• Permis de tuer ? Masculinité, culture d’agression et armée
    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2018/03/19/introduction-demilie-beauchesne-a-son-ouvrage-

    Selon l’Organisation mondiale de la santé, 35% des femmes dans le monde indiquent avoir subi des violences physiques ou sexuelles au cours de leur vie1. Une femme sur trois. Les Québécoises adultes comptent pour 92,8 % des victimes d’agression sexuelle, selon le Conseil du statut de la femme2. En matière de violences contre les femmes, les statistiques parlent d’elles-mêmes : nous vivons dans une société profondément inégale caractérisée par une vaste succession de violences à l’égard des femmes.

    De temps à autre, un cas de violence extrême fait la une des médias, tel un cas d’exception occultant tous les autres, lesquels sont désormais banals, ravalés au rang de faits divers. Ces événements retiennent momentanément l’attention du public puis s’estompent, pour finalement disparaître. Pendant ce temps sont négligées les violences systémiques à l’encontre des femmes.

    Pourtant, l’actualité amène son lot d’événements pour nous les rappeler. Pensons à certains élus provinciaux (tels que Gerry Sklavounos, député de Laurier-Dorion, ou Pierre Paradis, ex-ministre de l’Agriculture) qui se voient publiquement accusés de harcèlement ou de viol et sont aussitôt blanchis, faute de preuve ou en l’absence d’une « victime parfaite ». Ou à ce juge qui innocente un chauffeur de taxi d’Halifax ayant violé une cliente ivre et inconsciente, sous prétexte que la femme était peut-être consentante. Ou bien au maire de l’arrondissement de Montréal-Nord – et ancien policier du Service de police de la Ville de Montréal –, reconnu coupable d’attouchements sexuels sur une mineure. Ou encore au meurtre de Daphné Boudreault par son ex-conjoint, quelques heures à peine après qu’elle a alerté la police de Richelieu-Saint- Laurent, car elle se sentait menacée…

    La majorité des analyses de ces cas dits d’exception associent la violence à un individu seul ou encore mettent en cause la victime et, par le fait même, déresponsabilisent l’ensemble de la société. Or, il existe une trame commune à toutes ces violences. L’État est non seule- ment incapable de les prévenir, mais de plus il participe en quelque sorte à ces crimes, à ce silencieux féminicide.

    #virilité #masculinité #feminicide

    • Je soutiendrai la thèse selon laquelle Russell Williams n’est pas en contradiction avec les valeurs militaires canadiennes, mais est plutôt l’effet programmé et brutal d’une construction sociale de la domination à travers sa formation de militaire, laquelle reflète la socialisation à l’œuvre dans la société patriarcale.

  • Don d’organes : les femmes donnent davantage leur rein que les hommes
    http://www.lemonde.fr/planete/article/2018/03/09/don-d-organes-les-femmes-donnent-davantage-leur-rein-que-les-hommes_5267999_

    S’il est de nombreux domaines où les femmes sont encore tenues dans une position inférieure à celle des hommes, il en est d’autres où elles les devancent souvent. C’est entre autres le cas pour ce geste généreux qu’est le don d’organes avec donneur vivant, tout au moins s’agissant du rein.

    Jagbir Gill (Université de Colombie britannique, Vancouver) et ses collègues publient, jeudi 8 mars, dans le Journal of the American Society of Nephrology, les tendances pour le don de rein aux Etats-Unis. Une fois les corrections statistiques apportées afin d’éliminer les biais possibles, il apparaît que la fréquence de don d’un rein est supérieure de 44 % chez les femmes par rapport aux hommes.

    L’équipe de chercheurs canadiens a travaillé à partir des registres de transplantation et de recensement de la population aux Etats-Unis, en se concentrant sur deux paramètres : le sexe et le revenu. Entre 2005 et 2015, le taux non corrigé de don de rein aux Etats-Unis pour les femmes et pour les hommes est respectivement de 30,1 et de 19,3 par million d’habitants. Et si la tendance reste stable pour les femmes (– 5 %), le don émanant d’un donneur masculin est en diminution au cours de la décennie 2005-2015 (– 25 %), ce qui accroît d’autant les différences.
    Prédominance féminine ancienne

    De même, si pour les deux sexes, le taux de don de rein reste plus stable parmi les individus ayant les revenus les plus élevés que chez ceux possédant les plus faibles, la diminution de l’acte de don est plus spectaculaire pour les hommes ayant des bas revenus. L’impact du niveau de revenu est donc plus prononcé chez les hommes. Cela pourrait notamment s’expliquer par la situation aux Etats-Unis où, contrairement à d’autres pays, notamment la France, être donneur d’organe implique pour le volontaire des coûts importants qui peuvent être lourds à supporter, voire être dissuasifs.

    En France, l’Agence de la biomédecine, qui suit l’activité du don d’organes et des greffes, précise que pour les greffés rénaux à partir de donneur vivant entre 2013 et 2017, les femmes représentent 62 % des donneurs et 34 % des receveurs. Une répartition que l’on ne retrouve pas pour le don de foie du vivant où les femmes constituent 41 % des donneurs et 46 % des receveurs.

    « Malgré la prédominance de femmes qui donnent, nous ne pouvons pas forcément en déduire, sans étude plus approfondie, que les hommes sont moins candidats au don du vivant. En effet, pour pouvoir être éligible au don, les candidats doivent répondre à des critères de compatibilité médicale, avoir un très bon état de santé, passer devant un comité spécialisé et devant le tribunal de grande instance. Autant d’étapes qui ne relèvent pas que de la “volonté de donner” », précise-t-on à l’Agence de la biomédecine.

    En effet, dans le don d’organe avec donneur vivant, il ne s’agit pas seulement d’une question de générosité. Dans un éditorial qui accompagne la publication de Jagbir Gill et de ses collègues, deux auteurs, Arthur Matas (Université du Minnesota) et Rebecca Hays (Université du Wisconsin), pointent les différents facteurs concourant à ces tendances aux Etats-Unis. La prédominance féminine parmi les donneurs est ancienne, soulignent-ils.
    Semaine nationale de mobilisation

    « La disparité est vraisemblablement multifactorielle et inclut des taux plus élevés de maladie rénale au stade terminal chez les hommes (ce qui fait que les membres de la famille non touchés ont plus de chances d’être des femmes) et des différences selon le sexe dans les taux de maladies concomitantes (par exemple l’hypertension artérielle), ce qui limite les volontaires pour le don », détaille l’éditorial.

    Cependant, le paramètre du sexe demeure important, comme le montre la treizième Semaine nationale de mobilisation pour le don de moelle osseuse, qu’organise du 10 au 18 mars l’Agence de la biomédecine. L’Agence dit « “Bravo et merci” à tous ceux qui ont pris le temps de s’inscrire comme donneurs de moelle osseuse pour, peut-être un jour, sauver des vies. En effet, la moelle osseuse a un rôle vital dans le fonctionnement du corps humain : elle est à l’origine de la production des cellules sanguines ».

    L’Agence précise qu’en « 2017, ils étaient 20 866 nouveaux inscrits sur le registre français, dont seulement 35 % d’hommes. Encourager le plus grand nombre d’hommes à devenir donneurs de moelle osseuse, c’est l’objectif prioritaire de cette nouvelle campagne ! » L’intérêt des dons de moelle osseuse masculin réside dans le fait qu’ils ne risquent pas de contenir des anticorps fréquemment produits chez les femmes au cours d’une grossesse et donc d’offrir plus de compatibilité en vue d’une greffe.

    #santé #genre #masculinité #virilité #don_d'organe

  • Contre les publicités sexistes

    La publicité exploite le #corps des femmes pour susciter du #désir, générer de l’envie, exacerber les frustrations et rendre le produit à vendre attirant. Soumise aux normes aliénantes d’une #beauté stéréotypée, symbole du #plaisir_sexuel, ou encensant la ménagère passive cantonnée dans sa cuisine, l’#image des #femmes n’a jamais été autant instrumentalisée. Omniprésentes et conçues pour marquer les esprits, ces #représentations modèlent notre imaginaire et participent à la construction des #normes de #genre : d’un côté, la #féminité associée à la #jeunesse, à la #beauté et à la #maternité et, de l’autre, la #virilité à la #force, à la #puissance et à l’action. Loin d’être un art, tout sauf inoffensive – c’est-à-dire perçue au second degré par des consommateurs responsables –, la publicité véhicule les pires #clichés sexistes et renforce la #domination_patriarcale.


    https://www.lechappee.org/collections/pour-en-finir-avec/contre-les-publicites-sexistes
    #livre #sexisme #publicité #publicités_sexistes #imaginaire

  • L’effroyable histoire des « Beatles » de l’Etat Islamique
    Ces quatre londoniens ont torturé et décapité plusieurs dizaines de prisonniers en Syrie. Portraits de ces brit boys devenus meurtriers sanguinaires.
    https://www.vice.com/fr/article/qve99v/leffroyable-histoire-des-beatles-de-letat-islamique

    Avec cette illu !??

