dâĂ©ducation Ă la citoyennetĂ© locale et internationale, pour lutter contre les reprĂ©sentations discriminantes touchant le continent africain et la diaspora. On a crĂ©Ă© plus de 50 clubs avec des animateurs reliĂ©s Ă des Ă©coles dans plusieurs villes, et organisĂ© des rencontres interculturelles en imaginant des jeux, mettant en avant 8 personnages illustrant toute la gamme des relations Noir/blanc. Maintenant ces outils existent et sont librement partagĂ©s. On a aussi crĂ©Ă© des jeux sur les sans- papiers. On voulait faire prendre conscience aux jeunes que les africains nâavaient ni besoin dâeux, ni de transfert de compĂ©tence. Ils ont besoin de notre argent. Le clivage nâest pas blanc/noir mais riche/ pauvre.
On leur a dit, mais vous les africains vous ĂȘtes souriants. Ils rĂ©pondaient, il ne manquerait plus que cela que lâon fasse la gueule avec la galĂšre que lâon a !
On leur a répondu, mais vous vous vous occupez de vos vieux !
â bien obligĂ©s, on nâa pas de sĂ©curitĂ© sociale. Pour la remplacer ⊠on fait beaucoup dâenfants !
Accueillons ceux qui peuvent venir ici.
Jâavais un pĂšre qui a montĂ© des festivals de Jazz, jâai fait des percussions et le conservatoire.
On a crĂ©Ă© des groupes de Batucada, comme on conçoit un outil intĂ©grant musique, danse, marionnettes gĂ©antes. On y a rĂ©flĂ©chi pendant lâannĂ©e 2009. En faisant lâhypothĂšse que le BrĂ©sil pouvait obtenir la coupe du monde de 2014 comme les JO.et que lâon serait capable dâaccompagner des projets internationaux. Fixer 2014 comme objectif Ă©tait motivant pour les enfants. Un rĂȘve possible Ă accomplir, aprĂšs des tournĂ©es au festival dâAurillac et au Maroc. On se moquait de nous quand on Ă©voquait lâidĂ©e dâaller au BrĂ©sil. Aujourdâhui on est en capacitĂ© de faire 1200 prestations et les mĂ©dias parlent de nous. On est partenaires des JO de Tokio 2024. Nos moyens, on les obtient par du financement participatif, des prestations payantes, des subventions publiques, des participations privĂ©es. On a rencontrĂ© les palestiniens dans leur camp au Liban, et visitĂ© de nombreux pays dâEurope, on a Ă©tĂ© au Maroc et lĂ on revient de New-york. Point Important le conseil dâadministration de notre association est en majoritĂ© composĂ© de mineurs. Nous sommes dirigĂ©s par des enfants. Sâils peuvent rĂȘver, ĂȘtre fiers dâeux mĂȘme et reconnus bien au- delĂ du quartier, câest aussi quâils ont travaillĂ© en fonction dâun objectif Ă remplir » Il y a quelque chose qui me frappe dans la dĂ©marche de Willy. Ici en France, il y a des gens qui agissent dans le secteur culturel, dâautres dans le socio -culturel, dâautres dans lâĂ©conomiqueâŠcomme si ces domaines Ă©taient sĂ©parĂ©s par des cloisons Ă©tanches. La Batukavi elle, dĂ©cloisonne âŠWilly me regarde, il est visiblement Ă©mu : « Ă©coutes câest extraordinaire câest la premiĂšre fois que je prends conscience de cela. En France on est sans cesse confrontĂ©s au cloisonnement. Comment est-ce possible que nos jeux super-performants, Ă©ducatifs nâarrivent pas Ă pĂ©nĂ©trer lâĂ©ducation nationale ? On nâa pas le droit de parler de psychologie, ce nâest pas notre domaine. Les entreprises ne peuvent pas entrer dans le domaine de lâĂ©ducation nationale. Au rectorat on nous a dit : « lâĂ©ducation nationale câest nous. Vous ne pouvez ĂȘtre dans le secteur de lâĂ©ducation populaire qui a une histoire trĂšs lourde (ou connotĂ©e politiquement) Vous ĂȘtes dans lâanimation populaire ! » La Batucavi est un bel ambassadeur de la Villeneuve et des quartiers, sans compter que cette dĂ©marche, aussi joyeuse que compĂ©tente, est Ă mĂȘme dâinspirer dâautres explorateurs.
En 2012, face aux projets de dĂ©molition avancĂ©s par lâANRU, les habitants se mobilisent au sein dâateliers populaires dâurbanisme pour inventer un nouveau Villeneuve, trop conscients que » Ce qui se fait sans les habitants, pour les habitants, se fait le plus souvent contre les habitants » Ce projet urbain sâinscrit dans une approche globale de lâurbanisme, qui ne dissocie pas les questions sociales, professionnelles, politiques, culturelles, Ă©conomiques, Ă©ducative. Dans les annĂ©es 75/ 78 François Gillet, proche des Gam dâHubert Dudebout est maire de Meylan, une commune de lâagglomĂ©ration grenobloise qui manque singuliĂšrement de logements. Non seulement Meylan veut apporter sa contribution, mais Ă©galement innover. Le quartier des BĂ©aliĂšres sera un des premiers Ă©co-quartiers de la rĂ©gion, une citĂ© jardin aux immeubles entiĂšrement ouverts.Une concertation trĂšs poussĂ©e implique autant les habitants que les professionnels. Lâatelier public dâurbanisme dont Robert Chartier est un pivot, impulse, organise, mais la dĂ©cision revient aux politiques. PrioritĂ© est donnĂ©e aux piĂ©tons, les enfants peuvent jouer tranquillement sur la voie publique. Les architectes qui ont Ă©galement travaillĂ© sur Villeneuve font tout pour faciliter les relations de voisinage, ils multiplient les espaces de rencontre. Lâunion de quartier associe les habitants au devenir de leur quartier, elle dĂ©veloppe partage, solidaritĂ© et relation avec de nouveaux habitants rĂ©sidant dans des immeubles plus traditionnels, câest Ă dire fermĂ©s.
Dans le quartier Mistral
Selon Hassen Bouzeghoub directeur du Centre dâEducation Populaire, Le Plateau(15) »Mistral est une enclave urbaine Ă lâouest de la ville, ici on est au bout de quelque chose. Il nây a pas moins de 35 communautĂ©s dans ce lieu. DerriĂšre il y a un mur et ensuite la Drac ». Mistral fait partie des quartiers dits difficiles de Grenoble. Il fut dâabord un quartier ouvrier. La population en a Ă©tĂ© trop souvent stigmatisĂ©e. Aujourdâhui les barres dâimmeubles ont Ă©tĂ© dĂ©truites, le quartier est en pleine rĂ©novation. Pour ceux qui lâont connu dans les annĂ©es 60/70, la nostalgie est grande, au-delĂ de ceux qui ont eu la chance dâhabiter la citĂ© jardin, aujourdâhui dĂ©truite. Ces annĂ©es â lĂ ont vu arriver les rapatriĂ©s dâAlgĂ©rie, de nombreux espagnols, relativement peu de maghrĂ©bins. Les italiens, eux, Ă©taient lĂ depuis longtemps. Tout le monde se connaissait, on se parlait, on se rendait service. Ces annĂ©es lĂ - Ă©taient celles de lâouverture, on Ă©tait persuadĂ© que le monde pouvait changer et que chacun pouvait y contribuer. Brahim Rajab a fait en 2005 un film (4) sur lâhistoire rĂ©cente du quartier- Mistral « DĂ©cibel annĂ©es » Dans ces annĂ©es- lĂ , lâĂ©quipe municipale portait une vraie attention aux populations des quartiers. Pour eux, la culture nâĂ©tait pas seulement un moyen de donner du sens ou dâĂ©lever le dĂ©bat, mais aussi un moyen puissant pour dĂ©senclaver le quartier, travailler Ă sa reconnaissance et ainsi changer son image. Point majeur, il ne sâagissait pas de faire le bien des gens mais plutĂŽt de donner les moyens Ă tous de se saisir des outils proposĂ©s.
RenĂ© Rizzardo(3) : « Mistral a Ă©tĂ© pour nous comme pour beaucoup dâĂ©lus et pour Hubert Dubedout, un terreau dâexpĂ©riences de ce que lâon pouvait changer au niveau dâune mairie » La musique a Ă©tĂ© le vecteur principal choisi pour se donner du mouvement. A trois niveaux diffĂ©rents.
â Dâabord en organisant des grands concerts rock/ pop/ punk /musiques du monde Ă lâoccasion de la fĂȘte du quartier, ce qui nâempĂȘchait pas lâorganisation de petits bals populaires et autres animations. Bernard Lavilliers, encore peu connu a Ă©tĂ© un des premiers Ă venir Ă Mistral avec son percussionniste Mino Celenu, Ă lâĂ©poque pas plus connu que lui. Quelques annĂ©es plus tard Lavilliers est revenu jouer gratuitement Ă Mistral « Si vous dites aux gens que vous les aimez et que vous ne revenez jamais, cela ne veut rien dire »
âForts de premiers succĂšs prometteurs, responsables techniques, jeunes, artistes se sont rĂ©unis pour mettre sur pied une frĂ©quence de programmation soutenue. Les jeunes du quartier nâavaient pas les moyens dâaller Ă des concerts au centre- ville et un des objectifs Ă©tait Ă©galement de faire venir rĂ©guliĂšrement Ă Mistral un public extĂ©rieur. TĂ©lĂ©phone, Starshooter, Dire Straits, Bob Marley et bien dâautres sont venus et ont remportĂ© un Ă©norme succĂšs. Avec lâavĂšnement du Hip Hop la danse a Ă©tĂ© mise Ă lâhonneur.
