• L’essor des apparthôtels en ville, ou comment les hôteliers industrialisent le concept du Airbnb
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2025/07/08/l-essor-des-apparthotels-en-ville-ou-comment-les-hoteliers-industrialisent-l

    « C’est un marché qui croît deux fois plus vite que celui des hôtels en Europe », résume Xavier Desaulles, directeur d’Adagio, une coentreprise d’Accor et de Pierre & Vacances qui dispose de 130 résidences, dont 84 en France. « On a encore de la marge, ajoute-t-il. Aujourd’hui, les apparthôtels représentent environ 3 % de l’inventaire des chambres hôtelières. Aux Etats-Unis, c’est 10 %. »

    Si ce secteur progresse, c’est d’abord parce que le #tourisme s’est fortement développé dans les grandes #villes au cours des vingt dernières années, que cela soit à Paris, mais aussi à Lyon, Nice, Marseille, Bordeaux… C’est aussi parce que l’offre s’est renouvelée (...) avec une image jeune, une décoration travaillée, des espaces de coworking, des apéros avec DJ…

    Si ces résidences se développent, c’est aussi parce que, pour les hôteliers, elles sont plus rentables que l’#hôtellerie classique. Les séjours sont plus longs (trois ou quatre nuits, au lieu d’une ou deux), ce qui limite les besoins en ménage. Les parties communes réduites : il n’y a souvent pas de restaurant. Les besoins à l’accueil sont moins importants… « On a deux fois moins de charges de personnel qu’un hôtel classique, type Ibis, résume Xavier Desaulles, d’Adagio. On peut dégager un bénéfice (avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement) de 15 %, quand l’hôtellerie est en dessous de 10 %. »

    https://archive.ph/TFhen#

    #rente_foncière

  • D’Athènes à Copenhague, le fléau du logement cher en Europe
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2025/06/21/le-fleau-du-logement-cher-d-athenes-a-copenhague_6615046_3234.html

    A Rome, l’offre locative de logements a fondu de près de 80 % en cinq ans [etc.]


    Des boîtes à clés protégées par un code numérique sont accrochées à l’extérieur d’un immeuble de location saisonnière #Airbnb, dans le quartier du Trastevere, dans le centre historique de Rome, le 19 novembre 2024. ANDREAS SOLARO/AFP

    https://archive.ph/4s1Xi

    Dans la série : des fractions de la bourgeoisie s’inquiètent des excès du capitalisme (est-ce seulement d’eux-mêmes qu’ils ont peur ?)

    #logement #ville #je_me_souviens_du_Trastevere

    • A Berlin, le prix de l’immobilier ancien a plus que triplé depuis 2010
      https://www.lemonde.fr/economie/article/2025/06/21/a-berlin-le-prix-de-l-immobilier-ancien-a-plus-que-triple-depuis-2010_661508

      « Immobilier, une crise européenne ». La capitale allemande attire une population croissante depuis vingt ans. Mais la construction ne suit pas, si bien que les prix des logements et des loyers flambent désormais.

      [...]

      Plusieurs facteurs expliquent ce phénomène : le fort développement économique de la ville depuis 2012, porté par l’essor du tourisme et de l’économie numérique, la spéculation immobilière, mais surtout l’immigration nette, qui n’a pas été compensée par un effort suffisant de construction. Longtemps vue comme une cité périphérique, la ville de Berlin est devenue très attractive pour les nouveaux venus, arrivés d’Allemagne ou de l’étranger. Avec 3,9 millions d’habitants en 2024, contre 3,4 millions en 2000, la population ne cesse de croître. Elle pourrait atteindre 4 millions en 2040.
      Les nouveaux arrivants pénalisés
      Dépassée par ce succès, la mairie de Berlin se retrouve dans une situation paradoxale. Après avoir massivement cédé à des compagnies immobilières son immense parc locatif municipal hérité du régime communiste d’Allemagne de l’Est, elle doit désormais gérer une dramatique pénurie de logements abordables.

      https://archive.ph/uUoHC

      (rationalisation. voilà comment on en vient à théoriser l’abandon de la ville, y compris au nom d’une « autonomie » faite d’autosubsistance le plus souvent fondamentalement imaginaire. misère des « arts de faire » ?)

      #villes_interdites

  • A Los Angeles, de nouvelles manifestations émaillées de heurts après le déploiement de la garde nationale par Donald Trump
    https://www.lemonde.fr/international/article/2025/06/08/a-los-angeles-la-garde-nationale-arrive-au-troisieme-jour-de-manifestations-

    A Los Angeles, de nouvelles manifestations émaillées de heurts après le déploiement de la garde nationale par Donald Trump
    Le Monde avec AP et AFP
    Des affrontements ont opposé, dimanche 8 juin, à Los Angeles les forces de sécurité aux manifestants contre la politique migratoire de Donald Trump. Plusieurs dizaines de protestataires bloquaient, dimanche après-midi, une autoroute de la mégapole californienne dans un face-à-face tendu avec les forces de l’ordre, qui ont procédé à quelques arrestations et fait usage de gaz lacrymogènes, y compris contre des journalistes. Au moins trois voitures ont été incendiées et deux autres vandalisées.
    La garde nationale avait commencé, dimanche, à se déployer dans la deuxième plus grande ville américaine, après deux jours de manifestations contre les opérations menées par la police de l’immigration (ICE). Le président américain avait ordonné l’envoi de troupes fédérales, samedi, sans avoir été sollicité sur ce point par le gouverneur démocrate de l’Etat, Gavin Newsom – une initiative extrêmement rare.
    Dimanche en fin d’après-midi, l’essentiel de la manifestation était terminé, ont constaté des journalistes de l’Agence France-Presse, mais des affrontements étaient encore en cours entre quelques dizaines de protestataires et les forces de sécurité. A l’exception de heurts au niveau d’un centre de détention entre protestataires et agents fédéraux du ministère de la sécurité intérieure, les affrontements ont tous impliqué les forces de l’ordre locales.
    La police de Los Angeles a annoncé, dans la nuit, que le centre-ville avait été déclaré zone de rassemblement interdit. Une zone du quartier d’affaires, Civic Center, a aussi été déclarée zone interdite de rassemblement. « Vous avez des gens violents et nous n’allons pas les laisser s’en sortir », a déclaré le président américain à des journalistes, dimanche. « Nous aurons un retour à l’ordre », a-t-il promis, disant, en outre, envisager l’envoi de troupes ailleurs. « Nous n’allons pas laisser ce genre de choses arriver à notre pays. » « Ç’a l’air d’aller vraiment mal à L. A. ENVOYEZ LA TROUPE !!! », a posté Donald Trump, lundi matin, sur son réseau, Truth Social, lançant aussi : « ARRETEZ LES GENS MASQUÉS, MAINTENANT. »
    Dénonçant la prétendue « anarchie » en cours à Los Angeles, Donald Trump avait ordonné, samedi, le déploiement de 2 000 membres de cette force armée de réserve, principalement mobilisée lors de catastrophes naturelles. Une décision qualifiée de « délibérément incendiaire » par M. Newsom, qui a prévenu qu’elle ne ferait « qu’aggraver les tensions ».
    Le gouverneur démocrate a annoncé, dimanche sur X, avoir « officiellement demandé à l’administration Trump d’annuler son déploiement illégal de troupes dans le comté de Los Angeles et de les remettre sous [son] commandement ». « Nous n’avions aucun problème avant l’intervention de Trump. Il s’agit d’une grave atteinte à la souveraineté de l’Etat […]. Annulez cet ordre. Restituez le contrôle à la Californie », a-t-il ajouté. Environ 300 gardes nationaux ont été positionnés dans la ville, a annoncé, dimanche matin, le commandement militaire.
    Ce déploiement survient après deux journées de manifestations marquées par des heurts et des violences dans la mégapole californienne, où réside une importante communauté hispanique, alors que des habitants tentaient de s’interposer face aux arrestations musclées de travailleurs immigrés menées par la police fédérale de l’immigration. Un important leader syndical, qui protestait contre les agissements de l’ICE, a été arrêté vendredi, et blessé lors de son interpellation, suscitant l’indignation.De son côté, la police de San Francisco a annoncé avoir interpellé, dimanche en fin de journée, une soixantaine de personnes lors de heurts avec des manifestants opposés à la politique américaine de lutte contre l’immigration.
    Trente-cinq ressortissants mexicains ont été arrêtés au cours des récentes opérations, a annoncé, dimanche, la présidente du Mexique, Claudia Sheinbaum, appelant les Etats-Unis à les traiter avec dignité. Ce sont « des hommes et des femmes honnêtes qui sont allés chercher une vie meilleure […] Ce ne sont pas des criminels », a-t-elle insisté, lors d’un discours public.E voquant une « invasion » des Etats-Unis par des « criminels venus de l’étranger », Donald Trump a érigé la lutte contre l’immigration clandestine en priorité absolue et communique abondamment sur les arrestations et les expulsions d’immigrés. Menées jusque dans des tribunaux du pays, ces dernières ont plongé dans la terreur des millions d’immigrés sans statut légal.
    A Los Angeles, d’importantes opérations, vendredi et samedi, des agents de l’ICE, parfois en civil, ont donné lieu à des heurts entre manifestants et forces de l’ordre. A Paramount, dans le sud de l’agglomération, les affrontements ont été violents, samedi. Selon le directeur adjoint de la police fédérale, Dan Bongino, plusieurs personnes ont été arrêtées, ainsi qu’à New York, lors de manifestations similaires.Interrogée, dimanche matin, par une télévision locale, la maire de Los Angeles, Karen Bass, a fait état d’« actes de vandalisme » dans la nuit, mais a assuré que la situation était sous contrôle. Tout en condamnant les violences, elle a regretté la décision de Donald Trump d’envoyer la garde nationale. « Pour moi, ce n’est que de la politique », a-t-elle fustigé.
    Les gouverneurs démocrates américains ont dénoncé, dimanche, le déploiement des soldats de la garde nationale à Los Angeles. « La décision du président Trump est un abus de pouvoir alarmant », ont-ils déclaré, dans un communiqué commun. « Il est important que nous respections l’autorité exécutive des gouverneurs de notre pays pour gérer leurs gardes nationaux », ont-ils ajouté, insistant sur leur soutien à Gavin Newsom.Le gouvernement fédéral est engagé dans un bras de fer avec la Californie, bastion de l’opposition progressiste et « Etat sanctuaire » protégeant les migrants. Ce mouvement consiste, notamment, à limiter les informations que les autorités locales partagent avec les autorités fédérales. Dans certains cas, les polices locales ont pour interdiction d’interpeller un immigré en situation irrégulière sur la seule base de son statut migratoire. Los Angeles a adopté ce statut en novembre 2024, dans la foulée de l’élection de Donald Trump, s’engageant à ne pas utiliser les ressources de la municipalité contre les personnes immigrées. Une politique dénoncée par l’administration Trump, qui souhaite priver de subventions fédérales les villes sanctuaires – décision invalidée en justice. Donald Trump « espère du chaos pour pouvoir justifier plus de répression, plus de peur, plus de contrôle », a accusé, dimanche sur X, Gavin Newsom, appelant au calme.

    #Covid-19#migration#migrant#etatsunis#ICE#politiquemigratoire#etatsancuaire#villesanctuaire#droit#sante

  • Comment les #passeurs profitent des politiques migratoires restrictives dans les #Balkans

    Les #réseaux_criminels étendent leur mainmise sur la route migratoire des Balkans. De plus en plus de passeurs parviennent à exploiter les politiques frontalières de l’Union européenne.

    Dans les zones frontalières de la #Serbie, de la #Bosnie et de la #Hongrie, la dynamique migratoire est en constante évolution. Alors que les camps de détention aux frontières ont été fermés et que les politiques frontalières de l’Union européenne (UE) deviennent de plus en plus restrictives, les migrants empruntent des itinéraires toujours plus dangereux, contrôlés par des réseaux de trafic toujours plus sophistiqués.

    C’est le constat fait par de nombreuses ONG qui travaillent avec les migrants le long de ces itinéraires.

    Milica Svabic, de l’organisation KlikAktiv, une ONG serbe qui développe des politiques sociales, explique que « malheureusement, de plus en plus de migrants ont fait état d’#enlèvements, d’#extorsions et d’autres formes d’#abus de la part de passeurs et de groupes criminels ces derniers mois. »

    Selon elle, des groupes de passeurs afghans opèrent actuellement aux frontières de la Serbie avec la Bosnie et la Hongrie. #KlikAktiv a ainsi recueilli des témoignages d’abus commis aux deux frontières.

    Le paysage changeant des réseaux de passeurs

    En Serbie, ces changements sont frappants. Les camps de fortune ont disparu des zones frontalières. Désormais, les personnes migrantes se retrouvent cachées dans des #appartements_privés dans les centres urbains et ne se déplacent plus que la nuit.

    Les bandes criminelles afghanes et des réseaux locaux ont pris le contrôle à travers une #logistique complexe, clandestine et dangereuse.

    Milica Svabic a expliqué à InfoMigrants que son organisation a également documenté « des cas de migrants enlevés et retenus dans des lieux isolés (généralement des logements privés) jusqu’à ce que leur famille paie une #rançon pour leur libération ». Elle précise que cette rançon s’élève souvent à plusieurs milliers d’euros.

    La plateforme d’investigation Balkan Investigative Reporting Network, le #BIRN, a récemment documenté comment des membres du #BWK, un gang afghan notoire opérant en Bosnie, ont retenu des demandeurs d’asile en otage dans des camps en pleine #forêt, en exigeant des rançons de leurs proches, tout en les soumettant à d’horribles #sévices, y compris des #viols et de la #torture. Ces #agressions sont parfois filmées et envoyées aux familles comme preuve de vie et moyen de pression.

    Rados Djurovic, directeur de l’ONG serbe #Asylum_Protection_Center, confirme que les passeurs ont recours à des #appartements et d’autres lieux tenus secrets dans les grandes #villes pour y cacher des migrants, les maltraiter et organiser le passage des frontières.

    « Ces opérations sont devenues de plus en plus violentes, les passeurs ayant recours à la force pour imposer leur contrôle et obtenir des #pots-de-vin. Ils enlèvent des personnes, les retiennent dans ces appartements et extorquent de l’argent à leurs familles à l’étranger », ajoute-t-il.

    D’autres groupes de défense des droits humains et des experts en migration rapportent des cas similaires.

    Un rapport du #Mixed_Migration_Center (MMC) relate des témoignages de #vol, de #violence_physique et d’extorsion. Roberto Forin, du MMC, souligne toutefois que « le rapport n’identifie pas spécifiquement les groupes armés d’origine afghane comme étant les auteurs de ces actes ».

    L’impact des politiques frontalières et des #refoulements

    Le renforcement des mesures de sécurité le long des frontières expliquerait en partie cette évolution.

    Un porte-parole du Border Violence Monitoring Network (BVMN) explique que « l’apparition de ces groupes est simplement la conséquence de la sécurisation croissante des régions frontalières dans toute l’Europe. Alors que les politiques frontalières européennes déploient des méthodes de plus en plus violentes pour empêcher la migration, les migrants n’ont d’autre choix que de recourir à des méthodes informelles pour franchir les frontières ».

    Ce point de vue est partage par le Mixed Migration Center.

