• 1969, « Que je t’aime » devient le succès de l’année - Archives vidéo et radio Ina.fr
    https://www.ina.fr/contenus-editoriaux/articles-editoriaux/1969-que-je-t-aime-devient-le-succes-de-l-annee

    Que je t’aime, le titre culte de Johnny Hallyday souffle ses cinquante bougies. Cette chanson est l’un des plus grands succès du chanteur et elle est toujours plébiscitée par le public.

    « Quand on a fait l’amour. Comme d’autres font la guerre. Quand c’est moi le soldat. Qui meurt et qui la perd ». La chanson Que je t’aime, l’autre héritage de Johnny...

    Nous sommes le 22 juin 1974 sur le plateau de l’émission de variétés Top à. Johnny Hallyday interprète ce jour-là l’un de ses plus grands tubes intitulé Que je t’aime. Il est accompagné par son orchestre dirigé par Tommy Brown.

    Que je t’aime est sorti en 1969, c’est une chanson d’amour écrite par le compositeur Jean Renard et le parolier Gilles Thibaut qui, fou amoureux, l’avait écrit en une nuit pour exprimer ses sentiments. Il envoie ce texte avec d’autres à Johnny Hallyday qui recherche justement un titre fort pour sa rentrée au Palais des sports. Touché par ces paroles à la fois tendres et sauvages, le chanteur la transmet à son compositeur Jean Renard. Il lui aurait dit « Tu verras, c’est un truc qui parle d’amour ».

    Jean Renard, à l’inverse de l’auteur des paroles, traverse une crise sentimentale compliquée et compose une musique plutôt nostalgique qu’il réservait d’ailleurs à un autre titre fourni par Johnny, Ceux que l’amour a blessé, également proposé par Thibaut en même temps que Que je t’aime.

    Le contraste paroles enflammées sur musique dépressive ne séduit pas l’idole des jeunes. Il juge la tonalité trop haute pour lui. Jean Renard apporte quelques modifications à sa composition. De son côté, sur les conseils de Johnny, Thibaut modifie l’agencement des paroles. A l’origine « que je t’aime » était placé au début de chaque couplet. Modification faite, le titre fonctionne parfaitement.

    Que je t’aime est créé à la scène lors du spectacle de Johnny Hallyday au Palais des sports du 26 avril au 4 mai 1969. A chaque fois, il provoquera l’hystérie parmi les spectatrices. Même sur les plateaux télé, si on en juge par le niveau sonore des cris dans l’émission Cadet Rousselle en 1973.

    L’année de sa sortie, le titre sera n° 1 des ventes durant 16 semaines, le 45t s’écoule à plus de 700 000 exemplaires en France, devenant la meilleure vente de singles de l’année 1969. La version italienne sera également n° 1 en Italie.

    #Musique #Johnny_Hallyday

  • Comment sont tués les cyclistes à Paris - Libération
    https://www.liberation.fr/france/2019/04/24/comment-sont-tues-les-cyclistes-a-paris_1722899

    Les accidents mortels dans la capitale sont très genrés : toutes les femmes cyclistes tuées l’ont été par des poids lourds.

    Comment sont tués les cyclistes à Paris


    Comment sont tués les cyclistes à Paris ? Pour le savoir, nous avons étudié la base de données des accidents corporels de la circulation qui court de 2005 à 2017. Sur cette période, 42 cyclistes ont été tués à Paris (soit moins de 2% du total de cyclistes morts sur les routes en France).
    Les femmes cyclistes principalement tuées par des poids lourds tournant à droite

    Dans la capitale, 24 cyclistes sont morts après une collision avec un poids lourd, parmi lesquels 16 femmes. Presque toutes les femmes cyclistes tuées à Paris l’ont été par un poids lourd. Les femmes cyclistes à Paris sont donc deux fois plus nombreuses à avoir été tuées par des poids lourds que les hommes (16 contre 8). Dans la quasi-totalité des cas, elles sont victimes d’un poids lourd tournant à droite à un carrefour. En revanche, contrairement aux hommes, aucune femme n’a été victime de véhicule particulier sur cette période.

    Infographie : les cyclistes tués à Paris selon le type de véhicule impliqué

    Un phénomène similaire se produit en banlieue proche (Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis, Val-de-Marne), où les femmes sont plus nombreuses que les hommes à être victimes de poids lourds. Et lorsqu’on prend en compte les blessés graves, les femmes sont encore près de deux fois plus nombreuses à être victimes de poids lourds (60 contre 34). Il s’agit d’une particularité de la capitale et des départements proches étant donné que dans la France entière, les femmes cyclistes sont plus de deux fois moins nombreuses à êtres tuées par les poids lourds que les hommes.
    La situation parisienne ressemble beaucoup à celle d’autres grandes villes, et notamment à celle du centre de Londres. Un rapport des transports en commun londoniens émettait l’hypothèse que les femmes sont surreprésentées dans les cyclistes tués par des poids lourds parce qu’elles sont moins susceptibles de griller les feux rouges que les hommes. En effet, les cyclistes hommes sont généralement plus enclins à prendre des libertés avec le code de la route lorsqu’il s’agit de se rendre visibles des autres engins motorisés, et à se mettre devant eux pour redémarrer. Et dans certains cas, le respect strict du code de la route force à rester dans un angle mort. Par ailleurs, indique le rapport, le cycliste est plus en sécurité dans le flux de circulation s’il se déplace à la même vitesse que les motorisés. A Londres, dans la plupart des cas, les accidents se produisent lorsque le poids lourd renverse le cycliste en tournant à gauche (et à droite à Paris).

    On peut espérer que les sas vélos, lorsqu’ils seront réellement respectés par les véhicules motorisés, permettront de réduire ce genre de drame. Au Parlement, des députés prévoient à ce sujet de discuter d’amendements à la loi mobilité pour réduire le danger des poids lourds pour les cyclistes et les piétons. L’un, qui aura probablement peu d’impact, a pour but d’imposer des autocollants sur les angles morts des poids lourds. L’autre, probablement plus efficace mais moins succeptible d’être adopté, proposerait l’interdiction de la circulation aux poids lourds sans dispositifs de détection.
    De plus en plus de cyclistes tués en France

    Si l’on prend l’évolution du nombre de tués sur la route en France depuis une dizaine d’années, on constate une baisse suivie d’un plateau à partir de 2014. En revanche pour la population cycliste, c’est une autre histoire : le nombre de tués est resté stable des années mais il augmente drastiquement depuis l’année 2017.

    Infographie : les tués sur la route en France

    Quand on représente l’évolution en base 100 depuis décembre 2007, cela permet de voir le décalage entre les cyclistes tués et l’ensemble des tués sur la route. Certes, en valeur absolue, ils ne représentent qu’entre 2,9% et 5,75% des tués selon les mois. Mais l’augmentation est de 34% depuis décembre 2007 alors que le nombre tous usagers confondus est en baisse de 31%.

    Infographie : évolution du nombre de cyclistes tués sur la route (base 100)

    L’on peut supposer que la pratique du vélo a augmenté récemment, comme en témoignent les chiffres de vente du secteur, ce qui expliquerait le décalage avec le reste des usagers. Selon la sécurité routière sur ces derniers mois, c’est surtout sur les routes hors agglomération que l’on compte les cyclistes tués. La remontée globale est aussi attribuée à un relâchement des comportements.

    Ces chiffres ne doivent pas vous décourager de faire du vélo, notamment pour vous rendre au travail, car plus les cyclistes sont nombreux sur la route, moins il y a d’accidents, selon le principe de la masse critique. Les premières victimes de la route à Paris sont d’ailleurs les piétons, suivis de près par les deux-roues motorisés, puis les automobilistes.

    • Cet article élude totalement la question de la #violence_au_volant, surtout pour un sujet qui traite de #genre. Il parle des comportements des personnes tuées, pas du tout des conducteurs, c’est donc toujours à charge contre les victimes. Peut-être qu’il y a un vide total de ce côté là, qu’il n’y a aucune étude sur la #violence_masculine favorisée par les publicités de bagnole et pousse les hommes à exacerber leur #masculinité au volant au mépris de la vie des autres, et surtout des femmes.
      Je ne vois pas comment une société favorisant le féminicide ne donnerait pas lieu à ce genre de répercussions sur la route.
      En tout cas, si on voit comme moi la bagnole ou le poids lourd comme un instrument de domination.
      D’autant que ces tanks civils permettent de tuer en toute impunité juridique, attention je ne dis pas que c’est volontaire, je souligne juste que la justice relaxe les criminels de la route.

    • La situation parisienne ressemble beaucoup à celle d’autres grandes villes, et notamment à celle du centre de Londres. Un rapport des transports en commun londoniens émettait l’hypothèse que les femmes sont surreprésentées dans les cyclistes tués par des poids lourds parce qu’elles sont moins susceptibles de griller les feux rouges que les hommes. En effet, les cyclistes hommes sont généralement plus enclins à prendre des libertés avec le code de la route lorsqu’il s’agit de se rendre visibles des autres engins motorisés, et à se mettre devant eux pour redémarrer. Et dans certains cas, le respect strict du code de la route force à rester dans un angle mort. Par ailleurs, indique le rapport, le cycliste est plus en sécurité dans le flux de circulation s’il se déplace à la même vitesse que les motorisés. A Londres, dans la plupart des cas, les accidents se produisent lorsque le poids lourd renverse le cycliste en tournant à gauche (et à droite à Paris)

    • ...ces gros signaux de présence d’autrui vont invisibiliser les autres usagèr·es.

      Tout à fait d’accord avec toi @aude_v
      Il faut se souvenir qu’au moment de l’instauration de cette mesure (l’allumage permanent des phares ) l’argument mis en avant par l’administration française était : « En Scandinavie où l’allumage des phares de jour est la règle, le taux d’accident est plus faible »
      Sauf qu’en Scandinavie cette mesure répond à une situation particulière : la moitié de l’année le soleil est très bas sur l’horizon entrainant un éblouissement (qu’on expérimente occasionnellement en France au moment du coucher du soleil) et c’est pour palier à ce manque de visibilité dû à l’éblouissement que l’allumage permanent des phares a été instauré dans les pays nordiques.
      Le taux d’accidents est en réalité totalement décorrélé, les conducteurs scandinaves étant déjà à l’époque beaucoup plus respectueux des autres usagés.
      L’administration française à juste trouvé dans l’exemple scandinave un biais de confirmation dont on mesure aujourd’hui les effets délétères.

    • Je note pour ma part que la grosse majorité des morts sont des hommes - la violence masculine est aussi une violence des hommes contre les autres hommes (et contre soit, donc, j’imagine, pour un certain nombre de ces morts...).

      J’étais en Allemagne ces jours-ci. C’est particulier la quiétude que l’on ressent dans les rues des villes. Les voitures s’arrêtent et te laissent passer, sans besoin de forcer le passage. Et même quand toi même tu conduis, les autres véhicules te laissent manœuvrer tranquillement. Sans parler des autoroutes, où les chauffards roulant à 170 te laissent tranquillement faire tes manœuvres de dépassement à ton rythme de français (130), sans cligno comminatoires (illégal là bas, figurez-vous) ni appels de phares. De retour en France, la différence était flagrante et désespérante.

    • @biggrizzly, les combats de zizi font beaucoup de victimes, la violence est une gloire débile de la masculinisation. Quand on sait que de +90% des prévenus sont des hommes, c’est très inquiétant sur l’état de l’éducation française où on continue de ne pas respecter les enfants et de les frapper.
      Il y a toujours une source d’enfance pourrie, et dans la violence une façon inconsciente de frôler la mort qui pue la douleur de ne pas être autre chose qu’un amas de frustration et de développement pas bien terminé.
      En corollaire il y avait une étude, mais je ne remets pas la main dessus, qui montrait que le nombre de victimes de la route ayant subies des violences enfants étaient plus nombreuses, un contre-coup des traumatismes subis.

      Et je m’éloigne un peu, mais quand même. La route est un espace public fortement inconscient avec 10 morts par jour en france. Il n’y a aucune étude ou campagne qui aborde la dimension culturelle ou qui se questionne sur ce qui génère cette violence. Moi j’aimerai bien comprendre pourquoi je trouve que c’est la même inconscience que pour l’espace du sexe, maintenant que l’on a commencé à lever le voile et reconnu que le sexe est politique, pour sortir de l’inconscient faudrait peut-être s’atteler à voir que la conduite aussi est politique.
      #victimes

    • Oui elles ont eu a une époque des frais d’assurances moins chers que les hommes mais les hommes dans un soucis d’égalité ont exigés que les frais soient identique et cela même si les hommes sont pour ceux qui conduisent des dangers publiques qui coute très chère à la collectivité et surtout aux femmes et aux enfants.

  • En Algérie, le « carré féministe » essaye de s’imposer dans la marche
    4 avril 2019 Par Sabrina Kassa
    https://www.mediapart.fr/journal/international/040419/en-algerie-le-carre-feministe-essaye-de-s-imposer-dans-la-marche

    Depuis trois semaines, des voix féministes cherchent à se faire entendre en Algérie, considérant que le changement « du système » passe aussi par une reconnaissance des droits des femmes. Malgré les réactions hostiles qu’il suscite, un « carré féministe » descendra dans la rue vendredi pour revendiquer « l’égalité ».

    Alger (Algérie), de notre envoyée spéciale.- Comme chaque vendredi matin, depuis le 22 février, Alger se prépare à aller manifester. L’hélicoptère tourne en rond au-dessus de la Grande Poste, les vendeurs de drapeaux s’installent rue Didouche-Mourad et, devant les magasins restés fermés, des bouteilles d’eau sont en libre accès.

    En cette matinée du vendredi 29 mars, les premiers manifestants commencent à affluer, mais la foule ne sera au rendez-vous qu’en début d’après-midi, après la grande prière.

    Alors que la ville est encore calme, des féministes algériennes et tunisiennes discutent chez l’écrivaine et militante, Wassyla Tamzaly. « En Tunisie, on est dans la déprime, c’est la contre-révolution. On est venues ici pour s’enivrer du sang nouveau de la rue. Si l’Algérie réussit, ça sauvera tout le Maghreb », ose espérer la sémillante Khadija Chérif, ex-présidente de l’Association tunisienne des femmes démocrates (ATFD).

    Autour de la table, il y a aussi la comédienne Adila Bendimerad, non pas pour son engagement féministe, mais parce qu’elle est une des figures féminines du mouvement à Alger depuis qu’elle organise des rassemblements avec des artistes, ouverts au public, chaque lundi après-midi, devant le Théâtre national algérien. La réunion commence par son témoignage.

    « Le 22 février, j’ai marché jusqu’à la place du 1er-Mai. C’était formidable, c’était comme un accouchement. Nous n’étions pas beaucoup de femmes, il y avait seulement des artistes, des militantes et des féministes. Je suis partie de Belcourt. Dans les petites ruelles, c’était mystérieux, les gens marchaient sans se parler. Ils n’avaient pas le look de manifestants. Et là, juste après un virage, comme par miracle, j’ai découvert une marée humaine silencieuse. On s’est mis à marcher sans se parler, ni se regarder. On n’avait pas l’habitude de manifester ensemble. J’étais avec une amie, au milieu de cette marée. Les femmes étaient à leur balcon, en pyjama. »

    « Le 1er mars, nous étions plus nombreuses, mais ce n’était pas encore massif. En revanche, avec mes amies, nous avons massivement communiqué sur les réseaux sociaux. C’était un petit mensonge pour susciter le désir et pour que les hommes se disent : “Moi aussi je veux voir ma femme, mes sœurs et mes filles dans la marche.” Et puis le 8 mars est arrivé, les femmes sont descendues massivement, et encore plus le 14. Les gars des stades n’aiment généralement pas les youyous, mais là ils en redemandaient. Et maintenant nous sommes devenues indispensables… »

    À ce moment-là de son récit, elle est coupée net par Fadila Boumendjel Chitour du réseau algérien Wassila, un collectif né en 2000 pour défendre l’égalité et dénoncer les violences faites aux femmes : « Je te trouve bien optimiste ! Il ne faut pas confondre les icônes et la réalité. Depuis toujours, quand on cherche le consensus, il y a deux sujets qui posent problème : le culte et les femmes. Ce ne sera pas facile d’intégrer la question de l’égalité dans le mouvement… »

    Les autres féministes l’approuvent et regrettent que les revendications sur le Code de la famille ne soient apparues que le 8 mars. Seule Adila Bendimerad persiste dans son optimisme : « Ce mouvement répare les femmes. Elles sont dehors, ça va nous permettre de recruter pour la cause ensuite. »

    Forte de son expérience tunisienne, Yosra Fraous, l’actuelle présidente de l’ATFD, revient à la charge : « Le peuple, ça dure un temps, après on redevient une population avec des femmes, des LGBTI, des pauvres… C’est maintenant qu’il faut travailler les liens entre les dominés. Sinon la déception risque d’être forte. Les femmes vont dire : “Vous nous avez utilisées pour aller dans le rue, et maintenant vous nous laissez tomber.” Il faut revendiquer nos droits tout de suite. »

    Une posture qu’approuve entièrement Nadia Ait Zaï du Ciddef, le Centre d’information et de documentation sur les droits de l’enfant et de la femme, qui a fait du combat pour l’égalité dans l’héritage une de ses obsessions, depuis les années 1990.

    « On doit surtout se mettre d’accord sur notre projet et ne pas s’arrêter à des droits formels, outre le Code de la famille [qui inscrit dans la loi que les femmes sont des mineures à vie et que l’époux est le seul détenteur de l’autorité parentale], c’est la pratique du pouvoir qui pose problème. Le régime l’a monopolisé et a utilisé les hommes pour tout verrouiller. Et en même temps, il a communiqué sur les droits des femmes. Aussi les gens du peuple pensent que Bouteflika nous a tout donné alors qu’il n’a cédé que des miettes. Pour beaucoup d’hommes, notre liberté les gêne. Ils se sentent atteints dans leur dignité. »

    Des féministes tunisiennes et algériennes réunies chez Wassyla Tamzali, le vendredi 29 mars, avant la sixième grande marche. © SK Des féministes tunisiennes et algériennes réunies chez Wassyla Tamzali, le vendredi 29 mars, avant la sixième grande marche. © SK

    Wassyla Tamzali enchaîne : « Les gens qui habitent à l’étranger me demandent souvent si les islamistes sont en embuscade et s’ils risquent de rafler la mise. Il faut comprendre que le mouvement islamiste a été étêté [– été quoi ? demande Adila Bendimerad]. Oui, le pouvoir a coupé leurs têtes, mais il a repris leurs idées. Mon souci, c’est qu’aujourd’hui, ceux qui se disent révolutionnaires ont complètement intégré le statut actuel de la femme. »

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    « Quant aux femmes, elles aussi, elles sont très nombreuses à l’avoir accepté, par commodité, pour survivre. Il faut accepter l’idée qu’une partie de la population va évoluer doucement et que cela va nécessiter un travail en profondeur sur les mentalités. Et de notre côté, nous devons faire évoluer notre discours pour allier nos revendications sur les droits des femmes à ceux sur la justice sociale. »

    Il est midi, c’est l’heure de rejoindre la manifestation, les Tunisiennes sortent leur drapeau, les Algériennes le leur. La rue Didouche-Mourad est déjà bondée. De nombreux manifestants arrêtent la délégation tunisienne pour être pris en photo avec elle.
    L’histoire d’un corps à corps dans le carré féministe

    Direction le très contesté « carré féministe », installé devant le portail de la Faculté centrale, au bas de la rue Didouche-Mourad.

