• En Afrique, le « travel ban » à géométrie variable de Donald Trump
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    En Afrique, le « travel ban » à géométrie variable de Donald Trump
    Par Christophe Châtelot
    A Kinshasa et Brazzaville, les capitales des deux Congos qui se font face sur les rives opposées du fleuve éponyme, on doit se demander à partir de quels critères Donald Trump a établi sa liste de 12 pays – dont sept en Afrique – soumis à son nouveau travel ban, principe interdisant l’accès au territoire américain.
    La République démocratique du Congo (RDC) échappe à cette fermeture alors que son voisin, le Congo-Brazzaville, est frappé d’interdiction. A compter du 9 juin, plus aucun visa ne sera délivré aux ressortissants de ce pays, comme à ceux des autres Etats bannis : Afghanistan, Birmanie, Haïti, Iran, Yémen, Tchad, Guinée équatoriale, Erythrée, Libye, Somalie et Soudan. Le Burundi, la Sierra Leone et le Togo figurent sur une deuxième liste de « suspension partielle ».
    Dans un communiqué publié mercredi 4 juin, la Maison Blanche justifie sa décision en termes réglementaires. Elle se base sur la proportion de visa overstay, autrement dit les détenteurs de visas de type B1/B2 (affaires ou tourisme) ou F, M, J (études, échanges scolaires…) arrivés par avion ou bateau et qui sont demeurés sur le territoire américain après l’échéance du délai légal de leur séjour. Le Congo-Brazzaville affiche des taux de 29,63 % et de 35,14 %, respectivement, pour le premier et le deuxième groupe de visas. Des proportions « inacceptables » pour Washington.
    La RDC, quant à elle, échappe au couperet de l’administration américaine. Pourtant, plus d’un étudiant sur deux (les visas F, M, J) prolonge illégalement son séjour aux Etats-Unis, selon les données contenues dans le rapport daté du 5 août 2024 du Service des douanes et de la protection des frontières des Etats-Unis (CBP), chargé notamment de la lutte contre l’immigration illégale. La note « explicative » de la Maison Blanche ne précise pas, évidemment, si les négociations actuelles menées avec Kinshasa pour accéder aux minerais stratégiques rares dont le pays regorge expliquent cette mansuétude.
    La lecture du rapport des douanes, qui a servi de base de référence, montre que la décision américaine s’applique quasiment mécaniquement aux pays qui affichent le plus haut taux de visa overstay – sans tenir compte des valeurs absolues. Le Burundi se retrouve ainsi inscrit sur la deuxième liste à cause de 24 étudiants restés trop longtemps sur le sol américain après y être entrés légalement. Dans cette même situation, il y a 7 081 étudiants indiens, plus 12 882 touristes ou hommes d’affaires originaires du même pays. Mais compte tenu du nombre total d’Indiens entrés aux Etats-Unis, la proportion est moindre que pour le Burundi. Ce n’est qu’un exemple parmi d’autres.
    Ce travel ban n’est pas une surprise. Lorsqu’il a pris ses fonctions, le 20 janvier, Donald Trump a publié un décret demandant au département d’Etat d’identifier les pays pour lesquels « les informations relatives à l’examen et au filtrage sont si insuffisantes qu’elles justifient une suspension partielle ou totale de l’admission des ressortissants de ces pays ». Durant sa campagne, il avait également promis de « restaurer » le travel ban qu’il avait imposé à plusieurs pays – la plupart musulmans – durant son premier mandat (2017-2021).
    Le président américain estime que les cas de visa overstay constituent un « danger extrême ». Mais les chiffres contenus dans le rapport des douanes soulèvent des questions sur les cibles touchées. Les sept pays africains sanctionnés ne représentent ainsi que 0,5 % des quelque 314 110 cas enregistrés sur douze mois de mai 2023 à mai 2024. Sur une vidéo mise en ligne sur le réseau social X, Donald Trump a également évoqué l’attaque à Boulder (Colorado), survenue dimanche, pour justifier sa décision. Ce jour-là, un Egyptien entré légalement en 2022, mais dont le visa avait expiré depuis des mois, a lancé des engins incendiaires sur des participants à une marche hebdomadaire en soutien aux otages israéliens retenus depuis le 7 octobre 2023 par le Hamas dans la bande de Gaza. L’attentat a fait au moins 12 blessés.
    Quelque 2 700 Egyptiens sont en visa overstay. « Nous ne laisserons pas entrer dans notre pays les gens qui veulent nous faire du mal », a averti Donald Trump. L’Egypte échappe toutefois au travel ban, destiné également à « combattre le terrorisme par des normes de sécurité fondées sur le bon sens ». La Libye et la Somalie – ainsi que Cuba – sont en revanche épinglées comme des Etats soutenant le terrorisme.
    Amnesty International ne partage pas les mêmes valeurs normatives de « bon sens ». L’organisation de défense des droits humains juge que « la nouvelle interdiction de voyager est discriminatoire, raciste et carrément cruelle ». Tous les pays africains listés sont, à l’exception de la Sierra Leone, sous le joug de pouvoirs autoritaires, voire dictatoriaux. Certains sont ravagés, tel le Soudan, par la guerre. Mais ce n’est pas au nom de la défense des valeurs démocratiques ou humanistes que les Etats sont sanctionnés.
    En termes mesurés, l’Union africaine (UA) s’est dite « préoccupée par le possible impact négatif de telles mesures sur les relations interpersonnelles, les échanges éducatifs, les échanges commerciaux et plus largement les relations diplomatiques soigneusement entretenues depuis des décennies ».
    Parmi les pays « bannis », le Tchad, accusé de « mépris flagrant des lois américaines sur l’immigration », a été le plus prompt à réagir. Le président, Mahamat Idriss Deby, a averti sur sa page Facebook avoir « instruit le gouvernement à agir conformément aux principes de réciprocité et suspendre l’octroi de visas aux citoyens américains ». « Le Tchad n’a ni avion à offrir, ni des milliards de dollars à donner, mais le Tchad a sa dignité et sa fierté », a-t-il ajouté, en référence aux cadeaux donnés par certains Etats à Donald Trump pour le convaincre d’abaisser les nouveaux taux de douane exorbitants.
    Le président américain a quant à lui averti que « de nouveaux pays peuvent être ajoutés [à la liste des travel ban”] au fur et à mesure que des menaces émergent dans le monde ».

    #Covid-19#migrant#migration#etatsunis#politiquemigratoire#travelban#visas#afrique#droit#sante

  • A Harvard, les futurs étudiants étrangers privés de visas par Donald Trump
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    A Harvard, les futurs étudiants étrangers privés de visas par Donald Trump
    Le Monde avec AFP
    Donald Trump poursuit son offensive contre les prestigieuses universités américaines. Mercredi 4 juin, il a annoncé interdire l’entrée aux Etats-Unis des étudiants étrangers devant intégrer Harvard. Depuis son retour à la Maison Blanche en janvier, le président républicain mène la charge contre des universités qu’il accuse de propager une idéologie « woke », terme utilisé de manière péjorative par les conservateurs pour dénoncer ce qu’ils perçoivent comme un excès de militantisme en faveur notamment des minorités.
    « Je suis arrivé à la conclusion qu’il est nécessaire de restreindre l’entrée aux ressortissants étrangers qui cherchent à venir aux Etats-Unis pour participer, exclusivement ou en grande partie, à un programme d’études de l’université Harvard », a déclaré Donald Trump dans un communiqué publié mercredi. Cette mesure, dont le gouvernement avait déjà menacé Harvard, s’applique immédiatement à l’encontre des « étrangers qui entrent ou tentent d’entrer aux Etats-Unis pour commencer à participer » à des programmes de l’université. Elle doit rester en vigueur pour six mois, sauf si elle est prolongée.
    Les étudiants étrangers actuellement inscrits à Harvard, l’université la plus ancienne des Etats-Unis et l’une des mieux classées au monde, feront, eux, l’objet d’un examen et pourraient voir leurs visas « révoqués », selon le texte. Un porte-parole de Harvard a dénoncé une « mesure de représailles illégale » prise « en violation » du premier amendement de la Constitution américaine, qui protège la liberté d’expression. « Harvard continuera à protéger ses étudiants étrangers », a-t-il ajouté.
    La plus ancienne université américaine s’est particulièrement attiré les foudres de l’administration Trump qui lui a retiré quelque 2,7 milliards de dollars en subventions fédérales, notamment pour la recherche en santé. Le gouvernement avait déjà menacé de retirer à Harvard sa certification SEVIS (Student and Exchange Visitor), le principal système par lequel les étudiants étrangers sont autorisés à étudier aux Etats-Unis.
    Cette mesure survient le même jour que la menace par le gouvernement de retirer à l’université Columbia son accréditation. Grand soutien d’Israël, Donald Trump accuse Columbia, comme Harvard, de ne pas avoir suffisamment protégé des étudiants juifs pendant les manifestations étudiantes contre la guerre dévastatrice d’Israël dans la bande de Gaza.
    Au cours des dernières semaines, la direction de Harvard avait assuré avoir pris des mesures pour s’assurer que ses étudiants et son personnel juifs ou israéliens ne se sentent ni exclus, ni intimidés sur le campus, tout en défendant le principe de la liberté académique et les droits des étudiants étrangers. Cette position a valu au président de l’université, Alan Garber, un concert d’applaudissements lors de la cérémonie de remise des diplômes la semaine dernière. A l’inverse, la présidente de Columbia avait été huée, lors d’une cérémonie similaire, par des étudiants qui lui reprochent de ne pas avoir agi pour empêcher l’arrestation de Mahmoud Khalil, figure du mouvement propalestinien arrêté dans une résidence de l’université et placé dans un centre de détention fédéral en Louisiane d’où il risque l’expulsion.

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  • Donald Trump, en difficulté sur son budget, renoue avec le « travel ban » et s’attaque à nouveau à Harvard
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    Donald Trump, en difficulté sur son budget, renoue avec le « travel ban » et s’attaque à nouveau à Harvard
    Par Piotr Smolar (Washington, correspondant)
    La figure de l’étranger apparaît, plus que jamais, au cœur du second mandat de Donald Trump. Il est le repoussoir, la menace et la proie à traquer. Dans un décret attendu, publié mercredi 4 juin, le président américain renoue avec le « travel ban », l’interdiction d’entrée aux Etats-Unis, qu’il avait déjà pratiquée en janvier 2017. Cette fois, douze pays sont visés : l’Afghanistan, la Birmanie, le Tchad, le Congo-Brazzaville, la Guinée équatoriale, l’Erythrée, Haïti, l’Iran, la Libye, la Somalie, le Soudan et le Yémen. Sept autres sont concernés par des restrictions partielles : le Burundi, Cuba, le Laos, la Sierra Leone, le Togo, le Turkmenistan et le Venezuela. Ces interdictions et restrictions entreront en vigueur le 9 juin.
    « Nous ne laisserons pas ce qui s’est passé en Europe arriver en Amérique. » C’est ainsi que Donald Trump a justifié cette mesure, par une allusion méprisante aux alliés des Etats-Unis. Dans une brève allocution vidéo, il a expliqué qu’il avait demandé au département d’Etat, dès son retour à la Maison Blanche, de composer une liste des pays problématiques. Les critères retenus sont la présence massive de terroristes, une coopération insuffisante en matière de visas, une quantité importante de ressortissants dépassant le délai prévu de leur séjour aux Etats-Unis. « La liste est sujette à révision », a expliqué Donald Trump. Les pays consentant des efforts pourraient en être retirés, d’autres ajoutés.
    Une nouvelle fois, l’administration américaine entretient une confusion entre immigration légale et illégale, sans-papiers et criminels. Donald Trump et ses proches ne cessent de répéter un chiffre qu’aucune étude sérieuse ne confirme : la présence de 21 millions de sans-papiers aux Etats-Unis. Le décret présidentiel détaille les manquements attribués à chaque pays visé, par manque de coopération ou Etat central inefficace. Dans le cas d’Haïti, il est fait mention de l’arrivée de « centaines de milliers » de ressortissants pendant le mandat de Joe Biden. « Cet afflux porte atteinte aux communautés américaines en créant des risques aigus de taux en hausse de dépassement du séjour, d’établissement de réseaux criminels et d’autres menaces à la sécurité nationale », précise le texte.
    Selon le décret, ce « travel ban » répondrait à plusieurs objectifs : protéger les citoyens contre des terroristes prétendant s’infiltrer parmi eux ; viser ceux qui menacent la sécurité nationale, propagent une « idéologie de haine » ou cherchent à exploiter la législation migratoire. A sa troisième version, lors du premier mandat Trump, un texte similaire avait été validé par la Cour suprême, en juin 2018. A l’époque, la plupart des pays visés – cinq sur sept – étaient à majorité musulmane. Tandis qu’un chaos total avait été constaté dans les points d’entrée sur le territoire, notamment les aéroports, une féroce contestation politique et judiciaire s’était développée au fil des mois, dénonçant notamment les propos antimusulmans et xénophobes de Donald Trump. Mais le président de la Cour suprême, John Roberts, avait conclu, avec quatre autres juges, que la question migratoire se trouvait au cœur des prérogatives de l’exécutif. Devenu président, Joe Biden avait mis un terme au « travel ban ». Donald Trump reprend donc son initiative d’origine, en l’amplifiant.
    « Les dix-neuf pays concernés par ce nouveau ban représentent près de 475 millions de personnes », note, dans un communiqué, l’organisation American Immigration Council. « Ces interdictions de voyager ne font rien pour nous rendre plus sûrs ou plus prospères, note son directeur, Jeremy Robbins. Ils portent atteinte à notre économie et punissent de façon indiscriminée les immigrants qui, par ailleurs, satisfont les critères pour venir légalement aux Etats-Unis. » Selon ce responsable, les dégâts pour l’économie du pays pourraient se révéler importants. Du côté des démocrates, de nombreuses voix s’élevaient, mercredi soir, pour dénoncer une diversion de la Maison Blanche, qui mise sur un sujet identitaire confortant sa base et électrisant l’opinion publique.
    Cette nouvelle initiative intervient alors que l’administration est confrontée à deux difficultés majeures dans sa politique migratoire : financière et judiciaire. Elle attend avec impatience le passage définitif au Congrès de son train de dépenses appelé « Big Beautiful Bill » (BBB), très dispendieux sur le plan fiscal, qui accorde aussi des moyens considérables aux forces de la sécurité intérieure. Mais, après le vote à la Chambre des représentants, le sort du projet de loi au Sénat demeure incertain. Elon Musk, pourtant allié précieux de Donald Trump depuis la campagne, appelle publiquement les républicains à « tuer » le BBB. Il ouvre ainsi la voie à une montée de la contestation, chez les conservateurs trouvant ce texte trop coûteux.
    Sur le plan judiciaire, la bataille est féroce dans des dizaines de juridictions et jusqu’à la Cour suprême, pour débattre de la légalité des mesures expéditives prises par l’administration, méprisant le droit au recours des clandestins arrêtés. Mercredi, un juge du Colorado a suspendu l’expulsion vers l’Egypte de la famille d’un homme coupable d’une agression antisémite au cocktail Molotov, lors d’un rassemblement de soutien à Israël dans la ville de Boulder, blessant 15 personnes. « Arrêtez le coup d’Etat judiciaire », a réagi, sur le réseau X, le chef adjoint de l’administration présidentielle, Stephen Miller, chargé du dossier migratoire.
    Dans son message vidéo, Donald Trump a également mentionné cette attaque dans le Colorado, nouvelle étape de son affrontement avec les juges fédéraux. « La récente attaque terroriste à Boulder a mis en évidence les dangers extrêmes posés à notre pays par l’entrée d’étrangers qui ne sont pas correctement passés au crible, ainsi que par ceux qui entrent ici comme visiteurs temporaires et restent au-delà de leur visa, a dit le président américain. Nous ne voulons pas d’eux. » Pourtant, l’Egypte ne figure pas sur la liste des pays visés par le texte, alors que l’agresseur de Boulder est un ressortissant du pays. Le Caire bénéficie-t-il d’un traitement de faveur en raison de son rôle essentiel dans le dossier Gaza ? Ses services secrets demeurent, avec le Qatar, l’un des seuls interlocuteurs du Hamas dans le territoire palestinien.
    En cette même soirée, un autre décret présidentiel a une nouvelle fois pris pour cible l’université Harvard, symbole absolu pour Donald Trump de la reproduction d’élites libérales hostiles à sa personne. Il a décidé d’interdire l’entrée aux Etats-Unis aux étudiants et visiteurs désireux d’y travailler dans le cadre d’un programme spécifique de visas. Cette mesure est valable pour six mois, délai renouvelable. Il revient au secrétaire d’Etat, Marco Rubio, de statuer sur le sort des étudiants déjà présents sur le sol américain. En outre, des exceptions pourraient être accordées à des étudiants étrangers dont la venue correspondrait à « l’intérêt national » des Etats-Unis.
    Dans une confusion extraordinaire, le texte fait à la fois mention d’un risque d’espionnage industriel, de captation de secrets technologiques sous couvert de visas étudiants – en visant nommément la Chine –, de questions d’ordre public et enfin d’une discrimination à l’admission, pratiquée par Harvard. Sur le premier point, note le décret, Harvard aurait reçu, depuis dix ans, plus de 150 millions de dollars (plus de 131 millions d’euros) de fonds en provenance de Chine, dans le cadre de programmes de formation et de coopération qui profiteraient à la sécurité de ce rival.
    « Les taux de criminalité à l’université Harvard – dont ceux pour les actes violents – ont augmenté de façon drastique ces dernières années, note le décret. Harvard a échoué à répondre sur un plan disciplinaire à au moins certaines catégories de conduites illicites sur le campus. » Cette mesure punitive est une rétorsion pour un supposé manque de coopération, selon la Maison Blanche. L’université refuserait de communiquer au département de la sécurité intérieure les informations personnelles et les dossiers disciplinaires des étudiants impliqués dans des activités illégales. Selon le décret, Harvard aurait fourni des informations, très incomplètes, sur seulement trois étudiants. Ce refus de coopérer compromettrait « la sécurité nationale » des Etats-Unis.
    Enfin, le dernier reproche retenu concerne la composition des effectifs étudiants, qui ne représenteraient pas assez la diversité d’opinion. Invité d’une conférence à Washington mardi, le vice-président, J. D. Vance, a prétendu que, sans doute, 95 % des étudiants de Harvard avaient voté pour Kamala Harris. Il a comparé cela à un pays : la Corée du Nord.