    Le réseau BVMN ajoute qu’en fin de compte, « ce sont les personnes en déplacement qui sont les plus touchées par la violence que ce soit de la part des autorités publiques ou des groupes qui prétendent les aider dans leur périple ».

    Roberto Forin du MMC prévient que « la violence et les restrictions aux frontières exacerbent la #vulnérabilité des migrants à l’#exploitation et aux abus ».

    Rados Djurovic du Asylum Protection Center souligne également le « lien direct entre les pratiques de refoulement à la frontière hongroise et l’augmentation du trafic de migrants, tant en termes d’ampleur que de violence ».

    « Par peur des refoulements et de la violence, les migrants évitent les institutions et les autorités de l’État et font confiance aux passeurs, qui exploitent souvent cette confiance », ajoute Milica Svabic, de KlikAktiv.

    Les Etats concernés dans une forme de #déni

    Le rapport du BIRN montre que des membres du #gang afghan BWK possèdent des documents d’identité délivrés par l’UE sur la base du statut de protection qui leur aurait été accordé par l’Italie.

    Selon le BIRN, certains membres du gang pourraient avoir utilisé ces documents pour franchir sans encombres les frontières dans les Balkans et échapper aux autorités. Contacté par InfoMigrants, les autorités italiennes ont refusé de commenter ces allégations.

    Plus largement, les Etats concernés par des accusations de refoulement ou de négligence le long de leurs frontières nient avec véhémence toute #responsabilité. Cette posture pourrait encourager un sentiment d’#impunité chez les passeurs.

    Les migrants se retrouvent ainsi dans un cercle vicieux. Des demandeurs d’asile déclarent avoir été battus par des forces de l’ordre. Ils se retrouvent ensuite aux mains de #bandes_criminelles qui les soumettent à d’autres #traitements_inhumains.

    Lawrence Jabs, chercheur à l’université de Bologne, affirme dans l’enquête du BIRN qu’il existe « un lien certain entre les refoulements et les prises d’otages ».

    Les conclusions du BIRN mettent en lumière un problème plus général dans les Balkans : le #crime_organisé prospère dans les régions où l’application de la loi est violente et où l’obligation de rendre des comptes semble absente. Dans certains cas, des membres du BWK se seraient infiltrés dans des #camps_de_réfugiés gérés par l’État via l’intermédiaire d’informateurs locaux, qui auraient informé le gang des passages de frontière à venir.

    En octobre 2024, plusieurs membres présumés du BWK ont été arrêtés pour avoir enlevé des migrants turcs et filmé leur torture.

    La police bosniaque décrit les opérations du BWK comme « bien établies et très rentables », certains individus associés au réseau détenant des comptes bancaires avec plus de 70 000 euros de dépôts.

    L’enquête du BIRN décrit comment un gang dirigé par des migrants afghans bénéficie d’une certaine protection en Italie. De nombreux experts en matière de migration soulignent également que la nature de ces gangs est par définition transnationale.

    Selon Rados Djurovic du Asylum Protection Center, « ces réseaux ne sont pas uniquement constitués de ressortissants étrangers. Ils sont souvent liés à des groupes criminels locaux. Il arrive même que des migrants fassent passer de la #drogue pour d’autres, toujours avec le soutien de la population locale ».

    Les bandes criminelles s’appuient aussi sur des chauffeurs et des fixeurs locaux pour faciliter le passage des frontières.

    Rados Djurovic explique à InfoMigrants que ces groupes « impliquent à la fois des populations locales et des réfugiés. Chaque personne a son rôle ». Aussi, son organisation a « documenté des cas de personnes réfugiées voyageant légalement au sein de l’UE pour rejoindre ces groupes en vue d’un gain matériel. »

    Réponse de la police

    Le 14 avril, deux corps de migrants ont été retrouvés près d’un cimetière à Obrenovac, dans la banlieue de Belgrade, la capitale serbe.

    La forêt qui entoure le cimetière est devenue un campement informel exploité par des #passeurs_afghans. Les victimes seraient des ressortissants afghans poignardés à mort. Deux autres migrants ont été blessés, l’un au cou et l’autre au nez.

    Milica Svabic précise que « des incidents similaires se sont produits par le passé, généralement entre des groupes de passeurs rivaux qui se disputent le territoire et les clients ».

    Selon Rados Djurovic, bien qu’il y ait une volonté politique de lutter contre les réseaux criminels et la migration irrégulière, le souci de préserver une bonne image empêche un véritable engagement pour s’attaquer aux causes profondes.

    Il explique que la nature lucrative de l’activité et l’implication de la population locale rendent « presque impossible le démantèlement de ces réseaux ».

    La #dissuasion plutôt que la #protection

    Malgré les efforts des ONG, le soutien institutionnel reste inadapté. « Au lieu de se concentrer uniquement sur la lutte contre la migration irrégulière et le trafic de migrants, les institutions devraient développer des mécanismes pour soutenir ceux qui ont besoin de protection », estime Rados Djurovic.

    Il rappelle que « les routes migratoires ont changé. Elles ne sont plus visibles pour les médias, le public, les institutions et dans les camps. Mais cela ne signifie pas que les gens ne continuent pas à traverser (les frontières) ».

    Cette évolution coïncide avec la fermeture de camps d’accueil de migrants situés le long des principales routes de transit. « Sur 17 camps, seuls cinq fonctionnent encore, et aucun n’est situé sur les principaux axes de transit. Il n’existe plus de camp opérationnel dans toute la région de Voïvodine, dans le nord de la Serbie, à la frontière de l’UE ».

    Or, sans accès à un logement et confrontés à des expulsions régulières, les migrants n’ont que peu d’options. « Cela renforce les passeurs. Ces derniers comblent alors le vide en proposant des logements comme un service payant », observe Rados Djurovic.

    Et les ONG ne peuvent combler l’absence de structures étatiques. Roberto Forin, du Mixed Migration Center, constate que « si certaines ONG fournissent un soutien juridique et psychosocial, la couverture n’est pas permanente et de nombreux migrants ne sont pas au courant des services disponibles ». De plus, les travailleurs humanitaires s’exposent aux dangers des bandes criminelles, limitant ainsi leur champ d’action.

    Enfin, la Serbie a pour objectif de rejoindre l’UE et cherche à s’aligner sur les politiques migratoires européennes. En ce sens, montrer que la frontière serbe est forte est devenu une priorité.

    Selon Rados Djurovic, le Serbie veut « marquer des points sur la question de la migration ». Ainsi « ils peuvent prétendre que le recours à la violence, à la police des frontières et aux opérations conjointes stoppe la migration, même si ce n’est pas vrai. Tout le monde y gagne : les personnes qualifiées d’ »étrangères" sont ciblées et la lutte contre l’immigration devient à la fois politiquement et financièrement lucrative".

    https://www.infomigrants.net/fr/post/64299/comment-les-passeurs-profitent-des-politiques-migratoires-restrictives
    #route_des_Balkans #politiques_migratoires #responsabilité #migrations #réfugiés #frontières #fermeture_des_frontières #criminalité

    ping @karine4

  • Où vivent les plus pauvres ? - Centre d’observation de la société
    https://www.observationsociete.fr/revenus/ou-vivent-les-plus-pauvres

    Les pauvres vivent-ils en ville ou à la campagne ? Ce sujet fait l’objet d’intenses polémiques depuis plus de dix ans. De nombreuses études réalisées sur le sujet montrent pourtant toutes que les plus démunis vivent d’abord dans les grandes #villes. Une étude récente de l’Insee, qui décompose le territoire en fonction de la densité de population, apporte de nouvelles informations.

    Le taux de #pauvreté est le plus élevé dans les grands centres urbains, ceux qui se constituent autour d’un pôle urbain comportant au moins 50 000 habitants (on y retrouve toutes les métropoles). Il y atteint 17,6 % alors que la moyenne française est de 15 % en 2022, selon l’Insee1. Le taux est de 16,9 % dans les centres urbains moins denses, constitués autour de pôles urbains de 5 000 à 50 000 habitants (des villes comme Saint-Nazaire, Montauban, Bastia, etc.). Le taux de pauvreté est le plus faible dans l’habitat pavillonnaire périurbain en milieu rural (9,8 %), puis il remonte dans les campagnes isolées (14,4 %) mais demeure bien moins élevé qu’en ville. Au total, les villes rassemblent les trois quarts des personnes #pauvres, dont plus de 40 % vivent dans les grands centres urbains. 12,2 % sont logés dans le périurbain rural et 13,3 % en milieu rural isolé.

    Les données de l’Insee contredisent depuis des années la thèse d’une France abandonnée vivant au loin des villes. C’est surtout au sein de ces dernières que vivent les plus démunis. L’étude des niveaux de vie occulte souvent l’effet de la densité de population. Pour le visualiser, on peut utiliser l’outil mis en place par l’Observatoire des inégalités, qui permet de mesurer le nombre de ménages pauvres à partir de carrés de 200m de côté.

  • Etats-Unis : la justice de Californie interdit à l’administration Trump de supprimer des fonds fédéraux aux villes « sanctuaires » pour les migrants
    https://www.lemonde.fr/international/article/2025/04/24/etats-unis-un-juge-federal-californien-interdit-a-donald-trump-de-supprimer-

    La justice de Californie interdit à l’administration Trump de supprimer des fonds fédéraux aux villes « sanctuaires » pour les migrants
    Le Monde avec AFP
    Un juge américain a interdit, jeudi 24 avril, à l’administration Trump de supprimer ou de conditionner des fonds fédéraux aux villes ou collectivités dites « sanctuaires », qui prennent des mesures de protection pour les migrants, jugeant cette politique contraire à la Constitution, selon un document judiciaire. Il s’agit d’un nouveau revers devant les tribunaux pour le président des Etats-Unis, qui avait promis durant sa campagne d’expulser des millions d’immigrés en situation irrégulière.
    Pour mettre la pression, Donald Trump avait notamment signé des décrets ordonnant aux ministères de la justice et de la sécurité intérieure, ainsi qu’à d’autres agences fédérales, de supprimer les fonds alloués aux villes ou aux collectivités qui revendiquent le statut de sanctuaires. Ce statut, non officiel, correspond à des politiques mises en place par certaines autorités locales et qui dans les faits vise à limiter les informations sur les immigrants qu’elles partagent avec les autorités fédérales. Dans certains cas, les polices locales ont l’interdiction, avec ces directives locales, d’interpeller un migrant en situation irrégulière sur la seule base de son statut migratoire.
    Plusieurs villes, dont des bastions progressistes de la Côte ouest comme San Francisco, Oakland, San Diego, Portland ou encore Seattle, ont porté l’affaire devant un tribunal fédéral. Un juge fédéral californien leur a donc donné gain de cause, jeudi, en interdisant, dans une ordonnance, de « prendre directement ou indirectement des mesures pour retenir, geler ou conditionner les fonds fédéraux des villes et des comtés » concernés. Cette décision est une injonction préliminaire, le temps que le dossier soit examiné sur le fond. Stephen Miller, l’un de plus proches conseillers du président, a déploré sur le réseau social X que « le coup d’Etat judiciaire continue », reprenant là une ligne d’attaque régulière du camp de Donald Trump contre les juges qui se mettent en travers de sa politique.

    #Covid-19#migrant#migration#etatsunis#villesanctuaire#politiquemigratoire#droit#sante#migrationirreguliere

  • La ville la plus propre du #Cameroun
    https://metropolitiques.eu/La-ville-la-plus-propre-du-Cameroun.html

    À l’occasion de la Journée mondiale de l’habitat, le gouvernement camerounais a organisé un concours des « villes propres ». L’article revient sur les origines et les ressorts politiques de cette cérémonie festive, qui agit comme une courroie de transmission du pouvoir aux élites municipales et aux populations locales. La Journée mondiale de l’habitat se tient chaque premier lundi du mois d’octobre sous l’égide des Nations unies. Chaque pays célèbre et s’approprie cette journée à sa manière en la #Terrains

    / Cameroun, propreté, #Afrique_de_l'Ouest, #déchets, #Afrique, #villes_africaines

    #propreté
    https://metropolitiques.eu/IMG/pdf/met_belinga.pdf

  • Jeanette Vizguerra, figure du mouvement des villes « sanctuaires » aux Etats-Unis, arrêtée par la police de l’immigration pour être expulsée
    https://www.lemonde.fr/international/article/2025/03/20/une-persecution-a-la-poutine-aux-etats-unis-une-figure-du-mouvement-sanctuai

    Jeanette Vizguerra, figure du mouvement des villes « sanctuaires » aux Etats-Unis, arrêtée par la police de l’immigration pour être expulsée
    Par Corine Lesnes (San Francisco, correspondante)
    Elle était devenue la figure du mouvement des églises et des villes « sanctuaires », ces institutions qui défendent les migrants. Jeanette Vizguerra, 53 ans, a été interpellée, lundi 17 mars, par la police de l’immigration, à Denver (Colorado), et transférée dans un centre de rétention, d’où les autorités américaines entendent l’expulser du pays où elle réside depuis près de trente ans. Mère de quatre enfants, dont trois nés aux Etats-Unis, la militante des droits des migrants a été interpellée devant le grand magasin Target pour lequel elle assurait des livraisons.
    Arrivée du Mexique en 1997, Jeanette Vizguerra faisait l’objet d’un ordre d’expulsion depuis qu’elle avait été interpellée pour un contrôle routier, à Denver, en 2009, et trouvée en possession d’une fausse carte de sécurité sociale, le document qui permet d’obtenir un emploi. En 2017, après l’arrivée au pouvoir de Donald Trump, elle s’était réfugiée dans une église de Denver pour échapper à la police de l’immigration, qui, à l’époque, s’abstenait de poursuivre les sans-papiers dans des zones dites « protégées » comme les lieux de culte, d’enseignement ou les hôpitaux. Exception qui a été annulée par Donald Trump dès son retour à la Maison Blanche, le 20 janvier.
    Symbole de la résilience de la communauté latino, la porte-voix des clandestins avait été désignée comme l’une des 100 personnalités de l’année 2017 par le magazine Time. Après deux ans de confinement dans un sous-sol d’église, elle avait obtenu une suspension de son ordre d’expulsion grâce à l’intervention des élus locaux. Cette suspension, renouvelée à plusieurs reprises, avait expiré en février 2024.
    Une centaine de manifestants se sont rassemblés, mardi, devant le centre de rétention d’Aurora, près de Denver, pour dénoncer le fait que la militante ait été ciblée directement. Luna Baez, sa fille, a affirmé que les policiers s’étaient réjouis de leur opération : « On t’a enfin eue », auraient-ils déclaré. Jeanette Vizguerra participait souvent aux manifestations devant le centre où elle est détenue aujourd’hui, avec un panneau réclamant la dissolution de la police de l’immigration. Elle avait aidé à informer les familles de sans-papiers de leur droit constitutionnel à résister à la politique d’expulsions de masse de Donald Trump.
    Les élus démocrates du Colorado ont protesté contre l’arrestation d’une migrante qui était devenue un « pilier » du milieu associatif de la ville. Le maire démocrate de Denver, Mike Johnston, que le département de la justice a menacé de représailles financières s’il ne renonçait pas à sa politique de ville sanctuaire ne coopérant pas avec la police fédérale, a vivement réagi. « Il ne s’agit pas d’une application des lois sur l’immigration, a-t-il déclaré. C’est une persécution à la Poutine contre des dissidents politiques. » Avant de poursuivre : « C’est le grand mensonge de l’administration Trump. Il ne s’agit pas de sécurité. Il s’agit de théâtre politique et de représailles politiques. Cela ne rend pas ce pays plus sûr. Cela le plonge dans l’arbitraire. » Les avocats de Jeanette Vizguerra ont déposé une requête en habeas corpus auprès du tribunal pour contester la légalité de sa détention. Dans un appel téléphonique à sa fille retransmis aux manifestants, la voix des migrants a affirmé qu’elle combattrait son expulsion « jusqu’au Mexique » si nécessaire.

