• #timewarp Nigel #Thrift, géographe, professeur à #Warwick, était invité l’année dernière de la FING. Il a parlé des #villessensibles en le liant au #réalismespéculatif.

    Aujourd’hui, les villes et les régions métropolitaines représentent 2 % de la surface de la planète et 53 % de la population. En 2050, 75 % de la population mondiale vivra en ville. Les villes participent de 20 % de la production mondiale et de 75 % de la production de CO². Cet assemblage de gens, d’objets, de flux de transports produit un nouvel environnement urbain qui se distingue des précédents par un changement d’ordre qualitatif et quantitatif. “Les mégalopoles mondiales sont devenues un énorme conglomérat d’objets que nous avons du mal à nous représenter, tant et si bien que dans ces villes, l’être humain ne semble plus le seul acteur réel et le monde des objets commence à y occuper une place centrale. A mesure que les villes se sont agrégées les unes aux autres, des effets ont émergé qui ne sont pas seulement la somme des parties.”

    Les villes sensibles sont nées dans les années 20, dans l’esprit d’auteurs de Science Fiction comme Wells et Lovecraft, estime Nigel Thrift, qui les premiers ont montré ce que pouvait être une ville douée de sentiments. Et prolongé par une autre vague d’auteurs de SF des années 70, qui ont interrogé les architectures urbaines parallèles. Ces villes sensibles sont caractérisées par 5 tendances communes à tous les écrivains qui se sont intéressés au sujet, estime le géographe :

    La prévalence des données. Les informations sont en croissance exponentielle. Pourtant, ce n’est pas leur richesse, mais l’intensité analytique qu’elles produisent qui est capitale, même si jusqu’à présent ce sont plutôt les gens du marketing qui les ont le plus exploité.
    L’autoréférence. Les règles d’associations entre les données produisent d’autres données et calculs hybrides animés eux-mêmes de leur propre vie.
    L’interaction machine machine. Les processus d’activités se passent désormais des humains. Brian Arthur a parlé de deuxième économie, qui constitue “la couche de neurones de l’économie physique”. “Certes, l’économie numérique ne va pas faire mon lit ou me servir mon jus d’orange, mais c’est elle qui exécute les opérations bancaires, les calculs de conception, guide désormais les opérations de chirurgie…”
    La profusion des capteurs. Non seulement il y a de plus en plus de capteurs, mais ceux-ci évoluent également. Le signal ou le mouvement ne sont plus qu’un des multiples domaines sensoriels par lesquels les objets captent notre environnement.
    “La croissance d’un environnement qui propose de créer des retours d’information créant sans arrêt des contenus permet de créer pour chaque objet des cartes qui évoluent sans cesse”. Les quatre éléments précédents créent de véritables systèmes opérationnels urbains qui permettent d’envisager demain de produire des villes intégrées d’information, des modèles urbains exportables partout, à l’image des projets de villes intelligentes…

    http://www.internetactu.net/2012/10/11/les-villes-sensibles-seront-elles-animees-de-sentiments