• Violences policières : une autre police est-elle possible ?
    https://usbeketrica.com/article/violences-policieres-une-autre-police-est-elle-possible

    Par rapport à ses voisins européens, l’Hexagone met d’ailleurs à disposition de ses policiers un stock d’armes extrêmement important. Enclenchant ainsi, d’après Aline Daillère, une forme d’escalade de la violence lors des manifestations (...) C’est une refonte complète des techniques d’interpellation et de maintien de l’ordre qui apparaît nécessaire au regard de l’ampleur des violences commises. Le journaliste David Dufresne, qui recense les violences policières depuis le début du mouvement des « gilets jaunes », avait répertorié plus de 800 signalements entre novembre 2018 et décembre 2019 dont deux personnes décédées et cinq ayant perdu leur main (...) D’après un décompte publié par le collectif Désarmons-les, entre 1999 et 2019, 65 personnes ont perdu un œil du fait de l’usage d’un LBD ou d’une grenade de désencerclement par la police, dont 16 pour la seule année 2019 (...) Aline Daillère : « Si on décidait de retirer ne serait-ce que le LBD, la police se soulèverait. » Difficile de ne pas reconnaître, en effet, que la logique d’un armement de plus en plus important s’étend, en ce moment, jusque dans les commissariats locaux. Sans revenir dans le détail sur les cas de certaines villes suréquipées, notons que, selon des chiffres du ministère de l’Intérieur, jamais les policiers municipaux n’ont autant été armés : depuis 2018, près de la moitié des 21 000 agents sont équipés d’une arme à feu.

    le candidat du NPA à la dernière élection présidentielle Philippe Poutou proposait de… désarmer complètement la police. Une idée beaucoup moins inédite qu’elle n’y paraît puisqu’elle est appliquée outre-Manche depuis de nombreuses années (à quelques exceptions près, comme le relevait Libération à l’époque, en 2017). Ce choix semble même y faire consensus, que ce soit au sein de la population ou au sein de la profession. Dans un sondage datant de 2006 cité par la BBC, 82% des policiers du Royaume-Uni déclaraient qu’ils ne souhaitaient pas être systématiquement armés en service. En 2016, le Washington Post montrait que les armes sont en réalité loin de protéger systématiquement les policiers qui les portent. L’enquête du média américain revenait notamment sur les cas de l’Irlande, de la Norvège et de la Nouvelle-Zélande, où les forces de l’ordre sont également très peu armées. Résultat : en Nouvelle-Zélande, par exemple, de 1886 à 2009, 29 policiers seulement ont trouvé la mort dans l’exercice de leur fonction. D’un point de vue purement statistique, John Buttle, l’auteur de l’étude, en concluait ironiquement qu’« en Nouvelle–Zélande il est plus dangereux d’être fermier que policier ».

    #violences-policières #manifestations #démocratie #luttes #désarmement

  • Quelle « violence légitime » ?, par Frédéric Lordon (Les blogs du Diplo, 14 janvier 2020)
    https://blog.mondediplo.net/quelle-violence-legitime

    Les confirmations, comme la pourriture du poisson, venant toujours par la tête, le plus effrayant est à situer tout en haut. Dans le bureau du préfet de police de Paris, il y a un individu comme on n’en avait pas vu depuis Papon — rappel que l’histoire ne passe jamais complètement. L’opinion ne s’y trompe pas quand tous les faits, gestes, attitudes, dégaines, rictus, sourires du préfet Lallement la renvoient irrésistiblement à des évocations de l’Occupation, c’est-à-dire génériquement à une époque sommet de la violence pulsionnelle d’institution. Le sentiment de licence est tel que l’usuelle limitation de l’expression au registre corporel, protectrice puisqu’on ne peut rien lui faire dire formellement, a cédé à son tour, et livré passage à l’explicite : « nous ne sommes pas dans le même camp », « les partis contestataires ». Tout le monde maintenant, sauf peut-être Anne Sinclair, connaît les propos du préfet Lallement. Là où d’habitude c’est le black bloc qui défonce, ici la ruine de la vitrine aura été autoadministrée. En deux phrases confirmant tous les sourires tordus, la fiction de « la police gardienne de l’ordre républicain » a volé en éclats.