    #Covid-19#migrant#migrant#etatsunis#mexique#politiquemigratoire#expulsion#retention#denver#villesanctuaire#droit#sante

  • La città punitiva
    https://radioblackout.org/2025/03/la-citta-punitiva

    Panchine anti-bivacco, dissuasori lungo i marciapiedi, luci nei centri commerciali per scoraggiare gli adolescenti: in nome del #decoro, un’architettura ostile ridisegna le città reprimendo i comportamenti e scoraggiando chi non consuma. In certe aree urbane “riqualificate” per il #Giubileo, come piazza dei Cinquecento davanti alla stazione di #Roma Termini alcune panchine hanno i braccioli posizionati […]

    #L'informazione_di_Blackout #architettra_ostile #guerra_ai_poveri
    https://cdn.radioblackout.org/wp-content/uploads/2025/03/2025-03-11-città-ostili-gori.mp3

  • Les Etats-Unis annoncent l’envoi de près de 3 000 soldats supplémentaires à la frontière avec le Mexique pour la lutte contre l’immigration clandestine
    https://www.lemonde.fr/international/article/2025/03/01/les-etats-unis-annoncent-l-envoi-de-pres-de-3-000-soldats-supplementaires-a-

    Les Etats-Unis annoncent l’envoi de près de 3 000 soldats supplémentaires à la frontière avec le Mexique pour la lutte contre l’immigration clandestine
    Le Monde avec AFP
    L’armée américaine a annoncé, samedi 1er mars, le déploiement prochain de près de 3 000 militaires supplémentaires à la frontière avec le Mexique, portant à environ 9 000 le nombre de soldats mobilisés sur place pour la lutte contre l’immigration clandestine, érigée en priorité absolue par l’administration Trump.
    Ces troupes doivent aider les effectifs de la police aux frontières à « maintenir la sécurité à la frontière sud », a précisé dans un communiqué le commandement militaire américain pour l’Amérique du Nord (NorthCom). Les militaires « ne vont ni conduire ni être impliqués dans le blocage [de migrants] ni dans des opérations d’expulsion », mais seront chargés de missions de surveillance, de soutien administratif et d’aide à la logistique, avec notamment davantage de capacité de transport aérien, relève le communiqué. « Ces déploiements vont apporter de l’agilité et du soutien supplémentaire pour s’attaquer au flux de migrants illégaux et de drogue à la frontière sud », a déclaré le général Gregory Guillot, commandant du NorthCom, cité dans le communiqué.
    Au premier jour de son retour au pouvoir, Donald Trump a signé un décret déclarant l’état d’urgence à la frontière avec le Mexique. Le président républicain a, deux jours plus tard, ordonné le déploiement de 1 500 militaires supplémentaires.Il accuse le Mexique de ne pas faire assez contre l’immigration illégale et l’importation vers les Etats-Unis de fentanyl, un puissant opioïde qui fait des ravages dans le pays. Durant la campagne électorale, le milliardaire a accusé les migrants d’être des « criminels » qui « empoisonnent le sang » des Etats-Unis et a promis de mener « la plus grande opération d’expulsions de l’histoire du pays ».
    Quelque 11 millions de sans-papiers résidaient aux Etats-Unis en 2022, selon la dernière estimation en date du ministère de la sécurité intérieure. La police aux frontières américaine dit avoir mené, à la frontière avec le Mexique, environ 8,8 millions d’interpellations de migrants en situation irrégulière, dont certains plusieurs fois, au cours des quatre ans du mandat de Joe Biden. Ces interpellations ont connu un pic fin 2023 avant de nettement baisser en fin de mandat.
    Donald Trump s’est félicité samedi d’avoir accéléré drastiquement cette chute en arrivant au pouvoir, assurant que le mois de février qui s’achève a vu « le chiffre le plus bas » d’interpellations de clandestins à la frontière sud « de l’histoire, et de loin. » « L’invasion de notre pays est terminée », a-t-il ajouté sur son réseau Truth Social.
    Pour accélérer les expulsions de sans-papiers, son gouvernement met la pression sur les pays d’Amérique latine afin que ces derniers acceptent le retour de leurs ressortissants. Aux Etats-Unis, le président républicain a commencé à s’en prendre aux Etats et villes dits « sanctuaires » qui refusent de coopérer avec la politique d’expulsions des autorités fédérales. Son gouvernement compte aussi retenir jusqu’à 30 000 migrants clandestins sur la base militaire américaine de Guantanamo à Cuba, ce qui s’ajoute à environ 40 000 places en camps de rétention déjà existantes à travers les Etats-Unis.

    #Covid-19#migrant#migration#etatsunis#frontiere#expulsion#retention#politiquemigratoire#retour#ameriquelatine#sante#villesancturaire

  • Denver, ville sanctuaire pour les migrants, résiste au plan d’expulsion de masse prévu par le gouvernement des Etats-Unis
    https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2025/03/02/denver-ville-sanctuaire-pour-les-migrants-dans-le-viseur-de-trump-je-ne-vais

    Denver, ville sanctuaire pour les migrants, résiste au plan d’expulsion de masse prévu par le gouvernement des Etats-Unis
    Par Corine Lesnes (Denver (Colorado), envoyée spéciale )
    Le plan d’expulsion de masse de l’administration Trump se heurte à la résistance des villes sanctuaires, qui, comme la capitale du Colorado, refusent de prêter main-forte à la police fédérale de
    Jeanette Vizguerra est toujours là. Elle n’a pas quitté le pays et, quoi qu’en pensent Donald Trump et ses fidèles, elle ne partira pas, du moins pas sans combat. En 2017, après l’investiture de l’homme qui avait fait des Mexicains ses cibles de prédilection, la mère de famille était « entrée en sanctuaire » – son expression – comme on entre dans les ordres. Réfugiée au sous-sol d’une église de Denver (Colorado), elle était devenue le visage des sans-papiers, établis depuis des années aux Etats-Unis mais pourchassés par la police de l’immigration. Le magazine Time en avait fait l’une des cent personnalités de l’année 2017. La comédienne America Ferrera avait pris la plume pour saluer cette mère courage devenue l’icône du mouvement sanctuaire, ce rassemblement d’églises, de villes et de citoyens qui refusent de collaborer à l’arrestation de leurs voisins.
    Huit ans ont passé. Jeanette Vizguerra a réussi à rester aux Etats-Unis grâce à une dérogation temporaire, renouvelée d’année en année, mais elle est toujours sous le coup d’une mesure d’expulsion. A ce stade de la campagne d’« expulsions de masse » lancée dès son retour au pouvoir par Donald Trump, elle préfère ne pas donner son adresse par téléphone. On la rejoint dans un pavillon de la banlieue ouest de Denver, dans un quartier en surplomb de l’autoroute qui file vers les montagnes Rocheuses. Quartier ami, à en juger par les fresques murales de la Vierge de Guadalupe.
    Les enfants de Jeanette ont grandi. Nés aux Etats-Unis, ils ont un passeport américain, en vertu de ce droit du sol que Donald Trump veut extraire de la Constitution. Luna, 20 ans, se prépare à entrer dans l’armée américaine. Roberto, 19 ans, a fini le lycée. A 10 ans, les enfants savaient déjà comment se comporter si la police essayait d’arrêter leur mère. Les deux grands filmeraient l’interpellation sur leur portable et appelleraient son avocat, pendant que Zury, la petite, irait se réfugier dans la chambre de ses parents. Aujourd’hui, c’est la consigne que Jeanette diffuse sur la page Facebook où elle enseigne aux sans-papiers à réagir aux opérations policières. Préparer les enfants. Leur donner un rôle, au lieu de les laisser assister impuissants à la séparation forcée d’avec leurs parents.
    Jeanette Vizguerra ne cache pas que les temps sont devenus difficiles. L’administration Trump 2 est « beaucoup plus agressive », constate-t-elle dans un anglais aussi rugueux que son profil. « Elle essaie de faire le plus de dégâts possible dans nos communautés. » La porte-voix des sans-papiers n’a plus de nouvelles d’America Ferrera. Mais elle dit que les migrants ne peuvent pas laisser le gouvernement « semer la terreur » dans leur esprit. Jeanette a travaillé plus de vingt-sept ans dans le Colorado comme femme de ménage. Elle a écopé d’une mesure d’expulsion en 2009 pour avoir été en possession d’une fausse carte de Sécurité sociale, le sésame qui permet de trouver un emploi. En 2013, elle a été arrêtée à la frontière, alors qu’elle revenait clandestinement du Mexique – où elle avait pris le risque de retourner pour voir une dernière fois sa mère, hospitalisée. A 54 ans, elle s’estime en droit de rester aux Etats-Unis. « Je ne vais pas les laisser me séparer de ma famille sans me battre », défie-t-elle.
    Le mouvement sanctuaire est apparu dans les années 1980, quand les églises américaines offraient refuge aux Salvadoriens fuyant la guerre civile. Il n’a pas de définition juridique universelle, mais désigne les Etats ou les villes qui ont décidé de limiter leur coopération avec la police de l’immigration, l’Immigration and Customs Enforcement (ICE). Pendant le premier mandat de Donald Trump, de 2017 à 2021, près d’une dizaine d’Etats démocrates (Californie, Colorado, Connecticut, Illinois, Massachusetts, New Jersey, New York, Oregon, Washington) et une centaine de villes se sont déclarés sanctuaires : ils ont adopté des lois interdisant à leurs polices locales d’aider la police fédérale à arrêter des clandestins. Beaucoup ont aussi interdit à la police de l’immigration de saisir des détenus dans les prisons locales sans un mandat délivré par un juge fédéral.
    Nombre d’Etats républicains (Alabama, Géorgie, Floride, Iowa, Tennessee, Texas, Virginie-Occidentale) ont contre-attaqué en adoptant des mesures inverses, obligeant les forces de l’ordre locales à coopérer avec les autorités fédérales. Le terme « sanctuaire » est devenu le symbole des divisions de la société américaine sur un sujet qui a pesé lourd dans la victoire de Donald Trump lors de l’élection de novembre 2024.
    Denver, la capitale du Colorado, Etat républicain jusqu’en 2008 et désormais solidement bleu, est l’une de ces villes sanctuaires que l’administration Trump essaie de mettre au pas mais qui n’ont pas l’intention de plier face aux injonctions présidentielles, quitte à se porter en justice. Aux Etats-Unis, l’immigration est du seul ressort de l’Etat fédéral. Rien n’oblige les polices locales à vérifier les permis de séjour des résidents. « Nous avons un principe très clair de séparation des pouvoirs, explique Violeta Chapin, professeure de droit et spécialiste de l’immigration à l’université du Colorado, à Boulder. Le gouvernement fédéral ne peut pas forcer les Etats à faire son travail. Il peut le leur demander, les encourager, mais il ne peut pas les y contraindre. »
    A peine installé dans le bureau Ovale, Donald Trump a frappé fort. Arrestations à grand spectacle, migrants menottés et renvoyés dans leur pays sous l’œil des caméras, annulation du statut temporaire accordé depuis 2023 aux Vénézuéliens, gel des subventions aux ONG de défense des migrants… Dans les deux jours qui ont suivi l’investiture du 20 janvier, l’association Rocky Mountain Immigrant Advocacy Network (Rmian), un réseau d’avocats spécialisés dans l’immigration, s’est vu signifier l’interdiction de fournir des conseils juridiques au centre de détention d’Aurora, dans la banlieue de Denver, l’un des plus grands du pays, où quelque 1 530 migrants, qui pour la plupart parlent à peine anglais, attendent de comparaître devant un juge. « C’est tellement cruel », note Mekela Goehring, la directrice de Rmian. Après s’être pourvue en justice, l’association, qui a formé une centaine d’avocats bénévoles, a retrouvé son accès aux migrants, mais elle s’attend d’un jour à l’autre à perdre 25 % de ses subventions.
    La confusion – le « chaos », disent les avocats – règne sur le statut des migrants. Ceux qui avaient saisi les opportunités de régularisation offertes au fil des années par les autorités américaines comprennent qu’ils ont construit sur du sable, que tout est susceptible d’être remis en question. Les demandeurs d’asile, les jeunes dreamers – amenés par leurs parents et protégés depuis 2010 par un statut temporaire (le programme Deferred Action for Childhood Arrivals, ou DACA) –, les parents d’enfants américains en attente d’une annulation de leur injonction à quitter le territoire : tous sont désormais susceptibles de faire l’objet d’une procédure d’« expulsion accélérée ». Et, comme ils ont fourni leurs coordonnées dans leur dossier, la police n’a plus qu’à les cueillir. « Plus personne n’est à l’abri », s’alarme l’étudiant en droit Hunter Parnell après avoir rendu visite, au centre de rétention, à un homme installé depuis plus de vingt ans aux États-Unis mais qui a eu le tort de se trouver « au mauvais moment au mauvais endroit ».
    La peur est intermittente, diffuse. « C’est une sorte de guerre psychologique », explique Kayla Choun, avocate au sein du cabinet Elevation Law, spécialisée dans la défense des migrants. Mais, malgré le départ en fanfare de sa campagne, l’administration Trump se heurte aux réalités. Selon le département de la sécurité intérieure, 37 660 personnes ont été expulsées en un mois, soit moins que sous Joe Biden (57 000 expulsions mensuelles en moyenne en 2024). Déçu par les premiers résultats, Donald Trump s’impatiente. Pour aider la police de l’immigration, débordée, il veut forcer les collectivités locales à arrêter les sans-papiers et à les détenir, quitte à menacer de couper les fonds aux villes démocrates qui protègent les migrants.
    Au cœur du concept de sanctuaire existe l’idée que certaines zones dites « sensibles » doivent être épargnées. Les parents doivent pouvoir déposer leurs enfants à l’école ou se rendre à l’hôpital sans risquer d’être arrêtés. Pour les responsables des collectivités sanctuaires, la sécurité de l’ensemble de la population est compromise si les migrants hésitent à s’adresser à la police de peur d’être arrêtés. Depuis 2011, une directive fédérale empêchait l’ICE de cibler les églises, les écoles et les hôpitaux. Donald Trump l’a révoquée dès le 20 janvier. « Les villes sanctuaires sont un sanctuaire pour les criminels, un point c’est tout, a asséné Tom Homan, l’architecte de la campagne d’expulsions massives, sur Fox News. Fini de jouer. »
    La remise en cause de ces protections a semé la consternation à Denver. Dans les écoles, les cliniques, les centres d’accueil pour étrangers, le personnel a dû suivre une formation. « Si la police se présente pour arrêter un patient, on doit demander à voir le mandat, résume le pédiatre Mohamed Kuziez, qui exerce au Children’s Hospital du Colorado. On peut refuser l’accès, mais on s’expose à être poursuivi pour obstruction à un agent de la force publique. »
    Sur le campus universitaire d’Auraria, dans le centre de la ville, où plus d’un quart des 42 000 étudiants est hispanique, les jeunes Latinos sont persuadés qu’ils sont surveillés par des agents en civil. « Ça rappelle les années 1930, quand Herbert Hoover a fait expulser 2 millions de Mexicains, dont plus de la moitié étaient des citoyens américains », affirme un étudiant en histoire, en référence à la campagne dite de « rapatriement mexicain » menée après la crise de 1929 par le gouvernement américain. Le 12 février, le district scolaire des écoles publiques de Denver, qui représente 207 établissements et 93 000 élèves de la maternelle à la terminale, a été le premier du pays à porter plainte pour rétablir l’interdiction des descentes de police dans les zones sensibles. Dans les écoles, la peur de la « migra », la police de l’immigration, est « dévastatrice », a souligné le responsable du district scolaire, Alex Marrero.
    A une altitude de 1 600 mètres, ce qui lui vaut son surnom de « Mile High City » (1 mile = 1 609 mètres), Denver s’enorgueillit de son capitole au toit recouvert de feuilles d’or 24 carats. Malgré la neige, plusieurs milliers de manifestants se sont rassemblés devant le bâtiment le 17 février, lors du Presidents’Day, jour de la traditionnelle célébration des présidents américains, pour protester contre la dérive « monarchique » de Donald Trump et d’Elon Musk. Aucun migrant n’avait osé se mêler au défilé.
    A deux pas de là, sur Grant Street, la First Baptist Church, tout en brique rouge, est l’une des 800 églises sanctuaires du pays (elles n’étaient que 250 en 2014). Dans le couloir, une affiche communique le numéro de téléphone à appeler pour alerter sur la présence de véhicules de l’ICE. C’est là que Jeanette Vizguerra s’était réfugiée, en 2017, dans une pièce aménagée dans le sous-sol. Fin janvier, l’église a fait installer un dispositif de sécurité. Si les agents de l’ICE veulent entrer, ils trouveront les portes fermées. La congrégation a décidé de « rester accueillante », indique Kurt Kaufman, l’assistant du pasteur. Elle se portera discrètement au secours des migrants en situation d’urgence. « Mais, si la police vient avec un mandat, il n’y a pas grand-chose que nous pourrons faire », soupire le jeune diacre.
    Les Etats et villes sanctuaires n’en sont pas à leurs premières attaques de la part du camp républicain. Début 2024, le très droitier gouverneur du Texas, Greg Abbott, avait expédié par bus à Denver des milliers de demandeurs d’asile, principalement des Vénézuéliens. La ville avait été débordée par l’arrivée de quelque 40 000 migrants en six mois, mais elle s’était mobilisée pour les loger puis les orienter vers d’autres localités. Le 3 mars, le maire, Mike Johnston (qui n’a pas répondu à notre demande d’entretien), est convoqué à la Chambre des représentants, en compagnie de ses collègues démocrates de Boston et de Chicago. La commission de surveillance et de réforme du gouvernement leur reproche de « compromettre la sécurité des Américains » en « entravant la capacité des agents fédéraux » à procéder à l’arrestation de criminels par leurs politiques « obstructionnistes ».
    L’offensive des républicains ne s’arrête pas là. La nouvelle ministre de la justice, Pam Bondi, a ordonné le gel des crédits qui, sous l’administration Biden, étaient octroyés aux villes sanctuaires pour compenser les dépenses occasionnées par l’arrivée des demandeurs d’asile (350 millions de dollars dans le cas de Denver). Ancienne procureure générale de Floride, grande alliée de Trump, elle envisage de poursuivre, au nom de l’Immigration and Nationality Act, les responsables locaux qui font obstacle à la transmission d’informations aux autorités fédérales. « Cette loi ne dit rien sur l’obligation de recueillir ces informations, rétorque la professeure Violeta Chapin. Personne n’a ordonné à Denver de ne pas partager d’informations avec le gouvernement fédéral. Le principe des villes sanctuaires, c’est qu’elles ne collectent tout simplement pas ces informations. »
    (...)L’« opération Aurora » a eu lieu le 5 février. Plusieurs complexes résidentiels des quartiers longeant East Colfax ont vu le débarquement de commandos avec des gilets pare-balles marqués ICE, soutenus par des transport de troupes blindés et des fumigènes. Arrivés au complexe d’appartements Edge of Lowry, un ensemble d’une soixantaine de logements mal entretenus, où les résidents se plaignaient depuis des années non pas des gangs mais des marchands de sommeil exploitant leur situation précaire, ils ont frappé aux portes sans ménagement. « Policia ! »
    Les ONG n’ont pas été surprises. V. Reeves, 29 ans, une diplômée en neurosciences qui a fondé le réseau d’aide aux sans-abri Housekeys Action Network Denver, dormait sur place depuis déjà une semaine. Elle a d’abord entendu le bruit des bottes. Les agents portaient des béliers, prêts à enfoncer les portes alors que la loi ne leur en donne pas le droit, sauf à présenter un mandat d’arrestation. « De la pure terreur », dit l’activiste (qui, non binaire, se fait appeler par le prénom V, en écho au V de la victoire). La veille, V. avait encore fait le tour des résidents pour leur rappeler de ne pas ouvrir leur porte, quoi qu’il arrive. Personne n’a ouvert. « Je suis tellement fier, exulte V. Pas un résident d’Edge of Lowry n’a ouvert. Personne n’a été arrêté ! »
    Dans le reste de l’agglomération, le bilan de l’opération, menée simultanément dans une demi-douzaine de résidences, n’a pas été plus impressionnant. Une quarantaine d’interpellations mais un seul suspect ayant un casier judiciaire, alors que la police avait annoncé cibler une centaine de membres de Tren de Aragua. Tom Homan, le « Tsar de la frontière », comme le surnomme Donald Trump, a blâmé des « fuites » émanant des médias pour expliquer le coup de filet raté. (...).

