• #États-Unis : tueries de masse par jour et par État et nombre de morts — une infographie plutôt impressionnante dans Libé ce matin.

    Le nombre de décès par armes à feu aux Etats-Unis bat lui aussi des records : 48 830 en 2021, en hausse de 8 % par rapport à 2020, une année jugée « historique » par les autorités sanitaires. Environ 54 % de ces décès sont des suicides.

    Les tueries de masse, elles aussi, font de plus en plus de victimes - près de 700 morts et 1 300 blessés l’an passé, contre 275 et 433 en 2014. Et inexorablement, leur fréquence s’accélère. Sur les 25 #massacres les plus meurtriers perpétrés aux Etats-Unis, et dont les noms restent gravés dans la mémoire collective (Parkland, Orlando, Sandy Hook, El Paso, Virginia Tech, Uvalde, Buffalo…), vingt ont été perpétrées depuis l’an 2000 et douze au cours des cinq dernières années.

    #fusillade #armes #meurtre #fussillade_de_masse #violence_armée #turie_de_masse #fusillades

  • A Dijon, des habitants en colère face à l’inaction des forces de l’ordre
    https://www.mediapart.fr/journal/france/190620/dijon-des-habitants-en-colere-face-l-inaction-des-forces-de-l-ordre

    Dans le quartier des Grésilles à Dijon comme au Mail à Chenôve, l’incompréhension domine depuis les violents heurts qui ont opposé membres de la communauté tchétchène et jeunes des quartiers. Certains habitants disent s’être « sentis seuls, comme si on ne valait rien ».

    • « C’était impressionnant, on aurait dit une guérilla », lâche Mourad* en prenant une gorgée de café. Mardi soir, soit quatre jours après les faits, il n’en revient toujours pas. À 39 ans, celui qui pensait avoir à peu près tout vu en étant issu d’un quartier populaire avoue n’avoir jamais vu ça. « Je ne suis pas originaire des Grésilles mais j’y vis depuis cinq ans. On s’est installés là, mon épouse et moi, pour les loyers modérés proposés dans le neuf. »

      Depuis des années, les Grésilles, quartier prioritaire de la politique de la ville, fait l’objet d’une rénovation urbaine importante. L’immeuble de Mourad fait partie de ceux qui ont donné un nouveau visage au quartier. Il donne face au parking qui a été le théâtre de violences, le week-end dernier, entre membres de la communauté tchétchène et habitants.

      Jeudi matin, six Tchétchènes ont été interpellés à Dijon et ailleurs en France dans le cadre de l’enquête préliminaire ouverte au parquet de Dijon et confiée à la sûreté départementale et à la police judiciaire de Dijon.

      Tout a commencé vendredi soir, au Black Pearl, place de la République à Dijon. Dans ce bar à chicha situé au centre-ville, Sherine* et Samia*, 18 et 17 ans, sont attablées avec six amis lorsqu’elles sont confrontées à « l’horreur ».

      « Il était 23 h 20 », note Samia en prenant comme repère un SMS qu’elle venait d’envoyer. Ses doigts jouent nerveusement avec la lanière de son sac à mesure que les images lui reviennent. « Une cinquantaine de Tchétchènes ont déboulé en hurlant et se sont mis à frapper les garçons. Ils ont cassé les miroirs et bouteilles en verre pour s’en servir d’armes. »

      Au départ, la jeune femme pense à un attentat. « Je les entendais crier Allahou akbar, j’ai cru qu’on allait tous mourir. Ça a dû durer cinq minutes mais j’avais l’impression qu’une heure s’était écoulée. » Avant d’arriver à se cacher dans la cuisine, son amie Sherine entrevoit des battes de baseball et des barres de fer.

      Lorsqu’elle en ressort, elle découvre une scène d’horreur. « Il y avait du sang partout… L’un de mes amis avait un bout de miroir enfoncé dans le crâne. J’ai tout de suite cherché Samia, pour qui j’étais très inquiète. » Celle-ci a reçu quelques coups de meuble mais va bien. Toutes deux appellent les secours et la police tout en aidant les blessés.

      En quittant le bar, Sherine et Samia aperçoivent les Tchétchènes, en voiture, ainsi que la police. « Ils nous ont suivies et nous ont prises en photo. Quand on demandait à la police d’intervenir, ils répondaient : “Qu’est-ce que vous voulez qu’on fasse, ils sont trop nombreux !” », se souvient Sherine. Elle retrouve son sac à main par terre, dans la rue, vidé de tous ses effets personnels. « Ils me l’avaient pris dans le bar. Je n’avais même plus mes clés pour rentrer chez moi. » Elles seront hébergées par un ami pour la nuit.

