• En Californie, la peur se répand parmi les ouvriers agricoles sans papiers après l’opération « Retour à l’envoyeur »
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    En Californie, la peur se répand parmi les ouvriers agricoles sans papiers après l’opération « Retour à l’envoyeur »
    Par Corine Lesnes (envoyée spéciale à Bakersfield)
    Avant même l’investiture de Donald Trump, les raids anti-immigration ont déjà commencé dans la Vallée centrale, la région agricole de la Californie. « Comme s’il s’agissait d’une répétition », observe le professeur d’économie Richard Gearhart, enseignant à l’université d’Etat à Bakersfield.
    Dans le comté de Kern, à deux heures à l’est de Los Angeles, la police aux frontières est arrivée le 7 janvier. Ses fourgonnettes blanc et vert, garées devant la station essence où les journaliers attendent l’embauche, ont été immédiatement repérées, et leur signalement a été diffusé dans les groupes WhatsApp. Questionné par la presse locale, le porte-parole de la Border Patrol, Gregory Bovino, a expliqué qu’il s’agissait de l’opération « Return to Sender » (« retour à l’envoyeur »), une opération anticartels visant à renvoyer les « criminels » dans leurs pays.
    A Bakersfield, la capitale du comté, le paysage humain a aussitôt changé. Les jardiniers ont disparu des pelouses, certains cuisiniers des restaurants, les rendez-vous annulés se sont accumulés chez les médecins. Dans les champs, les oranges – c’est la saison de la récolte – sont restées sur les arbres. Le premier jour, 25 % des ouvriers agricoles ne se sont pas présentés au travail, et 75 % le lendemain, selon le président du groupement des producteurs d’agrumes California Citrus Mutual, Casey Creamer.
    Début janvier, les sans-papiers se sont terrés chez eux, sachant que la police fédérale, chargée de l’immigration, ne peut pas se présenter à leur domicile sans mandat judiciaire. L’opération « Retour à l’envoyeur » n’a duré que trois jours, mais elle a répandu la peur et elle a donné un avant-goût de l’après, si Donald Trump met à exécution son plan de mass deportations (« expulsions massives »).
    Bakersfield est un morceau de Californie rurale largement ignoré des villes côtières. Un monde à part, légèrement rétro, entre poussière et pétrole. Une terre républicaine – c’était le fief de Kevin McCarthy, l’ancien président de la Chambre des représentants – mais surtout agricole. Le comté produit un tiers des agrumes de la Californie, des raisins et des noix. L’air est chargé de l’odeur du bétail, parfois des oranges ou de l’ail. Le train de marchandises qui remonte la Vallée centrale siffle comme dans les films.
    Sur les 900 000 habitants du comté, 180 000 ne sont pas nés aux Etats-Unis. Plus de la moitié des ouvriers agricoles sont sans papiers, soit quelque 50 000 personnes. En 2007, le républicain George W. Bush avait mis en place un mécanisme facilitant la vérification des permis de travail par les entreprises et durcissant les amendes pour l’emploi de clandestins. L’effet a été minime, le système rapidement contourné. Les travailleurs continuent à être recrutés par des intermédiaires (les majordomos) qui ferment les yeux sur leurs cartes de sécurité sociale falsifiées. Dans l’équation entrent aussi quelques pots-de-vin, précise un familier du système.
    Le quartier des farm workers (« ouvriers agricoles ») se trouve au sud-est de Bakersfield, derrière le supermarché Mercado Latino. Des maisons sans étage, modestes, aux cours encombrées : ici une chèvre, là une voiture qui aura peine à redémarrer. Ce 10 janvier, dans le salon de Bruno et Olivia (ils n’ont pas souhaité donner leur nom, les prénoms ont été changés), les décorations de Noël sont encore suspendues au plafond. Une peinture montre Jésus-Christ brisant le pain. Sur la nappe fleurie, Olivia a posé des paquets de biscuits. Ils sont une demi-douzaine autour de la table de bois foncé. Le couple, quelques amis, tous Mexicains d’origine, tous ouvriers agricoles, sauf Bruno, qui a un vrai permis de travail et livre des meubles pour un magasin.
    « Miedo » (« peur », c’est le mot qui est sur toutes les lèvres. Les migrants ont peur des voitures de la « migra », la police de l’immigration, qui rôde autour des fermes. La veille, leur voisine Marisa leur a demandé de prévenir les enfants qu’elle allait rentrer tard de la cueillette des oranges. La police était sur la route. Le contremaître, qui a des papiers en règle, est allé en éclaireur vérifier si la voie était libre. Dans une ferme, les employés ont demandé à bénéficier d’une navette pour leur éviter tout risque de croiser la « migra » sur le chemin du travail. L’employeur a refusé.
    Les migrants essaient de se préparer à l’après-20 janvier. « On doit faire des plans », se convainc Olivia. Le syndicat United Farm Workers (UFW), comme d’autres associations et les églises, tient des séances d’autodéfense juridique, dites « Know your rights » (« connaissez vos droits »), dans toute la région. On y apprend qu’il ne faut surtout pas ouvrir la porte si la police frappe, qu’il ne faut signer aucun papier, qu’un parent expulsé ne peut pas laisser ses enfants à la garde d’un proche sans établir une procuration légale… Les participants reçoivent une petite carte rouge à porter en permanence dans leur poche ou leur portefeuille, et à faire lire aux policiers en cas de besoin. Elle stipule que la Constitution s’applique non seulement aux citoyens, mais à tous ceux qui vivent sur le sol américain.
    Depuis l’élection de Donald Trump, le 5 novembre 2024, les enfants sont inquiets. Sur son tee-shirt, Hilda porte une inscription « Believe » (« croire »). Hier, son fils de 13 ans a prétexté des maux de ventre et refusé d’aller à l’école. Sa mère l’y a conduit quand même. « J’essaie de ne pas alimenter sa peur. » Mais elle a demandé à un cousin d’aller le chercher. L’enfant « ne veut pas que sa mère soit expulsée à cause de lui, pour l’avoir emmené à l’école », explique-t-elle.
    Près de trois quarts des sans-papiers vivent avec un proche qui est un résident légal. Les parents sont confrontés à la question de la séparation si l’un d’eux tombe dans un coup de filet et se fait expulser. Que deviennent les enfants ? Juan, employé dans une laiterie, et son épouse en ont discuté avec leurs deux garçons. Le grand est au lycée. Il est tellement inquiet qu’il « se jette dans mes bras quand je rentre, relate le père. Mais il faut bien que je travaille ». La famille est partagée entre rester ou repartir au Mexique, bien que les enfants ne connaissent pas le pays. « Il y a des risques des deux côtés », dit l’ouvrier.
    Sous les présidences de Barack Obama puis de Joe Biden, la police de l’immigration a largement fermé les yeux sur le statut des ouvriers agricoles. Olivia voudrait que Donald Trump en fasse autant et « ouvre son cœur ». « Nous sommes travailleurs, nous payons des impôts, nos enfants grandissent comme des enfants américains, souligne-t-elle. A tous les coins de rue, on voit des gens qui quémandent de l’argent. Nous, nous sommes dans les champs, l’hiver, l’été, par tous les temps. » La mère de famille ne se fait pas d’illusions sur les intentions du futur président. « Mais, au moins, qu’il nous laisse en paix ! »
    Pour l’économie du comté (55 milliards de dollars, soit 53,5 milliards d’euros), les expulsions massives évoquées par Donald Trump auraient des conséquences désastreuses, explique le professeur Gearhart. L’agriculture représente 10 % du produit brut du comté, souligne-t-il, juste derrière le pétrole (15 %). Les pertes pourraient aller jusqu’à 5 milliards de dollars. Un ralentissement « pire que le Covid », un retour « à l’époque des Raisins de la colère », craint-il, en référence au roman de John Steinbeck qui montre la misère des travailleurs migrants pendant la Grande Dépression des années 1930. S’ajoutent les conséquences indirectes dans le secteur de la restauration, de l’hôtellerie, du nettoyage, voire sur le réseau des écoles gratuites que les fermes subventionnent pour former la future main-d’œuvre. Selon l’économiste, la majorité des sans-papiers va rester. « Ils vont attendre que l’orage passe, mais cela aussi va avoir des conséquences négatives sur l’activité économique. »
    Une main-d’œuvre moins chère
    La plupart des fermiers ont interdit aux agents de l’immigration de pénétrer sur leur propriété pour y interpeller des migrants. A Bakersfield, le Farm Bureau, l’office qui représente les exploitations, a rappelé leur importance – et leur expertise – dans la collecte des fruits et légumes. Pour autant, « les exploitants ne sont pas vraiment inquiets, affirme Roman Pinal, vice-président du syndicat UFW. Leur souhait, c’est de parvenir au remplacement de ces travailleurs par d’autres en élargissant le programme de visa H-2A ». Ce visa, d’une durée d’un à trois ans, permet de travailler, mais pas de s’installer. Les fermes y trouveraient une main-d’œuvre qu’ils pourraient payer encore moins cher que les farm workers actuels. « L’équivalent du H-1B dans la tech », ajoute le syndicaliste.
    Selon Aaron Hegde, directeur du Grimm Family Center for Agricultural Business à l’université de Bakersfield, la plupart des exploitants sont favorables à cette solution. Sur la régularisation des sans-papiers, en revanche, « les opinions sont partagées », explique-t-il, sans exclure que les positions évoluent au printemps, quand viendra la saison des récoltes et que les fermes seront confrontées à une pénurie de main-d’œuvre encore plus aiguë que d’habitude.
    Après trois jours d’opération dans le comté, la Customs and Border Protection a annoncé avoir arrêté 78 personnes en situation irrégulière, originaires du Mexique, du Salvador, du Honduras, d’Equateur et aussi de Chine. Quelques expulsés avaient été condamnés pour divers délits (agression sexuelle, conduite en état d’ivresse, trafic de drogue). La Border Patrol n’a pas nié qu’elle avait aussi interpellé des migrants sans aucun antécédent judiciaire. Son porte-parole s’est fait l’écho de la doctrine Trump, popularisée par son « border tsar », Tom Homan : « Franchir la frontière et résider illégalement aux Etats-Unis est contraire à la loi. » Autrement dit, les clandestins sont par définition des délinquants.
    Les patrons des exploitations – de grands groupes agroalimentaires aussi bien que des fermes familiales – ont mis en garde l’équipe Trump contre des projets d’expulsions qui déstabiliseraient la chaîne alimentaire nationale et entraîneraient pénuries et augmentations de prix. Aaron Hegde souligne que les raids pré-investiture ont été conduits par la police aux frontières et non par l’unité chargée du contrôle de l’immigration (l’Immigration and Customs Enforcement). « Au-delà de la rhétorique électorale, il faut voir quel sera le plan » de l’administration Trump. Mais, à la veille de l’investiture de son champion, la base républicaine semble indifférente aux conséquences économiques de sa politique migratoire. « Il y a un soutien tacite important pour les expulsions massives dans la population », constate le professeur Gearhart

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  • En manque de main-d’œuvre, la Grèce va délivrer près de 90 000 visas pour des travailleurs étrangers - InfoMigrants
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    En manque de main-d’œuvre, la Grèce va délivrer près de 90 000 visas pour des travailleurs étrangers
    Par La rédaction Publié le : 14/01/2025
    Le gouvernement grec a annoncé fin décembre la délivrance de 89 290 visas pour les travailleurs étrangers en 2025. La Grèce manque cruellement de main-d’œuvre et compte sur les étrangers pour faire tourner son économie, notamment dans le secteur de l’agriculture et du tourisme.
    Pour l’année 2025, la Grèce va délivrer jusqu’à 89 290 visas de travail. Cette mesure a été approuvée en fin d’année par le gouvernement grec afin de couvrir les emplois vacants dans le pays, indique début janvier la presse locale. Sur ces près de 90 000 visas, 45 670 concernent des emplois saisonniers avec des visas de courte durée (quelques mois), 41 670 des visas longue durée (minimum trois ans) pour les métiers en tension et 2 000 postes visent des emplois pour des travailleurs étrangers hautement qualifiés.
    Dans le détail, 16 000 emplois s’adressent aux travailleurs non qualifiés dans l’agriculture, l’élevage, la sylviculture (domaine forestier) et la pêche. Dans le secteur de la construction, 4 950 emplois visent les ouvriers du bâtiment. Dans l’industrie, 5 000 emplois concernent les secteurs de la fabrication, de l’emballage et du stockage. Plus de 5 000 emplois dépendent des domaines du nettoyage, de la cuisine, de la restauration, du tourisme, des aides domestiques, des employés de bureau... Et le même nombre concerne aussi les employés de bureau dans des entreprises nationales.
    Des accords bilatéraux avec plusieurs pays facilitent la délivrance de visas. Environ 4 000 postes vacants dans le domaine de l’agriculture ou du tourisme devraient être pourvus par des personnes originaires du Bangladesh, grâce à un partenariat signé entre les deux pays en septembre 2022. Un autre accord avec l’Égypte, en vigueur depuis janvier 2023, permet aussi à ces ressortissants de venir légalement en Grèce, notamment pour travailler dans le domaine de la pêche.
    Les organisations de métiers en tension ont salué la décision d’accorder ces 90 000 visas cette année mais les patrons rappellent que cela ne représente qu’une goutte d’eau alors que la main-d’œuvre manque cruellement en Grèce. Environ 300 000 emplois, notamment dans le tourisme ou le bâtiment, sont non pourvus dans le pays.
    Par ailleurs, obtenir l’autorisation de venir travailler en Grèce est une véritable gageure. Le gouvernement a d’ailleurs assuré qu’il allait présenter au printemps prochain une proposition de loi afin de simplifier et d’accélérer le processus. « Nous travaillons de manière systématique et méthodique pour la préparation d’un projet de loi global sur l’immigration légale qui viendra résoudre la plupart des problèmes afin de donner l’impulsion pour renforcer immédiatement l’économie grecque avec la main-d’œuvre nécessaire », a déclaré à la presse grecque le ministre de l’Immigration et de l’Asile Nikos Panagiotopoulos.
    « Ce que nous avons identifié, c’est qu’à partir du moment où un travailleur étranger, hors UE, souhaite travailler dans notre pays, des dizaines [de démarches] sont nécessaires jusqu’à ce que le processus soit terminé, ce qui le rend automatiquement dysfonctionnel et inefficace. Nous travaillons sur une série d’interventions qui changeront cela de la manière la plus rapide et certainement la plus efficace », a-t-il ajouté.
    Fin 2023, Athènes avait lancé un nouveau titre de séjour, destiné aux migrants sans papiers installés en Grèce. Il s’adresse aux exilés résidant dans le pays depuis au moins trois ans et qui peuvent présenter une promesse d’embauche. Avec ce permis de séjour, l’État grec entend répondre à « la concurrence intense d’autres pays européens, comme l’Italie », selon un communiqué des autorités. Dans le pays, le marché du travail « est soumis à des tensions accrues en raison de l’exode des migrants vers d’autres États européens », expliquait à l’époque le média grec Ekathimerini. Cela s’explique principalement par le fait que les citoyens de pays tiers peuvent obtenir plus facilement des documents et avoir un meilleur accès au marché du travail ailleurs dans l’Union européenne.
    De plus, une part conséquente de la main-d’œuvre est en fait constituée de migrants sans papiers – déboutés du droit d’asile, ou à qui l’on a refusé un permis de séjour – qui vivent pourtant dans le pays depuis de nombreuses années