    #Covid-19#migrant#migration#etatsunis#denver#villesanctuaire#expulsion#politiquemigratoire#sante#droit#santementale

  • #Accueil des migrants : l’État condamné à verser près d’un million d’euros à une communauté d’agglomération basque

    L’État français a été condamné à rembourser la communauté d’agglomération Pays basque pour « #carence » dans l’accueil de migrants #sans_abri, assuré par cette collectivité alors qu’il incombe aux services de l’État, selon une décision rendue hier. Un « effet de contagion » de cette #jurisprudence est attendu.

    Dans son arrêt, la cour administrative d’appel de Bordeaux a rappelé les obligations de l’État en matière d’#hébergement_d'urgence de « toute personne sans abri et en détresse », à l’exception de certains cas comme les femmes enceintes et les mères isolées, prises en charge par les départements.

    Suivant l’avis du rapporteur public, la cour a constaté une carence « avérée et prolongée » de l’État en raison de « l’3insuffisance du dispositif d’hébergement d’urgence mis en place dans le département des Pyrénées-Atlantiques, lequel comptait moins de 300 places d’accueil en 2019 » malgré un afflux de 9 000 personnes migrantes sans abri au cours de l’été 2018.
    Jurisprudence

    « Les personnes migrantes, peu importe leur situation, sont des êtres humains et doivent être accueillies », a réagi auprès de l’AFP Me Pierre Cambot, avocat de l’agglomération.

    Cette décision « impose à l’État de respecter sa propre compétence, à savoir l’hébergement d’urgence », a-t-il ajouté, disant s’attendre à un « effet de contagion » de cette jurisprudence à d’autres territoires et collectivités confrontés au même problème. « On pourra se prévaloir de cet #arrêt pour obtenir gain de cause ailleurs », juge-t-il.

    Un collectif d’associations a d’ailleurs annoncé jeudi le dépôt devant le tribunal administratif de Paris de deux recours contre l’Etat pour « #carences » dans la lutte contre le #mal-logement, dont l’un concerne l’hébergement d’urgence.

    Pour accueillir ces populations très précaires transitant depuis l’Espagne, la communauté d’agglomération Pays basque (320 000 habitants), avait notamment créé un centre baptisé « Pausa », qu’elle finançait intégralement à hauteur de 900 000 euros annuels.

    Cette structure, située à Bayonne, a accueilli plusieurs dizaines de milliers de personnes depuis 2019, pendant une durée moyenne de trois jours.

    Pour la cour administrative d’appel, « la communauté d’agglomération Pays basque était fondée à prendre en charge, à titre supplétif, des prestations d’accueil des migrants sans abri transitant en nombre sur son territoire (...) et à demander à l’État le remboursement des sommes correspondantes ».

    L’arrêt condamne l’État à verser 836 740 euros à la communauté d’agglomération, plus les intérêts. En octobre 2022, le tribunal administratif de Pau avait rejeté en première instance la requête de cette collectivité locale.

    https://www.maire-info.com/accueil-des-migrants-l'%EF%BF%BDtat-condamne-%EF%BF%BD-verser-pres-d'un-
    #France #condamnation #migrations #asile #réfugiés #hébergement #Etat #justice

    ping @karine4

  • Le maire de New York se dit prêt à collaborer davantage avec Donald Trump sur l’immigration
    https://www.lemonde.fr/international/article/2025/02/14/le-maire-de-new-york-se-dit-pret-a-collaborer-davantage-avec-donald-trump-su

    Le maire de New York se dit prêt à collaborer davantage avec Donald Trump sur l’immigration
    Le Monde avec AFP
    Le maire de New York a affirmé, jeudi 13 février, vouloir collaborer davantage avec l’administration Trump en matière d’immigration, se disant notamment prêt à ouvrir les portes de la prison de Rikers Island aux agents fédéraux, quitte à fragiliser le statut de « sanctuaire » de la mégalopole.
    L’édile Eric Adams a reçu, jeudi, Tom Homan, chargé par le président américain de la politique d’expulsion massive des immigrés en situation irrégulière. Les deux hommes ont discuté de la façon de « travailler ensemble pour expulser de [New York] les gangs violents de migrants », selon un message publié par le maire sur X. « Nous travaillons à la mise en œuvre d’un décret présidentiel qui rétablira la possibilité pour les agents de l’ICE [l’agence fédérale chargée du contrôle des frontières et de l’immigration] d’opérer à Rikers Island », la plus grande prison de la ville, a écrit le maire.
    Depuis l’adoption en 2014 du statut de « sanctuaire », censé limiter la coopération de New York avec la politique fédérale en matière d’immigration, l’ICE n’y avait plus de bureaux, ce qui lui permettait de faciliter le transfert des détenus directement vers des centres de rétention en vue de leur expulsion.Cette fois, a précisé le maire, les agents fédéraux de l’immigration seront affectés pour aider les « enquêtes criminelles, en particulier celles concernant les criminels violents et les gangs ». « J’ai dit clairement que je voulais travailler avec la nouvelle administration fédérale, pas lui faire la guerre », a insisté l’ancien capitaine de police devenu maire d’une ville qui a accueilli, selon lui, plus de 230 000 migrants depuis 2022. Il a également évoqué la possibilité « d’intégrer plus de détectives de la police new-yorkaise » au sein des polices fédérales sur ce thème.
    Depuis plusieurs mois, les positions du maire sur l’immigration se rapprochent de celles du président républicain. De son côté, l’administration Trump a demandé, lundi, aux procureurs fédéraux de Manhattan d’abandonner les poursuites pour corruption à l’encontre d’Eric Adams, arguant notamment que celles-ci l’empêchaient de « consacrer toute son attention et ses ressources à la lutte contre l’immigration ». Cette affaire a provoqué, jeudi, la démission de la procureure fédérale de Manhattan chargée du dossier.
    Dans un communiqué commun, plusieurs élus de l’aile gauche du conseil municipal de New York ont déploré une démarche « inquiétante » et illégale au regard de la législation locale. « Cette annonce ne fait que renforcer l’inquiétude au sujet d’un maire qui donne la priorité aux intérêts de l’administration Trump plutôt qu’à ceux des New-Yorkais », ont dénoncé ces élus démocrates.
    Pour l’ONG Immigrant Defense Project, Eric Adams « s’est efforcé de s’attirer les faveurs du président Donald Trump » ces dernières semaines dans l’espoir de voir « les poursuites pour corruption [à son encontre] abandonnées ». Mercredi, la ministre américaine de la justice, Pam Bondi, a, par ailleurs, annoncé l’ouverture de poursuites contre les autorités de l’Etat de New York en raison de son rôle de « sanctuaire ».

    #Covid-19#migrant#migration#etatsunis#newyork#villesanctuaire#immigration#expulsion#politiquemigratoire#droit#sante

  • L’administration Trump poursuit en justice l’Etat « sanctuaire » de l’Illinois, qui empêche la police d’arrêter les migrants
    https://www.lemonde.fr/international/article/2025/02/06/etats-unis-l-administration-trump-poursuit-l-etat-sanctuaire-de-l-illinois_6

    L’administration Trump poursuit en justice l’Etat « sanctuaire » de l’Illinois, qui empêche la police d’arrêter les migrants
    Le Monde avec AFP
    L’administration Trump promettait de longue date un bras de fer juridique avec les Etats « sanctuaires », protégeant les migrants. Jeudi 6 février, le ministère de la justice a déposé une plainte contre l’Etat de l’Illinois et la ville de Chicago, qui tous deux ont à leur tête un démocrate, réclamant l’annulation de lois locales qui interdisent à la police d’arrêter des personnes en fonction de leur statut d’immigration et limite les informations qu’elle peut partager sur les immigrants avec les autorités fédérales.
    Grâce à ces lois, des immigrants « présentant des menaces importantes pour la sécurité nationale et la sécurité publique (…) trouvent refuge, loin des forces de l’ordre fédérales, dans les soi-disant villes sanctuaires », accuse la plainte. L’administration Trump estime que ces lois sont inconstitutionnelles, car, aux Etats-Unis, l’immigration est une compétence du gouvernement fédéral.
    Le premier mandat de Donald Trump avait déjà été marqué par de nombreuses batailles judiciaires entre son administration et les Etats et les villes « sanctuaires ». Ces juridictions, pour la plupart démocrates, se comptent par dizaines aux Etats-Unis, avec en tête de file la Californie. Le milliardaire républicain, qui veut profiter de son retour au pouvoir pour conduire une campagne d’expulsions massives, a promis de longue date de les traîner devant les tribunaux.
    « Les villes “sanctuaires” sont des sanctuaires pour les criminels », a insisté jeudi Tom Homan, le responsable de la politique d’expulsions de M. Trump. « Nous allons demander des comptes. » M. Homan a battu en brèche les arguments des associations de défense des migrants en faveur des politiques des Etats et des villes « sanctuaires ». Selon elles, ces lois renforcent la sécurité globale, car elles permettent aux immigrés témoins ou victimes de crimes de collaborer avec la police locale sans avoir peur d’être expulsés.
    Pour lui, ces lois empêchent surtout la police fédérale d’interpeller des immigrants en situation irrégulière avec un casier judiciaire à leur sortie de prison. « C’est vraiment de la merde, parce que les victimes et les témoins d’actes criminels ne veulent pas que des menaces à la sécurité publique soit relâchées dans leurs communautés », a-t-il asséné. « C’est juste ridicule. »
    Un porte-parole du gouverneur de l’Illinois, J. B. Pritzker, a assuré, jeudi, que l’Etat a « hâte » de régler cette affaire au tribunal. « Au lieu de travailler avec nous pour soutenir les forces de l’ordre, l’administration Trump rend plus difficile la protection du public, tout comme elle l’a fait lorsque Trump a gracié les criminels violents reconnus coupables » d’avoir envahi le Capitole à Washington le 6 janvier 2021, a-t-il rétorqué.
    Par ailleurs, M. Trump a vu jeudi la justice américaine s’opposer une nouvelle fois à sa tentative de remettre en cause le droit du sol – qui accorde la nationalité américaine aux personnes nées aux Etats-Unis, à de rares exceptions près. Dès le premier jour de son mandat, le président avait signé un décret revenant sur ce principe consacré par le 14e amendement de la Constitution américaine et appliqué depuis plus de cent cinquante ans aux Etats-Unis. Mais un juge de l’Etat de Washington a bloqué indéfiniment l’application de ce décret sur tout le territoire américain, jeudi, après l’avoir suspendu de manière temporaire il y a quelques jours. Cette décision intervient au lendemain d’une décision allant dans le même sens prise par une autre juge fédérale du Maryland.
    « Il devient de plus en plus évident que pour notre président, l’Etat de droit n’est qu’un obstacle à ses objectifs politiques », a tonné le magistrat, John Coughenour, lors d’une audience à Seattle. « Je refuse de laisser s’éteindre ce principe phare », a-t-il poursuivi, en dénonçant une manœuvre « clairement inconstitutionnelle » pour modifier la Constitution américaine par un simple décret présidentiel. « La Constitution n’est pas un instrument avec lequel le gouvernement peut jouer à des jeux politiques », a-t-il tancé, en rappelant que, si M. Trump veut la modifier, il doit passer par le Congrès. Amender le texte fondateur des Etats-Unis requiert l’approbation des deux tiers des parlementaires, à la fois à la Chambre des représentants et au Sénat, ce que les républicains ne sont pas en position d’accomplir.