    Ce « carré » n’est pas une expression spontanée, il résulte de l’initiative de nombreuses féministes aguerries, parmi lesquelles, entre autres, Fatma Oussedik, Fatma Boufenik, dont la déclaration du 16 mars a été reproduite sur le blog Mediapart de Jean-Marc B. C’est la deuxième fois que ces féministes manifestent le vendredi, et elles suscitent déjà des discussions enflammées sur les réseaux sociaux.

    Celles qui tiennent « le carré » sont jeunes, étudiantes pour la plupart et sont considérées comme « radicales » parce qu’elles ont décidé de manifester pour la fin du régime, et aussi, pour l’égalité (moussawat) entre les hommes et les femmes.

    Quand la délégation menée par Wassyla Tamzali arrive devant la Faculté centrale, la rue est déjà compacte. On entend crier « Silmiya, silmiya… » (« pacifique »). Mais cette fois-ci, le mot d’ordre du mouvement, répété avec force, n’est pas adressé aux forces de l’ordre, mais par des manifestants qui veulent faire descendre la tension.

    Les féministes du « carré » viennent tout juste de s’installer et d’accrocher leurs banderoles (aidées en cela par des jeunes hommes) sur les grilles du portail de la Faculté et déjà les voilà engagées dans des discussions houleuses.

    Trois types de réactions s’expriment. Il y a ceux qui disent calmement : « Ce n’est pas le moment ! Nous sommes là pour faire dégager le système, pas pour revendiquer des droits particuliers. » Sur le même registre, mais sur un ton plus agressif, certains leur demandent de partir. « Vous n’avez rien à faire là, c’est de la provocation, vous êtes en train de diviser le mouvement, ce n’est pas un problème que l’on peut régler maintenant. »

    Et puis il y a ceux, en rage, qui leur hurlent dessus (les femmes hurlent aussi) pour les déloger de force en les aspergeant d’eau, et en les bousculant. Très rapidement, des garçons grimpent à la grille pour décrocher leur banderole, où le mot « moussawat » (égalité) est écrit.

    Les féministes dorénavant regroupées devant le portail crient à l’unisson « Djezair, horia, dimocratia » (Algérie, liberté, démocratie). Face à elles, les hommes hurlent dans leur direction : « FLN dégage ». Elles répliquent, en reprenant le même message « FLN dégage, FLN dégage », en agitant les bras dans leur direction.

    La tension monte. Il n’est plus question de message, mais d’un corps à corps où l’enjeu consiste à ne pas céder l’espace. Un garçon grimpe sur la grille pour remettre leur banderole. Un autre arrive, hilare, avec un cachir (symbole de la trahison) attaché au bout d’une perche, pour les humilier.

    À ce moment-là, plusieurs hommes, restés près des féministes pour les protéger, leur demandent de s’engager dans la marche. « Partez, s’il vous plaît, sinon on va être obligés de se battre… » Le carré féministe décide de marcher, il aura tenu un plus d’une heure devant la Faculté.

    Discussions houleuses dans le carré féministe, le vendredi 29 mars. © SK Discussions houleuses dans le carré féministe, le vendredi 29 mars. © SK

    Wassyla Tamzaly et les autres féministes tunisiennes sont déjà parties. Seule Adila Bendimerad suit la marche pendant près d’une heure. « Je n’avais pas prévu de manifester avec elles. Ce n’est pas ma manière de faire, je préfère m’imposer mine de rien, sans revendiquer pour ne pas braquer les hommes récalcitrants. Mais quoi que l’on pense de leur démarche, ce n’est pas normal qu’elles se fassent agresser. Elles sont contre le système elles aussi… »

    Elle reconnaît aussi avoir eu peur. « Ce qui s’est passé est le signe d’une violence latente. Cela révèle là où l’on en est. Dans la mêlée, un type m’a dit : “Mais si la femme a des droits, comment je vais faire pour me marier.” C’est déprimant. Je me sens un peu trahie… »

    Le « carré féministe » défile dans la marche du 29 mars, rue Didouche-Mourad, à Alger. © SK Le « carré féministe » défile dans la marche du 29 mars, rue Didouche-Mourad, à Alger. © SK

    Le féminisme en délibération

    En fin de journée, alors que la manifestation touche à sa fin, Adila Bendimerad et Fadila Boumendjel Chitour du réseau algérien Wassila rejoignent les jeunes femmes du « carré » dans leur local, à 500 mètres de la place Audin, sur la route menant à la présidence (la Mouradia).

    Elles ont prévu de faire un Facebook live le lendemain pour expliquer ce qui s’est passé et rappeler leur démarche et leurs revendications. Elles chantent pour se donner du courage et s’installent en cercle autour d’une petite table pour écrire leur communication.

    Elles sont interrompues par les gaz lacrymogènes qui montent de la rue, où un face-à-face entre des manifestants jetant des pierres et des policiers s’est déroulé durant 20 minutes, montre en main, des premières pierres des manifestants à la charge des policiers, jusqu’au nettoyage des rues par les comités de quartier en gilets oranges. Les jeunes femmes suivent tout cela derrière leurs fenêtres, téléphones en main, pour filmer la scène.

    Cinq minutes plus tard, une fois l’émotion retombée, elles reprennent avec calme et discipline leur réunion, non mixte, en vue d’écrire ensemble un communiqué.

    C’est un pur moment de délibération collective, à l’image de ce qui se passe un peu partout à Alger, dans les rues, les parcs et les places publiques.

    Tous les sujets sont sur la table, même celui de la pertinence du maintien du carré féministe. « Il faut absolument que la semaine prochaine nous soyons plus nombreuses pour que personne ne puisse remettre en cause notre légitimité », insiste Intissar Bendjabellah, une étudiante de Constantine. L’ensemble de l’assemblée approuve. Fadila Boumendjel Chitour les rassure : « La chose positive, c’est que nous avons créé le débat, entre les hommes aussi. C’est ça aussi l’intérêt du carré féministe. »

    Et en effet, le lendemain, tout le monde parle, dans les réseaux sociaux, la presse nationale, internationale et les espaces publics de ce qui s’est passé avec les féministes, celle du « carré », mais aussi de l’intervention d’un autre groupe de jeunes femmes qui ont collé des affiches dans la rue pour dénoncer le Code de la famille. En confondant souvent les deux initiatives.

    Prise de parole sur la Constitution, lors du troisième débat organisé par Nabni, le samedi 30 mars, au parc de la Liberté. © SK Prise de parole sur la Constitution, lors du troisième débat organisé par Nabni, le samedi 30 mars, au parc de la Liberté. © SK
    En marge du troisième débat organisé par Nabni (lire le compte rendu de l’acte II), au parc de la Liberté, sur les avantages et les inconvénients de s’appuyer sur la Constitution pour réfléchir à la transition, une discussion s’engage sur le carré féministe avec Hakim Ouhadj, 37 ans, venu avec Yasmine, son épouse, et Tarik, son frère. Tous condamnent les agressions subies par les féministes, mais Hakim considère que la démarche est « maladroite » :

    « Nous sommes à un tournant historique, dit Hakim. Le peuple se reparle, les jeunes s’intéressent à la politique partout dans le pays. Il y a toutes sortes de sujets en débat, dans la justice, les syndicats des grandes entreprises, etc. Aujourd’hui, incroyable, il y avait même un rassemblement contre la souffrance animale devant la Grande Poste. Mais le vendredi, c’est particulier, nous sommes tous unis autour d’un même objectif : faire dégager le système. Aussi, il n’y a pas de place pour les revendications particulières. Et puis, le sujet est tellement énorme, qu’il vaut mieux en reparler quand on aura fait sauter ce régime. Maintenant c’est trop tôt. »

    « Il faut se rendre compte que, moi par exemple, je ne peux même pas faire les papiers de mon fils », intervient Yasmine qui, à la différence de son mari, précise qu’elle se « passionne depuis peu pour la Constitution et les discours politiques ».

    « Oui, bien sûr, reprend Hakim, sans parler du fait que les femmes ne peuvent pas sortir dans la rue comme elles veulent, fumer une cigarette en public… Et je n’ai même pas parlé de la question de l’héritage. Mais voilà, dans la société actuelle, la proportion est de 80 % de conservateurs pour 20 % de progressistes. Il va falloir prendre le temps, expliquer tout ça dans le détail, l’histoire de cette domination des hommes, les conséquences du Code de la famille… Si on fait le forcing, les islamistes vont se sentir offensés dans leur chair et ça va tout bloquer. Il va falloir dix à quinze ans pour installer la démocratie, et délier les langues… »

    Yasmine soupire quand on glisse que quinze ans, c’est long…

    « Bon, oui, qu’est-ce que vous voulez que je vous dise, c’est vrai, c’est dégueulasse d’être une femme en Algérie ! », lance Hakim.

    « Je pense que ça prendra moins de temps, glisse Tarik. Une fois que nous aurons engagé la transition, chacun va revendiquer ses droits. Il faut juste que l’on reste unis jusqu’au départ du système. »

    Si la plupart des féministes et beaucoup de « femmes du peuple », selon Intissar Bendjabellah du carré féministe, ont apporté leur soutien, il y a aussi des militantes qui considèrent le sujet « nuisible ».

    Thiziri Dehbia Maames, engagée de longue date dans différents collectifs politiques, ne cache pas son agacement : « Tout le monde aujourd’hui veut parler des femmes ! C’est énervant. Moi, ça ne m’intéresse pas de parler du Code de la famille, en ce moment. Je défends une ligne politique, je veux que le hirak reste uni pour faire dégager le régime. Tous les sujets sociétaux, corporatistes et identitaires n’ont pas lieu d’être aujourd’hui. En plus, on a adopté la mixité dans le mouvement, il est de fait progressiste. »

    « Un carré féministe est pour moi complètement rétrograde dans ce contexte. Il faut arrêter maintenant ! Cela dit, il n’y a aucune raison de les agresser, moi j’irai leur parler vendredi prochain, car par l’intermédiaire des réseaux sociaux, c’est impossible, chacun se renvoie des caricatures. D’habitude, c’est moi qui passe pour la féministe de service. Aujourd’hui, je me fais traiter d’antiféministe, c’est le comble ! »
    Les agressions et les menaces se multiplient

    Mais loin des espaces organisés, les féministes qui s’engagent dans ce combat s’exposent désormais à une violence inouïe.

    Le mardi 2 avril, Sonia Gassemi s’est fait bousculer pendant la manifestation des étudiants à Alger parce qu’elle tenait une pancarte où on pouvait lire : « On ne peut pas libérer le pays tant que les femmes ne sont pas libérées. » Puis, elle a été de nouveau chahutée, lors du quatrième débat devant le Théâtre national, organisé par Adila Bendimerad, en fin de journée.

    La comédienne a dû élever la voix (« la première fois de ma vie », explique-t-elle, troublée) pour exiger que l’assistance laisse parler Sonia Gassemi.

    Post Facebook de Sonia Gassemi, mercredi 3 avril. © DR Post Facebook de Sonia Gassemi, mercredi 3 avril. © DR

    Plus inquiétant encore, le mercredi 3 avril, en fin de journée, un Algérien basé à Londres a appelé dans une vidéo sur Facebook à attaquer à l’acide les féministes qui manifestent. « Les filles de “Houriyati” [ma liberté, allusion aux féministes], si vous venez vendredi, coller des affiches, hurler sur les gens, et dire que vous cherchez la liberté de la femme, l’acide va vous manger ! », a-t-il menacé.

    Une pétition internationale a aussitôt été lancée en vue de porter plainte. L’homme s’est alors fendu d’une nouvelle vidéo pour s’excuser. D’autres menaces de ce type se sont ensuite multipliées.

    Adila Bendimerad a écrit ce message sur Facebook, jeudi 4, à midi :

    Facebook de la comédienne Adila Bendimerad, jeudi 4 avril. © DR
    À la veille du septième vendredi de marche du 5 avril, le carré féministe veut toujours aller manifester. Mais « nous avons peur ! », reconnaît Intissar Bendjabellah.

    #femmes #féminisme #lutte #violence_masculine

  • Meurtre de Julie Douib : « Elle vivait dans la peur permanente » - Le Parisien
    http://www.leparisien.fr/faits-divers/meurtre-de-julie-douib-elle-vivait-dans-la-peur-permanente-05-03-2019-802

    Meurtre de Julie Douib : « Elle vivait dans la peur permanente »
    Les proches de la jeune femme, tuée dimanche à L’Ile-Rousse, assurent qu’elle était harcelée et menacée par son ex-conjoint. Témoignages.

    Je ne sais pas si c’est un effet de l’approche du 8 mars ou un vrai changement mais ici pour une fois on parle bien de meurtre et le recit est centré sur la victime.

    Le figaro utilise même le mot féminicide dans son titre

    Julie Douib, trentième victime de féminicide depuis le 1er janvier

    http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2019/03/05/01016-20190305ARTFIG00215-julie-douib-trentieme-victime-de-feminicide-depui

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    La procureure de Bastia, de son côté, assure que « les éléments portés à la connaissance des services de gendarmerie ne corroborent pas des faits de harcèlement et de violences au quotidien ». En tout, entre fin octobre et le 1er mars, plusieurs « plaintes croisées » ont été déposées par Julie, son père et par Bruno, pour des faits de violences sans ITT et avec ITT de moins de 8 jours, pour vol, dégradations, menaces de mort et injures non publiques, sur fond de « conflit autour la garde des enfants ». « Toutes ont été traitées », assure la magistrate. Le 28 janvier, le Juge aux affaires familiales, saisi après échec de la médiation pénale, a fixé « provisoirement la résidence chez le père, en attente des résultats de l’enquête sociale ». Des résultats que Julie, selon ses amies, attendait avec beaucoup d’espoirs. Une marche blanche est organisée samedi à L’Ile-Rousse.

    La fin de l’article du parisien on nous apprend que la justice envisageait de confier une garde alterné à ce tueur misogyne et organisait des médiations.

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    Sur le figaro

    Pourquoi cette augmentation ? D’après une administratrice du groupe bénévole qui recense les meurtres de femmes, « plus les femmes revendiquent leurs droits et leur liberté et plus les hommes sont violents. Tous ces messages qui disent aux femmes de partir, de porter plainte mais rien pour les protéger ensuite. Les juges aux affaires familiales qui laissent des droits de visite aux hommes violents ce qui met les mères encore plus en danger. Avec de moins en moins de places en foyer d’hébergement, l’aide sociale à l’enfance qui ne fonctionne pas, les femmes sont livrées à elles-mêmes avec leurs enfants. Nous avons beaucoup de femmes en danger qui nous contactent via la page, on les oriente vers les centres d’information sur les Droits des Femmes et des Familles (CNIDFF) mais là aussi quels sont leurs moyens ? », interpelle-t-elle.

    #sexisme_d'etat #injustice #féminicide #violence_masculine

  • Des prêtres ont agressé sexuellement des sœurs, reconnaît le pape François

    https://www.france24.com/fr/20190205-pape-francois-eglise-catholique-admet-pretres-agression-sexuelle-

    Le pape François n’avait jamais abordé le sujet directement. Dans l’avion qui le ramenait au Vatican, le Saint-Père a convenu mardi 5 février qu’"il y a eu des prêtres et aussi des évêques qui ont fait cela", tout en reconnaissant que le sujet des agressions sexuelles sur des sœurs était encore d’actualité au sein de l’Église.

    Selon lui, ce phénomène peut se rencontrer « partout », mais il est plus présent dans « quelques congrégations nouvelles et dans quelques régions ». « Cela fait longtemps que nous travaillons sur ce dossier. Nous avons suspendu plusieurs clercs qui ont été renvoyés en raison de cela », a dit le pape François, sans citer de noms ou de pays.

    « Je ne sais si le procès (canonique) est terminé, mais nous avons aussi dissous quelques congrégations religieuses féminines qui ont été très liées à cette corruption », a-t-il ajouté, notant que l’Église ne pouvait pas se réfugier dans le déni. « Devons-nous faire quelque chose de plus ? Oui ! En avons-nous la volonté ? Oui ! », a encore déclaré le pape.

    #catholicisme #viols #criminalité_religieuse

  • Edition Belfort-Héricourt-Montbéliard | A Audincourt, il s’incruste dans le lycée et frappe son amie
    https://www.estrepublicain.fr/edition-belfort-hericourt-montbeliard/2019/01/26/a-audincourt-il-s-incruste-dans-le-lycee-et-frappe-son-amie

    Même avec un peu de recul, il ne voit pas, dans son comportement, où est le mal. Pourtant, l’homme reconnaît avoir frappé son amie. « Enfin, je lui ai juste mis des gifles. C’était la troisième ou quatrième fois », se vante presque le Doubien, âgé de 18 ans. Vendredi, les violences qu’il a commises ont eu pour cadre le lycée Nelson-Mandela d’Audincourt.

    #violences_conjugales

  • Depuis le 1er janvier, neuf femmes ont été tuées par leur compagnon ou leur ex
    https://www.bastamag.net/Depuis-le-1er-janvier-neuf-femmes-ont-ete-tuees-par-leur-compagnon-ou-leur

    Le 16 janvier dernier, Séverine, 46 ans a été tuée par son compagnon qui l’a étranglée avant de se suicider. Victime de violences conjugales depuis longtemps, elle était en clinique de repos depuis plusieurs semaines et venait d’obtenir un nouveau logement. C’est en allant récupérer ses affaires au domicile familial que son mari l’a assassinée. Il est souvent reproché aux femmes battues de ne pas partir mais c’est souvent au moment où elles quittent leur conjoint violent qu’elles sont tuées. Selon des (...)