â Conscients de la difficultĂ© dâaccĂšs au conservatoire de musique, les Ă©lus ont mis sur pied une nouvelle expĂ©rimentation dans les quartiers, celle dâĂ©coles de musique. Mistral sera un des premiers choisis. Trois heures, au lieu dâune, seront consacrĂ©es Ă la musique. Le travail se fera autour de lâĂ©veil et des techniques de base. Des musiciens prĂ©senteront aux Ă©lĂšves leurs diffĂ©rents instruments. Un an aprĂšs, chaque Ă©lĂšve pourra choisir sur une liste lâinstrument quâil souhaite pratiquer. Chaque Ă©lĂšve aura droit Ă des cours particuliers, lui permettant de progresser rapidement. Les Ă©lĂšves Ă©taient trop motivĂ©s pour rater un seul cours. En 1983, Hubert Dubedout(2) est battu. Ni les expĂ©rimentations, ni la culture, nâont dĂ©sormais droit de citĂ© dans les quartiers. Le traitement social et la politique des grands frĂšres (16) suffiront pour acheter la paix sociale. AccusĂ© dâescroquerie et de corruption passive, le maire Alain Carignon sera condamnĂ© Ă cinq ans de prison (21). Michel Destot (PS) lui succĂ©dera pour trois mandats. Parmi nos interlocuteurs, certains pensent quâil aura Ă©tĂ© un maire clientĂ©liste. Sa politique culturelle ne sera pas radicalement diffĂ©rente du maire prĂ©cĂ©dent. Dâautres comme Marie Laure Mas ont un avis beaucoup plus nuancĂ© » Destot nâencourageait pas la politique des grands frĂšres (16). Il faisait avec. Le drame de ce quartier câest que tout le monde fait avec. Pourquoi ? parce que les mecs qui tiennent le quartier sont superpuissants. Câest pour moi une zone en dehors de la dĂ©mocratie. Ce ne sont pas les lois de la rĂ©publique qui sây appliquent, mais la loi de ceux qui tiennent le quartier Ă travers le trafic de stupĂ©fiants »
Le Prunier Sauvage, lieu de vie artistique (4)
Son directeur, Brahim Rajab Ă lâorĂ©e de 2019, le dĂ©finit ainsi : » Un lieu de vie culturel et artistique tel le Prunier Sauvage est un lieu foisonnant, oĂč des artistes professionnels croisent des amateurs. Un endroit oĂč lâon rencontre des enfants qui, un instrument sous le bras, viennent apprendre et grandir en musique. Les habitants dâici refont le monde avec les habitants de lĂ -bas, oĂč chaque pas nous mĂšne vers lâautre et Ă©largit notre horizon. Un espace oĂč lâimaginaire est roi, oĂč lâon vibre, partage, et crĂ©e ensemble. En 2019, avec la programmation concoctĂ©e par lâĂ©quipe du Prunier Sauvage et ses complices, nous aurons une irrĂ©sistible envie de courir, les enfants danseront Ă lâĂ©cole, Ulysse sâĂ©chouera au pied des HLM. Nous voyagerons Ă travers le son, des Balkans Ă la Colombie, en passant par lâAfrique et lâOrient. Nous suivrons une petite fille afghane, frĂȘle papillon dans les griffes de la bĂȘte. Et tous ensemble, nous chercherons lâhospitalitĂ© Ă lâheure oĂč les portes se font lourdes »
Rencontre avec Brahim Rajab
« Depuis 1983, La culture et la rĂ©publique ont dĂ©sertĂ© le quartier. La pratique de la politique des grands frĂšres( 17))trĂšs efficace Ă court terme pour acheter la paix sociale, se rĂ©vĂšle Ă terme une catastrophe. Lâemprise de la religion est de plus en plus forte ainsi que le trafic de drogue. Mais grĂące au travail des associations, et Ă la Maison des habitants, Mistral ne connait pas un chaos total. Depuis que la nouvelle Ă©quipe municipale est en charge, on voit des techniciens de la mairie qui sâimplantent dans le quartier, la rĂ©publique revient. La nouvelle municipalitĂ© qui ne connaissait pas ce type de territoire a su Ă©couter, elle essaie des choses pour ĂȘtre plus prĂ©sente. La premiĂšre adjointe du maire, Elisa Martin(17) a pris en charge cette mission. A lâorigine du Prunier Sauvage se trouve une association dont certains membres avaient connu et trĂšs fortement apprĂ©ciĂ© lâexpĂ©rimentation des 3 heures de musique par semaine initiĂ©e par RenĂ© Rizzardo( 3), dans un contexte de forte mixitĂ© sociale »
Brahim Rajab est arrivĂ© du Maroc en 1978. A Fontaine, petite ville de lâagglomĂ©ration grenobloise, on ne se prĂ©occupait des origines de personne. A Partir de 1983 Alain Carignon comme le maire socialiste Michel Destot, ont procĂ©dĂ© Ă un regroupement ethnique des population, ce qui a fortement contribuĂ© au repli sur lui -mĂȘme du quartier. « Lâ UE, via un programme de dĂ©veloppement de territoire qui nâa Ă priori rien Ă voir avec la culture, nous a permis de mettre en place le festival Mistral, Courant dâ Airs en 2002. Cela a forcĂ© les institutions locales Ă accorder un peu dâattention Ă nos propos. Nous subissons un trafic de plus en plus structurĂ©, la mafia, lâemprise religieuse. Nous voulons que les gamins qui grandissent ici aient accĂšs Ă dâautres rĂ©fĂ©rences. Nous voulons Ă©largir leur capital culturel en liaison avec leur environnement de proximitĂ©. On ne doit pas laisser toute la place Ă ce qui les enferme. Au dĂ©part câĂ©tait trĂšs difficile, avec un petit budget et beaucoup de gens contre nous, dont les techniciens du milieu culturel qui ne voulaient pas que lâon aille sur leur terrain. Le Prunier Sauvage, câest un peu une herbe folle qui rĂ©siste malgrĂ© tout, une petite Ă©quipe de trois personnes. Et la population qui nous soutient. GrĂące au rĂ©tablissement des 3 heures de musique par semaine, on a pu monter un petit orchestre dâenfants. Il faut prendre en compte les droits culturels. Les citoyens ne sont pas seulement un public Ă qui lâon vend. Lâimportant est dâavoir un impact politique dans la vie de la citĂ©. Avec les partenaires du Prunier, on va pouvoir en quelques annĂ©es changer le quartier, modifier la trajectoire de certains jeunes, en tous cas leur donner toutes leurs chances. La culture nâest pas un gadget » mais un levier. Nous voulons prendre en considĂ©ration les citoyens avec leur richesse culturelle pour aller vers le partage, vers une culture commune. Lâorchestre choisit les morceaux quâil veut jouer. Nous organisons des repas partagĂ©s artistes/ habitants, pour que ces derniers sâapproprient le lieu, de mĂȘme pour les personnes ĂągĂ©es du foyer. nous accueillons aussi des confĂ©rences gesticulĂ©es et dĂ©veloppons un projet autour des arts de la rue. La culture est une arme essentielle pour lutter contre lâassignation culturelle et sociale. Quand on se sent considĂ©rĂ©, Ă©coutĂ©, que lâon a accĂšs Ă des espaces dâexpression, on est mis en valeur, encouragĂ©, on fait partie du jeu, on nâest pas hors- jeu. Au -delĂ de son quartier, on appartient alors Ă une communautĂ© plus globale. On a construit un char » Machine Ă rĂȘver » Son Ă©quipage part Ă la recherche de lâhomo Oeniricus qui a perdu sa capacitĂ© Ă rĂȘver. Il sâagit de lâaider Ă retrouver ses rĂȘves. A chaque halte, jusquâau centre- ville, interviennent un groupe de citoyens et dâartistes amateurs et de gamins en chant ,en musique, en poĂ©sie. Avec le Parc des Arts on est en train de monter un gros projet qui participe des arts de la rue, du cirque et autres improvisations. Il est impĂ©ratif de tout faire pour que les habitants de nos quartiers, les enfants en particulier, retrouvent la confiance en eux ». Brahim en sait quelque chose lui qui a grandi ici et Ă©tĂ© exposĂ© au mĂ©pris. Ainsi monsieur x, qui dit devant lui » Moi je vais Ă la montagne, parce que lâĂ©tĂ©, il y a trop dâarabes sur la plage. Lâancrage territorial est trĂšs important, Le Prunier Sauvage travaille avec beaucoup dâautres structures, « les arts du rĂ©cit », Mixart le plus gros festival des arts de la rue et surtout avec les Ă©coles du quartier, la maison des habitants, la maison de lâenfance, qui mettent sur pied des rĂ©sidences. Travailler Ă une double Ă©chelle, ici et ailleurs est trĂšs important. Un jour lors dâun repas partagĂ© ,on demande Ă nos hĂŽtes oĂč ils aimeraient aller. Lâun rĂ©pond : jâaimerais aller Ă lâopĂ©ra⊠Moi aussi⊠moi aussi. On a pris contact avec lâopĂ©ra de Lyon qui sâest montrĂ© enthousiaste. un groupe de 21 habitants du quartier a Ă©tĂ© reçu. Ils ont visitĂ© lâopĂ©ra, assistĂ© Ă un spectacle. TrĂšs bien mais cela ne nous suffisait pas. On a demandĂ© que des membres de lâorchestre de lâopĂ©ra viennent nous visiter. Ils ont acceptĂ© et sont venus animer un atelier de chant lyrique. la rencontre avec lâorchestre des enfants du quartier a Ă©tĂ© magique. Câest comme cela que lâon essaie de rĂ©inventer les choses. Notre lieu ne respecte pas les clivages castrateurs. Ce qui a Ă©tĂ© nĂ©faste, câest la crĂ©ation dâun MinistĂšre de la Culture. Ăducation populaire /jeunesse et culture ont Ă©tĂ© sĂ©parĂ©s. Selon le voeu de Malraux on impose une vision de la culture qui donne la primautĂ© Ă lâesthĂ©tique et aux oeuvres dâen haut. Ce parti-pris nie toute forme de diversitĂ© et fait de nous des consommateurs de culture, pas des acteurs. » La Bobine (18) « se bat sur le mĂȘme terrain que le Prunier. Ils prennent de vrais risques avec une programmation aussi variĂ©e que possible pour un jeune public, sans flatter lâintellect de personne.