    #macron #lallement #luttes #violences-policières

  • Aisne : un homme au comportement « étrange » meurt après un tir de taser - LCI
    https://www.lci.fr/faits-divers/aisne-un-homme-au-comportement-etrange-meurt-apres-un-tir-de-taser-2092798.html

    Un homme d’une trentaine d’années est décédé lundi à Vic-sur-Aisne (Aisne) d’un malaise cardiaque après avoir été tasé par des policiers. L’homme au comportement « étrange » et muni d’une tige métallique avait crié « Allah Akbar » en allant « au contact » des gendarmes, a indiqué le parquet de Soissons.

    Un homme est décédé lundi d’un malaise cardiaque à Vic-sur-Aisne (Aisne) après un tir de taser. Selon le parquet de Soissons, l’individu d’une trentaine d’années a été la cible d’un tir « réglementaire » à la suite de son comportement « étrange ». L’homme qui vivait à Vic-sur-Aisne avait attiré l’attention de témoins lundi matin en « déambulant bizarrement » dans les rues. Il avait ensuite pénétré dans le jardin d’une maison où il avait « dégradé une antenne parabolique », s’emparant d’une « tige métallique arrachée de cette parabole », indique le communiqué du parquet à l’AFP.

    Les gendarmes de Soissons ont alors tenté de l’appréhender. Mais l’homme criant « Allah Akbar » est « allé au contact » des militaires, tapant des poings sur le capot de leur voiture après avoir lancé la tige dans leur direction. « Les gendarmes ont d’abord tenté de le maîtriser à mains nues », puis avec leur bâton télescopique et enfin « avec leur arme à impulsion électrique » sans y parvenir, déroule le parquet. « Il était finalement ceinturé puis mis au sol par un gendarme ». C’est là que les gendarmes ont réalisé qu’il était en train « de faire un malaise ». Il décédera sur place « quelques minutes plus tard ».
    Deux enquêtes en cours

    Aucune précision n’est faite quant au nombre de tirs. « Les premières investigations permettent de déterminer qu’on est dans le cadre et la distance réglementaire et qu’il n’y a pas de mauvaise manipulation », a néanmoins précisé le parquet à l’AFP. « Rien ne permet de dire non plus à ce stade que cet homme relevait d’une éventuelle radicalisation islamiste ».

    L’autopsie sera pratiquée mardi matin. Elle devra notamment évaluer si cet homme, inconnu des services de police, était sous l’emprise de stupéfiants. L’enquête devrait également dire s’il avait des antécédents psychiatriques. Deux enquêtes ont été ouvertes, l’une confiée à l’inspection générale de la gendarmerie nationale pour « déterminer les causes de son décès », l’autre à la SR d’Amiens et à la BR de Laon sur « les actes qu’il a commis ».

    Arme non létale qu’on appelle ça, non ?

    #taser #islamophobie #violences-policières

  • BRUXELLES Grosse opération policière ce dimanche au parc Maximilien : une chaîne humaine organisée

    Une grosse opération de la police fédérale est prévue ce dimanche à 20h00 pour interpeller des migrants dans la zone de la gare du Nord et du parc Maximilien, a-t-on appris à bonne source. L’intervention est prévue après la distribution des repas qui a lieu sur l’esplanade de la gare du Nord.

    Chaîne humaine
    La plate-forme citoyenne qui gère l’hébergement et le covoiturage des migrants a annoncé sur Facebook l’organisation à partir de 19h00 d’une chaîne humaine au départ des marches de la gare du Nord, rebaptisées « place de le peur » , jusqu’au parc Maximilien, devenu désormais à ses yeux « carrefour de la solidarité ».
    A 20h30, le président de la Ligue des Droits de l’Homme Alexis Deswaef prendra la parole afin de donner aux hébergeurs une formation sur leurs « droits face à la police ».

    « Après l’élan de solidarité envers les migrants, il est remarquable de constater qu’au sein même de l’appareil de l’Etat, la résistance s’organise également contre l’action du ministre de la Sécurité Jan Jambon, son collègue Theo Francken, et plus globalement celle de l’ensemble du gouvernement », a indiqué dimanche Alexis Deswaef à l’agence Belga.