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  • Tensions avec l’Algérie : Gérald Darmanin propose de « supprimer » la dispense de visa pour la France dont bénéficie la nomenklatura
    https://www.lemonde.fr/international/article/2025/01/12/tensions-avec-l-algerie-gerald-darmanin-propose-de-supprimer-l-absence-de-vi

    Tensions avec l’Algérie : Gérald Darmanin propose de « supprimer » la dispense de visa pour la France dont bénéficie la nomenklatura
    Le Monde avec AFP
    Interrogé sur le contexte d’aggravation des tensions diplomatique entre Paris et Alger, le ministre de la justice, Gérald Darmanin, a annoncé, dimanche 12 janvier, vouloir « supprimer » l’accord intergouvernemental franco-algérien de 2013, qui permet à la nomenklatura algérienne de se rendre en France sans visa.
    « Il y a un accord de 2013, qui est un accord gouvernemental, qui permet à ceux qui ont un passeport officiel, un passeport diplomatique algérien – il y en a des milliers – », de « venir en France sans visa pour pouvoir circuler librement », a-t-il dit sur LCI.
    « Toucher les dirigeants ou la plupart des dirigeants algériens qui ont la position de décision d’humiliation, comme l’a évoqué le ministre de l’intérieur, Bruno Retailleau, ça me paraît plus intelligent, plus efficace, et ça peut se faire très rapidement », a ensuite développé le garde des sceaux, estimant qu’« il faut supprimer cette facilité ». Cette « mesure de rétorsion » ne toucherait pas « les 10 % de nos compatriotes qui ont des liens de sang, de sol, de culture, y compris les pieds-noirs », a ajouté l’ancien ministre de l’intérieur.
    Les relations entre l’Algérie et la France, déjà tumultueuses, se sont envenimées ces derniers jours avec l’arrestation à Montpellier d’un influenceur algérien de 59 ans, Boualem Naman, dit « Doualemn », après une vidéo incitant à la violence diffusée sur TikTok. Mis dans un avion jeudi pour l’Algérie, il a été renvoyé en France le soir même. Conséquence de son retour sur le territoire français, sa rétention a été prolongée dimanche soir de vingt-six jours.
    Cette expulsion était « arbitraire et abusive », a estimé samedi le ministère des affaires étrangères algérien, rejetant les accusations françaises d’« escalade » et d’« humiliation ». « C’est un pays souverain qui entend le dire et ils ont raison, nous devons les respecter. Mais ils doivent nous respecter aussi. L’Algérie doit respecter la France, la France doit respecter l’Algérie », a réagi M. Darmanin, dimanche, estimant, en reprenant les mots de son successeur Place Beauvau, que « nous sommes dans un moment très critique et cette humiliation qu’on veut nous faire subir n’est pas acceptable ».
    L’ex-premier ministre, Gabriel Attal, avait, lui, appelé à « dénoncer » l’accord de 1968, qui confère un statut particulier aux Algériens en matière de circulation, de séjour et d’emploi en France. Cet accord, « on peut le dénoncer, le réviser, il a été révisé quatre fois, il est d’ailleurs devenu un peu obsolète », a abondé M. Darmanin.
    Un autre point de discorde entre la France et l’Algérie concerne l’arrestation à Alger de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, 75 ans, malade. « Il doit retrouver la liberté le plus rapidement possible, l’Algérie, je pense, s’honorerait de le libérer », a déclaré dimanche le garde des sceaux.

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  • Trafic de visa : le faux ministre conseiller encaisse plus de 13 millions F Cfa, la Dic actionnée
    https://www.seneweb.com/news/Societe/trafic-de-visa-le-faux-ministre-conseill_n_460402.html

    Trafic de visa : le faux ministre conseiller encaisse plus de 13 millions F Cfa, la Dic actionnée
    Par : Seneweb-News - SenewebNews-RP | 11 janvier, 2025 à
    Floués, une dizaine de candidats à l’émigration ont actionné les limiers de la Division des investigations criminelles (Dic). Leurs plaintes visent un certain Mboup. D’après L’Observateur, qui donne l’information, le mis en cause se faisait passer pour « un ministre conseiller sous l’ancien régime » pour ferrer ses victimes.
    « À l’époque des faits, rembobine le journal, le Sénégal était [enlisé dans] une profonde crise politique, [donnant] un sérieux coup de frein aux activités économiques. [...]. C’est dans ce contexte difficile que huit jeunes sénégalais, hommes et femmes, vont faire la connaissance de A. Mboup, qui se présente [à eux] comme ministre conseiller. Les contacts ont été facilités par un certain O. Mboup, qui n’a pas manqué de dépeindre [l’escroc] comme étant une autorité digne de confiance ».
    Les plaignants, repris par la source, ont déclaré face aux enquêteurs que le mis en cause, arborant une autre casquette, celle de « chargé de la collecte de parrainages en France, en Italie, en Espagne, [entre autres pays], pour le compte de la coalition au pouvoir [Benno Bokk Yakaar], en prélude de la Présidentielle [du 24 mars dernier] » les « recevait séparément dans un somptueux cadre [situé] dans un quartier résidentiel de la capitale, [pour dissiper tout soupçon de doute chez ses clients]. »
    Mboup assure à S. Bâ, K. Fall, et F. Gning, qui constitue le premier groupe de candidats à l’émigration reçu par le mis en cause, « qu’il est dans les dispositions de les faire voyager dans le cadre du programme agricole que le gouvernement du Sénégal a noué avec l’Espagne ». Selon les termes de l’accord, chaque futur migrant devait verser, au total, 2 500 000 F Cfa. Mais, « le versement d’un acompte de 500 000 F Cfa était exigé pour faire partie du voyage fixé dans un délai d’un mois ». « N’ayant plus le moindre doute sur la fiabilité du projet », les candidats passent à la caisse et verse chacun 570 000 F Cfa, excepté F. Gning. La dame n’a remis que 500 000, par l’intermédiaire d’un proche mandaté, souligne le titre du Groupe futurs médias. Qui indique que Mboup a ainsi empoché, au total, 2 millions 210 mille.
    Mais, ce n’est pas fini puisqu’enchaîne L’Observateur, « dans le même sillage, A. Mboup dont la villa sise à Kounoune était épiée par certains de ses victimes, avait fini d’en mettre plein la vue à un autre groupe qui souhaitait voyager en Europe ». Il s’agit des nommés W. Diouf, W. Faye, H. Diaw, et A. Diaw, liste le quotidien d’information, indiquant « qu’ils avaient, à leur tour, pris pour parole d’évangile les assurances » du faux ministre conseiller. Ce dernier mettait en avant cette fois le programme « Xëyu ndaw ñi », une initiative de Macky Sall mise en œuvre depuis avril 2021, moyennant la somme de 2,5 millions, chacun.
    Ces nouveaux plaignants soutiennent toutefois avoir versé un acompte chiffré à plus de 11 millions contre la promesse de voyager dans un délai d’un mois. Sans nouvelles de Mboup, plus d’un an après, ils ont fini par actionner la Division des investigations criminelles (Dic). Après plusieurs convocations restées sans suite, le mis en cause sera « déniché à Kounoune ». Il a tout avoué. « Se voulant plus explicite, reprend L’Observateur, A. Mboup va révéler que dans le courant de l’année 2022, il avait fait la connaissance du sieur I. Mbaye, chef du personnel chargé du recrutement des nationalités, qui est établi en Espagne. Il assure que Mbaye l’avait sollicité pour une collaboration et un accompagnement de l’État du Sénégal, dans le programme "Xëyu ndaw ñi". »
    À l’en croire, « lors d’une visite en Espagne pour s’enquérir de la fiabilité du programme et des conditions de travail des jeunes sénégalais sélectionnés dans ce programme, Mbaye lui a fait visiter les champs où il comptait recruter des jeunes, en partenariat avec le ministère des affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur. » C’est au sortir de cette rencontre, soutient Mboup que son partenaire « lui a accordé un quota de 20 personnes sur le nombre de candidats postulants à ce programme » « Trouvant le projet intéressant, il dit s’en être ouvert à un proche, H. Diaw. C’est de là qu’a mûri le projet d’exploiter ce créneau pour faire voyager des candidats l’émigration vers l’Espagne. Cela moyennant la somme de 2 500 000 F Cfa par candidat, au titre de frais de dossiers. Une machination qui va lui procurer la faramineuse somme de 13 780 000 F Cfa. Seulement, déplore-t-il, les nouvelles autorités sénégalaises ont changé le mode de sélection de ces programmes. » Une donne qui, argue-t-il, « l’a amené à ne pas respecter ses engagements ».

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  • « Sur l’immigration, le récit de Donald Trump évolue au gré des rapports de force dans son camp »
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2025/01/03/sur-l-immigration-le-recit-de-donald-trump-evolue-au-gre-des-rapports-de-for

    « Sur l’immigration, le récit de Donald Trump évolue au gré des rapports de force dans son camp »
    Marie-Cécile Naves Politiste
    Durant toute sa campagne, Donald Trump s’est engagé à réduire de manière drastique l’immigration non seulement illégale, mais aussi légale. Son souhait de confier cette tâche à l’ancien policier Tom Homan – l’artisan de la séparation de plus de 4 000 enfants de leurs parents immigrés entre 2017 et 2021 – allait dans ce sens.
    Le récit trumpien se décline en trois points : la lutte contre la délinquance (le migrant étant automatiquement associé au criminel) ; la préservation d’une identité (blanche) américaine mythifiée ; et, précisément, l’efficacité économique. Ces trois objectifs sont liés entre eux, le travailleur immigré étant présumé prendre le travail du « vrai » Américain.
    Dans les faits, la perspective d’une expulsion des quelque 11 millions de clandestins, mais aussi de leurs enfants, même si ces derniers sont en situation régulière, s’avère, au-delà des problèmes éthiques et pratiques qu’elle pose, une aberration économique.
    Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Aux Etats-Unis, l’immigration au cœur des premières nominations de Donald Trump
    En 2022, on comptait 30 millions d’immigrés dans la main-d’œuvre du pays (soit 18 %), dont 8 millions de travailleurs illégaux indispensables à de nombreux secteurs économiques. Les sans-papiers représentent ainsi jusqu’à un tiers des employés dans l’agriculture, le BTP, les loisirs, la restauration, les services à domicile ou à la personne, en particulier parce qu’ils sont les seuls à accepter certains emplois peu qualifiés.
    Cependant, nombre d’entre eux sont très demandés en raison de leur niveau de qualification : aux Etats-Unis, un tiers des immigrés possèdent un diplôme de l’enseignement supérieur (soit la même proportion que les citoyens américains), ce qui les conduit à occuper des emplois à haute valeur ajoutée : banque, nouvelles technologies, recherche fondamentale et appliquée, etc.
    Une étude du National Bureau of Economic Research, un centre de recherche indépendant, a montré qu’entre 1990 et 2015 les immigrés ont concentré 16 % des inventions et 23 % des innovations. Ils créent, en outre, plus souvent leur entreprise, et donc des emplois, dont bénéficient également les Américains : les deux tiers des principales entreprises en intelligence artificielle ont été fondées par des immigrés, dont une part importante était au départ sans papiers.
    Avec des expulsions massives, le marché du travail, malgré sa grande fluidité, ne se redéploiera pas de lui-même par un effet de vases communicants. La compétitivité de nombreuses entreprises, petites ou grandes, s’en trouvera affectée, sur le plan national ou à l’échelle internationale : non seulement elles devront augmenter les salaires pour embaucher des Américains ou des immigrés légaux, ce qui aura un effet inflationniste, mais c’est toute une chaîne de production et de distribution qui en pâtira (sous-traitants, etc.). Autrement dit, des opportunités d’emploi seront perdues pour tout le monde.
    Par ailleurs, les économistes et la Banque mondiale s’accordent à dire que la richesse créée par les immigrés, clandestins compris, est considérable : jusqu’à 8 % du PIB des Etats-Unis. Et, même avec un pouvoir d’achat plus faible que la moyenne, les sans-papiers restent des consommateurs, et paient des impôts locaux et fédéraux.
    Enfin, expulser des millions d’immigrés demandera des moyens policiers et judiciaires démesurés : l’American Immigration Council estime qu’arrêter, juger et expulser, chaque année, un million d’immigrés coûterait près de 90 milliards de dollars (87,5 millions d’euros).
    Il est donc certain que le discours trumpien s’adaptera, quelles que soient les décisions prises, et quels que soient les faits. Le récit du président élu évolue déjà au gré des rapports de force dans son camp. Pour l’heure, Donald Trump semble soutenir les « tech bros » de la Silicon Valley, symbolisée par Elon Musk, qui demandent le maintien et l’extension d’un système de visa, le H1B, pour leurs futurs ingénieurs et techniciens, contre l’extrême droite identitaire jusqu’au-boutiste, emmenée notamment par l’idéologue Steve Bannon. A contre-courant de ce que Trump affirme depuis des années.

