• Dans l’Oise, les conjoints violents pourront être exclus du domicile conjugal | Sans Compromis
    https://sanscompromisfeministeprogressiste.wordpress.com/2016/05/26/dans-loise-les-conjoints-violents-pourront-etre-exclus-du-domicile-conjugal

    Il y avait le « téléphone Grand danger » réservé aux victimes de violences conjugales graves pour les protéger le temps de la procédure. A l’initiative du parquet de Beauvais, une autre mesure vient d’être lancée pour les victimes de violences intrafamiliales : l’éloignement et l’hébergement du conjoint violent.

    La victime, et le cas échéant ses enfants, conservant ainsi l’usage du domicile familial.

    « En général, par mesure de protection, ce sont les femmes et les enfants qui sont logés à l’extérieur du domicile, rappelle Jean-Philippe Vicentini, procureur de la République de Beauvais. Nous estimons que, pour que la victime soit entourée efficacement, c’est au conjoint violent d’être externalisé. Aujourd’hui, nous avons cinq places réservées à cet effet dans des foyers à Beauvais. Nous en aurons une supplémentaire à Clermont en 2017 et une autre à Méru en 2018. »

    Avec cette mesure, le parquet accentue sa lutte contre les violences intrafamiliales (1 747 infractions dans l’Oise) et veut inciter les victimes qui n’osent pas dénoncer leur bourreau à le faire. « Plus les femmes connaîtront le dispositif, les protections dont elles peuvent bénéficier, plus elles viendront dénoncer les violences dont elles sont victimes, souligne le procureur. De notre côté, nous pouvons leur assurer que les enquêtes iront jusqu’au bout, même si la victime retire sa plainte. Ce ne sera pas à elle d’engager la procédure, c’est le parquet qui le fera. »

    #violence_masculine #justice #couple #famille #violence #domination
    7 places d’éloignement de conjoint violents en 2018, avec 1747 infractions pour 2015. Je ne sais pas comment on peu se félicité d’une si faible mobilisation contre les violences faites aux femmes et aux enfants.

  • Injustice de classe et de genre.
    http://www.liberation.fr/france/2016/05/17/vous-etiez-dans-un-moment-intime-quand-elle-a-rigole-vous-vous-etes-vexe_

    L’avocat de la plaignante se dit « extrêmement inquiet : ce jeune homme, pur produit du VIe arrondissement, vit dans un cocon doré, un piège à fille. On n’est pas passé loin de la mort par strangulation et il s’en moque éperdument. Il se dit lui-même roué de coups, ce mensonge dépasse l’entendement ! » La procureure requiert dix mois de prison avec sursis pour ces faits « graves et inadmissibles », sans obligation de soin car « dans son milieu favorisé, il a les moyens intellectuels et culturels de se prendre en charge ». L’avocate de la défense, campant la « surenchère malsaine de violence d’un côté comme de l’autre », plaide finalement qu’une « petite peine avec sursis paraît correspondre ». Pour une fois, le tribunal s’est donné plusieurs jours de réflexion, quand les cas moins huppés étaient jugés après délibéré d’une poignée de minutes.

    #féminicide #gynocide #violence_masculine #domination_masculine

  • Souffrance animale : « L’objectif n’est pas d’éviter de la douleur à l’animal, mais de sécuriser le travail du tueur »
    http://www.liberation.fr/futurs/2016/05/16/souffrance-animale-l-objectif-n-est-pas-d-eviter-de-la-douleur-a-l-animal

    Pour les bovins, le tueur ouvre souvent complètement la gorge pour accélérer la perte de sang avant d’enlever le « masque », c’est-à-dire la peau de la tête de la vache. Ensuite on lui sectionne les extrémités des deux pattes avant. J’ai vu des vaches encore vivantes et donc parfaitement sensibles à ce stade-là.

    Bon appétit pour les mangeurs de cadavre. Un jour je vous filerais aussi des liens qui articulent la consommation de viande avec le concept de virilité :

    Dans les abattoirs, ceux qui commencent à s’émouvoir sont très vite mis à l’index, même par leurs propres collègues. On se moque de leur sensiblerie. Car c’est un milieu viril, hein, pas le monde des Bisounours, comme ils disent… — (...)

    #veganisme

  • Cette Iranienne a une manière radicale de lutter contre le port du voile | Sans Compromis
    https://sanscompromisfeministeprogressiste.wordpress.com/2016/05/17/cette-iranienne-a-une-maniere-radicale-de-lutter-contre-le-port-du-voile
    https://sanscompromisfeministeprogressiste.files.wordpress.com/2016/05/11.png?w=920&h=515

    En se rasant la tête, cette jeune Iranienne a accompli un acte politique qu’elle n’avait pas imaginé au départ. Elle souhaitait en premier lieu vendre ses cheveux au profit d’enfants atteints d’un cancer. Par simple solidarité. Mais son geste a rapidement pris une tournure militante.

    Comme elle n’avait plus de cheveux, elle s’est demandée « à quoi bon mettre un voile ? ». Selon sa logique, elle a décidé de sortir tête nue. En affrontant sans voile la police dans la rue, son acte généreux s’est transformé en acte politique.