    En bref

    / #Féminisme, #Inégalités, #Justice, #Droits_fondamentaux

  • L’apprentissage en cuisine pour une fille « c’est comme un viol » - Témoignage d’une rescapée d’un univers machiste et impitoyable - Food & Sens
    http://foodandsens.com/non-classe/lapprentissage-en-cuisine-pour-une-fille-cest-comme-un-viol-temoignage-
    http://foodandsens.com/wp-content/uploads/2018/12/Capture-d’écran-2018-12-28-à-12.24.25.png

    Dans ce huis clos de mecs, les « mains au cul » sont légion et les remarques machistes fusent : « Tu suces, toi ? », « tu as un joli petit cul, on doit être bien dedans ». Quand elle se plaint, la bande de muscles dédramatise : « Le prends pas comme ça, c’est pour rigoler. » Elle s’accroche mais finit par ne plus pouvoir retenir ses larmes. Quand elle ose enfin parler du problème à ses formateurs, elle se prend le boomerang. « Cela n’est pas la première fois que cela t’arrive, il faut te remettre en question », s’entend-elle dire. Coupable. Pas victime. Elle s’accroche à son rêve, bataille pour changer de stage. Le directeur finit par appeler le cuisinier harceleur. « Mais les deux se marrent au téléphone. Je les entends. Celui qui était en train de me sauver de cet enfer était dans le déni de ma situation. Je me sentais totalement illégitime dans ma requête », raconte la jeune femme qui tait tout et sombre alors dans une profonde dépression. Au fond du trou, Laetitia, fille de parents mélomanes, n’a plus pour perspective que le chant triste du désespoir.

    #travail #formation #exploitation #violence #patriarcat #domination

  • Nous sommes le 2 janvier 2019. Sans surprise, déjà des #violences_de_genre. Mais aussi des articles sur ces violences en ?? Pas des "faits divers" qui tiennent en un paragraphe. En l’occurrence : 2 pages, 817 mots, 3941 caractères.

    "Une femme battue et séquestrée 12 heures par son mari à Madrid"
    Voilà ce que l’on apprend :
    L’homme de 41 ans a été arrêté par la police pour avoir "brutalement" agressé sa compagne de 45 ans et l’avoir maintenue enfermée 12h au domicile conjugal (porte parole de la police)

    L’homme, qui avait des antécédents de violence de genre, a été remis en liberté. Des mesures d’éloignement ont été prises. Un bracelet électronique lui a été posé. La femme a été hospitalisée. La journaliste pourrait s’arrêter là, après-tout. Mais non.

    Car en Espagne, on ne met pas les cas de violence de genre dans la rubrique des chiens écrasés. La journaliste va donc tenter de nous expliquer ce qui s’est passé, croisant les témoignages des forces de l’ordre qui sont intervenues, des pompiers et de la victime

    Nulle part, on ne lira le témoignage d’un voisin ou d’une voisine, et le désormais célèbre : "On ne comprend pas. C’était vraiment un mec bien". Car ces témoignages n’ont absolument aucune valeur et n’apportent rien
    Les journalistes espagnol.e.s l’ont bien compris.

    Selon la police, intervenue sur les lieux, "après plusieurs heures, la victime a pu s’échapper avec ses 2 enfants, mineurs, témoins de l’agression" Une police qui rajoute les # suivants : #ViolencedeGenre #PasUneEnMoins*


    https://twitter.com/policiademadrid/status/1080385348428066817

    #NiUnaMenos, "Pas une en moins", c’est une façon plutôt intelligente de rappeler que "pas une de plus" n’est pas adéquat, puisque si une femme est tuée sous les coups de son conjoint ou ex conjoint, ça fait une femme de moins sur terre. Eh oui. Habile. Hashtag très utilisé ici.

    La police a rapporté à la journaliste que l’arrestation s’est produite le 30 décembre dernier (l’article date du 2 janvier) Une amie de la victime a appelé les forces de l’ordre, après avoir reçu des WhatsApp expliquant qu’elle avait été battue, qu’elle était séquestrée...

    .. et qu’elle craignait pour sa vie La police a donc envoyé une patrouille puis a prévenu les pompiers pour leur dire qu’ils allaient devoir intervenir en défonçant la porte derrière laquelle la femme était retenue contre sa volonté

    Les pompiers n’ont finalement pas eu à intervenir : une patrouille de police municipale est tombée nez à nez avec la victime qui descendait les escaliers, en pleurant, avec les deux enfants. Elle était parvenue à s’échapper

    Les agents ont tenté de parler avec la victime mais à ce moment-là, "elle était encore en état de choc" et ne pouvait prononcer un mot.
    Elle avait des blessures aux mains, aux jambes et aux lèvres, selon la police.

    Plus tard, elle a expliqué que son compagnon l’avait frappée avec un balai en aluminium jusqu’à ce qu’il se casse, qu’il lui avait sauté dessus x fois, genoux joints, alors qu’elle était au sol, mis des coups de pied et des coups de poings "Les enfants y ont assisté" selon police

    Elle a ensuite indiqué aux policiers que son agresseur avait commencé à la frapper à 1h du matin (il a été arrêté à 13h45), qu’il l’avait séquestrée dans la chambre puis qu’elle avait réussi à sortir avec les 2 enfants bien des heures plus tard, pendant qu’il était aux toilettes

    Les agents de police sont montés à l’étage L’homme leur a ouvert et s’est laisser arrêter Accusé de "mauvais traitements et blessures dans le cadre conjugal", il est passé devant un juge "spécialisé dans les violence de genre" Et là, vous allez me dire : kesako ? Je vous réponds.

    En 2004, un système de justice spécialisé a été mis en place

    Explications dans ce reportage que j’ai réalisé pour @FRANCE24 / @ActuElles @_51percent
    https://www.youtube.com/watch?v=9N7mZNQBAnw

    Cela n’est évidemment pas suffisant (voir mon article ici : https://www.france24.com/fr/20181123-focus-espagne-justice-violences-femmes-conjugales-justice-protect)

    Les magistrats qui traitent des violences commises contre les femmes ne sont pas assez formés. C’est la vice-présidente du tribunal constitutionnel elle-même qui le dit", explique @PepaBueno, que j’ai interviewée pour ce reportage : https://play.cadenaser.com/audio/001RD010000005280629

    Pour exercer dans les tribunaux spécialisés, il suffit en effet de suivre une formation de dix jours, en sus de la forma° initiale. Ce qui interroge en Espagne, où les incidents qui embarrassent le pouvoir judiciaire s’accumulent. En octobre, une vidéo a défrayé la chronique.

    On y voyait un juge spécialisé dans les violences faites aux femmes insulter une présumée victime en son absence, juste après son audition. Après l’avoir traitée de "fille de pute" notamment, le juge a fait quelques commentaires à l’attention de ses collègues : "Vous allez voir la tête qu’elle va tirer quand elle s’apercevra qu’elle devra confier ses enfants au père". Depuis, la justice s’est saisie de l’affaire.

    https://cadenaser.com/ser/2018/10/03/sociedad/1538581619_584708.html

    On en revient donc au cas d’agression dont je vous parlais au début : L’homme est donc passé devant la juge spécialisée qui était de garde ce jour-là. Après avoir recueilli son témoignage, elle a décidé de le laisser en liberté provisoire +ordre protection +bracelet électronique.

    Je ne suis pas juge, je n’ai donc pas à commenter cette décision de justice. Nombre d’internautes, en revanche, ont fait savoir leur mécontentement, en commentant les articles de @el_pais et de @elmundoes notamment : On peut lire ici :

    Trad : "La juge n’a pas estimé que c’était suffisamment grave pour l’envoyer en prison, il est donc libre. Il la séquestre 12h et la frappe devant des mineurs mais ça n’est pas grave, il n’y a aucun risque. Bon. Jusqu’à ce qu’il la tue, pas besoin de prendre des mesures donc."

    La #loi espagnole de lutte contre les violences de genre (2004) n’est pas jugée efficace pour éradiquer les violences contre les femmes, par toutes celles et ceux engagé.e.s dans ce combat. Du côté des médias, un travail d’autocritique a été fait pour n’oublier aucune victime.

    e vais terminer par des chiffres : En Espagne, en 2018, 47 femmes ont été tuées par leur (ex)conjoint Chiffre le + bas depuis 15 ans :
    https://www.elmundo.es/espana/2018/12/31/5c2a03f021efa0c25a8b45f4.html
    En France, en 2018 ? 130 en novembre 2018

    https://www.lemonde.fr/societe/article/2018/11/26/violences-conjugales-109-femmes-tuees-par-leur-conjoint-ou-ex-compagnon-en-2

    On est d’accord : les chiffres ne disent pas tout (ou, au contraire, on peut leur faire dire ce qu’on veut) mais cela donne une idée Rajouter aux 130 femmes tuées : 16 hommes tués par leur compagne ou ex-conjointe 25 enfants tués dans le cadre de violences conjugales

    @MarleneSchiappa et @CCastaner précisent : « En incluant les suicides et les homicides de victimes collatérales, le nombre total de décès résultant de ces violences [conjugales] s’élève à 247 personnes » Nous, médias, devons arrêter d’en parler comme de simples faits-divers

    https://twitter.com/MelinaHuet/status/1080568498030555136
    #Espagne #femmes #violence #journalisme #presse #médias #justice #statistiques #chiffres #féminicide #meurtres #violences_conjugales #violences_domestiques

    • La #loi espagnole de lutte contre les violences de genre (2004) n’est pas jugée efficace pour éradiquer les violences contre les femmes

      Les violences de genre c’est pas les violences contre les femmes, l’expression elle même est une invisibilisation de ces violences et de leur spécificité.
      Ce matin Titiou Lecoque annonce qu’elle passe la main pour le décompte des femmes assassinées par leur conjoint ou ex-conjoint. Elle mentionne que ce décompte est loin de prendre en compte toutes les victimes de la violence de ces hommes. Les femmes tuées par un homme car elles se sont refusées à eux, les femmes poussées au suicide par les violences infligées par un homme, les femmes qui ont survecu avec une vie détruite, une visage brulé à l’acide, lacéré au cutter, leurs enfants assassinés par un père...

      https://www.liberation.fr/france/2019/01/03/meurtres-conjugaux-deux-ans-de-recensement-plus-de-200-femmes-tuees-et-ta

      Autre phrase fausse : tous les trois jours, une femme meurt sous les coups de son compagnon. Nous devrions la rayer de nos formules toutes faites. Ces femmes ne meurent pas sous les coups. Elles sont tuées. Parfois elles sont battues à mort, mais pas toujours. Outre que cette phrase passe sous silence l’intention meurtrière, elle invisibilise l’étendue du phénomène en ne prenant pas en compte les survivantes. La réalité c’est que presque tous les jours, en France, un homme tente de tuer sa compagne ou ex-compagne. Voici un aperçu, sur les derniers mois de 2018 de ce qu’on ne verra pas dans le décompte.

      Octobre : un homme de 32 ans a agressé en plein centre commercial son ancienne petite amie, il l’a défigurée à coups de cutter. Un homme de 63 ans a poignardé avec un tournevis son ancienne compagne, 53 ans. Elle doit sa survie au manteau au cuir qu’elle portait. Un homme de 19 ans a tenté de brûler vive sa compagne qui venait de le quitter. Un homme de 38 ans tente d’étrangler sa compagne et la frappe à coups de marteau avant de prévenir les secours.

      Novembre : une femme de 72 ans a passé la nuit retranchée dans une pièce de sa maison après avoir annoncé à son compagnon qu’elle souhaitait le quitter. Le Raid est intervenu, l’homme s’est suicidé avec son fusil de chasse. Un homme de 78 ans a tiré sur son épouse de 54 ans. Une femme de 58 ans est frappée par son mari, 59 ans. Prévenue, la police arrive mais le couple affirme que tout va bien. Une heure plus tard, nouvel appel. La femme a réussi à se réfugier chez des voisins mais son mari s’est muni d’une bouteille de gaz et menace de tout faire sauter. « Vous allez tous crever avec moi ». La police a réussi à le maîtriser, il est en garde à vue pour tentative d’homicide, menaces de mort et violences conjugales.

      Décembre : une femme de 33 ans est poignardée à huit reprises, dont plusieurs fois à la gorge, par son compagnon. Un homme de 36 ans a frappé sa compagne à coups de marteau sur le crâne. Elle a réussi à se réfugier chez des voisins. L’homme a ensuite mis le feu à l’appartement avant de se suicider. Un homme a tenté de tuer son épouse et leurs deux enfants en les étranglant. Un homme de 25 ans a poignardé sa compagne, 26 ans, et leur fille de trois ans. La femme a été touchée aux poumons et la petite aux jambes. Elles ne sont plus en danger. Un homme de 44 ans a poignardé à sept reprises sa compagne, 33 ans. Son pronostic vital est toujours engagé.

      Il ne s’agit pas ici de violences conjugales mais bel et bien de tentatives d’homicide. Si on ne parle que d’une femme tuée tous les trois jours, c’est uniquement parce que le taux de réussite n’est pas de 100%.

      Sont également exclues de ce décompte celles qui ont été tuées à cause de ce que l’on nomme hideusement des « drames du dépit amoureux ». Tuées parce qu’elles avaient refusé les avances d’un homme.

      Ne peuvent évidemment pas être incluses celles qui se sont suicidées. En février 2017, une femme erre dans la rue, elle est recueillie par un pompier auquel elle explique que son mari la viole, la torture, la prostitue de force. Le mari est arrêté, il est toujours en détention, la victime s’est suicidée en juin dernier. En novembre, c’est Mandy, 21 ans, qui s’est suicidée. Le mois précédent, son petit ami l’avait séquestrée et passée à tabac, dans une séquence cauchemardesque de plusieurs jours, au point qu’elle s’était jetée par la fenêtre pour tenter de s’échapper.
      La folie prend la forme de notre société

      Tous les trois jours, en France, un homme parvient à tuer sa compagne ou ex-compagne. Malgré les plaintes qu’elles ont déposées, malgré les dispositifs d’aide, malgré les précautions de l’entourage. Malgré nous. Ce chiffre n’a rien d’une fatalité. Il peut augmenter ou diminuer. Cela dépend de notre vigilance, du bon fonctionnement des institutions policières et judiciaires, et du financement des associations qui font un énorme travail malgré leur épuisement.

      Quand on pose un regard de néophyte sur ces histoires, on peut se demander quelle proportion relève du psychiatrique. L’institution judiciaire est chargée de trancher cette question, et elle conclut assez rarement à la folie. De toute façon, comme je l’ai déjà écrit, la folie n’est pas exempte des constructions sociales. La folie prend la forme de notre société, et dans une société sexiste où les femmes, leurs corps, leurs vies, sont toujours soumises au contrôle, dans une société où elles n’ont pas encore acquis leur droit réel à exister en tant que telles, la folie des hommes reflète les processus de domination sous-jacents qui font nos implicites sociaux. Elle cristallise le sexisme ordinaire comme un précipité chimique et le transforme en son point le plus extrême : le droit de vie et de mort.

      #violence_masculine #misogynie #sexisme_d’état #injustice

  • Start-ups et proxénétisme : la mutation néo-libérale de l’industrie du sexe | Entre les lignes entre les mots
    https://entreleslignesentrelesmots.blog/2018/12/28/start-ups-et-proxenetisme-la-mutation-neo-liberale-de-l

    Concrètement – et sur la base du fait que deux Allemands sur trois ont acheté du sexe – cela signifie que les femmes allemandes doivent accepter le fait que leur partenaire visite des prostituées. Elles devront aussi accepter que leur fils, quand il aura 15 ans, sera probablement amené dans un bordel par ses copains. Elles ne doivent pas s’offusquer si leur mari donne ses rendez-vous d’affaires dans un bordel. Elles devront se résigner au risque d’attraper une MST si leur conjoint a eu des rapports sexuels non-protégés avec une prostituée avant d’avoir de rapports sexuels avec elles. Sans parler de la perte de confiance et de la grande détresse psychologique qu’entraîne pour ces « Schattenfrauen » (femmes de l’ombre) le fait de savoir que leur mari est client de la prostitution (22). Les femmes allemandes savent aussi qu’elles ne doivent pas aller dans certains quartiers, sous peine d’être harcelées comme si elles étaient elles-mêmes des prostituées. Elles doivent s’habituer au fait que, si elles se rendent avec des amies dans un bar, elles seront la cible d’un harcèlement sexuel insistant de la part des hommes présents – comportement qui est considéré socialement inacceptable en Suède. D’une façon générale, le comportement des hommes envers toutes les femmes est affecté si la prostitution et la pornographie sont socialement légitimées et omniprésentes. Comme en témoigne le fait qu’actuellement, presque toutes les jeunes femmes sexuellement actives se sont vu demander par un ou plusieurs partenaires de performer un acte sexuel proposé dans le porno. La prostitution et le porno représentant les femmes comme des objets sexuels achetables et vendables par les hommes à volonté et selon leur plaisir, leur validation sociale renforce inévitablement la misogynie et le mépris des femmes qui sont le ciment du patriarcat.

    Impressionnant de découvrir que 2/3 des allemands sont des putiers qui violent contre de l’argent pour leur petit confort narcissiques.

    #proxénétisme #prostitution #sexisme #capitalisme #racisme #néo-colonialisme #pédosexualité #esclavage #hommerie #violence_masculine #violences_sexuelles

  • (20+) Jack l’Eventreur, viscéralement misogyne - Libération
    https://www.liberation.fr/planete/2016/08/19/jack-l-eventreur-visceralement-misogyne_1473479

    En 2015, de nombreux habitants de l’East End ont très mal vécu l’érection d’un musée entièrement consacré à l’œuvre de Jack l’Eventreur - en l’occurrence le massacre, à l’automne 1888, de cinq prostituées et le vol de certains de leurs organes. Surtout qu’à l’origine, l’homme derrière le projet, Mark Palmer-Edgecumbe, ancien chef de la diversité chez Google, avait promis qu’on érigerait là « le premier musée dédié aux femmes » du Royaume-Uni - ce qui devait théoriquement inclure l’histoire des premières suffragettes. Cela doit être de l’humour anglais : en lieu et place de cartels sur des militantes féministes, les Londoniens se sont retrouvés avec des mannequins ensanglantés sur le sol, un large couteau, de l’hémoglobine factice, des ambiances brumeuses qui rappellent le fog local, ainsi que des répliques de missives écrites à l’encre rouge sang, alors même que la majorité des lettres attribuées à Jack l’Eventreur sont, rappelons-le, de notoires fumisteries écrites par des rigolos pathologiques en mal d’attention médiatique (déjà). Bref, le tout ressemble à un mauvais épisode de Faites entrer l’accusé, mais sans Christophe Hondelatte qui relève son col de manteau à la fin. Résumons ainsi cette mascarade ironico-sexiste : à un musée célébrant les femmes et leurs combats politiques, on a préféré ouvrir un lieu mettant en scène les forfaits d’un meurtrier en série, qui les tuait précisément parce qu’elles étaient des femmes.
    Un « folklore » macabre et navrant

    Cette grotesque histoire démontre une fois de plus que Jack l’Eventreur est, depuis son apparition sur les registres de Scotland Yard, l’objet d’une inépuisable fascination macabre en Angleterre - en témoignent les objets qu’on peut acquérir à la boutique de souvenirs du « musée » : tee-shirt blanc avec silhouette en haut-de-forme et traces de sang, sifflet estampillé « Jack the Ripper » (pour prévenir la police ?). Imaginerait-on, en France, l’ouverture d’un musée « Emile Louis », avec une réplique grandeur nature de son car de ramassage scolaire ?