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  • #Sénégal, #Ghana : les #visas évoluent pour “rendre la pareille” à l’#UE et favoriser l’#intégration_régionale

    Coup sur coup, le Sénégal et le Ghana ont annoncé modifier leur politique portant sur les visas. Dakar exige désormais des pays européens un #traitement_équitable et réciproque dans la délivrance du précieux sésame, tandis qu’Accra entend ouvrir son territoire à la libre circulation de tout porteur d’un passeport africain.

    #Réciprocité et #inclusion. Tels sont les maîtres mots de la politique des visas que plusieurs pays africains souhaitent désormais mettre en place. À commencer par le Sénégal, qui vient d’annoncer, par la voix de son Premier ministre, que le pays entendait désormais appliquer « le principe de réciprocité pour la délivrance de visas aux ressortissants de certains pays l’exigeant à nos ressortissants ». Les États qui imposent « des procédures complexes et coûteuses aux Sénégalais devront désormais s’attendre à la pareille », cingle Seneplus.

    De son côté, le Ghana vient d’annoncer la suppression de l’obligation de visa pour tout Africain désirant se rendre sur son territoire. Business Insider African rappelle que le pays ouest-africain rejoint ainsi le Rwanda, les Seychelles, la Gambie et le Bénin en offrant l’entrée sans visa à tous les détenteurs d’un passeport africain. Jusqu’alors, le Ghana offrait un accès sans visa aux citoyens de 26 pays africains, tandis que les voyageurs de 25 autres pays africains pouvaient obtenir un visa à leur arrivée.

    Un geste fort du président sortant, dont le mandat prendra fin le 7 janvier 2025, date à laquelle le président nouvellement élu, John Mahama, prendra le pouvoir au Ghana. En ouvrant un nouvel espace de libre circulation, il marque une étape importante vers la réalisation de l’objectif de l’Union africaine en matière d’intégration économique.

    Un acte de #souveraineté

    Ouestaf rapporte, ce 27 décembre, les propos d’Ousmane Sonko lors de sa déclaration de politique générale devant l’Assemblée nationale. Ce dernier estime que les procédures de traitement des demandes de visa portent « préjudice » aux ressortissants sénégalais. Une façon de souligner, analyse le titre, le déséquilibre, voire l’inégalité, qu’induit la politique occidentale vis-à-vis des demandes de visas émanant de ressortissants sénégalais, et plus largement africains.

    En effet, affirme Ouestaf, « les Sénégalais, comme beaucoup d’autres Africains, perçoivent comme une humiliation les procédures d’obtention de visas ainsi que les coûts élevés et les délais trop longs qui y sont liés. Selon le site Schengen News, l’UE a récolté 56 millions d’euros en 2023 sur des ressortissants africains dont les demandes de visas ont été rejetées. »

    En juillet dernier, BBC Afrique indiquait de son côté que, toujours selon Schengen News, en 2023 les ressortissants africains avaient reçu 704 000 réponses négatives à leurs demandes de visas vers l’espace Schengen, ce qui représentait 41,3 % de toutes les demandes rejetées cette même année.

    En outre, indique Ouestaf, cette politique délétère a produit « des pratiques peu orthodoxes dans les procédures de demandes de visas », notamment un trafic autour de la prise de rendez-vous, pour des montants pouvant aller jusqu’à 400 000 francs CFA, soit 612 euros. Autant de pratiques dénoncées par les organisations de la société civile sénégalaise qui n’ont cessé de réclamer une réforme de ces procédures.

    Cette mesure s’inscrit également dans la volonté affichée par les nouvelles autorités sénégalaises de mener une politique active de protection des intérêts des Sénégalais à l’étranger.

    Un « coup de poignard » pour le tourisme ?

    Quoi qu’il en soit, si les modalités de cette nouvelle politique n’ont pas encore été annoncées, la presse sénégalaise spécule sur les pays qui seront désormais soumis à cette obligation de réciprocité. « Des pays comme la France, les États-Unis et plus d’une trentaine d’autres pourraient-ils bientôt être soumis à l’obligation de visa pour entrer au Sénégal ? » interroge ainsi Seneplus dans un autre article.

    La presse sénégalaise ne cache pas aussi une légère inquiétude quant aux retombées économiques de cette mesure, notamment sur le secteur touristique du pays. Seneplus rappelle ainsi que le président précédent, Macky Sall, avait déjà mis en place cette mesure, qu’il avait fini par abandonner « après une évaluation des pertes économiques et sous la pression du secteur touristique », indique Seneplus.

    Senenews rapporte ainsi les inquiétudes d’acteurs du secteur du tourisme qui estiment, pour certains, qu’une telle mesure revient tout simplement à donner un « coup de poignard fatal au tourisme sénégalais ». La crainte d’un manque à gagner s’ajoute au départ de l’armée française du Sénégal, annoncée à la fin de 2024, pensée aussi comme un acte de souveraineté par le tandem au pouvoir, Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko, mais qui a constitué la perte d’une « clientèle non négligeable pour le secteur touristique sénégalais ».

    Des inquiétudes visiblement entendues par le gouvernement Sonko. En effet, note Seneplus, le Premier ministre sénégalais a indiqué que les répercussions potentielles sur le tourisme seront pris en compte.

    Politique panafricaine d’intégration économique

    La politique des visas devient aussi, pour de plus en plus de pays africains, le moyen de mettre en oeuvre une politique d’intégration régionale et panafricaine. Car les difficultés dans l’obtention de ces documents, qu’ils soient trop chers ou qu’ils nécessitent de lourdes procédures, limitent les possibilités de commerce, de tourisme et d’échanges culturels entre les pays africains, analyse Business Insider African.

    Le titre économique panafricain note ainsi que, paradoxalement, certains pays étrangers bénéficient d’un accès sans visa à divers pays africains, alors que de nombreux États africains appliquent toujours des exigences strictes en matière de visas à leurs voisins. L’assouplissement des exigences dans ce domaine pourrait donc stimuler la croissance économique, le tourisme et les échanges culturels sur tout le continent.

    Un constat déjà établi par Fair Planet. Le média en ligne notait, dès le mois d’avril, que l’Afrique gagnerait à créer un espace effectif de libre circulation, alors même que prendre l’avion de l’Afrique vers l’Europe ou les Émirats arabes unis peut revenir moitié moins cher que de voyager à l’intérieur du continent.

    Fait Planet rappelle ainsi que l’introduction d’un passeport africain en 2016, conçu pour permettre à ses détenteurs de voyager sans visa sur tout le continent, a été pensé par l’Union africaine comme une étape majeure, sans qu’elle suffise toutefois à permettre une libre circulation intra-africaine complète.

    Une Afrique délivrée des visas constituera surtout un formidable signe pour faire avancer la #zone_de_libre-échange_continentale_africaine (#ZLECA). Cette zone africaine, lancée en 2021, vise à unifier plus de 1,2 milliard d’Africains, ce qui en fait la plus grande zone de libre-échange depuis la création de l’Organisation mondiale du commerce.

    https://www.courrierinternational.com/article/geopolitique-senegal-ghana-les-visas-evoluent-pour-rendre-la-
    #union_européenne

    ping @6donie @reka

  • Le cauchemar des migrants employés dans les fermes britanniques
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2025/01/02/le-cauchemar-des-migrants-employes-dans-les-fermes-britanniques_6478218_3234

    Le cauchemar des migrants employés dans les fermes britanniques
    Par Julie Zaugg (Londres, correspondance)
    Les immigrés vivent entassés à trois ou quatre par chambre, se partageant une minuscule salle de bains insalubre. Dans le couloir, des sacoches Deliveroo laissent entrevoir comment ils gagnent leur vie. Cet ancien hôtel, sis dans le quartier populaire de Stratford, dans l’est de Londres, n’abrite que des Indonésiens vivant illégalement dans le pays. Une fois par semaine, ils versent 100 livres (120 euros) au propriétaire, en argent comptant.
    Agung (son prénom a été modifié), 21 ans, est l’un des résidents. Il est arrivé au Royaume-Uni en juillet 2022, après avoir vu une annonce sur Facebook pour un visa de saisonnier. « J’avais besoin d’argent pour financer des études d’agronomie, alors j’ai tenté le coup », raconte le jeune homme en frissonnant dans sa doudoune trop fine.
    Avant le Brexit, le Royaume-Uni se reposait sur des travailleurs agricoles en provenance d’Europe de l’Est pour cueillir ses fraises, ses framboises et ses pommes. « Mais après la sortie de l’Union européenne, en 2020, ils n’ont plus eu le droit de venir, explique Adis Sehic, de l’ONG Work Rights Centre. Le gouvernement a alors créé un visa de saisonnier qui donne le droit de travailler au Royaume-Uni durant six mois. » Chaque année, il peut en délivrer 45 000.Une poignée d’opérateurs sont chargés de recruter les ouvriers et de les placer dans des fermes. Les deux premières années, près de 90 % sont venus d’Ukraine et de Russie, mais la guerre a fait chuter leur nombre. Ils ont été remplacés par des Indonésiens, des Népalais et des ressortissants d’Asie centrale, selon les statistiques officielles du gouvernement.
    Agung a été mis en contact avec l’agence Al Zubara Manpower, qui avait noué un contrat de sous-traitance avec l’un des opérateurs du visa de saisonnier. « Ils m’ont promis deux séjours de six mois au Royaume-Uni et m’ont assuré que je gagnerais au moins 2 500 livres par mois », relate-t-il. L’agence lui facture 65 millions de roupies indonésiennes (3 860 euros) pour le vol, les frais de visa, un contrôle de santé, une semaine de « formation » sans véritable contenu et ses honoraires. « Mon oncle m’a donné 15 000 roupies et l’agence m’a prêté le reste », glisse le jeune homme originaire de la banlieue de Djakarta, qui avait 17 ans à l’époque. La maison de ses parents sert de garantie pour cet emprunt.
    Un sondage réalisé auprès des détenteurs du visa de saisonnier par l’ONG Flex a démontré que 72 % s’étaient endettés pour venir au Royaume-Uni. Les montants dus oscillaient entre 4 000 et 5 300 euros, mais certains avaient emprunté jusqu’à 14 000 euros. « Il s’agit de sommes colossales dans un pays comme l’Indonésie, où le salaire moyen ne dépasse pas 300 dollars (288 euros) par mois », rappelle Catherine McAndrew, coordinatrice pour l’ONG Landworkers Alliance. La pratique est illégale. « Le droit britannique interdit les frais de recrutement dans le pays d’origine de l’ouvrier, indique Jamila Duncan-Bosu, une avocate spécialiste des questions d’emploi qui assiste Agung. Seules les dépenses liées au billet d’avion et au visa sont autorisées. »
    A son arrivée au Royaume-Uni, Agung est placé dans une ferme près de Birmingham, dans le centre du pays. « Nous commencions la journée à l’aube et étions dans les champs dix à douze heures par jour, six jours par semaine, raconte-t-il. Cet été-là, la température est montée à 40 C°. Certains de mes collègues se sont évanouis. Moi, j’avais de la peine à respirer. » Le plus difficile, ce sont les quotas : « Nous devions remplir sept plateaux par heure [environ 28 kilos de fruits]. Les trois quarts d’entre nous n’y arrivaient pas. » Ils sont alors renvoyés dans leur caravane et mis au chômage forcé jusqu’à la fin de la journée.
    Au bout d’un mois, alors que l’été touche à sa fin, le travail s’assèche et Agung est transféré dans une deuxième ferme, puis une troisième. Fin octobre, on l’informe qu’il n’y a plus de fruits à cueillir, alors que son visa court jusqu’en janvier. « Une fois les frais de logement, d’électricité, de transport et d’alimentation déduits, je n’avais gagné que 950 livres, même pas de quoi rembourser ma dette », glisse-t-il.
    Quelque 19 % des détenteurs de visa saisonnier ont travaillé moins de quatre mois, selon une enquête du gouvernement britannique réalisée en 2022. Cet été, cinq Indonésiens ont été renvoyés après six semaines, car ils peinaient à atteindre les quotas de cueillette.
    Les saisonniers se font en outre fréquemment avoir. « Les fiches de paie sous-estiment le nombre d’heures travaillées, indique Caroline Robinson, qui a fondé l’organisation de soutien Worker Support Centre. Les ouvriers vont passer plus de douze heures dans les champs, mais on ne leur rémunère que sept ou huit heures de travail. »
    Bien décidé à ne pas rentrer au pays les mains vides, Agung a passé deux jours à dormir sur un banc dans la gare de York (dans le nord-est du Royaume-Uni), avant de décrocher un emploi clandestin dans les cuisines d’un restaurant chinois. « Je dormais sur un matelas dans un débarras et j’étais payé 300 livres par semaine », relate-t-il. En plus de l’échec personnel, il craint de subir des représailles de la part de son agence, à laquelle il doit toujours 22 millions de roupies indonésiennes (1 304 euros). « Des collecteurs de dette se postent régulièrement devant la maison de mes parents pour les intimider », dit-il. Il a également reçu des menaces par WhatsApp.
    Début 2023, il gagne Londres et dépose une demande d’asile. Il entame aussi une procédure judiciaire contre le département de l’intérieur, argumentant qu’il est une victime de trafic humain, dans l’espoir d’obtenir un dédommagement. Il espère néanmoins rentrer un jour. Son rêve ? « Une ferme où je ferais pousser des avocats et des durians… »

    #Covid-19#migrant#migration#grandebretagne#economie#agriculture#visas#asie#saisonnier#droit#sante#politiquemigratoire

  • Le cauchemar des migrants employés dans les fermes britanniques
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2025/01/02/le-cauchemar-des-migrants-employes-dans-les-fermes-britanniques_6478218_3234

