• Sebastian Roché, politiste : « L’idée d’une violence croissante de la rue à laquelle les policiers ne feraient que répondre est un leurre »

    Coauteur d’une étude consacrée aux manifestations contre les retraites de 2010 et de 2023, le directeur de recherche au CNRS observe qu’une « escalade de la violence » s’est produite du côté des forces de l’ordre. Il en rend compte dans un entretien au « Monde ».

    https://www.lemonde.fr/idees/article/2025/06/30/sebastian-roche-politiste-l-idee-d-une-violence-croissante-de-la-rue-a-laque

    #violences-policières #france #répression-policière

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      Le livre des invités

      Aime et ne fait pas ce que tu veux (Éd. Le Condottiere, 2025)

      « Un homme ça s’empêche. Voilà ce qu’est un homme, ou sinon... » Albert Camus #Inceste, abus sur mineurs, #violences conjugales… Chaque fois, les pervers usent de l’amour, ou l’invoquent. Dans un monde qui a célébré avec les chrétiens « la civilisation de l’amour », on a tôt fait d’interpréter à contresens et dénaturer le propos de saint Augustin : « Aime et fais ce que tu veux »… Des pans entiers de la littérature, nombre de tragédies antiques et la Bible nous ont pourtant mis en garde : l’amour peut mentir, se mentir et nuire. Freud le disait déjà : l’amoureux tend toujours à confondre Toi et Moi, montrant combien cette confusion favorise la toute- puissance par laquelle naît l’emprise.

      C’est dans une confusion semblable que se construit, au nom de l’amour du bien et du peuple, la domination totalitaire. Remettant en perspective les faits et les textes, Paule Zellitch et Jean-François Bouthors démontent les conduites qui conduisent à idéaliser et pervertir l’ #amour jusqu’à ne plus voir la nécessité de fixer des limites au #désir. Aime et ne fais pas ce que tu veux éclaire ainsi d’un jour nouveau une question centrale pour le devenir de notre civilisation : comment remettre au centre la dynamique vitale de l’ #altérité comme principe de discernement et de conduite ? Selon la tradition juive, l’amour sans la loi devient fou, la loi sans l’amour est injuste.

      Comme le montrent les auteurs, la Loi, au sens biblique est beaucoup plus qu’un code…

      [...]

  • Les violences sexuelles comme armes de maintien de l’ordre
    https://ricochets.cc/Les-violences-sexuelles-comme-armes-de-maintien-de-l-ordre-8504.html

    « Les violences sexuelles comme armes de maintien de l’ordre » 429 victimes, 215 agresseurs en uniformes recensés : comment les forces de l’ordre violent et agressent sexuellement en toute impunité Il aura fallu un an à Leïla Miñano, Sarah Benichou et Sophie Boutboul pour réaliser cette enquête révélatrice d’un système : celui des violences sexuelles utilisées par les forces de l’ordre comme véritable arme de domination et de maintien de l’ordre, selon les mots de Leïla Miñano. En (...) #Les_Articles

    / #Violences_policières, Autoritarisme, régime policier, démocrature...

    #Autoritarisme,_régime_policier,_démocrature...
    https://contre-attaque.net/2025/06/25/les-violences-sexuelles-comme-armes-de-maintien-de-lordre

  • Que nous disent les données sur les missions des #forces_de_l’ordre ayant entraîné la mort ?

    Nos données racontent la diversité des situations auxquelles #policiers et #gendarmes sont confrontés au quotidien et exposent la manière dont ils y répondent. Dans plusieurs cas, une #alternative au #recours_à_la_force aurait pu être mise en œuvre.

    Les interventions des forces de l’ordre ayant entraîné la mort atteignent un niveau inédit depuis quatre ans. Nous comptabilisons une cinquantaine de décès liés à une interaction avec les forces de l’ordre en 2024 (52 décès) et en 2023 (50 décès), au même niveau que les années 2021 et 2022. C’est le double de la décennie précédente (2010-2019), lorsque nous comptabilisions un peu plus d’une vingtaine de décès, en moyenne.

    Que nous disent ces données sur les missions des forces de l’ordre ? Sur les #circonstances où celles-ci entraînent la mort d’une personne et sur la #légitimité, ou pas, du recours à la force ou à l’ouverture du feu, quand c’est le cas ? Elles racontent la diversité des situations auxquelles policiers et gendarmes sont confrontés au quotidien et exposent la manière dont ils y répondent : du forcené qui se retranche à son domicile, de l’adolescent à scooter qui prend peur à la vue de la BAC, d’un individu en décompensation psychique qui agit de manière irrationnelle voire dangereuse, de la femme qui, menacée par son ex-conjoint, active son téléphone « grand danger », du petit braqueur qui tente de dévaliser une banque, du conflit de voisinage qui dégénère, du sans-papier placé en rétention dont on ignore les demandes de soins… Et bien d’autres cas encore.

    Des forces de l’ordre de plus en plus confrontées à la #détresse_psychologique

    On observe en 2024 une nette augmentation du nombre de suspects armés, soit d’armes à feu soit, le plus souvent, d’armes blanches. Cette augmentation n’est pas liée au contexte sécuritaire tel qu’il est médiatisé – criminalité liée aux narcotrafiquants ou menace terroriste principalement – mais à une autre forme de violences : la #souffrance_psychique et les situations de détresse – et de mise en danger – qui en découlent parfois.

    Près d’une quinzaine de personnes ont ainsi été tuées ou sont décédées (un suicide en détention) en 2023 et 2024 alors qu’ils étaient visiblement en grande détresse psychique. Dans une dizaine d’autres affaires, les personnes tuées adoptaient un comportement irrationnel, sans autre motivation apparente qu’une forme de colère ou de rage, comme cet homme de 39 ans qui, en Seine-Maritime, s’en prend à des gendarmes et à leur véhicule avec une débroussailleuse.

    Scénario classique de ce type d’interventions des forces de l’ordre : alertés par des voisins ou des proches inquiets, ou pour un tapage nocturne, des policiers ou gendarmes arrivent sur place, constatent qu’une personne est menaçante car exhibant un couteau, ou – c’est également arrivé – un sabre japonais, un vieux fusil Winchester, un produit inflammable… Puis ouvrent le feu et la tuent, en ayant quelquefois tenté préalablement de l’immobiliser, en vain, avec un #taser ou un #LBD.

    Comment faire en sorte que, dans ces cas, les forces de l’ordre qui interviennent en premier recours soient formées à gérer ce type de situation sans immédiatement user de la force, ou soient en appui de personnels de santé qui, eux, seraient en mesure d’apaiser la personne en crise autrement que par des décharges de taser ou un tir ? Encore faut-il que la santé mentale ne soit pas l’un des grands sujets oubliés par les pouvoirs publics. Des études canadiennes démontrent le lien entre le désinvestissement dans les services de soins et la fréquence des interventions policières auprès de profils atteintes de troubles psychiatriques.

    Maintien de l’ordre en mode colonial

    Autre élément marquant de notre recensement 2024 : la répression en #Nouvelle-Calédonie. Sept personnes ont été tuées par les forces de l’ordre, dont cinq par le #GIGN, dans le cadre du mouvement de contestation de la réforme électorale. Ce sont principalement des militants indépendantistes kanaks, présentés comme appartenant à la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT) et suspectés d’avoir pris part à des affrontements. A ces sept morts, s’ajoutent deux personnes tuées par des agents hors service, lors d’une altercation entre indépendantistes et gendarmes mobiles, et entre policiers et manifestants sur un barrage routier.

    Quel que soit leurs statut administratif, les « colonies » bénéficient toujours d’un traitement bien particulier en matière de répression débridée.

    Des #courses-poursuites risquées pour des délits mineurs

    Les accidents routiers liés à un « #refus_d’obtempérer » après une course-poursuite sont en nette augmentation. On en dénombre 30 en 2023 et 2024. Ce type de drames risque de se multiplier avec la nouvelle circulaire voulue par le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau. Ces courses-poursuites devront être systématiquement engagées, non plus en cas « de grande gravité » mais « par principe »… Pourtant, les délits commis relèvent le plus souvent d’infractions « classiques » au code de la route – véhicules en excès de vitesse ou motards sans casque – qui pourraient être sanctionnées différemment que par la #mise_en_danger des poursuivis voire des poursuivants (relever la plaque d’identité, vidéosurveillance routière, etc).

    Agir contre les #violences_conjugales

    Trois hommes sont également décédés lors d’une intervention d’agents face à des violences conjugales, soit alertés par un proche pour faire cesser une violence en cours, soit pour répondre à l’activation d’un téléphone « grand danger ». L’un, muni d’une arme blanche, a été tué par balle, le deuxième est mort accidentellement en fuyant les agents, un troisième s’est suicidé après avoir été blessé par les policiers. Si ce type d’interventions est appelé à se multiplier, une réflexion serait probablement utile pour éviter que les femmes victimes de violence ne portent en plus le poids d’une éventuelle culpabilité suite au décès de leur conjoint violent.