    #Covid-19#migrant#migration#etatsunis#droit#immigration#villesanctuaire#sante#protection

    • #Cartographie_collaborative du mobilier urbain hostile : organiser une collecte de groupe

      Certain-es appellent cela un “mapathon”, d’autres une “sortie de terrain” : récolter en groupe des données géolocalisées, les traiter rapidement, les ajouter à une base de données collective puis en faire des cartes simples est une manière efficace et motivante d’initier certains publics à la cartographie. L’idée est la suivante : amener des néophytes, dans le cadre d’un projet de groupe, à réaliser une carte en passant par toutes les étapes, de la collecte des données géolocalisées à l’édition de la carte, en passant par la création, la gestion de la base de données et le traitement des données dans un logiciel de SIG.

      C’est ce qu’ont fait, par exemple, les élèves géographes de 1ère année à l’ENS de Lyon sur les inscriptions et affiches murales dans le centre de Lyon (https://geoconfluences.ens-lyon.fr/informations-scientifiques/a-la-une/carte-a-la-une/epicollect).

      D’autres exemples existent, comme ces cartes réalisées autour de projets menés à l’UPEC, pour lesquels les relevés de terrain ont été réalisés en partie par des cohortes d’étudiant-es de L1 géographie dans le cadre d’un cours d’initiation à la cartographie, coordonné par Juliette Morel.

      Dans le cadre du projet de recherche sur la fabrique urbaine de l’indésirabilité, financé par la Défenseure des droits, nous avons créé une application de cartographie collaborative, visant à recenser le mobilier urbain dissuasif, hostile ou révélant des usages et usager-es indésirables (j’en parle ici). Je vous propose ici un tutoriel pour réaliser quelques cartes simples à partir de relevés de terrain sur le mobilier dissuasif, par exemple dans le cadre d’un module d’initiation à la cartographie de terrain. Ce tutoriel s’adresse aux enseignant-es du secondaires comme du supérieur, ainsi qu’aux collectifs militants qui souhaiteraient nous aider.

      Le recensement des dispositifs anti-indésirables peut se faire directement sur la carte en ligne, depuis chez soi, via l’onglet “Ajouter un élément”. Toutefois, il est possible, dans le cadre d’une sortie de terrain avec des élèves ou étudiant-es, ou simplement par envie de participer à la complétion de la carte en groupe constitué, de récolter les données “en masse” et en groupe, depuis son téléphone portable. Nous proposons pour cela d’utiliser l’application Epicollect5, développée par des chercheurs-ses de l’université de Cambridge et spécialement adaptée à la collecte de données géolocalisées sur le terrain. Les relevés du groupe, réalisés grâce aux smartphones sur le terrain, peuvent être exportés dans un fichier au format CSV ou JSON, puis importés dans un SIG pour réaliser des cartes à partir des données récoltées par le groupe. Vous pouvez ensuite nous envoyer le fichier pour que l’on ajoute les données que votre groupe a récoltées à la carte générale.

      1. Créer un groupe Epicollect5

      Après avoir créé un compte sur le site Epicollect5, il vous faudra créer un projet en cliquant sur “Create Project” en haut. Ensuite, il faudra prendre le temps de recopier le formulaire qui vous permettra de récolter des données compatibles avec les catégories de notre carte collaborative (catégorisation du mobilier, photo, géolocalisation, etc.). Voici le questionnaire :

      Pour ne pas faire d’erreur et pour ne pas perdre de temps à recopier le formulaire catégorie par catégorie, nous disposons aussi d’un groupe “témoin” qu’il est possible de cloner et sur lequel nous pouvons vous donner les droits d’administration. Pour cela, il suffit de m’écrire (milan.bonte@univ-lille.fr) et de me donner le nom et l’adresse mail associés à votre profil Epicollect. Vous deviendrez ainsi administrateur-rice d’un groupe muni d’un formulaire déjà opérationnel.

      Si vous ne travaillez pas en groupe mais que vous souhaitez utiliser Epicollect5 au quotidien, plutôt que l’interface de la carte collaborative, vous pouvez également m’écrire pour rejoindre un groupe pré-existant.

      2. Relever des dispositifs

      Une fois que votre groupe est créé et muni de son formulaire, vous pouvez sortir référencer des dispositifs. Il faut télécharger l’application Epicollect5 sur son téléphone, puis chaque contributeur-rice doit rejoindre le groupe que vous avez créé. Une fois sur le groupe, vous pouvez référencer les dispositifs que vous croisez sur le terrain en cliquant sur “Ajouter une entrée”. Le formulaire permet d’ajouter la localisation du téléphone et de prendre une photo, directement via l’application. Après avoir référencé des dispositifs, il faut bien synchroniser ses données et ses photos (petit nuage en haut à droite) pour qu’elles soient partagées avec les autres membres du projet.

      Vous pouvez utiliser un groupe Epicollect5 dans le cadre d’une sortie de terrain, pour collecter collectivement des données géolocalisées. Vous pouvez aussi rejoindre l’un des groupes associés au projet pour collecter des dispositifs au cours de vos déplacements quotidiens : c’est ce que nous faisons au sein du Collectif de Recherche sur l’Indésirabilité, qui porte le projet. L’application Epicollect5 est spécifiquement adaptée aux relevés de terrain.

      3. Exporter le fichier

      Une fois les relevés effectués, vous pouvez exporter vos données en format CSV ou JSON. Il suffit de se connecter à votre compte Epicollect5 sur un ordinateur, de cliquer sur “View Data” pour afficher le tableur contenant les données, puis sur “Download” pour le télécharger.

      Cela vous permet de télécharger un fichier CSV dans lequel sont contenues l’ensemble des données récoltées, ainsi que les photos, la latitude et la longitude de chaque dispositif. Voilà ce que ça donne :

      Voici, si besoin, un tuto pour importer un fichier CSV dans Excel. Notez que cette étape vous permet de visualiser votre fichier mais n’est pas nécessaire pour la suite.

      Une fois que vous avez ce fichier, n’oubliez pas de nous l’envoyer pour que nous puissions ajouter vos contributions à la carte générale !

      De votre côté, vous pouvez l’utiliser pour faire quelques cartes, si vous le souhaitez, avec votre groupe (par exemple, dans le cadre d’un module d’initiation à la cartographie ou aux relevés de terrain).

      4. Importer les données dans QGis pour réaliser quelques cartes

      Pour importer le fichier CSV dans QGis, vous ouvrez le gestionnaire des sources de données (ci-dessous), puis choisissez l’onglet “Texte délimité”.

      Vous choisissez ensuite votre fichier, indiquez que les informations sont séparées grâce à des virgules, avec encodage UTF8 (vous pouvez vérifier que l’aperçu de la table en bas de la fenêtre se charge bien avec des colonnes bien séparées les unes des autres). Vous indiquez la variable contenant la latitude, la longitude, puis importez votre fichier.

      Pour vous aider à vous repérer dans l’espace, vous pouvez utiliser un fond Open Street Map. J’aime bien les afficher en nuances de gris pour bien mettre en lumière les figurés ponctuels par-dessus (menu Propriétés > Symbologie).

      Vous pouvez ensuite décider de représenter l’un ou l’autre des types de dispositif grâce à des sélections attributaires – par exemple, seulement les assises, ou encore seulement les dispositifs manquants ou disparus (absence de bancs, suppression de bancs, etc.). Vous pouvez également classer les dispositifs par type et leur assigner une forme ou une couleur en fonction (sélections et symbologie).

      Si vous faites des relevés de grande ampleur dans une ville ou un quartier, vous pouvez aussi les compter par entité administrative (Vecteur > Compter les points dans les polygones). Cela rajoute un champ correspondant au nombre de dispositifs dans chaque entité administrative, ce qui vous permet d’en cartographier, par exemple, la densité en aplats de couleurs, ou simplement le nombre en cercles proportionnels.

      N’oubliez-pas de nous envoyer votre fichier CSV pour que vos relevés de terrain soient ajoutés à la carte collaborative ! Nous vous en remercions beaucoup par avance : la légitimité de ce projet repose principalement sur le nombre et la densité des collaborations.

      Vous pouvez m’écrire (milan.bonte@univ-lille.fr) ou contacter le CRI (Collectif de Recherche sur l’Indésirabilité – projetDDDindesirabilite@proton.me) pour toute question, remarque ou besoin de support.

      Bonne collecte !

      https://betonplumes.hypotheses.org/697

  • MAP : « #Day_Without_Immigrants » Strikes in 120 Cities & 40 States

    On Monday, February 3rd, “Day Without Immigrants” strikes were held in at least 120 cities, 40 states, and Puerto Rico, according to strike tracking analysis by Payday Report. This analysis was done by Payday Report’s Strike Tracker using local news articles found on the internet.

    While the number of exact workplaces closed by the strikes is unknown because many newspapers didn’t cover them, there were several cities where hundreds of workplaces closed and thousands of workers went on strike.

    (See Payday’s interactive “Day Without Immigrants” Strike Tracking Map here to read the local coverage)

    While dozens of local news outlets, particularly Latino outlets, covered the massive "Day Without Immigrant” strikes on Monday, neither The New York Times, The Washington Post, CNN, ABC, NBC, or CBS covered the strikes.

    On the national level, just the Associated Press and USA Today ran brief articles about the actions. The Associated Press predicted that the strikes would likely have a low turnout, as many in the mainstream press expected.

    With low turnout expectations, the national media decided to largely ignore the “Day Without Immigrants.” The exclusive analysis by Payday Report shows that the mainstream media missed the largest walkouts recorded by our Strike Tracker since the 2020 Black Lives Matter-inspired walkouts following the death of George Floyd at the hands of Minneapolis Police in 2020.

    Daniel Hernandez, owner of Colonial Market, told CBS Minnesota that he predicted that 350-400 immigrant-sympathetic businesses would close in Minneapolis and St. Paul alone on Monday, easing the worries of immigrant workers, who were debating walking off the job.

    In California, Carlos Solorzano-Cuadra, CEO of the Hispanic Chambers of Commerce of San Francisco, estimated that 65% of 11,000 immigrant-owned businesses in the San Francisco Bay Area were closed in solidarity with Monday’s “Days Without Immigrants” strike. He predicted that the number of strikes would grow as they prepare for a massive nationwide strike on International Workers Day on May 1st.

    “Preparing for the big march in May!” Solorzano-Cuadra told the Redwood City Pulse, a local non-profit publication in the Bay Area.

    Monday’s “Day Without Immigrants” strikes were organized through a loosely connected group of immigrant networks. The organizing was done mainly by local groups and online. Few unions got involved in backing them on the national level.

    In Pittsburgh, immigrant rights organizers from Casa San Jose and the Pittsburgh Hispanic Development Corporation decided to take up the grassroots call. They began organizing a “Day Without Immigrants” action only 3 days beforehand.

    Still, over 60 employers in Pittsburgh closed on just 3 days notice.

    “They’re the ones that actually caught wind of this, and they said we want to participate,” Monica Ruiz of Casa San Jose told Payday Report. “And I think the beauty of this is it wasn’t only Latino owned businesses, it was other immigrant groups. Our American allies that were in solidarity closed as well.”

    The strikers had an impact not just in big cities like Pittsburgh, but also in small towns.

    In Oak Ridge, North Carolina, population 3,000, Stokeridge Tavern and Grille owner Kevin Champion decided to close his bar for the day after several Latino workers told him they wanted to take the day off.

    Champion said it likely cost him several thousand dollars to close the restaurant but thought it was right.

    “They know that I’ve got their back,” Champion told WGHP, “If speaking out means I take some heat then so be it, but my guys know I’m loyal, and they return that loyalty every single day.”

    Many immigrants took considerable risks to walk out in small towns like Mayfield, a town of 9,000 in rural Western Kentucky. Organizers there told WKMS that while they danced and played maracas at a major intersection, several big rigs pulled up right alongside immigrants and let the exhaust go directly into the faces of immigrants.

    “A lot of people walk [by] saying, ’Go Trump.’ People just kind of being negative,” organizer Antonio Aragonez told college reporter Zacharie Lamb of WKMS. “But we’re definitely just trying to…not reciprocate that anger, to just show that love.”

    In more immigrant-rich communities like Wenatchee, located in rural central Washington State, the decision by some fruit-picking workers to refuse to show up to work put a lot of pressure on local employers to close in solidarity with them.

    “Right now, there’s a fear that if we stay open, people will think we’re against the movement,” Azucena Hernandez, owner of La Mexicana Super Market, told Wenatchee World. "In many cases, businesses have faced backlash, with people posting on social media and speaking negatively about them.

    Unlike traditional strikes, these strikes are not organized along the lines of American labor law, They often happen with the support of sympathetic small business owners in immigrant communities. The support from these small business owners was crucial in creating pressure on reluctant employers to close, releasing workers to march in the streets, and swelling community support for “Day Without Immigrants” strikes.

    During the pandemic, workers used non-traditional strikes to change workplace diversity practices and gain pay raises at a time when employers were experiencing a labor shortage and willing to raise wages to find workers.

    These mass walkouts in 2020, inspired heavily by Black Lives Matter, were also initiated by viral calls to action, independent of unions.