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  • La fin du rêve américain des étudiants chinois
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    La fin du rêve américain des étudiants chinois
    Par Harold Thibault (Pékin, correspondant)
    Difficile de faire parcours plus brillant que celui de Duo Yi, 24 ans. Après une licence en relations internationales obtenue avec les honneurs à l’université de Pékin, la plus prestigieuse de Chine, la jeune femme a poursuivi un master à Oxford, au Royaume-Uni, grâce à une bourse destinée aux étudiants les plus doués. Elle a souhaité aller encore plus loin et a postulé pour un doctorat à la Kennedy School de Harvard, aux Etats-Unis, le top mondial en sciences politiques. « C’était le programme de mes rêves. J’étais extrêmement heureuse quand j’ai appris que j’étais admise », dit-elle au Monde.
    Duo Yi a reçu son visa il y a quelques semaines, mais elle n’est pas sûre qu’il soit encore valable, et se demande désormais, vu l’hostilité affichée par l’administration américaine à l’égard des étudiants chinois, s’il lui sera possible d’étudier sereinement aux Etats-Unis. Deux annonces successives ont compliqué ses plans. D’abord la bataille engagée par Donald Trump contre l’accueil d’étudiants étrangers à Harvard, qui, même si le président américain est contredit par des juges, laisse l’étudiante dans la crainte d’un environnement très incertain. Puis, les déclarations du secrétaire d’Etat et conseiller à la sécurité nationale, Marco Rubio, qui, mercredi 28 mai, a dit vouloir « révoquer activement les visas pour les étudiants chinois, notamment ceux ayant des liens avec le Parti communiste chinois ou étudiant dans des filières sensibles ».
    Le parti unique compte près de 100 millions de membres dans toutes les strates sociales de la population. Quel sera alors le niveau de lien inacceptable, et quelles seront les matières trop sensibles ? Washington a annoncé vouloir étudier rigoureusement chaque dossier. Des agences privées qui, à Pékin ou à Shanghaï, aident les étudiants à constituer habilement leur candidature et à rédiger leur lettre de motivation pour les universités américaines ont conseillé à certains d’entre eux d’effacer le contenu de leurs réseaux sociaux et de ne pas se faire remarquer.
    Duo Yi s’interroge, elle pourrait faire une année de césure. « Bien sûr, Harvard reste attrayant, mais je risque d’y vivre avec un fort sentiment d’insécurité, les choses sont devenues imprévisibles. Comment ferai-je, si mon visa est annulé du jour au lendemain ou ma bourse supprimée une fois que je suis là-bas ? », se demande la jeune femme.Malgré le choc géopolitique entre les Etats-Unis et la Chine, la fascination que suscitent les universités américaines faisait partie des facteurs d’apaisement ; elles tissaient un lien. En 2024, 277 000 Chinois ont étudié dans des universités aux Etats-Unis, ce qui en faisait la deuxième population estudiantine après les Indiens, en baisse par rapport au pic de 370 000 en 2019.
    Dans une société chinoise culturellement fortement focalisée sur l’éducation, mais qui se caractérise aussi par sa masse démographique, un passage d’une année ou deux par une institution américaine est une manière de se démarquer, y compris au sommet de l’élite. Xi Mingze, la fille du président Xi Jinping, a étudié la psychologie et l’anglais à Harvard en 2010 sous un nom d’emprunt. Malgré les tensions croissantes entre les deux puissances, Xi Jinping lui-même a raconté à plusieurs reprises comment un bref séjour dans l’Iowa pour observer le modèle agricole américain, alors qu’il n’était encore qu’un officiel de rang modeste, a nourri chez lui une sympathie pour le peuple américain.
    Mais rien ne va plus entre les deux géants, et la paranoïa limite les échanges humains. La réalité des cas d’espionnage chinois sur le sol américain est bien établie, comme celui de ces cinq étudiants chinois de l’université du Michigan mis en cause pour avoir observé de trop près un exercice militaire mêlant soldats américains et taïwanais, à Camp Grayling, en août 2023. La nouvelle administration américaine considère que la menace sécuritaire l’emporte sur les vertus de la présence d’étudiants chinois pour le rayonnement des idées et de l’image des Etats-Unis en Chine. Le chef de la diplomatie, Marco Rubio, en particulier est considéré comme un faucon qui ne s’inquiète pas seulement de la menace économique ou militaire que représente la Chine, mais est viscéralement opposé à son régime politique et à ses violations des droits de l’homme.
    Les contrôles renforcés sont un élément de contentieux supplémentaire. Depuis le début de l’année 2024, la Chine dénonce les interrogatoires subis par certains étudiants ou visiteurs chinois à leur arrivée dans les aéroports américains, tandis que le FBI a placé en août 2024 des affichettes dans les aéroports de New York prévenant quiconque serait empêché de quitter le territoire une fois en Chine d’en informer au plus vite la police fédérale américaine. La Sécurité d’Etat, le renseignement chinois, met quant à elle en garde les étudiants chinois sur son compte WeChat contre les étrangers qui, sous couvert de relation amoureuse, pourraient être des agents de pays hostiles chargés de les recruter.
    Les recommandations faites aux voyageurs ont été mises à jour de part et d’autre. Depuis novembre 2024, le département d’Etat invite les citoyens américains à « faire preuve d’une attention croissante lors de leurs déplacements en Chine » du fait du risque de détention arbitraire. Le ministère du tourisme chinois appelle depuis le 9 avril ses ressortissants à « pleinement évaluer les risques » avant de se rendre aux Etats-Unis. De fait, alors que le nombre de vols entre la Chine et l’Europe ou le reste de l’Asie est remonté à plus de 80 % du niveau d’avant la pandémie de Covid-19, ceux vers les Etats-Unis n’atteignaient que 20 % du niveau de 2019, d’après des chiffres de la plateforme spécialisée Cirium, en 2024. L’inquiétude des Chinois pour leur pouvoir d’achat ne favorise pas les voyages les plus lointains, tandis que le contexte politique est dissuasif : la Chine a accéléré ces dernières années une politique imposant non seulement aux officiels de haut rang mais aussi aux simples fonctionnaires de remettre leur passeport à leur unité de travail, par souci sécuritaire.
    Les annonces de Marco Rubio s’ajoutent à ce contexte, et suscitent une certaine panique chez les jeunes Chinois déjà présents aux Etats-Unis. « Cela a créé une vague d’anxiété. Les étudiants chinois sont confrontés au risque d’une remise en cause de leur diplôme, et beaucoup s’interrogent déjà sur leur choix des Etats-Unis, se tournant vers le Royaume-Uni, le Canada ou l’Australie, constate Pierre Huguet, le patron de H&C, une société d’accompagnement dans les parcours d’admission dont le siège se trouve à Boston. C’est à la fois triste et sans précédent. »
    La Chine, de son côté, espère attirer à elle davantage de chercheurs et d’étudiants chinois qui avaient opté pour le cadre libre des campus américains. Le journal singapourien Lianhe Zaobao a déjà dénombré une vingtaine de professeurs de renom dans des domaines scientifiques ayant choisi de revenir en Chine depuis 2024, notamment du fait du climat de suspicion régnant aux Etats-Unis. C’est le cas de la mathématicienne Chen Min, qui a quitté l’université Purdue (Indiana) pour un institut situé à Ningbo, ou de Lin Huaxin, qui, après trente ans à l’université de l’Oregon, a accepté l’offre d’un nouveau centre de recherche fondamentale lancé par la municipalité de Shanghaï et l’université locale de Fudan.
    Lundi 26 mai, en réaction aux mesures de restrictions prises contre Harvard, le bureau de l’éducation de Hongkong a invité « toutes les universités de Hongkong à introduire des mesures de facilitation pour les personnes éligibles [à leurs programmes] afin de sauvegarder les intérêts légitimes des étudiants et des universitaires et d’attirer les meilleurs talents ». C’est oublier que beaucoup d’étudiants avaient choisi les Etats-Unis pour fuir l’emprise croissante du Parti communiste sur les campus chinois ou la reprise en main de Hongkong.

    #Covid-19#migrant#migrant#etatsunis#chine#hongkong#politiquemigratoire#sante#visa#etudiant

  • A Harvard, l’inquiétude des étudiants étrangers, cibles de Donald Trump
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    A Harvard, l’inquiétude des étudiants étrangers, cibles de Donald Trump
    Par Nicolas Chapuis (Cambridge (Massachusetts) envoyé spécial)
    « Vous auriez mérité d’avoir ici une star, une légende, un prix Nobel, ou qui sait, le pape lui-même… Peut -être l’année prochaine ? » Un rire parcourt la foule de milliers de personnes réunies, jeudi 29 mai, sur la pelouse de Harvard. Abraham Verghese n’a pas la notoriété de ses illustres prédécesseurs – Barack Obama, Angela Merkel, Tom Hanks, Mark Zuckerberg, ou encore Steven Spielberg – choisis pour prononcer le grand discours annuel de remise des diplômes de la célèbre université.
    Mais en cette année 2025, marquée par les attaques de l’administration Trump contre le campus, qui de mieux pour remplir ce rôle qu’un médecin, professeur à Stanford, écrivain, né en Ethiopie de parents indiens, et arrivé en Amérique dans les années 1980 avec le statut d’étudiant étranger. « Quand des immigrés et d’autres personnes présentes légalement dans ce pays, y compris vos nombreux étudiants étrangers, s’inquiètent d’être arrêtés à tort, voire expulsés, il est peut-être approprié que vous entendiez la voix d’un immigré comme moi. »
    Depuis mardi, l’université Harvard vit au rythme des cérémonies du Commencement, le rituel de fin d’études dont les origines remontent au XVIIe siècle. Elles ont débuté par un défilé des quelque 9 000 étudiants diplômés. Beaucoup ont revêtu, en plus de la toge et de la toque noires, des étoles aux couleurs de leurs pays d’origine et l’on mesure, à la vue de cette foule bariolée, ce que signifie pour l’université la perte potentielle de ses étudiants étrangers.
    La légèreté ambiante dans les rues de Cambridge, la banlieue universitaire de Boston (Massachusetts), ferait presque oublier que l’établissement le plus prestigieux des Etats-Unis est engagé dans une lutte sans pitié avec Donald Trump. Le 22 mai, Kristi Noem, la secrétaire à la sécurité intérieure, avait annoncé l’annulation de l’accréditation de la plus ancienne université du pays au programme de visas « Student and exchange visitor », soit la possibilité d’accueillir des élèves du monde entier. La mesure a été suspendue temporairement par un juge.
    Le gouvernement a donc coupé le robinet en amont, avec une décision qui touche désormais l’ensemble des universités : la suspension des rendez-vous dans les ambassades pour tous les étudiants étrangers, officiellement pour revoir les procédés d’attribution des visas, qui devraient désormais passer par un contrôle strict des réseaux sociaux des postulants.
    Donald Trump a justifié l’offensive, mercredi, dans le bureau Ovale : « Harvard doit mieux se comporter. Harvard traite notre pays avec beaucoup d’irrespect. Et tout ce qu’ils font c’est de s’enfoncer encore et encore. » L’institution avait déjà été visée au portefeuille : en deux mois, l’administration a menacé d’annuler des fonds en faveur de l’université à hauteur de 2 milliards de dollars (1,76 milliard d’euros), de supprimer son exemption fiscale et de revoir tous les contrats fédéraux dont elle bénéficie. Au point que le Wall Street Journal a posé dans un éditorial critique, la seule question qui vaille désormais : « Est-ce que Trump essaie de détruire Harvard ? »
    « Cela n’a aucun sens »
    Qu’a donc fait l’université pour mériter l’ire présidentielle ? Pour l’ensemble des étudiants rencontrés sur place, il semble évident que la lutte contre l’antisémitisme sur le campus, l’argument brandi par l’administration, est un prétexte. Lors d’un rassemblement organisé en faveur des étudiants étrangers, mardi, Jacob Miller, kippa sur la tête, fraîchement diplômé, est le premier à s’exprimer devant quelque 200 personnes : « Soyons clairs : ça n’a rien à voir avec le combat contre l’antisémitisme. L’antisémitisme est un vrai problème, c’est un problème à Harvard, c’est un problème dans le pays, mais ces politiques ne feront rien pour combattre cette haine d’un autre âge. A la place, elles sont destinées à nous diviser. Je suis donc ici aujourd’hui pour vous dire que la communauté juive rejette cette version du gouvernement. » Eylam, étudiant israélien, qui doit poursuivre un cursus à Columbia (New York) l’année prochaine, s’inquiète pour sa femme, élève à Harvard (...) Car c’est le paradoxe de cette affaire des visas : les étudiants de l’Etat hébreu sont également visés par la mesure prise au nom de la lutte contre l’antisémitisme.
    Les attaques de Donald Trump ont temporairement ressoudé les rangs dans une université bousculée par les manifestations liées aux massacres du 7 octobre 2023 et à la guerre meurtrière à Gaza. La plupart des personnes rencontrées conviennent que des dérapages antisémites ont effectivement eu lieu lors des manifestations de soutien aux Palestiniens. Le président de l’université, Alan Garber, nommé en août 2024 pour répondre à la crise, a lancé un groupe de travail sur l’antisémitisme. Les conclusions livrées en avril faisaient état de témoignages d’étudiants juifs s’étant sentis « ciblés et rejetés en raison de leur identité ». Elles ont été accompagnées d’un message d’excuse de la direction, qui s’est engagée à réviser ses processus d’admission.
    Insuffisant pour l’administration Trump, qui demande désormais tous les documents concernant les étudiants qui auraient commis des délits ou même simplement participé à des manifestations. Elle réclame également un audit pour déterminer le positionnement idéologique des étudiants et du personnel de l’université. Harvard est accusée d’être un foyer de militantisme en faveur des politiques de diversité, d’équité et d’inclusion (DEI), honnies par le nouveau pouvoir.
    L’université a fourni quelques documents mais a rejeté l’essentiel des requêtes. La plupart des étudiants incitent leur direction à tenir bon, dénonçant une chasse aux immigrés, une attaque en règle contre la liberté de parole, et la fin de la liberté académique.
    Un autocollant « Sans nos étudiants internationaux, Harvard n’est pas Harvard » lors de la 374ᵉ cérémonie de remise des diplômes de l’université, à Cambridge (Massachusetts), le 29 mai 2025.
    « Le talent de Donald Trump, c’est de soulever des problèmes existants pour imposer ensuite ses politiques autoritaires, estime Nicolas Barral, 37 ans, étudiant français en master des affaires publiques à la Harvard Kennedy School. Il y a eu quelques actes antisémites, il y a un problème de diversité de points de vue, d’autocensure sur certains sujets… Tout cela est vrai. Mais la bascule dans l’autre sens est un vrai risque, avec la dépolitisation de sujets éminemment politiques, ce qui empêche un quelconque progrès. » Il raconte le cours de ce professeur sur les questions environnementales qui, au lendemain de l’élection, a refusé, par crainte des polémiques, d’aborder les conséquences du mandat de Donald Trump. « On a un président dont le slogan est “Drill, baby drill !” (Fore, bébé, fore) et on ne peut pas en parler dans un cours sur les politiques climatiques. »
    Les mesures de l’administration Trump, qui, selon lui, « attaquent les fondements de la démocratie et de l’Etat de droit », ont conforté le Français dans son choix de ne pas poursuivre son parcours aux Etats-Unis. Combien sont-ils, ces étudiants qui vont renoncer à postuler ? Contactée par Le Monde, la direction de l’université n’a pas souhaité commenter la situation, mais les dégâts causés sont déjà immenses.Le choix d’utiliser les étudiants étrangers pour faire pression sur Harvard ne doit rien au hasard et s’inscrit dans un cadre plus large de politiques hostiles à l’égard des immigrés. Marco Rubio, le secrétaire d’Etat, a annoncé mercredi qu’ils allaient commencer à « révoquer agressivement des visas d’étudiants chinois ». Pour Donald Trump, les élèves venus d’autres pays sont perçus comme de potentiels « fauteurs de troubles, proches des fous de la gauche radicale ».Les principaux concernés par la décision ne sont pas présents à Harvard en cette fin de mois de mai. Les cours sont finis depuis trois semaines et les étudiants étrangers pas encore diplômés sont pour la plupart rentrés dans leur pays d’origine. Aujourd’hui, ils ne savent pas s’ils seront autorisés à revenir sur le territoire à la prochaine rentrée ou s’il leur faut chercher une autre solution. Même dilemme pour ceux qui viennent d’être acceptés dans la prestigieuse université. Avec des frais annuels globaux estimés entre 80 000 et 100 000 dollars par étudiant, l’enjeu financier est majeur, tant pour l’université que pour les étudiants.
    L’impact pour l’économie est également sensible. Nombreux sont les diplômés à poursuivre leur cursus via une procédure destinée à leur permettre de travailler dans des entreprises situées aux Etats-Unis, en bénéficiant d’une extension du visa étudiant. Un moyen de capter à coût réduit les meilleurs profils venus du monde entier. Tous ces étudiants risquent désormais de quitter les Etats-Unis pour d’autres rivages. Un nouveau coup porté au soft power du pays.
    Jeudi, au moment même où Abraham Verghese dissertait sur le rêve américain malmené, une juge de Boston rendait pour la deuxième fois une décision favorable à l’université, prolongeant sa capacité à accueillir des étudiants étrangers. Un camouflet pour Trump et un répit, de courte durée, pour Harvard.