  • Pourquoi Emmanuel Macron fait-il la cour aux chasseurs ?
    https://www.20minutes.fr/politique/2220187-20180214-pourquoi-emmanuel-macron-fait-cour-chasseurs
    https://s14-eu5.ixquick.com/cgi-bin/serveimage?url=https:%2F%2Fwww.agoravox.fr%2Flocal%2Fcache-vignette

    Voyez un peu la scène : nuit polaire sur le château de Chambord, Emmanuel Macron se recueille sous les flambeaux en compagnie des présidents des fédérations de chasse française, tous en bottes. En face de la petite troupe, une autre mal en point. Une trentaine de sangliers se vident de leur sang au son des cors. Sublime journée de chasse. Le chef de l’Etat, de passage au domaine pour son anniversaire mi-décembre, tient à saluer un à un les participants.

    Le Président de la République @EmmanuelMacron était au @domainechambord ce soir. Il a salué la contribution de la #chasse à la #nature. pic.twitter.com/m24UVc4G09
    — Chasseurs de France (@ChasseursFrance) December 15, 2017

    « La présence d’un président à Chambord pour le tableau de chasse est une première depuis quarante ans, se félicite Thierry Coste, conseiller du président sur la chasse et la ruralité. Emmanuel Macron n’hésite en rien à utiliser les symboles. Il a compris que "le tableau" parle à tous les passionnés, même dans le plus petit village de France. »

    Depuis la campagne présidentielle, le natif d’Amiens prend grand soin de caresser les chasseurs dans le sens du poil. Le président de la République recevra d’ailleurs jeudi à l’Elysée le patron de la FNC (Fédération nationale des chasseurs), Willy Schraen.

    « Emmanuel Macron avait fait une très grosse impression à notre Congrès [le 14 mars dernier], se souvient le président de la très puissante fédération. Il avait dit qu’il assumerait les chasses présidentielles [officiellement abolies par Jacques Chirac mais toujours pratiquées] plutôt que de les cacher et il les reconnaissait comme faisant partie du patrimoine français. Il avait marqué des points. A lui maintenant de concrétiser. »

    « Macron, c’est un provincial. Un vrai, un Picard »

    Emmanuel Macron serait-il un chasseur né ? Thierry Coste appuie le trait : « Il a un rapport extrêmement sain avec la question pour une raison toute bête : contrairement à l’image qu’on veut lui donner d’un président des villes, c’est un provincial. Un vrai, un Picard. Quand on est d’Amiens, on est imprégné par cet univers. » Un proche du président rectifie le tir :

    « Emmanuel Macron n’est pas un chasseur. Il n’avait jamais vu un tableau de chasse avant novembre. Il ne connaissait pas la chasse, mais il a compris son importance : il considère que ça fait partie du patrimoine et de la ruralité », dit le sénateur François Patriat.

    Cet intérêt nouveau pour la battue est aussi une question de réseau. C’est le sénateur de Côte-d’Or, macroniste de la première heure, qui a présenté son ami Thierry Coste au président. Ce dernier est également lobbyiste auprès… de la FNC.

    Tout ce petit monde connaît bien le sujet. François Patriat, le tout nouveau président du conseil d’orientation du domaine de Chambord, possède d’ailleurs à son palmarès quelques sangliers, cerfs et mouflons. Entre deux photos de trophée, il précise : « Pendant la campagne, j’ai signé au nom d’Emmanuel Macron des engagements, pour discuter des dates de la saison de l’oie et de la popularisation du permis. »
    « La nomination de Hulot a perturbé les chasseurs et les ruraux en général »

    Car Willy Schraen espère des annonces de la part du chef de l’Etat. « C’est une réunion de travail. Il y a des points de crispations. Et un peu de dissonance entre ce que dit l’Elysée et ce qu’il se passe dans les ministères… La chasse à l’oie a semé le trouble. Nicolas Hulot nous a opposé une fin de non-recevoir, ce n’est pas digne d’un ministre de l’Ecologie. »

    La décision de ne pas accorder de dérogation pour prolonger la période de chasse à l’oie au-delà du 31 janvier a entraîné la colère d’un millier de chasseurs, descendus dans la rue au début du mois. Une déclaration de l’ancien animateur télé sur la chasse à courre avait également fait monter la tension fin décembre.

    >> A lire aussi : Nicolas Hulot dénonce une « pratique d’une autre époque »

    « Emmanuel Macron a fait un sans-faute pendant la campagne mais la nomination de Hulot a perturbé les chasseurs et les ruraux en général. Mais, depuis, mis à part quelques points, Nicolas Hulot fait preuve de pragmatisme. Il est d’ailleurs le ministre de tutelle de la chasse française. Il est conscient que le président aime et soutient la chasse », rappelle avec malice Thierry Coste.
    « Laurent Wauquiez est davantage en harmonie avec le monde rural »

    Ce soutien ne fait pas l’unanimité. « Je ne vois pas en quoi les chasses présidentielles ont un quelconque intérêt pour promouvoir la grandeur de la France. Ça vient d’un autre temps, je ne comprends pas trop la position d’Emmanuel Macron sur cette question », s’étonne le député MoDem du Finistère Erwan Balanant.

    Avec 1,2 million de chasseurs en France, la question est aussi très politique. La campagne a montré que cet électorat, difficile à débusquer, est très disputé. D’autant que le parti Chasse, pêche, nature et traditions, qui rassemblait les fusils de droite comme de gauche il y a quinze ans, peine aujourd’hui à exister.

    « Pour l’instant, il n’y a rien de concret pour nous. Cette fameuse rencontre à Chambord, les chasses présidentielles, ça ne nous intéresse pas particulièrement. Nous, c’est la chasse populaire qu’on veut défendre, celle du samedi et du dimanche », grince Erick Marolleau, vice-président du CPNT, désormais associé au parti Les Républicains. « Laurent Wauquiez est davantage en harmonie avec le monde rural. Il suffit de voir ce qu’il a mis en place dans sa région, 3 millions d’euros de subventions pour les chasseurs [en 2016]. »

    #EnMarcheVersAF #chasse #virilité #virilo-carnisme

  • Bonne nouvelle, la Saint-Valentin est encore annulée (y a foot) - Libération
    http://www.liberation.fr/sports/2018/02/13/bonne-nouvelle-la-saint-valentin-est-encore-annulee-y-a-foot_1629340

    L’article est exemplaire pour sa connivence avec les hommes, la validation de leur domination sur les femmes et pour sa misogynie assumé. Vu le titre je comprend que Libé est un journal que ne lisent pas les femmes et que les lecteurs de Libé sont des hommes qui haïssent particulièrement leurs conjointes puisqu’ils se réjouissent de la programmation d’un spectacle viriliste que les femmes n’apprécient guère en général et qui se fini plus souvent qu’a l’habitude par des violences sur femmes et enfants. Les diffusions de foot sont toutes accompagnée d’une augmentation des violences par conjoint.

    #foot #virilité #fraternité #misogynie #humour #haine #amour

    Toujours sur la connivence entre misogynes et milieu médiatique, la triple victoire de la musique à Orselan compositeur de chanson misogynes faisant la promotion du féminicide est un symbole fort envoyé aux féministes et aux femmes.

    • Toujours sur le foot et la misogynie, c’est l’entraîneur de l’équipe féminine du PSG qui tiens des propos misogynes.

      https://www.20minutes.fr/sport/football/2220471-20180213-sport-filles-analyse-malaise-bernard-mendy-entraineur-psg

      Penalty pour Bâle sur cette faute d’Otamendi ? Sûrement pas pour l’arbitre ni pour Bernard Mendy. L’ancien défenseur international, consultant pour la chaîne BeIN Sports sur les matchs de Ligue des champions et entraîneur des féminines du PSG estime que le défenseur argentin de Manchester City a joué dur, sans plus. Il précise sa pensée : « C’est très bien défendu. C’est un sport de filles ou pas ? Excuse-moi c’est un sport d’hommes ».

      Affligeant Bernard Mendy sur BeIn sport. Et oui mec, le football est aussi un "sport de filles". pic.twitter.com/V1GmctRgCr
      — Fanch Emt-Brown (@fanchemtbrwn) February 13, 2018

      Malaise sur le plateau. Quelqu’un le relance :

      – « C’est aussi un sport de filles... »
      – « Oui c’est un sport de filles mais bon... sur ce coup-là non... »

      Quelques secondes plus tard, le présentateur Darren Tullett le coupe. « Bernard, je vous rappelle que vous entraînez les féminines ». Mendy coupe, dans un éclat de rire : « Oui, les filles ! Coucou les filles si elles me regardent ! ».

      Une séquence qui n’est pas vraiment passée sur Twitter. Pas sûr non plus qu’elle plaise beaucoup dans son vestiaire.

