• « La #langue-française et les #femmes » - « Répliques » de #Alain-Finkelkraut sur #France-Culture (27/04/19) avec #Bernard-Cerquiglini et #Bérénice-Levet.
    Émission incroyable. Que cette question de l’évolution de la langue suscite encore tant de passions.
    https://www.franceculture.fr/emissions/repliques/la-langue-francaise-et-les-femmes


    À écouter pour rire mais aussi s’inquiéter et entendre des phrases telles que « On commence à prendre la mesure de la catastrophe civilisationnelle et même anthropologique qu’ont engendré cette éducation progressiste. »
    #langage #féminisation #sexisme #radio #vivre-dans-une-fiction

  • #The_game’: vanuit Bosnië naar de EU, het hoogste level

    Via de nieuwe Balkanroute proberen migranten de EU te bereiken door vanuit Bosnië de Kroatische grens over te steken. Ze noemen het ‘the game’ en ze spelen het vaak zonder succes.


    https://www.volkskrant.nl/kijkverder/v/2019/the-game-vanuit-bosnie-naar-de-eu-het-hoogste-level
    #terminologie #mots #vocabulaire
    #game #jeu #Game over #next_level
    #Balkans #route_des_Balkans #Bosnie #Velika_Kladusa #Slovénie #Bosnie-Herzégovine #IOM #OIM #frontières #violences_policières
    ping @reka signalé par @Virginie_Mamadouh

  • Les «antillais» sont-ils caribéens ?

    "On l’appelait département français, département d’outre-mer, sans savoir comment le nommer car lui même avait du mal à se situer sur la carte du Monde. Au loin, les autres îles s’étaient depuis longtemps enracinées dans leur drapeau et même si les difficultés torturaient leur destin, elles chevauchaient la mer avec la vaillance de petites nations intrépides".

    E. Pépin, Toxic Island

    Le titre de cet article peut sembler au premier abord assez paradoxal. En effet, les Antilles et la #Caraïbe sont en principe deux synonymes désignant la même région, en français, en anglais (The Caribbean / The Antilles1) en hollandais (De Caraïben / De Antillen) et en espagnol (El Caribe / Las Antillas).

    Il existe pourtant une vision française plus étroite de ce que représentent « les Antilles », par contraction de la terminologie d’ « #Antilles_françaises ». Cette perception se retrouve notamment dans la terminologie de l’Université des Antilles (sous entendu la Martinique et la Guadeloupe) et de la Guyane (UAG). Elle se retrouve aussi par exemple à travers l’appellation du principal journal de #Martinique et de #Guadeloupe : le « #France-Antilles » (la Guyane a son « France-Guyane »). On parle aussi volontiers dans les journaux de l’ « Hexagone2 » et des #Départements_d'Outre_Mer (#DOM) de la « #communauté_antillaise » pour désigner les personnes originaires de Martinique, de Guadeloupe et parfois par extension de Guyane3. Ces « Antillais » considèrent d’ailleurs leurs voisins de #Dominique et de #Sainte-Lucie comme des étrangers (pas des « Antillais ») qu’ils appellent les « Anglais ».

    La question ici posée est donc la suivante : les « Antillais » originaires de Martinique, Guadeloupe et #Guyane sont-ils caribéens ? L’histoire et la géographie rattachent leurs territoires à cet espace. Cependant, la départementalisation en 19464 a entrainé le façonnement sur un demi-siècle d’une #identité « antillaise » toute particulière, entre une #France très bien connectée (entre trois et six navettes aériennes journalières directes pour Paris, trois compagnies aériennes) mais lointaine (7 000 km, 8 heures de vol) et une Caraïbe proche (quelques centaines de kilomètres tout au plus pour les autres îles des Petites Antilles) mais au contraire très peu connectée. A titre d’exemple il est bien plus long et plus difficile de se rendre de Fort-de-France (Martinique) ou de Pointe-à-Pitre (Guadeloupe) à Kingston (Jamaïque) ou à Paramaribo (Suriname) que de se rendre à Paris. De manière encore plus caricaturale, pour se rendre par les airs depuis Fort-de-France à Roseau, capitale de l’île voisine de la Dominique située à une trentaine de kilomètres au Nord, il faut compter deux escales (Sainte-Lucie et Antigua par exemple), avant d’entamer les deux heures de routes qui relient l’aéroport de Melville Hall à la ville...

    Culture et populations tendent à rapprocher ces îles voisines. Les locuteurs de Guadeloupe, Martinique, Dominique et Sainte-Lucie peuvent par exemple se comprendre en créole (bien qu’il existe des variations notables) sans utiliser le français ni l’anglais. D’après une étude ethnologique, plus de 95% des Guadeloupéens parlent ainsi le #Créole comme #langue maternelle et le Français seulement comme langue secondaire. Plus de 80% des Martiniquais parlent eux le français et le créole comme langue maternelle (Lewis 2009). Par ailleurs, si il n’existe pas de statistiques ethniques dans les territoires français, d’après les estimations de chercheurs de l’Université de Laval (Québec) plus de 80% de la population martiniquaise et plus de 90% de la population guadeloupéenne se composent de noirs et de métisses5 6. Ces chiffres sont assez comparables à ceux de Sainte-Lucie (94% de noirs et de métisses7) et de la Dominique (95%8) bien que la part de la population noire y soit sensiblement plus forte.