    La diversité de ces situations doit être prise en compte pour former les forces de l’ordre à y répondre en évitant quand c’est possible l’usage de la force. Les enseignements d’une issue mortelle à une intervention policière qui n’aurait pas dû l’être devraient être tirés.

    #Vérité_et_justice : c’est pour quand ?

    Si l’IGPN (police nationale) et l’IGGN (gendarmerie) réalisent désormais leur propre recensement, qui vient confirmer le nôtre, le ministère de l’Intérieur a encore beaucoup de mal avec la #transparence et les leçons à tirer de ces interventions. Pire, la propension à dissimuler la vérité quand le recours à la force est arbitraire et illégitime est toujours de mise.

    C’est notamment le cas dans l’homicide de Nahel Merzouk à Nanterre, tué par un policier d’une balle tirée à bout portant il y a deux ans. Les circonstances de l’ouverture du feu, totalement disproportionnée, et les mensonges initiaux des policiers démentis par des vidéos, ont provoqué trois semaines d’émeutes dans toute la France. Ou pour Mohamed Bendriss, 27 ans, décédé le 2 juillet 2023 à Marseille, tué par des agents du Raid, dont la hiérarchie a dissimulé la responsabilité pendant plusieurs semaines.

    Il y a encore bien trop d’affaires de ce type, où les circonstances d’un décès demeurent insupportablement obscures pour les familles. Dernier exemple en date, révélé par Mediapart : le parquet de Marseille vient de « perdre » les pièces à conviction placées sous scellés – dont la balle mortelle elle-même – recueillies après le décès de Souheil El Khalfaoui, 19 ans, tué lors d’un contrôle routier à Marseille en 2021. « C’est comme si les institutions voulaient effacer jusqu’à la trace de sa mort… Et ce n’est qu’un ultime affront à la vérité et à notre deuil », confie une proche du jeune homme.

    https://basta.media/Que-nous-disent-les-donnees-missions-forces-ordre-ayant-entraine-la-mort
    #violences_policières #décès #statistiques #chiffres #France #santé_mentale #justice

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  • #violences physiques et sexuelles au #Kreisker : après leur témoignage, des victimes reçues à l’Assemblée nationale
    https://splann.org/violences-physiques-et-sexuelles-au-kreisker-apres-leur-temoignage-des-victi

    En moins de dix jours, les récits recueillis par Splann !, au sujet des violences pratiquées sur des élèves du lycée Notre-Dame du Kreisker, à #Saint-Pol_de_Léon, en ont entraîné des dizaines d’autres. Ils prouvent l’urgence de mettre au jour cette affaire qui dépasse déjà les seuls contours de cet établissement privé du Finistère. L’article Violences physiques et sexuelles au Kreisker : après leur témoignage, des victimes reçues à l’Assemblée nationale est apparu en premier sur Splann ! | ONG d’enquêtes journalistiques en Bretagne.

    #Libertés_et_droits_humains #lycée_catholique

  • Récit « Je n’avais jamais vu ça de la part de la police » : près de #Dunkerque, des migrants interceptés dans l’eau à coups de #bombes_lacrymogènes

    Plusieurs agents armés, munis de boucliers et de casques lourds, se sont retrouvés au milieu des vagues à #Gravelines, le 13 juin. Si les syndicats de police y voient une opération « exceptionnelle », les associations craignent un changement de méthode pour empêcher les traversées de la Manche.

    Spray au poivre à la main, de l’eau jusqu’à la taille, le policier asperge plusieurs migrants. Objectif : empêcher le petit groupe de monter à bord d’une embarcation en direction de l’Angleterre. La scène se déroule sur la plage de Gravelines (Nord), à quelques kilomètres de Dunkerque, vendredi 13 juin au petit matin. Peu après 5 heures du matin, raconte à franceinfo, clichés et métadonnées à l’appui, le photographe britannique Dan Kitwood, qui a assisté à l’intervention. « C’est vite devenu assez chaotique, avec les gens qui criaient et les enfants qui pleuraient », relate-t-il. Arrivé une heure plus tôt sur les lieux, il remonte le fil de cette opération d’#interception rare, les forces de l’ordre n’ayant pas pour habitude d’intervenir aussi loin dans l’eau avec des équipements aussi lourds.

    « Peu avant 5 heures, les premiers migrants sont sortis des dunes. Ils étaient une trentaine, avec au moins cinq enfants, dont deux en bas âge », raconte-t-il, en se basant sur ses photos. Parmi eux, une poignée d’hommes n’a pas de gilet de sauvetage. Ils sont les seuls à cacher leur visage. « Probablement membres d’un réseau de passage plus large », se dit le photojournaliste. Dix minutes plus tard, une embarcation apparaît sur le rivage et s’approche du groupe de migrants dans l’eau. Depuis les dunes, une dizaine de policiers surgit alors. Ils font partie d’une compagnie d’intervention, reconnaissables aux bandes bleues sur leur casque. Certains courent droit dans la mer, jusqu’à être à moitié immergés, « avec l’intention de sortir [les migrants] de l’eau », explique Dan Kitwood.

    Afin de tenir les agents éloignés, certains hommes les éclaboussent. « Il y a aussi eu une altercation avec un policier muni d’un bouclier qui avait du mal à rester stable dans l’eau plus profonde, avec tout son équipement », relate le photographe. « C’est à ce moment-là qu’un autre agent a sorti son spray devant les personnes les plus agressives », ajoute-t-il. Finalement, les policiers, « qui n’ont rien pu faire », sortent de l’eau, déstabilisés par le courant et le trop grand nombre de migrants. Une famille « prise dans le gaz » est aussi contrainte de regagner la #plage, où d’autres migrants venus faire diversion sont chassés à coup de grenades #lacrymogènes.

    « C’était dangereux pour tout le monde »

    Malgré cette intervention musclée dans l’eau, la moitié du groupe parvient à prendre la mer ce matin-là. Pour Dan Kitwood, familier de la crise migratoire dans le Nord de la France, les policiers « n’ont pas fait un usage disproportionné de la force, et n’ont pas été trop agressifs ». « Ils ont tenté quelque chose de nouveau, et ça n’a pas fonctionné ». Reste que la tactique d’entrer dans l’eau avec autant d’équipement est inédite. « Je n’avais jamais vu ça de la part de la #police », assure le photographe, qui estime que « c’était dangereux pour tout le monde », migrants comme policiers. « Vous pouvez imaginer ce qu’il se passerait si un agent venait à glisser et se retrouver sous l’eau, avec le poids de son bouclier ou de quelqu’un sur lui... »

    Depuis 2018 et l’augmentation continue des traversées de migrants par bateau vers le Royaume-Uni, face à une frontière parmi les plus surveillées et sécurisées au monde, les forces de l’ordre ont renforcé leur présence sur les côtes françaises afin d’empêcher les départs et de gêner les passeurs à terre. « Chaque jour, 1 200 effectifs sont mobilisés » sur les 150 km de littoral entre Dunkerque et Le Touquet, rappelait le 27 février le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, cité par ICI Nord (Nouvelle fenêtre). Sur ces agents, « 730 sont financés par le Royaume-Uni », ajoutait-il, en vertu du #traité_de_Sandhurst signé entre les deux pays il y a sept ans.

    En plus de démanteler les campements, policiers et gendarmes ont souvent été aperçus sur les plages pour barrer la route des migrants ou pour lacérer les boudins des canots gonflables. Comme le révélait Le Monde(Nouvelle fenêtre) et plusieurs médias étrangers dans une enquête en mars 2024, des bateaux de gendarmerie ont expérimenté des techniques d’interception en mer, autorisées par les directives préfectorales, qui imposent toutefois la plus grande #prudence. Mais au bord des plages, la zone grise demeure et les interceptions dans l’eau avec un tel équipement ne font pas partie des méthodes habituelles des forces de l’ordre, observent plusieurs acteurs locaux.

    La crainte d’un « #changement_de_doctrine »

    « Nous avions déjà eu des témoignages d’opérations #dans_l'eau, mais jamais aussi profondément », explique à franceinfo Charlotte Kwantes, responsable plaidoyer et communication de l’association Utopia56, qui apporte une aide humanitaire aux migrants du secteur. « On se demande désormais jusqu’où le gouvernement français va aller, sous pression du Royaume-Uni », déplore-t-elle, en faisant référence aux récentes déclarations du Home Office, le ministère de l’Intérieur britannique, qui a par exemple appelé (Nouvelle fenêtre) le 31 mai à « exhorter les Français à apporter les changements nécessaires à leur politique opérationnelle » afin que les autorités puissent intervenir « dans les eaux peu profondes le plus rapidement possible ».