    Des actions prévues au moins une fois par semaine
    Un responsable de l’opération a appelé vendredi le président de la Ligue des droits de l’Homme à l’issue d’une réunion au cabinet du ministre de l’Intérieur Jan Jambon planifiant une grosse action de la police fédérale - les polices locales ne veulent plus coopérer - dimanche soir au parc Maximilien.
    D’autres actions sont prévues au moins une fois par semaine dans la zone de la gare du Nord, en fonction de la capacité policière régulièrement accaparée par l’organisation des Sommets européens, des matches de football ou d’autres événements.

    #Belgique #violences-policiéres à venir #migrants

    • Parc Maximilien : 100 migrants évacués dès 15h ce dimanche par la Plateforme citoyenne
      https://www.rtbf.be/info/belgique/detail_parc-maximilien-100-migrants-evacues-des-15h-ce-dimanche-par-la-platefor

      Dans la perspective d’une action policière imminente au parc Maximilien et à la gare du nord, prévue à 15h ce dimanche, la plateforme citoyenne a entamé l’évacuation d’une centaine de migrants, explique Mehdi Kassou, porte-parole de la plateforme, à la RTBF.


      300 autres migrants sont restés auprès des familles qui les hébergent depuis plusieurs jours, les familles ont été averties par la plateforme citoyenne.

    • Bruxelles Migrants : une chaîne humaine de plusieurs milliers de personnes pour protester contre les arrestations
      Lien + Vidéo RTBF https://www.rtbf.be/info/belgique/detail_migrants-une-centaine-de-personnes-devant-la-gare-du-nord-pour-la-chaine

      Entre 2000 et 2500 personnes, selon les organisateurs, ont réalisé une chaîne humaine depuis la gare du Nord en réaction aux possibles arrestations des migrants au Parc Maximilien et à la gare du Nord. Ils ont tenu à montrer leur opposition à la politique menée par le secrétaire d’Etat à l’Asile et la Migration Theo Francken et par le gouvernement fédéral.


      La plateforme citoyenne qui gère l’hébergement et le covoiturage des migrants avait annoncé sur Facebook l’organisation de cette chaîne à partir de 19h00, au départ des marches de la gare du Nord, rebaptisées « place de le peur », jusqu’au parc Maximilien, devenu désormais à ses yeux « carrefour de la solidarité ».

      Montrer la solidarité
      « Ça fait partie de notre culture la solidarité et puis la résistance aussi contre les frappes de police. On ne doit pas se laisser faire. J’ai envie de montrer la solidarité et puis j’ai envie de dire que ce n’est pas parce qu’on est mieux installé ou qu’on vit mieux, qu’on est pas solidaire avec ce qu’il se passe dans le monde », explique une participante.

      « Je suis très fâchée contre le gouvernement belge qui ne fait rien et que les citoyens doivent prendre la relève pour aider les autres et les gens dans le besoin. Le fait qu’il y ai tant de monde aujourd’hui, ça prouve qu’on est pas d’accord », insiste une autre dame.

      « C’est le témoin d’une grande mobilisation citoyenne sur cette problématique. Je pense que c’est important que l’on puisse témoigner de son désaccord avec les politiques du gouvernement fédéral », ajoute un autre manifestant.

      « Un ras-le-bol »
      « On a littéralement, à travers la Belgique, des personnes qui nous informent. Et pour cette seule intervention, on a 4 sources différentes de différents niveaux de pouvoir, de différents organes étatiques, qui nous on prévenu de ce qu’il allait se produire. Donc c’est cette dynamique globale qui est extrêmement satisfaisante », précise Mehdi Kassou, porte-parole de la Plateforme citoyenne de soutien aux réfugiés.

      « On retrouve ce ras-le-bol partout, dans le corps de police, chez les citoyens et c’est très intéressant de voir que parmi les citoyens qui hébergent il y a des gens de tout bords, de tout bords politiques, de tout niveau social », conclu-t’il.

      Départ vers 19h15
      La chaîne humaine est partie vers 19h15 de la gare du Nord en direction du Parc Maximilien.
      Aucun demandeur d’asile ou migrant n’est présent ce dimanche dans le parc. Des volontaires se sont en effet mobilisés afin qu’ils soient accueillis chez des citoyens-hébergeurs. 