    Le cauchemar des migrants employés dans les fermes britanniques
    Par Julie Zaugg (Londres, correspondance)
    Les immigrés vivent entassés à trois ou quatre par chambre, se partageant une minuscule salle de bains insalubre. Dans le couloir, des sacoches Deliveroo laissent entrevoir comment ils gagnent leur vie. Cet ancien hôtel, sis dans le quartier populaire de Stratford, dans l’est de Londres, n’abrite que des Indonésiens vivant illégalement dans le pays. Une fois par semaine, ils versent 100 livres (120 euros) au propriétaire, en argent comptant.
    Agung (son prénom a été modifié), 21 ans, est l’un des résidents. Il est arrivé au Royaume-Uni en juillet 2022, après avoir vu une annonce sur Facebook pour un visa de saisonnier. « J’avais besoin d’argent pour financer des études d’agronomie, alors j’ai tenté le coup », raconte le jeune homme en frissonnant dans sa doudoune trop fine.
    Avant le Brexit, le Royaume-Uni se reposait sur des travailleurs agricoles en provenance d’Europe de l’Est pour cueillir ses fraises, ses framboises et ses pommes. « Mais après la sortie de l’Union européenne, en 2020, ils n’ont plus eu le droit de venir, explique Adis Sehic, de l’ONG Work Rights Centre. Le gouvernement a alors créé un visa de saisonnier qui donne le droit de travailler au Royaume-Uni durant six mois. » Chaque année, il peut en délivrer 45 000.Une poignée d’opérateurs sont chargés de recruter les ouvriers et de les placer dans des fermes. Les deux premières années, près de 90 % sont venus d’Ukraine et de Russie, mais la guerre a fait chuter leur nombre. Ils ont été remplacés par des Indonésiens, des Népalais et des ressortissants d’Asie centrale, selon les statistiques officielles du gouvernement.
    Agung a été mis en contact avec l’agence Al Zubara Manpower, qui avait noué un contrat de sous-traitance avec l’un des opérateurs du visa de saisonnier. « Ils m’ont promis deux séjours de six mois au Royaume-Uni et m’ont assuré que je gagnerais au moins 2 500 livres par mois », relate-t-il. L’agence lui facture 65 millions de roupies indonésiennes (3 860 euros) pour le vol, les frais de visa, un contrôle de santé, une semaine de « formation » sans véritable contenu et ses honoraires. « Mon oncle m’a donné 15 000 roupies et l’agence m’a prêté le reste », glisse le jeune homme originaire de la banlieue de Djakarta, qui avait 17 ans à l’époque. La maison de ses parents sert de garantie pour cet emprunt.
    Un sondage réalisé auprès des détenteurs du visa de saisonnier par l’ONG Flex a démontré que 72 % s’étaient endettés pour venir au Royaume-Uni. Les montants dus oscillaient entre 4 000 et 5 300 euros, mais certains avaient emprunté jusqu’à 14 000 euros. « Il s’agit de sommes colossales dans un pays comme l’Indonésie, où le salaire moyen ne dépasse pas 300 dollars (288 euros) par mois », rappelle Catherine McAndrew, coordinatrice pour l’ONG Landworkers Alliance. La pratique est illégale. « Le droit britannique interdit les frais de recrutement dans le pays d’origine de l’ouvrier, indique Jamila Duncan-Bosu, une avocate spécialiste des questions d’emploi qui assiste Agung. Seules les dépenses liées au billet d’avion et au visa sont autorisées. »
    A son arrivée au Royaume-Uni, Agung est placé dans une ferme près de Birmingham, dans le centre du pays. « Nous commencions la journée à l’aube et étions dans les champs dix à douze heures par jour, six jours par semaine, raconte-t-il. Cet été-là, la température est montée à 40 C°. Certains de mes collègues se sont évanouis. Moi, j’avais de la peine à respirer. » Le plus difficile, ce sont les quotas : « Nous devions remplir sept plateaux par heure [environ 28 kilos de fruits]. Les trois quarts d’entre nous n’y arrivaient pas. » Ils sont alors renvoyés dans leur caravane et mis au chômage forcé jusqu’à la fin de la journée.
    Au bout d’un mois, alors que l’été touche à sa fin, le travail s’assèche et Agung est transféré dans une deuxième ferme, puis une troisième. Fin octobre, on l’informe qu’il n’y a plus de fruits à cueillir, alors que son visa court jusqu’en janvier. « Une fois les frais de logement, d’électricité, de transport et d’alimentation déduits, je n’avais gagné que 950 livres, même pas de quoi rembourser ma dette », glisse-t-il.
    Quelque 19 % des détenteurs de visa saisonnier ont travaillé moins de quatre mois, selon une enquête du gouvernement britannique réalisée en 2022. Cet été, cinq Indonésiens ont été renvoyés après six semaines, car ils peinaient à atteindre les quotas de cueillette.
    Les saisonniers se font en outre fréquemment avoir. « Les fiches de paie sous-estiment le nombre d’heures travaillées, indique Caroline Robinson, qui a fondé l’organisation de soutien Worker Support Centre. Les ouvriers vont passer plus de douze heures dans les champs, mais on ne leur rémunère que sept ou huit heures de travail. »
    Bien décidé à ne pas rentrer au pays les mains vides, Agung a passé deux jours à dormir sur un banc dans la gare de York (dans le nord-est du Royaume-Uni), avant de décrocher un emploi clandestin dans les cuisines d’un restaurant chinois. « Je dormais sur un matelas dans un débarras et j’étais payé 300 livres par semaine », relate-t-il. En plus de l’échec personnel, il craint de subir des représailles de la part de son agence, à laquelle il doit toujours 22 millions de roupies indonésiennes (1 304 euros). « Des collecteurs de dette se postent régulièrement devant la maison de mes parents pour les intimider », dit-il. Il a également reçu des menaces par WhatsApp.
    Début 2023, il gagne Londres et dépose une demande d’asile. Il entame aussi une procédure judiciaire contre le département de l’intérieur, argumentant qu’il est une victime de trafic humain, dans l’espoir d’obtenir un dédommagement. Il espère néanmoins rentrer un jour. Son rêve ? « Une ferme où je ferais pousser des avocats et des durians… »

    #Covid-19#migrant#migration#grandebretagne#economie#agriculture#visas#asie#saisonnier#droit#sante#politiquemigratoire

  • Le cauchemar des migrants employés dans les fermes britanniques
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2025/01/02/le-cauchemar-des-migrants-employes-dans-les-fermes-britanniques_6478218_3234

    Le cauchemar des migrants employés dans les fermes britanniques
    Par Julie Zaugg (Londres, correspondance)
    Les immigrés vivent entassés à trois ou quatre par chambre, se partageant une minuscule salle de bains insalubre. Dans le couloir, des sacoches Deliveroo laissent entrevoir comment ils gagnent leur vie. Cet ancien hôtel, sis dans le quartier populaire de Stratford, dans l’est de Londres, n’abrite que des Indonésiens vivant illégalement dans le pays. Une fois par semaine, ils versent 100 livres (120 euros) au propriétaire, en argent comptant.
    Agung (son prénom a été modifié), 21 ans, est l’un des résidents. Il est arrivé au Royaume-Uni en juillet 2022, après avoir vu une annonce sur Facebook pour un visa de saisonnier. « J’avais besoin d’argent pour financer des études d’agronomie, alors j’ai tenté le coup », raconte le jeune homme en frissonnant dans sa doudoune trop fine.
    Avant le Brexit, le Royaume-Uni se reposait sur des travailleurs agricoles en provenance d’Europe de l’Est pour cueillir ses fraises, ses framboises et ses pommes. « Mais après la sortie de l’Union européenne, en 2020, ils n’ont plus eu le droit de venir, explique Adis Sehic, de l’ONG Work Rights Centre. Le gouvernement a alors créé un visa de saisonnier qui donne le droit de travailler au Royaume-Uni durant six mois. » Chaque année, il peut en délivrer 45 000.Une poignée d’opérateurs sont chargés de recruter les ouvriers et de les placer dans des fermes. Les deux premières années, près de 90 % sont venus d’Ukraine et de Russie, mais la guerre a fait chuter leur nombre. Ils ont été remplacés par des Indonésiens, des Népalais et des ressortissants d’Asie centrale, selon les statistiques officielles du gouvernement.
    Agung a été mis en contact avec l’agence Al Zubara Manpower, qui avait noué un contrat de sous-traitance avec l’un des opérateurs du visa de saisonnier. « Ils m’ont promis deux séjours de six mois au Royaume-Uni et m’ont assuré que je gagnerais au moins 2 500 livres par mois », relate-t-il. L’agence lui facture 65 millions de roupies indonésiennes (3 860 euros) pour le vol, les frais de visa, un contrôle de santé, une semaine de « formation » sans véritable contenu et ses honoraires. « Mon oncle m’a donné 15 000 roupies et l’agence m’a prêté le reste », glisse le jeune homme originaire de la banlieue de Djakarta, qui avait 17 ans à l’époque. La maison de ses parents sert de garantie pour cet emprunt.
    Un sondage réalisé auprès des détenteurs du visa de saisonnier par l’ONG Flex a démontré que 72 % s’étaient endettés pour venir au Royaume-Uni. Les montants dus oscillaient entre 4 000 et 5 300 euros, mais certains avaient emprunté jusqu’à 14 000 euros. « Il s’agit de sommes colossales dans un pays comme l’Indonésie, où le salaire moyen ne dépasse pas 300 dollars (288 euros) par mois », rappelle Catherine McAndrew, coordinatrice pour l’ONG Landworkers Alliance. La pratique est illégale. « Le droit britannique interdit les frais de recrutement dans le pays d’origine de l’ouvrier, indique Jamila Duncan-Bosu, une avocate spécialiste des questions d’emploi qui assiste Agung. Seules les dépenses liées au billet d’avion et au visa sont autorisées. »
    A son arrivée au Royaume-Uni, Agung est placé dans une ferme près de Birmingham, dans le centre du pays. « Nous commencions la journée à l’aube et étions dans les champs dix à douze heures par jour, six jours par semaine, raconte-t-il. Cet été-là, la température est montée à 40 C°. Certains de mes collègues se sont évanouis. Moi, j’avais de la peine à respirer. » Le plus difficile, ce sont les quotas : « Nous devions remplir sept plateaux par heure [environ 28 kilos de fruits]. Les trois quarts d’entre nous n’y arrivaient pas. » Ils sont alors renvoyés dans leur caravane et mis au chômage forcé jusqu’à la fin de la journée.
    Au bout d’un mois, alors que l’été touche à sa fin, le travail s’assèche et Agung est transféré dans une deuxième ferme, puis une troisième. Fin octobre, on l’informe qu’il n’y a plus de fruits à cueillir, alors que son visa court jusqu’en janvier. « Une fois les frais de logement, d’électricité, de transport et d’alimentation déduits, je n’avais gagné que 950 livres, même pas de quoi rembourser ma dette », glisse-t-il.
    Quelque 19 % des détenteurs de visa saisonnier ont travaillé moins de quatre mois, selon une enquête du gouvernement britannique réalisée en 2022. Cet été, cinq Indonésiens ont été renvoyés après six semaines, car ils peinaient à atteindre les quotas de cueillette.
    Les saisonniers se font en outre fréquemment avoir. « Les fiches de paie sous-estiment le nombre d’heures travaillées, indique Caroline Robinson, qui a fondé l’organisation de soutien Worker Support Centre. Les ouvriers vont passer plus de douze heures dans les champs, mais on ne leur rémunère que sept ou huit heures de travail. »
    Bien décidé à ne pas rentrer au pays les mains vides, Agung a passé deux jours à dormir sur un banc dans la gare de York (dans le nord-est du Royaume-Uni), avant de décrocher un emploi clandestin dans les cuisines d’un restaurant chinois. « Je dormais sur un matelas dans un débarras et j’étais payé 300 livres par semaine », relate-t-il. En plus de l’échec personnel, il craint de subir des représailles de la part de son agence, à laquelle il doit toujours 22 millions de roupies indonésiennes (1 304 euros). « Des collecteurs de dette se postent régulièrement devant la maison de mes parents pour les intimider », dit-il. Il a également reçu des menaces par WhatsApp.
    Début 2023, il gagne Londres et dépose une demande d’asile. Il entame aussi une procédure judiciaire contre le département de l’intérieur, argumentant qu’il est une victime de trafic humain, dans l’espoir d’obtenir un dédommagement. Il espère néanmoins rentrer un jour. Son rêve ? « Une ferme où je ferais pousser des avocats et des durians… »

    #Covid-19#migrant#migration#grandebretagne#economie#agriculture#visas#asie#saisonnier#droit#sante#politiquemigratoire

  • « #Carte_du_QI » : le député d’extrême droite #Alexandre_Allegret-Pilot partage une théorie raciste

    Le député Alexandre Allegret-Pilot (UDR) a diffusé sur X une carte dont sont friands les partisans de la théorie d’une #hiérarchisation_intellectuelle_des_races. Interrogé par Mediapart, il dit la trouver « intéressante » et dénonce un « procès d’intention ».


    Le rythme est difficile à suivre. Sur son compte X public, le député d’extrême droite Alexandre Allegret-Pilot publie une dizaine de messages par jour, parfois plusieurs fois par heure. Aux photos de paysages montagneux et d’églises se mélangent diverses invectives contre la gauche, moqueries des questions de justice sociale et critiques des « bien-pensants ».

    En général, ses publications ne touchent pas grand monde – le compte d’Alexandre Allegret-Pilot, élu en juillet 2024 sous la bannière Rassemblement national (RN) et les Républicains d’Éric Ciotti, n’est suivi que par 2 000 internautes. De temps en temps cependant, la popularité d’un message s’envole. C’est le cas d’une publication du 26 décembre, qui a touché près de 400 000 personnes en trois jours.

    On y voit une carte du monde censée représenter le « #Quotient_intellectuel (#QI) moyen par pays en 2024 », écrit le député, ajoutant que « les six premiers pays sont asiatiques ». Cette illustration n’est pas anodine ; il s’agit d’une carte régulièrement partagée par les tenants d’une idéologie raciste, qui supposent une #hiérarchie_raciale du QI dans le monde.

    Le continent africain et le Moyen-Orient y apparaissent en rouge, symbolisant, selon l’échelle et le gradient de couleur sélectionné, une infériorité supposée du quotient intellectuel des populations de ces régions du monde, par rapport aux Européens ou à la Chine et au Japon. Le QI est une unité de mesure obtenue avec un test ​​psychologique, censée représenter de manière abstraite le niveau d’intelligence d’une personne.