    Pour Charlotte Kwantes, « difficile de ne pas faire le rapprochement » entre les méthodes vues à Gravelines et le « changement de doctrine » réclamé par #Bruno_Retailleau fin février lors de sa visite (Nouvelle fenêtre) dans la région. Le ministre de l’Intérieur préconisait alors des interceptions en pleine mer, et ce, jusqu’à 300 mètres des côtes. « Ils veulent rendre la #mer infranchissable, mais c’est impossible. Et ça passera forcément par des moyens violents », juge Charlotte Kwantes.

    L’annonce ne passe pas non plus chez les sauveteurs du littoral, très souvent sollicités pour intervenir sur des naufrages. « On court vers des drames, les interceptions d’embarcations fragiles sont extrêmement dangereuses (...) encore plus si les personnes à bord ont reçu du gaz lacrymogène ou sont blessées au moment du départ », alerte un bénévole local de la Société nationale des sauveteurs en mer (SNSM), qui préfère rester anonyme pour évoquer « cette situation très tendue ».

    « Très difficile d’adapter les moyens »

    Contactées par franceinfo, ni la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord (Prémar) ni la préfecture du Nord n’ont réagi. Mais aux yeux des syndicats de police, les agents photographiés dans la mer le 13 juin se trouvaient dans les clous. « C’est vrai que ça peut impressionner, cet équipement lourd dans l’eau, reconnaît Marc Hocquard, délégué général adjoint de l’Unsa Police. Mais il faut voir ce que les collègues se prennent comme projectiles lorsqu’ils interviennent sur ces situations. »

    Pour repousser les forces de l’ordre, les passeurs et certains migrants jettent des pierres « et emportent avec eux des barres de fer », assure-t-il. Un constat partagé par Julien Soir, délégué du syndicat Alliance dans les Hauts-de-France. « Ce matériel n’est peut-être pas le plus adapté, mais c’est tout ce que les collègues ont pour se protéger », justifie-t-il, sans écarter les risques de chute ou de noyade pour les agents. « L’intervention de Gravelines reste de l’ordre de l’exceptionnel », insiste-t-il.

    Pour les deux responsables syndicaux, la situation sur les côtes du Nord et du Pas-de-Calais a atteint « un niveau de violence très élevé ». « Mais il n’y a pas de changement de doctrine pour l’instant, ni de groupe de travail sur ce sujet » au sein de la police, réfute Marc Hocquard. « Nos collègues sont juste très engagés, surtout qu’il y a quelques jours, on nous reprochait d’avoir laissé partir un bateau soi-disant sans rien faire », justifie-t-il.

    De là à équiper les policiers de nouveaux moyens, voire de renforcer les brigades maritimes, il y a encore du chemin, prévient Julien Soir. « Selon la météo, il peut y avoir 50 personnes ou alors 1 000 qui tentent de traverser sur une journée, rappelle-t-il. C’est très difficile d’adapter les moyens face à un tel delta. » Surtout que, face aux forces de l’ordre, « les réseaux font sans cesse évoluer leurs techniques pour trouver un moyen de passer... »

    https://www.franceinfo.fr/monde/europe/migrants/recit-je-n-avais-jamais-vu-ca-de-la-part-de-la-police-pres-de-dunkerque-d
    #Calais #violence #violences_policières #frontière #Manche #migrations #réfugiés #France #Angleterre #UK #militarisation_des_frontières

    ping @karine4 @isskein

    • Louis Witter, 13 juin

      https://x.com/LouisWitter/status/1933568565023477981

      Cette image de Jack Taylor, photojournaliste pour le Times, a été prise ce matin sur les côtes françaises, non loin de Calais.

      Pour la première fois, des policiers français empêchent directement dans l’eau le départ de bateaux d’exilés, contrevenant ainsi au droit de la mer.

      #police

    • French plans to stop #small_boats will lead to more deaths, says charity

      French charity to challenge new Channel migrant interception plans in European courts.

      Plans by French police to enter the sea to stop small boats carrying UK-bound asylum seekers willcause more deaths and be challenged in the European courts, a French charity has said.

      Arthur Dos Santos, the coordinator of the refugee charity Utopia 56, said there would be an increase in the number of people who would take “desperate” measures to reach the UK.

      The official, based in Calais, said the charity was examining the possibility of a legal challenge in the European courts to stop the tactics.

      Government sources have told the Guardian that French police would be authorised to tackle boats within 300 metres of the shore and in nearby waterways.

      The strategy aims to be ready in time for the Franco-British summit, which begins on 8 July. This coincides with the state visit to London of Emmanuel Macron, the French president.

      Over the past few days, French police have waded into the sea to stop asylum seekers from boarding boats, increasing speculation that police are already using the tactic.

      In one incident this week at Gravelines beach near Dunkirk, officers were shown waist-deep in water, using CS gas, riot shields and batons, as they attempted to force a boat to return to the beach.

      Dos Santos said the French plan to harden its tactics against asylum-seekers and smugglers would result in more deaths.

      “When police enter the sea, it will cause more deaths, more people will drown as they try to get away before being caught and forced back to the beach. There will be more violence, as some people fight back, and the people attempting to reach England will find other ways to try to get to the UK. This will not stop them, but it will make the crossings much more dangerous,” he said.

      The scheme is intended to give the French authorities the power to halt dinghies that “taxi” up to beaches from nearby waterways. Until now, guidelines prevent French police from intervening offshore unless it is to rescue passengers in distress. In practice, the policy means officers can stop boats leaving the beach by puncturing them, but are restricted once they are in the water.

      Dos Santos said the tactic would face legal challenges in the European courts, with lawyers examining human rights laws and the UN convention on the law of the sea.

      “This policy will be taken to the European courts. We will look very closely at this, as will other organisations,” he said.

      A British charity that operates in France told the Guardian two weeks ago it planed to explore possible legal challenges to stop the tactic.

      Steve Smith, the chief executive of Care4Calais, said: “When the last Tory government tried to do pushbacks in the Channel, Care4Calais initiated a legal challenge and won. Any attempt to introduce interceptions in French waters must face the same level of resistance.”

      In 2024, 73 people died trying to cross the Channel in small boats, more than in the previous six years combined. Nine people this year have so far been reported dead or missing in the Channel.

      Nearly 17,000 people have crossed in small boats so far in 2025, according to Home Office figures, higher than at the same point in 2022, the overall record year for crossings. On Wednesday, Downing Street acknowledged that the situation in the Channel was “deteriorating”.

      The French police union Unity has expressed concern that officers could face legal action if people die during an intervention.

      https://www.theguardian.com/uk-news/2025/jun/20/french-plans-to-stop-small-boats-will-lead-to-more-deaths-says-charity
      #mortalité

    • Migrants dans la Manche : le Royaume-Uni salue le « durcissement » des interventions des forces de l’ordre françaises
      https://www.lemonde.fr/international/article/2025/07/05/migrants-dans-la-manche-le-royaume-uni-salue-le-durcissement-des-interventio


      Des gendarmes français conduisent une voiturette près de migrants qui montent à bord d’un bateau de passeurs pour tenter de traverser la Manche au large de la plage d’Hardelot, à Neufchâtel-Hardelot (Pas-de-Calais), le 30 juin 2025. SAMEER AL-DOUMY / AFP

      Des images diffusées vendredi sur la BBC, tournées sur une plage, montrent des membres des forces de l’ordre françaises aller dans l’eau peu profonde jusqu’à un bateau pneumatique avec de nombreux migrants à son bord, parmi lesquels des enfants, et le crever à coups de cutter.
      « Ce que nous avons vu ce matin était un moment important, a réagi un porte-parole du premier ministre britannique, Keir Starmer. Nous saluons l’action des forces de l’ordre françaises pour intervenir dans les eaux peu profondes, et ce que vous avez vu ces dernières semaines est un durcissement de leur approche. » « Nous voyons de nouvelles tactiques utilisées pour perturber ces bateaux avant qu’ils ne commencent leur voyage », a poursuivi le porte-parole. « Avec tous les autres leviers que le gouvernement active, nous pensons que cela peut avoir un impact majeur pour mettre fin aux tactiques utilisées par ces gangs » de passeurs, a-t-il ajouté.

  • ENQUÊTE FRANCE 2. Quand des policiers et gendarmes agressent les femmes venues porter plainte
    Publié le 17/06/2025 21:01 Mis à jour le 18/06/2025 11:04
    https://www.franceinfo.fr/societe/harcelement-sexuel/enquete-france-2-quand-des-policiers-et-gendarmes-agressent-les-femmes-ve

    C’est vers eux que les femmes se tournent pour être protégées en cas de violences sexuelles. Mais que se passe-t-il quand les policiers et gendarmes deviennent eux-mêmes les agresseurs ? Une enquête de « L’Œil du 20 heures » en collaboration avec Disclose.