    Les crimes de Jack l’Eventreur étaient-ils misogynes ? Indéniablement. C’est même l’une des seules choses dont on soit à peu près sûr. Les cinq victimes canoniques sont des femmes, toutes des prostituées ; certains de leurs organes sexuels, comme l’utérus ou le vagin, ont été prélevés par le tueur. C’est pourtant l’élément qui est le moins mis en avant dans la foultitude de publications qu’experts en criminologie et autre « ripperologues » autoproclamés publient chaque année dans toutes les maisons d’édition de la planète. On préfère se concentrer sur « l’enquête », pourtant lacunaire, mais surtout sur les théories autour de l’identité du meurtrier, alimentant ainsi la machine à fantasmes. Ne serait-il pas un barbier juif de Whitechapel (suspect idéal : Aaron Kosminski, qu’un Anglais richissime du nom de Russell Edwards a cru récemment confondre à l’aide de son ADN, ayant acheté pour une somme faramineuse un châle censément attribué à l’une de ses victimes) ? Le prince Albert Victor de Galles, petit-fils de la reine Victoria ? Le chef du département d’enquêtes criminelles de Scotland Yard ? Ou, mieux, le peintre impressionniste Walter Sickert, qui - attention, preuve à l’horizon - peignait des prostituées dans leur chambre, qui tiraient la gueule ? La polardeuse Patricia Cornwell a passé des années à zigzaguer sur cette piste, déboursant 6 millions de dollars (soit 5,3 millions d’euros) en achats de toiles et analyses ADN, et en a tiré en 2002 un pavé de 800 pages aussi indigeste qu’une tourte à la viande (tant qu’on y est, pourquoi ne pas accuser Egon Schiele ou Otto Dix ?). Lewis Carroll a été, lui aussi, suspecté un temps, par deux ou trois zozos pressés de pouvoir clamer « J’ai trouvé ».

    Les femmes semblent être les grandes absentes de cette histoire, qui les concerne pourtant au premier chef. Sophie Herfort est une « ripperologue » française. Elle a publié un ouvrage sur le sujet, Jack l’Eventreur démasqué, où elle dévoile « son » suspect : un policier de Scotland Yard du nom de Melville Macnaghten. Elle explique avoir peu abordé la question de la misogynie du tueur dans son livre, notamment parce que l’éditeur « préférait que je me concentre sur l’enquête ». Elle reconnaît pourtant que le contexte, dans cette affaire, est loin d’être une simple toile de fond : en 1888, les mutilations féminines étaient courantes à Londres. Les hystérectomies étaient un moyen de contrôler les naissances. Et on pratiquait volontiers l’excision, pour prévenir les femmes de cette maladie censément féminine qu’était l’hystérie ou pour les « soulager » de règles douloureuses. Dépression ? Langueur ? Appétit sexuel jugé démesuré ? Une seule réponse : l’ablation du clitoris.
    L’effrayante sexualité des femmes

    Sophie Herfort évoque le cas du docteur Isaac Baker Brown. Cofondateur du prestigieux Saint Mary’s Hospital (où les journalistes ont récemment fait le pied de grue lors des naissances de George et de Charlotte de Cambridge), ce chirurgien opérait à tour de bras les femmes de la haute bourgeoisie dans sa clinique privée, la London Surgical Home. Il y pratiquait avec enthousiasme l’ablation des ovaires, ainsi que l’hystérectomie. En 1866, il publie un livre où il prône la pratique de l’excision « préventive », afin de lutter contre les dangers de la masturbation. Il y explique avoir excisé une femme « malade » (en vérité, elle avait demandé le divorce à son mari, la loi l’y autorisant depuis 1857). Il décrit : « Il y avait la preuve d’une excitation périphérique [entendre masturbation, ndlr]. J’ai pratiqué mon opération comme à l’accoutumée et ma patiente s’est bien remise. Elle est devenue ensuite à tous égards une bonne épouse. » Il a également pratiqué l’ablation du clitoris sur une jeune femme de 20 ans car « elle ne répondait pas aux aspirations de sa mère, envoyait des cartes de visite à des hommes, et passait beaucoup de temps à lire ». Notons qu’en France, en 1882, le docteur Démétrius Zambaco, chef de clinique à la faculté de médecine de Paris, venait de décrire avec force détails, dans la revue scientifique l’Encéphale, comment il avait brûlé au fer rouge le clitoris de deux petites filles de 6 et 10 ans pour leur passer l’envie de se masturber.

    La sexualité des femmes terrorisait l’Albion de la reine Victoria, où l’on conseillait aux jeunes épouses effrayées par les futurs assauts du mari de « fermer les yeux et penser à l’Angleterre ». Les héroïnes de fiction du XIXe siècle avec un passé sexuel, celles des romans de Dickens par exemple, comme Nancy la prostituée d’Oliver Twist, mouraient immanquablement dans d’atroces souffrances. Tout cela n’empêchait pas (au contraire) Londres d’être un lupanar géant, propice aux trafics en tout genre : en 1885, un journaliste de la Pall Mall Gazette dévoila, dans un impressionnant reportage, un monumental trafic d’enfants, dans lequel les élites victoriennes étaient impliquées, ce qui poussa le législateur à relever l’âge de la majorité sexuelle à 16 ans (elle était fixée auparavant à 13). Londres était surnommé « the whoreshop of the world » (« le bordel du monde ») : en 1888, dans le simple quartier de Whitechapel, qui ne compte que quelques rues, Scotland Yard avait évalué le nombre de prostituées à 1 200. Les victimes furent faciles à trouver pour le tueur : elles étaient pauvres, alcooliques, sans famille, sans toit, à la merci des hommes qui sollicitaient leurs faveurs pour quelques shillings, vivant la nuit dans des quartiers mal famés et sans éclairage public.
    Un retour de bâton patriarcal

    Et pourtant, aussi, à l’époque de Jack l’Eventreur, l’on réforme - timidement - le divorce (en 1857) ; le médecin anglais Joseph Mortimer Granville invente le vibromasseur (en 1883) ; l’on pose enfin la question de l’égalité entre garçons et filles dans l’accès à l’éducation (en 1870) ; et puis celle de leur droit de vote (en 1867, avec John Stuart Mill). Dans son livre The Age of Sexcrime, l’historienne Jane Caputi interprète les meurtres de l’Eventreur comme une sorte de « backlash » misogyne, un retour de bâton anti-femmes, une résurgence de l’ordre patriarcal face à une condition féminine qui, très lentement, avance vers le chemin de l’émancipation. Les victimes massacrées sont les boucs émissaires, dit-elle, d’une société en train de changer, inéluctablement. D’où l’intense médiatisation des crimes, aussi atroces que spectaculaires. Le corps de la prostituée, considéré de son vivant comme un simple bien de consommation et désormais réduit en charpie, est, à sa mort, exposé au regard forcément horrifié du public. D’abord le cadavre est trouvé dans la rue. Puis il est photographié, et ces images sont abondamment diffusées par la presse - qui se délecte d’informer ses lecteurs de certains détails insoutenables, comme les intestins de Mary Jane Kelly, la cinquième victime de l’Eventreur, déposés par le tueur sur sa table de nuit. On peut encore contempler aujourd’hui, en un simple clic sur Wikipédia, les clichés mortuaires de Mary Jane Kelly, Annie Chapman, Catherine Eddowes, Elizabeth Stride, Mary Ann Nichols. On frissonne, on s’inquiète, on s’affole, et puis les crimes s’arrêtent, la vie reprend.

    Dans leur ouvrage Sex Crimes in History (1963), les historiens Robert E. L. Masters et Eduard Lea avaient évoqué une « infestation », entre 1885 et 1895, de ce type de criminels s’attaquant à des femmes dans le monde entier, avec sensiblement le même mode opératoire. L’Encyclopédie des serial killers, de Michael Newton (1999), en recense plusieurs : l’Eventreur de Moscou (1885), une affaire jamais élucidée, où plusieurs prostituées ont été éventrées ; l’Eventreur du Texas (1885, lire ci-contre) qui, lui, tuait des prostituées noires ; l’Eventreur du Nicaragua (1889) ; « Jack the Strangler » qui tuait des prostituées à Denver, dans le Colorado, en 1894 ; et en France, Joseph Vacher (« l’Eventreur du Sud-Est ») qui a sévi de 1894 à 1897, au gré de ses mortels vagabondages, non pas sur des prostituées, mais sur des jeunes femmes et des bergers isolés.

    Jack l’Eventreur est peut-être le premier serial killer « moderne », utilisant la presse à grand tirage pour médiatiser ses actes, se riant de la population effrayée, jouant à cache-cache avec Scotland Yard ; mais, avant tout, et c’est l’irréfutable point commun qu’on peut lui trouver avec la liste des tueurs énoncée plus haut : il haïssait les femmes, dont l’émancipation était pourtant, bien malgré lui, en marche.

    Bibliographie :

    The Age of Sexcrime, de Jane Caputi, UW Press (2000).

    Jack l’Eventreur démasqué, l’enquête définitive, de Sophie Herfort, éd. Points (2008), 320 pp., 7 €.

    Jack l’Eventreur démasqué, de Russell Edwards, éd. de l’Archipel (2016), 21 €.

    A Comparison of 19th Century and Current Attitudes to Female Sexuality, de John Studd, paru dans la revue Gynecological Endocrinology (2007).

    Pucelles à vendre, Londres 1885, de William Thomas Stead, éd. Alma (2013), 292 pp., 16 €.

    Vacher l’Eventreur , de Régis Descott, Grasset (2016), 288 pp., 19 €.

    #historicisation #excision #violence_masculine #misogynie #backlash #féminicide #violence_médicale #hystérie

    • @simplicissimus super désespérant, quand à la photo d’illustration d’une femme à terre la jupe relevée, ça permet à libé un double racolage de raclures de journalistes : montrer l’entrejambe d’une femme et se #divertir avec les crimes de ce tueur mysogine.

    • L’article est interessant pour l’histoire d’un certain nombre de violences faites aux femmes à cette époque en citant quelques noms de #grand_homme et sur le fait qu’il pointe la misogynie des crimes. Pour l’illustration je ne l’ai pas remise, je suis d’accord avec toi @touti et c’est vrai que le titre est un peu macabre mais je trouve que la mention de la misogynie est pertinente car c’est plutot de ca que parle le texte. Vicéralement misogyne ca me choque pas mais j’ai un gout prononcé pour le morbide.

  • Gwénola Sueur et Pierre-Guillaume Prigent - L’alienation parentale
    Mécanismes de la violence masculine sur les mères en France

    https://www.youtube.com/watch?time_continue=8&v=Rw0sRBrfqLo

    #violence_masculine #divorce #domination_masculine #SAP #féminicide #infanticide #masculinisme #inceste #pedoviol

    Sur Outreau l’expert psy était Paul Bensoussan un promoteur du SAP, et du syndrome de munchahausen par procuration. On peu le tenir pour responsable de la réduction des condamnations pour viols, inceste, viols par conjoint et l’augmentation des violences faites aux femmes et aux filles (75% des victimes d’inceste).

    – pour en savoir plus = rapport de Marie-Christine Gryson https://www.youtube.com/watch?v=D-udQ8XoOYo

    + commission d’enquête de 2005 http://www.assemblee-nationale.fr/12/rap-enq/r3125.asp

    • Quelques extraits du rapport de commission d’enquète 2005
      http://www.assemblee-nationale.fr/12/rap-enq/r3125.asp

      2. Un contexte pénal, économique et social défavorable

      Il paraît indispensable de rappeler, fût-ce brièvement, que l’affaire d’Outreau s’est déroulée dans une région fortement marquée par le nombre des affaires pénales en matière sexuelle, sur fond de misère économique et sociale. Certaines données statistiques peuvent, en elles-mêmes, contribuer à expliquer la difficulté de réagir rapidement à des signalements qui, pour être inquiétants, n’en sont pas moins noyés dans nombre d’affaires similaires, suivies tant par les services sociaux que par les services de police ou judiciaires. Les données nationales font ainsi apparaître l’accroissement important des dossiers de mineurs en danger dont les juges des enfants sont saisis : + 7,8 % pour la seule année 20044. Les informations présentées ici sont issues des données statistiques du ministère de l’intérieur (faits constatés en matière de mœurs) et du casier judiciaire national (condamnations). Elles font apparaître les spécificités du ressort de la cour d’appel de Douai en matière de criminalité et de délinquance sexuelles.

      · Les faits constatés en matière de mœurs

      La délinquance en ce domaine a augmenté entre 1994 et 2004 dans le département du Nord de 47 % et dans le département du Pas-de-Calais de 60 % contre 50 % au niveau national sur la même période.

      La part des victimes mineures dans le total des viols et agressions sexuelles (faits constatés en 2004 par les services de police et de gendarmerie) s’élève à 63 % pour l’ensemble de la France, à 45 % dans le ressort de la cour d’appel de Paris et à 75,1 % dans le ressort de la cour d’appel de Douai.

      · Les condamnations

      – En matière de criminalité sexuelle :

      La part des infractions sexuelles dans les condamnations criminelles prononcées en France est en hausse constante : de 24,6 % en 1984, elle est passée à 40,7 % en 1994 et atteint 53,4 % en 2004.

      Entre 1990 et 2003, dans le ressort de la cour d’appel de Douai, le nombre de condamnations pour crime sexuel a été multiplié par 3,2 (+ 222 %) alors qu’au niveau national, ce nombre a doublé sur la même période (+ 100 %).

      En 2003, les cours d’assises du ressort de la cour d’appel de Douai ont prononcé 7 % des condamnations criminelles, tout contentieux confondu. La même année, elles ont prononcé 8 % (sur 1 470 condamnations prononcées en France en ce domaine) des condamnations pour crimes sexuels.

      Ces 119 condamnations pour crimes sexuels représentaient 54 % de l’ensemble des condamnations criminelles prononcées dans le ressort de la cour d’appel de Douai contre 48 % au niveau national.

      – En matière délictuelle :

      Entre 1990 et 2003, le nombre de condamnations pour délit sexuel a crû de 63 % dans le ressort de la cour d’appel de Douai contre 32 % en France.

      En 2003, les tribunaux correctionnels du ressort de la cour d’appel de Douai ont prononcé 7 % des condamnations délictuelles, toute forme de contentieux confondu.

      La même année, ils ont prononcé 582 condamnations pour délit sexuel, soit 8,4 % de l’ensemble des condamnations délictuelles en matière sexuelle au niveau national.

      Tout en soulignant à de nombreuses reprises, lors des travaux de la commission, son souhait de ne pas voir ternie à tort l’image du Boulonnais, l’un des membres de la commission d’enquête, M. Guy Lengagne, député du Pas-de-Calais et ancien maire de Boulogne-sur-Mer, a rappelé que la commune d’Outreau elle-même avait déjà été endeuillée par la dramatique affaire dite « des frères Jourdain » qui en février 1997, dans des circonstances particulièrement horribles, avaient violé et assassiné quatre jeunes filles habitant cette petite ville. Point n’est besoin de rappeler également, puisqu’il s’agit d’un fait d’actualité à l’heure où la commission d’enquête procède à ses investigations, que le « second procès d’Outreau »5 porte sur une affaire de pédophilie et que les mis en cause
      – plusieurs membres d’une même famille accusés d’incestes sur leurs enfants - habitent un immeuble voisin de celui des Badaoui-Delay, dans ce même quartier de la Tour du Renard.

      Le cadre dans lequel se sont situées ces affaires d’Outreau est ainsi décrit par MM. René-Philippe Dawant et Georges Huercano-Hidalgo dans leur ouvrage intitulé Contre-enquête à Outreau :

      « La population a fort évolué. Les Aciéries Paris Outreau ont fermé. Si Boulogne-sur-Mer reste le premier centre de traitement du poisson, celui-ci est plus souvent transporté par camion que par bateau. L’industrie de la pêche s’est effondrée. Le textile également. Avec un taux de chômage de 15 %, le Pas-de-Calais détient le record de France.

      À la Tour du Renard, on compte 40 % de chômeurs. Les travailleurs ont cédé la place aux allocataires, aux chômeurs et aux retraités. ... Les ravages de l’alcoolisme sont perceptibles dans les rues, les magasins et les bistrots. La région et la municipalité consentent de gros efforts d’encadrement. Les services sociaux pallient de leur mieux toutes les carences. Le centre communal d’aide sociale garantit un quota de nourriture aux familles en difficulté, assure la gratuité des soins médicaux, encadre un surendettement endémique. »

      Plusieurs personnes auditionnées par la commission d’enquête ont évoqué la difficulté à réagir de façon adaptée et rapide à certains signaux d’alarme, lorsque s’accumulent les problèmes dans une zone géographique donnée.

      Ainsi Mme Claire Beugnet, responsable du service d’aide sociale de Boulogne-sur-Mer, a attiré l’attention des membres de la commission d’enquête sur les caractéristiques de cette population : « Il faut également tenir compte des populations auxquelles nous sommes confrontés. Dans un secteur en difficulté, avec tout un quartier de parents en difficulté le seuil de tolérance n’est pas le même que dans un quartier sans problème. »6

      Le docteur Alain Leuliet, psychiatre, a pour sa part indiqué : « Dans le département du Pas-de-Calais règne malheureusement une grande misère sociale et économique. Quand je participe à un procès en cour d’assises, j’ai toujours l’impression d’un gâchis phénoménal. Nous arrivons après coup. Des sévices ont été commis, des enfants ont été victimes, des agresseurs attendent la sanction. Je me demande comment on pourrait anticiper un peu plus les situations. Vous avez été amenés à entendre les travailleurs sociaux. Nous essayons de travailler avec eux. On aurait peut-être pu éviter que des enfants soient victimes d’agressions sexuelles. Le problème des travailleurs sociaux est qu’ils sont isolés. Ils sont souvent anesthésiés, c’est-à-dire qu’ils côtoient tellement la misère sociale qu’ils sont amenés à relativiser certaines situations sociales en se disant qu’il y a pire. »7

      Mme Hélène Sigala, juge des enfants à Boulogne-sur-Mer, a rappelé que, à l’époque où certaines des notes qui lui étaient adressées par les services sociaux témoignaient d’une suspicion d’agression sexuelle, elle avait dans son cabinet 600 dossiers en cours et « qu’environ 400 d’entre eux transpiraient plus ou moins les abus sexuels »8.

      Dans son témoignage au procès en appel à la cour d’assises de Paris, l’ex-directrice de l’école maternelle qu’avaient fréquentée les enfants du couple Badaoui-Delay à la Tour du Renard a notamment prononcé cette phrase qui, à elle seule, pourrait résumer toute la problématique du risque de banalisation et donc de moindre réactivité lorsque trop de clignotants sont allumés : « J’avais fini par m’habituer aux comportements des enfants de ce quartier. Mais tout ce que j’avais fini par trouver normal n’est pas tolérable, dans l’école où je travaille aujourd’hui. En fait, ce ne sont pas les mêmes normes » (propos rapportés dans un article de la Voix du Nord du 10 novembre 2005).