Nouvelles RĂ©sistances â
Dans cette ville lâesprit dâinsoumission ,la revendication Ă©galitaire sâinscrivent dans des lieux : centres sociaux sauvages, squats, centres culturels, maisons des habitants, bibliothĂšques(19). Il faut Ă©galement prendre en compte quâĂ Grenoble, sont arrivĂ©es des populations de plusieurs continents fuyant la misĂšre locale. La pauvretĂ© dâici, malgrĂ© des conditions de logement souvent indignes, a constituĂ© un pas en avant, il semble bien quâelle ait forgĂ© un Ă©ventail de valeurs humaines oĂč le partage, lâentre-aide, la primautĂ© du lien humain, seront constitutifs dâune culture populaire digne, joyeuse, porteuse de progrĂšs et dâexigence, une culture des laborieux, sans cesse confrontĂ©e aux contraintes du terrain et donc susceptible de dĂ©velopper une intelligence collective sans tabous. On a trop souvent tendance Ă oublier quâavant lâatomisation des tĂąches un ouvrier pouvait ĂȘtre fier dâouvrerâŠdâoeuvrer. Une ville comme Grenoble nous rappelle quâil existait, quâil existe encore et pourrait exister une authentique culture populaire de fiertĂ©, de luttes, de partage et dâimagination. Si on remonte un peu plus loin dans le temps on sâaperçoit quâici sont Ă©galement nĂ©es les premiĂšres sociĂ©tĂ©s mutualistes. La premiĂšre sociĂ©tĂ© de secours mutuels de France fut crĂ©Ă©e le 1er mai 1803 par les ouvriers gantiers grenoblois. Suivirent celle des cordonniers , des peigneurs de chanvre, des mĂ©gissiers, chamoisiers, tanneurs et corroyeurs, des tisserands, drapiers et tapissiers en juillet 1808. Un siĂšcle plus tard se crĂ©e celle des maçons, tailleurs de pierre et charpentiers. Câest Ă©galement Ă Grenoble que virent le jour les trois premiĂšres sociĂ©tĂ©s mutualistes fĂ©minines en 1822. Toutes ces associations mutualistes se regroupent dans une maison de la mutualitĂ©. Elles visent Ă protĂ©ger lâouvrier et sa famille, en cas de maladie, par le versement dâune allocation. Certaines versent Ă©galement des indemnitĂ©s de chĂŽmage, voire des pensions aux vieillards. Sur un axe plus politique on ne peut passer sous silence la trajectoire de Joseph Bernard, ouvrier serrurier, militant anarchiste, puis socialiste rĂ©volutionnaire. Il est lâun des fondateurs du mouvement libertaire et du syndicalisme dans lâIsĂšre et dans le RhĂŽne. En 1879 il participe au congrĂšs national ouvrier de Marseille, vote la motion fĂ©ministe et Ă son retour organise une chambre fĂ©dĂ©rale ouvriĂšre qui est, Ă Grenoble, le premier groupement professionnel et politique de la classe ouvriĂšre. On notera que la plupart des ouvrages consacrĂ©s Ă la ville ont une singuliĂšre tendance Ă passer sous silence lâhistoire du mouvement ouvrier des annĂ©es 50/ 60, alors que la population ouvriĂšre pouvait reprĂ©senter jusquâĂ 40% de la population active. Silence relatif Ă©galement sur les prĂȘtres militants, condamnĂ©s par leur hiĂ©rarchie. Dans ce schĂ©ma, coincĂ© entre la rĂ©pression de lâĂ©tat bourgeois assimilant lâensemble du mouvement au terrorisme dâune minoritĂ© et le communisme stalinien Ă©liminant et disqualifiant tout mouvement rĂ©volutionnaire pouvant lui faire de lâombre, la mouvance anarcho-libertaire travaillant Ă la construction dâune sociĂ©tĂ© Ă©galitaire sâauto-administrant ne pouvait quâĂȘtre boycottĂ©e, maltraitĂ©e ,voire Ă©liminĂ©e. On ne peut donc que constater un Ă©norme dĂ©phasage entre le bouillonnement politique, culturel , scientifique et lâune de ses sources dâinspiration. Ce dĂ©phasage explique sans doute la tendance au repli sur soi dâinitiatives gĂ©nĂ©reuses et altruistes, voire une certaine mĂ©lancolie. Ceux que lâhistoire a blessĂ©s, peuvent ĂȘtre en permanence en proie au doute, voire Ă une remise en question. Aujourdâhui leur modestie comme leurs convictions Ă©galitaires sonnent Ă©trangement juste Ă nos oreilles qui savent quâaucune rĂ©volution, aucun encerclement ne peuvent justifier la descente aux enfers du goulag et autres camps de la mort.
Le 38 rue dâAlembert â Centre social Tchoukar (19)
» Nous partons dâun constat simple : la ville a besoin dâespaces oĂč peuvent sâinventer et se rĂ©inventer nos vies, indĂ©pendamment des pouvoirs publics. Des lieux dâentraides, de dĂ©brouille, oĂč se tissent des liens et des solidaritĂ©s dans la rencontre plutĂŽt que derriĂšre un guichet. OĂč il est possible de rĂ©sister, partager nos joies et nos combats ; dĂ©velopper des initiatives so-ciales et culturelles pour toutes les personnes qui ne se reconnaissent pas dans les cadres habituels ou qui en sont simplement exclues. De lieux oĂč les activitĂ©s sont gratuites, oĂč lâon peut partager des moments, des savoirs et des pratiques librement : prendre des cours de français ou de soutien scolaire, rĂ©parer un jean ou un vĂ©lo, voir une piĂšce de thĂ©Ăątre dans un lieu improbable, y entrer en curieuse et en sortir le ventre plein, lâesprit lĂ©ger et le cĆur rĂ©chauffĂ©. Ces espaces existent Ă Grenoble et ils sont prĂ©cieux. Ces six derniers mois, la politique dâaustĂ©ritĂ© de la Ville a mis directement en pĂ©ril des espaces communs dont nous avons pourtant cruel-lement besoinâŠ.Dans ce contexte, nous avons urgemment besoin de maintenir et densifier les liens entre les habitants et les habitantes, afin quâils puissent continuer Ă subvenir Ă leurs besoins, et sur-tout Ă sâauto-organiser. Le quartier nous appartient, nous le dĂ©fendons collectivement.
» Câest dans cette optique que le Lieu Com-mun, centre social Tchoukar du 38 rue dâAlembert, sâest installĂ© Ă Saint-Bruno il y a deux ans. Il est au-jourdâhui menacĂ© par les pouvoirs publics, propriĂ©-taires des lieux, qui souhaitent le raser pour construire Ă la place des logements sociaux. âŠ.Nous dĂ©sirons poursuivre lâaventure du 38 afin que perdure ce que nous y avons dĂ©jĂ mis en place : un magasin gratuit, une laverie, une cantine sur la place, une salle de rĂ©pĂ©t, un atelier de rĂ©paration de vĂ©los, un atelier couture, un cinĂ©ma de quartier, une salle de sport, un lieu dâactivitĂ©s qui rayonne au -delĂ du quartier St-Bruno. Ici et maintenant, nous construisons petit Ă petit un quartier populaire tel que nous lâimaginons. Ne laissons pas la mairie tailler nos rĂȘves en piĂšce ! »
extraits de la lettre ouverte produite par le 38 face aux menaces dâexpulsion
Rencontre avec Alan et Clément ⊠à moins que ce soit avec Paul et Léon !!!