    Elle a ensuite envoyé sa photo au groupe Facebook My Stealthy Freedom, suivi par près d’un million de personnes, qui publie régulièrement des photos et des vidéos de femmes iraniennes qui luttent à leur manière contre l’obligation du port du voile. Elle y a ajouté ce texte :

    « J’ai vendu mes cheveux pour aider ces adorables petits anges atteints de cancer. Quand je sors dans la rue, je me dis ‘Pas de cheveux, pas de police des mœurs !’ Ceux qui me disent toujours de me voiler les cheveux n’ont plus aucune bonne raison de m’arrêter à présent. »

    @tetue #femmes #cheveux #voile #violence_masculine #cancer

  • Comment discipliner votre femme ? Battez-la, mais avec un cure-dent ou un mouchoir
    https://francais.rt.com/international/19559-comment-discipliner-femme--battez

    https://www.youtube.com/watch?v=cUOd2Co1M0U

    Dans une vidéo diffusée sur le net et relayée par l’Institut du Moyen-Orient basé aux Etats-Unis, un thérapeute familial saoudien explique aux maris comment traiter la désobéissance de leur femme en respectant les canons de l’islam.

    (Attention : source MEMRI.)

  • Nouvel article de la Dre Muriel Salmona : Pour toutes les victimes de violences sexuelles, nous nous tairons pas !… 15 mai 2016
    http://stopauxviolences.blogspot.fr/2016/05/nouvel-article-de-la-dre-muriel-salmona.html

    Depuis le séisme crée par la publication lundi 9 mai 2016 par Médiapart et France-inter des témoignages de 8 femmes dont quatre élues révélant avoir été agressées et harcelées sexuellement par Denis Baupin député et vice-président de l’Assemblée Nationale, l’onde de choc tout au long de la semaine qui a suivi, non seulement n’a pas faibli pas mais de nombreuses répliques ont secoué le déni, la loi du silence et toutes les complicités dont bénéficient les agresseurs dans le milieu politique (comme toujours beaucoup savaient et les victimes avaient parlé mais n’avaient pas été entendues, ni protégées) : Denis Baupin a démissionné de la vice-présidence de l’Assemblée, le parquet de Paris a annoncé l’ouverture d’une enquête préliminaire, d’autres élues ont fait des révélations concernant d’autres hommes politiques, une hotline juridique éphémère a été lancée par la Fondation des femmes, une tribune de femmes politiques et une pétition (plus de 15000 signataires) ont été publiées ainsi qu’un un rassemblement à l’appel d’associations féministes a eu lieu devant l’Assemblée pour libérer la parole, contre l’omerta des violences sexuelles et du sexisme en politique, et enfin ce dimanche 15 mai un appel dans le JDD de 17 femmes ex-ministres « Nous ne nous tairons pas » pour dénoncer les comportements et les remarques sexistes et pour que cesse enfin l’impunité.

    Une parole qui se libère enfin ?

    Nous toutes, qui luttons contre les violences faites aux femmes, nous ne pouvons que nous réjouir et remercier toutes ces femmes courageuses qui ont pris publiquement la parole et tous ces journalistes qui leur ont offert et nous offrent une tribune médiatique inouïe pour dénoncer les violences sexuelles ainsi qu’une culture du viol et du silence qui invisibilise ces violences, impose le silence aux victimes et organise une presque totale impunité pour les agresseurs dans tous les milieux (1).

    Mais combien d’autres victimes condamnées à se taire…

    Chaque année en France 84 000 femmes, 16 hommes, 124 000 filles, 30 000 garçons subissent un viol ou une tentative de viol (2), c’est à dire un crime, un acte cruel, destructeur, assimilable à de la torture qui avoir de graves conséquences sur leur santé mentale et physique…

    Et ce sont 20 % des femmes qui subissent dans leur vie une agression sexuelle et 16% un viol ou une tentative de viol (2), principalement en tant que mineure : 71% des violences sexuelles sont subies avant 18 ans, 51% avant 11 ans, 21% avant 6 ans, 18% des filles, 7,5% des garçons subissent des violences sexuelles (3)…

    Or lors de l’enquête de notre association Mémoire traumatique et Victimologie en 2015 Impact des violences sexuelles de l’enfance à l’âge adulte 83% des victimes de violences sexuelles déclarent qu’elles n’ont jamais été ni protégées, ni reconnues (3) !

    #féminisme #victimologie #violence_masculine #viol #culture_du_viol

  • Mirror on the world / Manifestation pacifique, lacrymos et agression sexuelle
    http://mirrorontheworld.tumblr.com/post/144303301991/manifestation-pacifique-lacrymos-et-agression

    Salut à tous,

    Je m’adresse plus particulièrement aux personnes de genre féminin ici présentes, mais tout le monde est concerné en fait.
    Tout à l’heure, j’étais dans le cortège qui est parti de Denfert. Je me trouvais avec plusieurs camarades de classe, vers ce que je vais appeler “la partie anarchiste du cortège” histoire de bien faire un gros amalgame et de me situer sur le cortège. À l’avant donc. Vers 14h45, j’ai appris qu’une de mes amies était blessée, et j’ai donc décidé de partir la rejoindre, et donc de quitter la manif. À ce moment là, des projectiles avaient déjà été lancés, des lacrymos aussi, bref ça commençait à s’agiter pas mal.
    J’ai rejoint la station Montparnasse-Bienvenue, et je suis descendue pour aller prendre le métro. Presque arrivée sur le quai, deux CRS m’ont plaquée contre un mur, l’un d’eux à demandé “tu t’es déjà tapé une petite salope anarchiste ?” (je suppose qu’ils ont décidé que j’étais anarchiste parce que j’étais en noir, ou alors c’est une insulte du même niveau que salope pour eux, je ne sais pas)
    Ils m’ont dit en riant qu’ils allaient me fouiller et ont commencé à me palper alors que j’étais coincée contre le mur, aucun rapport avec une fouille normale, ils ne m’ont pas demandé mes papiers, même pas regardé mon sac, rien.
    Deux petites vieilles sont arrivées vers le quai à ce moment là, en même temps qu’un métro, les CRS m’ont lâchée et je suis montée en courant dans le métro. Le tout en moins d’une minute, même pas eu le réflexe de regarder leurs matricules (erreur, je sais)
    Je suis allée au commissariat du Vème porter plainte après être passée par mon lycée pour prévenir mes parents et mettre du sérum phy dans mes yeux, mais ma plainte doit être adressée à l’IGS demain. Je suis mineure, donc j’y vais avec mes parents.