    #Covid-19#migrant#migration#etatsunis#harvard#etudiantetranger#visas#politiquemigratoire#sante

  • Les Etats-Unis suspendent le traitement des demandes de visas étudiants, évoquant un contrôle renforcé des réseaux sociaux des postulants
    https://www.lemonde.fr/international/article/2025/05/27/etats-unis-le-traitement-des-demandes-de-visas-etudiants-suspendu-controle-r

    Les Etats-Unis suspendent le traitement des demandes de visas étudiants, évoquant un contrôle renforcé des réseaux sociaux des postulants
    Le Monde avec AFP
    Le secrétaire d’Etat américain, Marco Rubio, a ordonné, mardi 27 mai, la suspension du traitement des visas pour les étudiants étrangers, alors que l’administration du président Donald Trump veut passer au crible leurs réseaux sociaux, selon un document interne. Ce texte, consulté par l’Agence France-Presse (AFP), demande aux ambassades et aux consulats des Etats-Unis de par le monde de ne pas autoriser de « rendez-vous pour de nouveaux visas étudiants ou de programmes d’échange (…) jusqu’à ce que de nouvelles directives soient données ». Il précise que le département d’Etat « prévoit de publier des directives sur l’examen approfondi des réseaux sociaux pour toutes les demandes de ce type ».
    La suspension pourrait être brève, selon le document, précisant que les ambassades recevraient de nouvelles directives « dans les prochains jours ».
    La porte-parole du secrétariat d’Etat américain, Tammy Bruce, a affirmé prendre « très au sérieux le processus d’examen de tous ceux qui entrent dans le pays », sans mentionner directement le document. « L’objectif, comme l’ont déclaré le président, [Donald Trump], et le secrétaire d’Etat, Marco Rubio, est de s’assurer que les personnes qui sont ici comprennent ce qu’est la loi, qu’elles n’ont pas d’intentions criminelles, (…) peu importe la durée de leur statut », a-t-elle déclaré.
    A la question de savoir si les étudiants pourront recevoir leur visa avant le début des cours à l’automne, la porte-parole a répondu : « Si vous demandez un visa, suivez le processus normal, les étapes normales, et attendez-vous à être passé au crible. »Aux Etats-Unis, des centaines d’étudiants étrangers ont vu leur visa supprimé, tandis que des étudiants en situation régulière sur le sol américain ayant participé à des manifestations propalestiniennes ont été arrêtés et menacés d’expulsion. Le président américain, Donald Trump, s’en est également pris à l’université Harvard (Massachusetts), voulant en particulier lui interdire de recevoir des étudiants étrangers.

    #Covid-19#migrant#migration#etatsunis#politiquemigratoire#etudiant#visas#sante

  • Harvard : l’université sous le choc après l’ultimatum de l’administration Trump sur les étudiants étrangers
    https://www.lemonde.fr/international/article/2025/05/23/a-harvard-le-coup-de-massue-et-l-ultimatum-de-l-administration-trump_6607842

    Harvard : l’université sous le choc après l’ultimatum de l’administration Trump sur les étudiants étrangers
    Par Nicolas Chapuis (New York, envoyé spécial)
    De toutes les armes à sa disposition, Donald Trump a choisi d’employer la plus lourde dans la bataille qui l’oppose à Harvard. La plus célèbre université du monde s’est vue notifier, jeudi 22 mai, l’interdiction d’accueillir des étudiants étrangers, avec un ultimatum de soixante-douze heures pour se plier aux volontés de l’administration.
    Les quelque 6 800 élèves étrangers bénéficiant actuellement d’un visa étudiant, soit plus d’un quart des effectifs totaux, sont priés de trouver une autre université d’accueil ou de rentrer immédiatement chez eux. Un séisme pour la faculté située à Cambridge, près de Boston, dans le Massachusetts. La perte de l’habilitation à accueillir des postulants d’autres pays est synonyme de déclassement international.
    Sur le campus, la stupeur, voire la terreur, régnait, jeudi après-midi, selon plusieurs étudiants étrangers joints par Le Monde. Aucun n’a accepté de s’exprimer en son nom propre, de peur de perdre son visa. « On n’arrête pas de recevoir des appels d’élèves affolés, qui se demandent si leur présence sur le territoire est encore légale ou s’ils vont être envoyés dans des centres de détention, comme c’est arrivé à des étudiants arrêtés, explique Vincent Pons, professeur à la Harvard Business School, dont environ un tiers des étudiants de MBA sont étrangers. Je suis sidéré et en colère, tout cela est un prétexte pour cibler ce qui est perçu comme un contre-pouvoir. Ce qui est en jeu, c’est la liberté de parole, la liberté d’enseigner, la liberté de faire de la recherche. »
    Jason Furman, ancien conseiller de Barack Obama et professeur d’économie à la Harvard Kennedy school, dénonce auprès du Monde une « action outrageuse et horrible de l’administration Trump » : « Les étudiants étrangers sont une partie essentielle de l’université et apportent une énorme contribution aux Etats-Unis. J’espère qu’elle pourra être contrecarrée immédiatement, mais les dommages sont déjà visibles. »
    Dans la lettre de deux pages envoyée à Harvard, qu’elle a publiée également sur X, la secrétaire à la sécurité intérieure des Etats-Unis, Kristi Noem, explique les raisons de la révocation de la certification pour le programme « Student and Exchange », principale voie d’accès pour les étudiants étrangers, « avec effet immédiat ». « C’est un privilège d’accueillir des étudiants étrangers et c’est également un privilège d’employer des étrangers sur le campus, écrit la républicaine. (…) Au vu de vos refus de répondre aux nombreuses requêtes du département de la sécurité intérieure, tout en maintenant un environnement non sécurisé, qui est hostile aux étudiants juifs, qui favorise les sympathies pro-Hamas et qui défend les politiques racistes DEI (diversité, égalité et inclusion), vous avez perdu ce privilège. »
    S’ensuit la liste de tout ce que l’université doit produire avant dimanche, si elle veut récupérer son habilitation. Harvard doit notamment fournir tous les documents, enregistrements et vidéos concernant les activités illégales, les violences, les comportements dangereux ou les intimidations d’autres élèves, de la part des étudiants étrangers, sur les cinq dernières années. L’université doit également donner tout ce qu’elle possède sur la participation d’étudiants étrangers à des manifestations ou encore les éventuels dossiers disciplinaires de ces élèves. Elle avait refusé jusque-là, estimant qu’il s’agissait de demandes extrajudiciaires.
    L’administration Trump accuse Harvard d’avoir laissé se propager un climat antisémite sur le campus, à la faveur des manifestations propalestiniennes en réaction à la guerre dans la bande de Gaza provoquée par les massacres du 7 octobre 2023 en Israël. Les étudiants étrangers qui y ont participé sont particulièrement dans le viseur. Sur Fox News, où elle s’est rendue dans la foulée de la publication de sa lettre, Kristi Noem a également accusé l’université d’être de mèche avec le Parti communiste chinois, qui serait derrière certaines actions. Interrogée par la présentatrice sur le rôle joué par le Qatar dans le soutien à ces manifestations, la secrétaire à la sécurité intérieure a, en revanche, botté en touche. La veille, le département de la défense avait accepté le cadeau mirifique des Qataris : un Boeing 747 de luxe, pour remplacer l’Air Force One vieillissant du président.
    Harvard a traversé une période houleuse à la suite des massacres du 7-Octobre. L’équipe dirigeante de l’université a été accusée de ne pas en faire assez pour contenir les débordements antisémites lors des actions sur le campus. La présidente de l’époque, Claudine Gay, avait ensuite été rattrapée par un scandale de plagiat, concernant ses propres recherches dans le domaine des études afro-américaines, et poussée à la démission.
    Si les manifestations fournissent le moyen, l’objectif est une mise sous tutelle plus large de l’institution, perçue dans le monde trumpiste comme un parangon de la dérive « woke » des élites et des politiques de diversité et d’inclusion. La plus ancienne et la plus riche des universités privées américaines, membre de la prestigieuse Ivy League, avait pris, ces dernières semaines, la tête du mouvement de résistance à la nouvelle administration, refusant de se plier aux différentes injonctions. Le gouvernement avait notamment réclamé que Harvard mène « un audit » des points de vue de ses étudiants et de ses professeurs, une demande rejetée au nom de la liberté académique. Le ton était monté en avril avec la suspension de fonds fédéraux, à hauteur de 2,2 milliards de dollars (1,9 milliard d’euros).
    Harvard a les poches profondes (l’université a émis 750 millions de dollars sur le marché obligataire en avril, qui s’ajoutent aux 450 millions déjà émis en mars), mais le coup porté à son rayonnement international est d’une autre nature. La compétition est féroce entre les universités américaines pour attirer les plus grands talents du monde entier, dans tous les domaines. Contactée par Le Monde, l’université réplique à la lettre : « L’action du gouvernement est illégale. Nous sommes pleinement engagés pour maintenir l’habilitation de Harvard à accueillir nos étudiants et nos universitaires étrangers, qui viennent de plus de 140 pays et enrichissent l’université – et ce pays – de manière incommensurable. » Harvard avait déjà engagé une première procédure contre le gel de ses financements et devrait à nouveau utiliser les voies légales pour contester cette décision.
    Alors que la plupart des cours sont terminés sur le campus, l’université était censée se préparer pour les cérémonies du « Commencement », qui se déroulent la semaine prochaine. Les étudiants en fin de cycle, qui portent toge et mortier, se voient remettre leur diplôme sous les applaudissements, une tradition vieille de près de quatre cents ans. Personne ne sait à l’heure actuelle si les étudiants étrangers seront présents pour recevoir le leur.

    #Covid-19#migration#migrant#etatsunis#harvard#etudiantetranger#visas#politiquemigratoire#sante#droit

  • L’administration Trump retire à Harvard le droit d’accueillir des étudiants étrangers ; une décision « illégale » dénonce l’université
    https://www.lemonde.fr/international/article/2025/05/22/l-administration-trump-retire-a-l-universite-harvard-le-droit-d-accueillir-d

    L’administration Trump retire à Harvard le droit d’accueillir des étudiants étrangers ; une décision « illégale » dénonce l’université
    Le Monde avec AFP
    L’administration Trump a annoncé, jeudi 22 mai, qu’elle retirait le droit d’accueillir des étudiants étrangers à la prestigieuse université privée Harvard, contre laquelle le gouvernement américain a lancé une vaste offensive.« La certification du programme Sevis (Student and Exchange Visitor) de l’université Harvard est révoquée avec effet immédiat », a écrit la ministre de la sécurité intérieure américaine, Kristi Noem, dans une lettre adressée à l’université. Ce programme est le principal système par lequel les étudiants étrangers sont autorisés à étudier aux Etats-Unis.
    Selon la ministre, cette décision signifie que Harvard a l’interdiction de recevoir des étudiants titulaires de visas F ou J pour l’année scolaire 2025-2026 ; une perte potentielle immense pour le campus du nord-est des Etats-Unis, à la fois sur le plan financier et du rayonnement international.
    Le ministère de la sécurité intérieure a affirmé que Harvard avait créé un environnement universitaire dangereux en permettant à des « agitateurs antiaméricains et proterroristes » d’agresser des étudiants juifs sur le campus. Sans fournir de preuves, il a également accusé Harvard de coordination avec le Parti communiste chinois.
    « Cela signifie que Harvard ne peut plus inscrire d’étudiants étrangers et que les étudiants étrangers actuels doivent être transférés ou perdre leur statut légal », mentionne par ailleurs le communiqué. Selon l’administration Trump, ce sont des milliers d’étudiants actuels qui doivent être transférés vers d’autres écoles ou quitter le pays.
    « Cette décision (…) est la dernière d’une série de mesures de représailles et d’autoritarisme flagrant à l’encontre de la plus ancienne institution d’enseignement supérieur des États-Unis », a dénoncé l’Association américaine des professeurs universitaires (AAUP) à Harvard. « L’administration Trump cherche illégalement à détruire l’enseignement supérieur aux États-Unis », a-t-elle ajouté.
    D’après son site Internet, l’université Harvard, classée parmi les meilleures au monde et qui a produit 162 prix Nobel, accueille cette année quelque 6 700 « étudiants internationaux », soit 27 % du total.
    Selon Kristi Noem, les étudiants étrangers déjà inscrits doivent « se transférer » dans une autre université, sous peine de perdre leur visa. Une initiative déjà prise par Karl Molden, étudiant autrichien de 21 ans en gouvernement et lettres classiques, qui n’avait pas attendu que le couperet tombe et s’est inscrit à l’université d’Oxford, en Grande-Bretagne. « J’aime Harvard et y entrer a été le plus grand privilège de ma vie », mais « les Etats-Unis sont de moins en moins attractifs pour l’enseignement supérieur », a-t-il souligné à l’Agence France-Presse (AFP).
    L’administration a révoqué la certification de Harvard dans le cadre du programme d’étudiants et de visiteurs d’échange, qui donne à l’école la possibilité de parrainer des étudiants internationaux pour obtenir leurs visas et fréquenter une école aux Etats-Unis.
    La ministre a assorti sa décision choc d’un ultimatum : si Harvard veut retrouver ce « privilège », elle doit fournir dans les soixante-douze heures toute une série d’informations dont elle disposerait sur d’hypothétiques activités « illégales » de ses étudiants étrangers dans les cinq dernières années.
    « Cette décision du gouvernement est illégale », a immédiatement répondu un porte-parole de Harvard, contacté par l’AFP. « Nous nous engageons pleinement à maintenir la capacité de Harvard à accueillir nos étudiants et universitaires internationaux, qui viennent de plus de 140 pays et enrichissent l’université – et cette nation – de manière incommensurable », a ajouté l’institution. Celle-ci s’était distinguée il y a plusieurs semaines en attaquant en justice le gouvernement sur le dossier du retrait de ses aides fédérales.
    Le camp républicain reproche plus généralement aux grandes universités américaines de promouvoir les idées de gauche jugées trop progressistes. Les associations de défense des libertés individuelles y voient une offensive contre la liberté d’expression et une tentative de museler toute critique contre Israël.
    Dans son courrier rendu public, la ministre reproche à Harvard son refus de transmettre des informations au gouvernement, « tout en perpétuant un environnement dangereux sur le campus, hostile aux étudiants juifs, encourageant les sympathies pro-Hamas et utilisant des politiques racistes de “diversité, d’équité et d’inclusion” ».
    Ces politiques de diversité sont justifiées par leurs défenseurs au contraire comme un moyen de corriger les inégalités historiques au sein de la société américaine.
    Dans son bras de fer avec Harvard, le gouvernement américain avait déjà supprimé plus de 2 milliards de dollars de subventions à l’université située près de Boston, dans le nord-est des Etats-Unis.
    « Nous travaillons pour fournir au plus vite des conseils et un soutien aux membres de notre communauté. Cette mesure de rétorsion menace de porter gravement atteinte à la communauté de Harvard et à notre pays, et compromet la mission universitaire et de recherche de Harvard », a ajouté de son côté le porte-parole de l’université. (....).