      Mercredi matin aux Grésilles, c’est encore la sidération. Ali*, la soixantaine, fait quelques achats et s’arrête pour discuter avec l’épicier et deux jeunes. « Tout ça, c’est voulu, ce n’est pas possible qu’on laisse des gens terroriser tout un quartier pendant trois jours sans réagir ! », lance le père de famille, qui vit ici depuis plus de vingt ans.

      « La police était présente dès vendredi et il y a des caméras partout, ajoute un autre en les pointant du regard. Ils n’ont arrêté personne, ils ont laissé faire. » Ce soir-là, après le bar à chicha, la place de la République aurait été barricadée par les forces de l’ordre pour protéger le centre-ville. Mais plusieurs témoins affirment que le boulevard Georges-Clemenceau – menant aux Grésilles – serait resté accessible.

      À minuit, entre 150 et 200 membres de la communauté tchétchène ont pris d’assaut le quartier dans ce qui ressemblait à une expédition punitive pour venger l’un des leurs. « Ils n’ont rien cassé ou brûlé, note Mourad, réveillé par le bruit et les cris. Ils voulaient retrouver le commanditaire de l’agression d’un jeune Tchétchène un jour plus tôt. »

      Depuis la fenêtre de son salon, où il préfère ne pas allumer la lumière, le père de famille aperçoit 150 personnes dont les voitures envahissent le parking. « Ils avaient des battes de baseball, des barres de fer et des armes à feu. Un homme a été passé à tabac en bas de chez nous, ça aurait pu être moi », confie-t-il, ajoutant que son métier lui impose parfois des astreintes le faisant rentrer tard le soir.

      Yacine*, un autre habitant de l’immeuble dont l’appartement est en rez-de-jardin, est réveillé en panique par sa femme qui entend le vacarme dehors. Le trentenaire évoque une « scène de film ». « Je devenais fou, je ne savais plus quoi faire pour protéger ma femme et mes enfants. J’ai fini par les emmener chez un voisin au troisième étage. » Depuis trois jours, il a lâché son travail de nuit pour éviter de se mettre en danger.

      Près de l’Agence régionale de santé (ARS), Fatima* et Lina* discutent, debout, des récents événements. « On a vécu 72 heures de chaos sans que la police n’intervienne », s’indigne la première. « On a été insécurisés dans notre propre quartier alors que la vie est paisible d’ordinaire ici. Je peux me promener à 2 heures du matin sans problème ! »

      À 40 et 25 ans, elles ont toujours vécu ici et ne supportent pas de voir l’image de leur quartier salie. « On a été pointés du doigt avec des soi-disant bandes rivales et trafics de drogue, alors qu’il s’agissait d’une bagarre. On ne cautionne pas ces conflits, mais on n’a rien à voir là-dedans », regrette Lina. Et sa voisine d’ajouter : « Pour sauver l’honneur d’une personne, ils ont bafoué celui de tout un quartier. »

      Si Fatima reconnaît l’existence d’une petite délinquance, « comme partout », elle aime à rappeler qu’il s’agit d’une minorité. « 90 % des habitants sont honnêtes. On est allés sur les bancs de l’école française, on travaille et on est des citoyens comme les autres. » Pour elles, c’est certain, cela se serait passé autrement dans un quartier « plus cossu ».

      « On s’est sentis seuls, délaissés, comme si on ne méritait pas la protection des forces de l’ordre et qu’on ne valait rien. C’est une forme de racisme », dénonce Lina, qui jure qu’elle ne verra plus la police de la même façon. Toutes deux vivent dans la crainte que cela recommence. Fatima, qui travaille le soir pour arrondir ses fins de mois, se fait raccompagner depuis deux jours. « Je suis sous phytothérapie pour me calmer. On a tellement eu peur qu’on n’a pas dormi de la nuit. »

      À 17 heures, Rachid H. et Nabil s’attablent au café place Galilée, au centre des Grésilles. Le duo connaît bien le quartier : le premier y est né et y a grandi, le second est originaire du Mail à Chenôve (dans la banlieue sud-ouest de Dijon) mais a été entraîneur de football durant des années ici. Entre « passivité » et « complicité » des forces de l’ordre, le duo interroge la responsabilité du préfet.