    Quelqu’un d’autre a-t-il été victime d’abus de ce genre ? Avez-vous porté plainte, quelles ont été les retombées ?“

    Dix minutes plus tard, déjà trois filles se sont manifestées, tout le monde est scandalisé. Ce matin, trois messages de journalistes, BFMTV, Libération et une free-lance. Je ne suis pas encore allée à l’IGS. J’irais ce soir avec mes parents. Ma plainte n’aura probablement aucunes retombées, je n’ai aucunes preuves. Au commissariat du Veme, le policier en uniforme a l’entrée m’a regardée et a dit à ses collègues “en même temps, je les comprends les CRS”.

    J’ai dix sept ans. Je manifestais pacifiquement, j’ai été gazée, on m’a lancé des grenades de désencerclement. J’ai eu de la chance de ne pas être blessée. Certains ne l’ont pas eue. Je quittais cette manifestation, suffocant et en larmes à cause des gaz, et j’ai été agressée sexuellement par deux CRS en uniforme. J’ai été insultée. Et ce n’est pas normal.

    #violence_masculine #violence_sexuelle #violence_policière #violence

  • Saint-Josse : des Djiboutiennes en grève de la faim contre des viols commis par l’armée - Belgique - LeVif.be - 02/05/16 à 16:12 -
    http://www.levif.be/actualite/belgique/saint-josse-des-djiboutiennes-en-greve-de-la-faim-contre-des-viols-commis-par-l-armee/article-normal-496257.html

    Cette grève de la faim avait été initiée par les femmes djiboutiennes à Paris, le 25 mars dernier, au moment des élections à Djibouti. Elles ont tenu 19 jours sans manger. « Les filles belges ont voulu la poursuivre parce que la semaine prochaine, il y aura l’investiture du Président et donc il y a plein de fêtes organisées pour féliciter ce dictateur ! Le but est d’interpeler le Parlement, car l’Union Européenne est un soutien économique important pour Djibouti ! Ce qu’on veut c’est que l’argent versé soit conditionné en terme de respect des droits humains et des droits des femmes ».

    Vendredi dernier, les députés européens Louis Michel et Marie Arena sont allés à la rencontre des grévistes. Ils ont précisé qu’ils ne souhaitaient pas qu’elles abiment leur santé et qu’ils mettraient tout en oeuvre pour attirer l’attention de l’Europe sur ces viols.

    http://seenthis.net/messages/479413

  • Patrizia Romito : Un silence de mortes. La violence masculine occultée - Cairn.info
    https://www.cairn.info/revue-nouvelles-questions-feministes-2009-1-page-120.htm

    Cet ouvrage [2]
    [2] Publié en plusieurs langues : Un silenzio assordante....
    entend mettre sous une lumière crue la violence masculine dans ses multiples avatars et montrer la complicité de la société à son égard. D’emblée l’autrice pointe sa cible : violence masculine, insiste-t-elle, plutôt que violence domestique, violence familiale ou encore violence contre les femmes, tous termes qui ont pour effet de faire disparaître les coupables. Patrizia Romito entreprend de nous brosser un vaste tableau richement documenté des violences masculines et des mécanismes sociaux permettant de l’occulter. Ce qui fait la force et la cohérence de son analyse, c’est son soubassement théorique féministe qui lui permet, d’une part, de tisser la trame des violences masculines en en montrant la logique et l’unité au-delà des disparités et, d’autre part, de déconstruire les discours visant à occulter ou à légitimer ces violences. L’intérêt et l’originalité du livre tiennent surtout à ce qu’il focalise l’analyse sur les réponses de la société au dévoilement de la violence des hommes. L’autrice montre de façon convaincante les multiples tactiques et stratégies mises en œuvre pour en atténuer la portée, voire en inverser le sens. On appréciera particulièrement la critique implacable qu’elle fait des théories et pratiques des expert·e·s œuvrant dans les champs du social, de la santé et de la justice, qui ont souvent pour effet d’annuler la parole des femmes et de conforter la domination masculine.

