• Refugees are also Migrants. All Migrants Matter

      The recent debate over word choice has taken turns that undermine humanitarian principles and cloud the view of how migration is unfolding. The Washington Post, the New York Times, the Guardian, the BBC, and others have examined the usage of ‘refugees’ versus ‘migrants’ over the past week. The general impression is that ‘migrants’ are being thrown to the wolves. The most insidious contribution, sadly, comes from the United Nations High Commissioner for Refugees (UNHCR).

      https://www.law.ox.ac.uk/research-subject-groups/centre-criminology/centreborder-criminologies/blog/2015/09/refugees-are-also

    • La politique européenne contre les migrants

      Entretien avec #Virginie_Guiraudon, chercheure en Sciences Politiques, réalisé par Patrick Simon

      http://mouvements.info/la-politique-europeenne-contre-les-migrants

      Dans ce texte autour de la terminologie et de la #sémantique :

      Une controverse sémantique s’est développée entre l’utilisation des termes migrants ou réfugiés pour parler des populations fuyant les pays en guerre ou en crise politique. Si « migrants » est un terme générique qui peut s’appliquer à toute personne quittant son lieu de résidence habituel (avec une idée de durée pour ce déplacement), « réfugiés » renvoie à un statut tout autant qu’à une situation particulière. Le choix de l’un ou l’autre terme n’est donc pas neutre : quelle est votre position sur le sujet ?

      Bien sûr que cette distinction n’est pas neutre. Nommer, c’est catégoriser et assigner à un statut qu’il soit juridique à proprement parler ou social. Dans un cours sur les migrations, l’enseignant passe beaucoup de temps à discuter des termes employés qui renvoient à des notions sociologiques, à des statuts juridiques, ou des termes répandus par les acteurs politiques et les médias (clandestin ou sans papiers par exemple). Certains des termes circulent du champ scientifique ou juridique au champ politique. Je discute avec les étudiants quelles sont les connotations qui sous-tendent ces termes dont l’usage dans la sphère universitaire et publique n’est pas stable par ailleurs.

      Mais au-delà d’une réflexion sur « les mots de l’immigration » pour reprendre le titre d’un livre de Simone Bonnafous, la question ici est celle des oppositions qui traversent l’histoire des politiques d’immigration en Europe. Sur un mode binaire positif/négatif, les termes s’opposent dans les discours : oui aux réfugiés, non aux migrants économiques. Dans le jargon administratif européen, on parle de demandeurs de visas Schengen « mala fide » et « bona fide », c’est-à-dire de bonne ou de mauvaise foi. Et d’une certaine manière on retrouve cette connotation morale dans cette distinction entre migrants et réfugiés aujourd’hui.

      La mise en relation des deux termes a été au cœur du discours de nombreux médias et politiques depuis le début des années 1990 pour décrédibiliser tous les demandeurs d’asile comme étant des fraudeurs, des migrants économiques déguisés en réfugiés. Des expressions font florès à ce moment-là comme « bogus refugee » (« faux réfugié ») ou en Allemagne, « Armutsfluchtlinge » (« réfugiés économiques ») » au lieu du terme juridique Asylbewerber. Il a fallu peu de temps pour que ces locutions se banalisent. Je ne serai pas étonnée que bientôt resurgisse cette notion de « faux réfugié » mais cette fois-ci à partir des rumeurs sur la présence de djihadistes parmi ceux qui arrivent aux frontières.

      Mais rien ne dit qu’un jour prochain les indésirables soient les réfugiés, et les migrants économiques les étrangers « utiles ». On sépare aussi le bon grain de l’ivraie dans les discours dont les cadrages renvoient à un discours utilitariste plutôt que moralisant tout en gardant la même dichotomie. Rappelons-nous de l’opposition entre immigration subie et choisie de Sarkozy à la Convention de l’UMP en 2005. La doctrine sarkozienne est ancienne au Moyen-Orient, dans les pays limitrophes des pays aujourd’hui en guerre, notamment en Israël et dans les pays du Golfe. Dans les discours officiels, on « subit » les réfugiés (en nombre infime) puisqu’on n’a pas désiré leur venue comme cela peut être le cas avec les migrants économiques.

      Une dichotomie pour paraphraser le Derrida de Glas, c’est comme un gant qui peut se retourner.

      Pour ceux qui veulent établir un contre-discours, la façon dont le débat est posé peut être un piège. Pour nombre d’associations d’aide aux migrants en Europe, les migrants ne sont ni in/désirables, ni in/utiles…Que sont-ils alors ? C’est plus simple pour le patronat allemand notamment, qui peut argumenter que les réfugiés actuels sont une chance pour l’économie allemande et pour qui le mot-valise « réfugié économique » signifie force de travail motivée et à forte valeur ajoutée.