    #Covid-19#migrant#migration#etatsunis#universite#harvard#etudiantetranger#visas#politiquemigratoire#droit#sante

  • « Le deuxième mandat de Trump introduit de l’incertitude sur la question des visas et des conditions de séjour pour les étudiants étrangers »
    https://www.lemonde.fr/campus/article/2025/05/22/le-deuxieme-mandat-de-trump-introduit-de-l-incertitude-sur-la-question-des-v

    « Le deuxième mandat de Trump introduit de l’incertitude sur la question des visas et des conditions de séjour pour les étudiants étrangers »
    A l’occasion de la publication des chiffres de la mobilité étudiante dans le monde, la directrice générale de Campus France, Donatienne Hissard, décrypte, dans un entretien au « Monde », la concurrence accrue pour capter les cerveaux et les frais de scolarité.
    Propos recueillis par Charlotte Bozonnet

    Campus France, l’agence chargée de promouvoir l’enseignement supérieur français à l’étranger, publie chaque année les chiffres-clés de la mobilité étudiante dans le monde, un indicateur parmi d’autres des dynamiques et équilibres internationaux. Si son rapport 2025, qui porte sur les évolutions enregistrées entre 2017 et 2022, confirme un retour à la normale après le coup d’arrêt lié à la pandémie de Covid-19, il pointe des changements de fond parmi les flux traditionnels d’étudiants étrangers. Entretien avec Donatienne Hissard, directrice générale de l’agence.
    Quelles sont les tendances marquantes de l’année 2025 ?
    – Cette édition confirme le rebond post-Covid déjà observé les années précédentes. La pandémie n’a été qu’un accident de parcours dans la mobilité étudiante internationale (+ 27 % entre 2017 et 2022) qui est un trait de fond de la mondialisation. Ce qui est nouveau, et intéressant à noter, ce sont les évolutions dans les rangs des grands pays d’accueil. On observe ainsi une échappée du Royaume-Uni, dont l’écart avec les Etats-Unis n’a jamais été aussi bas (quelque 200 000 étudiants de différence), et de l’Allemagne, devenue le troisième pays d’accueil au monde.
    Du côté des régions d’envoi d’étudiants, on note l’émergence de l’Inde et de tout le sous-continent indien (+ 32 % sur cinq ans). Plus globalement, la compétition internationale pour attirer les étudiants s’est renforcée, avec l’arrivée, depuis une dizaine d’années, de nouveaux acteurs sur le marché de la mobilité étudiante internationale. A titre d’exemple, la Turquie est le huitième pays d’accueil au monde, juste derrière la France.

    Comment la France fait-elle face à cette compétition accrue ?
    –La France a accueilli 430 000 étudiants étrangers en 2023-2024, ce qui la place au septième rang mondial et devrait lui permettre d’atteindre l’objectif fixé de 500 000 étudiants accueillis en 2027. Cette population se caractérise depuis longtemps par une grande diversité géographique : aucun pays d’envoi ne regroupe plus de 10 % des étudiants étrangers. La mise en place de droits d’inscription différenciés pour les étudiants internationaux depuis 2019 n’a pas eu de conséquence : même à 3 800 euros l’année, un master en France reste en deçà des tarifs pratiqués dans d’autres pays. Ce qui a changé en revanche, c’est l’érosion de la place des universités (63 % des effectifs en 2023-2024 et une hausse de + 7 % entre 2018 et 2023) et la forte progression d’autres types d’établissements, notamment les écoles de commerce (15 % des effectifs actuels et une évolution de + 70 % entre 2018 et 2023).

    Le Royaume-Uni, l’Allemagne et le Canada ont connu une hausse particulièrement forte du nombre d’étudiants entre 2017 et 2022 (de l’ordre de 50 %). Comment l’expliquer ?
    Ces trois pays ont en commun de mettre en avant les possibilités -d’insertion professionnelle après les études. Le Canada est traditionnellement un pays d’immigration professionnelle et jouit d’une excellente image dans le monde.Au Royaume-Uni, une politique très agressive a été menée après le Brexit pour attirer les étudiants internationaux. Il s’agissait de compenser l’amoindrissement des flux en provenance d’Europe en accueillant plus d’Asiatiques. Le sujet est existentiel pour les grandes universités britanniques dont le financement dépend en grande partie des droits de scolarité perçus grâce aux étudiants étrangers. Concrètement, le Royaume-Uni a mis en place une politique de visa très favorable jusqu’en 2023, dite « graduate route visa » [visa de parcours d’études supérieures], avec des durées de séjour post-études de deux voire trois ans (contre un an après diplomation en France).
    En Allemagne, l’objectif est de faire face au manque de main-d’œuvre qualifiée lié au déclin démographique de l’Allemagne. Le pays a infléchi sa politique pour faciliter la venue d’étudiants étrangers et les inciter à rester.
    Depuis 2023, le Royaume-Uni et le Canada sont un peu revenus sur les mesures existantes mais il n’y a pas de remise en cause de fond de leur politique. Il s’agit plutôt de mesures de refroidissement d’un système qui était en surchauffe et posait des problèmes de qualité du recrutement.

    Quelles sont les raisons du recul enregistré aux Etats-Unis ? Peut-on voir d’ores et déjà un « effet Trump » sur les flux d’étudiants étrangers ?
    –Les Etats-Unis gardent leur position dominante (quelque 800 000 étudiants sont en mobilité étudiante diplômante, 1 million avec ceux qui sont en échange) mais connaissent un déclin de leur attractivité depuis plusieurs années : moins 15 % entre 2017 et 2022. C’est lié à la montée en qualité d’autres systèmes qui prennent des parts de marché. Pour le moment, il est difficile de dire s’il y a un « effet Trump ». On ne peut pas le voir dans les statistiques. Ce qui est sûr, c’est que ce deuxième mandat introduit de l’incertitude sur la question des visas et des conditions de séjour pour les étudiants étrangers, ce qui n’est pas bon pour la mobilité. Pour une partie des étudiants, il y a certainement aussi un impact en termes d’image, par exemple avec le traitement des mobilisations pro-palestiniennes sur certains campus.
    Ce que l’on observe comme éventuels signaux faibles d’une perte d’attractivité, c’est le fait que les Américains, comme nos homologues de l’agence Institute of International Education, mènent à nouveau des opérations de promotion et de publicité à destination des étudiants étrangers, ce qu’ils ne se donnaient même plus la peine de faire. Sur certains sites, comme Studyportals, qui recueille les vœux des étudiants dans le monde, on observe aussi une baisse d’un tiers de doctorants se déclarant désireux d’aller aux Etats-Unis sur les premiers mois de 2025. Pour le moment, il y a de l’inquiétude mais on verra si elle se traduit dans les chiffres.

    Qui sont les nouveaux acteurs sur ce marché de la mobilité étudiante internationale ?
    – La Chine a été précurseur sur ce sujet : depuis vingt ans, elle a compris que c’est un outil d’influence et s’est dotée de moyens conséquents (bourses, salons internationaux, lancement du classement de Shanghaï, création des instituts Confucius). L’Inde a aussi des ambitions et une influence régionale. La Turquie a connu une progression de 126 % de ses effectifs sur cinq ans. C’est lié à la crise syrienne mais aussi à la mise en place d’une vraie politique de bourses et d’accueil d’étudiants, notamment africains.
    Des acteurs du Golfe ont aussi des ambitions, notamment les Emirats arabes unis, devenus le neuvième pays d’accueil. L’Arabie saoudite commence à s’y intéresser. Certains dragons asiatiques comme la Malaisie, la Thaïlande, Singapour. Mais aussi les trois pays du Maghreb qui ont des ambitions régionales pour attirer les étudiants d’Afrique subsaharienne. Avec le Brexit, un certain nombre de pays au sein de l’Union européenne (Pays-Bas, Irlande) se sont positionnés sur le créneau des études anglophones.

    Dans la compétition mondiale pour attirer les étudiants étrangers, et notamment les doctorants, où l’Europe se situe-t-elle ?
    –Lorsqu’on fait le total, les pays de l’Union européenne (UE) sont la première destination des mobilités étudiantes dans le monde : elles ont crû de 28 % entre 2017 et 2022. C’est aussi une région qui a la particularité d’avoir une très forte mobilité intrazone.
    En ce qui concerne l’accueil de doctorants, certains pays restent très forts. Ils sont ainsi 136 000 aux Etats-Unis, toujours premiers à l’échelle mondiale. Mais si on regroupe tous les pays de l’UE, on atteint le nombre de 152 500 doctorants. Avec des différences importantes entre les pays très prescripteurs au plan scientifique, comme la France, et les autres. Ainsi, la part de doctorants étrangers dans les pays de l’OCDE est en moyenne de 12 % contre 38 % en France, quatrième pays du monde pour l’accueil de doctorants. Ces doctorants étrangers sont une ressource irremplaçable pour les laboratoires de recherche en France.

    #Covid-19#migrant#migration#france#etudiant#etatsunis#visas#mobiliteetudiante#sante

  • La #Suède annonce allouer plus de 9 millions d’euros pour accélérer les #retours de migrants dans leur pays d’origine

    Dans un communiqué du 13 mai, le gouvernement suédois a indiqué renforcer son soutien à l’#Organisation_internationale_pour_les_migrations (#OIM) afin d’augmenter les retours des migrants présents dans le pays mais aussi dans l’Union européenne. Plus de 9 millions d’euros vont être alloués par la Suède à l’agence onusienne.

    Le sujet de l’immigration irrégulière occupe de nouveaux le devant de la scène en Suède. Mardi 13 mai, le gouvernement suédois a indiqué renforcer son soutien à l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) en lui allouant 9,2 millions d’euros pour accélérer les retours de migrants présents sur son territoire mais aussi au sein de l’Union européenne (UE).

    Cette #aide_financière doit contribuer à "lutter contre la migration irrégulière depuis l’#Irak, la #Somalie, l’#Ouzbékistan et la #Tunisie" renseigne le communiqué.

    Une autre partie de la somme servira à "renforcer les conditions de retour vers la #Syrie et lutter contre la traite des êtres humains en #Ukraine", précise le document. Le ministre des Migrations, #Johan_Forssell, a réaffirmé le soutien de Stockholm à l’Ukraine et a précisé que l’argent permettra également de "contrer et fournir de l’aide à ceux qui ont été victimes de la traite des êtres humains pendant l’invasion massive de l’Ukraine par la Russie".

    Ces programmes d’"#aide_au_retour_volontaire" (#AVR) sont mis en place et soutenus par l’OIM dans plus de 100 pays. L’agence onusienne "ne facilite ni ne met en œuvre les expulsions (et) n’intervient qu’une fois qu’une personne a donné son #consentement_éclairé pour recevoir de l’aide", assure-t-elle dans un communiqué daté du 12 mai.

    Une myriade de mesures pour réduire l’immigration

    Cette nouvelle annonce n’est qu’une énième mesure du gouvernement, désireux de freiner l’immigration dans le pays. Depuis une dizaine d’années, les restrictions adoptées par les autorités suédoises à l’encontre des personnes exilées et étrangères sur le territoire scandinave sont de plus en plus sévères.

    Pour inciter les migrants à regagner leur pays d’origine, elles avaient annoncé le 12 septembre 2024 vouloir tripler le montant de l’aide au retour “volontaire”. Actuellement de 10 000 couronnes (environ 920 euros), celle-ci devrait grimper à 350 000 couronnes (30 000 euros) pour un adulte. Très critiquée, la mesure doit malgré tout entrer en vigueur en 2026. D’autres pays européens proposent également une #aide_financière_au_retour : de plus de 13 000 euros au #Danemark, d’environ 1 300 euros en #Norvège et jusqu’à 2 500 euros en #France.

    En avril dernier, les autorités avaient fait part de leur volonté d’introduire dans la législation un critère de "#conduite_honnête" aux migrants, sous peine de voir révoquer ou refuser leur titre de séjour. Déjà, un projet de loi annoncé en janvier proposait de conditionner l’obtention de la #citoyenneté suédoise à une “#bonne_conduite”, une durée de séjour plus longue (huit ans contre cinq actuellement) et à la réussite d’un test de connaissances de la société et des #valeurs suédoises ainsi qu’un examen de #langue.

    Dans cette même logique de durcissement des conditions d’accès des étrangers pour obtenir des #titres_de_séjours, le gouvernement défendait en décembre dernier un projet pour limiter la possibilité des demandeurs d’asile déboutés de déposer une nouvelle demande, sans avoir auparavant quitté le pays.

    Une autre proposition avait suscité un tollé dans le pays en mai 2024 : la coalition au pouvoir avait proposé une loi visant à obliger les travailleurs du secteur public à dénoncer aux autorités les personnes #sans-papiers avec lesquelles ils sont en contact. La mesure, jugée raciste et discriminatoire, s’était cependant heurtée à une très forte opposition au sein des services publics, qui avait appelé à la "désobéissance civile".

    Souhaitant privilégier l’immigration d’une “main-d’œuvre étrangère qualifiée et hautement qualifiée” comme le déclarait l’ancienne ministre des Migrations en février 2024, Stockholm souhaite également relever le plafond de #salaire_minimum requis pour les travailleurs non-européens dans l’obtention d’un #visa_de_travail. Ils devront désormais prouver qu’ils gagnent plus de 34 200 couronnes (3 000 euros) contre 27 360 couronnes (2 400 euros) actuellement.

    La Suède ferme ses portes aux immigrés

    Réputée accueillante pour les demandeurs d’asile depuis les années 1990, la Suède a permis à un grand nombre de personnes en provenance de régions en proie à des conflits, notamment d’ex-Yougoslavie, de Syrie, d’Afghanistan, de Somalie, d’Iran et d’Irak, de vivre sur son territoire. En 2015, le pays connaît un afflux de #réfugiés_syriens fuyant le régime d’Assad. Sur cette seule année, la Suède a accueilli plus 160 000 demandeurs d’asile, soit le taux d’accueil le plus élevé par habitant dans l’Union européenne.

    Mais ces arrivées massives marquent aussi un tournant. Le gouvernement social-démocrate de l’époque déclare alors qu’il n’est plus en mesure de poursuivre sa "politique de la porte ouverte". Depuis, les gouvernements successifs s’emploient à freiner les arrivées de migrants dans le pays.

    L’arrivée au pouvoir en 2022 d’un bloc qui regroupe modérés, conservateurs et obtient le soutien du parti d’extrême droite anti-immigration, les Démocrates de Suède, opère un virage radical dans la politique migratoire suédoise. "Il est temps de faire passer la Suède d’abord", déclarait à cette période Jimmie Akesson, le leader des Démocrates de Suède.

    Devenue l’une des nations européennes les plus strictes en la matière, la Suède peine à intégrer un grand nombre des nouveaux arrivants. En 2024, le nombre de migrants ayant obtenu l’asile en Suède a atteint le niveau le plus bas depuis 40 ans. L’an dernier, un peu plus de 6 000 permis de séjour pour l’asile ont été accordés dans le pays scandinave.

    "Aujourd’hui, trois personnes sur quatre qui demandent l’asile en Suède ne sont pas considérées comme ayant des motifs suffisants pour obtenir un #permis_de_séjour. Elles ne sont donc pas des réfugiées et doivent rentrer chez elles", a déclaré le ministre Johan Forssell.