    #violence_masculine #domination_masculine #genre #féminisme #déni

    • Sont examinées en premier lieu les tactiques d’occultation que sont l’euphémisation, la déshumanisation, la culpabilisation, la psychologisation, la naturalisation et la compartimentation. Une fine analyse est faite des mécanismes langagiers d’escamotage qui ont pour effet de faire disparaître les hommes de la violence. Ainsi l’utilisation largement répandue de termes tels que : conflits domestiques, différends conjugaux, violence familiale, famille maltraitante. Même les écrits provenant d’organisations internationales ou de gouvernements, censés lutter contre la violence et la prévenir, parlent de violence sur les femmes ou les petites filles, mais rarement ou jamais de violence masculine. Une des tactiques récurrentes et particulièrement néfastes d’occultation de la violence masculine est la culpabilisation des victimes. Il est bien connu, n’est-ce pas, que les femmes sont provocatrices, castratrices, masochistes ? P. Romito montre qu’il ne s’agit là nullement de stéréotypes dépassés ; ceux-ci continuent d’être à l’œuvre chez les professionnel·le·s de la santé, du social et de la justice. Dans la droite ligne de la critique féministe de la psychologie et de la psychanalyse, elle montre à quel point ces disciplines apportent une caution pseudo-scientifique à l’idéologie dominante qui disculpe les hommes et discrédite les femmes. Sa critique porte aussi sur des modèles plus ouverts tels que la théorie systémique ou la théorie de la codépendance, qui, de façon plus subtile, tombent néanmoins dans le même piège.
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      Particulièrement intéressante est son analyse des « fausses dénonciations d’abus sexuels sur les enfants en cas de séparation » (p. 111). S’opposant aux experts de tous bords – avocats, juges, psychologues, psychiatres, assistants sociaux – qui donnent de la voix pour dénoncer les mères qui affabuleraient afin de se venger de leur mari et, s’appuyant sur la littérature scientifique et les données disponibles, elle rappelle deux choses essentielles : 1) le taux de dénonciation d’abus sexuels lors de séparation des parents est faible, même quand il s’agit de séparations conflictuelles ; 2) seules 2 à 8 % des dénonciations, selon les études, sont insuffisamment fondées. Dans la même veine, l’autrice fait un sort au « syndrome d’aliénation parentale » qui connaît un grand succès outre-Atlantique. Il s’agit là d’un concept inventé par un psychanalyste américain, Gardner, pour décrire un état dans lequel un enfant dénigre et hait un parent (presque toujours le père) et refuse de le voir alors qu’il idéalise l’autre. Derrière cet état, il faut chercher une manipulation d’un parent (évidemment la mère) qui agit par vengeance. P. Romito montre à quel point ce concept est dépourvu de tout fondement scientifique et constitue une escroquerie intellectuelle. Elle s’attaque également à une autre tactique d’occultation largement utilisée et portée par l’air du temps : la psychologisation. Les problèmes sont analysés en termes individuels à l’aide d’une seule grille de lecture psychologisante, ce qui a pour effet de dépolitiser les conflits découlant des rapports sociaux de sexe et, par conséquent, de conforter la domination masculine. Des illustrations en sont données à travers les réponses apportées par la psychologie à la violence domestique, l’usage de la médiation en cas de violence, la prévention psychologique de la violence sexuelle sur les mineur·e·s.
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      Les stratégies d’occultation sont regroupées en deux grandes catégories – la légitimation de la violence et son déni – et s’appuient sur les tactiques citées précédemment. S’agissant de la légitimation de la violence dans la famille, sont mis en avant les crimes d’honneur, plus ou moins tolérés et impunis, mais aussi, plus près de nous, la non-reconnaissance du viol conjugal comme délit jusqu’à récemment et encore actuellement dans certains États américains notamment, ainsi que la banalisation de la violence domestique par le système policier et judiciaire. Quant à la légitimation de la violence hors de la famille, c’est surtout aux prostitutions que s’attache l’analyse, notamment à leurs formes modernes telles que le tourisme sexuel ou l’usage vénal des femmes par les casques bleus et « soldats de la paix ». En dernier lieu est scrutée la stratégie d’occultation par excellence : la négation. Celle-ci se voit particulièrement bien à l’œuvre dans la non-reconnaissance et la non-prise en compte des violences par le système sanitaire, malgré les effets maintenant connus des violences sur la santé mentale et physique des victimes. Elle s’observe également dans la négation de l’inceste et des abus sexuels sur mineur·e·s. À ce propos, P. Romito développe une intéressante réflexion sur le « syndrome de la fausse mémoire ».
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      Un silence de mortes a donc sa place dans la bibliothèque de toute féministe et de toute personne intéressée par le phénomène de la violence masculine. En plus d’un tour complet et bien documenté des questions tournant autour de la violence des hommes et des réponses de la société à son dévoilement, l’ouvrage offre de précieux instruments pour penser des enjeux actuels d’importance : les discours et pratiques des travailleurs sociaux et travailleuses sociales, avocats et juges, psychologues et médecins, qui souvent perpétuent la stigmatisation des femmes, notamment des mères, et participent à la défense des intérêts des hommes.

  • Pourquoi le port d’armes est un sujet féministe | Slate.fr
    http://www.slate.fr/story/117751/port-armes-sujet-feministe

    La législation sur le port d’arme est un enjeu féministe. Les États américains avec un nombre important de propriétaires d’armes à feu sont en effet aussi ceux où le nombre de meurtres de femmes est le plus important. C’est ce qu’une étude publiée dans la revue Violence and Gender et repérée par Pacific Standard vient de souligner, chiffres à l’appui.

    Les chercheurs ont examiné dans cinquante États le nombre d’homicides commis (d’hommes et de femmes), le nombre d’homicides par armes à feu et plus spécifiquement ceux causés non pas par une personne que la victime ne connaissait pas mais par un de ses proches entre 1981 et 2013. Résultat : si la prévalence de possession d’arme sur ce territoire ne semble que peu influer sur le nombre de meurtres d’hommes, elle permet de tristement prédire le taux de féminicide dans un État.
    Violences domestiques

    Si le pourcentage de détenteurs d’armes à feu augmente de dix points dans un État, celui de féminicides croît de 7,3%, celui de féminicide causé par un proche de 7,8% (de nombreuses études avaient déjà montré que les Américaines tuées l’étaient davantage par leur mari, amant ou ex que par un inconnu) et celui de meurtres de femmes dus à une arme à feu de 10,2%.