      « Pour moi, c’est volontaire. Il y a quatre portes d’entrée à Dijon, ils auraient pu les empêcher d’arriver jusqu’à nous », commente Rachid H., qui attend que le préfet reconnaisse ce qu’il perçoit comme un « gros manquement » à ses obligations.

      Sur de nombreuses vidéos, des fourgons de police et de CRS apparaissent le long de l’avenue Champollion et du boulevard des Martyrs de la Résistance, deux artères qui prennent en étau le quartier des Grésilles. Dans une vidéo que Mediapart s’est procurée, tournée dimanche, pas moins de six fourgons de CRS sont stationnés place Galilée.

      « Je me suis demandé qui étaient ces milices et j’ai d’abord cru que l’extrême droite venait pour nous lyncher. On aurait dit une purge. Au final, le plus effrayant n’est pas l’action des Tchétchènes mais bien l’inaction des forces de l’ordre », poursuit-il.

      Quatre gardes à vue prolongées vendredi

      Très vite, ils évoquent l’impressionnante vidéo où l’on voit une voiture foncer sur l’ancienne place du marché, samedi après-midi. Si certains tendent à dire que cet habitant cherchait à faucher les Tchétchènes regroupés sur le parking, d’autres affirment qu’il aurait en fait été pris de panique et aurait cherché à s’enfuir par l’avenue des Grésilles.

      « On connaît bien le conducteur, c’est un gars tranquille. Il avait bossé toute la journée et avait un peu bu. Il s’est retrouvé au milieu de cette guérilla et il a essayé de sauver sa peau », explique Rachid H., présent sur les lieux ce jour-là. « On voit bien qu’il ne fonce pas sur la droite pour viser les Tchétchènes », complète Nabil.

      À Dijon, depuis deux jours, une rumeur circule selon laquelle des « représentants » de la communauté tchétchène et du quartier des Grésilles se seraient réconciliés à la mosquée – et a été confirmée par Marianne. « On ne comprend pas bien qui sont ces représentants, soupire Rachid. Il paraît que des moutons ont été offerts en guise d’excuses. On n’est pas au Moyen Âge ! Il faut du droit, on ne règle rien ainsi. »

      En fin d’après-midi mercredi, un défilé de camions de CRS et de voitures de police défile aux Grésilles. « Les CRS ont l’air de surveiller… Mais qui ? Ça sert à quoi maintenant qu’ils sont partis ? Ils n’ont rien fait quand on en a eu besoin », souligne une commerçante de la place Galilée au moment de rentrer chez elle en voiture.

      Alors que la nuit tombe, un groupe de femmes est installé sous le porche du marché. Elles sont une dizaine, âgées de 43 à 76 ans, et ont pour habitude de passer un moment ensemble ici chaque jour. Toutes se disent « traumatisées » de ce qu’il s’est passé. « On a été plusieurs à appeler la police, soit ils nous ont répondu qu’ils étaient au courant, soit ils nous ont raccroché au nez. » Yamina, la plus âgée, s’est terrée chez elle durant trois jours. « Je suis handicapée, imaginez ce qu’ils auraient pu me faire si j’étais tombée sur eux. »

      Certaines d’entre elles ont choisi de se confiner tandis que les autres sont allées se réfugier chez des proches en dehors des Grésilles. « On est en France ici, il y a des lois ! S’il y a eu une agression, ils peuvent porter plainte ! On n’a rien à voir là-dedans », grogne Soumya avant d’appeler ses enfants pour rentrer à la maison.

      Le lendemain matin dans le quartier du Mail à Chenôve, une commune voisine de Dijon, Rachid A. est assis dans le salon marocain de son appartement. Le trentenaire se tord de douleur, se penchant tantôt à droite, tantôt à gauche pour chercher la bonne position. « J’ai surtout été touché au dos », relève-t-il, le regard plongé dans le vide.

      Sur la table repose une copie du procès-verbal de la plainte qu’il a déposée samedi après son passage à l’hôpital. Sans aucune raison sauf peut-être son origine, Rachid A. a été tabassé par les Tchétchènes vendredi soir, alors qu’il était avec cinq amis aux Grésilles.