      Bernard Mendy, récemment promu entraîneur adjoint des féminines du PSG, au moment de commenter un tacle limite d’Otamendi (City) sur beIN : "Pour moi y’a pas faute. C’est pas un sport de filles. C’est un sport d’hommes."
      — Gregoire Fleurot (@GregFleurot) February 13, 2018

      Bernard Mendy, entraîneur adjoint des féminines du PSG, en voyant le duel musclé d’Otamendi dans la surface :
      - C’est un sport de filles ou pas ? Non !
      Belle boulette ?
      — T.V. (@ThibaudVezirian) February 13, 2018

       ??? Bernard Mendy demain il est au chômage
      — . (@Boras_Ifri) February 13, 2018

  • Liban L’insulte - le genre et l’écran
    http://www.genre-ecran.net/?L-insulte

    L’Insulte raconte le procès qui oppose deux hommes, dans un Liban contemporain qui nous renvoie aux années de guerre civile (1975-1990). Le propos est d’ailleurs bien celui d’une guerre qui n’en finit pas, bien qu’interrompue par les accords de Taëf de 1989 et par l’armistice qu’ils actaient – au Liban, beaucoup parlent plutôt d’amnésie. La paix fut imposée par le pardon général accordé par ces traités, qui coulèrent du même coup une chape de plomb sur les massacres commis durant ces quinze années d’une guerre civile qui opposait, disait-on schématiquement dans les mass-médias internationaux, une gauche prétendument « musulmane » alliée aux Palestiniens à une droite chrétienne.

    Le réalisateur libanais Ziad Doueiri ne tente pas de nuancer le tableau, puisqu’il oppose dans son film un Libanais de Damour, un village chrétien au sud de Beyrouth ravagé en 1976 par des milices notamment palestiniennes, à un Palestinien vivant dans un camp de réfugiés aux abords de Beyrouth – peut-être est-ce Sabra ou Chatila, théâtres connus du terrible massacre perpétré par des milices chrétiennes contre les civils palestiniens en 1982 ? Dans les deux cas, le passé est lourd à porter. L’astuce manque de délicatesse, mais elle a le mérite d’offrir à nos deux personnages toutes les justifications nécessaires à leur haine mutuelle et à leur colère, que les clichés de la virilité se doivent de transformer en accès de violence incontrôlables.

  • Les mecs formidables et la formidable #fraternité
    https://s14-eu5.ixquick.com/cgi-bin/serveimage?url=http:%2F%2Fartjapanexport.com%2Fwp-content%2Fuploads

    Ils avaient une relation de couple avec de très fortes tensions. Alexia avait une personnalité écrasante, il se sentait rabaissé, écrasé. Il va être jugé pour trois, quatre secondes de sa vie, ce n’est pas un mauvais homme, c’est un mec formidable

    C’est l’avocat de Jonathann, assassin et ex-conjoint d’Alexia Daval qui dit ca. Cette phrase est un bon exemple de blâme de la victime. Comme ce matin j’ai lu l’argument de soutiens de Valls à Gérald Darmanin accusé de viol.

    Je le connais, c’est un garçon de talent, je ne préjuge de rien, il a évidemment mon soutien

    La fraternité c’est aussi le fait que si Valls connaît Darmanin (ca m’étonne pas que ces deux là s’adorent), il ne la connaît pas « elle » la plaignante. Il parle du talent du « garçon », mais la « fille » est peut être encore plus talentueuse que Darmanin (ce qui est à la porté de la beaucoup de personnes). Qu’est ce que le talent de l’un viens faire ici ? Bon il préjuge pas mais son soutiens est affiché au garçon et non à la fille pour reprendre son vocabulaire de cours de récré.

    Défense que Blanche Gardin avait tourné en ridicule

    Quand j’étais petite, j’adorais être sur scène avec mes camarades, surtout que sur scène, le metteur en scène pouvait pas nous toucher. [...] Mais c’était un metteur en scène génial. Parce qu’il faut savoir séparer l’homme de l’artiste.", déroule-t-elle au micro le plus naturellement du monde. D’ailleurs c’est bizarre cette indulgence qui ne s’applique qu’aux artistes. Par exemple, on ne dit pas d’un boulanger « Oui, d’accord, c’est vrai, il viole un peu des gosses dans le fournil mais bon, il fait des baguettes extraordinaires ! »

    Ca s’applique pas qu’aux artistes car les exemples ci dessus montrent que c’est pas toujours le cas.

    #féminicide #viol #culture_du_viol #victime_blaming #virilité #masculinité #nice_guy

  • Catherine Vidal : « Les stéréotypes de genre jouent sur l’attitude des médecins comme des patients » (L’Obs)
    https://www.nouvelobs.com/sante/20180111.OBS0488/les-stereotypes-de-genre-jouent-sur-l-attitude-des-medecins-comme-des-pat

    Les femmes vivent en moyenne plus longtemps que les hommes. Pourtant elles vivraient en moins bonne santé. Comment l’explique-t-on ?

    Cela s’explique d’abord par la précarité économique. Il faut quand même rappeler que 70% des travailleurs pauvres sont des femmes [chiffres de l’Insee, NDLR]. Elles ont des petites retraites, vivent souvent seules ou dans des familles monoparentales… Face à cette précarité, les femmes vont plus facilement renoncer aux soins.

    Cela peut aussi s’accompagner d’une mauvaise hygiène de vie, d’une consommation d’alcool, du surpoids. Ajoutez à cela le fait que les femmes sont les premières victimes de violences et d’agressions sexuelles. Ces violences se répercutent sur leur santé morale et physique. Enfin, il y a le poids des stéréotypes de genre qui influencent encore nos pratiques médicales et la recherche.

    #santé #inégalités #genre #sexisme

    • Les femmes vivent en moyenne plus longtemps que les hommes. Pourtant elles vivraient en moins bonne santé. Comment l’explique-t-on ?

      La question est claire. Mais la réponse l’est moins :

      Cela s’explique d’abord par la précarité économique. Il faut quand même rappeler que 70% des travailleurs pauvres sont des femmes [chiffres de l’Insee, NDLR]. Elles ont des petites retraites, vivent souvent seules ou dans des familles monoparentales… Face à cette précarité, les femmes vont plus facilement renoncer aux soins.

      Cela peut aussi s’accompagner d’une mauvaise hygiène de vie, d’une consommation d’alcool, du surpoids. Ajoutez à cela le fait que les femmes sont les premières victimes de violences et d’agressions sexuelles. Ces violences se répercutent sur leur santé morale et physique. Enfin, il y a le poids des stéréotypes de genre qui influencent encore nos pratiques médicales et la recherche.

      En effet, si les femmes vivent en moins bonne santé, pourquoi vivraient-elles plus longtemps ?

    • J’avoue que je ne comprends pas ce que vous ne comprenez pas. Prenons un exemple, ces dernières années des proches sont morts entre 40 et 55 ans. Ils étaient en parfaite santé et puis :
      – l’une a fait un cancer foudroyant, elle est partie en 2 mois. Et donc avant de déclarer son cancer, elle était en bonne santé.
      – l’autre en parfaite santé est mort brusquement dans un accident de la route.
      – un autre est mort suite à un choc anaphylactique en quelques minutes.
      Une personne qui aura un diabète grave, une maladie de dégénerescence du système musculaire, ou même certain type de cancer peuvent vivre de longues années en restant en vie mais avec des soins lourds.
      Pour @rastapopoulos, toutes les maladies ne sont pas immédiatement mortelles… les facteurs en sont multiples et l’article en mentionnent quelques unes…

    • Bah oui c’est ce que j’ai dit, toute morbidité n’est pas mortalité. La mauvaise santé n’implique absolument pas obligatoirement la mort.

      Et pas juste par des maladies mal connues ou des cancers, mais aussi je sais pas, des problèmes de circulation, de varices, etc, ou de tendinites, qui peuvent être suite à du travail, suite à une mauvaise hygiène (nourriture, activité physique), et qui aboutissent à des difficultés motrices très importantes, et qui ne se finissent pas forcément en arrêt cardiaque ou autre. Pendant 20, 30 ans d’affilées, on peut avoir des problèmes aux jambes, et mourir de vieillesse ou d’autre chose longtemps après. Là ce sont des problèmes plus courants dans les classes pauvres, autant hommes que femmes, mais comme les femmes en composent 70%…

      @cjldx bé c’est une base médicale incontestable que toute maladie n’est pas forcément une maladie qui cause la mort, ça parait fou d’avoir besoin d’études scientifiques pour s’en rendre compte. :D
      Mais si tu en as vraiment besoin, il doit vraiment y en avoir des millions sur ce sujet…

    • Alors sur ce point je ne suis pas spécialiste mais il me semble que c’est une donnée anthropologique, que chez les humains, les mâles vivent moins longtemps que les femelles, sans rapport avec l’époque ou le type de société. À confirmer si quelqu’un s’y connait plus dans ce domaine, mais on doit pouvoir le sourcer.

      Donc ça il n’y aurait rien à expliquer, c’est comme ça en moyenne pour tout le genre humain.

    • Ce qui fait beaucoup baisser l’espérance de vie des hommes c’est leurs comportements viriles.