  • Les rabbins et le divorce -
    Oded Guez est un « refuznik » du divorce : ce juif pratiquant a préféré disparaître que d’accepter la séparation demandée par son épouse qu’il battait.
    De notre correspondante à Jérusalem, Danièle Kriegel
    Modifié le 01/05/2016
    http://www.lepoint.fr/monde/les-rabbins-et-le-divorce-01-05-2016-2036156_24.php

    Un tel appel des juges du tribunal rabbinique est rarissime. Dans leur communiqué, diffusé avant la Pâque juive, ils demandent au public de les aider à localiser Oded Guez. En plus de la photo de l’intéressé, un numéro de téléphone est mis à disposition pour toute personne ayant des informations permettant de le retrouver. Mais pourquoi cet avis de recherche peu banal ? Eh bien Oded Guez, docteur en physique de son état, est un « refuznik » du divorce. Il ne veut pas accorder à son épouse - réfugiée avec ses deux enfants dans un abri pour femmes battues – le « Gett », l’acte de divorce selon la Halacha, la loi juive. Jusqu’ici, rien n’y a fait. Même pas les sanctions dont il est l’objet depuis de longs mois de la part du Rabbinat, à commencer par l’ostracisme. Une véritable mise au ban sociale, professionnelle et religieuse. Personne ne doit lui parler. Aucune synagogue n’a le droit de le recevoir, car il lui est interdit de lire la Torah et de célébrer une cérémonie religieuse ; quant aux deux universités qui l’employaient, elles ont été priées de le licencier, ce qui fut chose faite assez rapidement. Fait rare, le Rabbinat a, de surcroît, autorisé le « Shaming ». Autrement dit la publication sur les réseaux sociaux de son nom et de sa photo.
    Un statut peu enviable

    Préférant disparaître plutôt que céder, ce juif pratiquant, inscrit aussi au département d’études de la Torah à l’université religieuse de Bar-Ilan, près de Tel-Aviv, ne s’est pas présenté à la dernière audience fixée par le Beth-Din (tribunal rabbinique) pour le réexamen du dossier de divorce. Une absence qui a provoqué l’ire de la cour. D’où l’appel au public, justifié, disent les autorités rabbiniques, par une préoccupation majeure à l’égard de l’épouse, qui pourrait devenir, compte tenu de la disparition de son conjoint, une femme « Agouna », littéralement en français « une femme entravée », « enchaînée aux liens du mariage » . Il lui serait alors interdit, selon la loi juive, de se remarier ou d’avoir des enfants, car ceux-ci seraient considérés comme des « Mamzers », vulgairement des « bâtards », un statut peu enviable au regard du judaïsme. Ces enfants illégitimes sont en effet considérés comme non-juifs. Ils ne peuvent se marier qu’entre eux, et cela de génération en génération.(...)

    #divorce

  • Enfance en danger, inceste : le pavé dans la mare d’une pédopsychiatre toulousaine « Article « Côté Toulouse
    http://actu.cotetoulouse.fr/enfance-danger-inceste-pave-mare-pedopsychiatre-toulousaine_34714

    « Dans les situations de maltraitance et/ou de séparation du couple en France, il est de plus en plus difficile de protéger un enfant. » L’avertissement est signé de la pédopsychiatre toulousaine Eugénie Izard, qui a co-dirigé, avec la psychologue clinicienne Hélène Romano, un livre choc sur l’état de la protection de l’enfance dans l’Hexagone intitulé Danger en protection de l’enfance : dénis et instrumentalisations perverses.
    Justice et parole de l’enfant « instrumentalisées »

    Présidente du réseau national Reppea (Réseau de professionnels pour la protection de l’enfance et l’adolescence), le docteur Izard, l’une des dix spécialistes à contribuer à l’ouvrage (en compagnie d’un autre Toulousain, le psychologue Illel Kieser ‘L Baz), est habituée à mettre les pieds dans le plat sur ce sujet tabou, ce qui lui vaut quelques inimitiés chez certains de ses confrères.

  • Victoria Vanneau : « Pourquoi la violence conjugale échapperait-elle aux sanctions pénales ? » - Libération
    http://www.liberation.fr/debats/2016/03/17/victoria-vanneau-pourquoi-la-violence-conjugale-echapperait-elle-aux-sanc

    Comme le disait Elisabeth Badinter, on fait « fausse route » en victimisant la femme et en pénalisant l’homme. Cela revient à assigner les femmes à leur faiblesse, à leur « incapacité » juridique, à la même vulnérabilité que celle des enfants et des vieillards. Ce sont des conceptions d’Ancien Régime. Créer un arsenal juridique particulier pour les violences contre les femmes durcira les antagonismes. Cela confirmerait que l’homme est fort et la femme faible, ce qui est à la base des violences faites aux femmes.

    #victimes #femmes #violence_masculine

  • Crime passionnel ...

    France info nous apprend donc que son petit ami s’est présenté au poste, parce qu’il a étranglé et poignardé cette fille, parce qu’elle ne voulait plus qu’il soit son petit ami, et qu’il ne voulait pas. Il a donc eu ce qu’il voulait, il sera son petit ami pour toujours.