    La Suède a ainsi été l’un des premiers pays à annoncer la suspension des demandes d’asile pour les Syriens après la chute de Bachar al-Assad en décembre dernier.

    https://www.infomigrants.net/fr/post/64546/la-suede-annonce-allouer-plus-de-9-millions-deuros-pour-accelerer-les-
    #migrations #réfugiés #renvois #expulsions #IOM #traite_d'êtres_humains #retours_volontaires #naturalisation #réfugiés_syriens

    ping @karine4 @reka

  • Keir Starmer promet de réduire « significativement » la migration légale au Royaume-Uni
    https://www.lemonde.fr/international/article/2025/05/12/immigration-keir-starmer-promet-de-reprendre-le-controle-des-frontieres-brit
    https://img.lemde.fr/2025/05/11/1/0/6559/4372/1440/960/60/0/4116834_ftp-import-images-1-ayyms81ejvhu-abcc3139baf64fa3b7b1b9cb627640b6-

    Keir Starmer promet de réduire « significativement » la migration légale au Royaume-Uni
    Par Cécile Ducourtieux (Londres, correspondante)
    « Reprendre le contrôle des frontières. » Keir Starmer est le dernier dirigeant britannique en date à formuler cette promesse, l’une des principales du Brexit, mais qu’aucun de ses prédécesseurs – Theresa May, Boris Johnson, Liz Truss ou Rishi Sunak – n’a réussi à tenir. Lundi 12 mai, lors d’une conférence de presse à Downing Street, le premier ministre (travailliste) a, à son tour, assuré vouloir réduire « significativement » la migration légale au Royaume-Uni, tranchant avec la ligne traditionnelle de la gauche britannique.
    Un Livre blanc, publié ce même jour par son gouvernement, recommande la limitation drastique des délivrances de visas, un parcours bien plus ardu pour prétendre à la nationalité britannique et la facilitation des expulsions pour toute personne condamnée.
    Pour Downing Street, il s’agit d’en finir avec un marché du travail très dépendant des travailleurs étrangers et d’encourager les employeurs à recruter des Britanniques. Dans les secteurs de la santé (le fameux National Health Service, NHS) et de l’assistance aux personnes dépendantes, près de 100 000 visas ont été délivrés à des assistants, à des infirmiers ou à des médecins étrangers en 2023, davantage qu’à tout moment de l’histoire récente du pays. Toujours en 2023, près d’un million d’arrivées nettes de personnes disposant de visas ont été enregistrées, là encore un niveau record.
    « Cela n’a rien à voir avec un contrôle [des frontières], c’est le chaos », a jugé Keir Starmer, qui a promis d’en finir avec cette « expérimentation d’ouverture des frontières » des précédents gouvernements conservateurs. Son coup de volant à droite est aussi une réponse à la montée apparemment inexorable du parti d’extrême droite Reform UK, qui a réussi une percée historique aux élections locales du jeudi 1er mai, en prenant le contrôle de dix collectivités locales, et en ravissant deux postes de maire et un poste de député. La formation, dirigée par le très charismatique Nigel Farage, se nourrit d’un discours antimigrants et, dans un dernier sondage, publié jeudi 8 mai par l’institut Find Out Now, elle devance le Labour de 13 points (et les conservateurs de 17 points).
    Le gouvernement Starmer veut restreindre la délivrance de visas de travail aux personnes détenant un diplôme universitaire. Des visas pour des emplois moins qualifiés pourront toujours être émis, à condition que les secteurs concernés souffrent de forts déficits de main-d’œuvre et que les employeurs s’engagent en parallèle à augmenter les recrutements de nationaux.
    D’ici à 2028, les recrutements de personnels étrangers dans les maisons de retraite ne seront plus permis. Les détenteurs d’un visa devront par ailleurs patienter dix ans (et non plus cinq) pour réclamer un droit de séjour permanent. Les étudiants étrangers ne pourront plus rester que dix-huit mois au Royaume-Uni après avoir décroché leur diplôme. Enfin, le gouvernement veut pouvoir expulser, non seulement, les personnes ayant été condamnées à au moins un an de prison, mais toutes celles qui se sont rendues coupables d’un crime ou même d’une infraction.
    L’équation du Labour semble simple : plus de 20 % des 16-64 ans sont inactifs au Royaume-Uni, il s’agit de recruter davantage dans ce réservoir de main-d’œuvre. La réalité est bien plus complexe : des dizaines de milliers de personnes ne travaillent pas à cause de problèmes de santé et ne parviennent pas à se faire soigner car le NHS croule sous les demandes. Bien d’autres sont découragées par des emplois précaires, mal payés et peu considérés (notamment dans l’assistance aux personnes âgées).
    Les mesures préconisées par le gouvernement Starmer tranchent avec des années de présupposé travailliste selon lequel l’immigration autorisée est bonne pour la croissance. « La théorie selon laquelle une augmentation de la migration entraîne nécessairement une croissance plus forte a été mise à l’épreuve ces quatre dernières années. Nous avons enregistré des soldes migratoires records quand les précédents gouvernements ont perdu le contrôle, mais la croissance a stagné. Ce lien [entre migration et croissance] ne tient donc pas la route », a objecté Keir Starmer.
    Le Royaume-Uni risque de devenir une « île [peuplée] d’étrangers » sans contrôle migratoire, a ajouté le dirigeant, un ex-avocat des droits humains. Des propos que n’auraient pas reniés ses prédécesseurs conservateurs et qui ont fait bondir : Steve Smith, le directeur de l’association d’aide aux migrants Care4Calais, les a jugés « dangereux » sur la BBC, ajoutant : « Le premier ministre a-t-il oublié les émeutes de l’extrême droite, l’été dernier ? »
    En août 2024, le pays a été secoué par dix jours de manifestations violentes, alimentées par de fausses rumeurs sur l’identité du coupable de la tuerie de Southport, soupçonné d’être un migrant. La rhétorique du premier ministre « imite les excès de l’extrême droite » a dénoncé la députée Labour Nadia Whittome. Elle risque aussi d’augmenter le malaise chez les travaillistes : de nombreux élus ne se reconnaissent plus dans les choix gouvernementaux et selon les médias britanniques, 80 députés Labour seraient prêts à voter contre des coupes prévues par Downing Street dans l’aide aux handicapés, lors d’un scrutin prévu en juin au Parlement.
    « Le jour où Keir Starmer tente de réagir à Reform UK, 250 jeunes hommes ont déjà traversé le channel à 8 heures du matin. Combien parmi eux sont des terroristes iraniens ? », s’est interrogé Nigel Farage, lundi, sur le réseau social X, confondant sans vergogne migration légale et illégale. Il est vrai que sur ce deuxième front, plus de 10 000 personnes ont déjà traversé la Manche en « small boats » depuis début 2025, en hausse de 40 % par rapport à la même période en 2024. Et Reform UK affûte probablement déjà ses flèches en prévision du premier sommet entre le Royaume-Uni et l’Union européenne depuis le Brexit, le 19 mai, à Londres. Londres pourrait y céder à une demande pressante de Bruxelles d’autoriser un programme de mobilité des étudiants européens au Royaume-Uni, en échange d’un partenariat dans la défense et la sécurité.

    #Covid-19#migrant#migration#royaumeuni#immigration#politiquemigratoire#migrationqualifiee#visas#personnelmedical#sante#NHS

  • Londres va restreindre les visas pour les Pakistanais, les Sri-lankais et les Nigérians - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/64411/londres-va-restreindre-les-visas-pour-les-pakistanais-les-srilankais-e

    Londres va restreindre les visas pour les Pakistanais, les Sri-lankais et les Nigérians
    Par La rédaction Publié le : 07/05/2025
    Les Travaillistes prévoient d’imposer des restrictions concernant la délivrance de visas de travail et de visas étudiants. Pourquoi ces trois nationalités sont-elles visées en particulier ? Parce qu’elles sont les plus susceptibles de rester après l’expiration de visa - pour ensuite déposer une demande d’asile, selon le gouvernement.
    Le gouvernement britannique prévoit de restreindre les visas pour les ressortissants de pays comme le Pakistan, le Nigeria et le Sri Lanka, dans le cadre d’un durcissement de sa politique migratoire, a indiqué mardi 6 mai une source gouvernementale.
    Confronté à la montée du parti anti-immigration Reform UK, le gouvernement travailliste de Keir Starmer doit présenter la semaine prochaine une feuille de route afin de réduire l’immigration nette, qui a atteint 728 000 personnes l’an dernier.Londres prévoit d’imposer des restrictions concernant la délivrance de visas de travail et de visas étudiants à ces trois nationalités. Pourquoi ? Parce qu’elles sont les plus susceptibles de rester après l’expiration de leur titre de séjour - pour ensuite déposer une demande d’asile, selon les autorités.
    « Pour lutter contre les abus de ressortissants étrangers […] nous dressons le profil de ces personnes afin de les identifier plus tôt et plus rapidement », a déclaré un porte-parole du ministère de l’Intérieur. « Notre système de visas fait l’objet d’une surveillance constante et nous n’hésiterons pas à prendre des mesures si nous détectons des tendances susceptibles de porter atteinte à nos règles en matière d’immigration ». Le Labour du Premier ministre a perdu du terrain la semaine dernière lors d’élections locales face au parti Reform UK de Nigel Farage, qui fait campagne notamment sur l’échec du gouvernement à faire baisser les arrivées de migrants traversant la Manche sur des embarcations de fortune.
    Selon des chiffres officiels publiés le mois dernier, les demandes de visas de travail et de visas étudiants ont chuté de plus d’un tiers entre mars 2024 et mars 2025, passant de 1,24 million à 772 000.
    La raison de ces chutes : l’ancien gouvernement conservateur de Rishi Sunak avait interdit le regroupement familial pour les étudiants et pour les travailleurs étrangers employés dans le secteur de la santé. Cette mesure phare n’a pas été retoquée par le nouveau gouvernement travailliste. De plus, pour obtenir un visa, Londres a aussi augmenté le niveau de salaire requis pour les travailleurs étrangers qualifiés.
    Autre restriction : depuis le mois d’avril, les établissements de santé au Royaume-Uni doivent aussi puiser dans les effectifs de travailleurs étrangers au chômage qui se trouvent déjà dans le pays – avant d’en recruter d’autres dans les pays tiers.Ces deux dernières années, le secteur de la santé britannique est devenu tributaire des travailleurs étrangers pour faire face au manque de personnel. Rien qu’à l’hôpital public anglais (HNS), un quart des employés vient de l’étranger. Le NHS déplore actuellement 112 000 postes vacants, un chiffre qui atteindrait 360 000 en 2037. Selon l’OCDE, le Royaume-Uni est l’un des pays développés les moins bien dotés en personnel médical, avec 3,2 médecins pour 1 000 habitants (contre 3,4 en France) et 8,7 infirmières pour 1 000 habitants (contre 11,3 en France). Outre le domaine de la santé, les patrons de grands groupes installés au Royaume-Uni avaient interpellé l’ancien Premier ministre Rishi Sunak l’année dernière : ils redoutaient que ces politiques migratoires soient des freins à l’embauche et accélèrent la fuite des cerveaux vers d’autres pays comme les États-Unis ou le Canada.

    #Covid-19#migrant#migration#royaumeuni#politiquemigratoire#visas#sante#personnelmedical#NHS

  • Il ricatto europeo targato #Frontex sui rimpatri “volontari” dei migranti

    In sei anni il numero di persone straniere a cui l’Agenzia ha dato supporto per “ritornare” è aumentato del 2.181%. Con un #budget superiore al miliardo di euro, le “divise blu” sono le vere protagoniste della politica europea sulle frontiere.

    “Giro per strada e mi vergogno. Tutti sanno che non ce l’ho fatta e che non sono riuscito a restituire neanche i soldi necessari per pagare il mio viaggio per l’Europa”. Nuha sospira mentre descrive una quotidianità difficile a Sukuta, città del Gambia che dista una ventina di chilometri dalla capitale Banjul. “Non ho un lavoro stabile e anche se sono passati tanti anni spesso ripenso al giorno in cui sono stato rimpatriato -racconta-. Non avevo commesso nessun reato: solo una volta non ho pagato il biglietto dell’autobus ma sono tornato nel mio Paese con le manette ai polsi”.

    Era il novembre 2019 e dopo cinque anni vissuti tra Italia e Germania, Nuha è stato rimpatriato su un volo gestito da Frontex. Come lui, negli ultimi dieci anni, altri 1.158 cittadini gambiani sono tornati nel loro Paese con l’assistenza dell’Agenzia europea della guardia di frontiera e costiera, che nel 2025 ha superato per la prima volta dalla sua istituzione il miliardo di euro di budget.

    “Soffrono molto”, sottolinea Bakary Camara, direttore sanitario dell’ospedale psichiatrico Tanka Tanka che si trova proprio a Sukuta, nella città in cui vive Nuha. “Spesso vengono ricoverati qui per problemi di salute mentale e dipendenza da sostanze stupefacenti sviluppate in Europa. Non è facile ricominciare da capo”.

    Guardare dal Gambia l’ossessione europea per i rimpatri dei cittadini irregolari è particolarmente significativo. Da quando nel 2017 è finita la dittatura dell’ex presidente Yahya Jammeh, molti giovani hanno deciso di lasciare uno dei più piccoli Paesi del continente africano che conta 2,5 milioni di abitanti in poco più di 11mila chilometri quadrati.

    L’aumento dell’emigrazione ha avuto un effetto decisivo sull’economia di uno Stato che nel 2022 era al 174esimo posto su 191, secondo l’indice di sviluppo umano delle Nazioni Unite. I 513 milioni di dollari inviati nel 2023 dagli emigrati ai propri familiari dall’estero (le cosiddette rimesse) hanno coperto il 21,9% del Prodotto interno lordo del Paese. Una fetta fondamentale dell’economia.

    Anche per questo il presidente Adama Barrow è stato duramente contestato quando nel 2018 ha siglato un accordo con l’Unione europea in materia di rimpatri. “Quando una persona è deportata non si perdono solo i soldi che questa inviava alla famiglia -spiega Yahya Sonko, attivista gambiano che dal 2015 vive in Germania- ma anche lo sviluppo di realtà imprenditoriali in loco. Dall’Europa io garantisco lavoro a 15 persone nella mia città di origine”.

    Le proteste hanno costretto Barrow a un passo indietro e all’inizio di un braccio di ferro con le istituzioni europee che più volte, l’ultima a luglio 2024, hanno minacciato una stretta sul rilascio dei visti come punizione per la mancata cooperazione sui rimpatri. “Un ricatto inaccettabile e uno spreco di soldi per gli europei -osserva Sonko-. Rimandare indietro una persona costa tantissimo e non è detto che questa, una volta rientrata, non riparta. Una politica dannosa e inutile”. Una strategia che numericamente ha fallito.

    Prendiamo come esempio il terzo trimestre del 2024: in Europa su un totale di 112.055 persone che hanno ricevuto un cosiddetto “ordine di espulsione”, quelle poi effettivamente rimpatriate sono state 28.630. Uno ogni cinque. “Una percentuale troppo bassa”, ha sottolineato la presidente della Commissione europea Ursula von der Leyen nel presentare, a inizio marzo, il nuovo sistema comune di rimpatrio europeo che prevede procedure più snelle e che ha un protagonista indiscusso: Frontex.

    “Ricordo bene gli agenti che ci hanno accompagnato sull’aereo”, riprende Nuha. Sono quelli di Frontex, l’Agenzia guidata oggi dall’olandese Hans Leijtens che quest’anno celebra vent’anni di attività e si è vista destinare dalla Commissione europea la stratosferica cifra di 1,1 miliardi di euro, un budget che non ha eguali in istituzioni simili. Ad esempio, supera di ben 42 volte quello dell’Agenzia europea sulla cybersicurezza e dieci volte quello dell’Agenzia europea per l’ambiente.

    Di questa cifra monstre solo 2,5 milioni di euro vengono destinati alle attività relative ai diritti umani mentre ben 133 milioni ai rimpatri, con un aumento del 42% rispetto al 2024. “Nel nuovo Regolamento proposto dalla Commissione -spiega Silvia Carta, advocacy officer della Piattaforma per la cooperazione internazionale sui migranti senza documenti (Picum)- emerge chiaramente la centralità dell’Agenzia e si prevede un ulteriore aumento delle disponibilità di spesa per i rimpatri”. L’attività di Frontex in questo settore non è una novità.

    Fin dalla sua nascita, infatti, ha collaborato con gli Stati membri supportandoli con la copertura dei costi degli aerei e delle attività pre-partenza ma è con il nuovo regolamento del 2019 che si è ritagliata un ruolo sempre più importante. Grazie a maggiori possibilità di operare anche in Paesi terzi dell’Ue, attraverso agenti dislocati sul territorio, è diventata protagonista della delicata attività di cooperazione con le autorità locali.

    I problemi principali dei bassi numeri di rimpatri dall’Europa, infatti, oltre ai costi stratosferici (almeno quattromila euro a persona, solo per il noleggio dell’aereo, per l’espulsione di un cittadino dall’Italia alla “vicinissima” Tunisia) sono proprio gli accordi con gli Stati di origine: spesso, come si è visto nel caso del Gambia, questi sono restii ad accettarli.

    Così, per ovviare a questo problema, l’Agenzia con sede a Varsavia e le istituzioni europee puntano sempre di più sui cosiddetti rimpatri volontari che hanno almeno due vantaggi: non richiedono il coinvolgimento dei Paesi di origine perché la persona collabora e il viaggio costa meno perché avviene su un volo di linea. E infatti, oggi, più della metà delle persone che lasciano l’Europa lo fanno “volontariamente” e Frontex è sempre più protagonista.

    Dal 2019 l’Agenzia può aiutare i Paesi Ue anche sui rimpatri volontari assistiti e i dati dimostrano che la sua attività da quell’anno è esplosa. Si passa dalla collaborazione con nove Stati membri per 155 persone rimpatriate alle 35.637 (+2.181%) del 2024 da 26 Stati Ue diversi. Inoltre cresce tantissimo anche il numero dei Paesi di destinazione coinvolti nell’attività delle “divise blu” che oggi sono 117 contro i 41 di sei anni fa. In totale quindi Frontex supporta i rimpatri nel 74% degli Stati del mondo extra-Ue: se si guarda al continente africano mancano all’appello solo eSwatini e Malawi.

    “La strategia di Bruxelles su questa tipologia di rimpatri è ambigua. Il nuovo Regolamento prevede una stretta sui rientri volontari ma lascia la possibilità alle autorità nazionali di implementare forme di premialità per persone che ‘cooperano’ con la propria deportazione, accettando di partecipare a programmi di rimpatrio assistito -riprende Carta di Picum-. Una forma di ricatto che deriva dalla riduzione degli anni del divieto di reingresso sul territorio europeo e dal supporto economico”.