      Par exemple les homicides par véhicule sont très largement causé par les hommes ;

      Les homicides au volant ne sont pas épargnés par la disparité entre genres exposée dans les cas précédemment mentionnés. Ainsi, sur 410 condamnés pour homicide involontaire sans circonstances aggravantes, l’on dénombre 74,6 % d’hommes pour 25,4 % de femmes. La proportion chute encore quant aux condamnations pour homicides involontaires commis sous l’emprise de l’alcool ou de stupéfiants : 88,5 % de ces dernières ont concerné des hommes et 11,5 %, des femmes.

      http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2018/01/10/en-finir-avec-les-cliches-sur-les-femmes-au-volant_5239896_4355770.html

      Pour les suicides, les tentatives sont plus nombreuses chez les femmes mais il y a plus de morts chez les hommes car les hommes ont accès à des méthodes plus certaines de les tués (armes à feu).

    • @mad_meg

      Ce qui fait beaucoup baisser l’espérance de vie des hommes c’est leurs comportements viriles.

      Je ne sais pas si viril est synonyme de violence, mais c’est gênant de fusionner ces deux mots, ça l’est déjà trop souvent. Et puis, un assassin (en voiture ou à pied) ne tue pas forcément un autre homme ?

      Pour poursuivre dans ton sens,
      la population carcérale est constituée à 96,3% d’hommes.
      On peut en conclure au moins que la société a mis un système en place ou les hommes sont jugés beaucoup plus dangereux que les femmes. Et où ceux-ci se retrouvent dans la course à la virilité telle qu’ils se la sont construites / pas pleurer / être fort/ violent / jamais malade / pas dire / pas de sentiments /

      #violences
      #sexisme_médical
      #Catherine_Vidal (géniale)
      #monde_de_fous

    • Pour moi il y a un lien fondamentale entre virilité et violence, domination et prédation. Quant je parle de masculinité c’est d’un point de vue biologique et à part ca je voie pas ce qui serait spécifiquement masculin. Xe qui n’est ni virile, ni masculin c’est juste être humain. Par rapport aux accidents, ils tuent effectivement sans distinction mais surtout eux même dans leurs propres accidents dans lesquels ils se tuent aussi tout seuls. D’ou le fait qu’ils meurent plus en bonne santé.

      #violence_masculine #virilité

  • "L’abattage "désigne ici la mise à mort progressive de femmes d’élevage dévolus à la production du plaisir masculin. Entre marginalisation & rupture sociale l’auto-aliénation des prostitués en Catalogne

    Au fin fond des « bordels » de Catalogne : les clients transfrontaliers de la prostitution – Fragments sur les Temps Présents
    https://tempspresents.com/2016/12/20/au-fin-fond-des-bordels-de-catalogne-les-clients-transfrontaliers-de-

    À la croisée d’un imaginaire collectif du ‘bordel’ régulateur de l’ordre public et de l’ordre social, et sous l’influence bien réelle du lobbying des patrons de clubs et des activités récréatives (ANELA), la réglementation apparaissait comme un remède miracle pour dépasser les difficultés de gestion de l’espace public, et pour permettre le déploiement de la production de la plus-value festive. Dans la plaine de l’Emporda, on pouvait identifier une dizaine de puticlubs adhérents ou non du syndicat patronal : les plus grands ou les plus reconnus, Le Paradise, le Lady’s Dallas et le Gran Madams sur les communes de La Jonquera ou de Capmany, le Paloma Blanca à Medinya, le Nou Styl entre Gérone et Sain Féliu de Guixol, le Baby Doll et le Torre Park à l’Escala, le My Love et le Club Eden à Gérone, l’Erotica Club près de Santa Christina.

    La population prostitutionnelle n’était désormais plus la même : les estimations médianes présentaient à la fin des années 2000 plus de 350 000 prostituées présentes dans la péninsule espagnole2, les plus hautes estimations allant jusqu’à 500 000 prostituées3 ; entre 20 000 et 40 000 prostituées seraient présentes en Catalogne. Les mouvements circulatoires de prostituées à l’échelle continentale, ou au moins à l’échelle transnationale, modifient considérablement la nature de l’activité, celle-ci étant depuis les années 1990 reconnue internationalement comme un travail si la prostitution n’est pas contrainte4. Au-delà des conditions juridiques nationales de traitement de la prostitution, la prostituée est désormais reconnue comme une « travailleuse du sexe » libre et consentante, les puticlubs catalans deviennent des « megaprostìbulos » : la prostitution n’est plus exclusivement un phénomène territorialisé de sauvegarde de l’ordre social, c’est aussi, un empire licite massifiant le commerce du corps.

    • #prostitution #Espagne #Catalogne #France #Pyrénées_orientales #clients #bordel #virilité #virilisme #femmes

      Les bordels catalans ne sont pas l’hétérotopie masculine d’un monde perdu. Ils sont toujours, ponctuellement, au cours d’une soirée ordinaire, l’espace défouloir d’une virilité déchue. Tous les hommes n’ont pas un égo neutralisé par leur timidité. Beaucoup sont là par revanche, rarement de manière explicite, mais toujours, la discursivité laisse filtrer les mêmes équivoques du langage et des expériences. L’assimilation de la femme à la prostituée, et rarement l’inverse, pour tenter de comprendre le destin des travailleuses du sexe, laisse à penser que l’enjeu du ‘bordel’ dépasse très largement les murs des maisons closes. On serait même tenté de voir le ‘bordel’ comme ne se fermant plus par destination politique de la morale sociale, mais qu’à l’inverse, il laisse filtrer tous les comportements sociaux que la société contemporaine proscrit et prescrit simultanément. Un client nous le dit, en prenant des accents que l’on croirait emprunté à un Éric Zemmour en virée : « Tant que les femmes auront plus de droits que nous, nous aurons toujours besoin des filles [les prostituées] pour ne pas devenir des châtrés » [entretien informel avec un client régulier, juin 2003]. Le virilisme revendiqué justifie tout autant qu’il rend possible l’espace de domination prostitutionnel : le ‘bordel’ étant pour d’aucuns un espace d’autonomie permanent de cette domination normalement proscrite, mais toujours reproduite comme une norme originaire.

    • J’isole cette partie sur le #sport et une raison supplémentaire de le detester. Je savais deja que les soirs de match de foot il y a une augmentation des violences par conjoint et que ces violences augmentent encore en cas de défaite de l’équipe locale mais maintenant j’apprend que c’est aussi un prétexte utiliser par des putiers pour refiler le VIH, l’hépatie, la syphillise ou des clamydias à leur compagnes.

      Les clients partageant leurs vies avec une compagne l’avouent quasiment tous : leurs visites se font la plupart du temps incognito, sous le prétexte festif, « d’y boire juste un coup ». Le meilleur alibi est alors celui de l’activité ou du spectacle sportif. Les plus nantis vont au golf, le commun va au Camp Nou voir le FC Barcelone. Beaucoup en profitent pour faire une « halte de repos festif » [expressions communes] dans les clubs catalans. Il est singulier de relever cette association entre la pratique sportive et la pratique sexuelle tarifée. Les tenanciers de club catalans déclarent tous que leur chiffre d’affaires augmente dès qu’un événement sportif a lieu à Barcelone.

      ...

      La féminisation du public dans les stades n’est probablement pas qu’un effet de communication du marketing, c’est aussi l’émergence symbolique d’un doute des épouses trompées.

      Pour le golf les putiers bourgeois se sont garantie une plus grande impunité car ce sport comporte toujours beaucoup de clubs non mixtes et d’exclusion explicite des femmes.
      #prostitution #fraternité #hommerie

    • Je n’ai pas tout lu « au fin fond des bordels de Catalogne » @tradfem a traduit un article d’Amélia Tiganus ( survivante de la prostitution et de la traite. Elle est activiste pour feminicidio.net ) https://seenthis.net/messages/623250
      http://feminicidio.net/articulo/las-manadas-los-sanfermines

      Sous prétexte de manifestation sportive ou tout simplement de tourisme, des mâles vont au bordel comme d’autre vont mettre un cierge à Lourdes.
      #sexe #violence #torture #tourisme_sexuel #bordel #Catalogne

    • Le marché de la prostitution à La Jonquera - Arte Regards
      https://www.arte.tv/fr/videos/073399-053-A/arte-regards
      30 min.
      Disponible du 12/01/2018 au 11/02/2018
      Prochaine diffusion : mardi 16 janvier à 04h20

      Depuis le durcissement de la législation française en matière de #prostitution, la petite ville de #La_Jonquera, à la frontière franco-espagnole, est devenue une destination de choix pour les amateurs de sexe contre rémunération.
      Comment se porte la prostitution en Europe ? L’une des réponses se trouve à La Jonquera, à la frontière franco-espagnole. Pour Sònia Martínez Juli, la maire de La Jonquera, c’est un problème qu’il faut traiter à l’échelle nationale. Le propriétaire du Paradise, la plus grande maison close d’Europe, lui-même fils de prostituée, voit les choses différemment... Quant aux témoignages de Français, qui constituent ici 90 % de la clientèle, ils apportent un éclairage supplémentaire sur ce phénomène en pleine expansion.