    • Témoignage d’une des victimes sur les conditions des procès ou comment faire des victimes les coupables et des auteur·ices des innocent·es
      https://www.youtube.com/watch?v=a-9Y1TRV62k

      Outreau l’Autre Vérité de Serge Garde
      https://www.youtube.com/watch?v=bP1MmPKIwoA

      Commission d’enquête de 2006
      https://www.youtube.com/watch?v=zPx-BfVvrWM

      Site de Jacques Thomet
      http://www.jacquesthomet.com/jacquesthomet

      Les 12 enfants reconnus victimes de viols ont touché·es chacun·e 30.000€ à leurs 18 ans. Séparés entre elleux, placé en foyer pour déliquants, jetés à la rue à 18 ans, traités de menteurs par la presse...

      Les 13 aquité·es du second procès ont touchés chacun·e 300.000€. Ces gens n’ont pas été innocentés l’institution a jugé que la parole des enfants ne vallait rien.

      La justice française juge que la mauvaise réputation d’un adulte est 10 fois plus grave que d’être prostitué, violé, torturé lorsqu’on est enfant.
      Le juge Burgeau à été lynché et ce message à ete compris de tous les juges qui ne condamnent plus les viols et considèrent les victimes comme des menteureuses. -40% de poursuites pour viol depuis cette affaire. Les violeurs et pedosexuels se sont ouvert une autoroute.

      __
      Outreau ou pas assez ? Serge Garde : encore !
      https://www.youtube.com/watch?v=m5Kac4egHiM

      Dans une autre video de type FNoïde dont j’ai retiré le lien, Serg Garde dit que l’importance des théories freudiennes en France explique qu’on considère les enfants comme des menteureuses. Pour #freud l’enfant est un pervers polymorphe qui seduit les adultes et est l’instigateur de l’inceste cf - oedipe

    • Merci @mad_meg même si c’est absolument terrifiant que l’affaire d’Outreau ait été transmise par les médias dominants comme une erreur judiciaire envers les adultes.
      On comprend mieux l’instrumentalisation des personnes au pouvoir mouillées dans des affaires financières qui cherchaient à supprimer le juge d’instruction. Non seulement l’impact aujourd’hui sur ces victimes de viols, sur celles qui tentent aujourd’hui de dire mais aussi le soutien apporté au développement des réseaux pédophiles.
      Arr, vraiment la gerbe.

    • Oui j’écoute présentement la commission villani, une forfaiture. A part la première intervenante, seule femme et seule personne qui connait l’affaire et dit à la commission que c’est le bal des faux-culs et que le juge Burgeau est irréprochable. Le reste c’est des vieux ballochards qui servent la soupe à Foutriquet. Hallucinant de voire que cette affaire de réseau pédocriminel a servit de prétexte pour Sarko-Fillon & l’UMPS pour se garantir l’impunité. Car sur ce coup là, L’UMP et le PS étaient main dans la main (dans le sac).

      Sinon pour L’INNOCENT Franck Lavier en plus d’étre poursuivit en ce moment pour le viol de sa fille de 17 ans, il a été condamné pour violences physiques sur ces autres enfants agés d’une dizaine d’années.

    • Outreau, onze ans après.
      https://blogs.mediapart.fr/jacques-delivre/blog/061216/outreau-onze-ans-apres

      Du Calvaire à la Rédemption. Onze ans après, que sont devenus ceux d’Outreau ?

      De nombreux messages personnels ont fait part de l’inquiétude générale concernant le silence relatif actuel autour de l’affaire d’Outreau, et notamment sur ce qui est advenu des fameux acquittés. Alors disons que, onze ans après très exactement, les nouvelles sont plutôt bonnes, mais pas pour tout le monde, comme vous le verrez.

      Revenons d’abord un peu en arrière. A la fin des procès (2005), des tractations financières secrètes eurent lieu, au plus haut niveau, afin de dédommager les acquittés de Paris et de Saint-Omer (et de faire en sorte que le volet Legrand fils mineur ne soit jamais audiencé, contrairement au Droit. Malheureusement, il fallu bien le juger, in extremis). Même s’il n’est absolument pas question ici de nier la dureté de la condition pénitentiaire française, indigne d’une nation moderne, ni que le dédommagement pécuniaire est une mesure salutaire (que faire de plus ?) pour tâcher de compenser les années de prison, on se souviendra, d’abord, que Patrick Dills, qui fit dix-sept années de prison, obtint l’équivalent actuel de 150 000 euros.

      Si, concernant nos acquittés, le dédommagement moral fut plus satisfaisant, puisque outre les excuses de la Chancellerie, celles du Premier Ministre de l’époque Dominique de Villepin, puis celles du Président Chirac lui-même, excuses écrites au nom de la République française et dépêchées tout spécialement par les motards de l’Elysée au domicile de chacun, les tractations concernant l’aspect financier ont été, de leur côté, menées rondement. Ces tractations, tenues cachées, s’élevèrent, selon des informations sûres, à environ dix millions d’euros pour les treize, soit une moyenne de 800 000 euros chacun. Il est cependant à envisager que certains ont obtenu plus que d’autres, eu égard aux conséquences dommageables de l’incarcération sur leur réputation et leur carrière professionnelle. Accessoirement, il ne faut pas oublier que les enfants victimes de traumatismes beaucoup plus importants que la prison pour des adultes, n’ont reçu que 30 000 euros chacun, puis envoyés à la rue sans aucune sorte de soutien à leur majorité. D’autres sont peut-être repartis chez eux pour que la famille reçoive l’indemnité.

      Certes, pour nos acquittés, il leur a fallu déduire les sommes versées à leurs avocats respectifs, et que l’on peut juger conséquentes(mais négociées)... Les ténors du barreau ne sont bénévoles qu’un temps.

      Les époux Lavier s’achetèrent de leur côté tout ce qu’il faut pour être enfin bien : grosse voiture, grande maison en centre ville, tout l’équipement nécessaire pour se sentir heureux, dont un circuit intérieur de caméras vidéos ; des joujous et tant et plus pour les petits gosses. Cela ne les empêcha pas d’avoir ensuite maille à partir avec la justice, pour violences et maltraitances sur deux de leurs enfants mineurs, âgés de dix et onze ans. Certes, considérés contre primo-délinquants, les parents ne furent condamnés qu’à du simple sursis. Le Procureur de l’époque (en 2012), Jean-Philippe Joubert, avait pourtant déclaré devant les caméras de télévision que « les chambres de ces deux enfants qui se sont enfuis étaient vraiment des mouroirs. Il n’y avait même pas de lumière, il n’y avait pas de poignée pour sortir et il y avait des caméras partout pour filmer des enfants qui arrivent presque à l’âge de la puberté ». Plus récemment, en juin 2016, Franck Lavier sera placé en garde à vue durant 48 h., puis mis en examen avec interdiction de retourner à son domicile, pour viol présumé sur sa fille C. (dont le prénom réel a été scandaleusement dévoilé par la presse) âgée de 17 ans. L’instruction suit son cours, et se déroulera, peut-être, dans des conditions raisonnables de bonne justice. Franck se souvient-il peut-être, non sans émotion, que l’affaire d’Outreau avait débuté pour lui de la même façon. Hormis ces petits soucis du quotidien, Franck et Sandrine Lavier se portent bien.

      De son côté, l’abbé Dominique Wiel est devenu une sorte de vedette que l’on a souvent croisée à la télévision. Il sillonne la France pour y faire des conférences. En seulement quatre ans, il en aura organisé plus d’une centaine pour raconter son histoire. Lui aussi a écrit un livre. D’après La Voix du Nord (nous sommes en 2011), il animait chaque mois une formation aux faits-divers à destination des journalistes de FR3. En 2016, il continue, à près de 80 ans, à participer à des débats et des conférences. Il trouva quand même le temps d’adhérer au comité de soutien de Jean-Paul Lagache, condamné deux fois aux Assises pour pédophilie. Notre abbé vieillit bien et reste fidèle à ses convictions.

      Le taxi Pierre Martel, qui fut acquitté à Saint-Omer en 2004, a repris ses activités dans la discrétion. Le père Legrand et Christian Godard sont décédés. De Thierry Dausque, acquitté en appel, aucune nouvelle.

      Le fils Legrand a encore eu des petits ennuis avec la justice. Il avait déjà été condamné à trois mois fermes pour trafic de drogue, sans exécuter sa peine (en 2007). Il a été condamné plus récemment à du sursis pour violences sur la mère de son fils. Il avait également insulté son enfant devant témoins en lui faisant un doigt d’honneur et lui disant :« Va te faire enculer ! ». L’enfant, qui avait deux ans, connaissait-il-il le sens de la formule ? Sinon, pour le reste, ça va. Il est à espérer pour lui qu’il ne se fasse pas trop remarquer : son avocat Julien Delarue doit commencer à fatiguer. On peut aussi s’interroger sur le fait que le fils Legrand, après avoir acquis voiture et logement, habite dorénavant chez sa mère et dort, selon ses dires, dans le canapé du salon, lui qui aurait touché, si l’on y ajoute l’indemnité de son père décédé, plus d’un million d’euros...A moins que... Quand on songe qu’avant l’affaire, la famille avait acheté (à crédit) à la fin des années 80 une maison individuelle dans un quartier résidentiel de la station balnéaire de Wimereux, avec un salaire d’ouvrier et une mère au foyer, puis que cette maison s’était trouvée perdue juste avant les événements pour une obscure raison....

      Roselyne Godard (la boulangère) a désiré un temps se lancer dans des études de Droit pour devenir avocate, profession exercée à but lucratif, sûrement sur les conseils avisés de son défenseur et mentor, Eric Dupond-Moretti, « Maître Dieu », comme elle l’appelait. On ne sait trop à quoi aboutirent ces études.

      Odile Marécaux-Polvèche, femme de l’huissier, a été indemnisée aussi, a récupéré l’intégralité de son salaire d’infirmière à l’Education Nationale, ce qui peut sembler tout-à-fait normal. Pourtant, comme elle avait décidé, après son divorce, de résider en Bretagne, un poste fut spécialement créé pour elle là-bas sur ordre du Ministre de l’Éducation Nationale. Rarement, dans l’histoire judiciaire française, considérant que l’ « erreur judiciaire » n’en fut pas une, des détenus provisoires jugés finalement innocents n’ont été traités par l’État avec autant de bienveillance, d’égards et de mansuétude. Chapeau bas ! Il est à souhaiter que toutes les « victimes » de notre justice soient traitées de la même façon.

      L’huissier Alain Marécaux, que l’on a aussi beaucoup vu à la télévision, est également un cas qui peut intéresser. Il avait déclaré, on s’en souvient, avoir tout perdu avec cette affaire. Mais il avait oublié de raconter que son couple battait très sérieusement de l’aile. Que sa femme Odile avait fait une tentative de suicide, en juin 2001, de même que l’un de ses fils. Qu’Odile présentait de nombreuses marques de coups, mais qu’elle les imputaient à son fils aîné, et non à son mari : ouf ! Que les trois enfants avaient fugué à plusieurs reprises. Que sa propre mère était déjà très sérieusement malade avant les ennuis judiciaires et que la mort de celle-ci ne peut être en rien imputée à Fabrice Burgaud. Que son étude dut être vendue (peut-être pas au meilleur prix, on peut en convenir). Qu’il revendit sa résidence principale, surnommée le « Manoir », puis sa résidence secondaire. Et donc qu’il fut payé pour tout cela, au moins, et que ces sommes s’ajouteront donc aux indemnités que l’on jugea, d’ailleurs, particulièrement conséquentes, puisqu’il fut question de deux millions d’euros (somme importante qui vint, si l’on réfléchit, en déduction de l’indemnité des autres, par exemple de celle des Legrand, qui restent, malgré tout, des prolétaires. Daniel Legrand, père : « On a été indemnisé, mais on n’a pas touché comme on avait dit... »). Le reste de l’histoire est plus connu : Alain Marécaux publia (avant même l’appel) un livre qui devint un best-seller( Il parvint à publier chez Flammarion, et les droits de l’ouvrage furent rapidement achetés). On en tira un film (dans lequel Marécaux était conseiller technique) qui remporta un assez bon succès, davantage grâce à une grosse campagne de promotion et au choix de l’acteur principal, Philippe Torreton, qu’à ses qualités purement cinématographiques. Il est cependant à déplorer que cette œuvre présentée comme une fiction ait utilisé sans vergogne le nom des protagonistes réels. Les avocats du Juge Fabrice Burgaud, lui-même incarné avec réalisme par un acteur-sosie, s’en virent refuser la supervision. Alain Marécaux retrouvera son métier d’huissier de justice. Il a maintenant une étude à Dunkerque (elle porte son nom), mais passe le plus clair de son temps dans sa résidence du Midi, en Ardèche.

      Sous cet aspect positif des choses, le cas le plus emblématique de Rédemption reste celui de Karine Duchochois. Elle est indemnisée alors qu’elle n’a pas fait un seul jour de prison, hormis la garde-à-vue. Après avoir beaucoup pleuré pour retrouver son fils, dont le père-duquel elle était séparée et qui habitait avec l’enfant en région parisienne- avait pourtant obtenu la garde bien avant le début de l’histoire, elle écrit, elle aussi, un livre pour défendre sa cause (avant l’appel également-et l’on mesure dans quel état d’esprit se trouvait donc, l’opinion publique à propos de leur culpabilité présumée- le livre de Florence Aubenas, La Méprise, n’étant pas encore sorti pour enfoncer un coin supplémentaire)). Elle publie rapidement chez l’éditeur parisien Plon, un témoignage dont le titre ne lui conviendra pas : Moi Karine, innocente et cassée. (« Je n’ai jamais été cassée », déclarera-t’elle). L’ouvrage, malgré une qualité objectivement médiocre, reçoit le prix littéraire « Comte de Monte Christo », tout nouvellement créé juste à ce moment-là, en 2005, et qui vise à récompenser les oeuvres littéraires autobiographiques sur la justice. C’est Gérard Lhéritier, présenté parfois comme un « ami » de Karine, qui en est l’initiateur. Karine en deviendra d’ailleurs l’attachée de presse. Mais Lhéritier, surnommé par des perfides le « Madoff » des lettres et qui fréquente le beau monde, de Rachida Dati à Nicolas Sarkozy, aura quelques petits ennuis avec la justice. Comme le rapportent de nombreux quotidiens, dont Le Nouvel Observateur (article du 7/12/14), celui que l’on présente aussi comme le plus gros acheteur mondial de manuscrits, est inquiété dans une enquête préliminaire pour « escroquerie en bande organisée et pratique commerciale trompeuse ». Il s’agit de l’affaire Aristophil. La société, qui a ensuite ouvert une filiale en Belgique, dont Patrick Poivre d’Arvor est le parrain et le promoteur zélé, est basée sur le malin système de la pyramide de Ponzi. Les souscripteurs, qui espéraient de gros bénéfices dans l’investissement sur l’achat et la revente de manuscrits rares, n’auront plus que leurs yeux pour pleurer. PPDA sera entendu par la brigade financière sous le régime de la garde à vue pour un prêt de 400 000 euros accordé par Lhéritier, et qui a disparu des comptes. La société sera placée en liquidation judiciaire en 2015 et Lhéritier ne sera pas ennuyé plus que ça, même si l’affaire n’est pas terminée.

      Bref, à l’époque où Karine reste personnellement très proche de l’influent présentateur de télévision PPDA, TF1 acquiert les droits de l’ouvrage de sa protégée pour en réaliser ensuite une fiction télévisée. En 2007, notre Karine rentre comme journaliste à France Info et tiendra une chronique « Le Droit d’Info » consacrée à la justice. Dorénavant journaliste, elle adhère, sans aucun diplôme ni qualification, à l’Association des journalistes judiciaires, présidée à l’époque par Stéphane Durand-Soufflant, chroniqueur du Figaro. Le monde est petit. Elle devient également journaliste animatrice du magazine hebdomadaire télévisé « Engrenage infernal » sur la chaîne Planète+ Justice. Elle réalise, en 2011, un reportage documentaire sur Outreau (à charge contre Fabrice Burgaud, bien entendu), diffusé dans l’émission « Zone Interdite » (M6). Entre temps, elle a aussi été engagée par la chaîne 13° Rue (« Passeport pour le crime »), chaîne que PPDA rejoindra à son tour en 2013, et où officiait déjà Christophe Hondelatte, prosélyte infatigable de la thèse des défenseurs (les enfants ont menti, il n’y a pas de réseau criminel, etc.). Pour Karine Duchochois en tout cas, ce fut donc comment passer du ghetto ( des HLM d’Outreau) au gotha.

      Questionnée en 2008 par le même Christophe Hondelatte dans son émission de France 2 Faites entrer l’accusé :« Karine, vous avez de l’ambition, il ne faut pas craindre de le dire, c’est bien l’ambition...Alors, cette affaire, peut-on dire qu’elle vous a finalement servie ? » Réponse de Karine Duchochois :« Oui ». Donc, là-aussi, tout va pour le mieux.

      Le lecteur trouvera sans doute ces considérations mesquines, triviales, déplacées ou malveillantes de la part de celui qui tient cette plume...Il devrait plutôt se réjouir que les acquittés s’en tirent globalement mieux que les enfants violés d’Outreau.

      Triviales et déplacées aussi, ces quelques remarques sur ce mystérieux prix littéraire « Comte de Monte Christo » dont il est question plus haut, quand on sait qu’il a été décerné également en 2009 aux Legrand père et fils pour Histoire Commune, témoignage dont la médiocrité littéraire n’est pas à prouver, écrit avec Youki Vattier ( réalisateur qui connaît bien Hondelatte pour avoir travaillé avec lui) : il s’agit, plus précisément, de la catégorie « Prix de l’émotion face à l’injustice » ! A y regarder d’encore plus près, on se rend compte que, parmi les jurés de ce prix, il y a eu Patrick Poivre d’Arvor himself, mais aussi Philippe Houillon, député Rapporteur de la Commission d’Enquête parlementaire sur l’affaire en 2006 ; bon nombre de journalistes, comme Dominique Rizet du Figaro, ancien du SIRPA (Service d’Information et de Relations Publiques des Armées), qui officie sur la chaîne Planète+Justice (comme Karine), copain de Christophe Hondelatte et de l’avocat Dupond-Moretti ; le magistrat Serge Portelli, les journalistes Daniel Carlin, Matthieu Aron, ancien directeur de la rédaction de France Inter, coscénariste avec Marie-France Etchegoin (ancienne Rédac-chef de l’Obs) d’un documentaire sur l’affaire Alègre défendant la thèse de l’absence de notables (« Notable donc coupable ») et...l’avocat Eric Dupond- Moretti himself aussi ! Ajoutons que Dominique Baudis obtint le prix en 2005 pour Face à la Calomnie, publié par Bernard Fixot qui publia également dans son autre maison Oh !Editions le témoignage de l’abbé Dominique Wiel. Inutile de charger la barque, mais Alain Marécaux reçut ce même prix pour Chronique de mon Erreur Judiciaire... Du beau linge bien propret, qui a ses entrées un peu partout, tous gardiens jaloux et militants de la doxa et tous parties prenantes dans l’histoire ou ayant des idées précises sur le fait de ne pas « trop écouter les enfants victimes » ; qu’il n’y a jamais de notables dans ce genre d’affaire, la preuve étant qu’aucun n’est jamais condamné ; que le « réseau pédocriminel » est un fantasme de cinglés...