    Per Frontex questi aiuti avvengono nell’ambito del “Reintegration program” che garantisce un “supporto a breve termine” (615 euro per i rimpatri volontari, 205 per quelli forzati) e uno a “lungo termine” che prevede forme indirette di aiuto per un anno (dalla copertura dell’assistenza sanitaria alla possibilità di supporto nell’aprire un’attività) per un importo di duemila o mille euro, a seconda di rientro volontario o forzato per il richiedente principale, più mille per ogni familiare.

    Questa dote è gestita da sei Ong che sono state selezionate tramite bando pubblico per operare in 38 diversi Paesi del mondo: Caritas international Belgium, Women empowerment, literacy and development organization (Weldo), Irara, European technology and training centre (Ettc), Life makers foundation Egypt, Micado migration. Se nel 2022 i cittadini rimpatriati supportati all’interno di questo progetto erano 867, nel 2024 sono cresciuti del 1.362% (12.676): le principali nazionalità delle persone sono Turchia (2.750), Iraq (2.469), Georgia (1.472), Gambia (1.162), Nigeria (816), Pakistan (794) e Bangladesh (620).

    “Spesso queste forme di aiuto non sono efficaci per chi ritorna nel proprio Paese perché è molto problematico l’utilizzo dei fondi -chiarisce Rossella Marino, professoressa all’Università di Gent in Belgio che ha svolto un dottorato proprio sul tema dei progetti di reintegrazione in Gambia-. Sono estremamente utili però alle istituzioni europee perché descrivono attraverso una narrazione positiva e accettabile, ovvero aiutare le persone che rientrano, quello che è un approccio neocoloniale e che mira in definitiva al controllo della mobilità”. Marino sottolinea, infatti, come la “macchina” dei rimpatri coinvolga tantissimi attori sul campo. “Tutte attività che consolidano la presenza delle istituzioni europee su quel territorio ma soprattutto che aiutano a evitare la ripartenza di chi è rientrato. Questo processo avviene anche attraverso la digitalizzazione di tutte le informazioni”.

    Proprio con questo scopo è stata sviluppata la piattaforma digitale Reintegration assistance tool (Riat), finanziata dalla Commissione europea e implementata dal Centro internazionale per lo sviluppo delle politiche migratorie (Impcd), attraverso cui avviene un monitoraggio costante dei casi che accedono al programma di Frontex e viene migliorata la cooperazione degli Stati.

    C’è poi un enorme tema di responsabilità rispetto al ruolo di Frontex nei rimpatri. Tutto ruota attorno alla questione se le divise blu siano o meno responsabili di quello che avviene prima del rimpatrio. Che cosa succede ad esempio se il decreto di espulsione alla base del rimpatrio della persona è illegittimo? Chi ne risponde? Oppure se, nel caso della partenza volontaria, la persona non si trovava in una condizione adeguata per decidere liberamente? Questo aspetto è decisivo. “Frontex si fa forte del fatto che la responsabilità di tutto ciò che succede prima del rimpatrio ricade unicamente sullo Stato membro. Ma non è così -spiega Laura Salzano, docente di diritto dell’Ue dell’Università Ramon Llull di Barcellona che da anni si occupa di queste tematiche-. L’Agenzia deve valutare caso per caso se quella espulsione sia legittima o meno: glielo impone il suo stesso Regolamento all’articolo 80. O si cambiano le regole di ingaggio, oppure è così”.

    Tutto questo riguarda da vicino anche l’Italia. Il nostro Paese è il fanalino di coda in Europa, insieme alla Romania, per il numero di rimpatri volontari. In dieci anni (2015-2024), secondo i dati forniti dal ministero dell’Interno ad Altreconomia, sono state 4.059 le persone rimpatriate con questo programma per un totale di 35,5 milioni di euro investiti dal Viminale. Nel 2024 tutti i 290 casi di rimpatrio assistito, che riguardavano per il 42% persone in posizione di irregolarità, sono stati gestiti dall’Organizzazione internazionale per le migrazioni (Oim).

    Negli ultimi mesi, però, nei Centri di permanenza per il rimpatrio (Cpr) italiani crescono le testimonianze di chi racconta una forte pressione da parte degli operatori per accedere a quelle che vengono definite “partenze volontarie”. Un funzionario di Oim che preferisce mantenere l’anonimato ci conferma che l’organizzazione per cui lavora non attiva rimpatri volontari dal Cpr.

    A intervenire è Frontex con il suo “Reintegration program”, che ora sembra una priorità anche per l’Italia: tutto è gestito dalla questura che segue caso per caso segnalando a Varsavia coloro che accettano di lasciare subito il Paese. La longa manus dell’Agenzia è arrivata così anche nei centri di detenzione italiani. E chi lo sa, forse presto sbarcherà anche in Albania.

    “A sei anni di distanza -conclude Nuha- una delle cose che mi fa più male è non aver potuto abbracciare mia moglie e mia figlia prima di partire: mi hanno fatto uscire dal retro della stazione di polizia, lei ha provato a seguire la macchina ma l’hanno seminata. Piangeva, urlava e con lei anche la bambina. Questa è l’ultima immagine che ho dell’Europa”.

    https://altreconomia.it/il-ricatto-europeo-targato-frontex-sui-rimpatri-volontari-dei-migranti
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  • L’administration Trump revient sur la révocation de milliers de visas étudiants
    https://www.lemonde.fr/international/article/2025/04/26/etats-unis-l-administration-trump-fait-marche-arriere-sur-la-revocation-de-v

    L’administration Trump revient sur la révocation de milliers de visas étudiants
    L’angoisse qui s’était emparée des jeunes étrangers sur les campus américains va pouvoir se dissiper, du moins temporairement. L’administration Trump est revenue sur la révocation des visas ayant affecté plusieurs milliers d’étudiants depuis quelques semaines dans toutes les grandes universités du pays. Des dizaines de plaintes avaient été déposées contre cette vague de radiations qui n’avait été ni annoncée officiellement ni justifiée.
    Le revirement n’a pas fait l’objet d’une annonce du gouvernement mais, dans plusieurs audiences en justice se tenant dans le pays, les avocats de l’administration ont fait part, vendredi 25 avril, de la décision de la police de l’immigration (ICE), qui gère la base fédérale de données sur les étudiants étrangers (Sevis, le système d’information sur les étudiants et visiteurs d’échange), d’annuler les mesures de révocation précédentes et de restaurer les visas affectés.
    Selon la déclaration lue devant le tribunal fédéral d’Oakland (Californie) par la procureure adjointe Elizabeth Kurlan, ICE « est en train d’élaborer une politique qui définira un cadre pour les résiliations de dossiers Sevis ». En attendant, les dossiers « resteront actifs ou seront réactivés », a-t-elle annoncé.
    En l’absence de statistiques officielles, l’association d’avocats spécialistes de l’immigration, American Immigration Lawyers Association (AILA), a estimé que quelque 4 700 étudiants avaient été informés par leur université que leur dossier avait été brusquement modifié, aboutissant à la perte de leur statut légal aux Etats-Unis. Sans savoir de combien de temps ils disposaient avant de risquer d’être expulsés, plusieurs ont quitté le pays. Nombre d’universités ont fourni des consultations juridiques aux étudiants concernés. A quelques semaines des examens de fin d’année, certains ont eu la possibilité de poursuivre leurs études à distance.
    Grâce à leurs avocats, quelques-uns ont appris qu’ils avaient été ciblés à cause d’infractions mineures, comme des excès de vitesse, une conduite en état d’ivresse ou des altercations diverses. Certaines de ces infractions avaient pu figurer dans la base de données NCIC (National Crime Information Center) relevant de la justice pénale et gérée par le FBI. Selon la déclaration de la procureure adjointe à Oakland, les deux bases de données auraient été croisées, entraînant « la résiliation des dossiers Sevis sur la base du signalement NCIC ».
    Le juge fédéral Jeffrey White a demandé au gouvernement de clarifier la nouvelle politique concernant le rétablissement des visas. L’avocate du ministère de la justice l’ayant assuré qu’un « nouvel ordre mondial » était en train d’être établi, il a ironisé sur ce nouveau cafouillage : « Venant de cette administration, on dirait qu’il y a un nouvel ordre mondial tous les jours. »
    Une première offensive contre les étudiants étrangers était intervenue en mars mais elle visait des participants aux manifestations propalestiniennes de 2024, dont Mahmoud Khalil, l’une des figures de la mobilisation à l’université Columbia, à New York, pourtant détenteur d’une green card (carte verte, le permis de résidence). Le secrétaire d’Etat, Marco Rubio, avait soutenu qu’il était en droit d’expulser tout ressortissant étranger dont la présence sur le territoire national est susceptible d’avoir des conséquences négatives importantes sur la politique étrangère des Etats-Unis, en vertu d’une disposition de la loi sur l’immigration et la nationalité de 1952.
    La vague suivante ne semble pas avoir eu de visées politiques, elle a affecté des campus qui n’avaient pas nécessairement connu de manifestations contre la guerre à Gaza. « Le rétropédalage de l’ICE sur son erreur monumentale apporte aujourd’hui un certain soulagement à des milliers de personnes, s’est félicité Gregory Chen, l’un des directeurs de l’association d’avocats AILA. Mais un préjudice durable continue d’affecter ces étudiants, leurs familles, ainsi que les universités américaines, les instituts de recherche et les entreprises », a-t-il ajouté.
    Jodie Ferise, une autre avocate basée dans l’Indiana, a déploré « l’immense peur » que les incertitudes sur leur statut avait fait naître chez les étudiants étrangers. La confiance va être difficile à rétablir, a-t-elle ajouté. « Nous allons perdre des étudiants – pas seulement à cause de la révocation de leur statut, mais à cause du message que cela envoie : que nous ne voulons pas d’eux, et qu’ils ne sont pas en sécurité quand ils viennent étudier ici. »
    Selon CNN, plus de 150 comptes Sevis avaient été réactivés vendredi soir dans 35 établissements différents. Les étudiants internationaux dont le statut légal a été révoqué pour des raisons politiques, notamment Mahmoud Khalil, et Rümeysa Öztürk, étudiante turque à l’université de Tufts (Massachusetts), accusés de prises de position favorables au Hamas, restent, eux, en détention en Louisiane, dans l’attente d’un avis de la justice sur la décision de l’administration Trump de les expulser. Jeudi 24 avril, un juge a ordonné au ministère de la justice de ramener l’étudiante turque dans le Vermont, avant le 1er mai. Le seul reproche qui lui a été fait jusqu’à présent est d’avoir cosigné une tribune dans le journal étudiant de son université appelant Tufts à « reconnaître le génocide palestinien » et à se désengager financièrement des entités ayant des liens avec Israël.

    #Covid-19#migrant#migration#etatsunis#politiquemigratoire#etudiant#visas#droit#sante

  • Visas annulés, frontière fermée : la tension monte entre le Pakistan et l’Inde après l’attentat au Cachemire
    https://www.lemonde.fr/international/article/2025/04/24/narendra-modi-promet-de-traquer-les-auteurs-de-l-attentat-au-cachemire-jusqu

    Visas annulés, frontière fermée : la tension monte entre le Pakistan et l’Inde après l’attentat au Cachemire
    Le Monde avec AFP
    Le premier ministre pakistanais, Shehbaz Sharif, a déclaré, jeudi 24 avril, que le Pakistan allait fermer sa frontière et son espace aérien à l’Inde. M. Sharif a dirigé une rare réunion du comité de sécurité nationale de haut niveau après que l’Inde a accusé son voisin de soutenir le « terrorisme transfrontalier », deux jours après un attentat au Cachemire au cours duquel 25 ressortissants indiens ont été tués.
    L’Inde avait ordonné à tous les citoyens du Pakistan, juste avant l’annonce d’Islamabad, de quitter son territoire d’ici au 29 avril, en représailles à l’attentat qu’elle impute à son voisin. « Tous les citoyens pakistanais actuellement en Inde doivent quitter l’Inde avant l’expiration de leurs visas », fixée au 27 avril pour les visas ordinaires et au 29 avril pour les visas médicaux, a annoncé le ministère des affaires étrangères indien.
    Mardi, plusieurs tireurs ont ouvert le feu sur des touristes dans la ville de Pahalgam, tuant 25 Indiens et un ressortissant népalais. Cette attaque, attribuée par l’Inde à des islamistes soutenus par le Pakistan, est la plus meurtrière visant des civils menée depuis 2000 dans ce territoire indien à majorité musulmane. Jeudi, la fusillade n’avait toujours pas été revendiquée. Lors de la réunion gouvernementale, le premier ministre pakistanais a ajouté qu’il avait été décidé qu’Islamabad expulserait des diplomates indiens, suspendrait des visas d’Indiens et considérerait toute tentative de détournement de l’eau du fleuve Indus par l’Inde comme un « acte de guerre ». Mercredi, New Delhi a dit dénoncer le traité sur les eaux de l’Indus, ratifié en 1960 et jamais remis en question malgré trois guerres entre les deux voisins.
    Le Pakistan va également envoyer jeudi une convocation à l’ambassade d’Inde, a annoncé le vice-premier ministre, Ishaq Dar, également chef de la diplomatie. « L’Inde mène une guerre de basse intensité contre nous, et s’ils veulent faire monter les enchères, nous sommes prêts. Pour protéger notre terre, nous ne plierons devant aucune pression internationale », a ajouté à ses côtés le ministre de la défense, Khawaja Muhammad Asif.
    Mercredi, le gouvernement ultranationaliste hindou de New Delhi a annoncé une série de mesures de représailles diplomatiques. Parmi ces décisions largement symboliques : la suspension d’un traité sur le partage de l’eau, la fermeture du principal poste-frontière terrestre entre les deux pays et le rappel de diplomates.« Je le dis au monde entier : l’Inde identifiera, poursuivra et punira les terroristes et ceux qui les soutiennent. Nous les poursuivrons jusqu’au bout de la terre », a insisté jeudi le premier ministre de l’Inde, Narendra Modi, lors d’un discours public prononcé dans l’Etat du Bihar (Nord-Est). (...)
    Plusieurs dirigeants étrangers ont exprimé leurs condoléances à M. Modi depuis l’attaque, notamment le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou ; la première ministre italienne, Giorgia Meloni, et le président français Emmanuel Macron, a fait savoir le ministère des affaires étrangères indien jeudi. « Comme l’ont dit le président Donald Trump et le secrétaire d’Etat Marco Rubio, les Etats-Unis sont aux côtés de l’Inde », a déclaré pour sa part la porte-parole du département d’Etat américain, Tammy Bruce. « Ils condamnent fermement tous les actes de terrorisme (…) et demandent que les auteurs de cet acte odieux soient traduits en justice », a-t-elle ajouté.
    La police a diffusé jeudi les portraits-robots de trois suspects, dont deux ressortissants pakistanais, les présentant comme membres du groupe Lashkar-e-Toiba, établi au Pakistan. Ce groupe est soupçonné des attaques djihadistes qui ont fait 166 morts dans la mégapole indienne de Bombay en 2008. Le Cachemire a été partagé entre l’Inde et le Pakistan en 1947, lorsque ces deux pays ont accédé à l’indépendance. Ils continuent depuis à réclamer la souveraineté de l’ensemble du territoire. Depuis 1989, les combats entre une insurrection séparatiste et les troupes indiennes ont fait des dizaines de milliers de morts. Dans le Cachemire pakistanais, des centaines de manifestants ont défilé jeudi à l’appel d’un parti encourageant la lutte armée afin de rattacher l’ensemble du Cachemire à la République islamique. Selon l’Association des étudiants du Jammu et Cachemire, de nombreux étudiants originaires du Cachemire ont été menacés et agressés dans toute l’Inde depuis l’attentat de mardi, accusés d’être des « terroristes ». « Il s’agit d’une campagne délibérée et ciblée de haine et de calomnie », a dénoncé le président de l’association, Nasir Khuehami.