    • Jeune fille égorgée à Perpignan : le petit ami avoue un crime passionnel - Le Point
      http://www.lepoint.fr/societe/jeune-fille-egorgee-a-perpignan-le-petit-ami-en-garde-a-vue-26-08-2015-19592

      Le petit ami de la jeune fille retrouvée morte égorgée mardi dans un parc de Perpignan a avoué l’avoir tuée à coups de couteau emporté par la passion, a expliqué mercredi son avocat.
      « Il a tout reconnu, quatre coups de couteau, et l’avoir égorgée », a dit à l’AFP Me Fabien Large, ajoutant que l’adolescente, encore mineure, voulait quitter le jeune homme.

      Plus qu’à attendre le livre que le « petit ami » va écrire en préventive, afin de découvrir combien cette « jeune fille » était en fait une « provocatrice adepte de relations saphiques » et qu’elle ne voulait pas le quitter tant que ça... même qu’elle portait des lunettes de soleil et des sucettes à sa bouche... (un peu comme l’histoire d’un adulte et une enfant quand ils enclenchent un roadmovie de plusieurs mois... forcément, l’enfant fait cela de gaieté de cœur (cf. le fil Lolita de ces derniers jours...)).

    • Ce que veut une femme/fille peut la tuer, mais personne prendra la peine de respecter ce qui est devenu sa dernière volonté ...

      Franchement à entendre toute la journée « petit ami » et « migrant » j’enrage de voir à quel point les journalistes sont les chiens de garde du pouvoir et des traditions.

    • http://lci.tf1.fr/france/faits-divers/adolescente-egorgee-a-perpignan-le-temoignage-poignant-de-la-8648992.html

      Selon les premiers éléments de l’enquête, il s’agirait d’un crime passionnel. « Mon fils était follement amoureux d’elle », a confié la mère du meurtrier présumé au micro de RTL. Selon ses propos, ils se disputaient violemment et la jeune fille lui aurait même volé sa voiture. « Même moi je lui ai demandé de laisser tomber. Que quand ça commençait comme ça, ça finirait mal », continue la mère très émue.

      C’est pas la honte qui les étouffe

    • analyse vue sur twitter
      https://twitter.com/feeskellepeut/status/636825176714387456

      imagine t’es un gamin de 15 ans et partout tu vois qu’on associe « amoureux » avec des violences /le meurtre sur les femmes. VRILLE, le gosse.
      c’est quand même super. on vit dans un monde qui répète partout depuis les faits divers à la culture que l’amour rend FOU VIOLENT.
      et après tu lis des fois des féministes (!) toutes fières de brailler MAIS HEY LES MECS VIOLENTS QUE VOUS ONT APPRIS VOS MERES ??
      vraisemblablement une mère ne pèse pas super lourd face à un ensemble culturello-médiatique, JDCJDR.
      (et je ne reparlerai même pas des exemples de relations « amoureuses » des histoires qu’on vend comme « belles » de type 50shades, hein)
      franchement va falloir finir par élever les garçons dans un caisson d’isolation sensorielle pour que ça devienne pas des connards.

      https://twitter.com/feeskellepeut/status/636829828575068160

      (imagine la mère du mec qu’a fini dans le journal, tueur de femme. mh ? tu crois qu’elle se demande pas ce qu’elle a pu merder ?)
      (alors mersea infiniment à toi qui te dit féministe et qui appuie encore sur ce couteau culpabilisant planté dans le coeur d’autres femmes)
      (jte garantis que c’est la première chose qu’on se demande quand un de nos ptits mâles fait dla merde. c’est bien ancré, la faute aux mères)

    • https://twitter.com/feeskellepeut/status/636832835756814336

      belle relation abusive et violente et ils parlent de « couple fusionnel »
      http://www.midilibre.fr/2015/08/26/une-marche-pour-erika-a-perpignan-elle-ne-meritait-pas-cela,1206023.php
      et anéfé c’est des mioches et anéfé ils ont intégré complètement le truc admire.
      « parfois, Kader pouvait avoir des gestes violents. Mais il était très amoureux d’elle » leurs potes, 16 ou 17 ans aussi. CQFD
      comment veux tu. entends, regarde, ça pète à la gueule, merde ! comment veux tu. c’est un travail de titan de contrer ça.
      et tu voudrais que la mère, toute seule, avec ses ptits bras, y arrive à coup sûr ? tu fous la pression, féminisme.
      c’est quand même gratiné comme cas de violence ’conjugale’. on parle d’un quasi mioche, un ado. c’est parlant je trouve.
      mais du coup on a tout le spectre. les copains qui parlent, les familles...et tous parlent d’amour dans cette histoire de...meurtre.
      et tous parlent d’amour dans l’histoire de la relation qui n’est qu’une longue série d’abus et de violences, aussi. gra-ti-né, le cas.
      ils sont dedans tous adultes enfants journaleux (j’ose espérer pas les flics au moins), à fond : violence non, HISTOIRE D AMOUR oui.
      « elle portait plainte pour violences on portait plainte parce qu’elle avait vendu son scooter » ô la belle histoire de luv
      jvois juste du conflit direct ou financier mais jdois avoir un problème de vue je suppose, puisque tout lmonde s’accorde à appeler ça aimer.
      et ô surprise ça finit en meurtre. oui. étonnant. alors vraiment étonnant. houla. je suis étonnée. (autoconviction en cours)
      c’est aussi étonnant que si tu me récitais l’histoire d’une guerre, tsé. ha bon ya eu des morts à la fin jcomprends pas ils s’aimaient.
      écoute au moins maintenant c’est établi on a un 1er cas visible : les gamins sont vrillés dès 15 piges et prennent la violence pour du luv.
      accuse leurs mères stu veux m’enfin amha tu tapes à côté de la cible, tu tapes même la victime. Bisettes.
      (jvoulais voir si on avait matière sur ce cas, bah j’ai été servie la vache)
      (dans les cas adultes tu n’auras jamais les témoignages des « amis » du couple. ou ils se policeront ils diront qu’yavait rien eu avant)
      (pour pas avoir l’air de coupables par procuration qui savaient et n’ont pas bougé, tsé) (c’est raisonnable un adulte. Hinhin)
      (et dans les cas adultes tu n’auras jamais tout cet entourage informé des coups, engueulades, plaintes, vols, abus...bah non. à 15 ans tu racontes à tes copains et même tu t’engueules devant eux, pas de souci, à 30 non)
      (bref jpensais bien que ce serait un cas intéressant et qu’on pourrait démontrer easy que même quand ils savent les gens appellent ça amour)
      (ça n’a pas loupé. et c’est que le début après va y avoir encore beaucoup de matière au procès. bien entendu ne vous y intéressez pas)
      (ce cas est tellement parlant tellement un flag social que je mets mes 10 euros que pas une féministe ne va aller y mettre les mains)
      toutes ces convictions acquises à grands renforts de branlette intellectuelle qui se cassent la gueule tavu.
      1 cas un seul et pan t’as tout qui te pète à la gueule, l’influence du social, l’inertie de l’entourage même informé, les merdes matérielles qui ont conditionné la relation « elle était en foyer il l’a beaucoup aidée »...la totale. bonne chance pour psychiatriser cette fois.
      (je vais maintenant admirer avec quelle application tout le monde va faire un pas de côté de l’affaire perpignan pour surtout ne pas voir)
      (et rire très fort quand je lirai que ce n’est pas signifiant car ce sont des mineurs donc...ou argumentaire raciste qui se dira culturel... ou argumentaire mépris de classe qui nous expliquera que c’est des pauvres c’est comme ça les pauvres c’est des sauvages...)
      (je crois d’ailleurs que cette dernière non-explication gagnera la partie, c’est bien trop pratique)