      3 connards offre une pute à leur pote pour son anniversaire, pour faire de lui un homme. Je leur souhaite de tomber un jour sur Raffaëla et Karen, les 2 potesses de Virginie Despentes.

    • https://seenthis.net/messages/567365

      #Richard_Poulin arrive à l’interview avec un badge sur le revers de sa veste qui montre clairement quels sont ses principes : “Aucune femme ne naît pour être pute”, un slogan qui reprend le titre du livre écrit par la colombienne #Sonia_Sánchez, une survivante de la prostitution. Parce que ce Canadien, professeur émérite de l’UFR de sociologie et d’anthropologie à l’Université d’Ottawa et auteur de nombreux livres et études sur la prostitution et la traite d’êtres humains à des fins d’exploitation sexuelle, est considéré comme un des plus grands spécialistes mondiaux dans ce domaine.

      source et traduction @tradfem

  • “Our own research suggests an additional possibility: men may shun eco-friendly behavior because of what it conveys about their masculinity. It’s not that men don’t care about the environment. But they also tend to want to feel macho, and they worry that eco-friendly behaviors might brand them as feminine.”

    https://www.scientificamerican.com/article/men-resist-green-behavior-as-un-manly

    #green #ecology #feminism #masculinity

  • Les résistances des hommes au changement social : émergence d’une problématique | Cairn.info
    https://www.cairn.info/revue-cahiers-du-genre-2004-1-page-5.htm

    Au contraire de l’optique des travaux sur les hommes et le masculin, l’hypothèse qui préside à la problématique de ce numéro est que les hommes ne peuvent être constitués par l’analyse en catégorie sociale de sexe « comme une autre ». S’ils forment eux aussi une catégorie « spécifique », c’est dans la mesure où ils sont collectivement en position de domination par rapport à la catégorie des femmes. Le point de départ de la problématique se situe donc non dans l’équivalence théorique d’une bicatégorisation, mais dans la connaissance et la reconnaissance que le rapport social de sexe hiérarchise les catégories sociales de sexe et les oppose en classes de sexe antagoniques.

    sommaire : https://www.cairn.info/revue-cahiers-du-genre-2004-1.htm

    #masculinité #virilité #domination
    pas encore lu

  • Akim Oualhaci, « Se faire respecter. Ethnographies de sports virils dans des quartiers populaires en France et aux États-Unis »
    http://journals.openedition.org/lectures/22350

    Les regards socio-anthropologiques sur les activités physiques et sportives sont armés de nombreuses enquêtes de terrain, en France et ailleurs dans le monde, depuis une cinquantaine d’années au moins. Les théories mobilisées sont désormais plurielles, après avoir longtemps prolongé, pour l’essentiel en France, les approches bourdieusiennes ou relevant d’une critique radicale. Dans cet ouvrage qui propose une ethnographie multi-site, Akim Oualhaci explore, largement dans le sillage de Loïc Wacquant mais pas uniquement, les dispositions d’engagement de jeunes adultes résidant dans des quartiers populaires dans des pratiques de #boxe anglaise et de bodybuilding aux USA, et de boxe thaïlandaise en France. Trois salles ad hoc ont été l’objet d’une observation, deux à New York et une en banlieue parisienne. Trois parties égrènent la restitution d’un travail réalisé dans le cadre d’une thèse soutenue en 2011.

    La première partie se centre sur les #corps masculins modifiés et stylisés par les pratiques de combat et de renforcement musculaire hyperbolique. Dans « ces quartiers urbains marginalisés [sic] », la #virilité populaire gagne une respectabilité tout d’abord locale, entre pairs, pour éventuellement s’étendre hors du quartier par l’intermédiaire des rencontres sportives. La place des femmes y est réduite, et le rapport au corps devient le vecteur d’une construction identitaire positive à force de rigueur, de codes valorisant le respect du travail, des partenaires d’entrainement et des adversaires.

    La seconde partie explore les rapports de domination et la prise d’autonomie via la carrière combattante, qu’elle soit professionnelle ou amateure. Selon l’auteur, paradoxalement, les transformations corporelles naturalisent les stéréotypes raciaux (les Noirs des ghettos américains sont musculeux alors que les Noirs-Maghrébins banlieusards français sont violents). Le travail corporel effectué avec ardeur par ces jeunes adultes vise à les rendre respectables, voire estimables, au moins dans l’entre-soi populaire. La #violence y est fortement contrôlée, éloignant d’autant les bagarres de rue et les comportements déviants fortement stigmatisés à l’intérieur des espaces enquêtés. Comme le défend Stéphane face à l’enquêteur : « J’essaye de leur faire comprendre, à ceux qui pensent que la boxe thaï est un sport de voyous, que c’est un sport avec des codes et beaucoup de respect… choses que les voyous ne connaissent pas ».

    La dernière partie de l’ouvrage, dont la lecture est agréable, défend la thèse d’une conformisation aux normes légitimes de ces populations populaires, notamment de cette jeunesse considérée indûment comme violente et déviante, par l’œuvre des entraineurs ou des anciens combattants qui leur transmettent des connaissances techniques mais aussi éthiques, patiemment et fermement. Les ethnographies montrent comment l’engagement de ces jeunes hommes dans des pratiques corporelles qui forgent à donner et recevoir des coups, à prendre une carapace musculaire plus importante (vecteur d’une place sociale désirée), devient progressivement, à force de méthode et de rigueur, une véritable école de la vie… dominée.

    #livre via @prac_6

    • Non ce n’est pas vraiment expliqué et je ne vois toujours pas le rapport avec le masculinisme. Si on le définit grosso modo comme un anti-féminisme militant c’est quoi le rapport ?
      Que tu parles de domination masculine comme elle existe partout certes, même si ça ne semble pas être le propos du livre (je peux me tromper étant donné que je ne l’ai pas lu). Mais parler de « masculinisme » WTF !
      Le milieu des sports de combat et des arts martiaux est un milieu que je connais et côtoie en tant que pratiquante depuis des années, qui plus est dans les quartiers populaires. Les motivations profondes qui traversent ces pratiques ne sont pas liées de façon prégnante à la question de la domination femmes/hommes. Les hommes ne s’entraînent pas à taper sur des sacs pour mieux défoncer leur meuf, il n’y a pas un projet derrière tout ça. Les conséquences sur ces relations peuvent paradoxalement aussi être des relations de rencontre, de séduction à la marge, autour des événements organisés par les clubs, autour des entraînements en commun, même si les gars sont toujours majoritaires en nombre.
      Les clubs sont incités à avoir une mixité de genre par les municipalités (ce qui favorise les subventions) tout comme pour les combattantes compétitrices. C’est logique : le discours politique présente toujours les mecs des cités comme des gros sexistes violents donc ces clubs ont des coercitions qui n’existent pas pour les clubs des autre types de quartiers.
      Après, ça arrive que quand tu débarques dans un cours au début les gars ne veulent pas s’entrainer avec toi, tout comme avec un gars débutant qui a l’air pas doué mais pour les meufs c’est pour toutes quel que soit leur niveau. C’est forcément lié à du mépris de genre mais j’ai connu la même chose quand j’ai fait une formation en informatique où il y avait très peu de meufs : c’est toujours comme ça quand tu es dans un milieu majoritairement masculin, ce n’est en rien spécifique au milieu des sports de combat.
      Tout ceci rend les choses beaucoup plus complexes que ça en a l’air.
      Fondamentalement ce type de questions devrait être traité par une meuf qui ferait une recherche sur le terrain en interrogeant d’autres meufs. Mais la problématique serait différente, ça ne parlerait pas du même sujet.
      J’ai l’impression qu’il y a un gros problème ici parmi certaines de vous dès qu’il y a un sujet abordé et que les relations de domination hommes/femmes n’y sont pas forcément évoquées. Moi j’en ai rien à battre en tant que féministe que les gars qui font une recherche ne parlent pas des relations avec les femmes, je préfère même qu’ils n’en parlent pas. C’est à nous de prendre la parole sur nous mêmes, les premières concernées. Pourquoi attendez-vous que ce soit les mecs qui mettent nos problématiques au centre ?
      Quand dans sa critique, Carine Guérandel dit que le livre « n’aborde pas la question des relations quotidiennes entre les hommes et les femmes » (qui est un sujet totalement différent d’ailleurs) ben ça ne m’étonne pas et ça ne me choque absolument pas. J’irais même dire que ça me rassure quelque part. À chacun·e son taf !