    #Covid-19#migrant#migration#inde#pakistan#cachemire#frontiere#visas#crise#violence#sante

  • La France refuse en masse des demandes de visa venant de Russie, craignant l’infiltration d’espions
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2025/04/25/la-france-refuse-en-masse-des-demandes-de-visa-venant-de-russie-craignant-de

    La France refuse en masse des demandes de visa venant de Russie, craignant l’infiltration d’espions
    Par Jacques Follorou
    La France semble avoir pris la mesure de la menace russe depuis l’attaque massive de Moscou, en février 2022, contre l’Ukraine. Pour se prémunir des risques d’ingérence et d’infiltration d’espions sur le territoire français, Paris a, selon nos informations, refusé, depuis avril 2022, 1 200 demandes de visa et d’accréditation déposées au sein des consulats français en Russie. « Cette vigilance consulaire », comme l’a qualifiée auprès du Monde un membre du ministère des affaires étrangères, est le fruit d’une « procédure de consultation sécuritaire élargie au sein de l’espace Schengen ».
    Cette politique vise également à ce que Moscou ne puisse pas reconstituer un réseau de renseignement décimé par les expulsions d’agents russes agissant sous couverture diplomatique. Lors du premier semestre 2022, la France avait expulsé 55 officiels, notamment après les tueries perpétrées par Moscou dans la ville ukrainienne de Boutcha et l’éviction de sa délégation du Conseil de l’Europe, à Strasbourg. Au début des années 1980, l’ancien KGB n’avait mis que deux ans pour remplacer les 47 représentants soviétiques expulsés, en 1983, pour espionnage.
    Tout dépôt de dossier pour un visa Schengen, permettant de circuler dans les 25 nations européennes membres de cet espace, est soumis à l’avis de l’ensemble de ces pays qui, par ailleurs, peuvent aussi faire l’objet d’une demande pour leur seul territoire. Sur les 1 200 requêtes rejetées, 350 avaient été formulées spécifiquement pour la France, selon une source au Quai d’Orsay. Chaque pays conserve le droit souverain d’accorder ce type de document pour son sol.
    Les consulats ne sont pas seuls sur le front de cette vigilance accrue. La direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) est, en premier lieu, chargée de débusquer les profils et les dossiers suspects. Le service de contre-espionnage dispose d’informations nourries issues d’échanges systématiques avec ses partenaires étrangers afin d’éviter les tentatives de contournement du renseignement russe, qui aime se jouer des frontières.
    Entre « trente et quarante » tentatives d’affectation de diplomates russes, en France, ont, à ce jour, été bloquées depuis la mi-2022. Dans certains cas, les services français ont pu constater que le danger venait des « ayants droit », en d’autres termes les épouses ou maris de véritables diplomates. Moscou et ses services de renseignement extérieur, le SVR pour les civils et le GRU pour les militaires, ont conscience des manœuvres d’évitement mises en place par les autorités françaises et n’ont de cesse de tenter de les déjouer.
    La stratégie a, notamment, consisté à recourir à des agents sans couverture officielle, les « NOC » (l’acronyme anglais pour « non official cover »). Le SVR semble avoir eu une prédilection pour les faux journalistes prétendant travailler pour des médias russes, notamment la Komsomolskaya Pravda, un quotidien national. La Russie a aussi essayé de profiter des latitudes et immunités accordées aux institutions internationales pour passer sous les radars de la DGSI et du ministère des affaires étrangères. Depuis 2022, les nominations de Russes à l’Unesco, dont le siège est à Paris, sont surveillées de près. Si la France a moins les coudées franches pour ce type d’organisations multilatérales, elle a, néanmoins, bataillé et obtenu quelques résultats.
    Parmi les 1 200 personnes dont le visa a été refusé figurent, par ailleurs, des « conférenciers » souhaitant assister à des colloques sur le sol français, des « chefs et cadres d’entreprises » voyageant pour leurs affaires ou encore des « festivaliers », habitués des événements culturels organisés à travers le monde. Moscou dispose néanmoins d’une arme moins détectable : les jeunes diplômés des écoles de renseignement, âgés de moins de 30 ans, qui débarquent en France pour un premier poste à l’étranger. Ces inconnus passent à travers les mailles faute d’avoir été identifiés lors d’anciennes activités ou de passages aux frontières. Leur défaut : un manque d’expérience qui rassure, peut-être faussement, les contre-espions français.
    Enfin, les services français prennent en compte qu’aujourd’hui Moscou, faute de main-d’œuvre disponible et expérimentée, est enclin à utiliser ses « illégaux ». Ces agents implantés à l’étranger pour une vie entière, sous une fausse identité, en immersion profonde, préparés pour des missions à haute valeur ajoutée, peuvent désormais être actionnés pour des tâches plus communes, normalement dévolues à des officiers agissant sous couverture diplomatique ou des « itinérants ».

    #Covid-19#migrant#migration#france#russie#visas#securite#espionage

  • Passeports trafiqués à la chaîne : la police fait tomber un réseau à Guinaw Rail Sud
    https://www.dakaractu.com/Passeports-trafiques-a-la-chaine-la-police-fait-tomber-un-reseau-a-Guinaw

    Passeports trafiqués à la chaîne : la police fait tomber un réseau à Guinaw Rail Sud
    Un coup de filet spectaculaire ! La Police nationale vient de frapper un grand coup à Guinaw Rail Sud, où un réseau bien organisé de faussaires spécialisés dans les documents de voyage a été démantelé par le commissariat d’arrondissement local.
    L’opération, menée suite à un renseignement opérationnel précis, a permis l’arrestation de neuf (9) individus soupçonnés d’être impliqués dans un vaste trafic de faux passeports. Le groupe avait mis en place un véritable atelier de falsification : plus de trente (30) passeports ont été saisis, accompagnés d’un impressionnant arsenal de matériel de contrefaçon.
    Parmi les objets trouvés sur place : dissolvant, diluant, lames, barres et craies de différentes couleurs, crayons, ainsi que deux visas expirés arrachés de leurs passeports d’origine – l’un pour le Canada, l’autre pour l’espace Schengen. Les enquêteurs ont aussi mis la main sur une carte de commerçante, une carte d’import/export et du coton, probablement utilisés pour manipuler les documents. Les personnes interpellées sont désormais en garde à vue. Elles font face à des charges lourdes : association de malfaiteurs, faux et usage de faux en écriture publique, et complicité. Une enquête approfondie est en cours pour déterminer l’ampleur du réseau et ses ramifications potentielles à l’étranger.

    #Covid-19#migrant#migration#senegal#canada#schengen#passeport#visas#trafic#migrationirreguliere#droit#sante

  • La France instaure un dispositif de recueil des demandes de visa au Sahara occidental
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2025/04/21/la-france-instaure-un-dispositif-de-recueil-des-demandes-de-visa-au-sahara-o

    La France instaure un dispositif de recueil des demandes de visa au Sahara occidental
    Par Alexandre Aublanc (Casablanca, Maroc, correspondance)
    / AFP
    C’est une nouvelle étape dans « l’opérationnalisation », selon la formule élyséenne, du changement de pied de la France au Sahara occidental, une région que le président Emmanuel Macron a reconnu comme relevant de la « souveraineté marocaine » dans une lettre adressée au roi Mohammed VI en juillet 2024. Dès la mi-mai, les habitants de cette zone administrée par le Maroc pourront demander un visa pour la France depuis les villes de Laayoune et Dakhla, où se concentre 60 % de la population du territoire – le dernier en Afrique à être qualifié par les Nations unies de « non autonome » en l’absence d’un règlement de son statut.
    Jusqu’à présent, ses habitants ne pouvaient déposer un dossier que dans un centre de la société TLS Contact, choisie en 2014 par le gouvernement français pour collecter les demandes de visa au Maroc avant leur traitement par les consulats. Ces centres se trouvent dans sept agglomérations du royaume. Le plus proche du Sahara occidental par la route était à Agadir, soit à plus de 600 km de Laayoune et à environ 1 100 km de Dakhla. C’est donc dorénavant à travers une « valise mobile » que TLS Contact recueillera les dossiers sur place. A Laayoune, un point de collecte à l’hôtel Parador ouvrira « une fois tous les quinze jours » dans un premier temps, indique la direction de l’entreprise, qui n’exclut pas d’établir un véritable centre dans la ville « en fonction de la demande ». A Dakhla, les dossiers seront récupérés directement auprès des entreprises, dans des institutions, voire à domicile.
    Officialisée par l’ambassadeur de France au Maroc, Christophe Lecourtier, mercredi 16 avril, « l’extension [au Sahara occidental] du service de recueil des demandes de visa » est la dernière traduction en date, sur le terrain, des annonces formulées lors de la visite d’Etat d’Emmanuel Macron à Rabat, en octobre 2024. Le ministre des affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, avait alors assuré que « la France entend[ait] accroître son action consulaire » dans la région, sans que cela n’aboutisse à l’établissement d’une représentation diplomatique, comme l’avaient escompté de nombreux médias marocains. La communauté française au Sahara occidental n’excède pas « quelques centaines » de personnes, selon l’ambassade.
    Il n’empêche, en offrant à la population locale « le même service » que dans les grandes villes du royaume, la France a pris une décision « éminemment politique », se félicite le journal en ligne marocain Le360, qui voit dans ce dispositif une nouvelle preuve du bien-fondé de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental.Outre les demandes de visa, l’engagement d’Emmanuel Macron à accompagner le développement du Sahara occidental se concrétisera prochainement dans l’enseignement. La Mission laïque française a confirmé au Monde, jeudi, que les élèves de ses deux écoles de Laayoune (Paul-Pascon) et Dakhla (Odette-du-Puigaudeau) passeront cette année, pour la première fois, les examens du brevet au sein de ces établissements, et non à Agadir comme auparavant.
    Sur le plan culturel, enfin, il est prévu qu’une Alliance française ouvre à Laayoune, où Rachida Dati a rencontré en février les membres de l’association à l’origine de son projet de création. A Dakhla, le Centre national du cinéma (CNC), dont le nouveau président est l’ancien directeur de cabinet de la ministre de la culture, doit par ailleurs accompagner la nouvelle antenne d’un établissement public marocain d’enseignement supérieur spécialisé notamment dans l’audiovisuel. Peu après la locataire de la Rue de Valois, c’est le président du Sénat, Gérard Larcher, qui s’était envolé à Laayoune, où il avait plaidé pour la nouvelle position « non discutable » de la France au Sahara occidental.
    Le directeur de l’Agence française de développement (AFD), Rémy Rioux, devrait bientôt leur succéder. Ce dernier avait déclaré en novembre 2024 qu’il irait « prochainement » à Laayoune et Dakhla. Un déplacement toujours prévu mais dont les dates restent à confirmer, selon l’établissement public. En avril 2024, Proparco, sa filiale dévolue au secteur privé, avait reçu le feu vert de l’Elysée pour financer un projet de ligne à haute tension entre Dakhla et Casablanca. Une décision symbolique qui avait amorcé « l’opérationnalisation » du revirement de la France au Sahara occidental.

    #Covid-19#migrant#migration#maroc#france#saharaoccidental#visas#politiquemigratoire

  • La France reconnaît le nouveau passeport de l’Alliance des Etats du Sahel
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2025/04/18/la-france-reconnait-le-nouveau-passeport-de-l-alliance-des-etats-du-sahel_65

    La France reconnaît le nouveau passeport de l’Alliance des Etats du Sahel
    Par Victor Avendaño et Seydou Nomoko
    C’est un nouveau pas vers la normalisation de la Confédération de l’Alliance des Etats du Sahel (AES). Moins de deux ans après la création de cette nouvelle organisation sous-régionale par les juntes souverainistes du Mali, du Burkina Faso et du Niger, les citoyens maliens vont pouvoir voyager en Europe avec un passeport floqué AES.
    Sur le document de voyage figure le nouveau drapeau de la Confédération, adopté le 22 février, avec un baobab, un soleil et trois étoiles, ainsi que son slogan : « Un espace, un peuple, un destin. » Ils vont remplacer peu à peu les passeports estampillés Communauté des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao), une organisation que les trois dirigeants de ces pays sahéliens, qui ont commis des coups d’Etat entre 2020 et 2023, ont quitté avec fracas.
    Début avril, ces documents ont été reconnus par la France, affirme au Monde Afrique des sources diplomatiques françaises, confirmant une information du magazine Jeune Afrique. Une procédure qui a pris plusieurs mois. Ces nouveaux passeports avaient été officiellement mis en circulation le 29 janvier.Comme les anciens passeports maliens, les documents de voyage de cette confédération, qui revendique son souverainisme et sa rupture vis-à-vis de l’ancienne puissance coloniale française, restent produits sur un site sécurisé au sein de l’Union européenne, par la société française Idemia.
    « Les autorités maliennes nous ont demandé fin 2024 de faire évoluer le design de leur passeport pour prendre en compte de nouveaux éléments graphiques au nom de l’AES », confirme l’entreprise tricolore. Celle-ci a signé en 2015 un contrat de dix ans avec l’Etat malien, alors dirigé par Ibrahim Boubacar Keïta.
    Auparavant, les passeports maliens étaient « peu fiables, facilement falsifiables et leur délivrance était longue, complexe et coûteuse », souligne Idemia. Le contrat n’a jamais été dénoncé, malgré les changements de régime et les fortes tensions entre les nouvelles autorités maliennes et l’entreprise spécialisée en biométrie qui revendique collaborer avec des « centaines de gouvernements » à travers le monde depuis son siège de Courbevoie (Hauts-de-Seine).
    En 2023, la junte malienne avait accusé Idemia de « prendre en otage » des données d’état civil des Maliens qu’elle avait collecté et avait ainsi justifié son incapacité à organiser une élection présidentielle – qu’elle n’a toujours pas tenue quatre ans après avoir commis un coup d’Etat. L’entreprise française avait alors démenti et assuré que « le ministère malien de l’administration territoriale a toujours joui de l’usage du système et de ses données ».
    Avant cela, la justice malienne avait ouvert une enquête pour « atteinte aux biens publics et autres infractions » présumées sur les conditions d’attribution du marché de fabrication des passeports en 2015 à l’ancêtre d’Idemia, Oberthur Technologies. Elle avait convoqué Jean-Yves Le Drian qu’elle soupçonnait d’avoir usé de son influence auprès du président malien pour que l’entreprise bretonne, région d’origine de l’ancien ministre de la défense, décroche le contrat – ce que Jean-Yves Le Drian a toujours démenti. Il n’y a pas eu de suite connue à cette enquête.
    L’homologation du passeport de l’AES par les pays de l’espace Schengen reste symbolique et ne change rien à la diminution drastique de l’octroi de visas par la France aux ressortissants du Mali, du Burkina Faso et du Niger, avec lesquels Paris entretient des relations diplomatiques très dégradées. Depuis 2022, ces trois pays ont successivement exigé le départ des troupes françaises présentes sur leur territoire, et ont scellé un partenariat militaire avec la Russie.

    #Covid-19#migrant#migration#france#niger#mali#burkinafaso#AES#passeport#visas#schengen

  • Sénégal : comment des officines vendent au prix fort des rendez-vous pour demander un visa pour la France
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2025/04/10/senegal-comment-des-officines-vendent-au-prix-fort-des-rendez-vous-pour-dema