    • Parc Maximilien : 2500 personnes forment une chaîne humaine en soutien aux migrants

      Des centaines de personnes se sont rassemblées, dimanche en début de soirée, à la gare du Nord à Bruxelles, en signe de protestation contre l’opération de la police fédérale qui était planifiée au parc Maximilien.

      http://www.lalibre.be/actu/belgique/parc-maximilien-2500-personnes-forment-une-chaine-humaine-en-soutien-aux-mig
      #résistance #chaîne_humaine
      via @isskein

    • Lettre ouverte au Premier Ministre Pierre Galand

      Non, M. Charles Michel, votre politique n’est pas humaniste. Il n’y a pas de « bons » et de « mauvais » réfugiés. Les « bons », seraient ceux que l’on accepte dans le cadre de la politique d’externalisation de l’Union européenne, ce qui signifie le refoulement de tous, au-delà de nos frontières, même de ceux qui sont en droit de revendiquer l’asile chez nous.

      Vous empêchez une politique d’octroi de visas qui permettrait aux « bons » réfugiés de venir chez nous sans risquer leur vie sur les routes ou les mers et sans être dépouillés par des passeurs mafieux. En réalité, c’est vous qui aidez les mafieux à sévir dans les camps de refoulement et aux frontières lointaines de l’Europe.

      Les vrais humanistes sont ces citoyens qui, eux, appliquent le droit - en plus des valeurs de solidarité humaine - en accueillant chez eux des demandeurs d’asile et des migrants en détresse. Et vous voulez les traquer par des visites domiciliaires.

      Nous vous demandons de veiller à ce que l’histoire ne se répète pas. A ce sujet, nous vous conseillons la lecture du Monde Diplomatique de janvier 2018 où, sous la plume d’Anne Mathieu, on se plonge dans les années 30 en France où des lois étaient votées pour refouler les étrangers « indésirables » : réfugiés, espagnols, italiens, juifs qui fuyaient la répression dans leurs pays. Déjà, des voix s’élevaient contre ces mesures qualifiées de fascistes prises par des responsables politiques dans la « patrie des droits humains ». Les mêmes mesures sont aujourd’hui reproduites chez nous, en Europe.

      Cette année, nous célébrons les 70 ans de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme (DUDH). Une vaste campagne est lancée à cette occasion parmi les jeunes, dans les écoles, les organisations de jeunesse, les universités. Nous vous conseillons de relire l’article 10 : « Toute personne a droit, en pleine égalité,à ce que sa cause soit entendue équitablement et publiquement par un tribunal indépendant et impartial qui décidera, soit de ses droits et obligations, soit du bien-fondé de toute accusation en matière pénale dirigée contre elle » ; l’article 13 : « Toute personne a le droit de quitter tout pays, y compris le sien, et de revenir dans son pays. » ; l’article 14 : « Devant la persécution, toute personne a le droit de chercher asile et de bénéficier de l’asile en d’autres pays ». Et l’article 28 : « Toute personne a droit à ce que règne sur le plan social et sur le plan international, un ordre tel que les droits et libertés énoncées dans la présente Déclaration puissent y trouver plein effet. » Or, M. le Premier ministre, outre le fait que les budgets de la coopération au développement sont en partie détournés pour financer le refoulement des immigrés indésirables, cette coopération a, en outre, souvent pour effet de priver les travailleurs des pays les plus pauvres d’accéder à des emplois et des revenus leur permettant de vivre dignement, eux et leur famille. Les accords de libre-échange imposés à ces pays par l’Union Européenne et le Fond monétaire auxquels la Belgique contribue, creusent encore le gouffre entre l’infime minorité des plus riches et la grande masse des plus pauvres.

      M. le Premier ministre, ne vous associez pas à l’argumentaire des responsables politiques de droite extrême comme M. Viktor Orban et d’autres qui conduisent l’Europe vers la dénégation du sens même de la démocratie et des valeurs qu’elle est censée partager.

      Déjà, demain, vous serez obligé de côtoyer les ministres autrichiens d’extrême-droite, une tendance politique que vote père avait eu le courage de condamner.