    Interrogé par Mediapart, le député Allegret-Pilot assure ne pas voir de problème dans cette représentation : « L’objet de ma publication se limite à mon commentaire, à savoir constater la performance des pays asiatiques. [...] Je ne m’intéresse pas à savoir qui partage quoi et m’en tiens à communiquer les informations ou représentations graphiques que je trouve intéressantes. »

    Des données contestées qui soutiennent une idéologie raciste

    La « carte du QI » a émergé au milieu des années 2000, après la publication de l’essai controversé IQ and Global Inequality (non traduit en français) du psychologue Richard Lynn et du chercheur en sciences politiques Tatu Vanhanen (https://en.wikipedia.org/wiki/IQ_and_Global_Inequality). La méthodologie et les conclusions des deux auteurs, qui déduisent un lien entre #génétique et #intelligence, ont été largement critiquées par la communauté scientifique.

    #Richard_Lynn s’est d’ailleurs vu retirer en 2018 son titre de professeur émérite par l’université d’Ulster (Irlande du Nord) à cause de vues qualifiées de « sexistes et racistes ». Il avait aussi théorisé l’idée selon laquelle les femmes seraient plus bêtes que les hommes, car elles auraient un cerveau de taille plus petite.

    « Il est important que les personnes qui voient cette carte aient conscience des différents facteurs qui peuvent nourrir ces différences [de QI]. L’hypothèse génétique n’est nullement démontrée, et il existe des hypothèses mieux étayées par les données », explique à Mediapart le chercheur en sciences cognitives Franck Ramus. Ce directeur de recherche au CNRS a consacré un billet de blog à cette « carte mondiale des QI » en 2019, alors qu’une partie de la fachosphère s’était donné pour mission de la partager un maximum – Libération s’en était alors fait l’écho.

    « Tout le problème réside dans l’interprétation qu’on donne à cette carte. L’erreur est de penser qu’elle décrit quelque chose de définitif, de parfaitement objectif qui décrirait des différences intrinsèques entre les peuples de différents pays », ajoute Franck Ramus.

    Le chercheur a envoyé publiquement son article au député Alexandre Allegret-Pilot, qui lui a simplement répondu, samedi, « Article qui confirme la pertinence des données. Merci », suivi d’une émoticône en forme de cœur. La publication souligne à l’inverse que les méthodes utilisées sont contestables, notamment parce que « les scores représentés n’ont pas été obtenus avec des tests comparables sur des échantillons représentatifs de la population dans chaque pays ».

    –—

    La #fachosphère et la « #cartosphère »

    C’est en référence à cette carte que certains internautes ont commencé à détourner l’émoji « planisphère », notamment sur le web français à la fin des années 2010. Alors que le chirurgien Laurent Alexandre demande le retrait de la « carte du QI » du site Wikipédia car elle serait « un encouragement aux thèses extrémistes et ségrégationnistes », des opposants décident au contraire de s’en emparer et de la diffuser massivement, sous forme d’illustration ou d’émoticône.

    Cette pratique est courante au sein de la fachosphère, pour qui les images simples et les symboles facilement identifiables sont à la fois des signes de ralliement et une manière efficace et peu coûteuse de propager des théories xénophobes. Le geste « OK » est par exemple considéré comme un signe haineux, tandis que le symbole « enseigne de barbier » est utilisé par des internautes français pour signifier leur satisfaction lorsqu’un homme racisé décède.

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    « Cette carte n’a été validée par aucune étude scientifique sérieuse, elle a été faite pour propager une vision raciste du monde, a commenté la journaliste scientifique britannique Angela Saini, autrice du livre Superior : The Return of Race Science (non traduit en français) en 2020 au micro de FranceInfo (https://en.wikipedia.org/wiki/Superior:_The_Return_of_Race_Science). Le racisme et le suprémacisme blanc reviennent en force aujourd’hui. Ces #idéologies se tournent toujours vers la science pour se légitimer. Parce que la #science, c’est censé être objectif. »

    Auprès de Mediapart, le député Alexandre Allegret-Pilot parle d’un « procès d’intention », et assure ne pas y voir de problème. « Toutes les cartes ont des #biais et critiques : je publie régulièrement des cartes et graphiques (aucun n’étant exempt de biais et critiques potentiels) mais celle-ci semble déclencher une réaction toute passionnelle et sans lien avec son objet. »

    Les #réseaux_sociaux comme terrain de jeu de l’#extrême_droite

    Il est vrai que le député, désormais affilié à l’Union des droites pour la République (UDR), le parti d’Éric Ciotti, partage de nombreuses cartes et graphiques, le plus souvent sans citer de sources. Des heures annuelles travaillées par habitant dans le monde au taux de production industrielle en Suisse, de l’augmentation du nombre de célibataires sans enfant aux États-Unis au pourcentage d’hommes chez les assistant·es maternel·les… Tout est envoyé pêle-mêle, sans, visiblement, aucun besoin d’approfondir.

    L’élu de la 5e circonscription du Gard comptait, au cours de la campagne des législatives surprises de cet été, parmi les « brebis galeuses », selon l’expression de Jordan Bardella, que le Rassemblement national a laissées se présenter sous sa bannière, malgré la découverte de leurs nombreuses casseroles.

    Midi Libre, par exemple, avait retrouvé des tweets dans lesquels Alexandre Allegret-Pilot assurait que la « parité est une régression » ou avait suggéré un « aller simple » en avion à Rima Hassan, candidate LFI aux européennes. Il n’avait pas contesté leur authenticité, mais estimait être « victime d’une cabale malhonnête ».

    Ces publications exhumées n’ont pas empêché celui qui se définit comme « montagnard et entrepreneur » – et qui fait aussi l’objet d’une enquête du Parquet national financier pour avoir potentiellement signé un arrêté illégal alors qu’il était en poste à Bercy, une histoire rocambolesque révélée par Le Monde – de l’emporter avec 51,58 % des voix, face au député sortant Michel Sala (LFI).

    Par écrit, Alexandre Allegret-Pilot assure à Mediapart qu’il « soutient la lutte contre le racisme et le sexisme » mais qu’il est « critique (parfois moqueur) envers tous les militants racistes et sexistes (y compris misandres donc) ».

    En octobre 2024, Marine Le Pen aurait demandé à tous les nouveaux collaborateurs parlementaires des député·es RN de faire connaître « leurs éventuels anciens tweets problématiques, photos compromettantes sur les réseaux sociaux ou engagements trop radicaux », selon La Lettre, ce qui n’a pas empêché plusieurs médias comme Mediapart, Les Jours ou StreetPress de mettre au jour certains de leurs propos xénophobes, racistes ou sexistes. Confronté·es à ces écrits, pour la plupart mis en ligne sur les plateformes comme Facebook ou X, certain·es député·s RN ont choisi de prendre la défense de leurs collaborateurs et collaboratrices.

    Alexandre Allegret-Pilot a quant à lui décidé de laisser en ligne sa publication de la « carte de QI », qui a engendré plus de deux cents réponses en soixante-douze heures. Une partie des internautes lui indique que cette représentation est « raciste », certain·es lui rappellent qu’elle n’a « aucun sens scientifiquement ». « Les conclusions, elles sont où, monsieur le député ? », lui lance un abonné. « Épousez une Japonaise », lui rétorque ce dernier. Dimanche 29 décembre, X a finalement restreint l’accès au post en France, à la suite de signalements d’utilisateurs du réseau social.

    https://www.mediapart.fr/journal/france/301224/carte-du-qi-le-depute-d-extreme-droite-alexandre-allegret-pilot-partage-un
    #racisme #QI #cartographie #visualisation

    ping @reka @visionscarto @cede @karine4

  • Entre Musk et la base MAGA, le camp trumpiste se divise sur les visas de la tech
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2024/12/29/les-trumpistes-se-dechirent-sur-les-visas-de-la-tech_6472826_3234.html

    Entre Musk et la base MAGA, le camp trumpiste se divise sur les visas de la tech
    Par Corine Lesnes (San Francisco, correspondante)
    Publié hier à 18h30, modifié à 08h29
    Nouvelle fracture dans le clan Trump. Après l’affrontement interrépublicain au Congrès sur le relèvement du plafond de la dette, c’est l’alliance – quelque peu contre-nature – entre la base MAGA (« Make America Great Again ») et la droite de la Silicon Valley qui est mise à mal sur l’immigration légale et la place à accorder, dans l’économie américaine, aux ingénieurs étrangers.
    La querelle a commencé le 22 décembre lorsque Donald Trump a annoncé la nomination de l’investisseur d’origine indienne Sriram Krishnan comme conseiller pour l’intelligence artificielle (IA) au bureau de la Maison Blanche pour la science et la technologie, un service stratégique à l’entrée d’une année où les autorités américaines devront statuer sur l’encadrement de l’IA. Il travaillera avec David Sacks, un autre investisseur de San Francisco nommé le 5 décembre par le président élu comme « tsar » pour l’IA et les cryptomonnaies, et né en Afrique du Sud, comme Elon Musk.
    Ingénieur de formation, ancien de Microsoft et de Facebook, artisan de la mise en œuvre des projets d’Elon Musk après le rachat de Twitter, devenu animateur, avec son épouse, d’un podcast populaire parmi ses pairs, Sriram Krishnan, 40 ans, est un pur produit du sérail libertarien de la Silicon Valley. Récemment, il était posté à Londres où il a ouvert l’antenne britannique de la firme d’investissements a16z de Marc Andreessen, autre figure de la tech séduite par Trump et ses promesses de baisses d’impôt et de déréglementation des cryptomonnaies. L’ingénieur en a profité pour mettre en contact Elon Musk et l’ancien premier ministre britannique Boris Johnson.
    La base anti-immigration du Parti républicain a critiqué la nomination de M. Krishnan. Elle lui reproche d’avoir plaidé pour l’octroi de cartes vertes automatiques pour les ingénieurs étrangers de haut niveau et d’être partisan de la suppression du plafond de visas H1B, qui permettent aux entreprises technologiques de recruter des employés à l’étranger, en particulier en Inde. Des recrutements à bon marché qui, de l’avis général, évitent aux géants de la tech d’employer des Américains mieux payés. Les loyalistes MAGA réclament l’élimination de ces visas spéciaux qui ont contribué à l’essor d’une économie technologique dont ils ont peu profité.Elon Musk, dont les entreprises sont de grandes consommatrices de visas H1B, a défendu le programme, mettant en cause le professionnalisme des informaticiens américains. « Le nombre d’ingénieurs qui sont super talentueux et super motivés est bien trop faible aux Etats-Unis », a-t-il assuré, le 26 décembre, sur sa plateforme.
    Son partenaire au nouveau « bureau de l’efficacité gouvernementale » annoncé par Trump, Vivek Ramaswamy, né aux Etats-Unis de parents originaires du Kerala (Inde), a enfoncé le clou. « La raison pour laquelle les grandes entreprises technologiques recrutent souvent des ingénieurs nés à l’étranger ou de première génération plutôt que des Américains “natifs” n’est pas liée à un supposé déficit de QI chez les Américains », a-t-il relevé, mais au mode de vie local. « Notre culture américaine a vénéré la médiocrité plutôt que l’excellence depuis trop longtemps », a-t-il posté sur X. Avant de reprocher aux parents américains de laisser leurs enfants passer plus de temps en « soirées pyjama » et « dessins animés le samedi matin » qu’en cours de maths et compétitions scientifiques.
    Sur les réseaux sociaux, les attaques ont pris un tour xénophobe, dont Elon Musk a fait les frais – ila lui-même bénéficié d’un visa H1B dans les années 1990. Laura Loomer, fervente soutien de Donald Trump, a critiqué les « gauchistes de carrière » recrutés pour servir dans la prochaine administration « alors qu’ils partagent des vues en opposition directe avec le projet “America First” » du président élu.
    « Notre pays a été construit par des Européens blancs, pas par des envahisseurs venus d’Inde », a-t-elle posté. Elon Musk a rétorqué en appelant à débarrasser le Parti républicain des « méprisables imbéciles » qui s’opposent à l’immigration de talents étrangers. Il a proclamé qu’il entrerait « en guerre » sur le sujet. Une guerre « d’un type que vous ne pouvez même pas saisir ».
    En trois jours, la querelle a pris le tour de ce que les démocrates, pas mécontents du spectacle, ont qualifié de « nuit des longs couteaux » dans les rangs trumpistes. Steve Bannon, l’ancien stratège populiste de Trump, a pris parti contre Elon Musk – qu’il avait déjà accusé en 2023 d’être à la solde du Parti communiste chinois. Le programme H1B est une « escroquerie » au profit « des oligarques » de la Silicon Valley, a-t-il estimé. Laura Loomer a, elle, accusé le prétendu « absolutiste de la défense de la libre expression » Elon Musk d’avoir réduit sa capacité à collecter des revenus sur X, pour étouffer ses critiques.
    Donald Trump avait fait campagne en 2020 en promettant de mettre les géants de la tech au pas. En 2024, il a multiplié efforts et promesses pour amadouer les milliardaires. Lui qui avait durci les conditions d’obtention de visas H1B pendant son premier mandat, a semblé prendre position en faveur de ses nouveaux amis. Dans une interview par téléphone au New York Post, samedi 28 décembre, il a affirmé qu’il avait « toujours aimé les visas » et qu’il avait nombre d’employés titulaires du H1B dans ses « propriétés », sans autre précision. La presse s’est demandé dans quels golfs il employait des informaticiens.
    La querelle actuelle intervient après la bataille sur le budget, qui a failli entraîner la fermeture des services du gouvernement fédéral quelques jours avant Noël. Bataille perdue par celui qui l’avait déclenchée, à savoir Elon Musk. Pour l’éditorialiste de centre droit David Brooks, le même type de contentieux va marquer le paysage politique de 2025 dans nombre de domaines, de la politique commerciale aux réglementations sur le travail ou le logement.
    « C’est le genre de tension fondamentale qui se manifeste dans votre parti lorsque vous faites ce que Trump a fait : prendre un parti capitaliste dynamique et axé sur le libre marché et y insuffler une philosophie protectionniste, régressive et réactionnaire », écrit-il dans le New York Times du 27 décembre. Selon lui, la manière dont le septuagénaire, qui entrera en fonctions le 20 janvier 2025, gérera ces tensions dans sa coalition sera déterminante pour les élections de mi-mandat en 2026.