    Le niveau de vie et l’éducation sont par contre beaucoup plus similaires entre les Antilles Françaises et la France qu’ils ne le sont par rapport à ces îles voisines. Les Martiniquais sont considérés comme de riches touristes à Sainte-Lucie et en Dominique (où on les appelle « the French »). Les « Anglais » sont eux plus souvent perçus comme des travailleurs pauvres, des clandestins (bienvenus pour les travaux agricoles ou de construction) ou des trafiquants de drogues en Martinique. Le PNB par habitant de la Dominique est deux fois et demi moindre que le PIB par habitant estimé pour la Martinique par l’INSEE (respectivement 7 284 euros9 et 19 600 euros10). Le PIB par habitant de la Martinique est pour sa part beaucoup plus proche du PNB par habitant total français (23 100 euros11), bien que sensiblement inférieur.

    Parmi les étudiants interrogés dans les différentes branches de l’Université des Antilles et de la Guyane, moins d’une personne sur deux se dit « caribéen » (31% en Guyane, 37% en Martinique, 52% en Guadeloupe). Quand on demande ensuite à ceux qui revendiquent une identité plurielle (par exemple Guadeloupéen et Français et Caribéen) de hiérarchiser leurs sentiments d’appartenance, moins de 15% de ces « Antillais » se disent avant tout Caribéens (12,5% pour les Guyanais, 11% pour les Martiniquais, 5% pour les Guadeloupéens). De manière générale on est ici avant tout Guyanais (43%), Martiniquais (71%) ou Guadeloupéen (78%) (Cruse 2011).

    Le contact physique avec ces différents espaces explique sans doute en partie cette représentation identitaire en rapport avec l’espace de vie : 90% des étudiants martiniquais ont déjà voyagé en France alors que seuls 56% ont déjà voyagé dans la Caraïbe (hors DOM Français). 76% des étudiants guadeloupéens ont été en France mais seuls 52% dans la Caraïbe. Les Guyanais ne sont que 50% à avoir été en France, mais seuls 25% ont par ailleurs déjà voyagé dans la Caraïbe (Cruse 2011). Clairement, l’espace vécu intègre beaucoup plus la France que la Caraïbe.

    Par ailleurs, les déplacements de ces étudiants dans la Caraïbe montrent une nette concentration dans les autres DOM français et dans les îles proches (Sainte-Lucie et Dominique). Mis à part la République dominicaine, qui est vendue comme une destination touristique aussi sur le marché des touristes « français d’Outre Mer », le reste de la Caraïbe demeure très peu visité. Le centre de gravité de l’espace vécu de ces étudiants se trouve entre la France et ses dépendances caribéennes.

    Cet espace vécu reflète parfaitement l’espace des échanges commerciaux. Si l’on prend l’exemple de la Martinique, les trois quarts des importations proviennent de l’Union Européenne (les deux tiers desquelles proviennent de France « métropolitaine »). Au contraire, seules 7% des importations proviennent de la Caraïbe. Pour ce qui est des exportations, 83% des ventes martiniquaises sont destinées à la France (Guadeloupe 57%12, France « métropolitaine » 25%) à comparer aux 3% à destination de la Caraïbe (INSEE 2009).

    Rien n’incite d’ailleurs aux #échanges entre les habitants des îles françaises et le reste des Caribéens. Les #prix des échanges sont prohibitifs, que l’on pense au transport, à l’envoi de marchandises ou même plus simplement aux appels téléphoniques. Une compagnie de téléphonie mobile comme Digicel facture par exemple les appels entre DOM 23 centimes d’euros par minute, d’un DOM vers la France « métropolitaine » 55 centimes, et d’un DOM vers « la Caraïbe13 » 73 centimes. Il est donc beaucoup moins cher d’appeler la France – et d’y entretenir des liens -, à 7 000 kilomètres, que la Dominique qu’on aperçoit depuis la côte sud de la Guadeloupe et depuis la côte Nord de la Martinique...

    L’ensemble de ces éléments montrent que, malgré leur positionnement géographique caribéen et les héritages culturels (langue créole, histoire commune, etc.), les Antilles françaises sont avant tout vécues comme des régions françaises. Ceci s’explique en grande partie par l’ensemble des politiques menées depuis la #départementalisation (politiques économiques et éducation notamment). La forte connexion avec la France (transport, commerce, médias, etc.) et la coupure avec le reste de la Caraïbe jouent un rôle particulièrement important dans ce processus.

    http://www.caribbean-atlas.com/fr/thematiques/qu-est-ce-que-la-caraibe/les-antillais-sont-ils-caribeens.html
    #mots #terminologie #vocabulaire #Antilles #colonisation #géographie_coloniale #ressources_pédagogiques

  • No Friend but the Mountains. The True Story of an Illegally Imprisoned Refugee

    In 2013, Kurdish journalist #Behrouz_Boochani sought asylum in Australia but was instead illegally imprisoned in the country’s most notorious detention centre on Manus Island. He has been there ever since. This book is the result.