    Il a profité de son statut de gendarme pour obtenir des relations sexuelles avec neuf plaignantes. En mai 2024, le major de gendarmerie Olivier P. a été condamné pour abus de faiblesse à trois ans de prison, dont six mois ferme. Combien de femmes venues porter plainte ont été victimes de violences similaires en France ? A notre connaissance, aucune enquête officielle n’a été réalisée sur ces plaignantes. Les journalistes du média d’investigation Disclose(Nouvelle fenêtre) en ont retrouvé 57 qui racontent avoir été harcelées, agressées ou violées par des membres des forces de l’ordre, entre 2012 et 2025. Une victime a accepté de témoigner pour « L’Œil du 20 Heures », mardi 17 juin. (...)

    #violences_policières

  • Féminicides au Kenya : une violence croissante, un silence politique

    sur Visionscarto
    https://www.visionscarto.net/les-feminicides-au-kenya

    par Manon Mendret
    Journaliste indépendante basée à Nairobi,

    spécialisée sur les questions sociétales et culturelles.

    En 2024, 170 femmes ont été tuées au Kenya, révélant une vague croissante de féminicides. Les chiffres sont en forte hausse. Bien qu’une mobilisation citoyenne inédite suscite une prise de conscience, les meurtres continuent. Malgré les déclarations officielles des autorités, les militantes dénoncent le manque d’engagement politique et les lenteurs judiciaires.

    #féminicide #violences_sexistes #sexisme #Kenya #droits_des_femmes #droits_humains

  • 🏴 Force Nantaise 🏴 Maires, Ministres, Parlementaires : LA LISTE NOIRE DES PORCS DE LA RÉPUBLIQUE DU VIOL 🏴🐷🖕
    https://nantes.indymedia.org/posts/146890/%f0%9f%8f%b4-force-nantaise-%f0%9f%8f%b4-maires-ministres-parlemen

    Putain de journée qui s’annonçait bien. Ce matin, le soleil avait l’air de vouloir nous faire oublier qu’on crève dans un monde de merde. Une lumière éblouissante, presque à te faire croire que tout n’est pas complètement foutu. J’allais presque me dire que la vie pouvait être douce, tu vois…

    #Politiciens #violences_sexistes_et_sexuelles #Partout #Global

  • Les #violences dans le foot et le mauvais genre, par @seriouslyfab sur Framapiaf
    https://framapiaf.org/deck/@seriouslyfab@tooting.ch/114618771146454470


    Un sport « populaire », mais surtout auprès des hommes.

    Je lis des trucs sur les violences et dégâts qui ont suivi la victoire d’un club de foot français.
    Outre les violences faites aux femmes qui ont eu l’outrecuidance d’être présentes dans l’espace public cette soirée-là (sérieux ouhlala mais quelle audace d’oser marcher dans la rue, quand même), faudrait vraiment qu’on parle sérieusement des débordements en tous genres quand on parle de « fans de foot ». Ça devient de pire en pire.

    Par exemple, en #Suisse : comment peut-on accepter qu’il faille affréter des trains spéciaux pour des hordes (oui j’utilise ce mot à dessein) de « supporters » ? Trains qu’ils saccagent chaque fois ? Qu’il faille mobiliser les forces de l’ordre pour canaliser ces individus des heures avant et après certains matchs ? Comment justifie-t-on cela, en tant que société ?

    Récemment, j’étais à Lausanne, assise dans le hall de la gare à attendre quelqu’un, quand des agents de sécurité sont venus pour évacuer les deux halls. Il était 17h30 (en semaine, donc début de l’heure de pointe, beaucoup de monde en gare). Je demande à un agent pourquoi on nous évacue. Il me répond « un train de supporters va arriver ». Donc on vire des gens d’un espace public parce que des mecs ne savent pas se tenir correctement entre la sortie du train et le stade... C’est juste hallucinant.

    On peut parler en long et large du foot, de la violence, du racisme, de l’homophobie sur le terrain et dans les stades. Il faut en parler d’ailleurs.
    Mais parlons aussi de ces choses inacceptables : le comportement hors stade de masses d’individus qui en sont venus à considérer comme normal de détruire des trucs sur leur passage et de faire chier les gens dans l’espace public parce que leur équipe a gagné ou perdu.

    La #masculinité toxique liée au #foot est non seulement insupportable, elle est dangereuse. Il est avéré que les soirs de matchs, femmes et enfants subissent davantage de violences dans le cadre familial. Parlons de ça, aussi.

  • Vivre avec les enfants des autres
    https://frustrationmagazine.fr/autres-enfants

    Ces derniers mois, le sujet des lieux “sans enfants” ou “no kids” est revenu à plusieurs reprises dans l’actualité médiatique. Il s’agit de restaurants, plages, hôtels qui garantissent à leur client un accès réservé aux adultes – et ce, sans que cela n’implique l’organisation de partouzes, comme ironisait la journaliste Ovidie dans un très bon […]

    #Décrypter_-_Éducation

    • #violences_éducatives (quoique cette expression me gêne beaucoup car les deux mots sont tellement antonymiques)
      #domination_des_adultes #enfance

      En critiquant les enfants, ce serait les parents que l’on viserait. Mais en attendant, ce sont bien les enfants qui subissent nos regards hostiles voire, comme j’en ai été plusieurs fois témoin, les remarques acerbes et sèches que de parfaits inconnus se permettent d’émettre envers les mères.

      De quoi ces attitudes sont le symptômes ? Il y a évidemment la confrontation à la différence : quand on vit seul, comme moi, ou dans une cohabitation sans enfant, on n’est pas habitué à leur vivacité et à leur expansivité. “Ça casse les oreilles”, tout simplement. Le rapport des enfants à leurs émotions n’est pas le même que celui les adultes : ils sont en plein développement de leur facultés cognitives et ne savent pas réguler leurs émotions aussi bien que nous – si tant est que “les adultes” soient composés de gens qui savent réguler leurs émotions : trois minutes passées dans un TGV La Rochelle-Paris au moment de l’arrivée dans le train et du choix des places suffisent à vous convaincre que de nombreux adultes, même (et je dirais surtout) fort bien nés, ne savent pas contenir leur frustration quand ils croient qu’on leur a volé leur place côté fenêtre (alors même qu’ils se sont tout simplement trompés de voiture). Bref, les enfants sont différents de nous, pas pour le plaisir de nous emmerder mais parce qu’ils apprennent. Ne pas supporter cela, c’est refuser la différence. Dire d’une catégorie de la population qu’elle est “nuisible” ou doit être chassée de certains endroits en raison de ses différences intrinsèques, cela porte un nom entre adultes. Pourquoi l’accepter d’adultes à enfants ?
      Il y a ensuite le problème éducatif : ce serait les parents que l’on vise, en fusillant du regard leur enfant qui court au milieu de cette salle de restaurant. Pour des personnes plus âgées, cette hostilité envers l’éducation “permissive”, “laxiste” tient à une réalité très simple : dans mon enfance (j’ai 37 ans), et encore plus durant celles des générations précédentes, les enfants – qu’on appelait dans ma région les “drôles” – étaient encore souvent perçus comme des animaux, que l’on pouvait maltraiter, y compris physiquement, à discrétion. Mon ami Maxime me rappelait que dans les années 1980, on pouvait trouver des martinets – ces fouets à multiples lanières – pour “corriger son gosse”. Je connais pas mal d’amis qui en ont fait les frais à l’époque. Depuis, c’est illégal : les violences éducatives ordinaires sont globalement combattues. L’hostilité envers les enfants contemporains est donc souvent une hostilité politique : elle est le fait de partisans d’un ordre ancien autoritaire qui dénient le statut d’individu aux enfants et qui aimeraient que l’éducation soit basée sur l’intimidation. Ils prônent un renforcement de la domination adulte, processus que la journaliste Emmanuelle Araujo Calçada décrit très clairement dans cet article.

      –->
      https://frustrationmagazine.fr/domination-adulte

  • Rebondissement dans l’affaire Nzoy. Le Ministère public va devoir rouvrir l’enquête

    Le Tribunal cantonal estime que le Parquet n’a pas été au bout des choses en classant l’affaire. Une victoire d’étape pour la famille de Nzoy et les collectifs antiracistes.

    En bref :

    - Le Tribunal cantonal vaudois estime que l’affaire Nzoy ne doit pas être classée.
    - La #Chambre_des_recours pénale ordonne de nouvelles mesures d’#instruction.
    - Le drame s’était déroulé le 30 août 2021 à la gare de #Morges.
    - Un policier avait fait feu trois fois sur Nzoy au motif qu’il tenait un couteau et paraissait perturbé.

    La procédure lancée après la mort de #Roger_Nzoy_Wilhelm à Morges sous les balles d’un policier le 30 août 2021 rebondit. Le Tribunal cantonal vient d’admettre l’essentiel du recours contre le classement prononcé le 26 novembre dernier par le Ministère public vaudois. Le Parquet concluait à un geste de légitime défense de la part de l’agent de la police morgienne et estimait qu’aucune charge pénale ne devait peser contre lui.