      Mais pour conclure et répondre à votre dernière question, je reviendrai à mon point de vue de chercheuse qui enseigne à l’université. Pour moi, mes étudiants étrangers sont des étudiants. Pour les autorités administratives, ce sont des étrangers avec un statut étudiant. Combien de cas de convocations en préfecture pour un renouvellement de titre de séjour avant la validation des diplômes ? Nous sommes nombreux aujourd’hui dans le monde de l’enseignement supérieur et de la recherche à nous mobiliser pour accompagner dans les meilleures conditions les demandeurs d’asile qui vont arriver. Je me suis engagée dans un collectif de diverses universités soutenu par nos directions respectives, le collectif Refugees Welcome de l’UPSC. Mais aucun d’entre nous ne choisira ou privilégiera un étudiant par rapport à un autre. Nous nous devons de ne pas tomber dans le piège des catégorisations sinon notre métier n’a plus de sens. En temps que chercheurs sur les migrations, nous utilisons la notion de « carrière migratoire » qui s’intéresse au parcours du migrant et nombreux sont ceux qui ont connu différents statuts ; on ne peut réduire l’histoire de chaque migrant à une catégorie.

  • RTS, Histoire vivante | Les réfugiés
    http://asile.ch/2015/12/04/rts-histoire-vivante-les-refugies

    Témoignages et expertises « Histoire Vivante » s’intéresse à la question à la fois très ancienne et extrêmement contemporaine des réfugiés. En janvier 2013, paraissait un numéro de la revue « Pouvoirs » spécialisée dans les questions juridiques et de sciences politiques, un numéro consacré au thème des réfugiés. Nous rencontrons quelques auteurs qui ont contribué à ce numéro. […]

    • Citation tirée de cet épisode, entretien avec #Dzovinar_Kevonian :
      http://www.rts.ch/docs/histoire-vivante/7097045-les-refugies-3-5.html

      Kevonian (minute 50’00) : « Stefan Zweig disait : ’Tous les chevaux de l’apocalypse ont traversé mon existence’ dans Les mémoires d’un Européen. Et c’est ce sentiment d’une intrusion de l’histoire, comme si la violence de l’histoire pénètre et traverse l’individu dans son corps humain, dans son unicité. C’est pour cela qu’étudier les réfugiés c’est étudier les points d’impact ultimes des processus idéologiques, des modélisations, des tentatives d’appropriations, d’identification, d’essentialisation. C’est pour cela que le réfugié est l’aporie des droits de l’homme, l’aporie de l’Etat-nation, parce qu’il est le point ultime d’impact de ces processus »

    • Entretien avec #Olivier_Bossa (1/5)

      Frédéric Pfyffer s’entretient avec Olivier Bossa. Ce demandeur dʹasile togolais qui vit depuis plus dʹune année au Foyer des Tattes, près de lʹaéroport de Genève a publié récemment à compte dʹauteur un livre intitulé : « Journal dʹun exilé ».

      Entretiens avec Danièle Lochak et Virginie Guiraudon (2/5)

      Danièle Lochak est professeure émérite de droit public à lʹuniversité Paris-Ouest. Nous nous entretenons avec elle sur lʹarticle quʹelle a écrit dans la revue Pouvoirs n°144 sur la question de la construction politique de la notion de réfugié.

      En deuxième partie, nous rencontrons #Virginie_Guiraudon, politologue et directrice de recherche au CNRS, pour évoquer son article « LʹEurope et les réfugiés : une politique peu solidaire ».

      Entretien #Dzovinar_Kevonian (3/5)

      Dans cet épisode, rencontre avec Dzovinar Kevonian, historienne et spécialiste des relations internationales, autour de lʹhistoire mondiale des migrations. Dzovinar Kevonian est maitre de conférence à lʹuniversité Paris-Ouest.

      Entretiens avec #Luc_Cambrezy et #Michel_Agier (4/5)

      Entretien avec Luc Cambrésy, géographe et professeur à lʹInstitut de recherche pour le développement. Nous évoquons avec lui la question qui apparaît avec le réchauffement climatique, celle des « #éco-réfugiés » ou des « #réfugiés_climatiques ».

      En deuxième partie, entrevue avec Michel Agier qui nous raconte lʹhistoire de lʹintervention humanitaire auprès des réfugiés et déplacés depuis les années 70. Michel Agier est ethnologue et anthropologue, directeur de recherche à l’Institut de recherche pour le développement et Directeur d’Études à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS).

      Entretien avec le réalisateur #Philippe_Picard (5/5)

      Rencontre avec Philippe Picard, réalisateur du #documentaire « Les Déracinés – L’Europe en 45 » que vous pouvez découvrir dimanche 27 septembre 2015 sur RTS Deux :

      « Du printemps 45, l’Histoire n’a retenu que la liesse du 8 mai, pourtant la fin de la #Seconde_Guerre mondiale ne se résume pas à l’immense euphorie de la victoire. Pour des millions d’anonymes, la paix a été synonyme d’espoirs déçus, de misère et d’exil.

      Aux conférences de Yalta, puis de Potsdam, les alliés vont se partager le continent d’Est en Ouest, et provoquer le plus grand déplacement de population de toute l’histoire. Plus de quinze millions d’hommes, de femmes et d’enfants seront chassés de leurs terres natales, coupés de leurs racines, à jamais. Aujourd’hui, des Pays Baltes à l’Ukraine, les frontières de l’Europe orientale, longtemps figées par la Guerre froide, se retrouvent à nouveau prises en tenailles entre la géographie et l’histoire… »