    Behrouz Boochani spent nearly five years typing passages of this book one text at a time from a secret mobile phone in prison. Compiled and translated from Farsi, they form an incredible story of how escaping political persecution in Iran, he ended up trapped as a stateless person. This vivid, gripping portrait of his years of incarceration and exile shines devastating light on the fates of so many people as borders close around the world.

    No Friend but the Mountains is both a brave act of witness and a moving testament to the humanity of all people, in the most extreme of circumstances.


    https://blackwells.co.uk/bookshop/product/9781529028485?gC=5a105e8b&gclid=EAIaIQobChMIncGnxfz84QIVFOd3Ch3PVAXdEA
    #réfugiés #asile #migrations #Nauru #Australie #réfugiés_kurdes #Kurdistan #livre #témoignage

    Une chose m’intrigue... pourquoi la #montagne dans le titre?

    • Australia’s Shame

      Let us suppose that I am the heir of an enormous estate. Stories about my generosity abound. And let us suppose that you are a young man, ambitious but in trouble with the authorities in your native land. You make a momentous decision: you will set out on a voyage across the ocean that will bring you to my doorstep, where you will say, I am here—feed me, give me a home, let me make a new life!

      Unbeknown to you, however, I have grown tired of strangers arriving on my doorstep saying I am here, take me in—so tired, so exasperated that I say to myself: Enough! No longer will I allow my generosity to be exploited! Therefore, instead of welcoming you and taking you in, I consign you to a desert island and broadcast a message to the world: Behold the fate of those who presume upon my generosity by arriving on my doorstep unannounced!

      This is, more or less, what happened to Behrouz Boochani. Targeted by the Iranian regime for his advocacy of Kurdish independence, Boochani fled the country in 2013, found his way to Indonesia, and was rescued at the last minute from the unseaworthy boat in which he was trying to reach Australia. Instead of being given a home, he was flown to one of the prisons in the remote Pacific run by the Commonwealth of Australia, where he remains to this day.

      Boochani is not alone. Thousands of asylum-seekers have suffered a similar fate at the hands of the Australians. The point of the fable of the rich man and the supplicant is the following: Is it worse to treat thousands of people with exemplary inhumanity than to treat a single man in such a way? If it is indeed worse, how much worse is it? Thousands of times? Or does the calculus of numbers falter when it comes to matters of good and evil?

      Whatever the answer, the argument against Australia’s treatment of asylum-seekers can be made as trenchantly on the basis of a single case as on that of a thousand, and Boochani has provided exactly that case. Under atrocious conditions he has managed to write and publish a record of his experiences (experiences yet to be concluded), a record that will certainly leave his jailers gnashing their teeth.

      Given the fact that the foundational event of the Commonwealth of Australia was the arrival on the island continent’s east coast of a fleet of uninvited vessels captained by James Cook; given further that since the end of World War II Australia has taken in hundreds of thousands of refugees, most of them from Europe but many from Asia and Africa too, it is hard to comprehend the dogged hostility of the Australian public to the latest wave of refugees fleeing strife in the Middle East, Afghanistan, the Indian subcontinent, and northeast Africa. To call their hostility racist or xenophobic explains little. Its roots lie further back in time, suggests the historian Jane Haggis:

      The sense of victimhood, of being exiled—unwelcome at home, by virtue of being a convict, an ill-paid worker or an economically precarious tenant farmer…and of having struggled too hard to earn the land…meant Australia never totally embraced the discourse of humanitarianism and of human rights that came to define one sense of the Western self during the twentieth century…. The sense of exile, of expulsion from Europe to the bottom of the world, of being victims rather than members of God’s elect, [shapes] Australia and Australians’ historic sense of themselves as a national community [and] feeds a hyper-vigilance to maintain…“First World privilege.”

      Hostility to refugees is clearly to be seen in the positions taken by both main political parties, which respond to protests against the way they treat refugees with the mantra “We will put the people smugglers out of business, we will end the drownings at sea,” refusing bluntly to address what is unique about their common policy: that people are to be punished for seeking asylum, and that the punishment will be and is meant to be as harsh as possible, visible for all the world to see.

      Poll after poll attests that a majority of Australians back stringent border controls. Fed by the right-wing media, the public has swallowed the argument that there is an orderly immigration queue that boat people could have joined but chose not to; further, that most boat people are not genuine refugees but “economic migrants”—as if fleeing persecution and seeking a better life elsewhere were mutually exclusive motives.

      Under the uniquely complex, quota-based system that Australia follows for dealing with humanitarian cases, there is indeed an orderly queue for applicants waiting to be processed in camps overseas supervised by the United Nations High Commissioner for Refugees; and the system for processing these humanitarian cases does indeed function smoothly if somewhat slowly, though when we bear in mind that, by the latest count, there are 70 million persons displaced from their homes worldwide, Australia’s quota of about 12,500 humanitarian acceptances per year is modest, well short of Canada’s (28,000). As for the argument that boat people are trying to jump the queue, the fact is that—until the policy changed so that arriving by boat effectively nullified any future application for asylum—the actions of asylum-seekers who arrived on Australian shores without papers and were subsequently found to be “genuine” had no effect on the quota for acceptances from the camps. Simply stated, boat people have never been part of any queue.