Le 38, centre social autogĂ©rĂ© existant depuis 4 ans se situe dans la proximitĂ© idĂ©ologique des centres sociaux autonomes italiens. Dans les annĂ©es 70 Le mouvement autonome, alors partisan de lâaction directe, rejette lâaffiliation Ă toute structure pyramidale et anti Ă©galitaire de type syndical ou partisan. » On essaie de transformer le monde de lâendroit oĂč on habite, Ă partir de gestes quotidiens. Dans lâatelier vĂ©lo, gratuit, on ne rĂ©pare pas Ă la place des gens, on leur apprend Ă rĂ©parer( on ne fait pas pour les gens, mais avec eux) On pratique la solidaritĂ© dans un monde qui a choisi lâindividualisme. Ce que lâon a Ă©videmment en commun câest lâendroit oĂč lâon habite. On croise pas mal de monde, ici au cafĂ© le Saint Bruno, Ă Cap Berriat(20), dans le quartier, des syndicats comme Solidaires, Sud, la CNT, Ici-Grenoble pour sâinformer autrement sur Grenoble et ses environs(30)
Avec nous, la mairie pratique la brosse Ă reluire par devant et la rĂ©pression par derriĂšre. Câest une gauche radicale qui ne supporte pas sa propre dissidence. Ainsi des conseillers municipaux ont Ă©tĂ© exclus de la majoritĂ©, parce quâils ont refusĂ© de voter un budget dâaustĂ©ritĂ©, « imposĂ© » par les dettes toxiques contractĂ©es sous les mandats prĂ©cĂ©dents. Ils dealent avec leurs propres contradictions âŠcomme nous on deale avec les nĂŽtres. La prĂ©fecture a fermĂ© lâEngrenage, ainsi que dâautres cafĂ©s alternatifs pour de soi-disant raisons dâinsĂ©curitĂ©. On prĂ©sume que ce nettoyage prĂ©lude au retour dâAlain Carignon(21) condamnĂ© Ă 5 ans pour corruption et qui ferait naturellement campagne sur lâinsĂ©curitĂ© » Grenoble le Chicago français » Il dispose dâune Ă©quipe experte en calomnies et en « fake news » Comme SĂ©golĂšne en 2007 , lâĂ©quipe municipale rĂ©agit en lançant sa propre campagne sur la sĂ©curitĂ©, plutĂŽt que dâannoncer des mesures de gauche.
Nous ne manquons pas de nous poser des questions, la dispersion nâest pas toujours un handicap, elle peut ĂȘtre fĂ©conde Ă certains moments. Nos amis ont les mĂȘmes interrogations sur les possibilitĂ©s de convergence, peut-il y avoir dâautres zads, quels enseignements peut -on tirer de lâexpĂ©rience zapatiste. quel rĂŽle peut jouer lâesthĂ©tique dans la construction dâun lieu, dans son appropriation ? »
La bibliothĂšque Antigone (22)
est une mĂ©diathĂšque, une librairie pour enfants autant que pour adultes , mais aussi un lieu dâĂ©vĂ©nements publics, confĂ©rences, rĂ©flexions, dĂ©bats, confrontations, radicalitĂ©, câest Ă dire un lieu habitĂ© tant par une proximitĂ© affective que par les dâidĂ©es. Ici, comme au 38, la volontĂ© de changer le monde nâoublie jamais que les ĂȘtres humains , adversaires ou amis, sont fragiles, ambivalents, contradictoires. Ainsi cette volontĂ© de transformation nâa de sens que si elle refuse dâĂȘtre en surplomb, elle ne peut avoir des chances dâaboutir que dans la rĂ©ciprocitĂ©. Chaque ĂȘtre humain est Ă priori un expert de sa vie qui a besoin dâĂȘtre nourri par lâexpĂ©rience des autres, par un capital de rĂ©flexions et savoirs lui permettant de sâexprimer, se remettre en cause, construire avec les autres. Antigone existe depuis 2002, deux femmes Christel et AurĂ©lie en sont les cofondatrices. « Pour des raisons humaines, sociales et politiques câest essentiel quâ Antigone ait Ă©tĂ© fondĂ©e par des filles »En Mars 2011, la Traverse, revue des Renseignements gĂ©nĂ©reux, site dâauto-dĂ©fense intellectuelle, leur donnait la parole.
extraits
» Le plus important pour quâune opposition puisse se construire, câest de donner aux gens des outils de rĂ©flexionâŠ.Cet esprit de rĂ©sistance, je le dois en grande partie Ă mon pĂšre, militant socialiste proche des idĂ©es de JaurĂšs. Je lâai toujours vu manifester et protester. Il mâa Ă©levĂ©e avec un sentiment de rĂ©volte, lâidĂ©e que les classes populaires nâauront que ce quâelles auront rĂ©ussi Ă dĂ©fendre et Ă conquĂ©rir, que la vie est faite de rapports de force entre dominants et dominĂ©s, entre pauvres et richesâŠ
âŠ.Antigone parce que le projet est parti, Ă lâorigine, de deux filles qui voulaient se battre, rĂ©sister et opposer la raison du coeur Ă la raison dâEtat. On veut montrer que les petits individus peuvent ĂȘtre aussi forts que les institutions. Pour nous, la symbolique de cette bataille, perdue au sens strict, cette guerre entre le pot de fer et le pot de terre, le personnage dâAntigone le symbolise complĂštementâŠ. Câest un personnage fĂ©minin, et nous trouvons quâil manque cruellement de reprĂ©sentation fĂ©minine dans la lutte, dans le militantisme. Souvent, les prĂ©sidents dâassociations, ceux qui parlent, ceux qui mettent officiellement leur nom pour appeler Ă manifester, ce sont des hommes, ce qui nous gĂȘne beaucoup. Nous voulons que la dimension fĂ©minine pose la base dâAntigone, tout en remettant en question le concept de genre. Nous sommes parties du postulat que nous vivons dans un monde avec une certaine construction du genre et des personnalitĂ©s, et dans ce cadre, les femmes ne proposent pas le mĂȘme genre dâinventions, de rĂ©sistances et dâoppositions que les hommes, et il est important quâAntigone soit pensĂ©e et mise en place par des femmes. ⊠On nâa jamais voulu ĂȘtre dans lâimaginaire ou lâesthĂ©tisme »crapouillou », on veut que ce soit un lieu chaleureux, joli, coquet. On veut que, lorsque tu rentres dans Antigone, tu ressentes quelque chose de lâordre du ventre de la Baleine dans Pinocchio, ou la caverne dâAli Baba. ExtĂ©rieurement Antigone est moche, ne ressemble Ă rien, et puis tu pousses la porte et paf, il y a des petits coussins, des petites loupiotes, plein de couleurs. On a envie que les gens se sentent bien Ă Antigone, comme chez eux, comme chez leur grand-mĂšre. »
Si Antigone est profondĂ©ment en affinitĂ© avec lâesprit libertaire, elle nâest pas pour autant une vitrine du mouvement anarchiste. Son postulat anti- autoritaire ne peut quâĂȘtre en cohĂ©rence avec une ouverture Ă©loignĂ©e de tout dogmatisme. Antigone est Ă©galement proche du Local autogĂ©rĂ©, de la BAF qui refuse Ă©galement le sexisme dâun langage masculin dominant, de Cortecs « Collectif de recherche transdisciplinaire esprit critique & sciences) qui a pour objectif central la transmission des divers aspects de lâesprit critique, la pensĂ©e critique ou sceptique (critical or skeptical thinking chez les anglophones) »
La Bobine (18)
La Bobine est un espace de rencontre entre artistes,un lieu culturel participatif dont le fonctionnement est assurĂ© par plus de 140 bĂ©nĂ©voles et de 20 salariĂ©.e.s. La Bobine est auto- financĂ©e Ă 95% .Avec ses 5 studios dont 4 de rĂ©pĂ©tition et un dâenregistrement, sa salle de spectacle de 300 places, son bar avec une scĂšne et un restaurant ouvert sur le parc Mistral, elle est un lieu de vie oĂč chacun a le loisir de venir soit pour manger, boire un verre, Ă©couter un concert , crĂ©er sa propre musique ou spectacle et dĂ©couvrir des possibilitĂ©s dâactivitĂ©s quâil ne soupçonnait pas Ă priori. Le lieu fait se rencontrer amateurs et professionnels, associations et grand public. Cette ouverture sur le quartier, les autres associations, les Ă©coles sont vĂ©cues comme dâautant plus nĂ©cessaires que la Bobine nâest que rĂ©cemment implantĂ©e dans le quartier Mistral. La programmation du lieu est le fruit de dĂ©cisions collectives prises aprĂšs dĂ©bat. La motivation , lâimplication sont requises et non la spĂ©cialisation, chacun Ă©tant acteur avec un savoir quâil faut prendre en compte. LâentrĂ©e aux concerts, spectacles est Ă prix libre. Lâobjectif est que tout le monde puisse sâapproprier le lieu. MĂ©lanie qui codirige la Bobine est attentive Ă nouer des partenariats sur le territoire avec dâautres associations qui cassent Ă©galement les codes comme le Magasin, les chorĂ©graphes locaux du Pacifique, Le Prunier Sauvage et son projet de Parc Artistique ouvert Ă tous.