    Tout est à recommencer, a décidé le Tribunal cantonal (TC). Saisie par l’avocat des proches de Nzoy, Me Ludovic Tirelli, la Chambre des recours pénale a admis presque tous les points soulevés par le pénaliste veveysan.
    Expertise indépendante exigée

    L’arrêt que 24 heures a consulté, admet la plupart des griefs faits au Ministère public : plusieurs violations de droit d’être entendu, mais surtout le refus d’ordonner une expertise indépendante sur « les actes métier » des policiers.

    Le procureur Laurent Maye avait jugé suffisant de baser son raisonnement sur un rapport livré par la police cantonale. Les juges cantonaux considèrent que ce document est « dépourvu des garanties d’indépendance et d’impartialité d’une véritable expertise juridique. »

    En reprenant le dossier, le parquet aura donc pour mission principale d’ordonner une expertise indépendante. Plusieurs questions devront y être creusées : l’appréciation concrète de la menace, l’existence de mesures alternatives à la force létale, la possibilité de diriger les tirs vers d’autres parties du corps, le degré de préparation et de formation professionnelle, les modalités de désescalade, la coordination entre agents et la communication entre les forces d’intervention.
    Les autres policiers poursuivis

    La Chambre des recours pénale estime aussi que s’il était justifié de ne pas entrer en matière sur l’omission de prêter secours pour le policier qui a tiré, il n’en va pas de même pour les trois autres agents présents. Le Tribunal cantonal demande que la question soit examinée.

    Le Ministère public livre sa réaction via son porte-parole Vincent Derouand : « Dans son ordonnance, le Ministère public a exposé sa vision juridique du dossier. Il prend acte qu’elle n’est pas partagée par la Chambre des recours pénale, à l’exception de la non-entrée en matière quant à l’omission de porter secours de la part de l’auteur des tirs. Il incombera donc au Tribunal d’arrondissement de La Côte de trancher, une fois les actes d’instruction et les expertises ordonnées réalisés et la cause renvoyée en jugement. »
    Un pas important pour les proches

    Cette décision du Tribunal cantonal est une étape importante pour l’entourage de Nzoy, soutenu par le collectif Justice4Nzoy, qui s’est constitué pour exiger des réponses. Une commission d’enquête indépendante, formée de juristes, médecins et bénévoles, s’est même organisée pour tenter de faire la lumière sur les circonstances du drame.

    Son coordinateur, Louis Schild, salue la décision de la chambre des recours dans un soupir : « Quatre ans après les faits, on commence enfin depuis le début… » Il voit dans la décision des juges cantonaux un pas important pour le dossier, mais aussi pour toute une catégorie de justiciables : « Il faut reconnaître que l’accès à la justice pour des personnes afro-descendantes et plus largement les personnes précarisées et marginalisées, est un angle mort qu’il faut absolument combattre. Sans un énorme élan d’entraide, ces familles n’auraient jamais les moyens de se battre pendant des années, de commander une contre-enquête pour, simplement, obtenir l’accès à une enquête sérieuse qui respecte le droit à la vie et à un procès équitable. »

    Aux côtés de la famille de Roger Nzoy, (son père, sa sœur et son frère sont parties civiles) Me Ludovic Tirelli salue la position des juges cantonaux, après s’être « senti bien seul face à un Ministère public « qui disait non à toutes nos réquisitions, nous sommes satisfaits d’avoir persévéré, puisque le Tribunal cant0nal confirme que nous avions entièrement raison. Dans les affaires de violences policières, on a souvent le sentiment que l’autorité d’enquête cherche à protéger les institutions. Avec cet arrêt, le Tribunal cantonal rappelle que la justice n’est pas là pour protéger les institutions mais qu’elle doit être indépendante et protéger les citoyens. »

    Dernier motif de satisfaction pour la partie civile, la cause devra être jugée en procès public, comme l’exige également l’arrêt cantonal.

    https://www.24heures.ch/affaire-nzoy-le-tribunal-cantonal-ordonne-la-reouverture-du-dossier-8371841

    #Nzoy #justice #Suisse #décès #violences_policières

    voir aussi :
    https://seenthis.net/messages/1100443

  • Rage against the racism. Prendre le temps de penser, s’armer avec les sciences sociales

    « It’s raining haine miskina » - Les moules s’en frittent

    Dans le contexte actuel d’attaques contre les personnels de l’université sur les questions de #discrimination ainsi que contre les militantes et militants qui luttent sur ces questions, nous souhaitons donner des éléments de compréhension de ce qui se joue dans notre université suite à la #censure par le président de l’UGA d’œuvres d’art sur notre campus.

    –-
    Signer la pétition intersyndicale : pour le rétablissement de l’intégrité de l’œuvre artistique réalisée par les étudiants et personnels de l’UGA pendant le « #Mois_de_l’égalité », exposée dans la galerie des amphithéâtres du bâtiment Pierre Mendès France :
    https://mobilisation-uga.ouvaton.org/2025/05/21/petition-pour-defendre-la-liberte-dexpression-a-luga
    –—

    Très récemment, l’#UNI, soutenue par des médias d’extrême droite (CNews) et de droite réactionnaire (Le Figaro), s’est offusqué de l’affichage (sous forme de stickers) de messages construits et produits lors d’activités organisées pour le mois de l’Égalité. L’UNI a aussi annoncé avoir porté #plainte contre l’Université. Le président a décidé suite à cela de faire retirer certains de ces stickers qui selon lui « sont incompatibles avec les #valeurs et les #principes républicains que l’université incarne ».


    Le communiqué du président, puis son message à tous les personnels, relayé à sa demande expresse dans certaines structures (notamment plusieurs laboratoires), soulève plusieurs questions de fond, notamment quant aux « valeurs » et aux « principes » mentionnés.

    Quelles sont ces « valeurs » et « principes » qui sont mentionnés, mais jamais définis explicitement par le président ?

    Qui décide, et comment, quelles sont ces « valeurs » ? Est-on sûr·es qu’elles soient largement partagées dans notre communauté universitaire ?

    Comment ces valeurs sont-elles censées être mises en œuvres, sans réponse à ces premières questions ?

    Les décisions prises, de communications, et de censures de certains messages, ont été prises sans consulter aucune instance représentative. Au vu du contenu des écrits du président, on peut aussi légitimement se demander si les personnels et services compétent·es ou expert·es de ces questions ont bien été impliqué·es ou au moins consulté·es pour ces décisions et communications.

    Dès les premiers articles parus dans les médias, et en prévention d’éventuelles réactions irréversibles, la CGT a pris contact avec le président avant que les messages ne soient enlevés, et s’est rendue disponible pour échanger avec lui sur ces questions que l’on sait sensibles. Cet échange n’a finalement pas pu avoir lieu. Les méthodes de communication du président, qui choisit lui-même, plutôt que le dialogue apaisé, de diffuser au maximum sa propre analyse, nous contraint à des modes d’échanges publics que nous regrettons, mais qui nous paraissent nécessaires pour rétablir un peu d’équilibre et de pluralisme dans l’analyse de la situation.

    Voici donc quelques clés pour vous faire une idée par vous même, loin des discours réducteurs et simplistes.

    Prenons par exemple l’accusation de « #racisme_anti-blanc », lancée sur CNews en particulier.

    Le #racisme kesako ?
    À part pour les personnes qui militent ou qui se forment sur ces questions-là, la question peut sembler absurde. Voyons, nous savons toutes et tous ce que c’est que le racisme ! Sauf que c’est un peu plus compliqué que ce qu’on peut penser au premier abord.

    Si on pense que le racisme c’est insulter une personne pour ce qu’elle est, alors oui tout le monde peut en être victime. Cela semble simple… sauf que. Nous y reviendrons plus bas.


    En revanche, si on considère le racisme par ses conséquences sociales ou par le biais de la statistique, alors tout d’un coup les choses changent. En effet, statistiquement, en France, les personnes qui sont discriminées dans l’accès au logement, l’accès au travail, l’accès aux stages, le droit à la santé, ou les personnes victimes d’agressions racistes ou des violences policières, ce sont les personnes identifiées comme noires, arabes, musulmanes, juives, roms ou asiatiques [1]. Pas les personnes perçues comme blanches.

    Cela ne veut pas dire que ces dernières ne vivent pas des situations sociales difficiles mais être non-blanc·he implique un risque largement accru de vivre des #discriminations et des #violences_sociales.

    Revenons sur la question des insultes et du fameux « racisme anti-blanc » si cher à l’extrême-droite.

    Statistiquement, ce racisme en direction des blancs est inexistant. Par exemple, il est socialement toujours avantageux d’être identifié comme blanc pour trouver un logement ou un emploi.