      Most of those who head for Australia’s back door do so via Indonesia, where they spend as little time as they can: Indonesia routinely arrests sans-papiers and sends them back to their country of origin. At the height of the boat traffic to Australia in 2009–2011, some five thousand people a year were setting sail from ports in southern Indonesia, in leaky boats provided by smugglers. No official figures are available for deaths at sea, but Monash University’s Australian Border Deaths database estimates a total of some two thousand since the year 2000, with a spike of over four hundred in 2012.

      The preventive measures undertaken by the Australian navy to head off asylum-seekers are shrouded in secrecy; therefore we do not know how many of them have persisted in embarking for Australia since a harsh new policy of interning and processing them offshore was put into practice in 2013, but there is every reason to believe that the number has fallen drastically. It would appear that when the navy intercepts a refugee vessel, it immediately transfers the occupants to a disposable boat with a minimum of fuel, tows it back into Indonesian waters, and casts it off.

      Australia’s treatment of refugees is constrained by a number of treaties. First among these is the 1951 Convention Relating to the Status of Refugees, ratified in 1954 though with a number of reservations. This convention confirms the right (already enunciated in the United Nations’ Universal Declaration on Human Rights of 1948) of any victim of persecution to seek and enjoy asylum. It also binds signatories not to return asylum-seekers to the countries from which they have fled, a requirement known as non-refoulement.

      While adhering to non-refoulement, Australia has over the years exploited two lacunae in the convention, namely that it does not confer on an asylum-seeker the legal right to enter the country where asylum is sought, and that it does not oblige the country where asylum is sought to grant asylum. Successive Australian administrations have therefore taken the position—validated by Australian courts—that a person who enters Australian territorial waters without the requisite papers is in Australia illegally, whether or not that person has come to seek asylum.

      The question of asylum was repeatedly debated in the United Nations in the 1960s and 1970s. Australia voted alongside its allies the United States and the United Kingdom in favor of the right of asylum, while consistently reserving its position on the actual admission of asylum-seekers. In 1977 it spelled out that position: Australia “will wish to retain its discretion to determine ultimately who can enter Australian territory and under what conditions they remain.”

      Christmas Island, a sparsely populated island south of Java, was incorporated into Australia in 1958 despite being some nine hundred miles from the Australian mainland. It is to Christmas Island that most boat people seeking Australian asylum steer. To forestall them, the Australian parliament legislated in 2001 that for the purposes of the Refugee Convention, Christmas Island will be deemed to be not part of Australia. Once a refugee vessel has entered the waters of Christmas Island, its occupants are thus both illegally in Australia and also not yet in Australia. The Australian navy is empowered to detain such “illegal non-citizens” and remove them to a location outside Australia, where they may be held indefinitely, without recourse to judicial review.

      Because Australia does not have a bill of rights, challenges to its refugee policies on the basis of international law have tended to fail in the nation’s courts. They have succeeded only when it has been proved that provisions of the country’s Migration Act have not been met. However, such court rulings have typically been followed by appropriate adjustments to the Migration Act.

      As if this were not enough, the government legislated in 2014 to strike from the Migration Act almost all references to the 1951 Refugee Convention. The revised act states that “it is irrelevant whether Australia has any non-refoulement obligations in respect of an unlawful non-citizen,” i.e., an asylum-seeker. The legality of Australia’s asylum policy is thus, in the eyes of the government and, it would appear, of the courts as well, ironclad.

      Australia is a vast, sparsely populated continent. Since it became an independent nation in 1901, it has had to manage two contending forces: a need to increase its population and a fear that its way of life might be undermined or swamped or corroded (the metaphors are legion) if too many strangers are allowed in.

      In the early years, the latter fear expressed itself in frankly racial terms. The Immigration Restriction Act of 1901, the cornerstone of the policy commonly known as White Australia, was aimed in the first place at blocking immigration from Asia. A generation later the focus shifted to European Jews. When he came to power in 1933, Hitler declared that the only future for Germany’s Jews lay in emigration. But like other Western countries, Australia refused mass Jewish immigration. At an international conference held in Évian in 1938 to discuss the fate of Europe’s Jews, the leader of the Australian delegation made his country’s position clear: “As we have no real racial problem, we are not desirous of importing one by encouraging any scheme of large-scale foreign migration.”

      The truth is that Australia did have a racial problem, and had had one ever since British colonists established themselves on the continent. The problem was that the colonists held themselves to be intrinsically (in the language of the day, racially) superior to Aboriginal Australians, and did not regard this conviction as a problem. Their unproblematic racism—a problem that was not a problem—easily extended itself to Jews, who might be white but were not the right shade of white.

      The Évian conference confirmed that the traditional countries of settlement—the US, Canada, Australia, Argentina—would continue to the end to resist large-scale Jewish immigration. By the time the doors out of Europe closed in 1939, Australia had accepted some 10,000 Jewish refugees, a respectable quota by comparison with other Western countries, but minuscule in the larger picture.