    • Tiré d’une interview d’Elsa Dorlin dont je n’ai pas lu le livre Se défendre, une philosophie de la violence :

      En France, vous avez repéré des mouvements d’autodéfense dans les quartiers ?
      Il y a une grande pratique de l’autodéfense et de l’ascèse martiale dans les quartiers ségrégués visés par le harcèlement policier : des corps s’entraînent, s’entraînent, s’entraînent… On adopte des postures corporelles très affirmées. Les arts martiaux ont une place importante dans la culture populaire. Le fait même de rester calme quand on est contrôlé trois fois par jour, c’est de l’autodéfense. Tout est fait pour cantonner ces corps qui s’entraînent et, surtout, éviter la confrontation. On a souvent décrit des régimes de domination qui ont pour modalité la répression sur les corps. Mais il y a une autre modalité de répression : différer sans cesse l’affrontement. Que ce soit par l’isolement géographique, par la mise en place de terrains de foot comme seules infrastructures publiques, d’exutoire. L’entraînement est une forme de ressassement mais c’est aussi une forme d’ascèse, c’est cultiver la révolte, se remodeler soi-même comme sujet politique. Refaire corps, c’est déjà de l’autodéfense.

      http://www.liberation.fr/debats/2017/12/08/elsa-dorlin-le-ju-jitsu-est-utile-contre-la-police-contre-les-maris-les-p

  • #Frédéric_Gros : « C’est confortable d’#obéir »

    Après avoir inauguré nos discussions de cette année par une réflexion sur le tueur de masse, Frédéric Gros complétera cette matière à penser en tant que philosophe. Il s’interroge en effet dans son dernier livre (#Désobéir, Albin Michel) sur l’acte d’obéir, ou mieux, de #surobéir, c’est-à-dire d’anticiper le désir du maître. Il trace la voie fragile - mais la seule qui puisse convenir à un homme démocratique - d’une obéissance à soi qui ne se confond pas avec le désir.

    https://www.franceculture.fr/emissions/matieres-penser-avec-antoine-garapon/frederic-gros-cest-confortable-dobeir


    #obéissance #désobéissance

  • Le pire n’est jamais certain : Ramadan, Mediapart, Charlie, Valls et les autres : le fond de l’air est sale
    http://resisteralairdutemps.blogspot.com/2017/12/ramadan-mediapart-charlie-valls-et-les.html

    S’il faut certes reconnaître que nous venons de traverser – et traversons encore – ce qu’il est convenu de nommer une crise, il n’en demeure pas moins que cette dernière a agi, à l’instar de toutes les crises, comme un révélateur – au sens photographique du terme – et un amplificateur de phénomènes qui étaient déjà-là. Elle n’est pas, dès lors, exceptionnelle, mais monstrueusement normale. Un de ces épisodes d’emballement politico-médiatique au cours desquels la violence parfois inhabituelle de certains propos ne doit pas nous faire oublier que, dans le champ idéologique comme ailleurs, « la guerre est la continuation de la politique par d’autres moyens ».

    /.../

    Lorsque la droite radicale vole au secours d’une prétendue « gauche laïque », et que cette dernière refuse de se démarquer explicitement de ces soutiens, endossant avec une naïveté feinte le rôle de visage présentable de la réaction, le rôle des progressistes n’est pas de se réfugier dans le silence ou de se positionner au-dessus de la mêlée, à équidistance des sorcières et de ceux qui les chassent. La nécessité de l’unité la plus large face au rouleau compresseur néolibéral ne peut servir de prétexte à un aveuglement devant l’ampleur de la menace identitaire et au degré de pénétration de ses thématiques au sein même de la gauche, qui finiront, faute de riposte organisée, par touTes nous emporter.

    #islamo-gauchisme #islamophobie #confusionnisme #metoo

  • Quand une femme garde son nom de jeune fille, son mari serait considéré comme « moins masculin » - Biba
    https://www.bibamagazine.fr/lifestyle/societe/quand-une-femme-garde-son-nom-de-jeune-fille-son-mari-serait-considere-

    Cela fait partie de la tradition qui entoure le mariage : l’épouse abandonne son patronyme pour adopter celui de son mari. Mais la règle, pas vraiment en adéquation avec les courants féministes de notre époque, est de moins en moins suivie par les femmes. En effet, les jeunes mariées conservent plus que jamais leur nom de jeune fille après leur passage devant l’autel, selon une récente étude menée par les chercheurs de l’université du Nevada. La société pourrait se contenter de saluer ce mouvement général d’émancipation, mais étonnamment, ce sont les hommes qui en sont tenus responsables et qui en font les frais. On explique : les recherches (baptisées « Sex Roles », comprenez les rôles assignés à chacun des sexes) se sont ciblées sur la perception qu’a autrui des hommes dont les épouses ont choisi de garder leur nom de famille. Et les conclusions montrent que les clichés ont la vie dure : ces époux en question sont majoritairement considérés comme étant « moins masculins » et comme « ayant peu de pouvoir » dans le mariage. En résumé, ils ont perdu une part de virilité en n’ayant pas su s’opposer au choix (irraisonné, évidemment !) de leur tendre moitié. Mais bien sûr...
    Le « sexisme hostile »

    Pour obtenir ces résultats, l’équipe scientifique a soumis des sondages en ligne à des étudiants basés aux États-Unis et au Royaume-Uni. Chacun a dû réagir au scénario suivant : une jeune femme hétérosexuelle choisit de ne pas changer de patronyme après s’être mariée. Et comme on l’a dit, les conséquences de cette décision hypothétique impactent de manière inexpliquée le conjoint, alors vu comme « manipulable », « réduit au silence » et sans pouvoir de décision dans le couple. De précédentes études ont montré que l’épouse qui prend cette décision ne passe pas non plus outre les jugements : elle est considérée comme plus ambitieuse, plus stricte et plus puissante. Rachael Robnett, auteure de l’étude faite par l’université du Nevada, précise que ces termes sont d’ordinaire plutôt associés à des hommes. Selon elle, les personnes qui font ce genre de raccourcis (débiles, sans aucun doute) sont des « sexistes hostiles » : « Des études précédentes ont permis de dire que les gens qui font preuve de sexisme hostile ont des opinions négatives sur les femmes qui bousculent la répartition traditionnelle des rôles entre les sexes. [...] Ces mêmes personnes ont visiblement des avis bien arrêtés également sur les maris de ces femmes ».

    Le sujet n’évoque pas la perception qu’ont les sexistes des hommes qui prennent le nom de leurs conjointes lors du mariage.

    #domination_masculine #hétérosexisme #nom #mariage #symbole #pouvoir #virilité #amour

  • Fais-toi mâle ! - Vidéo - Play RTS

    https://www.rts.ch/play/tv/magazine/video/lait-amer-et-revolte-paysanne?id=9030347

    Je signale cet opus de la RTS, pas encore vu, donc je ne sais pas s’il est scandaleux :) mais j’essaye de trouver ici et là des discours intéressants et critiques sur la question.

    https://www.rts.ch/2017/10/25/23/29/9030339.image/16x9/scale/width/640

    Quel petit garçon n’a pas entendu son père lui dire « soit un homme mon fils » ? Si les femmes, depuis une cinquantaine d’années, ont changé leur condition à force de lutte pour l’égalité, les hommes et leurs fils ont parfois bien du mal à se situer. On reproche souvent tout et son contraire à un homme aujourd’hui : trop macho, pas assez viril, trop dirigiste, trop mou, pas assez connecté à ses émotions, etc. Bref, de quoi rendre l’homme du nouveau millénaire un peu paumé face à un modèle viril éculé. Les scientifiques se sont beaucoup intéressés à la femme, mais voilà qu’ils se penchent au chevet des hommes. La masculinité est en crise ? Réponse à cette question grâce à de nombreux spécialistes, psychiatres et sociologues, et des témoignages émouvants.

    #virilité #masculinité

  • Cette virilité qui fait du mal aux hommes - Le Temps
    https://www.letemps.ch/societe/2017/09/23/cette-virilite-mal-aux-hommes

    Par encore lu, mais je signale ici, c’est assez rare de voir aborder ce sujet.

    C’est un ado qui traîne chez lui, seul, s’ausculte dans le miroir, engloutit des cochonneries, joue à « Call of Duty »… et se rembrunit. Il garde longtemps sa tête sous l’eau dans un bain, rédige un SMS : « Pote, c’est bizarre, mais je me sens super mal. Je ne sais pas quoi faire. Tout irait mieux si… » qu’il efface aussitôt, avant de chercher sur Google « idées suicidaires ». S’affiche alors un message de prévention : « Tu n’es pas seul à ressentir cela. C’est dur d’en parler. Tu peux le faire avec nous. »

    Produit par l’association britannique Manchild, ce spot est l’une des nombreuses campagnes enjoignant les hommes à montrer leurs faiblesses, alors qu’en Grande-Bretagne le suicide est la première cause de mortalité masculine avant 34 ans. En Australie, le suicide est également la cause principale de décès des hommes de 15 à 44 ans.