      Donc tous gens, zélateurs de l’histoire officielle, qui se connaissent parfaitement, se fréquentent, déjeunent, cocktailent ensemble, fréquentent les palaces et la jet-set... et sont totalement objectifs. Il faut bien se serrer les coudes. Des personnes d’influence proches des vrais lieux de pouvoir, officiels ou non-officiels et qui assurent le pluralisme de l’information. Vous savez-bien : ceux qui font et défont l’opinion publique, pour notre plus grand amusement...

      PS : Ce qui est dit ici est vérifiable, plus ou moins aisément car les médias « mainstream » ne creusent pas trop ces choses et mettent le public à l’abri des accointances, renvois d’ascenseur et intérêts communs entre les grands médias eux-mêmes, leurs serviteurs, les cercles protégés de la politique, de la magistrature, du spectacle, du sport, de la culture, de l’Education, de l’Eglise ; bref, de la plupart des Institutions. Tous gens par ailleurs forcément au dessus de tout soupçon. Les acquittés d’Outreau furent les arbrisseaux qui cachèrent la forêt et les enfants violés les grands perdants : après tout, ils ne représentent rien d’important.

      Le lecteur pertinent aura sans doute saisi que le problème était (pardon pour le gros mot) l’« invisibilisation » volontaire de ce même problème (j’espère me faire comprendre, au delà de la célèbre question un peu galvaudée : « Nous cacherait-on des choses ? »). Il aura peut-être également compris que les « dysfonctionnements » en chaîne de l’affaire d’Outreau (conjonction mathématiquement quasi impossible) n’en étaient pas réellement, et ne constituaient que l’ombreportée des fonctionnements cachés et voulus d’une mécanique qui n’était pas si mal huilée. Il pourra, en tout cas, en tirer les conclusions qu’il souhaite, comme il se doit.

      + Le commentaire de Marie-Christine Gryson

      Bravo pour ce brillant récapitulatif qui permet d’oublier que Dimitri Delay, reconnu pas la Justice dans cette affaire, victime de viols d’agressions sexuelles, de corruption de mineurs, souffre de froid et de faim...et n’a reçu, comme tous les autres ex-enfants ( ils sont 12) aucune aide de tout ce petit monde si bien intentioné à l’égard des acquittés.

      https://blogs.mediapart.fr/caprouille/blog/141116/lettre-ouverte-thierry-delay-qui-m-engendre-viole-torture-et-livre-l

      Cela permet d’oublier que Chérif Delay n’a reçu aucun prix pour son livre auto-biographique « Je suis debout » qui décrit l’horreur des viols, de l’abandon et des accusations inversant les culpabilités et les valeurs :

      http://www.lemonde.fr/societe/article/2011/05/10/cherif-delay-enfant-victime-d-outreau-adulte-debout_1519657_3224.html

      Cela permet aussi d’oublier que Michel Gasteau éminent Président d’assises a répertorié plus de 30 mensonges dans le livre de Florence Aubenas « La Méprise » :

      http://www.village-justice.com/articles/MEPRISE-Les-mensonges-Florence,19584.html

      En revanche, il est impossible d’oublier que Karine Duchochois, enquêtant « objectivement » et sans conflit d’intérêt sur les acquittés d’Outreau pour « Envoyé spécial » a tancé vertement les Lavier suite à leur mise en examen pour maltraitances habituelles et corruption de mineurs : « cela sème le doute sur nous tous » a t-elle précisé à ses co-acquittés.Une question me tarabuste : que pense t-elle aujourd’hui de la nouvelle mise en examen de Franck Lavier pour « Viols sur mineur par ascendant ? »

      Karine Duchochois ne doit pas penser grand chose du procès pour viols et agressions sexuelles impliquant Lavier au sujet de sa fille C***, pour le moment... Elle était citée au même titre que Lavier dans le beau rapport de l’IGAS, (rapport un peu mis au fin fond d’un grand placard minstériel, qui devrait retrouver une seconde jeunesse dans un avenir proche..)J’ai toujours été étonnée que quelqu’un qui n’a pas obtenu son CAP de fleuriste puisse devenir chroniqueuse judiciaire sur FranceInfo. Le plus grinçant est surtout d’entendre sa défense des enfants dont elle a été soi-disant privée à cause de l’affaire d’Outreau alors qu’elle n’avait plus la garde d’Anth** depuis longtemps car elle était jugée comme mauvaise mère.

      Quant à Brunet, il vivait en couple avec une gamine de 15 ans quand il a été arrêté.. Mais tout va bien hein... D’autant que « le zizi dans la bouche » n’a jamais été jugé, le dossier est passé « à trav » lors du procès, oublié sous la pile ...

      Cette affaire est une telle injustice pour les enfants victimes (et ils sont très nombreux), qu’il m’est impossible de croire que c’est fini...

    • Le média d’où est tirée l’interview de Serge Garde n’est pas du tout recommandable — les affaires de pédophilie sont régulièrement instrumentalisées par la facho-catho-sphère, ce serait dommage de relayer leurs délires (en l’occurrence conspi franc-maçonne).

      Au passage, au rayon #ligue_des_crevures_masculinistes, à signaler la présence dans cette affaire de Dupont Moretti, qui gagna à l’époque ses galons de Grantavocat sur le dos des victimes et vient de remettre ça dans le procès Georges Tron.

    • Oui Zorba j’ai vu d’ou venait la video avec Serge Garde. Le problème, qu’explique S.Garde lui meme, c’est que personne ne s’interesse à ces sujets (à part les victimes et peut etre les auteurs) et du coup il ne reste que la fachosphère pour s’engouffrer dedans à base de complots judeo-maçonniques, merdalistes et autres joyeusetés brunes. L’interview n’est pas orienté FN (enfin il m’a pas semblé) et il y a seulement une question sur la franc-maçonnerie qui est quand meme typique de la source, mais serge Garde y répond de manière acceptable selon moi.

      Faut que je retourne bosser mais j’essayerai plus tard de trouvé une meilleur source pour cette video. J’en ai écouté pas mal de videos de S.Garde et il dit un peu toujours la meme chose du coup je devrais trouvé de quoi la remplacé histoire de pas faire monter les states de cette faf-Tv .

    • @mad_meg ça m’a fait également tiquer d’entendre le délire conspi franc maçon à la toute fin de l’interview de S.Garde, ça le fait tousser gravement d’ailleurs et c’est coupé juste avant qu’il ne réponde, mais oui quand même, merci si tu trouves une autre source.

    • J’ai du voire une video qui est la suite de l’interview. Pour cette question sur les franc-macs Serge Garde explique qu’il a été aidé par des franc-macs parfois et parfois pas et qu’il pense pas qu’il y ai de liens particulier entre les réseaux pedocriminels et la franc-maçonnerie.

      J’ai édité pour remplacé la video avec Serge Garde par une issue de Karl Zero.

  • Le patron du groupe de coiffure Dessange mis en cause pour harcèlement sexuel
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2018/08/11/le-patron-du-groupe-de-coiffure-dessange-mis-en-cause-pour-harcelement-sexue

    Elle avait bien noté une gêne, à l’issue de l’entretien, lorsqu’ils lui ont demandé ce qu’était devenue cette plainte pour harcèlement sexuel qu’elle avait déposée, en 2014, contre Benjamin Dessange, son ancien patron. Mais, comme elle et ses futurs potentiels employeurs s’étaient entendus sur le salaire, la voiture de fonction et sa date d’embauche, Annabel Talon est restée confiante. « On vous tient informée », ont-ils assuré. Les dirigeants de la société n’ont jamais rappelé. « Le monde de la coiffure est petit. Ils ont interrogé votre ancien employeur… », a fini par expliquer le cabinet de recrutement, trois semaines plus tard.

    Depuis le 11 juillet, Benjamin Dessange, 51 ans, président du groupe Dessange, est placé sous statut de témoin assisté pour « harcèlement sexuel » et « appels téléphoniques malveillants ». Le 2 août, les avocats d’Annabel Talon, Mes Patrick Maisonneuve et Charlotte Paredero, non satisfaits, ont demandé à la juge d’organiser une confrontation et de réentendre le PDG, en leur présence.

    #paywall #domination_masculine #violence_masculine #travail #harcelement_sexuel #culture_du_viol #omerta #victim_blaming

    Une plainte déposé en 2014, et rien ne bouge avant juillet 2018. La vicitime à par contre été pénalisé, perte d’emploi, complicité du milieu de la coiffure pour l’empeicher d’avoir à nouveau un emploi dans la coiffure. Le prévenu n’est même pas mis en examens, il est seulement « placé sous statut de témoin assisté ».

  • Menacée de fermeture, la Maison des #femmes de Saint-Denis en appelle aux dons - Libération
    http://www.liberation.fr/france/2018/06/08/menacee-de-fermeture-la-maison-des-femmes-de-saint-denis-en-appelle-aux-d

    Entre 30 et 50 femmes poussent chaque jour les portes de cette maison colorée, implantée à deux pas de l’hôpital Delafontaine de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). Elles souhaitent s’informer sur l’avortement, les violences conjugales, consulter une sage-femme, un·e médecin ou un·e psychologue pour évoquer des mutilations sexuelles… Inaugurée en juillet 2016, la Maison des femmes de Saint-Denis est une structure hybride destinée à prendre en charge tous les types de violences. Financée principalement par des fondations privées, l’Etat et les collectivités locales, la Maison des femmes en appelle désormais aux dons pour continuer d’exister : une campagne de financement participatif a été lancée, via la plateforme Gofundme. Budget annuel du lieu : 800 000 euros. Plus de 40 000 euros ont déjà été récoltés sur50 000 espérés. Faute de financement, le fonctionnement du lieu pourrait être sérieusement compromis à très court terme (d’ici fin juin).

    Au-delà de l’espace dionysien, la docteur Ghada Hatem, gynécologue obstétricienne initiatrice du projet, aimerait voir essaimer d’autres espaces similaires. Ils sont, argue-t-elle, « une réponse au parcours du combattant que doivent aujourd’hui affronter les femmes victimes de violences ». Selon l’Ined, environ 50 000 femmes excisées vivraient sur le sol français ; 14,5 % des femmes ont déjà été victimes d’une forme de violences sexuelles au cours de leur vie. Et dans l’Hexagone, les violences conjugales continuent de tuer une femme tous les trois jours.

    Pour appuyer cet appel aux dons, un documentaire sur l’histoire des lieux est disponible en accès libre sur le site Spicee. Interrogée par Libération en 2016, peu après l’ouverture de la Maison des femmes de Saint-Denis, Ghada Hatem soulignait déjà la difficulté de trouver des financements pour ce type de projets : « Quand vous êtes "Madame Personne", petit docteur dans un hôpital de banlieue un peu sinistré, il faut un certain acharnement et pas mal de rencontres pour arriver à lever des fonds », disait-elle. Aujourd’hui, elle appelle les donateurs potentiels à « être des héroïnes » à leur côté, pour lutter contre les violences faites aux femmes. Pas besoin de cape ni de superpouvoirs : un don de dix euros est par exemple suffisant pour financer la participation d’une femme à un atelier sur la réparation de l’intime, après des #mutilations_sexuelles.

    #violence_masculine

  • Sexisme à l’école, silence dans les rangs - L’Express
    https://www.lexpress.fr/education/sexisme-a-l-ecole-le-grand-tabou_2005156.html

    Partout, dans les établissements scolaires, les filles sont victimes de violences sexistes. Dans un mutisme assourdissant.

    Une ado de 15 ans plaquée contre le mur des toilettes du lycée professionnel Gallieni de Toulouse et victime d’attouchements de la part de trois agresseurs. Des élèves de terminale du lycée Camille Pissarro de Pontoise (Val d’Oise) qui, parce qu’elles seraient trop court-vêtues, doivent affronter des camarades masculins hilares, mimant des actes pornos et les injuriant sans retenue - « sale pute », « gros cul », « t’es bonne »...

    La vidéo d’une toute jeune fille ayant des rapports sexuels avec deux garçons qui circule de téléphone en téléphone, sans le consentement bien sûr de l’intéressée, auprès de ses pairs du lycée d’Alembert, dans le XIXe arrondissement parisien. Ce « tu suces ? » jeté au visage d’une élève du lycée Jacques-Prévert, à Savenay, près de Nantes, pour avoir eu l’"audace", encore une fois, de porter une jupe avec des chaussettes hautes et des souliers à talons. Mais aussi, parce que désormais le sexisme prend de nouvelles formes, des garçons qui refusent de s’asseoir à côté de leurs homologues féminines au collège Versailles de Marseille...

    LIRE AUSSI >> N’abandonnons pas les filles

    Ces anecdotes, glanées à travers toute la France, sont très loin d’être des cas isolés. Et les établissements cités ci-dessus ne sont pas forcément les plus « difficiles » ou les plus laxistes en matière de lutte contre les violences faites aux femmes.
    « Si les parents savaient... »

    Parmi eux, beaucoup, comme le lycée d’Alembert par exemple, ont même le mérite de dénoncer haut et fort ce qui se cache ailleurs. Mais voilà, entre l’accès à la pornographie - facilité par Internet, les smartphones et les tablettes -, la violence et le harcèlement pratiqués à grande échelle sur les réseaux sociaux, les stéréotypes de genre intégrés dès le plus jeune âge et, enfin, le développement de la radicalité religieuse dans certains établissements, c’est bien toute l’Education nationale qui doit faire face à une très inquiétante situation.

    #discrimination #misogynie #sexisme #viol #culture_du_viol #violence_masculine #sexisme_d'etat #violences_sexuelles #mixité #harcelement_sexuel #école #éducation #deni #backlash #pornographie #prostitution #enfance #harcelement #facebook #snapchat #slut_shaming #grossophobie

    • Article nauséabond qui sous couvert de dénoncer la violence sexuelle désigne l’adversaire à abattre ...

      Les « grands frères »

      A la lecture de ce récit d’une très grande force, il est possible de discerner trois « types de filles » : les « ultraféminines » au maquillage et aux tenues très sexuées ; celles qui, au contraire, reprennent les codes vestimentaires et verbaux des garçons, qui parlent dru et cru et s’habillent en jeans ou en joggings ; et celles qui portent le voile... Bon nombre de ces dernières mettent en avant leur libre choix.

      Mais Bernard Ravet, cet ancien proviseur de Marseille, qui a dénoncé dans un récent livre l’influence de l’extrémisme (Principal de collège ou imam de la République ?, éd. Kero), n’est pas si certain de cette liberté revendiquée et évoque même une forme de pression exercée par les grands frères qui se battent pour que les jeunes filles n’enlèvent leur voile qu’une fois à l’intérieur de l’école et pas devant la grille. Il y a aussi ces certificats médicaux qui fleurissent quand, en sport, vient le temps de la natation. Pour lui, il ne fait aucun doute qu’il s’agit là de certificats de complaisance pour échapper à la piscine et aux maillots de bain. « Il m’est arrivé de contacter plusieurs fois les médecins en question pour obtenir des explications, mais je me suis heurté à chaque fois au secret médical », explique Bernard Ravet.

      En 2005, alors qu’il était à la tête du collège Versailles de la cité phocéenne, il demande aux enseignants de remplir un questionnaire destiné à préparer la venue d’inspecteurs généraux, envoyés par le ministère de l’Intérieur. Thème de leur visite : « l’incidence de la montée des communautarismes sur les relations garçons-filles et les problèmes de mixité ». Les réponses que L’Express a pu se procurer sont édifiantes : « insultes particulièrement crues », « jugements péremptoires de la part des garçons sur les habitudes vestimentaires des filles », « propos injurieux dès qu’une fille se met en jupe », « très rares relations amoureuses voire même amicales », « certains estiment que le traitement cruel des femmes dans certains pays est normal si c’est leur religion », « certains élèves peuvent avoir du mal à accepter les remarques d’un professeur femme »...

      C’était il y a treize ans, mais Bernard Ravet doute que la situation ait évolué favorablement. « Récemment, une maman d’élève évoquait le cas de ce gamin de maternelle qui refusait de prendre la main d’une maîtresse parce que c’était une femme... », soupire l’ancien proviseur. Des faits difficiles à évoquer par les enseignants qui craignent d’être taxés de « racistes » par les uns ou de faire, malgré eux, le jeu des extrêmes. Faut-il pour autant s’interdire de parler et abandonner certaines de ces élèves à leur sort ?

  • Suzanne Zaccour : Querelle [ kə.ʀɛl ] | Scènes de l’avis quotidien
    https://scenesdelavisquotidien.com/2018/02/10/suzanne-zaccour-querelle-k%c9%99-%ca%80%c9%9bl

    [Le texte qui suit, de Suzanne Zaccour, est tiré du récent Dictionnaire critique du sexisme linguistique. Il s’agit d’un extrait pour l’entrée « Querelle ». Il est publié ici avec l’aimable autorisation de l’autrice et des éditions Somme Toute. Merci à vous.]
    De querelle en querelle

    30%. D’après l’Organisation mondiale de la santé, c’est la proportion des femmes ayant été victimes de violence conjugale[1]. Parce que je suis une femme, j’ai, jusqu’à 44 ans, plus de chances d’être tuée ou blessée par un conjoint que par un accident de voiture, la guerre, la malaria et le cancer – toutes ces causes combinées[2]. Ça donne froid dans le dos, et pourtant… Où est l’état d’urgence ?

    […]

    Le meurtre d’une femme par son conjoint est presque toujours contextualisé comme un fait divers – un événement par définition banal, sans conséquence, anodin. Pas assez important pour faire l’actualité ou l’éditorial, mais tout de même assez divertissant pour se mériter un petit coin d’écran. Divertissant, car le fait divers est aussi le fait insolite. Surprenant et inhabituel : tout le contraire des violences conjugales qui sont non seulement répandues, mais aussi prévisibles[3]. Par conséquent, l’événement rapporté doit être simultanément (et paradoxalement) peu important et sensationnel.