      World War II, the redrawing of boundaries that followed it, and the flight of populations left millions of Europeans displaced. The 1948 United Nations Declaration on Human Rights and the Refugee Convention of 1951 were intended to address the problem of these displaced persons (DPs). Between 1947 and 1952 Australia took in some 170,000 European refugees. At first the government gave priority to candidates who fit the physical stereotype of the white Australian, for instance people from the Baltic lands. But as the DP camps emptied, and as public opinion softened, migrants began to be accepted from Greece, Italy, Croatia, and other Southern European countries. Refugees from Communist regimes were looked on favorably: Czech dissidents fleeing the Russians in 1968; Vietnamese boat people after the fall of Saigon in 1975; Chinese students after the massacre on Tiananmen Square in 1989. Gradually a nation began to emerge that was no longer quite so Anglo-Celtic in its ethnicity.

      Since the 1990s, however, refugee policy has again hardened, and has been complicated by the rise of Islamist terrorism. On August 26, 2001, shortly before the attack on the Twin Towers, a Norwegian vessel, the Tampa, picked up 438 passengers (mostly Afghan Hazaras) from a foundering boat and anchored near Christmas Island. The Tampa was soon boarded by Australian commandos, while the Australian prime minister announced that backdoor asylum-seekers would from then on be processed not on the mainland but in offshore facilities run by Australia in yet-to-be-decided third countries. After September 11, the refugees on the Tampa suddenly became Muslim boat people, and as Muslims became suspected terrorists. From then on, in the politics of the right, asylum-seekers have been tarred with the brush of terrorism. From that date too, broad support for the doctrine of human rights began to wane, not only in Australia but in Western democracies in general—witness Guantánamo.

      The practice of offshore processing announced in 2001 was maintained until the number of boat arrivals had dwindled to such an extent that the camps could be closed. However, soon after this was done, in 2004, boats began to arrive again. Why? Because refugees had simply been biding their time, waiting for Australia to relax its guard? Or because as the civil war in Sri Lanka intensified, thousands of Tamils were fleeing for their lives? Which was the determining factor: the pull of Australia or the push of world events?

      As the number of boat arrivals grew, the authorities became more and more nervous. Australia had to be made a less attractive destination. A panel of experts recommended what it called a “circuit breaker”: the resumption of offshore processing together with an end to compassionate border control.

      Agreements were concluded in 2013 with Papua New Guinea (PNG) and the tiny island state of Nauru. The old camps would be reopened. These two countries would process the protection claims of people arriving in Australia by boat and would resettle them either on their own territory or in a third country. Australia could then argue that it was not responsible for the ultimate fate of the asylum-seekers, even though the camps would be financed and run by the Australian government through private contractors.

      Manus Island belongs to an archipelago that forms part of PNG. It lies 650 miles north of the Australian mainland; the entire archipelago has a population of about 60,000. Between 2013 and 2016, when the PNG Supreme Court ruled that imprisoning asylum-seekers had been illegal from the start, several thousand people passed through the camps on Manus. However, when in 2017 the PNG police tried to close the camps, most of the occupants—some six hundred men—refused to leave, claiming to fear for their safety. Water and electricity were cut off, and a siege commenced that is vividly described in Boochani’s book. After a month, resistance crumbled, and the detainees were moved into compounds elsewhere on the island, where they have freedom of movement though, without papers, they cannot leave PNG.

      Nauru, nearly two thousand miles from Australia, is one of the world’s smallest nation-states, with a mere 11,000 inhabitants. Since its deposits of rock phosphate gave out a decade or two ago, its economic viability has depended on money-laundering and on the largesse of foreign patrons. On Nauru, prisoners have been held in what are called “open facilities.” However, since the island is tiny (eight square miles), the advantage is slight.

      The UNHCR has been extremely critical of Australia’s offshore policies. In 2017 it concluded that PNG and Nauru were intrinsically unsuitable as resettlement homes, given “the impossibility of local integration.” In other words, Papuans and Nauruans do not want refugees living among them, and refugees do not want to live in PNG or Nauru. New Zealand has offered to take 150 of the inmates, but Australia has vetoed this offer on the grounds that former detainees might make their way from New Zealand to Australia, thereby weakening the deterrent power of Australian policy.

      The operation of the camps was shrouded from the beginning under a blanket of secrecy. Inmates were to be known not by name but by number; circulating photographs of them was forbidden. For information on life in the camps, we have to rely on prisoners like Boochani and on those Australian doctors and social workers who have defied legislation that made it a criminal offense to report what they had witnessed.

      On the basis of such evidence, it is hard to avoid the conclusion that Manus and Nauru are not just processing centers but punishment camps where detainees—“clients” in the jargon of the bureaucracy—serve indeterminate or even indefinite sentences for the offense of trying to enter Australia without papers. The attitude of the Australian guards (“client service officers”), many of them veterans of Afghanistan and Iraq, seems to be unremitting hostility, fueled by suspicions that among their clientele are Islamic terrorists masquerading as refugees. The local populations, Nauruan or Papuan, also seem to regard the refugees with an unfriendly eye. In 2014 the Manus camp was invaded by Papuan police and civilians who assaulted the inmates, killing one of them.