      Pourquoi, alors, ne pas vous associer à la campagne de boycott de l’Autriche, lancée par le Mouvement antiraciste européen et relayée chez nous par les Territoires de la Mémoire ?

      Pierre Galand
      Président de l’APNU, de l’OMCT-Europe, past-président du CAL et de la Fédération Humaniste européenne, ancien secrétaire général d’Oxfam

      http://70ansdudh.be

      http://www.territoires-memoire.be/root/accueil/derniers-articles/1436-autriche-l-extreme-droite-est-toujours-inacceptable

  • « En plein cœur de l’hiver, les pouvoirs publics devraient être en mesure de fournir des places d’hébergement à tous les migrants, en urgence. Au lieu de quoi les forces de l’ordre confisquent leurs couvertures ou les obligent à rester debout dans la file d’attente du centre pendant des heures, dans une tentative dérisoire de soustraire cette population en détresse à la vue du public. Ce déni de réalité par la violence doit cesser »
    http://www.msf.fr/presse/communiques/migrants-rue-paris-harcelement-et-violences-policieres-doivent-cesser
    #MSF #migrants #violences-policières

  • Des adolescents parisiens dénoncent de graves abus lors de contrôles à répétition 18 décembre 2015 | Par Louise Fessard

    Papiers jetés au sol, propos racistes, palpations abusives visant les parties génitales, téléphones portables fouillés ou détruits... : plusieurs jeunes du XIIe arrondissement de Paris disent subir un harcèlement policier. Dix-huit d’entre eux ont déposé plainte contre X jeudi 17 décembre 2015. Une enquête est ouverte.

    https://www.mediapart.fr/journal/france/181215/des-adolescents-parisiens-denoncent-de-graves-abus-lors-de-controles-repet

    http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2015/12/19/01016-20151219ARTFIG00044-enquete-contre-des-policiers-accuses-de-violences

    Ca me rappelle un commissaire qui me disait : « il y a des gens dans la police qui n’ont rien à y faire ».

    #police #France #violences-policières #racisme #refus-du-droit #Valls #Hollande #PS

  • À Calais, les migrants gérés à coups de bottes | L’Humanité
    http://www.humanite.fr/calais-les-migrants-geres-coups-de-bottes-563269?IdTis=XTC-FT08-A52ESR-DD-D

    Tabassage, gazage à la lacrymogène… L’ONG Human Rights Watch 
a publié hier un rapport accablant sur les violences policières 
dont les exilés présents dans la ville et ses environs feraient l’objet.

    Le 11 janvier dernier, de nombreux manifestants acclamaient les forces de l’ordre, rendant hommage à une police républicaine engagée, corps et armes, dans la traque des auteurs des attentats. C’est une image moins glorieuse des forces de l’ordre que nous donne à voir Human Rights Watch (HRW). L’ONG a rendu public, hier, un rapport sur les violences policières commises contre les migrants en quête d’asile dans le Calaisis. Sur le site Internet de l’organisation de défense des droits de l’homme, une vidéo donne à voir plusieurs hommes, femmes et enfants qui témoignent de nombreuses exactions des gardiens de la paix à leur encontre. Au total, 44 témoignages ont été recueillis entre novembre et décembre 2014 par Izza Leghtas, chercheuse de la division Europe de l’Ouest d’HRW. Parmi eux, 19 évoquent des maltraitances physiques. Et huit accusent la police de leur avoir fracturé un membre ou occasionné des blessures encore visibles. «  Je marchais, normalement, raconte ainsi Salamou, un Érythréen âgé de vingt-huit ans, dont les blessures au visage sont encore apparentes. Quatre policiers sont sortis de leur ­camionnette et m’ont frappé à coups de bottes et de matraque. Ensuite, un policier a dirigé une lampe sur moi et a ri. J’ai supplié “Aidez-moi”, mais il a ri…  » 21 personnes affirment également avoir été ­arrosées de gaz lacrymogène par les forces de l’ordre, alors qu’elles n’opposaient aucune résistance. «  Ils vous aspergent comme si vous étiez un insecte, décrit l’une d’elles. Cela nous arrive à tous, dans la rue.  » Parmi eux, deux enfants disent avoir été victimes de ce coup de gâchette facile.
    Bernard Cazeneuve met en doute les témoignages des victimes