    In the past, these “Day Without Immigrants” strikes have proven effective. In 2006, over 1 million immigrant rights activists walked out of work on May 1st. The walkouts killed momentum for the Bush Administration’s attempts at draconian immigration legislation.

    Now, many in the corporate media (and even some in the heavily white left media) aren’t paying enough attention to the game-changing potential of these strikes because they don’t resemble traditional strikes in the United States. (For more on how the 2020 strike wave began, check out “How Black & Brown Workers Are Redefining Strikes in the Digital COVID Age.”)

    Now, Payday Report analysis indicates that another massive, non-traditional strike wave may start with “Day Without Immigrants” mass strikes in more than 120 cities in 40 states and Puerto Rico.

    While the nation’s major media outlets may have missed this week’s big “Day Without Immigrants” strikes, they will likely have plenty of opportunities to cover future strikes. In Philadelphia on Super Bowl Sunday, some immigrant workers have called for a general strike as the city prepares to cheer on the Eagles.

    Activists hope that as more “Day Without Immigrants” strikes occur, more media attention will help get more workers on the streets.

    “We came up with this in like two or three days,” Monica Ruiz told Payday on Monday when over 60 employers closed down in Pittsburgh. “So it was really a short time. But, had we had a lot more time, I think we could have engaged a larger community of people.”

    https://paydayreport.com/map-day-without-immigrants-strikes-in-120-cities-40-states-2
    #cartographie #visualisation #USA #Etats-Unis #résistance #villes #grève #grève_de_migrants #un_jour_sans_immigrés

    via @karine4
    ping @reka

  • Quand le capitalisme fait sécession · Haud Guéguen
    https://www.terrestres.org/2024/04/02/quand-le-capitalisme-fait-secession

    À propos de Quinn Slobodian, Crack-Up Capitalism : Market Radicals and the Dream of a World Without Democracy, Dublin, Penguin Books, 2023, 352 pp.

    .... si Les Globalistes se terminait dans les années 1990, avec cette apogée du projet globaliste qu’est la création, à Genève, de l’OMC (et avec les premières manifestations de crise de la globalisation), c’est ici un phénomène en apparence contradictoire qui se trouve pris pour point de départ : une tendance à la « perforation » (p. 16) ou à la « fragmentation » (p. 18) du monde que Slobodian décèle à travers la multiplication toujours croissante du principe de la « zone » économique spéciale – liminairement définie comme une « enclave creusée dans une nation et libérée des formes ordinaires de régulation » (p. 13) – dont il montre qu’elle s’initie à partir des années 1970 dans la colonie anglaise de Hong Kong, et dont la carte qu’il en dresse à l’échelle mondiale n’en dénombre pas moins que 5400 à l’heure actuelle.

    En faisant le choix de s’installer dans cette « histoire du passé récent et de notre présent troublé » (p. 19) qu’est celle des quatre dernières décennies, il s’agit ainsi de s’attacher à ce qui n’est en réalité pas tant le contraire que l’autre face de la globalisation néolibérale : ce que Slobodian désigne comme le processus de « zonification » ou la prolifération d’espaces visant à l’optimisation du capital au moyen d’une neutralisation de la démocratie, dont l’auteur souligne qu’elle ne s’opère pas tant contre les États qu’elle ne s’opère au moyen de leur propre coopération. Des zones franches aux paradis fiscaux, des charters cities et des gated communities aux start-up nations ou aux utopies de la Silicon Valley, c’est donc une certaine tendance du capitalisme contemporain à faire « sécession » – ou, dit autrement, à se fortifier en se mettant à l’abri de tout contrôle démocratique – que Slobodian nous invite à regarder de plus près en s’attachant à la multiplicité de ces « enclaves » et des figures qui les promeuvent (de Milton, David et Patri Friedman à Murray Rothbard ou Peter Thiel pour ne citer que quelques-uns des plus connus).

    [...]
    .... en racontant ce qu’on pourrait se risquer à appeler cette « histoire des vainqueurs », Slobodian donne à voir une tendance dont il interroge la logique propre et les scénarios futurs qu’elle esquisse en montrant comment, à travers toutes ces expérimentations et conformément au projet politique qui les soutient, la valorisation de la liberté économique va de pair avec une désactivation de toute liberté politique. Une telle fétichisation de la liberté économique ne s’accompagnant pas seulement d’un conservatisme raciste ou sociobiologique (...) mais de formes plus ou moins assumées de néo-colonialisme (l’idée étant d’appréhender la fondation de nouvelles « zones » comme la conquête de nouveaux territoires supposant une main d’oeuvre au moindre prix et privée de droits).

    L’ « utopie » que dessine la tendance capitaliste à la « zonification » (p. 99) du monde est donc celle d’un monde où la notion même de droit se trouve entièrement transférée du plan politique au plan économique. Mais, comme le souligne très finement Slobodian à propos des rêves sécessionnistes d’une figure de la Silicon Valley comme Valaji Srinivasan (auteur d’un ouvrage intitulé The Network State : How to Start a New Country), c’est aussi celle de ce qu’on pourrait appeler un monde non terrestre, puisque c’est en réalité la question des ressources qui se trouve occultée (...)

    https://seenthis.net/messages/1032891
    #Quinn_Slobodian #capitalisme #État #zones_franches #histoire_contrefactuelle #géographie_politique #Ciskei #libertariens #liberté_économique

    • Quinn Slobodian, historien : « Il faut oublier cette idée reçue selon laquelle le capitalisme et la démocratie se renforcent mutuellement »

      L’historien estime (...) que la démocratie est menacée par l’évolution de l’économie, et notamment par la réalisation d’un rêve ultralibéral : la multiplication des zones économiques spéciales échappant aux règles démocratiques. Propos recueillis par Pascal Riché

      Après avoir exploré l’histoire intellectuelle du néolibéralisme dans Les Globalistes (Seuil, 2022), Quinn Slobodian, historien canadien spécialiste de l’histoire globale et professeur à l’université de Boston, poursuit son enquête sur cette école de pensée dans Le Capitalisme de l’apocalypse ou le rêve d’un monde sans démocratie (Seuil, 384 pages, 25,50 euros).

      Le titre original de votre livre est « Crack-Up Capitalism », le capitalisme à fragmentation. Que désigne cette expression ?

      Elle nous invite d’abord à réfléchir à la géographie du capitalisme d’aujourd’hui. Le capitalisme a été marqué ces dernières décennies non seulement par l’intégration des échanges (la mondialisation), mais aussi par la création d’une variété gigantesque d’instances destinées à favoriser les investisseurs et leurs profits : zones économiques spéciales, ports francs, parcs d’affaires…

      La deuxième utilisation du terme « crack-up capitalism » est plus normative. Elle renvoie à la vision de libertariens radicaux qui, depuis l’économiste Friedrich Hayek jusqu’à l’investisseur Peter Thiel, rêvent de l’effondrement du système des Etats-nations. Ils imaginent un monde post-démocratique et même post-nations. L’humanité serait organisée en villes privées – ce qu’ils appellent des charter states (« Etats à charte ») –, dans lesquelles le principe de gouvernance ne serait plus « un homme, une voix ». Elles seraient gouvernées comme des entreprises.

      Ce fantasme correspond-il déjà à une réalité ?

      En partie. Aujourd’hui, on compte plus de 6 000 zones économiques spéciales, au cœur de la production et des flux financiers, à l’échelle mondiale. De même, les gated communities (« communautés fermées ») aux Etats-Unis, qui n’existaient quasiment pas il y a un demi-siècle, se comptent par dizaines de milliers aujourd’hui.

      Une réorganisation de la vie humaine est donc bien en cours. Savoir si elle prépare un monde « post-Etat-nation » reste une question ouverte. Mon livre tente de comprendre pourquoi des personnalités issues de l’élite rêvent d’une telle dystopie.

      Ces zones, dans l’esprit de ces idéologues, sont des outils pour se passer des Etats. Mais à la fin du livre, vous dites qu’elles sont en fait des outils au service de ces derniers : Chine, Arabie saoudite, Dubaï… N’est-ce pas paradoxal ?

      Il y a toujours une dialectique entre les utopies et la réalité dans laquelle elles s’inscrivent. Le socialisme utopique au XIXe siècle était une façon de lire les mutations qui avaient alors lieu : l’essor de la classe ouvrière, la production de masse… De même, les anarcho-capitalistes et libertariens radicaux d’aujourd’hui voient, dans un monde de contractuels, de chauffeurs Uber, de médias sociaux et de cryptomonnaies, ce que pourrait être un autre futur politique si ces tendances étaient accélérées. Le fait est que la multiplication des zones spéciales ne semble pas près de provoquer l’effondrement des Etats-nations.

      Il est plus difficile de se débarrasser des Etats que de la démocratie…

      Absolument ! De ce point de vue, il faut oublier cette idée reçue – et relativement récente – selon laquelle le capitalisme et la démocratie se renforcent mutuellement. Joseph Schumpeter, dans les années 1940, était convaincu, comme d’autres alors, que l’avènement de la démocratie signifierait la fin du capitalisme, car les citoyens utiliseraient leur vote pour collectiviser les moyens de production. A l’inverse, des penseurs comme Milton Friedman, dans les années 1970, étaient sceptiques à l’idée que le capitalisme allait de pair avec la démocratie. Ils arguaient qu’un excès de démocratie conduisait à des inefficacités et que cela ralentissait la production. Friedman admirait alors Hongkong, un territoire qui était davantage géré comme une entreprise que comme un pays.

      Le récit habituel que l’on fait de l’après-guerre froide est plein de clichés et de platitudes : le triomphe de la démocratie, un mouvement vers une plus grande intégration supranationale, le succès du multilatéralisme, et, globalement, un progrès…

      C’est la rhétorique de « la fin de l’histoire », selon le titre du fameux livre de Francis Fukuyama, en 1992…

      Oui ! Mais contrairement à ce récit, la démocratie et le capitalisme ne sont pas allés de pair. La priorité donnée à la liberté économique plutôt qu’à la liberté politique – ce pourrait être une définition du néolibéralisme – a conduit à considérer comme des modèles des endroits comme Singapour ou Hongkong, dont les traditions démocratiques sont faibles ou nulles.

      Dans le processus de nation branding – les efforts pour attirer touristes et investisseurs –, l’existence d’élections libres ou même d’une liberté d’expression compte très peu. Dans les classements d’attractivité internationaux, Dubaï obtient des scores très élevés, même s’il fonctionne comme une autocratie clanique, même s’il repose sur une main-d’œuvre quasi esclavagisée, même s’il se classe très bas en termes de liberté de la presse ou d’égalité des genres. Que de telles places aient pu devenir les archétypes de ce qu’est un « bon Etat » au XXIᵉ siècle en dit long sur notre civilisation.

      Le capitalisme sans démocratie est-il un modèle solide ?

      Oui, et ce n’est pas nouveau. La première mondialisation, à la fin du XIXᵉ siècle, fonctionnait sur la base de l’étalon-or, mais aussi sur celle de l’absence de suffrage universel : pour rétablir la parité de la monnaie, on pouvait toujours réduire les salaires ou provoquer des vagues de chômage.

      Dans les années 1970, lorsque les banques de la City de Londres ou de Wall Street cherchaient des pays emprunteurs, elles considéraient que le risque était le plus faible dans des endroits comme l’Allemagne de l’Est, la Tchécoslovaquie ou l’URSS. Elles étaient ravies de prêter de l’argent à des pays non démocratiques, et même socialistes. Les démocraties étaient vues comme des sources d’insécurité pour les investisseurs. Les nouveaux droits qui ont été adoptés à l’aube du XXIᵉ siècle concernent surtout la sécurité des investisseurs, les droits du capital, la protection de la propriété privée…

      Comment Donald Trump s’inscrit-il dans le récit que vous présentez ?

      Son nationalisme économique semble certes aller à l’encontre de la fragmentation mondiale que je décris. Mais il défend aussi des politiques qui accélèrent la fragmentation de son pays : des responsabilités importantes (avortement, contrôle des armes, financement de l’éducation…) sont laissées aux Etats. Cela prépare une intensification de la concurrence entre eux. Par ailleurs, Donald Trump plaide pour la création de villes privées, les freedom cities (« cités de liberté »). Il a aussi poussé des initiatives comme celles d’Elon Musk pour créer des villes d’entreprises, permettant aux entrepreneurs d’élaborer leurs propres législations. Cette tendance devrait s’accentuer.

      La Chine, pays au pouvoir autoritaire, s’appuie également sur les zones économiques spéciales que vous décrivez.

      La Chine est l’acteur le plus important dans cette histoire du « capitalisme crack-up ». C’est l’émulation créée par Hongkong, dans le sud de la Chine puis dans d’autres régions, qui a permis au pays de connaître une croissance spectaculaire au cours des dernières décennies. On comprend mal ce modèle si on le perçoit comme « centralisé ». Le génie de la direction politique chinoise a été de décentraliser une grande partie des décisions économiques au niveau de ces zones économiques spéciales.

      Cela a permis de laisser une latitude importante aux investisseurs étrangers et aux entrepreneurs locaux. Les expérimentations réussies étaient ensuite reproduites dans de nouvelles zones… La Chine représente un mélange extraordinaire de contrôle public et d’initiative privée, qui a été admiré par de nombreux libertariens.

      Avec l’initiative « Ceinture et route » (Belt and Road Initiative), la Chine a tenté d’externaliser les zones le long des routes commerciales de l’ancien empire. Elle a reproduit en quelque sorte le modèle des enclaves, utilisé jadis par l’Empire britannique avec ses comptoirs de la péninsule Arabique jusqu’au détroit de Singapour. Comme au XIXᵉ siècle, on ne cherche pas à conquérir de vastes territoires, on se concentre sur des points stratégiques.

      Comment les démocraties peuvent-elles empêcher « l’économie de l’apocalypse » ?

      L’Europe est un endroit fascinant où la bataille est menée. L’Union européenne (UE) a été conçue pour assurer une concurrence non faussée, ce qui passait par l’élimination de la course au moins-disant fiscal ou social provoquée par des zones spéciales. Cependant, les pays d’Europe de l’Est, qui ont rejoint l’UE plus tard, ont continué à utiliser des zones pour attirer les investissements. La Pologne est devenue une seule grande zone économique spéciale : le pays entier offre des traitements de faveur. La Hongrie, supposée nationaliste et populiste, crée également des zones spéciales pour attirer les investissements coréens. En Italie, Matteo Salvini et Giorgia Meloni s’y sont mis aussi, dans le sud du pays…
      Ces initiatives nourrissent une confrontation en Europe, avec pour enjeu l’équité de la concurrence et la primauté de l’Etat de droit. L’UE est en tout cas bien placée pour résister à l’attrait des nouveautés clinquantes comme les cryptomonnaies ou autres gadgets censés fournir une prospérité « à la Dubaï ». Elle n’est pas impressionnée par les bulles de hype que souffle la Silicon Valley.

      « Le Capitalisme de l’apocalypse », de Quinn Slobodian : les trous noirs d’un système économique

      Le point de départ du livre fascinant de l’historien canadien Quinn Slobodian Le Capitalisme de l’apocalypse (Seuil, 384 pages, 25,50 euros) est une phrase de #Peter_Thiel, lors d’une conférence de 2009 : « Si nous voulons plus de liberté, nous devons augmenter le nombre de pays. » Alors âgé de 41 ans, le fondateur de PayPal imaginait un monde utopique, libéré des Etats, composé de milliers de cités et autres entités connectées. Eh bien, on y est presque, démontre Quinn Slobodian.