      In the first year and a half after the agreement with Nauru and PNG, over three thousand people, including hundreds of children, were consigned to offshore detention. A pediatrician visiting the island camps reported a range of troubled behavior among children there: bed-wetting, nightmares, defiant behavior, separation anxiety, withdrawal, regression in speech, mutism, stuttering. Australia’s human rights commissioner concluded that the camps were too violent and unsafe to house children. The entire practice of putting children behind razor wire was damned by a UN special rapporteur. In the face of public disquiet, the Australian authorities began to remove children and their parents to the mainland. By February 2019 the last of them had either been resettled in the US or brought to Australia on an explicitly temporary basis.

      Refugee policy was not an issue in the recent elections for the Australian federal parliament, which were won and lost on arcane issues in the tax code. News that Australian voters had returned to power the same set of jailers responsible for their misery provoked a spate of self-harm and suicide attempts among the remaining detainees. An Indian who tried to set himself alight was treated for burns, then charged with attempting suicide. Boochani reports that most of the refugees left on Manus have fallen into a state of despair and no longer leave their rooms. To date, fourteen prisoners, most of them in their twenties, have died on Nauru and Manus, some by their own hand. They died because the camps were unhealthy, dangerous, and destructive not only of their psychic stability but of their very humanity.

      For years there has been a drumbeat of protest from within Australia against the demonization of asylum-seekers. One appeal came from Tim Winton, among Australia’s most widely read writers:

      Prime Minister, turn us back from this path to brutality. Restore us to our best selves. Turn back from piling trauma upon the traumatised. It grinds innocent people to despair and self-harm and suicide. It ruins the lives of children. It shames us. And it poisons the future. Give these people back their faces, their humanity. Do not avert your gaze and don’t hide them from us.

      Not everyone shares Winton’s sentiments. After being shown a poster targeting aspiring asylum-seekers that showed a boat in rough waters with the caption “NO WAY. YOU WILL NOT MAKE AUSTRALIA HOME,” President Trump tweeted, “Much can be learned!” Australia’s practices of imprisoning refugees and turning back boats have been applauded by the European right and in some quarters mimicked.

      At the peak of the influx of boat people, Manus housed 1,353 prisoners and Nauru 1,233. For Nauru, the camp business has been particularly lucrative. For each detainee it houses on behalf of Australia, Nauru earns about US$1,400 a year in visa fees. Holding a prisoner offshore costs Australia about US$38,000 per year. If the same prisoner were brought to the Australian mainland while his or her claim was being processed, the cost would fall to US$7,000. Persisting with the offshore camps has clearly been a point of honor with the Australians, no matter what the expense.

      In the last days of the Obama administration, it was announced that the United States would accept up to 1,250 refugees from Manus and Nauru. When President Trump took office in January 2017, the then Australian prime minister, Malcolm Turnbull, called to pay his respects and apprise the new incumbent of the agreement. President Trump was understandably baffled. Why could Australia not house the refugees itself? Turnbull replied:

      The only reason we cannot let them into Australia is because of our commitment to not allow people to come by boat. Otherwise we would have let them in. If they had arrived by airplane and with a tourist visa then they would be here.

      As Turnbull artlessly reveals, there is something arbitrary in welcoming people who have papers while treating people without papers not only badly but with spectacular heartlessness. Commentators have pointed to the contrived quality of the distinction and hinted at a motive behind it: that the sans-papiers are being offered up to the xenophobes and nativists to vent their rage on, while government and business are left free to run an orderly system of importing skilled migrants.

      With evident reluctance, President Trump has honored the deal made by the Obama administration. As of April 2019, over five hundred refugees had been resettled in the US, with further departures expected, while 265 applications had been rejected on character grounds. According to Boochani’s recent count, there are still 370 asylum-seekers on Manus, seventy of whom had been accepted by the US and are ready to leave. Sixty men on Nauru have been accepted, leaving about two hundred on the island. The prisoners rejected by the US provide Australia with a legal headache. It cannot send them back to their countries of origin without violating its non-refoulement obligations, yet if no third country will accept them, they will find themselves in indefinite detention, in violation of international human rights law.

      As a youngster, Behrouz Boochani tells us, he wanted to join the Kurdish guerrillas in their war of liberation but was not brave enough to take the final step: “To this very day I don’t know if I have a peace-loving spirit or if I was just frightened.” Instead he turned to a career in writing.

      About the journalism that got him into trouble with the authorities and his subsequent flight from Iran he has little to say. At Tehran airport he masquerades as a casual tourist, carrying nothing but a few changes of clothes and a book of poetry. In Indonesia he spends a miserable forty days hiding from the police, waiting for a place on a boat. The boat that he boards is barely seaworthy: he and his fellow fugitives spend most of their time bailing out water. They are picked up by an Indonesian fishing vessel, transferred to a British freighter, then finally arrested by the Australian navy and flown to Manus Island.

      Boochani understands at once that he and his companions have become hostages, to be used “to strike fear into others, to scare people so they won’t come to Australia.” His first impression of his new home is that it is “beautiful…nothing like the island hell that [the Australians] tried to scare us with.” Then, as he steps off the plane, he is hit by the suffocating humidity and stifling heat. Mosquitoes buzz everywhere.

      No Friend But the Mountains provides a wholly engrossing account of the first four years that Boochani spent on Manus, up to the time when the prison camp was closed and the prisoners resettled elsewhere on the island. Just as absorbing is his analysis of the system that reigns in the camp, a system imposed by the Australian authorities but autonomous in the sense that it holds the jailers as well as the prisoners in its grip.