Les Barbarins Fourchus (6)
Y-a-t-il un endroit au monde oĂč Marcel Azzola et Alice, la petite fĂ©e au pays des merveilles auraient pu avoir plaisir Ă se retrouver ? RĂ©ponse problĂ©matique ? Pas le moins du monde. Dans ce mĂȘme lieu, on aurait pu retrouver Boris Vian, Les Clash, Raymond Queneau, Capitain Beefheart, Edith Piaf, Arthur Cravan, Franck Zappa, Alphonse Allais, les frĂšres Trois Gros, Brigitte Fontaine, Jacques Higelin, Noureev, Lâart ensemble, Oncle Paul et ses belles histoires. La compagnie des Barbarins Fourchus, « reconnue de futilitĂ© public » a lâextrĂȘme Ă©lĂ©gance de casser les codes sans le dire , de prĂ©fĂ©rer lâaventure vivante Ă toutes les classifications mortifĂšres. La vie Ă©tant trop sĂ©rieuse pour que lâon puisse se prendre au sĂ©rieux, les Barbarins lâaiment partout oĂč elle circule, autant dans la rue, les bistrots que dans les thĂ©Ăątres oĂč les bals de quartier. Ils sont trop goĂ»teux des belles et bonnes choses pour proscrire Ă priori toute forme dite de mauvais goĂ»t. Les Barbarins ont de lâappĂ©tit, des expĂ©riences musicales, thĂ©Ăątrales, artistiques sans tic, des savoirs Ă la pelle et une exigence Ă©thique que leur pudeur pourrait bien camoufler sous la grosse rigolade. Ce qui se voit, se boit, se mange, sâĂ©coute, se touche est aussi ce qui se partage. Partager câest avoir le goĂ»t des autres , câest ouvrir grande sa porte, sans que personne puisse penser, « on fait partie de lâĂ©lite ,alors quâil est doux de rester entre nous » Les Barbarins travaillent dans la proximitĂ© des gens, ils aiment les gens il savent les accueillir, spectateurs ou compagnies amies. Ils pratiquent le prix libre dans leurs salles du quartier Saint Bruno/ BĂ©riat. Lâhumour est leur seconde nature, histoire de ne jamais dire câest parce que lâon vous a Ă©coutĂ© et compris que lâon fait des concerts bĂątards qui deviendront « concerts pastard », et que le dimanche matin la musique classique est accueillie dans « les concerts en robe de chambre ». Bien sĂ»r leur punkitude, leur rĂ©volte est en affinitĂ© avec les anarchistes. Comme beaucoup de ces militants de lâĂ©galitĂ©, dans un monde profondĂ©ment inĂ©gal , ils peuvent se laisser aller parfois Ă quelque mĂ©lancolie, mais la tendresse est toujours lĂ , bordel, comme lâappĂ©tit qui porte en toute luciditĂ© vers de nouvelles aventures aussi. Claire des anges qui mâa hĂ©bergĂ© place Saint Bruno leur consacre tout son temps libre. François Laroche de FĂ©line qui mâa accueilli dit » Delfino » est compositeur, chanteur, instrumentiste, illustrateur et co-fondateur des Barbarins forcĂ©ment fourchus puisquâils ont plusieurs cordes Ă leur arc. Il vient de sortir son premier disque en solo » High down Kisses »(23) ⊠est-ce que tu peux entendre ce que je pense, ce que je ressens » A Ă©couter avec grand bonheur.
Le Magasin des Horizons (24) centre national dâart et de cultures
Vous vous posez des questions sur lâauthenticitĂ© de lâart contemporain⊠une affaire de snobs croisant des affairistes prĂ©fĂ©rant investir dans lâart contemporain plutĂŽt que dans le Cac 40 ? Vous avez suffisamment mauvais esprit pour penser que cette avant-garde auto -proclamĂ©e Ă la pointe du nihilisme dĂ©senchantĂ© nâest ni plus ni moins que rĂ©actionnaire, câest Ă dire farouchement opposĂ©e Ă toute mise en question de ses privilĂšges, Ă tout questionnement respectueux de lâintelligence populaire et de ses imaginaires⊠Alors donnez- vous la peine dâentrer au Magasin des Horizons. Sous lâimpulsion de BĂ©atrice Josse, fĂ©ministe dĂ©terminĂ©e et de son Ă©quipe, on y est prĂȘt Ă bousculer tous les conformismes, toutes les certitudes
» Il est temps de rallumer les Ă©toiles »
» Loin de lâisolement des arts trop disciplinĂ©s et catĂ©gorisĂ©s, le Magasin des Horizons entend bousculer ce qui nous restait de certitudes. Essaimer et sâouvrir aux questions dâĂ©cologie, de fĂ©minismes, de genres et post-colonialismesâŠ. rien de rationnel, beaucoup de magie et de spiritualitĂ©, un brin de fantaisie sont les ingrĂ©dients de cette incantation Ă rĂ©-enchanter le monde. « lâart contemporain dit BĂ©atrice Josse, câest autre chose que des expositions, ce que lâon a dĂ©montrĂ© pendant toute la saison derniĂšre avec des projets mĂȘlant des artistes, des activistes, des gens du secteur social⊠Tout ça, câest aussi de lâart contemporain. Il est vrai Ă©galement que lâĂ©tat dĂ©gradĂ© du lieu permettait difficilement dây tenir des expositions et quâen attente des financements indispensables, il semblait plus gratifiant de transformer la contrainte en opportunitĂ© dâexploration trans-artistique. Elle a ainsi privilĂ©giĂ© lâachat dâoeuvres immatĂ©rielles conçues par des femmes en lien avec la performance et le spectacle vivant » Ce nâest pas uniquement avec les yeux que lâon voit les choses » Lâart visible ou invisible est protĂ©iforme , partout oĂč lâon veut bien se donner la peine de lâinventer, parmi dâautres utilitĂ©s possibles, il est capable de relier plutĂŽt que de sâingĂ©nier Ă sĂ©parer. Ici tout dĂ©sirant, toute dĂ©sirante sont les bienvenus. Des artistes associĂ©s comme lâĂ©crivaine ChloĂ© Delaume, des chorĂ©graphes, danseurs comme Yoann Bourgeois, Rachid Ouramdane, Marie Roche qui dirige le centre national chorĂ©graphique » le Pacifique » des chercheurs, politologues, des formateurs animent un lieu tournĂ© vers la multiplication, des rencontres. Ainsi des ateliers au croisement de pratiques corporelles et recherches transversales questionnant les modes de transmission de savoirs, des expĂ©rimentations ouvertes Ă toute personne dĂ©sireuse de mener une rĂ©flexion vivante et autonome et dâamĂ©liorer par le collectif ses recherches personnelles ; des formations en atelier, en sorties ou Ă distance pour les autodidactes comme pour ceux qui souhaitent partager leurs recherches et leurs expĂ©riences.
Ainsi des bivouacs de dĂ©bats Ă thĂšme sont crĂ©Ă©s, une AcadĂ©mie de la marche pour marcher, explorer, se mobiliser , dĂ©battre en mouvement, comme des manifestants revendiquant tout simplement dâinventer ensemble un art de sâinterroger proche de celui de respirer, sâindigner, avancer et si possible hors de tout sexisme ! Lâespoir, au bout du chemin, est de crĂ©er des passerelles susceptibles de mener Ă un monde commun, un monde oĂč lâon puisse sâĂ©merveiller, rĂȘver ensemble, crĂ©er des aventures artistiques au coeur dâune citĂ© oĂč lâart sous toutes ses formes aura contribuĂ© Ă lâĂ©dification dâacteurs humains reliĂ©s.
En Mars Le magasin propose une nouvelle exposition » Entropie jâĂ©cris ton nom » Les vidĂ©os et installations prĂ©sentĂ©es ne sont pas sans rapport avec la rĂ©habilitation du lieu confiĂ©e Ă des artistes. » Comment avoir un langage commun, faire alliance, faire du collectif. Lâart est un moyen de discuter, de raconter des histoires, dit BĂ©atrice Josse.