    Sénégal : comment des officines vendent au prix fort des rendez-vous pour demander un visa pour la France
    Par Célia Cuordifede (Dakar, correspondance)
    Dans le quartier de Ouakam, à Dakar, chaque matin se ressemble au pied de l’immeuble où sont installés les bureaux de VFS Global, une entreprise indienne chargée d’enregistrer les demandes de visa pour le compte de plusieurs ambassades au Sénégal, dont celles de la France, des Pays-Bas et de la Norvège. Dès 8 heures, une foule compacte se presse devant les barrières qui filtrent l’entrée. Ndèye Fatou Sène, son dossier sous le bras, a fait le déplacement depuis Kaolack, à 180 km au sud-est de la capitale – soit un peu plus de trois heures de route –, pour honorer son premier rendez-vous afin de déposer une demande de visa court séjour pour la France.
    « Il y a une telle difficulté pour décrocher ce rendez-vous que personne ne veut être en retard », explique cette enseignante du secondaire. Après plusieurs mois de recherche, en vain, sur le site de VFS Global – censé proposer des créneaux –, la quinquagénaire dit avoir versé 100 000 francs CFA (152 euros) à un intermédiaire. Juste à côté d’elle, Moussa, qui préfère témoigner de façon anonyme, acquiesce : « J’ai déboursé 50 000 francs CFA, c’était moins cher parce que l’intermédiaire est un ami de la famille. »
    Selon la procédure officielle, pour déposer un dossier de demande de visa pour la France, il est nécessaire de prendre rendez-vous via la plateforme en ligne du centre VFS Global de Dakar, prestataire de l’ambassade de France depuis 2014. L’entreprise est chargée de recevoir les demandes de visa, d’effectuer les recueils biométriques, de renseigner les demandeurs et de leur remettre leur passeport après décision du consulat général de France. En 2024, 53 000 dossiers ont été traités au Sénégal, dont deux tiers de visas « court séjour Schengen ».
    Selon le projet du voyage, les autorités consulaires proposent, via le site de VFS Global, 18 types de visa, parmi lesquels « court ou long séjour conjoint », « étudiant », « professionnel », « motif médical et accompagnant » ou « renouvellement ». Si des créneaux sont quotidiennement proposés pour ces différentes motivations, c’est loin d’être le cas pour une « première demande de visa Schengen ».
    Pour Souleymane Diop, le même message s’affiche depuis qu’il a commencé sa démarche, le 15 décembre 2024 : « Désolé, mais aucune place de rendez-vous n’est actuellement disponible. Veuillez réessayer plus tard. » « J’ai tout essayé », se désole le commerçant, qui voudrait aller en France pour assister au mariage d’un proche en juin. « Je me connecte chaque jour à des heures différentes, mais rien n’y fait », poursuit le trentenaire, agacé, assurant qu’il s’apprête lui aussi à débourser près de 150 000 francs CFA auprès d’un intermédiaire pour obtenir un créneau. Soit dix fois plus que les 15 000 francs CFA réclamés par VFS Global lors de l’inscription pour « frais de service » (16 300 francs CFA avec le supplément « numérisation des documents »). Une somme à laquelle il faut ajouter les 52 000 francs CFA (80 euros) de frais de dossiers requis par l’administration française.
    Alors, qui sont ces intermédiaires ? Sur les réseaux sociaux, notamment TikTok, de nombreux comptes se targuent de pouvoir aider les voyageurs à obtenir des rendez-vous. Le 31 janvier, un compte nommé @rendezvousshengen annonçait par exemple l’ouverture des rendez-vous pour le mois d’avril, capture d’écran à l’appui, le tout sur la bande-son de la publicité de la compagnie aérienne Air France, « France is in the air ». Nombre de ces comptes sont rattachés à des officines qui se présentent comme des agences de voyage, opérant dans une zone grise entre légalité et illégalité. Joint par Le Monde, un interlocuteur dont le numéro de téléphone se trouvait sur internet assure : « Pour le mois d’avril, il y a déjà eu des créneaux ouverts, mais on en attend encore d’autres. Les rendez-vous sont ouverts au compte-goutte, de façon aléatoire, il faut être patient. » L’homme au bout du fil réclame une copie du passeport en amont (les rendez-vous étant nominatifs) et le paiement de 100 000 francs CFA une fois le rendez-vous pris.
    Certains de ces centres opèrent à quelques mètres de VFS Global, sur le même trottoir. « Nous avons des équipes qui se relaient vingt-quatre heures sur vingt-quatre pour actualiser le site VFS », renseigne un manageur arborant le polo bleu de la société, laquelle promet « rendez-vous et remplissage visa Schengen » pour 50 000 francs CFA. Selon les informations du Monde, si les autorités consulaires définissent bien le nombre de rendez-vous disponibles par catégorie sur validation du ministère de l’intérieur, le système de mise en ligne des créneaux est la prérogative de VFS Global. Contactées, ni la direction du centre de Dakar, ni la centrale de l’entreprise indienne, n’ont répondu à nos sollicitations. « La catégorie “première demande” est celle qui dispose du moins de rendez-vous, car ils passent après tous les autres, avance Nicolas Soyere, conseiller des Français de l’étranger à Dakar. Que se passerait-il si on ouvrait les créneaux sans limitation ? On aurait sans doute des dizaines de milliers de dossiers qu’on ne serait pas en mesure de traiter. »
    En 2024, 53 000 dossiers de demande de visa ont été traités au Sénégal, dont les deux tiers sont des visas « court séjour Schengen », contre 43 000 en 2022, 46 000 en 2023 et 45 000 en 2017. « Le taux d’acceptation des visas de “court séjour Schengen” est supérieur à 62 % », avait affirmé Christine Fage, ambassadrice de France au Sénégal, face à la presse l’année dernière. Reste que le sujet des visas est sensible. Alors que les détenteurs d’un passeport français peuvent se rendre au Sénégal sans visa, la difficile accession à un simple rendez-vous de dépôt d’un dossier, première étape d’une procédure longue et complexe, est vécue comme une injustice par les demandeurs. Cette politique de la France a contribué à créer des tensions dans les relations qu’entretiennent Paris et les capitales africaines. Le rapport de mission de Paul Hermelin, président de Capgemini, chargé en 2023 d’évaluer la politique des visas de la France, ne dit pas autre chose : « Cela constitue un sujet majeur de frustration et de mécontentement et décrédibilise l’ensemble du dispositif. »
    « Je passe désormais plus de temps au téléphone avec des gens qui ne parviennent pas à faire leur visa qu’à faire mon travail », rapporte un diplomate français en poste en Afrique, qui déplore l’instauration par sa hiérarchie de ces procédures complexes. Ce recours à des sous-traitants qui restreignent l’accès à des rendez-vous – ce qui réduit de facto la quantité de visas délivrés – est devenu la norme. A Dakar, Abidjan, Casablanca, les mêmes problèmes sont recensés, avec la mise en place récente de mesures pour éviter l’accaparement des rendez-vous par les officines (codes captcha, identification des adresses IP…). Des subterfuges souvent peu concluants, de l’aveu même du rapport Hermelin.
    En outre, les mêmes officines qui proposent une aide pour les rendez-vous de première demande de visa vendent aussi une « assistance » pour composer le dossier. « Pour 400 000 francs CFA, on prend le rendez-vous, on remplit le dossier, on réserve vos billets d’avion, l’hôtel en France et l’assurance de voyage », promet l’une d’entre elles. Les procédures de demande de visa sont si longues et complexes que beaucoup de Sénégélais, y compris des personnalités politiques de haut niveau, font appel à ces intermédiaires, accentuant les possibilités de manipulations et de fraudes.
    « La multiplication des justificatifs apporte une certaine complexité dans les demandes de visa, qui fait que les gens sont vulnérables à ces trafics », résume Bamba Souané, intermédiaire bénévole pour les habitants de sa commune en Casamance. « Ces difficultés réelles de prise de rendez-vous et d’application pour les visas font l’objet de discussions entre le Sénégal et la France, mais la grande partie du problème demeure », conclut un conseiller du secrétariat d’Etat aux Sénégalais de l’extérieur.
    Au Sénégal, la difficulté à obtenir un visa pour la France revient régulièrement dans le débat public. Début mars, le député de la majorité Guy Marius Sagna a ainsi évoqué à l’Assemblée nationale le cas d’un Sénégalais dont le passeport aurait été retenu pendant un an au consulat général de France, en attente d’une réponse. Face à ces nombreuses embûches pour demander un visa, pour la France mais pas seulement (l’Espagne, l’Italie, la Belgique et d’autres Etats membres de l’espace Schengen sont aussi critiqués), le premier ministre, Ousmane Sonko, avait annoncé, dans sa déclaration de politique générale en décembre 2024, vouloir mettre en place la « réciprocité de la politique de visa à l’égard de certains pays ».

    #Covid-19#migrant#migration#senegal#france#visas#politiquemigratoire#sante

  • Lecture d’un extrait du livre « Un carré de poussière » d’Olivia Tapiero paru aux Éditions du commun, en coédition avec les Éditions de la rue Dorion, en 2025.

    https://liminaire.fr/creation/radio-marelle/article/un-carre-de-poussiere-d-olivia-tapiero

    « Un Carré de Poussière » explore la manière avec laquelle la philosophie occidentale s’est construite contre certains corps et certaines matières. Entre exploration poétique, témoignage personnel et enquête existentielle, le livre dénonce les violences genrées, les mécanismes de domination et les silences de l’histoire. Olivia Tapiero refuse toute assignation définitive en cherchant à déconstruire radicalement les cadres philosophiques et historiques de notre perception du réel. Elle instaure, dans ce poème qui pense, une nouvelle forme de connaissance et de relation au monde. Une exploration radicale du langage et du corps, un refus de l’effacement et de l’oubli.

    (...) #Radio_Marelle, #Écriture, #Livre, #Lecture, #En_lisant_en_écrivant, #Podcast, #Littérature, #Mémoire, #Visage, #Philosophie, #Corps, #Poésie, (...)

    https://liminaire.fr/IMG/mp4/en_lisant_un_carre_de_poussie_re_olivia_tapiero.mp4

    https://www.editionsducommun.org/products/un-carre-de-poussiere
    https://ruedorion.ca/un-carre-de-poussiere

  • Les Etats-Unis annoncent la révocation de tous les visas des ressortissants du Soudan du Sud
    https://www.lemonde.fr/international/article/2025/04/06/les-etats-unis-annoncent-la-revocation-de-tous-les-visas-des-ressortissants-

    Les Etats-Unis annoncent la révocation de tous les visas des ressortissants du Soudan du Sud
    Le Monde avec AFP
    Les Etats-Unis ont annoncé, samedi 5 avril, la révocation de tous les visas accordés aux ressortissants du Soudan du Sud, accusant le pays africain de ne pas reprendre ses citoyens visés par une mesure d’expulsion.« Avec effet immédiat, le département d’Etat des Etats-Unis révoque tous les visas détenus par les porteurs de passeports du Soudan du Sud », a déclaré le secrétaire d’Etat, Marco Rubio, dans un communiqué. Il s’agit de la première mesure de ce type prise contre l’ensemble des citoyens d’un pays du monde depuis le retour au pouvoir le 20 janvier de Donald Trump, qui a engagé une politique radicale de lutte contre l’immigration.« Il est temps que le gouvernement de transition du Soudan du Sud cesse de tirer profit des Etats-Unis », a accusé le chef de la diplomatie américaine. « Appliquer les lois d’immigration de notre pays est d’une importance critique pour la sécurité nationale et la sûreté publique des Etats-Unis », a-t-il ajouté. « Tout pays doit accepter de reprendre promptement ses citoyens lorsqu’un autre pays, y compris les Etats-Unis, veut les expulser. »
    Le communiqué précise qu’en plus de la révocation des visas existants Washington va cesser de remettre des nouveaux visas aux ressortissants du Soudan du Sud. « Nous nous tenons prêts à revoir cette politique lorsque le Soudan du Sud sera pleinement coopératif », a assuré M. Rubio.Le Soudan du Sud risque de replonger dans la guerre civile, a averti le mois dernier un haut responsable de l’ONU. Depuis son indépendance, en 2011, le pays est en proie à des violences qui l’empêchent de se remettre du conflit qui a fait près de 400 000 morts et quatre millions de déplacés entre 2013 et 2018, date à laquelle un accord de paix a été signé.Lors de son précédent mandat, M. Trump avait signé en 2017 un décret, surnommé le « Muslim Ban », interdisant l’entrée sur le sol américain aux ressortissants de plusieurs pays majoritairement musulmans. La Libye, le Soudan, la Syrie, l’Irak, l’Iran, le Yémen et la Somalie avaient été visés.

    #Covid-19#migrant#migration#etatsunis#soudansud#visas#politiquemigratoire#expulsion#asile#droit#sante

  • Les Soudanais du Sud interdits de visa aux Etats-Unis
    https://www.dakaractu.com/Les-Soudanais-du-Sud-interdits-de-visa-aux-Etats-Unis_a260245.html

    Les Soudanais du Sud interdits de visa aux Etats-Unis
    Les Etats-Unis ont annoncé samedi la révocation de tous les visas accordés aux ressortissants du Soudan du Sud, une décision inédite contre un pays étranger de la part de l’administration Trump.
    Le secrétaire d’Etat Marco Rubio, qui a annoncé cette décision dans un communiqué, a accusé le pays africain de ne pas reprendre ses citoyens visés par une mesure d’expulsion, une problématique qui rappelle la récente polémique entre la France et l’Algérie. « Avec effet immédiat, le département d’Etat des Etats-Unis révoque tous les visas détenus par les porteurs de passeports du Soudan du Sud », a annoncé M. Rubio.
    Il s’agit de la première mesure de ce type prise contre l’ensemble des citoyens d’un pays du monde depuis le retour au pouvoir le 20 janvier du président Donald Trump, qui a engagé une politique radicale de lutte contre l’immigration. « Il est temps que le gouvernement de transition du Soudan du Sud cesse de tirer profit des Etats-Unis », a accusé le chef de la diplomatie américaine. « Tout pays doit accepter de reprendre promptement ses citoyens lorsqu’un autre pays, y compris les Etats-Unis, veut les expulser ». Le communiqué précise qu’en plus de la révocation des visas existants, Washington va cesser de remettre des nouveaux visas aux ressortissants du pays de 11 millions d’habitants."Nous nous tenons prêts à revoir cette politique lorsque le Soudan du Sud sera pleinement coopératif", a assuré M. Rubio.
    Lors de son précédent mandat, M. Trump avait signé en 2017 un décret interdisant l’entrée sur le sol américain aux ressortissants de plusieurs pays majoritairement musulmans.La Libye, le Soudan, la Syrie, l’Irak, l’Iran, le Yémen et la Somalie avaient été visés.Le Soudan du Sud, pays à majorité chrétienne, avait à l’époque échappé à cette mesure. La décision de Washington frappe un des pays les plus pauvres de la planète. En 2022 (statistique publiée en 2024), le Soudan du Sud se classait avant-dernier dans l’indice mondial du développement humain publié par les Nations unies, juste avant la Somalie.Elle survient alors que le pays risque de replonger dans la guerre civile, a averti le mois dernier un haut responsable de l’ONU.
    Le Soudan du Sud - pays né en juillet 2011, sous les auspices des Etats-Unis, de la partition du Soudan - a traversé une guerre civile qui a fait près de 400.000 morts et 4 millions de déplacés entre 2013 et 2018, lorsqu’un accord de paix a été signé.Dans ce contexte, les Soudanais du Sud bénéficiaient jusqu’à présent d’un statut protégé octroyé à titre temporaire (TPS) sur le sol américain.
    Cette disposition, accordée par l’administration Biden, expire le mois prochain. Elle empêche d’expulser les ressortissants de pays qui ne peuvent pas rentrer chez eux pour cause de guerre ou de catastrophe naturelle ou autres circonstances « extraordinaires ».
    En 2023, l’administration Biden avait indiqué que 133 Soudanais du Sud bénéficiaient de ce statut, 140 autres étant éligibles à ce statut.
    L’administration Trump a commencé à revenir sur le statut TPS, qui a été retiré en janvier à plus de 600.000 Vénézuéliens.La justice vient de bloquer cette décision au motif que l’exécutif l’a justifiée en affirmant que la majorité des Vénézuéliens présents aux Etats-Unis seraient des criminels. D’après l’institut Pew Research Center, 1,2 million de personnes bénéficiaient en mars 2024 du statut TPS ou pouvaient y prétendre.

    #Covid-19#migrant#migration#soudansud#etatsunis#politiquemigratoire#visas#sante#expulsion#immigration

  • Ce pourquoi nous quittons #VISA 44 – Communiqué de la CNT44
    https://nantes.indymedia.org/posts/143032/ce-pourquoi-nous-quittons-visa-44-communique-de-la-cnt44

    De la situation au sein de VISA 44 et de la prise en charge des questions de VSSP au sein de nos espaces militants Les trois syndicats de l’Union Locale #Cnt 44 dénoncent les violences patriarcales et leur déni au sein de #VISA44. La situation qui perdure depuis le mois…

    #Antifascisme #Féminisme #Syndicat #UL_CNT44 #Violence_sexiste #Loire-atlantique #Nantes #Pays-de-la-loire #Local

  • Exclusive: Trump’s “pro-Hamas” purge could block foreign students from colleges
    https://www.axios.com/2025/03/27/trump-palestinian-hamas-purge-colleges-protests

    Zoom in: The idea of prohibiting colleges from enrolling any student visa-holders grew out of Secretary of State Marco Rubio’s “Catch and Revoke” program, which now is focusing on students who protested against the war in Gaza.

    […]

    More than 300 foreign students have had their student visas revoked in the three weeks “Catch and Revoke” has been in operation, the official said. There are 1.5 million student visa-holders nationwide.

    Hundreds of international students wake up to an email asking them to self deport for campus activism
    https://timesofindia.indiatimes.com/world/us/hundreds-of-international-students-are-waking-up-to-an-email-asking-them-to-self-deport-for-campus-activism-or-even-sharing-posts-on-social-media/articleshow/119679695.cms

    Hundreds of international students in the US are getting an email from the US Department of State (DOS) asking them to self-deport owing to campus activism. Immigration attorneys’ contacted by TOI affirmed this development and added a few Indian students may also be at the receiving end of such emails – for something as innocuous as sharing a social media post.

    It is not just international students who physically participated in campus activism but also those who shared or liked ‘anti-national’ posts that are the target of these emails, said an immigration attorney.

    […]

    “On behalf of the United States Department of State, the Bureau of Consular Affairs Visa Office hereby informs you that additional information became available after your visa was issued. As a result, your F-1 visa with expiration date XXXXX was revoked in accordance with Section 221(i) of the United States Immigration and Nationality Act, as amended."

    “The Bureau of Consular Affairs Visa Office has alerted the Department of Homeland Security’s Immigration and Customs Enforcement, which manages the Student Exchange Visitor Program and is responsible for removal proceedings. They may notify your designated school official about the revocation of your F-1 visa.”

    “Remaining in the United States without a lawful immigration status can result in fines, detention, and/or deportation. It may also make you ineligible for a future U.S. visa. Please note that deportation can take place at a time that does not allow the person being deported to secure possessions or conclude affairs in the United States. Persons being deported may be sent to countries other than their countries of origin.”

    “Given the gravity of this situation, individuals whose visa was revoked may wish to demonstrate their intent to depart the United States using the CBP Home App”

    “As soon as you depart the United States, you must personally present your passport to the U.S. embassy or consulate which issued your visa so your visa can be physically cancelled. You must not attempt to use your visa as it has been revoked. If you intend to travel to the United States in the future, you must apply for another U.S. visa and a determination on your eligibility for a visa will be made at that time.”