      The aim of the system is to break the will of the prisoners and make them accept refoulement. It works by fostering animosities among them, eroding solidarity and leaving them feeling isolated. The simplest of means are used to create paranoia. The electricity running the fans that provide relief from the insufferable heat is switched on and off for no reason. There is drinking water, but it is always lukewarm. Occasionally chilled fruit juice appears, but according to no detectable schedule. With nothing else to do, prisoners become obsessed with finding patterns in these random events: “A twisted system governs the prison, a deranged logic that confines the mind of the prisoner, an extremely oppressive form of governance that the prisoner internalises.”

      New rules and regulations are introduced from week to week, for which no one will accept responsibility: “No person who is a part of the system can ever provide an answer—neither the officers nor the other employees…. All they can say is, ‘I’m sorry, I’m just following orders.’” The daily routine includes four body-checks. The eyes of the Australian guards who carry out the searches are “cold, barbaric, hateful.”

      Boochani’s fellow prisoners come from all over the world: Afghanistan, Sri Lanka, Sudan, Lebanon, Iran, Somalia, Pakistan, Myanmar, Iraq, Kurdistan. Having to live in close proximity with strangers becomes a torment. He withdraws further and further into himself.

      Moral standards deteriorate on all sides. Now and then the mango trees that surround the camp drop their fruit within the perimeter. Even Kurds, normally renowned for their hospitality, pounce on the fruit and devour it without sharing.

      The toilets become a place of refuge where a prisoner can be by himself and scream his lungs out. But they also become a place of self-harm and suicide. Boochani records a terrifying episode as the prisoners witness guards removing the body of a man who had slit his wrists with a razor. Among the onlookers he detects a pulsating excitement: “Their responses reveal an attraction to the thrills of a night of blood…. The scene is like a festival: a festival of blood, a festival of the dead.” For some prisoners, self-harm becomes “a kind of cultural practice,” a way of gaining respect. “The faces of those who have self-harmed show peace, a profound peace akin to ecstasy, akin to euphoria.”

      Boochani’s narrative reaches a climax when in October 2017 the PNG authorities try to close down the prison camp. Two weeks of nonviolent protest culminate in bloody warfare. Boochani is thrilled by the militancy of his comrades: “For the first time the prisoners did not feel oppressed by the fences. For the first time the rules and regulations meant nothing…. A bond of brotherhood emerged among the prisoners in this fierce movement, performed in the theatre of war for all to see.”

      A prefatory note to the book informs us that strict measures have been taken to conceal the identities of detainees. The characters “are not individuals who are disguised…. Their identities are entirely manufactured. They are composite characters.” Boochani’s wish to protect his fellow detainees from reprisal is understandable, but it is nonetheless a pity that we are given no reliable facts about them. Was Boochani an exception, for example, in having a university education? And what led these people to undertake the perilous voyage to Australia, of all places?

      Boochani is clearly a loner. Oppressed by the meaningless clamor of prison life, he longs “to isolate [himself] and create that which is poetic and visionary.” He flirts with the idea of himself as a poet-prophet, but it is not clear what he might be prophesying. By his own confession, he is not a brave man, yet it is clear that in those desperate days at sea he behaved with great courage. His motive for seeking asylum in Australia remains unexplored. As autobiography, No Friend is not the summing up of a life but a work in progress, the absorbing record of a life-transforming episode whose effects on his inner self the writer is still trying to plumb.

      It is significant that the medium Boochani chooses for his story is a mixed one: analytic prose on the one hand, traditional Kurdish folk-ballad on the other. He writes:

      The amazement and horror felt during the nights on Manus has the power to thrust everyone back into their long distant pasts. These nights uncover many years of tears deep in our hearts and open old wounds…they draw out the bitter truth; they force the prisoners to self-prosecute. Prisoners are driven to crying tears of bitter sorrow.

      Getting No Friend But the Mountains off the island and into the hands of readers in Australia was an achievement in itself. The text was typed in Farsi on a cell phone that Boochani kept hidden in his mattress, and then surreptitiously dispatched, one text message at a time, to a collaborator in the outside world.

      Boochani’s translator, Omid Tofighian, provides an afterword containing useful information about the genesis of the book and Boochani’s place in the Iranian and Kurdish literary traditions. It is as though, to save himself from the madness of the camp, Boochani had to draw upon not only his innate creativity, not only his immersion in Kafka and Beckett, but also submerged memories of “the cold mountains of Kurdistan” and the songs of resistance sung there. (Here the title of the book becomes relevant.)

      If we approach No Friend as if it were a conventional refugee narrative or refugee memoir, Tofighian tells us, we misread it profoundly:

      In contrast to the thriving “refugee industry” that promotes stories to provide exposure and information and attempts to create empathy…Behrouz recounts stories in order to produce new knowledge and to construct a philosophy that unpacks and exposes systematic torture and the border-industrial complex. His intention has always been to hold a mirror up to the system, dismantle it, and produce a historical record to honour those who have been killed and everyone who is still suffering.