Christiane Guichard La Dame de la Casamaures (25)
Est-il possible dâimaginer un palais oriental, ses jardins rappelant lâAlhambra de Grenade, Ă Saint Martin le Vinoux, juste Ă la sortie de Grenoble au pied de la montagne ? Est-il possible dâimaginer quâun homme, Joseph, Jullien dit Chocard ĂągĂ© de 52 ans, aussi simple quâouvert Ă toutes les chimĂšres, ait rĂȘvĂ© assez fort pour rĂ©inventer les Mille et une nuits, anticiper de quelques dĂ©cennies sur la crĂ©ation du bleu Majorelle ? Innovation stupĂ©fiante bĂ©nĂ©ficiant de lâinvention du bĂ©ton par Louis Vicat en 1817. Seul un homme aussi naĂŻf que le facteur Cheval, aussi ouvert Ă lâarchitecture rĂȘvĂ©e dâun autre continent, a pu concevoir un tel projet. Dans les annĂ©es 60, le lieu est abandonnĂ©, il est squattĂ© par des clochards. La Casamaures est vendue.Le propriĂ©taire compte faire une belle opĂ©ration immobiliĂšre en rasant lâimmeuble et en crĂ©ant une zone artisanale pour des touristes. Aucun obstacle majeur ne devrait se dresser face Ă ce projet. Dâautant que les habitants des villages situĂ©s dans lâenvironnement proche de lâĂ©difice considĂšrent celui -ci comme une sorte de verrue, dâun goĂ»t dâautant plus douteux, que leur vision de lâarabe nâ a rien de culturel. Alors le sort en est jetĂ© ! Et bien non, une frĂȘle jeune femme de 29 ans Ă peine sortie des beaux -arts dispose, elle, de toutes les connaissances nĂ©cessaires pour apprĂ©cier le palais Ă sa juste valeur . Combien de fois lâa- t-elle croisĂ© sur sa route depuis son enfance, elle, dans les bras de sa mĂšre assise dans le bus les yeux fixĂ©s sur cette folie architecturale sise âŠrue de la RĂ©sistance ? Elle a zĂ©ro franc dans les poches, mais elle dit non. Elle alerte ses amis, emprunte aux uns, aux autres et forcĂ©ment au banques. Elle gagne⊠la premiĂšre manche. LâĂ©difice est en mauvais Ă©tat les peintures, les fresques, calligraphies ont Ă©normĂ©ment souffert. Avec autant dâĂ©lĂ©gance que de dĂ©termination et non sans humour, Christiane ne renoncera jamais , malgrĂ© les effondrements successifs. Elle fondera une association , organisera des expositions, colloques, se mettra financiĂšrement la corde au cou, soutenue dans les premiĂšres annĂ©es par le poĂšte Colas Bailleul. Elle restaure le lieu. Le responsable aux travaux de la mairie lui intime lâordre de le faire dans la palette des couleurs rĂ©fĂ©rencĂ©es. Elle proteste, Ă©crit Ă la prĂ©fecture. Sa lettre doit ĂȘtre tellement extraordinaire, quâun bon gĂ©nie la transmet au ministĂšre de la culture. Les services de Jack Lang bondissent sur cette pĂ©pite. La Casamaures sera classĂ©e monument historique. Plus rĂ©cemment un projet de rocade est Ă lâĂ©tude. La montagne sera transpercĂ©e et la Casamaures tenant Ă peine debout aura toute chance de sâeffondrer. Encore une fois, Christiane va se battre. Une commission dâexperts est mise sur pied, elle jugera que lâutilitĂ© publique du projet nâest pas prouvĂ©e. Depuis que la dame de la Casamaures a investi le lieu des centaines , peut ĂȘtre des milliers de visiteurs ont franchi la porte du palais. Ils ont pu goĂ»ter la beautĂ© du lieu, comprendre quâĂ moins dâĂȘtre fortement handicapĂ© rien, ne justifie quâun humain renonce Ă son idĂ©al et Ă sa volontĂ© de le partager.
PMO â PiĂšces et main-dâoeuvre (26)
Lâennemi surpuissant est le capitalisme technologique. Pour le contrer, organiser la rĂ©sistance pendant quâil est peut -ĂȘtre encore temps. » PiĂšces et Main dâOeuvre », atelier de bricolage pour la construction dâun esprit critique Ă Grenoble, agit depuis lâautomne 2000 : enquĂȘtes, manifestations, rĂ©unions, livres, tracts, affiches, brochures, interventions mĂ©diatiques , etc.
Des individus politiques animent PMO, pas un collectif. ⊠« Nous considĂ©rons que la technologie â non pas ses « dĂ©rives »- est le fait majeur du capitalisme contemporain, de lâĂ©conomie planĂ©taire unifiĂ©e. Elle est la continuation de la guerre, câest-Ă -dire de la politique, par dâautres moyensâŠ.. La technologie, câest le front principal de la guerre entre le pouvoir et les sans-pouvoir, celui qui commande les autres fronts. Cela ne veut pas dire quâil nây ait pas dâautres fronts, mais que chaque innovation sur le front de la technologie entraĂźne en cascade une dĂ©gradation du rapport de forces entre le pouvoir et les sans-pouvoir⊠Nous soutenons que les idĂ©es sont dĂ©cisives. Les idĂ©es ont des ailes et des consĂ©quences. Une idĂ©e qui vole de cervelle en cervelle devient une force dâaction irrĂ©sistible et transforme le rapport des forces. Câest dâabord une bataille dâidĂ©es que nous, sans-pouvoir, livrons au pouvoir, aussi devons-nous ĂȘtre dâabord des producteurs dâidĂ©es. âŠ..
Si nous avons semĂ© quelques doutes, par exemple sur les nanotechnologies et les technologies convergentes, sur la biomĂ©trie, les RFID et les neuro-technologies, sur le tĂ©lĂ©phone portable et nombre de sujets connexes, sur la destruction du territoire, la cannibalisation de « lâĂ©cosystĂšme » par le systĂšme technicien, câest Ă force dâenquĂȘtes, de harcĂšlement textuel, dâinterventions lors dâoccasions officiellesâŠâŠ
Ne jamais dĂ©noncer les malfaisances sans dĂ©noncer les malfaiteurs. Ne jamais rĂ©pondre Ă leurs manĆuvres de diversion et de rĂ©cupĂ©ration. Ne jamais lĂącher le front des nĂ©cro-technologies.
âŠ.. Il faut vivre contre son temps »
âFait sans doute significatif. Parmi les responsables politiques de la mairie, qui sont lâune des cibles de PMO personne ne se hasarde Ă aborder de front les critiques de PMO.
« Ils exagĂšrent sans doute beaucoup mais en mĂȘme temps, leurs interrogations ne manquent pas de pertinence ». PMO refuse toute technologie substituant la machine Ă lâhumain et ne pouvant quâaboutir Ă une sociĂ©tĂ© totalitaire oĂč le contrĂŽle de toute action serait systĂ©matique. Historiquement PMO sâinscrit dans la lignĂ©e du mouvement luditte du XIX siĂšcle, incitant les ouvriers Ă dĂ©truire les machines. Les critiques portent sur des investissements importants consacrĂ©s entre autres Ă : Minatec. En 2000. Le feu vert est donnĂ© au CEA, alliĂ© Ă lâĂ©tat et aux industries de pointe pour crĂ©er un pĂŽle de recherche et dâapplications consacrĂ©es aux micro et nano- technologies. 2016 Le polygone scientifique de Grenoble sâenrichit dâune nouvelle entitĂ© Giant, crĂ©ant une sorte de MIT Ă la Française. Sous couvert dâapplications civiles seraient dĂ©veloppĂ©es des outils destinĂ©s Ă crĂ©er des armes de destruction de pointe. Par ailleurs ces recherches croisent de trĂšs prĂšs le Trans humanisme. Il sâagirait de crĂ©er une humanitĂ© « augmentĂ©e » câest Ă dire intĂ©grant les technologies de pointe Ă lâintĂ©rieur du corps humain. RĂ©sultats attendus une envolĂ©e des performances humaines, contrĂŽlĂ©es Ă chaque instant par un cerveau central. Sans oublier lâespoir ahurissant dâ allonger la vie humaine jusquâĂ supprimer la mort.
« Il y aura des gens implantĂ©s, hybridĂ©s, et ceux-ci domineront le monde. Les autres qui ne le seront pas, ne seront pas plus utiles que nos vaches actuelles gardĂ©es au prĂ©âŠ..
Ceux qui dĂ©cideront de rester humains et refuseront de sâamĂ©liorer auront un sĂ©rieux handicap. Ils constitueront une sous-espĂšce et formeront les chimpanzĂ©s du futur. »
Kevin Warwick
Clinatec serait une « clinique expĂ©rimentale » oĂč lâon teste des dispositifs Ă©lectroniques implantĂ©s dans le cerveau. PilotĂ©e par le Commissariat Ă lâĂ©nergie atomique (CEA) de Grenoble, elle travaille sur les applications des nanotechnologies dans le champ des neurosciences, en particulier sur les maladies neurodĂ©gĂ©nĂ©ratives, comme ParkinsonâŠâŠ Cas unique en France, lâĂ©tablissement est situĂ© en dehors du milieu hospitalier, sur un terrain du CEA dont certains bĂątiments sont soumis au secret dĂ©fense. âŠ. Cette alliance entre lâindustrie nuclĂ©aire, celle des nanotechnologies et des chercheurs en neurosciences augure mal du nĂ©cessaire contrĂŽle dĂ©mocratique qui devrait encadrer le pĂ©rilleux usage de ces sciences pour le moins futuristes. Applications possibles : des implants cĂ©rĂ©braux contre la dĂ©pression ou lâobĂ©sitĂ© ,des possibilitĂ©s dâattĂ©nuer les effets de la maladie de Parkinson, des neuro prothĂšses pour les tĂ©traplĂ©giques. Clinatec est le rĂ©sultat dâun partenariat entre le CEA, le CHU de Grenoble et lâInserm.
Y-a-t-il opposition radicale entre un projet dĂ©mocratique tendant Ă rĂ©investir les citoyens de leur pouvoirs et une dĂ©marche scientifico-technocratique voulant peut ĂȘtre assurer le bien-ĂȘtre de chacun mais dĂ©possĂ©dant le peuple de toute vellĂ©itĂ© dâaction autonome ? Il semble bien que oui. Comment la ville peut-elle vouloir la dĂ©mocratie participative et investir dans une dĂ©marche dĂ©possĂ©dant la collectivitĂ© de son pouvoir de dĂ©cision ? MystĂšre.