      #psychiatrisation

  • stop aux violences familiales, conjugales et sexuelles : Nouvel article de la Dre Muriel Salmona : LE CHANGEMENT DANS LES PSYCHOTHÉRAPIES DE FEMMES VICTIMES DE VIOLENCES CONJUGALES paru dans Psychothérapie et éducation, Paris, Dunod, juillet 2015
    http://stopauxviolences.blogspot.fr/2015/07/nouvel-article-de-la-dre-muriel-salmona.html

    Le conjoint violent bénéficie presque toujours d’un formatage bien antérieur de sa victime à la soumission, la tolérance et l’hyper-adaptation à des situations extrêmes, déjà effectué dans l’enfance dans des milieux familiaux violents : antécédents de maltraitance, d’exposition à des violences conjugales, et de violences sexuelles dont on connaît malheureusement la fréquence (Enquête Impact des violences sexuelles de l’enfance à l’âge adule, 2015). Avoir subi des violences dans l’enfance est un facteur de risque majeur d’en subir à nouveau tout au long de sa vie (OMS, 2010 et 2014, Felitti 2010). Il bénéficie également du fait que sa victime, quelles que soient les violences subies depuis son plus jeune âge, n’a jamais été ni protégée, ni reconnue comme victime, ni soignée, a dû grandir en survivant seule aux violences et à leurs conséquences psychotraumatiques. Elle a appris à considérer qu’elle n’avait pas de valeur, aucun droit et que personne ne viendrait à son secours. Elle a dû construire sa personnalité avec une mémoire traumatique et des troubles dissociatifs de survie, qui l’auront empêché de se connaître et de se penser comme normale (van der Hart, 2010, Salmona, 2013). Il va donc tirer parti des traumas accumulés non traités de sa victime, et des conséquences souvent désastreuses des stratégies de survie qu’elle a été dans l’obligation de développer et qui sont des facteurs de vulnérabilité.

    En plus de cette complicité de systèmes agresseurs du passé de sa victime, il bénéficie de toute une complicité ambiante : celle d’une société inégalitaire et patriarcale, encore dans le déni face aux violences faites aux femmes et aux filles et qui véhicule de nombreux stéréotypes sur les femmes, sur le couple et l’amour, ainsi que d’une non reconnaissance de l’impact psychotraumatique des violences sur la santé des victimes. L’ensemble ayant pour effet de désigner la victime comme responsable des violences qu’elle subit et de ses propres souffrances, et de lui barrer toute possibilité de reconnaissance. De façon particulièrement injuste, les troubles psychotraumatiques sont renvoyés à la victime comme étant des preuves de ses incapacités, de sa folie, de sa bêtise, de ses mensonges… La méconnaissance des troubles psychotraumatiques et de leurs mécanismes porte lourdement préjudice aux victimes puisqu’elle permet de ne pas reconnaître la réalité de la souffrance, des symptômes et des handicaps qu’elles présentent, ou de les relier à leur cause : les violences. Elle permet également de continuer à mettre en cause les victimes qui seraient les artisanes de leur propre malheur en étant incapables d’aller mieux, de se relever, de tourner la page, d’arrêter de se victimiser, de sortir d’une prétendue fascination pour le trauma…