      L’avenir que décrivait le célèbre investisseur, en partie, est déjà là. Le monde contemporain est constellé de milliers de trous noirs creusés par les détenteurs de capital depuis une cinquantaine d’années. Des micro-Etats, des zones économiques spéciales, des paradis fiscaux, des villes privées… « Pour comprendre l’économie mondiale, il faut apprendre à voir les vides », écrit l’auteur, qui nous emmène les examiner de près : en Asie (Chine), en Amérique latine (Honduras), en Europe (Liechtenstein) en Afrique (Somalie), au Moyen-Orient (Dubaï) ou encore dans le métavers… Le point commun de ces milliers de zones est leur absence de démocratie. Et c’est aussi l’excitation qu’elles provoquent dans l’imagination des fondamentalistes du marché.

      A travers le tableau qu’il peint, l’historien déroule une histoire des idées, de celles qui font fantasmer un groupe d’intellectuels et d’entrepreneurs anarcho-capitalistes, dont Thiel est un archétype. L’univers privatisé dont rêvent tous ces disciples néolibéraux de Friedrich Hayek est une monstrueuse dystopie dans laquelle le citoyen disparaît au profit du business. Il apparaît au fil de ce récit coloré que le véritable adversaire de ce groupe de libertariens fortunés et influents n’est pas l’Etat (qui leur est utile à bien des égards), mais la démocratie, cette empêcheuse d’accumuler en rond.

      https://www.lemonde.fr/idees/article/2025/01/20/quinn-slobodian-historien-il-faut-oublier-cette-idee-recue-selon-laquelle-le

      #histoire #récit #démocratie #économie #libertariens #anarcho-capitalistes #mondialisation #territoire_entreprise #État_entreprise #tourisme #investisseurs #Dubaï #Hong_Kong #Chine #villes_privées #villes_entreprises #dystopie #Empire_britannique #Europe #Pologne #note_de_lecture

  • « Sous les pas vrais… la plage »

    Bon, en vrai il s’agit de la fameuse vidéo perdue, enfouie dans les méandres du serveur Skeptikon depuis 5 ans et jamais publiée.

    Elle s’appelle « Sous les pas vrais… la plage », et ça cause de pourquoi on ne se baigne plus dans les rivières en centre ville :

    Héraclite dit : on ne se baigne pas 2 fois dans la même rivière. Par peur des maladies ? Pourquoi nageait-on naguère dans l’Isère, et plus maintenant ? Une enquête de terrain de Mycose Mi-raison

    https://skeptikon.fr/w/s6dLq7vwKaBkjc1B6SvrEz

    avec cette #photo d’#archive :

    #baignade #Isère #rivière #Grenoble #baignade_en_ville #villes #urbanisme #rivières #France
    #podcast #audio

  • La nature, ce poumon vert qui dope notre santé
    https://www.lemonde.fr/sciences/article/2025/01/06/la-nature-ce-poumon-vert-qui-dope-notre-sante_6484761_1650684.html?lmd_mediu


    Absolument passionnant.

    Alors que plus de 55 % des humains vivent en ville, renouer les liens distendus avec la verdure est un puissant levier d’amélioration de notre santé : baisse de la mortalité, des marqueurs d’inflammation et de l’adiposité des enfants, vertus antistress… Tour d’horizon des études qui pourraient inspirer d’ambitieuses politiques de verdissement urbain.

    #Villes #Ecologie #Verdissement #Nature #Santé_publique

  • « Les ruines de Mayotte ont mis en évidence l’importance de la tôle ondulée », Jean-Baptiste Fressoz
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2025/01/02/les-ruines-de-mayotte-ont-mis-en-evidence-l-importance-de-la-tole-ondulee_64

    « On a été capables de rebâtir Notre-Dame en cinq ans, ce serait quand même un drame qu’on n’arrive pas à rebâtir Mayotte », lâchait Emmanuel Macron, le 19 décembre 2024, en déplacement sur l’île. Le 30 décembre, François Bayrou proposait un délai plus court encore : « Peut-être deux ans. » Et pour y parvenir, le premier ministre évoquait le recours à des maisons préfabriquées, bon marché, « faciles à monter ».

    Urgence, reconstruction, préfabrication : dans une thèse récemment soutenue à l’Ecole nationale supérieure d’architecture de Paris-Belleville, Antoine Perron a raconté l’histoire de cette association qui s’impose comme une évidence après les catastrophes du XXe siècle (« La machine contre le métier. Les architectes et la critique de l’industrialisation du bâtiment [France 1940 à 1980] »).

    Si l’idée de préfabrication apparaît au XIXe siècle, la pratique demeure marginale jusqu’à la première guerre mondiale. En 1918, face au manque de matériaux et de main-d’œuvre, l’espoir d’une reconstruction rapide des régions dévastées par les combats s’évanouit. La #préfabrication s’impose pour loger les réfugiés. Le service des travaux de première urgence utilise d’anciennes baraques militaires, puis fait appel à la société Eternit qui commercialise des #maisons_préfabriquées en plaques d’amiante-ciment.

    Un capital important

    La préfabrication suscite un regain d’intérêt après la seconde guerre mondiale. Le déficit de logements est alors immense. En 1947, la France produisait un #logement pour 1 000 habitants par an, cinq fois moins que les pays d’Europe du Nord. Le ministère de la #reconstruction lance une série de concours visant à accélérer et à moderniser la construction par la préfabrication. Des subventions sont accordées en échange du respect par les entrepreneurs de plans types et de prix plafonds amputant parfois d’un tiers les devis classiques.

    La préfabrication est employée à grande échelle pour construire des villes entières. Ces concours se soldent le plus souvent par des échecs. La raison est principalement technique : transporter des éléments lourds est coûteux, leur précision dimensionnelle est insuffisante, ils jouent davantage avec les effets de la dilatation, et leur jointage est problématique : souffrant de nombreuses malfaçons, ces logements « modernes » d’après-guerre seront unanimement critiqués et souvent démolis.

    Si la préfabrication lourde fut un échec, l’utilisation d’éléments produits en usine a connu en revanche un succès extraordinaire. Les ruines de #Mayotte ont mis en évidence l’importance de la tôle ondulée. Dans Quoi de neuf ? (Seuil, 2013), l’historien britannique David Edgerton soulignait son caractère crucial dans l’histoire des techniques du XXe siècle. Apparu dans le Royaume-Uni en voie d’industrialisation, son usage devient massif lors de l’#urbanisation rapide du monde pauvre après 1950.

    Comme il s’agit d’un des rares éléments qui ne peuvent être produits sur place, les #tôles_ondulées constituent un capital important. Elles sont récupérées, réutilisées et revendues. En 1994, au Rwanda, les Hutu pillèrent systématiquement les tôles ondulées des Tutsi. Et quand les Hutu durent fuir au Congo, ils emportèrent les tôles ondulées ou les enterrèrent dans leurs champs. Si la tôle ondulée est une technique clé du monde pauvre, elle n’est pas antithétique à la construction en dur : en Australie ou en Nouvelle-Zélande, elle est utilisée par les colons depuis le XIXe siècle et a même acquis de nos jours un cachet d’architecture vernaculaire.

    La « reconstruction de Mayotte » est un défi sans commune mesure avec celle de Notre-Dame. Des centaines de milliers de logements ont été détruits ou endommagés. Rappelons que la France entière ne produit qu’environ 400 000 logements par an. Il est aussi probable que la reconstruction de l’île dépende moins de solutions techniques toutes faites comme les « maisons préfabriquées faciles à monter » invoquées par François Bayrou que de la disponibilité de matériaux de construction éprouvés et bon marché (pisé, briques, parpaing, ciment, tôle ondulée…).

    Quant à la construction en dur qui a montré son utilité pendant le cyclone, elle dépend surtout de la sécurisation du statut des populations précaires qui pourront investir à la fois leur temps et leur argent dans l’#autoconstruction de leur maison.

    #habitat #villes

    • Faut-il « empêcher la reconstruction des bidonvilles » à Mayotte ? La promesse de François Bayrou fait débat
      https://www.lemonde.fr/societe/article/2025/01/03/la-promesse-d-empecher-la-reconstruction-des-bidonvilles-a-mayotte-fait-deba

      « On voit mal comment l’Etat, qui peine déjà à répondre aux besoins, pourrait envoyer les forces de l’ordre empêcher la reconstruction des bidonvilles, complète le directeur des études de la Fondation Abbé Pierre, Manuel Domergue. Les annonces du premier ministre sont néanmoins dangereuses : des citoyens pourraient se sentir autorisés à les appliquer, créant un risque d’affrontement avec les personnes qui tentent de se récréer un toit. »

      (...) La situation des immigrés à Mayotte, même en situation régulière, est compliquée par le fait qu’ils ont très rarement accès aux aides sociales, conditionnées dans le département à l’obtention d’un titre de séjour de dix ans. Et par le refus de déterritorialiser leurs titres de séjour : « Ils ne peuvent donc pas se rendre dans l’Hexagone ou à La Réunion, ce qui permettrait pourtant de réduire le besoin de relogement sur place », explique la doctorante.

      (...) La loi sur la rénovation de l’habitat dégradé, promulguée en avril, a, pour sa part, étendu la possibilité pour un propriétaire guyanais ou mahorais de demander l’intervention des forces de l’ordre si un habitat informel est érigé sur son terrain : ce délai de flagrance a été porté à 96 heures, au lieu de 48 heures.

      Quelles solutions seront proposées pour héberger ou reloger les ex-habitants des #bidonvilles ? Les élus mahorais insistent sur la nécessité d’expulser ceux qui sont en situation irrégulière – environ un adulte sur deux serait concerné, sans considérer ceux qui, parents d’un enfant français, ne seront pas expulsables, selon des enquêtes récentes.

      https://justpaste.it/gqiwk

    • Bidonvilles à Mayotte : le préfet prend un arrêté pour restreindre la vente de tôles bac acier
      https://www.francetvinfo.fr/meteo/cyclone-ouragan/cyclone-chido-a-mayotte/bidonvilles-a-mayotte-le-prefet-prend-un-arrete-pour-restreindre-la-ven

      Le préfet de Mayotte annonce, vendredi 3 janvier, sur X, avoir pris un arrêté "restreignant la vente de tôles bac acier aux particuliers réparant leur domicile sur présentation d’un justificatif d’identité et d’un justificatif de domicile, et les professionnels". Il entre en vigueur samedi. Lors de son déplacement dans le département, le Premier ministre François Bayrou a promis de prendre des mesures pour "interdire et empêcher la reconstruction des bidonvilles". Il a détaillé son plan « Mayotte debout » pour la reconstruction sur l’archipel après le passage du cyclone Chido.

      "Cette mesure vise à protéger les Mahorais, alors que lors du passage du cyclone Chido, les constructions et clôtures en tôle ont été détruites et les tôles ont constitué des projectiles, occasionnant un risque pour la vie humaine et la sécurité des biens et des personnes", justifie vendredi le préfet de Mayotte.

      edit Mayotte : Malgré l’engagement de François Bayrou, la plupart des bidonvilles sont déjà reconstruits
      https://www.20minutes.fr/societe/4131833-20250103-mayotte-malgre-engagement-bayrou-plupart-bidonvilles-deja

      La maison que rebâtit Soubira Attoumani avec son frère à Cavani Sud est ainsi « moins résistante que celle qui était là avant », soupire l’homme de 41 ans. Il désigne les tôles en patchwork : « Vous voyez la différence de couleur ? Certaines étaient celles d’origine, d’autres ont été récupérées, d’autres achetées ». « Avant, on pouvait étudier quelle planche on mettait, l’endroit où on construisait, aujourd’hui c’est la précipitation », explique-t-il.
      Pour Abdou Ansoirdine aussi, « c’était mieux avant, quand c’était neuf ». Le boulanger confie avoir dépensé 400 euros pour racheter « 27 tôles » mais avoir dû se rabattre sur « de la récupération, à gauche, à droite, pour le reste ».
      Chaher a « mis deux jours » à remettre sur pied la maison familiale, entièrement détruite par les vents. Sourire aux lèvres, il montre fièrement les panneaux solaires installés sur le toit, qui lui procurent une précieuse électricité, défaillante sur l’île après Chido.

      Les habitants sont obligés de « bricoler » pour ne pas « avoir à dormir dehors », se désole Youssoufi Said qui a été contraint d’utiliser du bois plutôt que de la tôle. « L’urgence, c’est de s’abriter pour faire face à la saison des pluies, puisqu’il n’y a pas de solutions proposées par l’Etat », soupire, fataliste, Soubira Attoumani.

  • Émancipation et résilience : les jardins à l’épreuve des crises
    https://metropolitiques.eu/Emancipation-et-resilience-les-jardins-a-l-epreuve-des-crises.html

    À travers l’exemple de la ville d’Alès, l’anthropologue Damien Deville interroge la façon dont les pratiques jardinières peuvent refléter les transformations des #villes_moyennes en déshérence. Là où les Cévennes embrasent l’imaginaire, #Alès, ville moyenne du département du Gard en décroissance, à la fois étrange et insaisissable, demeure une énigme que tente de décrypter le géographe et anthropologue de la nature Damien Deville dans son nouvel ouvrage. La Société jardinière (Le Pommier, 2023) est un court essai #Commentaires

    / #jardin, villes moyennes, Alès, #résilience, #territoire, #décentralisation

    https://metropolitiques.eu/IMG/pdf/met_jacotey2.pdf

  • The Failures of Neoliberal Governance Paved the Way for Uber’s Conquest of the City
    https://jacobin.com/2023/10/uber-gig-work-neoliberal-city-governance-washington-dc

    22.10.2023 by Sara Wexler - An interview with Katie J. Wells, Kafui Attoh, Declan Cullen

    Uber conquered cities around the world in part by offering false, tech-based “solutions” to long-standing problems like broken public transit and underemployment. The company’s victory was made possible by decades of failed neoliberal policies.

    Uber and fellow rideshare companies like Lyft are now ubiquitous in US cities, a symbol of the success of Silicon Valley capitalism and the growth of precarious, low-wage gig work in the twenty-first century. Uber’s rise was far from peaceful; under the banner of “disruption,” the company has displaced traditional taxicabs and conquered markets by violating labor law and other regulations with impunity.

    In their book, Disrupting D.C.: The Rise of Uber and the Fall of the City, Katie J. Wells, Kafui Attoh, and Declan Cullen chart how Uber overcame early resistance to its operations in Washington, DC, a victory that provided a model for the company’s conquest of other cities around the globe. The authors argue that failed neoliberal policies by city governments in DC and elsewhere helped lay the groundwork for Uber’s rise — in large part by undermining citizens’ confidence that government could solve long-standing problems like broken public transit and underemployment. Jacobin contributor Sara Wexler recently interviewed Wells, Attoh, and Cullen about the conditions that allowed Uber to flourish, the false “solutions” it has offered to policymakers, and how we might restore faith in the public sphere.

    Sara Wexler

    Disrupting D.C. is about Uber’s rise to market dominance, but it’s equally about the material conditions that enabled Uber’s success. What were those conditions?