Le laboratoire du Pacte, passeur en terre iséroise (27)
Le Pacte unitĂ© de recherche mixte crĂ©Ă© par le CNRS, lâuniversitĂ© et Sciences po Grenoble est un important laboratoire de sciences sociales. 120 chercheurs, 170 doctorants y exercent des travaux dans 4 grands domaines : Environnement, Justice sociale, Gouvernance/rĂ©gulations, villes et territoires. Anne Laure Amilhat-Szary qui le dirige impulse une transversalitĂ© des connaissances qui la fait participer aux aventures initiĂ©es par le Magasin ( CNAC) et par dâautres artistes, notamment chorĂ©graphes .Avec la brochure du Pacte mettant en avant les travaux des chercheurs dans les quatre axes dĂ©terminĂ©s, il est possible dâentrer en relation et dâĂ©changer avec chacun. Cette ouverture fait que dans une ville souvent qualifiĂ©e de laboratoire, le laboratoire des sciences sociales est Ă la fois en amont Ă la pointe des recherches actuelles et Ă©galement pleinement prĂ©sent sur la place publique, donc vraiment au service des citoyens.
â»https://blogs.mediapart.fr/francois-bernheim/blog/300419/si-tu-timagines-grenoble-12
#géographie_urbaine #image #imaginaire #représentation #urban_matter #utopie
ping @albertocampiphoto @karine4 @marty
Damien Castelain, président de la MEL, en garde à vue pour des soupçons de détournement de fonds publics YF avec AFP - 2 Juillet 2019 - FR3 Régions
â»https://france3-regions.francetvinfo.fr/hauts-de-france/nord-0/lille-metropole/damien-castelain-president-mel-garde-vue-enquete-detour
Le prĂ©sident de la MĂ©tropole europĂ©enne de Lille, Damien Castelain, Ă©tait en garde Ă vue ce mardi matin dans le cadre dâune enquĂȘte prĂ©liminaire pour dĂ©tournement de fonds publics, a-t-on appris de source proche du dossier.
Le directeur général des services (DGS) de la métropole, Bruno Cassette, était également en garde à vue dans cette affaire portant sur des dépenses effectuées entre janvier 2017 et mai 2018.
Deux autres personnes ont Ă©tĂ© placĂ©es en garde Ă vue dans lâaprĂšs-midi, selon le parquet. De source proche du dossier, il sâagit de la compagne de M.Castelain et de lâancienne chargĂ©e de communication au sein de la collectivitĂ©.
Le prĂ©sident de la MEL et son DGS ont Ă©tĂ© tous deux convoquĂ©s ce mardi matin par la brigade financiĂšre de la PJ de Lille, en charge de lâenquĂȘte prĂ©liminaire ouverte en juillet dernier pour dĂ©tournement de fonds publics et recel, suivie dâun signalement, en octobre dernier, de lâAgence Française anticorruption (AFA).
Depuis la publication en juin 2018 par le site MĂ©diacitĂ©s dâune enquĂȘte portant au dĂ©part sur 11 000 euros de dĂ©penses rĂ©alisĂ©es entre janvier 2017 et mai 2018, des soupçons de dĂ©tournement dâargent public pĂšsent sur Damien Castelain. Dans cet article, le site affirmait avoir Ă©pluchĂ© « quelques centaines de factures » qui nâavaient « pas grand chose Ă voir » avec les fonctions politiques du prĂ©sident de la MEL, notamment pour des parfums, services de bien-ĂȘtre, ou nuits en hĂŽtel de luxe le week-end.
Suite Ă une plainte contre X et un signalement de lâassociation de lutte contre la corruption Anticor, le parquet de Lille avait ouvert en juillet 2018 une enquĂȘte prĂ©liminaire pour dĂ©tournement de fonds publics et recel. De son cĂŽtĂ©, lâAgence Française anticorruption (AFA) a effectuĂ© en octobre un signalement auprĂšs du parquet, puis rendu en dĂ©cembre un « rapport de contrĂŽle » sur la MEL, confidentiel mais rapidement dĂ©voilĂ© par MĂ©diacitĂ©s. Elle y relevait selon le site des « irrĂ©gularitĂ©s », considĂ©rant par ailleurs que lâanalyse de certaines factures nâavait « pas permis de sâassurer » quâelles avaient Ă©tĂ© « engagĂ©es dans lâintĂ©rĂȘt de la collectivitĂ© ».
LâAFA sâintĂ©resse Ă©galement aux travaux en cours du futur siĂšge de la MEL, ainsi quâaux conditions dans lesquelles a Ă©tĂ© employĂ©e une chargĂ©e de communication de cette collectivitĂ©. Selon le rapport dâune mission dâĂ©valuation interne, le coĂ»t du dĂ©mĂ©nagement dans ce futur siĂšge se rĂ©vĂšle largement supĂ©rieur Ă celui votĂ© en 2017.
Mi-juin, Damien Castelain a annoncĂ© avoir remboursĂ© « lâintĂ©gralitĂ© des notes de frais » signalĂ©es dans le rapport de lâAFA, afin de « couper court aux polĂ©miques malsaines », selon son avocate Me Florence Rault qui rĂ©futait « un aveu quelconque de culpabilitĂ© ». Un « don » de 20542,03 euros a ainsi Ă©tĂ© versĂ© en avril Ă la mĂ©tropole lilloise.
DĂšs la publication de lâenquĂȘte en 2018, M.Castelain avait fustigĂ© « une chasse Ă lâhomme tĂ©lĂ©guidĂ©e » et assurĂ© que ces chiffres Ă©taient « faux », parlant pour sa part de « 395 euros par mois de frais de reprĂ©sentation ». Le prĂ©sident de la MEL est par ailleurs mis en examen pour « trafic dâinfluence passif » et « complicitĂ© de favoritisme » dans lâenquĂȘte sur lâattribution du marchĂ© du Stade Pierre-Mauroy Ă Eiffage en 2008.
#Lille #MEL #Corruption #damien_castelain #recel #Anticor #stade #favoritisme #Ă©conomie #politique #justice #trafic_d_influence #Ă©lu #sport #football #favoritisme #Villeneuve_d_Ascq
Faire un #choix ?
Cahier sorti en lien avec lâorganisation du cycle de confĂ©rences : « Que reste-t-il du #passĂ©_colonial ? »
â»https://cric-grenoble.info/analyses/article/que-reste-t-il-du-passe-colonial-universite-populaire-villeneuve-249
#colonialisme #colonialité #quartiers_populaires
#caricature #dessin_de_presse #identité #identités #identités_multiples #nationalité
]]>ITINERAIRES Habitants #Villeneuve #Echirolles
Selon la mĂ©thode des itinĂ©raires du sociologue #Jean-Yves_Petiteau, ce recueil regroupe 15 itinĂ©raires, qui, par leurs #rĂ©cits, nous emmĂšnent Ă la rencontre de la Villeneuve Ăchirolles. Ă travers les yeux, les paroles et les pas de 15 personnes, se dessine un #territoire de vie.
â»https://issuu.com/jenniferbuyck/docs/itineraire_habitants_villeneuve_ech
#itinéraires #photographie #parcours_commentés #parcours
ping @reka
#Monument Ă #Antoine_Court Ă #Villeneuve-de-Berg, en #ArdĂšche
Extrait de sa page wikipedia :
En 1713, Court rompt avec les Camisards, la violence et le prophĂ©tisme et dĂ©cide en 1715 de restaurer lâancienne discipline des Ăglises rĂ©formĂ©es et leur organisation synodale. En 1715, il organise le premier synode du DĂ©sert Ă Monoblet.
Antoine Court coopĂšre Ă©troitement avec Pierre Cortex Ă la rĂ©organisation des Ăglises rĂ©formĂ©es, sans violence mais en rĂ©sistant opiniĂątrement aux tentatives du pouvoir dâĂ©craser ce renouveau.
â»https://www.google.com/search?q=monument+antoine+court+Villeneuve-de-Berg&client=firefox-b-ab&sourc
]]>Flash-ball : « Il mâa visĂ©, mâa tirĂ© dessus et est reparti »
â»http://www.liberation.fr/france/2018/08/07/flash-ball-il-m-a-vise-m-a-tire-dessus-et-est-reparti_1671456
Atelier populaire dâ#urbanisme
LâAtelier Populaire dâUrbanisme de la Villeneuve est une initiative lancĂ©e Ă lâautomne 2012 pour construire une alternative au projet de rĂ©novation urbaine de lâurbaniste Yves Lion et de la ville de Grenoble alors dirigĂ© par M.Destot.
Ce projet dĂ©cidĂ© "dâen haut avait suscitĂ© beaucoup des oppositions de la part dâhabitants qui refusaient la logique qui a menĂ© Ă la dĂ©molition du 50 galerie de lâArlequin, la construction dâun nouveau parking et le redĂ©coupage du rĂ©seau routier. Un collectif contre la dĂ©molition, ensuite surnommĂ© Vivre Ă la Villeneuve a lancĂ© la mobilisation, dĂ©noncĂ© la fausse concertation et a lancĂ© un appel Ă la ministre du logement pour la remise en cause du projet de rĂ©novation urbaine.
En 2013, Ă lâoccasion du 40Ăšme anniversaire de la Villeneuve et Ă lâinitiative du collectif interassocati Villeneuve Debout, une multitude dâateliers ont aboutit Ă la formulation dâun projet urbain stratĂ©gique et dĂ©mocratique. Ce projet a montrĂ© quâune autre approche de lâurbanisme est possible, issue « dâen bas », basĂ©e sur les intĂ©rĂȘts des habitants, et qui visent les logiques de pouvoir dâagir des habitants.