    Quelques repères pour comprendre certains concepts
    Personne racisée : il s’agit non pas de dire que ces personnes sont d’une race différente mais bien de dire qu’elle subissent une assignation à l’appartenance à un groupe supposé (« les noirs », « les arabes » par exemple) et aux #représentations_racistes qui y sont attachées.

    Blanc : utiliser les termes « noir » ou « asiatique », etc, qui renvoie à une caractéristique biologique floue (couleur de peau, forme du visage, …), ou à une origine supposée, peut sembler étrange pour des militants de l’#anti-racisme. Sauf que cela recouvre des réalités sociales de discrimination et de violence. L’utilisation du terme « blanc » est une façon de renvoyer les personnes non racisé·es à leurs caractéristiques pseudo-biologiques, comme pour les personnes racisées. Sauf que dans ce cas, cela ne recouvre pas des réalités de #discriminations.

    #Privilège_blanc : les avantages qu’ont les blancs dans les différentes sphères (accès au logement, à l’emploi etc) en comparaison des personnes non blanches, sans qu’ils ou elles s’en rendent compte. On peut de la même façon parler de #privilège_masculin pour parler de la question féministe, de #privilège_bourgeois pour parler de déterminisme social, de #privilège_valide pour parler du handicap, de privilège lié à l’âge, etc.

    #Intersectionnalité : l’idée ici est de dire que ce que subit une personne discriminée par plusieurs critères n’est pas la simple addition de chacun des effets associés. Par exemple, ce que subit comme violence sociale une femme noire n’est pas la simple addition des violences racistes et des violences sexistes. Le monde n’est pas linéaire, les représentations complexes.

    #Racisme_structurel : on utilise cette expression quand un effet raciste est fortement ancré dans la société. Il n’est pas forcément la conséquence d’une intention directe mais peut aussi l’être d’une façon d’organiser la société, un procédé administratif, etc. et de représentations racistes établies. On peut aussi parler de sexisme structurel, de validisme structurel, etc.

    #Woke : c’est aussi l’occasion de rappeler ici que le terme woke est utilisé depuis longtemps aux États-Unis, qu’il désigne simplement pour les personnes victimes de racisme le fait de rester éveillées sur ces questions et de ne rien laisser passer. Ce n’est en rien une théorie, juste un slogan pour la mobilisation et la vigilance.

    Murs blancs, peuple muet

    Revenons sur les #stickers, créés dans le cadre d’un #atelier organisé à l’occasion du mois de l’égalité, stickers qui ont été tant décriés par l’UNI et les médias de droite réactionnaire et d’extrême droite. Les réactions de ces médias servent le programme politique de l’#extrême_droite qui se présente aujourd’hui comme anti-raciste et premier rempart contre l’antisémitisme, alors que les liens des partis concernés ou des propriétaires de ces grands médias avec les mouvements néonazis ou ouvertement racistes, homophobes et sexistes sont parfaitement établis.

    Mais il n’est pas inutile, pour les personnes non spécialistes et honnêtes intellectuellement, de donner quelques clés de lecture de certains des stickers incriminé.

    Parmi les 32 messages initiaux, collés lors de l’atelier, et qui sont restés un mois et demi sur les vitres, seuls 16 restent intacts à l’heure actuelle. Les 16 autres ont donc été soit effacés à la demande du président, soit vandalisés. Le président n’ayant pas précisé quels messages étaient « incompatibles avec les valeurs », difficile de connaître le responsable réel de l’effacement de chaque message ; reste que nous faisons le lien entre la #censure_institutionnelle largement revendiquée, qui ouvre la porte au #vandalisme des messages restants.

    Voici les phrases qui ont été retirées :

    – « La Terre est monochrome comme un arc-en-ciel, le racisme est juste blanc »
    – « Le monde a mal, normal, il est dirigé par des blancs et des mâles. »
    – « Le bruit et l’odeur de la lacrymo et de la peur, dans les quartiers où les fachos sont passés. »
    – « Halal z’enfants de la patrie »
    – « J’aimerais grand remplacer le gouvernement français »
    – « Il était une fois des corps de mille couleurs illuminant le ciel d’un nuage iridescent les cœurs » (waaaa <3)
    – « Les fascistes c’est comme les enfants, c’est mieux chez les autres »
    – « Toutes les soirées en amphi mais pas de diplôme à la sortie. Qui suis-je ? » (à l’envers, en-dessous : « Le personnel de ménage »)
    – « Ce n’est pas du racisme, c’est une question de culture mais ce sont eux qui font votre couture »
    – « La pookie dans le faf »
    – « Aux échecs comme dans la vie, les blancs ont un coup d’avance »
    – « Racines emmêlées qui renvoient à une même forêt »
    – « Le bruit hait l’odeur »
    – « C’est le travail d’arabe qui a construit Versailles »
    – « L’amour est enfant de Bohème mais on les a mis dans des HLM »

    Sur ces 15 messages seuls 3 parlent explicitement des « blancs » ; les actions de censure ou de vandalisme visaient donc plus largement certains messages du fait de leur simple caractère politique.

    Ces messages nous inspirent ces quelques explications ou interprétations possibles, forcément partielles et partiales, comme le sera toute interprétation de messages à portée artistique.

    La notion de « #hiérarchie_des_races » a été inventée en Europe au moment où celle-ci a commencé à conquérir le monde. Nos plus grands penseurs de la Renaissance et des Lumières, que nous adorons citer, nos penseurs et scientifiques des 18ème, 19ème et 20ème siècles ont produit des textes d’un racisme incroyable, justifiant la domination coloniale et esclavagiste ainsi que l’antisémitisme par des #théories_racistes. C’est une production de notre civilisation européenne et il faut bien le reconnaître. Cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas eu de violence ou d’#esclavage avant. Mais la théorisation de la #hiérarchisation_des_races comme justification à ces violences, c’est chez nous, européens. Cela appartient à notre civilisation. Et cela a permis de justifier les pires horreurs, de l’extermination quasi complète des peuples autochtones d’Amérique, l’esclavage des peuples noirs d’Afrique pour remplacer cette population, les massacres de la colonisation comme à Madagascar, en Algérie, en Indochine comme dans toutes les colonies qu’elles soient françaises ou pas, et bien évidemment la solution finale nazie contre les juifs et les roms. En ce sens, le racisme est blanc.

    Le racisme au sens de domination sociale est produit et maintenu par les dominants, les décideurs. Or dans nos sociétés européennes, très majoritairement, les dominants sont blancs. En ce sens, le racisme est (majoritairement) blanc.

    Même lecture sociale : en France comme dans de nombreux pays qui dominent économiquement, ceux qui dirigent font partie des catégories privilégiées : des blancs, des #hommes, CSP+ qui n’ont aucun intérêt objectif à voir les choses s’améliorer pour les autres. Et la lutte pour l’égalité passe bien évidemment par la question démocratique, la question de la légitimité de nos représentants (voir leurs catégories socio-professionnelles, leur genre, leur couleur, leur age, ...) ainsi que des ministres qui sont par exemple très nombreux à être millionnaires.

    Il s’agit de dénoncer le racisme comme phénomène social et structurel. Le privilège blanc.

    Pour en revenir au contexte


    Le racisme est bien du côté de l’UNI dont plusieurs de ses membres ont soutenu des candidats aux élections objectivement racistes et parfois multi-condamnés pour cela, ou qui sont aussi membres de partis d’extrême droite.

    Le racisme est dans le camp du RN et de Reconquête qui utilisent des signes distinctifs de ralliement appelés #dog_whistles (https://blogs.mediapart.fr/ilkor/blog/211222/les-dog-whistles-des-extremes-droites-liste-non-exhaustive) pour continuer à communiquer et militer avec les pires militants néonazis et racistes.

    Le racisme est du côté du #ministre_de_l’Intérieur qui désigne systématiquement les musulmans comme la source de tous les maux.

    Il est du côté du président de la République qui laisse depuis des mois les Palestiniens se faire massacrer sans réagir sérieusement, et laisse depuis des années les migrants crever en Méditerranée et dans l’Atlantique en laissant les ONG agir dans des conditions déplorables.

    Dans notre Université, le choix du Président de qualifier de non conforme à nos valeurs les stickers cités plus haut, les retirer, sans en faire l’analyse, sans discuter avec le groupe qui les a créés, est un cadeau fait à l’UNI et à l’extrême droite, ainsi qu’aux médias tenus par celle-ci. C’est un manque de respect et de solidarité avec les personnels et les étudiant.es qui ont passé du temps à travailler pour produire ces œuvres, et à qui nous apportons tout notre soutien. C’est une porte ouverte aux prochaines attaques racistes et réactionnaires qui ne manqueront pas de venir.