    #Covid-19#migrant#migration#etatsunis#visas#H1B#economie#migrationqualifiee#politiquemigratoire#informaticien

  • Une année 2024 parsemée d’embûches en technologie Stéphanie Dupuis - Radio Canada

    Le domaine des technologies a connu quelques échecs en 2024, dont la panne de CrowdStrike, le Humane AI Pin et l’Apple Vision Pro.

    Entre les licenciements massifs, une panne informatique mondiale et des gadgets d’intelligence artificielle inachevés, les 12 derniers mois n’ont pas été des plus prolifiques dans la sphère technologique.

    Des licenciements massifs
    L’année a été particulièrement difficile pour les industries technologiques, dont celle du jeu vidéo.

    “Il n’y a pas un mois où on n’a pas annoncé de licenciements dans le monde de la technologie et des jeux vidéo. Je pense qu’il n’y a pas un studio qui n’a pas été affecté par des coupures et des licenciements”, dit Carl-Edwin Michel, chroniqueur techno.

    L’industrie québécoise a aussi été éclaboussée par la révision à la baisse des crédits d’impôt pour les studios de jeux vidéo, annoncée en mars par le ministre des Finances, Eric Girard.

    C’est vraiment dommage, car ça affectera beaucoup de studios de jeux vidéo.

    D’après la Guilde du jeu vidéo du Québec, la simple annonce du budget Girard a déjà freiné l’élan de studios internationaux qui comptaient investir dans la production locale.

    “J’espère qu’ils vont changer de cap, mais pour l’instant, ça en est au point mort”, déplore-t-il.

    La panne mondiale de CrowdStrike
    Un bilan de fin d’année en technologie ne serait pas digne de ce nom s’il ne comprenait pas le cafouillage entourant la panne mondiale de CrowdStrike sur les appareils de Microsoft.

    Un problème dans un système de tests de mise à jour a causé une anomalie qui a paralysé quelque 8,5 millions d’ordinateurs dans le monde, dont plusieurs ont nécessité l’intervention manuelle d’équipes techniques en informatique.

    Au Canada, les douanes, les hôpitaux, les banques, les marchés boursiers ainsi que les télécommunications et les médias ont été touchés.

    Des avions ont été cloués au sol pendant la panne informatique.

    Le secteur aérien aussi : la compagnie Delta Air Lines a dû annuler des milliers de vols et a mis des semaines à se remettre de la panne. Ces délais lui ont valu une convocation au Congrès américain, au même titre que CrowdStrike, afin d’aborder ces déboires informatiques.

    Des actionnaires de la firme de cybersécurité ont aussi entamé un recours collectif contre l’entreprise, se sentant trompés quant à la fiabilité de ses tests logiciels.

    CrowdStrike devrait encore faire couler de l’encre en 2025.

    L’IA nous en a fait voir de toutes les couleurs
    En technologie, janvier rime souvent avec innovation, puisque c’est à ce moment que se tient l’important salon mondial Consumer Electronics Shows (CES).
    Début 2024, ce sont des gadgets portatifs alimentés par l’intelligence artificielle (IA) qui ont volé la vedette de cette grand-messe de l’industrie : le Humane AI Pin et le Rabbit R1.

    Le Rabbit R1 est un appareil de poche qui peut recevoir des commandes en langage naturel et avec lequel on navigue au moyen d’une roulette. Le Humane AI Pin, pour sa part, se porte sur les vêtements, est doté d’une caméra et utilise la projection et les mains pour interagir avec le système.

    Ces deux gadgets, issus de jeunes pousses, devaient remplacer notre téléphone intelligent, mais il n’en a rien été, selon Carl-Edwin Michel.

    On se rend compte que des entreprises ont surfé sur la vague de l’IA avec toutes sortes de gadgets qui ne font pas [le poids].
    Une citation de Carl-Edwin Michel, chroniqueur techno

    L’IA a également été au cœur de nombreuses mobilisations, notamment judiciaires, pour violation de droit d’auteur. Des médias canadiens se sont également unis pour s’en prendre à OpenAI, qu’ils accusent d’utiliser leurs contenus en ligne sans leur consentement pour entraîner son outil ChatGPT.

    Le quotidien américain The New York Times, déjà en poursuite judiciaire contre OpenAI et Microsoft depuis 2023, a aussi mis en demeure Perplexity AI afin que l’entreprise cesse de piller ses contenus. La Recording Industry Association of America (RIAA) a pour sa part porté plainte contre Suno et Udio, deux outils qui permettent de générer de la musique à partir d’une simple requête.

    Si l’IA n’a pas chamboulé les élections américaines de la manière dont on le croyait, elle a tout de même “été utilisée à mauvais escient sur les réseaux sociaux”, note le chroniqueur techno. “Des personnes comme Elon Musk, qui a utilisé l’IA pour abriter et créer de fausses nouvelles sur son réseau social X, avec de fausses images de Kamala Harris, par exemple [...] je trouve ça déplorable.”

    Déception pour l’Apple Vision Pro
    Le casque de réalité mixte d’Apple, le Vision Pro, était attendu depuis longtemps par les adeptes du métavers. Vendu au Canada au prix de 5000 $ plus taxes, beaucoup ont rapidement déchanté… dont Carl-Edwin Michel.

    On s’est rendu compte que ce casque n’a rien d’extraordinaire, à part le prix qui, lui, est extraordinaire.
    Une citation de Carl-Edwin Michel, chroniqueur techno

    Le coup de grâce pour Apple a été le fait que le casque Meta Quest 3, lancé en octobre 2023, soit “capable de faire plus ou moins les mêmes choses, à une fraction du prix”, souligne le chroniqueur techno, qui a pu tester les deux appareils.

    La présence du géant américain Meta depuis des années dans le créneau des expériences immersives lui offre une longueur d’avance pour créer des partenariats et des applications pour ses appareils – l’une des principales critiques formulées à l’égard du casque d’Apple est un manquement à ce chapitre.

    Le chroniqueur reconnaît néanmoins que la qualité d’image du produit d’Apple est nettement supérieure à celle de son adversaire. “Même si l’expérience est de meilleure qualité du côté du Vision Pro, à application identique, je vais préférer le Meta Quest et payer moins cher”, ajoute-t-il.

    Les attentes étaient élevées pour l’Apple Vision Pro, surtout “qu’un Québécois a été impliqué dans son développement”, ajoute-t-il. Apple a racheté la jeune pousse montréalaise VrVana et sa technologie de réalité mixte pour plus de 30 millions de dollars en 2017.

    Des abonnements de plus en plus chers
    Disney+, Spotify, Netflix… Pratiquement tous les services de diffusion en continu ont connu des hausses de tarifs, ou des changements aux formules d’abonnement qui ont eu des répercussions sur le portefeuille de la population canadienne en 2024.

    L’abonnement premium à Disney+, par exemple, est passé de 120 $ à 160 $ par an. Celui de Spotify a connu une hausse de 24 % en décembre. Netflix, pour sa part, a débranché pour de bon sa formule de base sans publicités, forçant les gens à payer plus cher pour l’offre semblable, ou moins cher pour une offre avec publicités.

    On a décidé de couper le câble, car les applications, c’est l’avenir. [...] On en est à repenser si ça en vaut encore la peine.
    Une citation de Carl-Edwin Michel, chroniqueur techno

    “C’est courant, dans la culture tech, d’offrir un service pas très cher et pratique au début, comme Airbnb. Mais que dès que la masse critique embarque, on augmente les prix”, explique-t-il.

    Le chroniqueur techno se réjouit tout de même de voir émerger des solutions de rechange, moins chères, avec publicités, comme c’est le cas pour Netflix et Crave, par exemple.

    Les géants des réseaux sociaux esquivent certaines responsabilités
    TikTok Canada et Meta devaient être entendues à la Commission spéciale sur les impacts des écrans et des réseaux sociaux sur la santé et le développement des jeunes (CSESJ) une première fois fin septembre. L’audition a été reportée à la fin novembre.

    Entre-temps, la filiale canadienne de TikTok a été dissoute par Ottawa, évoquant “des risques pour la sécurité nationale” et annulant du même coup sa présence à la nouvelle séance. Meta s’est désistée à son tour quelques jours plus tard, forçant l’annulation de l’audition.

    C’est important que ces plateformes, qui sont très importantes au Québec et au Canada [...] soient redevables.
    Une citation de Carl-Edwin Michel, chroniqueur techno

    À cela s’ajoute le blocage des nouvelles sur les plateformes de Meta, maintenu depuis plus d’un an, et dont les discussions sont au point mort entre l’entreprise et le gouvernement.
    Celui-ci n’exclut pas de recourir au pouvoir d’assignation à comparaître.

    #gamelle #échec #illusions #technologies #CrowdStrike #cafouillage #microsoft #fiabilité #ia #ChatGPT #OpenAI #Apple #Vision_Pro #métavers #Disney+ #Spotify #Netflix #v

    Source : https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/2128411/annee-2024-flop-techno

  • La France accueille-t-elle vraiment beaucoup de migrants ?

    L’extrême droite a fait de l’#immigration son cheval de bataille au point où la thématique a irrigué dans la société française. Pourtant, la France ne joue qu’un rôle timide dans le système migratoire contemporain.

    La migration internationale peut être définie a minima comme le changement (de lieu ou de pays) de résidence principale.

    L’information sur les phénomènes migratoires internationaux est plus complexe à saisir qu’il n’y paraît. Elle concerne, d’une part, les déplacements observés entre des pays (les migrations proprement dites) et d’autre part, le nombre de personnes qui ont changé de pays de résidence entre deux dates (les migrants). Ces deux informations sont fondamentalement différentes puisqu’un seul migrant peut avoir effectué plusieurs migrations au cours d’une période donnée.

    Les phénomènes migratoires sont observés selon trois points de vue :

    - depuis les pays de départ (l’émigration)

    – dans les pays d’arrivée ou de résidence (l’immigration)

    - en termes de flux (migratoires ou de migrants) entre les pays de départ et d’arrivée.

    Des données complexes

    Les données collectées sont archivées dans des tableaux qui ne sont pas parfaits, pour plusieurs raisons. La mesure des phénomènes migratoires est généralement lacunaire, car les tableaux ne retiennent qu’une seule migration par personne et par période. Elle est par ailleurs imparfaite, car elle est soumise à la déclaration des États, lesquels disposent de leurs propres définitions et dispositifs de collecte qui ne sont pas toujours équivalents entre eux.

    Pour autant, des données nationales portant sur le nombre d’immigrés (et d’émigrés) par pays sont régulièrement harmonisées et consolidées au niveau mondial par différents organismes faisant autorité. C’est le cas de l’organisation internationale des Nations unies dont la division Population produit régulièrement une base de données intitulée « International migrant stock » (stock ou effectif international de migrants). Cette base se présente sous la forme d’un tableau à double entrée qui croise les pays (groupes de pays et régions du monde) de départ avec ceux d’arrivée. Sur chacune des cellules issues du croisement est porté un nombre de migrants observé à une date donnée. Ce tableau est complexe : il est décomposable en sous-tableaux portant sur le nombre de migrants par pays (ou groupes de pays), selon leur genre, à différentes dates.

    Des cartes trompeuses

    Pour mieux (se) représenter les données de tableaux d’une telle complexité, certains acteurs en proposent, à juste titre, une application cartographique.

    Le problème est que nombre de cartographies qui en découlent ne décrivent pas fidèlement la répartition des migrants internationaux et/ou leurs migrations. La complexité des données impose en effet d’enchaîner plusieurs opérations de sélection ou de filtrage de l’information à cartographier, sans compter leur stylisation graphique, pour aboutir à une image fidèle de la réalité des données.

    Le fait que nombre de cartes dédiées aux migrations internationales soient tronquées (par exemple : limitées aux flux dirigés vers l’Europe, est loin d’être anodin, encore moins dans le contexte politique actuel. Cette manière de faire pose un réel problème de société, car les cartes correspondantes véhiculent une information erronée sur l’ampleur des migrations, sur leur temporalité et leur étendue géographique. De surcroit, elles ne portent jamais sur l’émigration.

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    Comme l’ont souligné le géographe Rodrigo Bueno Lacy et l’économiste Henk van Houtum, un nombre croissant d’acteurs, notamment des autorités politiques, font un usage cartographique fallacieux de cette information sensible.

    Au-delà des procédés de représentation cartographique proprement dits, les cartes de flux d’immigration diffusées auprès du grand public présentent souvent trois grands écueils :

    - elles ne représentent habituellement que certains pays d’accueil – généralement ceux de l’Europe de Schengen, comme si l’Europe était seule au monde

    - elles ne montrent que certains types d’immigrants – plutôt des hommes provenant d’Afrique sub-saharienne ou de Syrie

    - elles oublient de mentionner qu’elles décrivent la stratification des migrations passées et non les mouvements observés au cours de l’année. Par conséquent, les effectifs dits de migrants, qui sont en réalité ceux des personnes étrangères et immigrées observées dans un pays, correspondent à un cumul. Ils ne décrivent pas un instantané de leur nombre, en un lieu et à un moment donné.

    Pour illustrer cette différence entre un effectif et un mouvement migratoire, prenons l’exemple de la France. En 2019, on dénombre en France 8,4 millions de personnes immigrées, ce qui correspond à un effectif cumulé au cours du temps. Pour la seule année 2020, l’Insee mentionne un flux d’immigration (entrant) de 218 000 personnes et un flux d’émigration (sortant) de 58 000 personnes, soit un bilan migratoire net de + 160 000 personnes en France.
    Un outil pour permettre une représentation honnête des données

    Pour permettre d’examiner les migrations de manière honnête, en essayant d’objectiver la réalité, nous avons construit #MigrExplorer, une famille d’outils cartographiques permettant une exploration des données de l’ONU précitées, suivant différents paramètres : le genre, la date d’observation, l’immigration, l’émigration, le pays ou la région du monde.