    #virilité #faiblesse

    • J’ai pas encore lu non plus mais le suicide des hommes est un des sujet central des masculinistes, et les féministes en particulier canadiennes, y ont beaucoup répondu. Si les hommes se suicide plus c’est qu’ils utilisent des moyens plus efficaces que les femmes en raison de leur plus grand accès aux armes.
      #masculinisme #suicide

      le suicide est la première cause de mortalité masculine avant 34 ans.

      la première cause de mortalité féminine à cet age est le meurtre par conjoint ou ex-conjoint.

      edit après lecture le texte est plutot bien. Si le sujet t’interesse je croi que @tintin a réuni pas mal de littérature sur le sujet sur seenthis. et il y a les tag #condition_masculine et #contraception_masculine

    • Il me semblait que le texte aborde aussi une autre question qui me semble importante : comment les hommes peuvent-ils échapper à l’obligation de virilité, de machisme, etc... dans un contexte social où la pression inverse est très puissante, et précoce, je le vois hélas tous les jours dans les familles de copains de mon fils... Ça va pas être simple.

  • Sports virils et hommes « respectables » dans les quartiers populaires - Métropolitiques
    http://www.metropolitiques.eu/Sports-virils-et-hommes-respectables-dans-les-quartiers-populaires.h

    C’est tout l’intérêt de l’ouvrage que de faire la démonstration empirique de l’ambivalence des effets de la #socialisation sportive de cette jeunesse masculine des quartiers paupérisés et stigmatisés. En décrivant finement la manière dont « les pratiques étudiées oscillent entre #émancipation et ajustement à la position dominée » (p. 106), l’enquête menée par Akim Oualhaci montre bien qu’il existe au sein de ces espaces sportifs une tension entre la culture populaire et la culture légitime. Perçues par les enquêtés comme des « écoles de la vie », les pratiques sportives étudiées sont à la fois des « bastions de sociabilité masculine populaire au moment où le mouvement ouvrier et ses institutions se désagrègent et se “privatisent” » (p. 322) et des espaces où se desserre « l’étau d’un destin social cloisonné » (p. 9). Autrement dit, elles valorisent la force physique et les valeurs de #virilité – par ailleurs disqualifiées, voire racialisées – et, dans le même temps, elles permettent l’acculturation des pratiquants à une culture légitime par l’intériorisation de certaines normes, en introduisant notamment un nouveau rapport au corps, à la santé, à l’esthétisme des techniques et à l’avenir. Pour autant, les pratiquants se heurtent au manque de légitimité des capitaux accumulés dans les autres sphères du social, comme sur le marché de l’emploi. La socialisation sportive contribue ainsi à la construction d’un capital culturel incorporé et d’un capital social qui tend à maintenir ces jeunes sportifs à distance de la « rue » et participe de leur autonomie, tout en restant ajustée à leur « culture populaire ». En ce sens, elle favorise avant tout la « réorganisation des formes de sociabilité populaire mises à mal par la désindustrialisation » (p. 322).

    • Par ailleurs, l’auteur, s’il étudie la construction de la virilité dans des sports majoritairement investis par des hommes et les effets de la présence de quelques femmes sur les sociabilités populaires, n’aborde pas la question des relations quotidiennes entre les hommes et les femmes. Or « la masculinité » [5] – à comprendre de manière relationnelle et comme constitutive des rapports sociaux de genre (Connell 2014) – génère un certain rapport aux femmes qui s’exprime aussi dans les interactions avec l’autre groupe de sexe (Goffman 2002).

      Comme d’habitude dans l’étude « des masculinités », la domination des hommes sur les femmes est effacée. Ici le reproche fait à la culture viril du sport c’est que ca normalise la hiérarchie intramasculine.
      #virilité #domination_masculine #classisme #racisme #mâle-alphisme

    • C’est exactement pour cela que j’ai référencé ce papier : l’invisibilisation des femmes dans ce processus me semblait monstrueusement porteuse de sens, comme le fait que la virilisation des pratiques sportives impliquent le surinvestissement dans les infrastructures dédiées aux sports « masculins » et donc la minoration des espaces « féminins », non seulement dans les pratiques du corps, mais carrément dans toute la structure de la ville.

  • Le mythe de la virilité
    https://www.franceculture.fr/emissions/le-journal-des-idees/le-journal-des-idees-mercredi-22-novembre-2017


    Où il est question de

    Panthère Première, revue féministe de critique sociale, avec un dossier Quiproclash sur la portée subversive des actes de langage et un article sur les rapports de genre dans la mécanique sentimentale hétéro : « Vous êtes-vous déjà surpris-e à perpétuer les pires clichés dans votre couple ? Feindre l’indifférence, souffrir de jalousie et d’insécurité sans en lâcher un mot, surjouer la liberté sexuelle, jeter la vaisselle contre les murs… » L’amour sur le ring, côté femme, ou l’art et la manière de déconstruire sans détruire…

    http://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/12003-22.11.2017-ITEMA_21501762-0.mp3

  • Washington réautorise l’importation de trophées d’éléphants - Magazine GoodPlanet Info
    https://www.goodplanet.info/actualite/2017/11/17/washington-reautorise-limportation-de-trophees-delephants


    Mais #beurk, à la fin !!!

    « Pour soutenir la conservation, les chasseurs devraient choisir de chasser seulement dans des pays qui ont une forte gouvernance, un encadrement intelligent et des populations sauvages en bonne santé », ajoute l’agence.

    Ce raisonnement, dénonce l’association américaine de défense des animaux PETA, « revient à vendre un enfant sur le marché noir afin de lever de l’argent pour combattre les violences faites aux enfants ».

    #chasse

  • Virilité défensive, masculinité créatrice | Cairn.info
    https://www.cairn.info/revue-travail-genre-et-societes-2000-1-page-25.htm

    e terme de masculinité existe dans la langue française depuis le XIIIème siècle avec une remarquable stabilité sémantique. Selon le petit Robert : la qualité d’homme, de mâle ; l’ensemble des caractéristiques masculines. La masculinité n’est devenue un problème, et un programme scientifique, qu’à partir du moment où les femmes ont commencé à remettre en question leur différence. La masculinité et la virilité sont-elles la même chose ou bien les deux termes recouvrent-ils un antagonisme entre deux modalités contrastées du masculin ? Parmi les auteurs de recherches sur les hommes en tant que groupe sexué, certains considèrent que la masculinité se définit par la virilité, tandis que pour d’autres, au contraire, la masculinité est en conflit avec la virilité. Mais il est un point sur lequel la plupart des auteurs contemporains seront d’accord. Viols et violences, mépris et humiliation des femmes et des hommes dévalorisés qui leur sont assimilés, cynisme, manque de pensée et appauvrissement affectif : la représentation des hommes qui exsude d’une lecture attentive des recherches qui leur sont consacrées est suffocante. Quels que soient les champs disciplinaires et les orientations théoriques, la virilité désigne l’expression collective et individuelle de la domination masculine et ne saurait donc constituer une définition positive du masculin.
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    La virilité revêt un double sens : “Premièrement, les attributs sociaux associés aux hommes et au masculin : la force, le courage, la capacité à se battre, le droit à la violence et aux privilèges associés à la domination de celles, et ceux, qui ne sont pas, et ne peuvent être virils : femmes, enfants… Deuxièmement, la forme érectile de la sexualité masculine” (Molinier, Welzer-Lang, 2000). En sociologie, une fois admis que la masculinité et la féminité sont des constructions sociales qui existent et se définissent dans et par leur relation dans un système de sexe, distinguer la masculinité de la virilité pose question puisque l’identité masculine est entièrement inféodée aux rapports sociaux entre hommes. La virilité, jusque dans sa participation à la vie sexuelle, est apprise et imposée aux garçons par le groupe des hommes, non seulement pour qu’ils se démarquent radicalement des femmes, mais pour qu’ils s’en distinguent hiérarchiquement (Welzer-Lang, 1994).
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    Dans la perspective proféministe, on ne peut vouloir à la fois que le genre disparaisse comme système hiérarchique et que les catégories du masculin et du féminin continuent d’exister. Mais pour d’autres auteurs, le terme de masculinité marque la volonté d’analyser s’il est possible d’être un homme sans coller aux stéréotypes de la virilité, d’une part ; sans devenir une femme, d’autre part. Ou pour le dire autrement, en reprenant le titre français du livre de John Stoltenberg (1993) : “Peut-on être un homme sans faire le mâle ?” L’introduction d’une tension entre la masculinité et la virilité pose une double question. Tout d’abord, est-il encore possible aujourd’hui de penser le masculin en positif ? Et pour quoi faire ? Ensuite, est-il possible de distinguer la masculinité de la virilité sans pour autant naturaliser la différence des sexes ?
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    La psychodynamique du travail représente de ce point de vue une tentative théorique originale. Dans cet article, je voudrais montrer pourquoi l’analyse des processus qui construisent la masculinité créatrice, par différence avec la virilité défensive, est une étape capitale dans la déconstruction du système social de sexe. En analysant les formes de l’émancipation masculine, il ne s’agit pas de plaider en faveur d’une vision parsonnienne de la complémentarité et de l’harmonie entre les sexes. Les conditions sociales qui permettent la création masculine sont menacées par les nouvelles formes d’organisation du travail et par le chômage. Les femmes ne gagneront pas la partie que les hommes sont en train de perdre. Au contraire, plus les hommes souffrent dans le travail, ou de la privation de travail, plus la domination masculine résiste, plus le cynisme et l’indifférence des dominants vis-à-vis des injustices sociales s’aggravent, et plus les violences éclatent entre les dominés (Dejours, 1998 a, Dunezat, 1999).