      « On était sur le parking quand on a vu dix voitures arriver. » Ils n’ont pas le temps de réagir. Rachid A. revoit encore la barre de fer au-dessus de lui. « Ils nous ont attaqués sans chercher à savoir qui on était. Ils étaient à 6 ou 10 contre chacun de nous… C’est leur chef, qu’ils appelaient el-Hadj, qui leur a crié “stop” au bout de dix minutes. »

      Mais alors qu’il croit son calvaire terminé, un autre l’interpelle. « J’ai crié que je n’étais pas d’ici mais de Chenôve. Il m’a demandé de quelle origine j’étais et quand j’ai dit marocain, il m’a mis un coup de poing et m’a insulté. Leur chef m’a escorté plus loin puis m’a dit : “Vas-y, casse-toi. Et ne frappez plus le petit !” Je ne savais même pas de quoi il parlait. »

      Rachid A. ne voit pas ses amis. Il s’enfuit et téléphone à un proche qui habite tout près. C’est lui qui l’emmène à l’hôpital, où les victimes du bar à chicha sont aussi présentes. Huit jours d’incapacité de travail, les os de la gencive cassés, le dos brisé… « J’ai eu de la chance par rapport aux autres. Un habitant des Grésilles a pris une balle, mes amis ont reçu des coups de barre de fer dans le crâne. »

      Son épouse et leur fils aîné sont en état de choc, ils n’en dorment plus la nuit. Sa femme Hanane, qui a repris le travail lundi, a fait une crise de panique. Son responsable l’a raccompagnée chez elle et l’a mise en arrêt une semaine.

      Dans le salon, BFM TV tourne en boucle. Le couple ne comprend pas pourquoi il aura fallu attendre six jours pour que les autorités procèdent à des interpellations. « Après ce qu’on a vécu, les Tchétchènes ont continué d’attaquer des innocents durant trois jours. Ils sont d’ailleurs venus à Chenôve dimanche soir », rappelle Hanane.

      Derrière chez eux, rue des Tamaris, mais aussi du côté du collège Édouard-Herriot. Rachid, Hotman et Bilal ne parlent que de ça depuis. Tous les trois habitent Chenôve. « On nous a prévenus qu’ils arrivaient. Une cinquantaine de voitures, dont les plaques d’immatriculation étaient cachées », détaille Bilal. Et Rachid A. B. de compléter : « Ils étaient accompagnés de six camions de CRS. Quand on a essayé de s’échapper, un flic m’a dit “Rentrez chez vous, ils arrivent ! Je vais leur donner ton adresse !” »

      Là aussi, plusieurs personnes auraient été blessées et les Tchétchènes auraient investi les cages de certains immeubles, dont un où des funérailles avaient lieu. « J’ai rencontré le maire ce matin et il dénonce ce que la population a vécu », confie Hotman.

      « C’est pour ça qu’on s’est rebellés lundi. Ils ont attaqué les Grésilles et le Mail alors que l’agression du jeune concernait quelqu’un de Quétigny. La police n’a pas réagi, on a dû se défendre comme on pouvait », justifie Bilal, du haut de ses 21 ans. Selon lui, une centaine de jeunes, mais aussi des pères de famille armés de bâtons, seraient allés prêter main forte aux habitants des Grésilles cet après-midi-là.

      Ils décident de brûler des poubelles pour bloquer les routes menant au quartier. Des voitures sont aussi brûlées, notamment au Mail, endommageant la façade d’un immeuble. Cagoules et armes en tout genre, ils veulent en découdre avec ceux qui ont semé la terreur durant trois jours, mais qui ne viendront pas au rendez-vous. « Il y avait les snipers du Raid sur les toits de la place Galilée », racontent plusieurs témoins.

      De nombreuses interrogations persistent dans cette affaire. Comment des groupes de 100 à 150 personnes ont-ils pu entrer à Dijon et s’y déplacer sans encombre durant trois jours, d’un quartier à l’autre ? Et où ont-ils passé la nuit ? Des photos prises par des habitants de Chenôve montreraient, sans certitude, un camp de Tchétchènes installé au parc de la Combe à la Serpent, près de Chenôve.

      Le secrétaire d’État Laurent Nuñez s’est rendu à Dijon mardi mais n’est pas allé aux Grésilles où il devait rencontrer les habitants. Le ministre de l’intérieur Christophe Castaner a appelé à une « réponse ferme ».

      Dans un communiqué, le procureur de la République de Dijon a indiqué que « cinq gardes à vue avaient débuté » jeudi matin. « Elles sont destinées à vérifier les premiers éléments de l’enquête », ouverte pour « tentative de meurtre en bande organisée, association de malfaiteurs et participation à un groupement armé », poursuit Eric Mathais.