â»http://www.assoplanning.org
#association_planning #grenoble #droit_à _la_ville #logement #Villeneuve #droit_au_logement #activisme_urban #urban_matter #villes #méthodes_participatives #savoirs_citoyens #savoirs_pratiques #savoirs_théoriques #community_organizing #advocacy_planning #désorganisation_sociale #empowerment
Les liens et documents qui suivent dans ce fil de discussion sont tirĂ©s dâinformations que jâai entendu dans un cours donnĂ© par David Gabriel, co-auteur du livret « Les tours dâen face » (â»https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-01261860/document)
]]>#Villeneuve-la-Garenne : un jeune visé par des tirs de #Police porte plainte
â»https://www.mediapart.fr/journal/france/080218/villeneuve-la-garenne-un-jeune-vise-par-des-tirs-de-police-porte-plainte
Le 26 janvier, un policier a tirĂ© Ă dix reprises sur le vĂ©hicule de Boubakar, qui tentait de sâen aller aprĂšs avoir Ă©tĂ© impliquĂ©, en tant que passager, dans une course-poursuite. Le jeune homme affirme avoir Ă©tĂ© pris de panique devant lâattitude du policier. Ce dernier lâaccuse dâavoir voulu foncer sur lui, mais une vidĂ©o met Ă mal ces accusations. Lâavocat de Boubakar a dĂ©posĂ© une plainte pour tentative de meurtre.
]]>#Grenoble : Nouvelle permanence du DAL38 Ă la #Villeneuve
â»https://fr.squat.net/2018/01/28/grenoble-nouvelle-permanence-du-dal38-a-la-villeneuve
Nous vivons depuis des annĂ©es des situations graves liĂ©es au logement (menaces dâexpulsions, demandes de mutation ou dâattribution bloquĂ©es, insalubritĂ©, loyers et charges trop chers, sans-abrisâŠ). Depuis de nombreuses annĂ©es, nous nous battons pour que nos droits soient respectĂ©s et en obtenir de nouveaux. grĂące Ă ces luttes collectives, nous avons dĂ©jĂ enregistrĂ© quelques victoires. [âŠ]
]]>DécÚs de #Jean-François_Parent, urbaniste concepteur de #La_Villeneuve
Jean-François Parent, concepteur du quartier de la Villeneuve, est dĂ©cĂ©dĂ© Ă lâĂąge de 87 ans. Lâurbaniste a Ă©galement participĂ© Ă la crĂ©ation de lâInstitut dâurbanisme de Grenoble et compte parmi les premiĂšres figures du mouvement #Go_CitoyennetĂ©, sous la banniĂšre duquel il a Ă©tĂ© conseiller municipal de Grenoble et prĂ©sident de lâ#Opale.
â»https://www.placegrenet.fr/2017/12/04/deces-de-jean-francois-parent-urbaniste-concepteur-de-villeneuve/165112
#urbanisme #Grenoble #urban_matter #Villeneuve
DĂ©filĂ© contre lâextraction dâhydrocarbures
Interdite Ă deux reprises lâan dernier, la marche de protestation contre les #forages dâhydrocarbures a pu se dĂ©rouler samedi entre #Villeneuve et #Noville.
â»https://www.lecourrier.ch/152439/defile_contre_l_extraction_d_hydrocarbures
]]>Un stade de foot. Coûte que coûte La Brique - AF - 6 Avril 2017
Le grand stade de Lille rĂ©sonne plus des plaintes pour faux, usages de faux et favoritisme que des cris des supporters du LOSC. Quand les Ă©lu.es et les grands patrons du BTP chuchotent, parfois des Ă©chos reviennent. Corruption, dites-vous ? âš
En 2004, le stade Grimonprez-Jooris dans le Vieux-Lille ne correspond plus aux nouvelles exigences de lâUEFA pour que le LOSC devienne une Ă©quipe de foot rentable. Pour les Ă©diles, il suffit de le reconstruire pour accueillir 50 000 supporters et lâimmense parking qui va avec. Mais dans le seul parc de la ville et Ă proximitĂ© du monument classĂ© de la citadelle, une association dâhabitant.es fait en sorte que cette idĂ©e absurde soit abandonnĂ©e. Pierre Mauroy, prĂ©sident de la communautĂ© urbaine, choisit donc un autre lieu : le site de la Haute Borne situĂ© entre Villeneuve dâAscq et Lezennes. La communautĂ© urbaine, ne pouvant financer les quelque 350 millions dâeuros nĂ©cessaires, met trois entreprises de BTP en concurrence : Vinci, Eiffage et Norpac-Bouygues pour un partenariat public-privĂ©.
Lettres anonymes et dénonciations
. . . . . . La suite : âșhttp://labrique.net/index.php/thematiques/politicaille/888-un-stade-de-foot-coute-que-coute
#Lille #La_Brique #stade #Losc #Michelle_Demessine #Pierre_Mauroy #Norpac #Bouygue #Henri_SĂ©gard #Lille #MEL #Villeneuve_d_Ascq #barons #baronnes
]]>Le tribunal administratif de #Nice se prononce sur lâinterdiction du #burkini
â»https://www.mediapart.fr/journal/france/190816/le-tribunal-administratif-de-nice-se-prononce-sur-linterdiction-du-burkini
Plus de la moitiĂ© des communes des Alpes-maritimes ont dĂ©cidĂ© dâinterdire le port du burkini. Vendredi, plusieurs associations ont demandĂ© au tribunal administratif de Nice dâannuler ces arrĂȘtĂ©s. Selon la Ligue des droits de lâhomme, ils violent trois libertĂ©s fondamentales : la libertĂ© dâopinion et de religion, celle de se vĂȘtir Ă sa guise et celle dâaller et venir.
]]>Voici la nouvelle caisse testée par Lidl | Olivier Dauvers
â»http://www.olivierdauvers.fr/2016/01/13/voici-la-nouvelle-caisse-testee-par-lidl
un long tapis avant la caisse (jusquâĂ presque 4 mĂštres dans certains cas) permet au client de dĂ©poser tous ses articles et de se concentrer sur lâensachage ; pour lâensachage justement, la (toute) petite plate-forme aprĂšs caisse oblige le client Ă tenir le rythme de la caissiĂšre. Et voilĂ comment le client participe Ă la productivitĂ© en caisse !
En consĂ©quence, lâexpĂ©rience-client est un vraie point noir. Si noir que je doute parfois que les “grands patrons” du HD fassent de temps Ă autre de “gros paniers” dans leur enseigne. Pour le faire (chez Lidl comme ailleurs of course), je lâaffirme : câest le pire moment de lâexpĂ©rience dâachat globale. Et le simple fait dâamĂ©liorer cette Ă©tape “rĂ©cupĂšrera” automatiquement des gros chariots. Et dopera le panier moyen de lâenseigne.
]]>La #villeneuve déboutée, #envoyé_spécial démasqué.
â»http://terrainsdeluttes.ouvaton.org/?p=3721
âșhttp://terrainsdeluttes.ouvaton.org/wp-content/plugins/readers-from-rss-2-blog/wpsmartapps-lic/images/ico-tag.png
Ce que le #procĂšs contre #france_2 a rĂ©vĂ©lĂ© Le tribunal de Grenoble a dĂ©boutĂ©, le 26 juin dernier, lâassociation dâhabitants du quartier de La #villeneuve qui avait dĂ©posĂ© plainte pour diffamation contre #france_2 aprĂšs la diffusion du reportage « La Villeneuve : le rĂȘve brisĂ© » dans lâĂ©mission #envoyĂ©_spĂ©cial, en ⊠Tags : envoyĂ© spĂ©cial, france 2, #journalistes, #MĂ©dias, #procĂšs, #tĂ©lĂ©vision, villeneuve Del.icio.us La Villeneuve dĂ©boutĂ©e, EnvoyĂ© spĂ©cial dĂ©masquĂ©. "> Facebook TweetThis La Villeneuve dĂ©boutĂ©e, EnvoyĂ© spĂ©cial dĂ©masquĂ©. "> Digg La Villeneuve dĂ©boutĂ©e, EnvoyĂ© spĂ©cial dĂ©masquĂ©. "> StumbleUpon La Villeneuve dĂ©boutĂ©e, EnvoyĂ© spĂ©cial dĂ©masquĂ©. "> Comments : 0 (Zero), Be the first to leave (...)
]]>Comment contrer les #MĂ©dias dominants ? Le quartier de La #villeneuve affronte #france_2 au tribunal
â»http://terrainsdeluttes.ouvaton.org/?p=3506
Ce jeudi 15 mai, les habitants du quartier de La Villeneuve (Grenoble) prennent leur revanche contre la chaĂźne France 2 qui a diffusĂ© en septembre dernier, dans #envoyĂ©_spĂ©cial, un reportage rĂ©duisant, pendant 26 minutes, leur « citĂ© » Ă « un ghetto » « repliĂ© sur lui-mĂȘme », « synonyme dâĂ©chec » et gangrĂ©nĂ© par la « violence » âŠ
#Nos_enquĂȘtes #Racisme_-_immigration #banlieue #Grenoble #information #JT #procĂšs #pujadas #Racisme
]]>