    Peu important, parce qu’on parle de violence domestique (un calque de l’anglais domestic violence), une expression qui en dit long considérant le peu d’importance que notre société apporte à la sphère domestique (lire : la sphère des femmes). Peu important aussi, parce que sans rapport avec un quelconque enjeu de société. Une femme battue à mort, c’est une histoire triste, rien de plus. Or, le contexte systémique fait toute la différence dans notre appréciation d’une nouvelle. On n’accorde pas tout à fait la même attention à la nouvelle d’une personne atteinte d’une grippe lorsqu’on est en plein crise de H1N1. La chute d’une action est moins banale au lendemain du Brexit. On percevrait donc différemment la nouvelle d’un féminicide si elle était présentée comme il se doit : comme un événement qui s’inscrit dans l’épidémie internationale de violences faites aux femmes. Or, comme chaque femme est sa propre histoire, hors de ce qui se passe vraiment en société, on parle plutôt de drame conjugal ou de drame familial. Le drame invoque le genre littéraire, le théâtre, et non le meurtre bien réel d’une femme en chair et en os.

    Le sensationnalisme intervient parce qu’il faut bien rendre l’histoire d’une simple femme individuelle intéressante. Il nous faut mourir de façon accrocheuse : « Il tue sa femme pour faire des économies[4] », « ivre, il bat sa femme le jour de la Saint-Valentin », « il bat sa femme et lui passe le collier du chien », « ivre, il bat sa femme et jette deux chatons dans le vide »[5]…

    En plus du petit détail étonnant pour attirer l’attention sur l’affaire privée, on introduira un élément de suspense, d’inattendu : « Personne n’aurait imaginé qu’un tel drame se produise au sein de ce couple, aux allures sans histoires[6] ». Forcément, le meurtrier est un homme sympathique, un voisin ordinaire : « famille sans histoire, bien insérée socialement, on ignore ce qui a poussé le papa à commettre ce geste fou »[7]. Les textes ne manqueront pas de vous dire que les voisin·e·s ont été surpris·es par le geste (j’espère !), mais ne vous diront jamais que dans 78% des cas de féminicide, la police était déjà au courant de la situation de violence conjugale[8]. Peut-être que si on citait plus d’expertes et moins de voisin·e·s, on comprendrait mieux ce qui s’est passé, mais on préfère penser les violences soudaines – un emportement, une folie, un acte irréfléchi, pulsionnel, un « incident » sans rapport avec les agressions qui l’ont précédé. Cette requalification sert deux fonctions. D’une part, elle nous déresponsabilise en tant que société : si la violence machiste est un emportement imprévisible, notre échec flagrant à la prévenir est excusable. D’autre part, cela nous rassure en nous distanciant du problème. Les agresseurs sont des monstres, des hommes bizarres, maniaques, fous : tout le contraire de nos pères, frères, amis, patrons, voisins (et du lecteur lui-même !). Si la violence était le résultat d’une socialisation sexiste à laquelle personne n’échappe, ce serait bien plus inquiétant…

    Suzanne Zaccour

    #féminicide #violence_masculine #couple #amour

  • A bride-burning victim in Nepal says her counselors are helping her heal and look to the future | Public Radio International
    https://www.pri.org/stories/2018-02-13/bride-burning-victim-nepal-says-her-counselors-are-helping-her-heal-and-look

    Dhapali is a victim of a violent practice called bride burning (a form of “dowry death”), in which a husband sets his wife on fire — or the mother-in-law does. It might be because the wife has borne only girls, or her husband wants to marry someone new. The most common reason, however, is that the victim came to the marriage with a small dowry or none at all.

    #patriarcat #feminicide

    • No one knows precisely how many women like Dhapali there are in Nepal and whether the numbers are going up or down — around the world, information about bride burning is hard to come by. Women who die or don’t seek medical care are unaccounted for. Survivors often don’t admit what happened. Plus, travel to rural areas to gather data is challenging, and there’s no funding for studies.

      The few studies of intentional burns in Nepal give, at best, a partial picture of bride burning. One study of patients admitted to one burn unit in Kathmandu between 2002 and 2013 found that 329 people — mostly women — came in with “intentional” burns. The majority of the women claimed to have set themselves on fire. But the study’s authors note that many bride-burning victims don’t admit it. Burn surgeons in two cities in Nepal told PRI they see it quite a bit, though not as often in Nepal as in neighboring India. They say their patients are either ashamed or afraid of retribution from their husbands’ families and say it was an accident or even a suicide attempt.

      #violence_masculine

      Burns Violence Survivors - #Nepal
      http://www.bvsnepal.org.np

  • Catherine Vidal : « Les stéréotypes de genre jouent sur l’attitude des médecins comme des patients » (L’Obs)
    https://www.nouvelobs.com/sante/20180111.OBS0488/les-stereotypes-de-genre-jouent-sur-l-attitude-des-medecins-comme-des-pat

    Les femmes vivent en moyenne plus longtemps que les hommes. Pourtant elles vivraient en moins bonne santé. Comment l’explique-t-on ?

    Cela s’explique d’abord par la précarité économique. Il faut quand même rappeler que 70% des travailleurs pauvres sont des femmes [chiffres de l’Insee, NDLR]. Elles ont des petites retraites, vivent souvent seules ou dans des familles monoparentales… Face à cette précarité, les femmes vont plus facilement renoncer aux soins.

    Cela peut aussi s’accompagner d’une mauvaise hygiène de vie, d’une consommation d’alcool, du surpoids. Ajoutez à cela le fait que les femmes sont les premières victimes de violences et d’agressions sexuelles. Ces violences se répercutent sur leur santé morale et physique. Enfin, il y a le poids des stéréotypes de genre qui influencent encore nos pratiques médicales et la recherche.

    #santé #inégalités #genre #sexisme

    • Les femmes vivent en moyenne plus longtemps que les hommes. Pourtant elles vivraient en moins bonne santé. Comment l’explique-t-on ?

      La question est claire. Mais la réponse l’est moins :

      Cela s’explique d’abord par la précarité économique. Il faut quand même rappeler que 70% des travailleurs pauvres sont des femmes [chiffres de l’Insee, NDLR]. Elles ont des petites retraites, vivent souvent seules ou dans des familles monoparentales… Face à cette précarité, les femmes vont plus facilement renoncer aux soins.

      Cela peut aussi s’accompagner d’une mauvaise hygiène de vie, d’une consommation d’alcool, du surpoids. Ajoutez à cela le fait que les femmes sont les premières victimes de violences et d’agressions sexuelles. Ces violences se répercutent sur leur santé morale et physique. Enfin, il y a le poids des stéréotypes de genre qui influencent encore nos pratiques médicales et la recherche.

      En effet, si les femmes vivent en moins bonne santé, pourquoi vivraient-elles plus longtemps ?

    • J’avoue que je ne comprends pas ce que vous ne comprenez pas. Prenons un exemple, ces dernières années des proches sont morts entre 40 et 55 ans. Ils étaient en parfaite santé et puis :
      – l’une a fait un cancer foudroyant, elle est partie en 2 mois. Et donc avant de déclarer son cancer, elle était en bonne santé.
      – l’autre en parfaite santé est mort brusquement dans un accident de la route.
      – un autre est mort suite à un choc anaphylactique en quelques minutes.
      Une personne qui aura un diabète grave, une maladie de dégénerescence du système musculaire, ou même certain type de cancer peuvent vivre de longues années en restant en vie mais avec des soins lourds.
      Pour @rastapopoulos, toutes les maladies ne sont pas immédiatement mortelles… les facteurs en sont multiples et l’article en mentionnent quelques unes…

    • Bah oui c’est ce que j’ai dit, toute morbidité n’est pas mortalité. La mauvaise santé n’implique absolument pas obligatoirement la mort.

      Et pas juste par des maladies mal connues ou des cancers, mais aussi je sais pas, des problèmes de circulation, de varices, etc, ou de tendinites, qui peuvent être suite à du travail, suite à une mauvaise hygiène (nourriture, activité physique), et qui aboutissent à des difficultés motrices très importantes, et qui ne se finissent pas forcément en arrêt cardiaque ou autre. Pendant 20, 30 ans d’affilées, on peut avoir des problèmes aux jambes, et mourir de vieillesse ou d’autre chose longtemps après. Là ce sont des problèmes plus courants dans les classes pauvres, autant hommes que femmes, mais comme les femmes en composent 70%…

      @cjldx bé c’est une base médicale incontestable que toute maladie n’est pas forcément une maladie qui cause la mort, ça parait fou d’avoir besoin d’études scientifiques pour s’en rendre compte. :D
      Mais si tu en as vraiment besoin, il doit vraiment y en avoir des millions sur ce sujet…

    • Alors sur ce point je ne suis pas spécialiste mais il me semble que c’est une donnée anthropologique, que chez les humains, les mâles vivent moins longtemps que les femelles, sans rapport avec l’époque ou le type de société. À confirmer si quelqu’un s’y connait plus dans ce domaine, mais on doit pouvoir le sourcer.

      Donc ça il n’y aurait rien à expliquer, c’est comme ça en moyenne pour tout le genre humain.

    • Ce qui fait beaucoup baisser l’espérance de vie des hommes c’est leurs comportements viriles.

      Par exemple les homicides par véhicule sont très largement causé par les hommes ;

      Les homicides au volant ne sont pas épargnés par la disparité entre genres exposée dans les cas précédemment mentionnés. Ainsi, sur 410 condamnés pour homicide involontaire sans circonstances aggravantes, l’on dénombre 74,6 % d’hommes pour 25,4 % de femmes. La proportion chute encore quant aux condamnations pour homicides involontaires commis sous l’emprise de l’alcool ou de stupéfiants : 88,5 % de ces dernières ont concerné des hommes et 11,5 %, des femmes.

      http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2018/01/10/en-finir-avec-les-cliches-sur-les-femmes-au-volant_5239896_4355770.html

      Pour les suicides, les tentatives sont plus nombreuses chez les femmes mais il y a plus de morts chez les hommes car les hommes ont accès à des méthodes plus certaines de les tués (armes à feu).

    • @mad_meg

      Ce qui fait beaucoup baisser l’espérance de vie des hommes c’est leurs comportements viriles.

      Je ne sais pas si viril est synonyme de violence, mais c’est gênant de fusionner ces deux mots, ça l’est déjà trop souvent. Et puis, un assassin (en voiture ou à pied) ne tue pas forcément un autre homme ?

      Pour poursuivre dans ton sens,
      la population carcérale est constituée à 96,3% d’hommes.
      On peut en conclure au moins que la société a mis un système en place ou les hommes sont jugés beaucoup plus dangereux que les femmes. Et où ceux-ci se retrouvent dans la course à la virilité telle qu’ils se la sont construites / pas pleurer / être fort/ violent / jamais malade / pas dire / pas de sentiments /

      #violences
      #sexisme_médical
      #Catherine_Vidal (géniale)
      #monde_de_fous

    • Pour moi il y a un lien fondamentale entre virilité et violence, domination et prédation. Quant je parle de masculinité c’est d’un point de vue biologique et à part ca je voie pas ce qui serait spécifiquement masculin. Xe qui n’est ni virile, ni masculin c’est juste être humain. Par rapport aux accidents, ils tuent effectivement sans distinction mais surtout eux même dans leurs propres accidents dans lesquels ils se tuent aussi tout seuls. D’ou le fait qu’ils meurent plus en bonne santé.

      #violence_masculine #virilité

  • #Frédéric_Gros : « C’est confortable d’#obéir »

    Après avoir inauguré nos discussions de cette année par une réflexion sur le tueur de masse, Frédéric Gros complétera cette matière à penser en tant que philosophe. Il s’interroge en effet dans son dernier livre (#Désobéir, Albin Michel) sur l’acte d’obéir, ou mieux, de #surobéir, c’est-à-dire d’anticiper le désir du maître. Il trace la voie fragile - mais la seule qui puisse convenir à un homme démocratique - d’une obéissance à soi qui ne se confond pas avec le désir.

    https://www.franceculture.fr/emissions/matieres-penser-avec-antoine-garapon/frederic-gros-cest-confortable-dobeir


    #obéissance #désobéissance

  • #Althusser et le #meurtre d’Hélène Rytmann – Période
    http://revueperiode.net/althusser-et-le-meurtre-dhelene-rytmann

    Le meurtre d’Hélène Rytmann par Louis Althusser est une tragédie qui a trop longtemps été balayée d’un revers de main par la gauche althussérienne. L’apport de Rytmann dans la trajectoire du philosophe est honteusement ignoré. Le meurtre est entièrement mis sur le compte de la démence, et celle-ci ne fait l’objet d’aucune analyse attentive. Refusant cette posture de déni, Richard Seymour mobilise l’éthique de la psychanalyse pensée par Lacan pour relire le féminicide et l’inscrire dans un cas singulier. Loin de déresponsabiliser Althusser, la clinique s’avère être la seule approche à même de donner sens et gravité à un passage à l’acte, de pouvoir se déclarer coupable. Cette réflexion est aussi une leçon de chose sur la brutalité et l’aberration de la psychiatrisation du crime.

    #féminicide

    • C’est ce qu’on appel un pervers narcissique et une relation d’emprise. Il est décrit avec beaucoup d’atténuation de son acte tout le long de ce texte
      par exemple :

      Selon Elizabeth Roudinesco, si l’on avait donné à Althusser l’occasion de témoigner, il aurait déclaré être coupable du meurtre de sa femme, et porter pleinement le fardeau de cette responsabilité.

      Ca coute rien d’affirmer une telle chose et ca rapporte beaucoup, surtout si c’est une femme qui le dit, c’est une double ration de cookies pour Richard et althussmachin.

      Sa relation avec Rytmann relevait de l’éblouissement, et il tentait de lui rendre son amour « comme une offrande religieuse, comme je l’avais fait pour ma mère » : une idéalisation qui, bien sûr, était profondément ambivalente. Il voulait tout d’elle :

      Il doit faire référence à l’éblouissement des phares d’une voiture te roule dessus, sinon je voie pas trop l’éblouissement dans le « il voulait tout d’elle », Il voulait tout d’elle et il lui a tout pris. Et ce Richard appel ca de l’ #amour
      Pour l’idéalisation de sa mère et ses offrandes ridicules c’est pas ambivalent, c’est du poison de A à Z, il y a pas un coté cool et un coté pas cool à cette béatification haineuse de sa mère puis de Rytmann, il y a que des cotés toxiques.

      Il n’est pas nécessaire de croire que Rytmann était plus « gentille » dans leur relation que ne l’était Althusser, ce qui reviendrait à reconduire une version du mensonge patriarcal selon lequel « les femmes sont plus gentilles que les hommes ». D’après tous les témoignages, ils se tourmentaient l’un l’autre et faisaient chacun les frais de la maladie de l’autre.

      C’est la seule mention du patriarcat dans le texte de Richard, ce qui révèle un bel opportunisme. Allez savoir comment juger si elle était PLUS ou pas PLUS gentille que althusschose mais on s’en fiche.

      C’est aussi plein de fatras freudien sur la mère qui à un enfant-penis et la peur de la castration de ce monsieur que comprend bien Richard. Qui d’un coté se plein de toute puissance simultanément dit qu’il est tout castré. Comme ca il à le beurre, l’argent du beurre et la peau de la crémière. C’est un pauvre petit grand homme. Quoi que tu dise ou que tu fasse il saura se faire plaindre.

      Tout en prétendant rendre hommage à Rytmann, ce Richard fait tout le contraire et dépolitise complètement le féminicide et la responsabilité d’Althusser pour noyer tout ca dans une soupe psychanalytique phallocrate et de l’individualisme libéral pour faire la pub de l’integral de l’oeuvre phallosophique d’Altusstruc.
      #fraternité #euphémisation #violence_masculine #couple #phallosophie #grand_homme

    • Son autobiographie, écrite en 1985, expose les caractéristiques de sa psychose : l’expérience d’un vide subjectif, de n’avoir pas de réalité intransitive, d’une existence qui soit en fait une ruse, est cristallisée dans sa (fausse) revendication de charlatanerie intellectuelle. Il explique par exemple qu’il n’a jamais lu les auteurs qu’il cite.

      et plus loin

      Elle façonna toutes ses idées politiques, même lorsqu’il rompit avec le PCF au cours des critiques années 1970. En réalité, Rytmann a sans doute contribué à certains des articles politiques publiés sous le nom de Louis Althusser. Nombre d’éléments attestent que la cinglante polémique qu’Althusser mena avec la direction du PCF au cours des années 1970 porte sa marque mordante — bien que K. S. Karol, dans ses souvenirs des Althusser, n’en dise pas mot.

      Si lui même dit qu’il est un imposteur intellectuel et que il est avéré que Rytmann à contribué, allez savoir quand il dit qu’il veut tout d’elle, jusqu’où il a pu aller.

  • Sarcelles : un policier tue trois personnes avant de se donner la mort
    http://www.lemonde.fr/police-justice/article/2017/11/19/sarcelles-un-policier-tue-trois-personnes-avant-de-se-donner-la-mort_5217090

    Un policier de 31 ans a tué samedi 18 novembre en début de soirée à Sarcelles (Val-d’Oise) trois personnes avec son arme de service et en a blessé trois autres avant de se suicider, selon l’Agence France-presse (AFP), qui cite une source policière, et confirme une information du Parisien.

    D’après les premiers éléments de l’enquête, ce fonctionnaire de police en poste à Paris a tué trois personnes, dont son beau-père, et blessé sa belle-mère, sa compagne et la sœur de cette dernière dans ce qui s’apparente à un « drame familial » , avant de retourner l’arme contre lui.
    Deux passants victimes

    Le drame s’est produit vers 20 h 45 dans le vieux Sarcelles, à environ 300 mètres de la mairie de cette commune située au nord de Paris. L’homme a d’abord tué deux personnes qui se trouvaient « sur la voie publique », selon la source policière. « Ce sont des gens du voisinage, je les connais bien car j’ai habité dix ans dans cette rue, ils n’avaient aucun lien » avec le policier, a affirmé à l’AFP le maire de Sarcelles François Pupponi, présent sur place.

    Selon l’élu, le policier a ensuite tiré sur sa petite amie qui lui aurait annoncé peu de temps auparavant son intention de rompre. Grièvement blessée au visage, elle se trouvait dans une voiture stationnée devant un pavillon. Le gardien de la paix a été retrouvé mort dans le jardin.

    #domination_masculine #violence_masculine #violence_policière #terrorisme

    • L’e-monde dit "drame familiale" au lieu de violence policière et tuerie en pleine rue.
      Plus loin je tombe sur le titre : Paris à nouveau capitale des arts « primitifs » alors que c’est plutot Paris à nouveau capitale du trafique d’art pillé dans les nombreux pays ou nous faisons la guerre.

  • « La majorité des auteurs de fusillades sont aussi auteurs de violences domestiques »
    http://www.lemonde.fr/idees/article/2017/11/14/la-majorite-des-tueries-de-masse-sont-le-fait-d-hommes-auteurs-de-violences-

    Les Américains se sont habitués au spectacle violent, écœurant, de ces absurdes tueries de masse. Avec le massacre du 5 novembre de 26 fidèles dans une église baptiste de Sutherland Springs, au Texas, trois des cinq fusillades les pires de notre histoire ont eu lieu au cours des dix-huit derniers mois.