    #victime #violence #traumatisme #violence_masculine #domination

    • - la mémoire traumatique est au cœur de tous les troubles psychotraumatiques. Aussitôt qu’un lien, une situation, un affect ou une sensation rappelle les violences ou fait craindre qu’elles ne se reproduisent, la mémoire traumatique envahit alors tout l’espace psychique de la victime de façon incontrôlable. Comme une “bombe à retardement”, susceptible d’exploser, souvent des mois, voire de nombreuses années après les violences, elle transforme sa vie psychique en un terrain miné. Telle une “boîte noire”, elle contient non seulement le vécu émotionnel, sensoriel et douloureux de la victime, mais également tout ce qui se rapporte aux faits de violences, à leur contexte et à l’agresseur (ses mimiques, ses mises en scène, sa haine, son excitation, ses cris, ses paroles, son odeur, etc.). Cette mémoire traumatique des actes violents et de l’agresseur colonise la victime, et lui fera confondre ce qui vient d’elle avec ce qui vient des violences et de l’agresseur. La mémoire traumatique des paroles et de la mise en scène de l’agresseur [« Tu ne vaux rien, tout est de ta faute, tu as bien mérité ça, tu aimes ça », etc.] alimentera chez elle des sentiments de honte, de culpabilité et d’estime de soi catastrophique, et celle de la haine et de l’excitation perverse de l’agresseur pourront lui faire croire à tort que c’est elle qui les ressent, ce qui constituera une torture supplémentaire, elle n’aura alors que mépris et haine pour elle-même (Salmona, 2013b) ;

  • Le taux de suicide augmente avec le chômage - L’Obs
    http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20150106.AFP4698/le-taux-de-suicide-augmente-avec-le-chomage.html

    Le taux de décès par suicide augmente avec le taux chômage et près de 600 suicides pourraient être attribués à la hausse du chômage observée en France entre 2008 et 2010, selon une étude publié mardi.

    « Entre 2000 et 2010 en France, le taux de chômage est significativement et positivement associé au taux de suicide », estiment les chercheurs de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) qui signent cette étude publiée dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) de l’Institut de veille sanitaire (InVS).

    Lorsque le taux de chômage augmente de 10%, le taux de suicide (nombre de décès par suicide rapporté à la population) progresse en moyenne de 1,5% pour l’ensemble de la population de plus de 15 ans.

    L’association entre chômage et suicide apparaît plus marquée pour les hommes de 25 à 49 ans : la hausse de 10% du taux de chômage s’accompagne par une hausse de 1,8% à 2,6% du taux de suicide.

    Mais les chercheurs soulignent le caractère statistique et « observationnel » de leur étude : « aucun lien » de cause à effet entre chômage et suicide au niveau des individus « ne peut être déduit à partir de ces résultats ».

    La causalité du chômage sur le suicide reste en effet « débattue » car plusieurs « facteurs de confusion » peuvent entrer en jeu. Par exemple, des troubles psychiatriques chez une personne peuvent être se traduire à la fois par un risque accru de chômage et de suicide, expliquent les chercheurs.

    Si on retient l’hypothèse qu’il existe bien un lien de cause à effet entre chômage et suicide alors, selon l’étude, « le nombre de suicides attribuables en France à la hausse du chômage entre 2008 et 2010 » peut être « estimé à 584 » (par rapport au nombre de suicides si le chômage était resté stable au niveau de fin 2007).

    D’après l’Observatoire national du suicide, la France possède un des taux de suicide les plus élevés d’Europe avec un décès sur 50 attribué à un suicide.

    En 2011, 11.400 morts par suicide ont été enregistrées en France métropolitaine, selon un rapport publié en novembre par l’Observatoire, un organisme public créé en 2013 et dépendant du ministère de la Santé.

    Comme dans les autres pays, on compte trois fois plus de décès par suicide chez les hommes que chez les femmes : en moyenne 27,7 décès pour 100.000 habitants chez les hommes et 8,1 chez les femmes.

    #suicide_français #emploi #chômage #violence_masculine #misère #idéologie_du_travail

  • [...] Ce qu’on néglige de souligner c’est que les auteurs des meurtres, sont systématiquement des hommes, qu’ils soient policiers, talibans, ou voyou – pour ce qu’on en sait. Ensuite, dans les deux premiers cas, l’intégralité des victimes sont également des hommes ou des garçons. Et dans le troisième cas, comment connaître la composition du commando qui a mis fin à la prise d’otages et a finalement abattu le « forcené » et sans doute deux personnes au passage ? N’étaient-ils pas des hommes ? Ou si cette unité d’intervention est mixte n’a-t-elle pas des modalités d’intervention calquées sur un modèle masculin : la force, l’obéissance, la hiérarchie ? Enfin, pour chaque acte, les armes à feu sont de rigueur. Elles occupent le terrain de façon manifeste. Souligne-t-on pour autant de quel côté on les trouve – assassin et/ou victime – et avec quelle facilité elles circulent ? Un peu. Du point de vue du business disons. Peu du point de vue des rapports sociaux que cette libre circulation engendre. Et pour finir, la tendance généralisée à l’individualisation me sidère. Elle est arrogante. Tous les récits des faits renvoient aux auteurs des crimes violents en tant qu’individus. À enfermer, à juger, à punir. Or, est-il encore besoin de le rappeler, c’est le système, policier, judiciaire, guerrier, social qui est violent, raciste, sans compter qu’il est sexiste et homophobe. C’est l’État lui-même qui est violent. Alors je pose la question : comment juger, éventuellement punir, les crimes de ces États racistes, sexistes, homophobes et j’ajoute militaristes ? Je laisse la réponse à votre réflexion. Joelle Palmieri 18 décembre 2014

    http://joellepalmieri.wordpress.com/2014/12/18/des-etats-violents

    #violence_masculine
    #état
    #pourquoi_faudrait_il_punir