    Du côté des autorités, on dément à l’unisson. «  Quelles que soient les accusations contre les policiers et les gendarmes qui assurent leur mission, tout ce qui peut être dit est infondé, affirmait péremptoire, le mois dernier, Thierry Alonso, futur ex-directeur de la sécurité publique et chef de la police dans la région. Il n’y a eu ni blessés, ni violences à l’égard des migrants.  » Interrogé hier, le préfet, Denis Robin, a reconnu qu’un «  nombre important de blessures  » pouvaient être constatées mais qu’elles étaient dues aux «  conflits violents entre réseaux de passeurs  » ou à la maladresse des migrants «  pendant les tentatives de passage  » en Angleterre… ­Ajoutant, non sans un certain cynisme, que, «  à (sa) connaissance, aucune plainte n’avait été déposée par des migrants  ». Même son de cloche du ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, qui reproche à HRW de n’avoir «  pas pris la peine de vérifier les allégations dont elle fait état  ». Les faits rapportés n’ont pourtant rien d’improbable. En 2012, le défenseur des droits avait déjà estimé que, «  malgré les dénégations des fonctionnaires  », les faits de violence rapportés par les associations étaient «  avérés  ». Lors des reportages effectués ces derniers mois par l’Humanité à Calais, les témoignages d’actes de maltraitance, imputables aux forces de police, ont pourtant été monnaie courante. Ils viennent s’ajouter aux conditions indignes dans lesquelles survivent les 2 500 chercheurs d’asile présents dans la région. Samedi, 3 personnes ont été conduites aux urgences après que 150 exilés d’origine africaine se soient intoxiqués en faisant brûler des traverses de chemin de fer, pour cuisiner et se réchauffer. Lundi, la préfecture avait ouvert un refuge, prévoyant matelas et couvertures pour 500 âmes. Les autres devant continuer de faire face au froid, aux averses de pluie… et aux coups de poing assermentés.

    • Écrite par Chloé Fraisse, sœur de Rémi Fraisse, mort le 26 octobre 2014, suite au lancer d’une grenade offensive par un gendarme. Amal Bentounsi, sœur de Amine Bentounsi mort d’une balle dans le dos le 21 avril 2012, et Farid El Yamni, frère de Wissam El Yamni, mort le 1er janvier 2012 de suite de violences portées par 25 policiers, sont co-auteurs de Permis de tuer (éd. Syllepse, 2014). Raymond Gurême, 89 ans, rescapé des camps de la mort, qui a porté plainte pour violences policières survenus à son domicile en septembre 2014.

      #impunité_policière

  • #Nantes : #Manifestation en hommage à #Djamal : la #police agresse des manifestants - IMC Nantes
    http://nantes.indymedia.org/article/27166#comment266584

    Avant le témoignage poignant sur la manif, il y a cette évocation de Djamal Chaab :

    Je suis ceinture noir de Judo. A la base je bossais dans le théâtre quand j’habitais à Sidi Bel Abbès en Algérie, je faisais les décors. Mon père est un tailleur connu là-bas...
    Il y a 5 ans je suis tombé amoureux de Nicole, et me suis arraché à mon pays pour venir vivre avec elle à Nantes, dans un petit quartier tranquille. Je me suis fais pas mal d’amis et me suis beaucoup impliqué auprès de la famille de l’un des otages enlevés au Niger. Je les aidais à faire des traductions en arabe.
    Mais niveau taf je retrouve pas la même chose ici, alors je galère pour joindre les deux bouts... Du coup j’ai enchaîné les petits boulots en intérim, la plupart de nuit, pour gagner un peu de sous en plus d’assedics que je touche. Sauf que j’en aurais omis quelques unes d’après eux, ils m’ont alors demandé de rembourser une somme d’allocations perçue, tout en me privant de mes droits au chômage. Ça à fait boule de neige, la situation s’est enlisée, j’ai eus affaire à un mur. Je n’ai pas fais d’esclandre à l’agence, ma colère était froide, je les ai simplement prévenu que je le ferai et je l’ai fais.

    Mercredi 13 Fevrier 2013 à 13h je me suis immolé devant mon agence Pôle Emploi à Nantes.

    #violences-policières #pôle-emploi #suicide