    MigrExplorer est composée de plusieurs applications qui permettent de montrer des singularités du phénomène migratoire et de répondre factuellement à de multiples questions, du type :

    – Quelle est la répartition mondiale des personnes étrangères, en termes d’immigration et en termes d’émigration ?

    - Quelle est la place de la France dans l’accueil des personnes de nationalité étrangère ?

    - Dans quels pays les personnes de nationalité française sont-elles installées ?

    Des pays d’émigration qui ne sont pas ceux qu’on imagine

    D’après les données de l’ONU, à l’échelle mondiale, il convient de noter que la part de personnes étrangères dans la population totale, celles qualifiées de « migrants » n’a pas évolué de manière significative depuis une dizaine d’années : elle est en effet passée de 3,2 % en 2010 à 3,5 % en 2019, soit 0,3 % d’augmentation en neuf ans.

    La planche ci-dessous décrit l’immigration et l’émigration cumulées par pays en 1990, en 2015 (au moment de la crise des politiques migratoires européennes) et en 2019 (juste avant la pandémie de Covid-19). Les cartes formant cette petite collection sont strictement comparables d’une année à l’autre.

    Concernant l’émigration (cartes de gauche), en 1990, ce sont les ressortissants de la Fédération de Russie qui résident le plus à l’étranger, suivis de ceux de l’Afghanistan et de l’Inde. La situation diffère légèrement en 2015, avec l’Inde qui occupe la 1re place, suivie du Mexique puis de la Fédération de Russie. En 2019, l’Inde et le Mexique sont toujours les deux premiers pays d’émigration, mais ils sont suivis par la Chine, la Fédération de Russie et le Bangladesh, à la 5e position.

    Le premier pays africain, l’Égypte, occupe la 19e place mondiale en termes d’émission de migrant·e·s au niveau mondial et ces personnes s’installent de manière préférentielle dans des pays non européens.

    Les Égyptiens qui résident à l’étranger sont surtout installés dans leur voisinage : en Arabie saoudite (938 649), aux Émirats arabes unis (886 291) et au Koweït (410 831). Il faut attendre le 14e pays d’accueil pour trouver un territoire européen : la France avec 34 064 Égyptiens (27 fois moins qu’en Arabie saoudite).

    Du point de vue de l’immigration (cartes de droite), les États-Unis d’Amérique occupent de loin le premier rang de l’accueil de populations étrangères. Ils sont suivis par la Fédération de Russie en 1990 et en 2015. L’Allemagne est le premier pays européen à se distinguer, elle apparaît en 2019 en seconde position, suivie par l’Arabie saoudite, la Fédération de Russie et le Royaume-Uni qui occupe la 5e place.

    La France, en tant que 7e pays le plus riche du monde, arrive en 6e position pour l’accueil de populations étrangères en 2019.
    D’où proviennent les immigrés présents en France ?

    En France, l’immigration contemporaine provient principalement des pays du Maghreb et de l’Europe méditerranéenne : l’Algérie arrive en effet en première position avec 1 575 528 personnes (effectif cumulé). Elle est suivie du Maroc (1 020 162) et du Portugal (687 530), puis de la Tunisie (427 897) et de l’Italie (343 255).

    L’immigration française actuelle ne concerne donc pas à proprement parler les ressortissants des pays de l’Afrique subsaharienne qui sont aujourd’hui largement stigmatisés dans les médias et dans les familles politiques de l’extrême droite. Le premier pays d’Afrique subsaharienne arrive en douzième position. Il s’agit de Madagascar, avec 132 574 Malgaches résidant en France. Vient ensuite le Sénégal, en treizième position, avec 129 790 personnes résidant en France.

    Quant à l’émigration française, elle concerne en premier lieu l’Espagne (209 344), la Belgique (194 862) et les États-Unis d’Amérique (189 395).

    D’après l’Insee, le solde migratoire net de la France est stable entre 1975 et 1999 (date du dernier recensement exhaustif de la population), à + 65 000 personnes en moyenne par an, avant de connaître une hausse jusqu’en 2018.

    Rappelons en conclusion que la France contemporaine présente effectivement une figure cosmopolite : des recherches récentes de l’INED montrent que 40 % de la population actuelle a « un lien direct avec l’immigration parce qu’elle est immigrée ou a un parent ou grand-parent immigré ».

    Cet état de fait témoigne de la tradition française d’accueil de populations étrangères et cela, depuis plusieurs siècles. Le nouveau parcours permanent du Musée national de l’Histoire de l’Immigration illustre cette ancienneté de l’immigration française au travers de la série de cartes que nous avons réalisé.

    https://images.theconversation.com/files/605026/original/file-20240704-17-bnlej0.pngSi la couverture française mondiale en termes d’immigration apparaît trop large aux yeux de l’extrême droite, que celle-ci se remémore l’étendue de l’empire colonial français qui était, elle, maximale en 1931, il y a encore moins d’un siècle. Si la France est à géométrie variable, depuis plusieurs siècles, elle n’a cessé de se rétrécir ces dernières décennies, notamment au gré des décolonisations : va-t-elle faire le choix de s’enfermer (sur) elle-même ?

    https://theconversation.com/la-france-accueille-t-elle-vraiment-beaucoup-de-migrants-232954
    #invasion #rhétorique #afflux #migrations #réfugiés #visualisation #cartographie #émigration #chiffres #statistiques #monde

    ping @karine4 @fbahoken
    merci @olaf —> ton signalement me permet de le mettre ici

  • #Géophyto : la #carte des #achats de substances #pesticides

    Pourquoi cette carte des pesticides ?

    Pour quiconque s’intéresse au sujet des pesticides, savoir où ils sont achetés et utilisés est une information essentielle. Riverains vivant en milieu rural, journalistes en quête de précisions, associations locales en lutte contre l’utilisation de ces produits, chercheurs ou enquêteurs désirant savoir quels produits ont été épandus et à quel endroit.. Autant de personnes et d’organisations pour lesquelles cette information, difficilement accessible aujourd’hui, est pourtant très utile.

    Depuis des années, nous avons le désir d’offrir ce service et ce sera chose faite sous peu avec la publication de notre carte interactive basée sur les données d’achats des pesticides disponibles dans la BNVD. Tant que les registres d’épandages ne seront pas rendus publics, ces données relatives aux achats de pesticides sont les meilleures indications disponibles à ce jour pour estimer les lieux d’utilisation effective de ces substances. Ainsi, grâce à cette carte, n’importe quel internaute pourra désormais savoir quelle substance active pesticide a été achetée, et donc probablement utilisée, près de son domicile !

    Géophyto : Une première version et de nouvelles fonctionnalités à venir en janvier 2025

    Mais notre carte ira plus loin : elle permettra d’affiner la recherche en filtrant certaines catégories de substances selon leur fonction (#herbicide, #insecticide, #fongicide etc.), selon leur autorisation en #agriculture biologique ou non et selon leur catégorie de danger. Il sera ainsi possible de visualiser en 1 clic où sont le plus achetées les substances cancérigènes, perturbatrices du système endocrinien, neurotoxiques, toxiques pour les pollinisateurs ou les milieux aquatiques. La carte permettra aussi de voir où sont achetées les substances polluant les nappes phréatiques et les substances pesticides #PFAS, 2 thématiques importantes mises en avant par Générations Futures ces dernières années.

    Autant d’informations apportées sous la forme d’une carte interactive d’abord à l’échelle départementale puis à l’échelle du code postal et ce pour chaque année à partir de 2015. Des filtres vous permettent également de connaître la nature précise des substances pesticides épandues près de chez vous. D’autres éléments viendront compléter rapidement cette carte, notamment des courbes de tendance pour apprécier l’évolution des achats sur les cinq dernières années ou encore des classements des substances les plus achetées dans une zone donnée.

    Générations Futures vous offrira très prochainement cet outil complet indispensable pour répondre à toutes vos questions sur les pesticides utilisés près de chez vous. Notre association vous propose en avant-première, ce 12 décembre 2024, un aperçu de notre travail, via une version très simplifiée de cette carte GéoPhyto. Elle vous permet d’effectuer une recherche par année, par nom de substances et aussi de savoir où sont acheté les Cancérigènes, Mutagènes et Reprotoxiques 1 (avérés) et 2 (suspectés) = CMR 1 et 2.

    https://www.generations-futures.fr/cartes-achats-phytosanitaires
    #cartographie #visualisation #ventes #France

  • #Cartographie des #accidents

    L’outil cartographique permet de visualiser les accidents corporels de la #circulation_routière enregistrés par les forces de l’ordre, ainsi que les victimes de ces accidents, en France métropolitaine et outre-mer, ces dernières années jusqu’en 2023 (dernière année officielle). Il est aussi possible de superposer avec les emplacements des radars automatiques fixes. Par défaut la carte affiche les accidents mortels de 2023.

    https://www.onisr.securite-routiere.gouv.fr/cartographie-des-accidents-metropole-dom-tom

    #visualisation #France #statistiques #chiffres #sécurité_routière #décès #accidents_mortels

    déjà signalé par @monolecte :
    https://seenthis.net/messages/986993

    • @grommeleur oui c’est une carto de tous les accidents de circulation recensés. Avec tous les détails sur chacun d’eux, et possibilité de filtrer précisément et afficher par région/dép/commune, période, type d’accident, gravité, type de véhicule et personnes impliquées, âge, genre, et même météo... à partir de 2014.

  • #Intoxication minière en #Bretagne

    #Glomel : 1 400 habitants. #Imerys : 3,8 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Le mastodonte de l’#industrie_minière pèse lourd dans cette petite commune des #Côtes-d’Armor. La #multinationale s’agrandit encore : elle vient d’obtenir l’autorisation d’ouvrir une nouvelle fosse, un quatrième immense cratère, à creuser sur 80 mètres de profondeur pour extraire de l’#andalousite, un matériau résistant aux hautes températures utilisé, entre autres, dans les fours industriels.

    https://splann.org/enquete/intoxication-miniere-en-bretagne
    #minières #toxicité #France #mines #extractivisme #cartographie #visualisation #argent #démocratie_locale #contamination #pollution

  • L’#essentiel sur... les #immigrés et les #étrangers

    Combien y a-t-il d’immigrés et d’étrangers en France ? Quelle est l’évolution des flux migratoires ? Quelle est leur situation face à l’emploi ? Quelle est la fécondité des femmes immigrées ?…

    L’essentiel sur… les immigrés et les étrangers fournit des éléments de cadrage pour aborder ces questions, à l’aide de chiffres clés représentés de manière visuelle et d’un court commentaire.

    https://www.insee.fr/fr/statistiques/3633212

    #statistiques #chiffres #fact-checking #migrations #INSEE #France #visualisation #graphiques #démographie

    cité ici :
    Le projet de loi immigration instrumentalise la #langue pour rejeter des « migrants »
    https://seenthis.net/messages/1025157

    ping @karine4 @reka

    • Quelle est la fécondité des femmes immigrées ?… quant à la fécondité des natives femmes d’immigrés pourquoi la question n’est jamais abordée ?

  • « Entre 2009 et 2024, Tesla a embauché 6 976 travailleurs immigrés qualifiés »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/11/30/entre-2009-et-2024-tesla-a-embauche-6-976-travailleurs-immigres-qualifies_64

    « Entre 2009 et 2024, Tesla a embauché 6 976 travailleurs immigrés qualifiés »
    Jérôme Valette Economiste
    Si une preuve supplémentaire était nécessaire, la réélection de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis en est une : le durcissement des discours sur l’immigration est une stratégie électoralement payante. D’aucuns en France ne manqueront pas de s’emparer de ce constat en ciblant, sans nuance, toute forme d’immigration. Après tout, la montée inexorable des partis anti-immigration, élection après élection, semble aussi confirmer l’efficacité de cette stratégie en Europe.
    Les partisans d’une immigration zéro oublient pourtant une facette importante du discours de Donald Trump durant sa campagne. Bien qu’il ait été particulièrement hostile à l’immigration en général, l’essentiel de sa communication s’est surtout concentré sur un rejet très ferme de l’immigration irrégulière aux Etats-Unis. En revanche, le candidat républicain a beaucoup moins questionné les nombreux dispositifs historiques de son pays qui visent à attirer légalement des travailleurs du monde entier, notamment des talents qualifiés.
    Chaque année, plus de 85 000 travailleurs qualifiés rejoignent les Etats-Unis grâce au programme de visas H-1b, contribuant ainsi au dynamisme de l’économie américaine. Ces visas permettent d’attirer des talents internationaux, particulièrement dans des régions comme la Silicon Valley, où ils renforcent l’innovation et jouent un rôle-clé dans le développement économique des start-up.
    Elon Musk, dernier favori de Donald Trump, ne s’y est d’ailleurs pas trompé : entre 2009 et 2024, Tesla a embauché 6 976 travailleurs grâce à ce type de visa. Résultat, les immigrés représentent aux Etats-Unis 16 % de la population, mais déposent 23 % des brevets. Quarante-six pour cent des 500 plus grandes entreprises américaines en 2024 (considérées d’après le chiffre d’affaires) ont été fondées par des immigrés ou par leurs enfants.
    De plus, la politique migratoire outre-Atlantique ne vise pas seulement des profils qualifiés, mais aussi diversifiés. Les Etats-Unis ont ainsi recours à une loterie annuelle permettant à 55 000 étrangers, détenteurs au minimum d’un diplôme du secondaire et issus de pays sous-représentés, d’obtenir un visa de résident permanent.
    Ce dispositif favorise une diversité culturelle essentielle, dont les recherches montrent l’impact positif sur l’innovation et la croissance. De l’autre côté de l’Atlantique, la France semble avoir renoncé à mener une politique migratoire économique réellement ambitieuse et offensive. Sur les 318 926 titres de séjour délivrés en 2022, l’immigration économique fait pâle figure, ne représentant que 16 % du total. Malgré une légère progression ces dernières années, elle plafonne autour de 51 000 entrées annuelles. Cela est d’autant plus surprenant que l’immigration de travail est probablement le domaine où les décideurs disposent des plus grandes marges de manœuvre. A l’inverse, l’immigration étudiante aboutit souvent à un retour dans le pays d’origine, et les immigrations familiales et humanitaires sont largement encadrées par des conventions internationales.
    Si des visas pour travailleurs qualifiés existent en France, ils peinent à tenir leurs promesses. Le passeport talent, bien qu’en augmentation avec 11 898 premiers titres délivrés en 2022, reste sous-utilisé par des entreprises qui le méconnaissent ou le jugent trop complexe. Plus surprenant, seuls 4 634 visas économiques ont été délivrés pour des travailleurs scientifiques cette même année. Des efforts supplémentaires pourraient donc être réalisés pour mieux faire connaître, simplifier et renforcer les dispositifs existants.
    Alors que les débats sur la réindustrialisation du pays reprennent une place centrale, une autre dimension de l’immigration reste largement sous-exploitée : celle destinée à combler les déficits de main-d’œuvre dans les secteurs et métiers en tension. Les organisations patronales et les grandes entreprises, longtemps discrètes sur ce sujet, avaient pourtant manifesté leur soutien à de telles politiques lors des débats sur la précédente loi sur l’immigration, conscientes des enjeux pour la croissance des secteurs concernés.
    Au-delà des stratégies électoralistes, la France aurait donc tout à gagner à ne pas tirer de mauvaises conclusions de l’élection américaine, ni à s’engouffrer tête baissée dans une rhétorique de l’immigration zéro. Des pays comme le Royaume-Uni, le Canada ou l’Australie ont dessiné d’autres voies en reprenant le contrôle de leur politique migratoire économique à travers des systèmes innovants, comme les politiques à points.Ces dispositifs, sans avoir à renier les politiques existantes pour d’autres motifs, permettent une gestion transparente et surtout flexible de l’immigration, en sélectionnant les meilleurs candidats selon les besoins changeants de l’économie.
    La France pourrait donc sortir d’une politique migratoire figée et reprendre la main avec une stratégie visant à tirer pleinement parti des bénéfices économiques de l’immigration. A l’heure où la concurrence internationale fait rage pour développer les technologies d’avenir, et où l’Europe est menacée d’un décrochage économique, nous aurions tout à perdre à ne pas nous positionner dans la course mondiale aux talents et à abandonner aveuglément toute immigration, sans distinction aucune.
    Jérôme Valette est économiste au Centre d’études prospectives et d’informations internationales (CEPII).