    –---

    [1] Pour creuser la question, de nombreux travaux et études sont disponibles : voir par exemple le dossier « Racisme et discrimination » de l’Ined (https://www.ined.fr/fr/ressources-methodes/etat-de-la-recherche/racisme-et-discrimination), les rapports de la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) (https://www.cncdh.fr/actualite/cncdh-publie-le-rapport-2023-lutte-contre-racisme-antisemitisme-xenophobie), le guide de ressources UGA « Lutter contre le racisme et l’antisémitisme » (https://www.univ-grenoble-alpes.fr/lutte-contre-le-racisme-et-l-antisemitisme/guide-de-ressources-de-lutte-contre-le-racisme-et-l-antisemitism), l’enquête « ACADISCRI : Inégalités de traitement, conditions d’étude et de travail dans l’enseignement supérieur et la recherche (https://acadiscri.hypotheses.org).

    https://cgt.fercsup.net/syndicats/auvergne-rhone-alpes/universite-de-grenoble/uga/article/rage-against-the-racism-prendre-le-temps-de-penser-s-armer-avec-les-sci

    #UGA #Université_grenoble_alpes #petite_poissonne #tags #graffitis #art #oeuvres_d'art #ESR #universités #France

    ping @karine4

  • #milano, #corvetto: il giovane #mahmoud_mohamed muore inseguito dalla #polizia
    https://radioblackout.org/2025/05/milano-corvetto-il-giovane-mahmoud-mohamed-muore-inseguito-dalla-poli

    Nella notte tra martedì 21 e mercoledì 22 maggio un giovane 21enne di origini libiche, Mahmoud Mohamed muore contro un semaforo a bordo dello scooter che stava guidando, inseguito da una volante di polizia. Il quartiere, Corvetto, è lo stesso in cui ha perso la vita Ramy Elgaml, il giovane diciannovenne morto schiantato contro un […]

    #L'informazione_di_Blackout #Ramy_Elgamil
    https://cdn.radioblackout.org/wp-content/uploads/2025/05/Corvetto-2025_05_22_2025.05.22-09.00.00-escopost.mp3

  • Collège Stanislas « blanchi » : les inspecteurs confirment sous serment l’intervention de la numéro deux du ministère
    https://www.mediapart.fr/journal/france/210525/college-stanislas-blanchi-les-inspecteurs-confirment-sous-serment-l-interv

    Devant la commission parlementaire consacrée aux violences à l’école, quatre membres de l’inspection générale ont reconnu que Caroline Pascal, directrice générale de l’enseignement scolaire, était bien intervenue pour réécrire la lettre concluant le rapport sur le prestigieux établissement catholique.

    C’est bien la cheffe de l’Inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche (IGÉSR) d’alors, Caroline Pascal, qui a réécrit la lettre de transmission du rapport sur Stanislas, rendue au ministre de l’époque, Gabriel Attal. Caroline Pascal est aujourd’hui directrice générale de l’enseignement scolaire, soit la numéro deux du ministère de l’éducation nationale.

  • Refus d’obtempérer à Paris en 2022 : non-lieu ordonné pour les policiers, dont l’auteur du tir qui avait tué une passagère
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2025/05/16/refus-d-obtemperer-a-paris-en-2022-non-lieu-ordonne-pour-les-policiers-dont-

    Rayana, une jeune femme de 21 ans, passagère d’un véhicule refusant d’obtempérer, avait été tuée par le tir d’un des agents de police. Les juges d’instruction ont estimé que les tirs des fonctionnaires étaient « absolument nécessaires et strictement proportionnés au regard de la situation ».

    (Mais en aucune façon, l’eMonde ne se résoudra à parler de #violences_policières et de leurs #impunités).

  • [Info « Splann ! »] #violences physiques et sexuelles : l’affaire #bétharram libère la parole chez d’anciens élèves de l’ensemble scolaire du Kreisker, à Saint-Pol-de-Léon
    https://splann.org/violences-physiques-sexuelles-kreisker-saint-pol-de-leon

    Une douzaine d’anciens élèves de l’établissement d’enseignement privé catholique Le Kreisker à Saint-Pol-de-Léon (29) dénoncent des violences physiques et sexuelles qui auraient été commises par des membres du corps enseignant de cette institution réputée, dans les années 1950 à 1980. L’article [Info « Splann ! »] Violences physiques et sexuelles : l’affaire Bétharram libère la parole chez d’anciens élèves de l’ensemble scolaire du Kreisker, à Saint-Pol-de-Léon est apparu en premier sur Splann ! | ONG d’enquêtes journalistiques en Bretagne.

    #Libertés_et_droits_humains #enseignement_catholique

  • « #Wokisme » : pourquoi ce mot est piégé

    Le « wokisme », idéologie incertaine, enkystée dans la gauche des mouvements sociaux, menacerait la société, la famille, le progrès et les Lumières.

    Voilà le refrain seriné à longueur de journée par Donald Trump, par le Rassemblement national et des médias d’extrême droite, par des politiques conservateurs. Mais aussi par des essayistes qui se réclament de la gauche, et également, peut-être, par des membres de votre famille ou vos amis.

    Que signifie ce terme ? Pourquoi est-il devenu si présent ? Que veut dire cette présence dans le contexte politique actuel ?

    Si le « wokisme » n’existe pas, est-ce qu’il ne faudrait pas l’inventer ?

    Nos invité·es :

    - #Laure_Bereni, sociologue, directrice de recherche au CNRS, autrice de Management de la vertu. La diversité en entreprise à New York et à Paris (éd. Presses de Sciences Po, 2023) ;
    - #Solène_Brun, sociologue, chargée de recherche au CNRS, coautrice avec - - - Claire Cosquer de La Domination blanche (éd. Textuel, 2024). Elle a aussi publié Derrière le mythe métis. Enquête sur les couples mixtes et leurs descendants en France (éd. La Découverte, 2024) ;
    - #Pierre_Tevanian, philosophe et enseignant, auteur de Soyons woke. Plaidoyer pour les bons sentiments (éd. Divergences, 2025). Il coanime le site collectif Les mots sont importants (lmsi.net) et a publié plusieurs ouvrages, comme On ne peut pas accueillir toute la misère du monde. En finir avec une sentence de mort (éd. Anamosa, 2022).

    https://www.youtube.com/watch?v=9NE9Jj0Ud5c


    #woke #piège #vidéo #ressources_pédagogiques #définition #liberté_d'expression #menace #terminologie #mots #panique_morale #genre #race #racisme #panique #violences_sexuelles #racialisme #décolonial

  • 15’000 agressions sexuelles durant l’Eurovision, le chiffre-choc de Bâle pour sensibiliser RTS

    Le Service de protection contre la violence et l’aide aux victimes du canton de Bâle-Ville a formulé mercredi lors d’une conférence de presse ce chiffre vertigineux : il estime qu’environ 3% des quelque 500’000 visiteurs et surtout visiteuses de l’Eurovision subiront du harcèlement ou des violences sexuelles durant l’événement, ce qui représente quelque 15’000 personnes.

    Différentes études mais un même constat
    Pour arriver à cette hypothèse, le canton s’est principalement appuyé sur un sondage réalisé en 2019 au Royaume-Uni par l’Académie britannique des sciences humaines et sociales. Sur 450 personnes interrogées, un tiers des femmes disent avoir subi du harcèlement lors d’un festival au cours des douze derniers mois, tandis que 8% des femmes et 1% des hommes ont été victimes d’une agression sexuelle. Par ailleurs, parmi les victimes, seule une minorité rapportent l’incident aux autorités.


    Une autre étude américaine de l’Université du Nevada montrait en 2018 que plus de 90% des festivalières avaient subi une forme de harcèlement, allant de commentaires sur le physique pour plus de 60% des répondantes à des agressions ou des viols pour 3% d’entre elles, en passant par des attouchements pour plus de la moitié.
    . . . . .
    Source et suite : https://www.rts.ch/info/societe/2025/article/eurovision-a-bale-15-000-agressions-sexuelles-estimees-prevention-renforcee-2887

    #viol #viols #culture_du_viol #femmes #violence #violences_sexuelles #agression #agressions #Eurovision #harcèlement

  • « On ne cache plus rien » : la parole des victimes d’abus sexuels à Combrée fait vaciller l’enseignement catholique
    https://france3-regions.francetvinfo.fr/pays-de-la-loire/maine-et-loire/angers/on-ne-cache-plus-rien-la-parole-des-victimes-d-abus-sex

    La région des Pays de la Loire est celle où il y a le plus d’élèves dans l’enseignement privé catholique en France. Près de 260 000 de la maternelle au lycée. Cela s’explique par le fort ancrage historique de l’Église dans cette région. Ainsi, 43 % des élèves du Maine-et-Loire sont scolarisés dans le privé et 51 % pour la Vendée. Pour le moment, les cas remontés par la cellule diocésaine qui concernent le Maine-et-Loire émanent uniquement de Combrée, cette institution fermée depuis 2005.

    https://france3-regions.francetvinfo.fr/pays-de-la-loire/sarthe/le-mans/viols-au-lycee-militaire-le-professeur-retraite-mis-en-

    L’homme de 76 ans, a été retrouvé sans vie, ce samedi 3 mai. Cet ancien professeur du Prytanée National Militaire avait été mis en examen quelques jours plus tôt pour viols et agressions sexuelles sur mineur de plus de 15 ans. Une enquête est en cours pour déterminer les causes de sa mort.