    • Le ressort psychologique de la virilité est la honte de passer pour une femme . Ce qui est jugé honteux, indigne d’un homme, c’est d’être incapable de maîtriser le courant tendre de ses émotions, c’est de fuir, de s’effondrer devant une situation difficile. Ce qui est exalté, sollicité et exercé, c’est l’agressivité du mâle et sa concrétisation dans le courage viril. Mais le plus troublant est le retournement que la virilité défensive opère dans le registre des valeurs. La référence à la virilité permet d’anesthésier le sens moral. Il se produit, selon les termes de Christophe Dejours, une sorte d’alchimie sociale grâce à laquelle le vice est transmuté en vertu (Dejours, 1998 a). Ou pour le dire autrement, il suffit qu’une conduite soit connotée virilement pour que cette conduite soit valorisée, même s’il s’agit de se faire du mal en trimant dans des tâches dégradantes ou d’en faire aux autres en leur imposant des conditions de travail dégradantes, voire pas de travail du tout [2][2] Les femmes qui veulent faire une carrière valorisée.... Pis encore, la virilité permet de justifier la violence. Au point qu’il peut même y avoir recouvrement entre courage, force morale, absence d’état d’âme et exercice du mal. C’est pour ne pas risquer leur identité sexuelle, par crainte de perdre leur virilité en passant aux yeux des autres pour lâche ou poltron, que les hommes consentent souvent à participer au “sale boulot” (Dejours, 1998a).

      Dans la perspective que nous venons d’esquisser, la virilité est avant tout une défense mobilisée contre la souffrance dans le travail. Les rapports de force, mais aussi de solidarité entre les hommes, sont indexés à la maîtrise symbolique du réel. Plus la possibilité de transformer les contraintes pathogènes de l’organisation du travail est réduite, plus la souffrance et la peur risquent de s’accroître, plus les hommes encourent le risque de radicaliser leurs défenses. Érigée en valeur, et en lieu et place de toutes les autres valeurs, la virilité fonctionne alors comme s’il s’agissait d’une expression du désir et doit être maintenue envers et contre tout, dans la vie sociale comme dans l’intimité.

      #virilité #masculinité #domination_masculine #travail #souffrance #fraternité

      Maintenant que j’ai fini la lecture c’est un éloge déguisé de la domination masculine, association du travail et à la création à la masculinité. Ce texte me conforte dans le fait que le mot masculinité (au singulier et au pluriel) est un euphémisme de virilité contrairement à ce que prétend réfuté l’autrice.

  • Sanctions et genre au collège
    http://socio-logos.revues.org/2486

    Dans treize collèges enquêtés récemment, aux caractéristiques socioscolaires très différentes, les garçons représentent de 74 % à 89 % des élèves punis et de 85,2 % à 100 % des élèves sanctionnés pour violence physique. Comment s’explique cette asymétrie sexuée ?
    Dans un premier temps cet article invite à penser la sanction dans les domaines qu’elle investit à l’école, à savoir l’autorité pédagogique et éducative, le savoir et la socialisation. Le système punitif fabrique les normes. Il exerce son pouvoir dans l’appareil d’écriture et les discours de justification ou d’autorité qui l’accompagnent.
    Dans un deuxième temps il interroge l’univers scolaire en tant qu’espace/temps de confrontations intersexes ainsi que d’activation des stéréotypes de genre. L’articulation problématique entre sexualité et genre est exacerbée pendant les années de collège, période de puberté et de construction identitaire dans un contexte de mixité. L’injonction à la virilité et à l’hétéronormativité encourage chez les garçons les attitudes de défi, les comportements violents, homophobes et sexistes.
    Dans un troisième temps l’article propose de placer la variable genre au centre pour revisiter le système des sanctions et les transgressions auxquelles elles s’appliquent à la lumière des rapports sociaux de sexe. Les garçons se voient pris entre deux contraintes normatives : celle du règlement intérieur, qui a force de Loi et celle de la virilité. La sanction consacre la transgression, et, au-delà, le sujet de la sanction : enfreindre le règlement intérieur permet aux garçons d’afficher leur virilité. L’école, qui les stigmatise par la sanction, ne les consacre-t-elle pas dans leur identité masculine, construisant finalement ce qu’elle prétend corriger ?

    #domination_masculine #mâle_alphisme #sexisme #éducation #école #virilité #homophobie #sexisme #misogynie #harcelement_sexuel #culture_du_viol
    cc @heautontimoroumenos

    • La naturalisation s’appuie sur les différences entre appareils génitaux masculins et féminin : d’un côté un pénis extérieur, évident, démonstratif ; de l’autre un vagin invisible, une « absence de sexe ». La période pubertaire identitaire entraînerait une exaspération de ces différences apparentes qui participent à indiquer clairement les rôles sexués.

      « Euh, moi, je commencerais par dire que les garçons ont une forme de violence non contenue qui a besoin de déborder, et euh…la puberté des garçons est beaucoup plus extériorisée, ça se manifeste par un développement physique, un développement sexuel, comment dirai-je, évident, apparent, à mon sens ça entraîne une forme de compétition entre les garçons et cette compétition liée aux transformations de la puberté, elle se manifeste dans leur relations, dans le physique, à l’inverse, les…les transformations féminines me semblent beaucoup plus intérieures, beaucoup plus raisonnées, euh… les violences chez les filles sont beaucoup plus psychologiques et personnelles et se manifestent moins, enfin, de façon moins évidente que chez les garçons. Les garçons, on sent de suite qu’il y a une forme…chez les filles c’est beaucoup plus intérieur » (professeur).

      28Cette puberté des garçons qui fait grossir leur pénis et développe leurs muscles les inciterait donc à la violence, à la comparaison, à la compétition : ce serait même un besoin (« une forme de violence non contenue qui a besoin de déborder »). Les filles, au contraire, se développeraient « à l’intérieur », on pourrait dire presque « en secret ».

      « Bon, je pense quand même qu’il y a quelque chose de vrai, c’est un problème génétique pour moi. Ils sont plus agressifs […] La fille, génétiquement ou par sa physiologie, me paraît bien plus calme, et bien plus apaisante qu’un garçon » (professeur).

      29En naturalisant constamment les rapports sociaux de sexe (à l’aide de connaissances acquises par l’autoformation ou la formation continue) les adultes de la communauté éducative contribuent à invisibiliser les problèmeset deviennent acteurs, notamment lorsqu’ils s’appuient sur le régime de sanctions, de la construction des identités sexuées au collège. Tout contribue donc à montrer que la variable « genre » est centrale dans les problèmes de comportement à l’école, depuis le constat de l’asymétrie flagrante dans les récapitulatifs de sanctions, en passant par l’explication naturalisante des acteurs, par l’ignorance voire le déni institutionnel à l’égard du sexisme et de l’homophobie ambiants, à la consécration virile par la sanction. Dans les cas cités précédemment (où un élève menaçait l’autre de le « niquer » et le traitait de « gros pédé », dans celui où un garçon disait à un autre d’aller « se faire enculer ») la sanction tombait pour « mauvais comportement en classe », pas pour homophobie ni même pour violence. Seuls deux rapports de sanctions, parmi les 4679 exploités à ce moment-là de la recherche, font état de propos homophobes ou sexistes alors que plusieurs dizaines de punitions ont été données pour avoir traité un.e enseignant.e ou un.e surveillant.e de « pédé » ou de « salope » par exemple. Tout au plus parle-t-on d’ « insolence ».

      30L’exploitation du système de sanctions semble donc être menée à la fois par les élèves et par l’institution qui s’en emparent pour construire du sens sexué et sexuant. Rites virils et rites punitifs se renforcent mutuellement : la sanction participe ainsi d’un jeu tacite pervers qui reconstruit de façon permanente la position des garçons et le pouvoir de l’institution dans les interactions sociales de l’école. En définissant les infractions et en punissant les garçons, l’institution scolaire stigmatise ces derniers et les consacre collectivement dans leur « virilité ». Elle renforce l’inégalité entre sexes dans laquelle s’inscrit en creux l’invisibilité des filles et étaye la conviction qu’il existe une nature masculine et une nature féminine. Peut-on raisonnablement continuer à parler de sanction « éducative » lorsque les garçons représentent de 74 à 98% des élèves punis ?

      Je trouve que le texte oublie que les hommes sont les auteurs de 96 à 98% des violences sexuelles et qu’ils sont largement majoritaires pour les violences de tout type. Au collège les violences exercées par les garçons sont principalement misogynes et homophobes.