      Dès 14 heures jeudi, une vingtaine de Tchétchènes se sont rassemblés devant le commissariat de Dijon pour marquer leur soutien aux membres de leur communauté interpellés le jour même. « Nos maris ont été interpellés dans la violence ce matin alors qu’on a des enfants en bas âge, indiquent deux femmes. Ils n’ont rien fait, ils ont juste tenté d’apaiser les choses. » Sherine et Samia, les victimes du bar à chicha, étaient également présentes pour porter plainte.

      Vendredi matin, le parquet a précisé que deux des interpellés avaient été mis hors de cause tandis que les gardes à vue de quatre personnes avaient été prolongées. Une vaste opération de perquisitions mobilisant 140 CRS a été menée aux Grésilles et au Mail.

      Une partie des habitants de ces quartiers envisagent d’organiser un rassemblement pacifique au centre-ville de Dijon, samedi, pour dénoncer les violences subies.

    • Oui, ici aussi notre société d’abandon est en cause. Mais le retrait des forces de l’ordre résulte « également » (à préciser...) du jeu des forces en présence. La police comme bras armé est supposée agir en fonction d’un évaluation de l’ampleur des troubles à l’ordre public et de toute « externalité négative » qu’occasionnerait tel ou tel choix tactique.
      Si des keufs se font buter, où même si leur présence ne suffit pas à pacifier ? c’est exploitable ( c’est notre projet ! ), mais c’est aussi une défaite symbolique qui peut en appeler d’autres, on fait quoi ?

      Si les flics qui arrivent les premiers en bas de chez Charliebeauflibéréhebdo attaqué reculent, c’est pas en vertu d’un blanc seing au djihadisme ou d’un désintérêt pour la survie de ce type de contributeurs au travail de police (le journaliste français, agent de subjectivation). C’est l’effet de rafales de kalach’. Faut essayer de se replier, attendre effectifs et matos adapté. stuff and staff , ici aussi. Point.

      À Dijon - des propos policiers l’ont montré - on a eu confirmation qu’un gang (État) doit composer avec d’autres forces, savoir lâcher prise, attendre le moment propice, le préparer (les instructions judiciaires sont une arme à longue portée, elles travaillent sur la durée).
      On sait aussi - et des garçons des Grésilles l’ont dit dans leurs termes - que lors de toute ce qui s’apparente à une « guerre des gangs » c’est une bonne mesure d’économie de l’action policière (et pour des tes judiciaires !) de ne pas agir, d’exploiter cette montée au meurtre (regardons Marseille, par exemple) et de n’agir qu’après- coup.

      Le monopole de la violence légitime, c’est une théorie qui éclaire sur les querelles et les affrontements de légitimité mais ça obscurcit (spécialement si on y adhère... comme le républicain bon teint Maisditàpart qui en réclame l’application) ce qu’il en est du réel de l’usage de la violence.

      #État #police #loi #violence_armée

  • Les acquisitions de terre à grande échelle : perspective historique

    Les acquisitions de terre à grande échelle sont un phénomène récurrent dans l’#histoire depuis la haute Antiquité. Cet article analyse quatre expériences historiques de ce genre : les latifundia de la #Rome_antique, les enclosures britanniques, les #latifundia des colonies espagnoles et portugaises d’Amérique, et la #collectivisation_soviétique. Puis il les compare avec la vague actuelle d’acquisitions afin de mieux comprendre celle-ci et d’éclairer certains débats importants de politique publique et de recherche qu’elle relance. Ces expériences, historiques et actuelle, partagent un ensemble de caractères économiques et sociaux : petit nombre de bénéficiaires et grand nombre de dépossédés, exploitation de la terre et du travail des dépossédés, exclusion d’une partie d’entre eux dans certains cas, #résistance, #violence_armée, législation favorable aux acquisitions, rôle décisif des gouvernements, discours légitimant. La vague actuelle d’acquisitions a cependant des spécificités : échelle mondiale, contexte de libéralisation des politiques publiques, rôle facilitateur des gouvernements et des organisations internationales, risque d’exclusion massive. Tous ces caractères vont à l’encontre des principaux objectifs économiques et sociaux pour un développement durable : réduire la pauvreté, créer des emplois et des moyens d’existence pour le plus grand nombre, promouvoir la croissance, assurer la sécurité alimentaire pour tous et diminuer les inégalités de revenus.

    http://poldev.revues.org/2018
    #terres #accaparement_des_terres #colonialisation
    ça doit intéresser @odilon cela...