    Les réactions publiques à ces événements se ritualisent, inévitablement peut-être : d’un côté, les législateurs de gauche appellent à une législation fédérale sur le contrôle des armes, de l’autre, leurs homologues conservateurs n’offrent rien de plus que leurs « pensées et prières », un remède bien faible face à cette épidémie de violence que l’on pourrait pourtant éviter. Et dans une atmosphère de fatalisme montant, les Américains, las, en arrivent à se dire que rien ne sera fait pour empêcher le prochain carnage.

    Mais ce n’est pas parce que le débat sur les armes à feu semble dans l’impasse que nous ne pouvons pas prendre de mesures préventives contre de futures tueries.

    Commençons par considérer ce point commun frappant que partagent de nombreux auteurs de fusillades : dans la majorité des cas, ils sont également les auteurs de violences domestiques.
    Une terreur désespérée

    Selon une étude de l’ONG américaine Everytown for Gun Safety, dans 54 % des fusillades perpétrées aux États-Unis entre 2009 et 2016, le tireur a entre autres tué sa conjointe ou un autre membre de sa famille. Et dans une proportion substantielle des 46 % restants, il avait déjà un passé de violences domestiques avant l’événement.

    Parmi les nombreuses tragédies qui illustrent ces liens, citons les massacres commis par Devin Patrick Kelley, le tireur de l’église de Sutherland Springs ; Omar Mateen, qui a tiré sur la clientèle du Pulse, une boîte de nuit d’Orlando, en Floride, en 2016 ; John Houser, qui a abattu deux personnes et en a blessé de nombreuses autres dans un cinéma de Lafayette, en Louisiane, en 2015 ; Adam Lanza, qui...

    #paywall #violence_masculine #male_entitlment
    (si quelqu’une ou quelqu’un dispose de l’article complet je veux bien le lire. )

    • La tribune entière :

      « La majorité des auteurs de fusillades sont aussi auteurs de violences domestiques »

      Mieux soigner les auteurs de violences domestiques pourrait renforcer la sécurité publique, explique la juriste Deborah Epstein dans « Le Monde ».

      Tribune. Les Américains se sont habitués au spectacle violent, écoeurant, de ces absurdes tueries de masse. Avec le massacre du 5 novembre de 26 fidèles dans une église baptiste de Sutherland Springs, au Texas, trois des cinq fusillades les pires de notre histoire ont eu lieu au cours des dix-huit derniers mois.

      Les réactions publiques à ces événements se ritualisent, inévitablement peut-être : d’un côté, les législateurs de gauche appellent à une législation fédérale sur le contrôle des armes, de l’autre, leurs homologues conservateurs n’offrent rien de plus que leurs « pensées et prières », un remède bien faible face à cette épidémie de violence que l’on pourrait pourtant éviter. Et dans une atmosphère de fatalisme montant, les Américains, las, en arrivent à se dire que rien ne sera fait pour empêcher le prochain carnage.

      Mais ce n’est pas parce que le débat sur les armes à feu semble dans l’impasse que nous ne pouvons pas prendre de mesures préventives contre de futures tueries.

      Commençons par considérer ce point commun frappant que partagent de nombreux auteurs de fusillades : dans la majorité des cas, ils sont également les auteurs de violences domestiques.

      Une terreur désespérée

      Selon une étude de l’ONG américaine Everytown for Gun Safety, dans 54 % des fusillades perpétrées aux États-Unis entre 2009 et 2016, le tireur a entre autres tué sa conjointe ou un autre membre de sa famille. Et dans une proportion substantielle des 46 % restants, il avait déjà un passé de violences domestiques avant l’événement.

      Parmi les nombreuses tragédies qui illustrent ces liens, citons les massacres commis par Devin Patrick Kelley, le tireur de l’église de Sutherland Springs ; Omar Mateen, qui a tiré sur la clientèle du Pulse, une boîte de nuit d’Orlando, en Floride, en 2016 ; John Houser, qui a abattu deux personnes et en a blessé de nombreuses autres dans un cinéma de Lafayette, en Louisiane, en 2015 ; Adam Lanza, qui a tiré plusieurs fois sur sa mère avant de faire 25 morts à l’école primaire de Sandy Hook, dans le Connecticut, en 2012 ; et Cho Seungh Hui, qui a massacré 32 personnes à l’université Virginia Tech, en avril 2007.

      Comment comprendre ce lien ? Les hommes (et ce sont généralement des hommes) qui commettent des violences domestiques se servent souvent de la violence pour créer un climat de peur pour la femme qui vit avec eux. Un tueur de masse fait la même chose : il crée une terreur immédiate, désespérée, chez ses victimes sur les lieux du crime et, dans une bien plus large mesure, un climat de peur secondaire pour le public qui lit dans les médias des informations sur le massacre ou regarde des vidéos de l’attaque.

      Il ne s’agit pas, bien sûr, de dire que tous ceux qui commettent des violences domestiques risquent de devenir des tueurs de masse ; seule une petite partie des individus capables de s’en prendre à un cercle limité d’intimes sont également capables de menacer les vies d’une multitude d’êtres humains lors d’un événement unique qui sera relayé par tous les médias. Le lien entre les deux est néanmoins crucial. Et le fait est que les spécialistes qui étudient les violences domestiques qualifient ce type de relations de « terrorisme intime ».

      L’Etat islamique aussi

      Quand la violence domestique prend la forme de terrorisme intime, l’auteur de cette violence met en place un système de contrôle de sa victime - de ses finances, de ses contacts sociaux, des vêtements qu’elle porte, de l’heure à laquelle elle rentre du travail. La violence est à la fois un moyen de mettre en place ce contrôle et une punition pour toute tentative d’y résister.

      Un lien similaire semble également exister entre les facteurs de risque de la violence domestique et ceux du terrorisme international. Quantité d’auteurs de violences domestiques se servent de la violence pour maintenir et renforcer une forme de hiérarchie traditionnelle fondée sur les stéréotypes de genres. Au début des années 2000, une étude a été réalisée pour explorer les corrélations entre la violence au foyer et une impression de masculinité diminuée.

      L’Etat islamique promet à ses recrues qu’il imposera de force les normes traditionnelles entre hommes et femmes. Et il encourage le viol systématique des femmes comme méthode de guerre. Nous ignorons ces liens à nos risques et périls

      Elle s’est penchée sur un groupe d’hommes qui étaient au chômage malgré leur volonté de travailler, qui gagnaient moins que leur conjointe ou qui occupaient des postes dominés par les femmes (comme des emplois d’infirmier ou de secrétaire). Ces hommes avaient tendance à dire que leur vie professionnelle sapait leur masculinité et ils étaient bien plus susceptibles que les autres de se montrer violents à la maison. Le terrorisme intime est profondément lié à un besoin masculin de contrôler les femmes. Et la violence surgit quand l’homme pense que son contrôle est menacé.

      L’Etat islamique repose lui aussi sur une panoplie de stéréotypes sur les genres. Il lance de grands appels pour réaffirmer la domination et le contrôle masculins alors qu’il tente d’enrôler de nouveaux apôtres de la terreur religieuse. Il promet à ses recrues qu’il imposera de force les normes traditionnelles entre hommes et femmes. Et il encourage le viol systématique des femmes comme méthode de guerre. Nous ignorons ces liens à nos risques et périls.

      Colère avec des mots

      Bref, que nous disent ces liens entre la violence domestique et les tueries de masse ? Déjà, nous devons investir bien plus de ressources dans l’intervention précoce auprès de ceux qui risquent un jour de commettre des violences domestiques - avant que des violences graves ne se produisent ou que des armes ne soient utilisées. Nous savons que les enfants qui grandissent dans des foyers violents ont bien plus de risques de devenir eux-mêmes des bourreaux.

      Dès leur plus jeune âge, ils apprennent à réagir par la violence quand ils ressentent de la frustration, de l’insécurité ou une menace pour leur masculinité. Nous devons mettre en place des formes d’intervention plus sophistiquées pour les aider à apprendre de nouvelles manières de réagir à ces situations. Un des éléments clés pour ce faire serait de mieux enseigner aux jeunes garçons à exprimer leur colère avec des mots, plutôt que de se tourner vers la pression, l’intimidation, les poings ou les armes à feu. La société américaine a choisi de réagir à la violence domestique avant tout par la justice pénale. Or les arrestations, les poursuites judiciaires et les peines de prison sont souvent trop rares, et elles arrivent trop tard.

      Si nous voulons vraiment empêcher de nouveaux massacres sur le sol américain, nous devons commencer à prendre au sérieux les liens entre la violence domestique et les fusillades. Il arrive aussi, bien sûr, que des personnes déséquilibrées n’ayant jamais levé la main sur leur partenaire accomplissent de tels carnages. Mais il y a davantage de tueurs de masse qui commencent leur parcours destructeur en défoulant leur rage à la maison.

      En considérant la violence domestique comme la grave menace qu’elle représente réellement pour la sécurité publique, nous pouvons contribuer à identifier et à soigner ces hommes malades qui risquent de tomber dans la violence armée avant qu’ils ne déchargent leur colère sur des inconnus innocents avec un fusil AR-15.

      (Traduit de l’anglais par Valentine Morizot)

  • Introduction à l’ouvrage de Richard Poulin : Une culture d’agression. Masculinités, industries du sexe, meurtres en série et de masse | Entre les lignes entre les mots
    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2017/10/24/introduction-a-louvrage-de-richard-poulin-une-

    la prostitution est organisée en fonction de toutes les bourses, c’est-à-dire en fonction de la capacité de payer des prostitueurs. Soldats, miliciens, touristes, hommes d’affaires, politiciens, écrivains, festivaliers, policiers, juges, prêtres, médecins, sportifs professionnels, partisans d’une équipe, immigrés, nationaux, salariés… les prostitueurs sont aussi bien des ado­lescents que des vieillards, des électriciens que des télé-évangélistes, des courtiers que des membres des forces d’interposition pour la paix. Certains sont à la tête d’États ou dirigent des institutions internationales importantes. D’autres contestent l’ordre établi  : les terroristes du 11 septembre 2001 auraient, la veille de l’attentat, voulu se payer des femmes prostituées, selon le Boston Globe. Des organisations politiques de la gauche, y compris de la gauche radicale, s’évertuent à faire de la prostitution une activité banale, un métier comme un autre. Et ses partisans qui prétendent militer pour les droits des femmes vont au bordel se payer du « bon temps » et consomment allégrement de la pornographie.

    Partout où des hommes ont des raisons de séjourner en nombre est organisée une offre sexuelle pléthorique : événements sportifs, congrès, festivals, lieux touristiques, conférences internationales, sommets, etc. En fait, plus un milieu est étranger, si ce n’est hostile au féminin, plus il célèbre la prostitution. C’est notamment le cas des armées et des milices, des milieux sportifs et du monde des affaires. En même temps, ce n’est pas Monsieur tout le monde qui paye pour du sexe, car beaucoup d’hommes se refusent à exploiter le sexe d’autrui. Ceux qui payent sont des hommes dissociés, capables de disjoindre sexe et affectivité, de trouver du plaisir à dominer – c’est vraisemblablement ce qui les fait jouir –, à se voir supérieurs à la femme qui accepte, selon la somme payée, de faire ce qu’exige le prostitueur. Ces hommes n’ont rien à faire de l’humanité de la personne qui leur est sexuellement soumise. Elle est là pour cela. C’est une « pute », une « salope », une « moins que rien » qui a choisi de faire ce qu’elle fait et qui, en conséquence, mérite son sort. En outre, comme le soutient Claudine Legardinier, « c’est dans la circulation des femmes, transformées en objets sexuels tarifés, que se construisent les liens entre hommes et leurs manifestations de fraternité
    5 ». Quel homme d’affaires québécois n’a pas amené ses clients à un bar de danseuses nues ? Et, en Allemagne, au bordel ou à l’eros center ? Ces lieux dédiés à la suprématie masculine (et donc à la solidarité entre les hommes) sont souvent les endroits où se concluent les contrats en toute confraternité.

    Les prostitueurs comme les violeurs retirent aux femmes leur part d’humanité. Ils se grandissent en prouvant qu’ils ne sont pas une femme, c’est-à-dire un être à prendre. Ils se grandissent aussi entre eux, dans une concurrence mêlée de partage et de camaraderie.

    #masculinité #violence_masculine #fraternité #prostitution #féminicide

  • Mort de Marie Trintignant - Nul n’a su contourner l’agresseur | Le Devoir
    http://www.ledevoir.com/non-classe/35211/mort-de-marie-trintignant-nul-n-a-su-contourner-l-agresseur

    Selon les informations diffusées, le frère de Marie Trintignant indique que l’amant de sa soeur lui a dit qu’elle dormait. Il se serait donc fié au mauvais interlocuteur pour conclure qu’une querelle sans conséquences dramatiques pour sa soeur avait eu lieu. Il était peut-être aussi gouverné par l’idée que les querelles entre amants sont de caractère privé. Ces explications sont cependant insuffisantes tant les événements sont exceptionnels.

    L’agresseur devait exsuder la violence et l’incohérence. Son discours devait être centré sur ses tourments de jalousie, sa douleur de vivre. Au point de capter toute l’attention du frère de Marie Trintignant. Au point de bloquer un geste simple : s’approcher de sa soeur et obtenir son assurance que tout allait bien.

    La longue écoute du discours de l’amant et l’inaction à l’endroit de la soeur sont stupéfiantes. Le discours d’un agresseur peut donc occuper tout l’espace, détourner totalement l’attention sur les souffrances de l’agresseur plutôt que celles de la victime. L’amant de Marie Trintignant a pu opérer ce détournement pendant de longues heures. À l’évidence, le frère de Marie Trintignant ignorait qu’à l’ampleur du discours de l’agresseur correspond l’ampleur de l’agression.

    Les malheurs d’enfance, les tourments de jalousie, de ruptures, les blessures d’ego, le mal de vivre et le désir de contrôler des agresseurs de femmes sont régulièrement décris par les médias. Ils ne le sont pas ou le sont peu pour les motards criminels, les criminels de la route ou les pédophiles, par exemple. Parce qu’ils ne susciteraient aucune empathie. Pourquoi le discours de l’agresseur de femme est-il écouté ? Pourquoi est-il reçu avec empathie par une portion de la population ? Deux explications s’imposent : il est socialement accepté et intégré.

    Il est de la mission posée des femmes de panser les blessures émotives, affectives et psychiques de leur conjoint, de ménager leur ego, de veiller au bonheur et à l’harmonie du couple, et il est de l’avantage des hommes qu’il en soit ainsi. Il suffit pour s’en convaincre de constater combien les articles et livres destinés aux femmes portent sur la réussite conjugale et combien ce sujet est absent des publications destinées aux hommes. Aucune réciprocité ici. Il n’est pas de la mission posée des hommes de panser les blessures de l’âme des femmes. La culture assure un espace pour le discours des agresseurs.

    Le discours des agresseurs ne fait pas que détourner l’attention sur leurs souffrances plutôt que sur celles de leurs victimes. Il participe à la perpétuation de la violence. L’invocation de ses souffrances par un agresseur poursuit un but disculpatoire. Il est l’un des éléments discursifs de sa « contrition ». La culture dans laquelle nous baignons tous reconnaît à la violence conjugale un cycle de trois phases : montée de la violence, agression, « contrition ». La « contrition » consiste à demander pardon, offrir des cadeaux, jurer que cela ne se reproduira pas ; à proclamer son amour, sa dépendance affective, ses blessures de l’âme ; et à se disculper.

    Les trois phases du cycle de la violence conjugale sont de fait celles de l’agresseur. Pour la victime, la violence n’en a que deux : contraintes et agressions. Lors de la phase de « contrition » de l’agresseur, la victime de violence répétées est contrainte à écouter le discours et à pardonner à l’agresseur au moment où celui-ci le demande, pas dans 40 ans. Le pardon est la grande victoire de l’agresseur. Il permet au cycle de la violence de tourner. L’écoute du discours de l’agresseur participe donc du cycle de la violence conjugale. Malheureusement, les experts de tout acabit entretiennent et perpétuent la méprise sur la phase de « contrition » des agresseurs et avalisent la réceptivité de leur discours.

    En sus de la culture relative à la mission des femmes et à la réceptivité du discours des agresseurs, il faut ajouter la perméabilité particulière d’un nombre important de femmes violentées et d’agresseurs dans la population. Il n’est donc pas étonnant que le discours de l’agresseur soit invoqué, écouté et diffusé. Le refus d’écouter le discours, par la victime et par la population, contribueraient à briser le cycle de la violence conjugale.

    #pardon #domination_masculine #féminicide #violence_masculine #couple #amour

    excellent texte mentionné par @vanderling ici : https://seenthis.net/messages/638830

    • Ce matin un nouvel exemple qui viens du FN.
      « Une élue régionale FN porte plainte contre un de ses collègues après une altercation physique »
      http://www.lemonde.fr/politique/article/2017/10/21/une-elue-regionale-fn-porte-plainte-contre-un-de-ses-collegues-apres-une-alt

      « C’est une affaire privée qui déborde sur la sphère publique », reconnaît à mots couverts un élu du Front national. En l’occurrence, en plein cœur du conseil régional d’Ile-de-France. Le 6 juillet, les conseillers régionaux siègent en séance plénière quand deux agents de la région, alertés par des cris, surprennent les élus frontistes Aurélie Cournet et Pierre-Charles Cherrier en pleine altercation physique, seuls dans une salle allouée au FN.

      Selon plusieurs sources, l’élue aurait été bousculée violemment par M. Cherrier et serait tombée, se blessant légèrement. « Une rupture qui se passe mal », explique-t-on au FN pour qualifier l’attitude des deux élus, qui ont entretenu une relation amoureuse.

      « Monté de toutes pièces »

      « Pierre-Charles a voulu me parler, et comme j’ai refusé il m’a forcé à le suivre en m’arrachant des mains mon téléphone portable. Il m’a piégé en m’entraînant jusqu’à l’intérieur de la salle de réunion du conseil régional où il m’a arraché ma robe puis m’a giflé et m’a ensuite poussé violemment contre le mur où je me suis écroulée par terre », raconte la jeune femme dans un email qu’elle a fait parvenir à la présidente du FN, Marine Le Pen, le 7 septembre. « C’est elle qui m’a suivi dans la salle, elle a voulu reprendre son portable et elle est tombée en arrière, assure quant à lui M. Cherrier. C’est monté de toutes pièces, je me demande si elle n’a pas fait exprès de tomber. »

      Elle s’est aussi arraché son téléphone des mains toute seule ainsi que sa robe.

      #il_ne_voulait_pas_qu'elle_le_quitte