    #Covid-19#migrant#migration#etatsunis#immigration#visas#migrationqualifiee#economie#sante

    • https://eu.boell.org/en/about-us
      C’est « moi » qui.paye. La fondation Heinrich Böll est une de crs non-fondations politiques qui donnent aux chefs des partis politiques la piossibilité de se créer une cour de personnes anoblies par le titre de « Doktor » dont la fonction est de vendre l’idéologie à la base du parti. On aime bien abuser des noms de penseurs défunts pour habiller l’entreprise. Rosa pour Die Linke, Konrad pour le CDU, l’autre Konrad pour les libéraux et Friedrich pour le SPD. Lui au moins a été membre du parti qui l’a choisi comme saint auquel on a emprunté le nom. Pauvre pacifiste d’Henri ;-)

      The Heinrich-Böll-Stiftung is a German political foundation affiliated with the German Green Party (Alliance 90/The Greens). Its primary task is political education and advocacy in Germany and abroad. Our main tenets are ecology and sustainability, democracy and human rights, non-violence and justice. In our work, we place particular emphasis on gender democracy, equal rights for minorities and the political and social participation of migrants.

    • About us | Heinrich Böll Stiftung | Brussels office - European Union
      https://eu.boell.org/en/about-us

      The Heinrich-Böll-Stiftung is a German political foundation affiliated with the German Green Party (Alliance 90/The Greens). Its primary task is political education and advocacy in Germany and abroad. Our main tenets are ecology and sustainability, democracy and human rights, non-violence and justice. In our work, we place particular emphasis on gender democracy, equal rights for minorities and the political and social participation of migrants.

      Our namesake, the writer and Nobel Prize laureate Heinrich Böll, personifies the fundamental principles we stand for: defence of freedom and human dignity, civic courage, open debate and the acknowledgement of art and culture as independent spheres of thought and action. As a think tank for green visions and ideas, we are part of an international network with 34 offices worldwide and with partner projects in more than 60 countries.

      The Heinrich-Böll-Stiftung European Union represents the foundation vis-à-vis European and international institutions, associations, non-governmental organisations and media based in Brussels. The office is a main point of contact for individuals, groups and organisations from around the world interested in EU politics and policies. The future of the European project and the role of the European Union in the world are at the centre of our activities and efforts.

      sur cette même page, le bilan annuel 2022 avec (pp. 28-29) un rapide bilan financier : plus de 67% des ressources proviennent de subventions du gouvernement allemand (c’est Klaus qui paie) et de l’Union européenne (nous payons tous)

  • #Jheronimus_Bosch, the Garden of Earthly Delights

    The interactive documentary Jheronimus Bosch, the Garden of Earthly Delights provides an in-depth tour though The Garden of Earthly Delights. In a web interface the visitor will be taken on an audio-visual journey, including sound, music, video and images to enrich the #storytelling.

    https://archief.ntr.nl/tuinderlusten/en.html
    #art #tableau #tableau_interactif #visite_interactive #son
    (même si ce n’est pas une carte, je suis tentée d’utiliser le tag #cartographie_interactive, car ça serait tellement merveilleux de faire cela aussi pour des #cartes...)

    ping @reka @fil

  • Carte "pesticides" - Adonis - Solagro
    https://solagro.org/nos-domaines-d-intervention/agroecologie/carte-pesticides-adonis


    Où je vois bien qu’en vivant « dans la nature », j’étais exposée à un max de polluants (merci les JA et FNSEA) et que maintenant en ville (et dans le reste du département, aussi, je vis dans une zone « propre ».
    Je vis surtout en amont de mon ancien chez moi.

    L’indice se rapporte aux seules surfaces agricoles de la commune, quelle que soit la part de la surface agricole du territoire communal. L’Indicateur de Fréquence de Traitement (IFT) correspond au nombre de doses de produits phytosanitaires appliquées par hectare pendant une campagne culturale. L’IFT communal correspond à la moyenne des IFT par culture. L’IFT total (hors biocontrôle) concerne tous les types de produits de synthèse (herbicides, insecticides, fongicides, traitements de semences, autres).

  • Projet Duty free shop : l’évolution du terminal de l’aéroport d’Oslo, 2005-2007
    https://www.visionscarto.net/duty-free-shop-oslo

    Titre Projet Duty free shop : l’évolution du terminal de l’aéroport d’Oslo, 2005-2007 Mots-clés #cartographie_radicale #cartographie_expérimentale #transport #aéroport #espace_public #espace_privé #accaparement #colonisation #capitalisme #consommation #commerce #Oslo #Norvège #DFS Auteur Philippe Rekacewicz Date de création 2008-2012 #Cartothèque

  • Unexplained Heat-Wave ‘#Hotspots’ Are Popping Up Across the Globe

    Earth’s hottest recorded year was 2023, at 2.12 degrees F above the 20th-century average. This surpassed the previous record set in 2016. So far, the 10 hottest yearly average temperatures have occurred in the past decade. And, with the hottest summer and hottest single day, 2024 is on track to set yet another record.

    All this may not be breaking news to everyone, but amid this upward march in average temperatures, a striking new phenomenon is emerging: distinct regions are seeing repeated heat waves that are so extreme, they fall far beyond what any model of global warming can predict or explain. A new study (https://www.pnas.org/doi/full/10.1073/pnas.2411258121) provides the first worldwide map of such regions, which show up on every continent except Antarctica like giant, angry skin blotches. In recent years these heat waves have killed tens of thousands of people, withered crops and forests, and sparked devastating wildfires.

    “The large and unexpected margins by which recent regional-scale extremes have broken earlier records have raised questions about the degree to which climate models can provide adequate estimates of relations between global mean temperature changes and regional climate risks,” says the study.

    “This is about extreme trends that are the outcome of physical interactions we might not completely understand,” said lead author Kai Kornhuber, an adjunct scientist at the Columbia Climate School’s Lamont-Doherty Earth Observatory. “These regions become temporary hothouses.” Kornhuber is also a senior research scholar at the International Institute for Applied Systems Analysis in Austria.

    The study was just published in the journal Proceedings of the National Academy of Sciences.

    The study looks at heat waves over the past 65 years, identifying areas where extreme heat is accelerating considerably faster than more moderate temperatures. This often results in maximum temperatures that have been repeatedly broken by outsize, sometimes astonishing, amounts. For instance, a nine-day wave that hammered the U.S. Pacific Northwest and southwestern Canada in June 2021 broke daily records in some locales by 30 degrees C, or 54 F. This included the highest ever temperature recorded in Canada, 121.3 F, in Lytton, British Columbia. The town burned to the ground the next day in a wildfire driven in large part by the drying of vegetation in the extraordinary heat. In Oregon and Washington state, hundreds of people died from heat stroke and other health conditions.

    These extreme heat waves have been hitting predominantly in the last five years or so, though some occurred in the early 2000s or before. The most hard-hit regions include populous central China, Japan, Korea, the Arabian peninsula, eastern Australia and scattered parts of Africa. Others include Canada’s Northwest Territories and its High Arctic islands, northern Greenland, the southern end of South America and scattered patches of Siberia. Areas of Texas and New Mexico appear on the map, though they are not at the most extreme end.

    According to the report, the most intense and consistent signal comes from northwestern Europe, where sequences of heat waves contributed to some 60,000 deaths in 2022 and 47,000 deaths in 2023. These occurred across Germany, France, the United Kingdom, the Netherlands and other countries. Here, in recent years, the hottest days of the year are warming twice as fast the summer mean temperatures. The region is especially vulnerable in part because, unlike places like the United States, few people have air conditioning, because traditionally it was almost never needed. The outbreaks have continued. In September, new maximum temperature records were set in Austria, France, Hungary, Slovenia, Norway and Sweden. Well into October, many parts of the U.S. Southwest and California saw record temperatures for the month more typical of midsummer.

    The researchers call the statistical trends “tail-widening”―that is, the anomalous occurrence of temperatures at the far upper end, or beyond, anything that would be expected with simple upward shifts in mean summer temperatures. But the phenomenon is not happening everywhere; the study shows that maximum temperatures across many other regions are actually lower than what models would predict. These include wide areas of the north-central United States and south-central Canada, interior parts of South America, much of Siberia, northern Africa and northern Australia. Heat is increasing in these regions as well, but the extremes are increasing at similar or lower speed than what changes in average would suggest.

    Climbing overall temperatures make heat waves more likely in many cases, but the causes of the extreme heat outbreaks are not entirely clear. In Europe and Russia, an earlier study led by Kornhuber blamed heat waves and droughts on wobbles in the jet stream, a fast-moving river of air that continuously circles the northern hemisphere. Hemmed in by historically frigid temperatures in the far north and much warmer ones further south, the jet stream generally confines itself to a narrow band. But the Arctic is warming on average far more quickly than most other parts of the Earth, and this appears to be destabilizing the jet stream, causing it to develop so-called Rossby waves, which suck hot air from the south and park it in temperate regions that normally do not see extreme heat for days or weeks at a time.

    This is only one hypothesis, and it does not seem to explain all the extremes. A study of the fatal 2021 Pacific Northwest/southwestern Canada heat wave led by Lamont-Doherty graduate student Samuel Bartusek (also a coauthor on the latest paper) identified a confluence of factors. Some seemed connected to long-term climate change, others to chance. The study identified a disruption in the jet stream similar to the Rossby waves thought to affect Europe and Russia. It also found that decades of slowly rising temperatures had been drying out regional vegetation, so that when a spell of hot weather came along, plants had fewer reserves of water to evaporate into the air, a process that helps moderate heat. A third factor: a series of smaller-scale atmospheric waves that gathered heat from the Pacific Ocean surface and transported it eastward onto land. Like Europe, few people in this region have air conditioning, because it is generally not needed, and this probably upped the death toll.

    The heat wave “was so extreme, it’s tempting to apply the label of a ‘black swan’ event, one that can’t be predicted,” said Bartusek. “But there’s a boundary between the totally unpredictable, the plausible and the totally expected that’s hard to categorize. I would call this more of a grey swan.”

    While the wealthy United States is better prepared than many other places, excessive heat nevertheless kills more people than all other weather-related causes combined, including hurricanes, tornadoes and floods. According to a study out this past August, the yearly death rate has more than doubled since 1999, with 2,325 heat-related deaths in 2023. This has recently led to calls for heat waves to be named, similar to hurricanes, in order to heighten public awareness and motivate governments to prepare.

    “Due to their unprecedented nature, these heat waves are usually linked to very severe health impacts, and can be disastrous for agriculture, vegetation and infrastructure,” said Kornhuber. “We’re not built for them, and we might not be able to adapt fast enough.”

    The study was also coauthored by Richard Seager and Mingfang Ting of Lamont-Doherty Earth Observatory, and H.J. Schellnhuber of the International Institute for Applied Systems Analysis.

    https://news.climate.columbia.edu/2024/11/26/unexplained-heat-wave-hotspots-are-popping-up-across-the-glob
    #points_de_chaleur #points_chauds #climat #changement_climatique #cartographie #statistiques #chiffres #visualisation #monde #température

    • Global emergence of regional heatwave hotspots outpaces climate model simulations

      #Heatwaves can lead to considerable impacts on societal and natural systems. Accurate simulation of their response to warming is important for adaptation to potential climate futures. Here, we quantify changes of extreme temperatures worldwide over recent decades. We find an emergence of hotspots where the hottest temperatures are warming significantly faster than more moderate temperatures. In these regions, trends are largely underestimated in climate model simulations. Globally aggregated, we find that models struggle with both ends of the trend distribution, with positive trends being underestimated most, while moderate trends are well reproduced. Our findings highlight the need to better understand and model extreme heat and to rapidly mitigate greenhouse gas emissions to avoid further harm.

      https://www.pnas.org/doi/full/10.1073/pnas.2411258121
      #canicule #vague_de_chaleur