    Katie J. Wells

    Some of the conditions are more proximate and can be traced to the last fifteen years of capitalism’s development. Uber’s growth — and the rise of platform-based gig work more generally — can be traced to the specific political-economic conditions that emerged following the Great Recession. Those conditions were favorable for raising the necessary venture capital that underpinned Uber’s growth, as postrecession investors were incentivized to look for Silicon Valley start-ups and “unicorns” in the face of limited investment options.

    The Great Recession was also key to producing a workforce among the recently laid-off and those made precarious by the global downturn. Contextualizing Uber’s growth within these processes is key to contesting the idea that tech companies’ urban dominance is simply the result of innovation or progress.
    “Postrecession investors were incentivized to look for Silicon Valley start-ups and ‘unicorns’ in the face of limited investment options.”

    The conditions that gave rise to Uber’s dominance can also be traced to a set of longer-standing trends in cities. Since at least the early 1980s, US cities have faced financial limits brought on by deindustrialization and dwindling tax bases. A key response to these limits has been disinvestment in public services and a broader turn toward neoliberal governance that seeks market-based solutions, increasingly married with technology, to urban issues.

    Uber’s political project has shown a keen awareness of the problems facing cities and has succeeded in offering itself as a solution, even if it is a poor solution. Uber presents itself as an alternative to a crumbling public transit system, a poorly regulated taxi industry, increasing precarity for low-wage workers, and even an answer to deep-seated racial inequity. The ground for Uber’s attack on cities was prepared by a four-decade attack on the public sector.

    Sara Wexler

    The technology-driven answers to city problems proposed by companies like Uber may seem apolitical, but you argue that’s not the case. Can you explain your argument here? What do you find problematic about Uber’s “solutions”?

    Kafui Attoh

    One of Silicon Valley’s key successes has been to reframe urban problems as technical ones. The idea that technology offers solutions that are free from politics is not a new one. In fact, one could argue “tech solutionism” has been a key plank of neoliberal governance, but it has reached new heights over the past decade and a half.

    Automated vehicles (AVs) are a great case in point. The rise of Uber in the 2010s went hand in hand with a promise that Uber would build the city of the future. The media reported endlessly on the impending transformation of urban life by new technologies. Cities, lacking a different vision, bought into this futuristic vision that promised us smarter cities seamlessly connected by AVs and flying cars. Beyond limited testing, of course, we don’t really see AVs at work in Washington, DC, though there is an increasing scaling up in other cities like San Francisco where they have been fiercely resisted.

    We argue that questions around AVs — when they will arrive, how do we prepare for them, and so on — are largely a distraction from more pressing issues. Instead, we should focus on what the idea of AVs does right now to how we think about urban politics. When we hear claims that delivery robots can help eliminate food deserts, we foreclose other, nontechnological means of addressing urban problems. Food deserts don’t exist because we have absentmindedly placed people too far from food. They are a result of structural issues tied up with real estate, uneven urban development, social inequities, and public transport.
    “The solutions to urban problems are political in nature. We already have the technologies we need to begin to address them; what we lack is the political will.”

    Furthermore, there is very little evidence that these technological fixes even work and don’t make cities more unequal. In Washington, DC, for example, we show that many of these technological solutions — delivery and security robots, AVs, and platform technologies like Uber itself — build on and intensify the very problems they purport to solve. Delivery robots and limited AV routes tend to be deployed on college campuses and in DC’s glittering new condo complexes that mark the front line of the city’s rapidly gentrifying landscape. They are not catchall solutions; rather, they feed on and intensify the yawning gaps in the city’s landscape.

    The solutions to urban problems are political in nature. They involve deep discussions and struggles that ask what kind of city we want to live in and who should be able to live in it. We already have the technologies we need to begin to address them; what we lack is the political will. Uber’s promises are narrow and technocratic, inhibiting our ability to pursue democratic solutions that center normative ideals and public goods like public transport.

    Sara Wexler

    One way Uber cultivated friendly relations with local politicians early on was by promising to share its data with city governments. City officials argue that this data is valuable because it will help them solve issues like traffic congestion and transit deserts. You object to this idea.
    Declan Cullen

    First, the question of data production and ownership is important. Drivers produce the data that Uber commodifies and turns into big data. Uber can then use this data to do a wide range of things, from perfecting its algorithms and surveilling drivers to attracting capital and negotiating with city governments.

    The relationship with data is, however, asymmetrical. Uber has the data and cities want it. As we argue in the book, the lure of data is both real and understandable for cities. For urban planners, for example, data appears to be an unqualified good. They can use data to get a better picture of congestion, road usage, parking management, among many other things.

    At the same time, a single-minded focus on data is misplaced. The idea that city officials can sit down and look at screens that show the city working in real time is a popular one. Neoliberal and technocratic ideologies seek to convince us that everything from your daily routine to cities can be hacked.

    This ideal doesn’t reflect the reality of data. When a city like Washington, DC, receives data from Uber, it is not in real time. The data must be cleaned and shaped into a usable form. That process takes time, money, and expertise that cities often lack.

    Even if we could make that data usable, what might it tell us that we don’t already know about life in cities? This deification of quantitative data is a political strategy that seeks to advance technological solutions at the expense of democratic ones. Data can be very helpful, but it is not prescriptive.

    Sara Wexler

    You cite the challenges that gig work poses to workers’ organizing, such as atomizing workplace conditions: Uber makes it very difficult for its drivers to ever meet and talk with one another.

    However, your interviews with Uber drivers seem to show that most Uber drivers do not see themselves as workers — many see themselves as smarter than the average driver and think of Ubering as a side gig rather than a main career. This would seem to be an additional obstacle to organizing. How do you think these sorts of attitudes can be changed or overcome?
    Kafui Attoh

    The platform workplace, like many workplaces, is made up of strangers. But the platform workplace is unique in the extent to which it keeps workers strangers and creates barriers to them interacting with each other.

    The atomized and flexible nature of the work, including workers’ employment status as independent contractors, has limited expressions of worker solidarity. Uber’s claims that it employs independent contractors and the gamification of the app means that workers increasingly see themselves as not just trying to outsmart that app, but as pitted against one another in competition. The individualized and competitive nature of this work is difficult to overcome.

    The lack of physical space, like a shop floor or dispatch office, in which platform workers meet or congregate creates another material barrier to the possibility for notions of collective worker consciousness to emerge. There is no obvious place where you can turn a stranger — someone unknown and not one’s own — into someone for whom you do the hard work of caring, trusting, and maintaining relationships.
    “The platform workplace is unique in the extent to which it keeps workers strangers and creates barriers to them interacting with each other.”

    These relationships may not simply emerge from drivers being in the same place. There are also class and racial divisions among drivers. Some middle-class drivers we spoke to were embarrassed that they had to resort to Uber to make ends meet and feared the day someone they knew would get in their car. Others pointed out that they were aware of Uber’s exploitative nature, but they had figured out how to make it profitable for them by outsmarting the app and other drivers.

    Declan Cullen

    Despite these challenges, workers have succeeded in organizing. One example of this we show was at Washington, DC’s airport, where the ride-hailing parking lot put drivers in contact with each other and saw them able to strategize and organize, resulting in a moderately successful strike. Uber managed to successfully defeat this movement, but these processes of resistance are in their infancy and will hopefully grow as the nature of platform exploitation becomes more obvious.

    When workers see each other, talk with each other, and start to care about each other, the seeds of meaningful solidarity are sown. Without that collectivity, which requires physical proximity and place to be together, it feels hard to imagine that the attitudes common to workers in the gig economy will be overcome.

    Sara Wexler

    One of the central claims of your book is that Uber has been so successful because citizens have lowered their expectations of the government. As a result, citizens (and politicians) have looked to corporations instead of the government for solutions to structural problems.

    You argue that to combat this, confidence in the public realm needs to be restored. How might this be achieved?

    Katie J. Wells

    Few of the people we interviewed for Disrupting D.C. saw Uber as a perfect solution for the problems that so often define cities like DC. Yet one of our major findings was that even fewer saw such solutions coming from either city government or through the work of “politics proper.”

    In short, Uber’s success emerged in the context of the very low expectations we have that our political system can offer the kinds of solutions we need. The question of how to restore confidence in the possibility of politics is a difficult but crucial one.

    We don’t offer any prescriptive answers to this question in the book. Instead we point to all the different groups that are already building a new common sense not defined by Uber’s narrow worldview. We can pursue this achievement by collectively resisting Uber’s politics and by pursuing alternatives — like that of the Green New Deal, for instance.

    Contributors

    Katie J. Wells is a postdoctoral fellow at Georgetown University.

    Kafui Attoh is associate professor of urban studies at the School of Labor and Urban Studies at the City University of New York.

    Declan Cullen is assistant professor of geography at George Washington University.

    Sara Wexler is a member of UAW Local 2710 and a PhD student at Columbia University.

    #USA #villes #science #technologie #neoliberalisme #Uber #Silicon_Valley #urbanisme #gig_economy

  • 700 million plastic bottles: we worked out how much microplastic is in Queensland’s Moreton Bay

    When it rains heavily, plastic waste is washed off our streets into rivers, flowing out to the ocean. Most plastic is trapped in estuaries and coastal ecosystems, with a small fraction ending up offshore in the high seas.

    In the coastal ocean, waves and tides break down plastic waste into smaller and smaller bits. These micro and nanoplastics linger in the environment indefinitely, impacting the health of marine creatures from microorganisms all the way up to seabirds and whales, which mistake them for food.

    When we look at the scale of the problem of microplastics (smaller than 5mm) and nanoplastics (defined as 1 micrometer or less), we find something alarming. Our new research shows the shallow embayment of Moreton Bay, off Brisbane in Southeast Queensland now has roughly 7,000 tonnes of accumulated microplastics, the same as 700 million half-litre plastic bottles.

    This bay accumulates plastics fast, as the Brisbane River funnels the city’s waste into it, along with several other urban rivers. The research hasn’t yet been done, but we would expect similar rates of microplastics in Melbourne’s Port Phillip Bay and Sydney Harbour.

    Our research shows how much plastic waste from a big city makes it into its oceans.

    Plastic buildup in Moreton Bay

    What volume of microplastics does a large city accumulate offshore? It’s hard to measure this for cities built on open coastlines. That’s because sediments and microplastics are rapidly washed away from the original source by waves and currents.

    But Moreton Bay is different. The large sand islands, Moreton (Mugulpin) and North Stradbroke (Minjerribah) Islands largely protect the bay from the open ocean. This is why the bay is better described as an enclosed embayment. These restricted bays act as a trap for sediments and pollutants, as waves and currents have limited ability to wash them out. These bays make it possible to accurately measure a city’s microplastic build-up.

    The bay supports a range of marine habitats from mangroves, seagrass and coral reefs, as well as an internationally recognised wetland for migrating seabirds. Dugong and turtles have long grazed the seagrass in Moreton Bay’s shallow protected waters, while dolphins and whales are also present. But microplastic buildup may threaten their existence.

    Most types of plastic are denser than water, which means most microplastics in coastal seas will eventually sink to the seafloor and accumulate in sediment. Mangroves and seagrass ecosystems are particularly good at trapping sediment, which means they trap more microplastics.

    We wanted to determine whether Moreton Bay’s varying ecosystems had accumulated different amounts of plastics in the sediment.

    We measured the plastic stored in 50 samples of surface sediment (the top 10cm) from a range of different ecosystems across Moreton Bay, including mangroves, seagrass meadows and mud from the main tidal channels.

    The result? Microplastics were present in all our samples, but their concentrations varied hugely. We found no clear pattern in how plastics had built up. This suggests plastics were entering the bay from many sources.

    We tested for seven common plastics: polycarbonate (PC), polyethylene (PE), polyethylene terephthalate (PET), poly (methyl methacrylate) (PMMA), polypropylene (PP), polystyrene (PS), and polyvinyl chloride (PVC).

    Of these, the most abundant microplastic was polyethylene (PE). This plastic is widely used for single-use plastic items such as chip packets, plastic bags and plastic bottles. It’s the most commonly produced and used plastic in Australia and globally.

    In total, we estimate the bay now holds about 7,000 tonnes of microplastic in its surface sediments.

    In our follow-up paper we explored how rapidly these plastics had built up over time. We took two sediment cores from the central part of the bay, where sediment is accumulating. Cores like this act as an archive of sediment and environmental changes over time.

    The trend was clear. Before the 1970s, there were no microplastics in Moreton Bay. They began appearing over the next three decades. But from the early 2000s onwards, the rate rose exponentially. This is in line with the soaring rate of plastic production and use globally. Our analysis shows a direct link between microplastic concentration and population growth in Southeast Queensland.

    The challenge of measuring microplastics

    To date, we have had limited knowledge of how much plastic is piling up on shallow ocean floors. This is because measuring microplastics is challenging. Traditionally, we’ve used observation by microscope and a technique called absorption spectroscopy, in which we shine infrared light on samples to determine what it’s made up of. But these methods are time-consuming and can only spot plastic particles larger than 20 micrometres, meaning nanoplastics weren’t being measured.

    Our research team has been working to get better estimates of microplastic and nanoplastic using a different technique: pyrolysis-gas chromatography mass spectrometry. Here, a sample is dissolved in a solvent and then heated until it vaporises. Once in vapour form, we can determine the concentration of plastic and what types of plastics are present.

    This method can be used to estimate how much plastic pollution is present in everything from water to seafood to biosolids and wastewater.
    What’s next?

    It’s very likely microplastics are building up rapidly in other restricted bays and harbours near large cities, both in Australia and globally.

    While we might think microplastics are safe once buried in sediment, they can be consumed by organisms that live in the sediments. Currents, tides and storms can also wash them out again, where marine creatures can eat them.

    This is not a problem that will solve itself. We’ll need clear management strategies and policies to cut plastic consumption and improve waste disposal. Doing nothing means microplastics will keep building up, and up, and up.

    https://theconversation.com/700-million-plastic-bottles-we-worked-out-how-much-microplastic-is-

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    • Plastic Deposition in Sediments of Moreton Bay, Australia: A Historical Perspective and Potential Future Projections

      Since their discovery in the mid-20th century, the production and use of plastics has surged globally, resulting in large amounts of plastic waste. Some of this has landed in landfills, but a significant proportion has ended up in the ocean, contaminating marine ecosystems. However, the extent of marine plastic contamination is poorly understood. In this study, two sediment cores collected from the Central Bay of Moreton Bay, Australia, were analyzed for seven plastic polymers. The total concentration for ∑7 plastics was 8620 μg/g dw at the top of the core and decreased with core depth and sediment age, with no evidence of plastic at core depths aged earlier than 1975. Polyethylene was present at the highest concentrations (5680 μg/g dw) in the surface layer followed by polyvinyl chloride, polypropylene, and polyethylene terephthalate. Compared to factors influencing plastic abundance, the year, plastic production, and population were among the best predictors for plastic concentration in the core sediments. Projections on current findings suggest plastic concentrations in the Central Bay sediments could reach 2–4% of the sediment by 2050. An improved understanding of the types and quantities of plastic trapped in Moreton Bay will inform management to reduce plastic use and disposal to minimize future concentrations in the bay.

      https://pubs.acs.org/doi/abs/10.1021/acsestwater.4c00536