    #violences_sexuelles #pédophilie #enseignement_catholique

  • Un rapport identifie les freins au développement du #vélo en #France

    Six mois après la mort d’un cycliste à Paris, écrasé intentionnellement par un conducteur de SUV, le #rapport commandé par le ministère des transports fait quarante propositions pour améliorer la #cohabitation entre les différents types d’usagers de la route.

    Commandé au lendemain de la mort de Paul Varry, ce cycliste écrasé délibérément par un conducteur de SUV en plein Paris, le rapport d’Emmanuel Barbe, ancien délégué interministériel à la sécurité routière, publié lundi 28 avril, devait faire des propositions pour un meilleur « #partage_de_la_route ».

    Alors que les nouvelles mobilités (vélos, trottinettes…) se sont fortement développées ces dernières années, venant concurrencer l’espace de la #voiture en #ville, le rapport fait une quarantaine de propositions pour rendre cette cohabitation moins conflictuelle. Et pour continuer d’encourager ces pratiques écologiques et bonnes pour la santé.

    De marginale, la pratique du vélo s’est généralisée dans les grandes villes, avec un nouveau cap franchi à la suite de l’émergence du covid, relève le rapport. En France, 25 % des personnes interrogées se déclarent cyclistes réguliers (elles pratiquent au moins une fois par semaine) et 32 % cyclistes occasionnels. De 15 000 kilomètres en 2010, le réseau des pistes cyclables en France est passé à 57 000 en 2022. Une densification particulièrement visible dans les grandes métropoles : à Lyon, le trafic vélo a été multiplié par six depuis vingt ans. À Paris, le volume de pistes cyclables est passé de 4,3 kilomètres en 1995 à plus de 1 000 kilomètres en 2021.

    Encouragé par un #plan_vélo en 2017 et par une #loi_d’orientation_des_mobilités (LOM) deux ans plus tard, cet essor n’empêche pas la France d’accuser malgré tout un retard certain par rapport à la moyenne de l’Union européenne (UE), puisque la part modale du vélo est de 3 %, contre 8 % à l’échelle européenne.

    Alors que « 53 % des déplacements domicile-travail effectués en voiture sont inférieurs à deux kilomètres », le potentiel de développement de ces mobilités alternatives reste énorme.

    La #dangerosité perçue de ce moyen de transport demeure un #frein important. Les cyclistes représentent 7 % des 3 190 personnes décédées dans un accident de la circulation en 2024. Les victimes sont majoritairement des hommes, plutôt âgés et hors agglomération.

    Les associations auditionnées par le rapporteur décrivent une augmentation des « #violences_motorisées » à l’égard des cyclistes, qui résultent selon elles d’un « cadre qui tolère encore trop souvent des comportements agressifs, menaçants ou dangereux au quotidien sur les routes ». Des réactions qui « sont aussi le fruit de décennies d’aménagements routiers dangereux, dont la conception influence directement la #sécurité et les comportements des usagers ».

    Le poids des #représentations

    Le rapport préconise que ces #violences soient désormais intégrées dans l’enquête dite de « #victimation », du service statistique ministériel de sécurité intérieure (SSMSI).

    Le texte souligne néanmoins que les #tensions sont généralisées dans le partage de la #voirie puisque les piétons, eux, concentrent leurs récriminations sur les cyclistes plus encore que sur les automobilistes.

    L’un des intérêts du rapport est de revenir sur la dimension culturelle très forte de ces conflits d’usage. Ainsi, le fait de « percevoir le véhicule comme une extension de sa personne (“je suis garé là”) » explique la réaction agressive engendrée par la perception d’une #menace contre son véhicule. On y apprend aussi le « lien entre le nombre de #stickers ou de marqueurs identifiant le #territoire_d’origine sur la voiture et la probabilité de la survenue d’un épisode de “#rage de la route” ».

    Avec un #imaginaire automobile construit autour des notions de « #liberté_individuelle, de #puissance, d’#émancipation », nourri par une imagerie publicitaire présentant un conducteur ou une conductrice seule dans un paysage bucolique, le #partage_de_la_route avec les cyclistes est naturellement vécu comme une #entrave.

    Le rapport propose sur ce point que le ministère des transports saisisse l’Autorité de régulation des professionnels de la #publicité (ARPP), afin que les publicités pour les voitures correspondent plus à la réalité de la présence de différents types d’usagers de la route.

    Le rapport n’élude pas non plus la dimension classiste et genrée qui se joue dans l’opposition entre #cyclistes et #automobilistes.

    L’#agressivité de certains automobilistes contre les cyclistes « bobos » des villes n’est pas sans fondements sociologiques. « Cette vision du #conflit_des_mobilités comme une “#lutte_des_classes larvée” remonte aux années 2000. Elle reflète, en la caricaturant, une dynamique réelle : le retour du vélo dans les grandes villes à partir des années 1990 s’est en effet traduit par une “inversion des pratiques entre cols-bleus et blancs” (en Île-de-France, les cadres sont passés de 1 % des usagers du vélo en 1976 à 22 % en 2010) », pointe le rapport.

    Ainsi, « la fréquence d’utilisation du vélo tend à augmenter avec le revenu mensuel du foyer, le recours à l’automobile pour les déplacements domicile-travail est beaucoup plus présent chez les ouvriers qualifiés que chez les cadres », ces derniers habitant toujours plus en centre-ville qu’en périphérie.

    Les biais de genre sont aussi très importants, avec des #hommes responsables de 83 % des accidents mortels sur la route en 2023. Mais des hommes qui continuent de toujours mieux réussir l’épreuve du permis de conduire, les femmes étant pénalisées par leur plus grande « aversion au risque ». Le rapport émet une série de recommandations pour que le permis de conduire intègre plus les questions de cohabitation sur la route, mais valorise également les comportements prudents.

    Un cadre légal inégalement respecté

    Le sentiment très largement partagé que les cyclistes s’affranchissent du respect du Code de la route (feux rouges grillés, rue prise à contresens, etc.) sans être verbalisés accroît aussi le ressentiment des automobilistes, admet le rapporteur au terme de ses six mois d’auditions. Pour y remédier, le rapport prône un renforcement des contrôles des cyclistes mais également des #amendes minorées, puisque la dangerosité pour les tiers de ces #infractions est assez faible.

    Enfin, le manque d’#infrastructures sécurisées est bien identifié comme un frein essentiel au développement du vélo. À cet égard, le rapport préconise de remettre les crédits supprimés au plan vélo – 2 milliards initialement prévus sur la période 2023-2027 –, qui avait montré de réels résultats depuis son lancement : « 14 000 kilomètres de pistes cyclables ont été construits entre 2017 et 2023 (+ 40 %) et leur fréquentation a augmenté de 57 % sur la même période. »

    Cette saignée budgétaire (20 % des sommes prévues initialement ont été débloquées en 2025) devrait selon le rapport avoir peu d’impact sur les grandes métropoles, mais « ralentira voire mettra un terme au développement d’#infrastructures_cyclables en milieu périurbain et rural, là où le financement de l’État constitue à la fois une légitimation politique et un effet de levier décisif ».

    Le rapporteur insiste aussi sur le fait que l’État ne s’est jamais beaucoup attaché à faire respecter les obligations légales de création d’#itinéraires_cyclables en vigueur depuis 1998. « Jusqu’à présent, c’est la volonté politique des exécutifs locaux qui a prévalu sur l’obligation légale. La situation contrastée des deux plus grandes villes universitaires du Grand Est que sont Strasbourg et Nancy, visitées durant cette mission, en est l’illustration : la première dispose d’une infrastructure cyclable omniprésente quand la seconde ne commence réellement à la développer que depuis 2021 », décrit-il. Le rapporteur demande donc que les villes en infraction soient plus systématiquement sanctionnées.

    Pour créer un environnement plus favorable au vélo, le rapport préconise de créer des « #zones_30 » dans chaque agglomération tant la limitation de la #vitesse en ville a prouvé son efficacité en matière de réduction des accidents, mais aussi du #bruit et de la #pollution en ville.

    Dans un communiqué, le ministère des transports a indiqué qu’il étudierait « attentivement les mesures proposées » et qu’un travail interministériel allait être lancé pour « définir les modalités de leur mise en œuvre ».

    https://www.mediapart.fr/journal/france/290425/un-rapport-identifie-les-freins-au-developpement-du-velo-en-france
    #mobilité #mobilité_douce #statistiques #chiffres #publicité #genre #classe_sociale