      As for Tofighian’s own contribution, “translation [is] for me…a duty to history and a strategy for positioning the issue of indefinite detention of refugees deep within Australia’s collective memory.”

      Tofighian contrasts the greater island of Australia with the lesser island of Manus:

      One island kills vision, creativity and knowledge—it imprisons thought. The other island fosters vision, creativity and knowledge—it is a land where the mind is free. The first island is the settler-colonial state called Australia, and the prisoners are the settlers. The second island contains Manus Prison, and knowledge resides there with the incarcerated refugees.

      This is a bold and persuasive claim: that through their experience on the island the prisoners have absorbed an understanding of how power works in the world, whereas their jailers remain locked in complacent ignorance. The claim rests on an extended conception of what knowledge can consist in: knowledge can be absorbed directly into the suffering body and thence transfigure the self. The prisoners know more than the jailers do, even if they do not have words for what they know. As Boochani puts it, the prisoners

      have modified their perception and understanding of life, transformed their interpretation of existence…. They have changed so much—they have transfigured into different beings…. This has occurred for everyone…. They have become distinctly creative humans, they have unprecedented creative capacities…. This is incredible, it is phenomenal to witness.

      Tofighian’s afterword upends the image of the translator as the humble, invisible helpmeet of the author. Not only does he present himself, along with two other Iranian colleagues, as a full collaborator in the project, but he also—somewhat hectoringly—gives instructions on how to approach the book: not as an affecting record of suffering and tribulation but as a “decolonial intervention,” “a decolonial text, representing a decolonial way of thinking and doing,” written to spur us “to resist the colonial mindset that is driving Australia’s detention regime.” Boochani supports this mode of reading when he identifies himself less as a writer than as a political scientist who has chosen to employ the language of literature.

      The question is, how novel and how valuable is Boochani’s analysis of what he calls the “intersecting social systems of domination and oppression” that reinforce each other in the prison? That people who run prisons try to break down the solidarity of prison populations by encouraging mistrust of all by all and diverting the inmates’ attention to trivia is hardly news. What has not been done before, claims Tofighian, is to connect the warped psychic regime of the prison with “Australian colonial history and fundamental factors plaguing contemporary Australian society, culture and politics.”

      This is, to my mind, an empty claim. The book contains no analysis at all of contemporary Australia, a country that Boochani—and who can blame him?—wishes never to set foot in. No doubt the Australian guards at the camp detested the prisoners and wished them ill; but that is true of many prison guards vis-à-vis many prisoners. What is more of a mystery is why so many Australians wish refugees ill. To answer this question one needs to know a great deal more about Australian history, the tensions within Australian society, and the maneuverings of Australia’s political parties than Boochani, isolated on his island, has been able to inquire into.

      In May 1994, during the first session of the parliament of the newly liberated South Africa, Nelson Mandela read into the record a poem written in 1960 by the Afrikaans writer Ingrid Jonker (1933–1965). The poem mourns the death of a child shot by police during a protest meeting and foretells his resurrection. Mandela read the poem as a gesture of reconciliation with white Afrikaners, who were dubious about how welcome they would be in the new South Africa. “She was both an Afrikaner and an African,” Mandela said of Jonker.

      There is an aspect of Jonker’s poem that few of the parliamentarians listening to Mandela, or indeed Mandela himself, chose to take seriously. The poem ends with the lines: “The child, become a man, treks through the whole of Africa. The child, become a giant, travels across the entire world, without a pass.” The pass to which Jonker refers is the hated internal passport that black Africans were required to carry, without which apartheid as an administrative system would have collapsed. The meeting at which the child was killed was held to protest against having to carry passes; now, in 1994, the reborn child strides unstoppably across the world, disdaining a pass. Not only does Jonker’s poem look forward to the defeat of apartheid; it also looks forward to a day when the borders of the nation-state will crumble before the march of a free people.

      The new government headed by Mandela never for a minute considered abolishing or even questioning the nation’s borders, as defined years earlier by the erstwhile colonial power, Britain. Liberated or not, any child who treks through Africa without a pass will be stopped when he arrives at the South African frontier.

      Despite its teetering economy, South Africa remains attractive to migrants. Of the 58 million people residing within its borders, some three million are immigrants of various degrees of legality, half of them from Zimbabwe. To obtain a visa that entitles him or her to work in South Africa, a Zimbabwean needs a passport, a letter from an employer, an address in South Africa, and proof of funds. Most find these requirements impossible to meet. As for getting accepted as a refugee, this is complicated by the reluctance of the South African government to concede that political repression exists in Zimbabwe. Thus, papers or no papers, Zimbabweans have for years been crossing South Africa’s inadequately monitored northern border unannounced, at a rate of some seven hundred a day.

      Immigration is a burning issue in South Africa. Politicians blame foreign migrants for high crime rates, for overrunning the cities, for exploiting the social welfare system, for taking jobs from the locals. In 2008 there were outbursts of mass violence against foreigners that left scores dead. The South African authorities have responded to the challenge of undocumented migration with sporadic roundups and mass deportations. The exercise has been largely futile. Most of those expelled promptly turn around and come back.

      I mention the case of South Africa, not untypical in the postcolonial world, to illustrate what can happen when—unlike Australia—a country lacks the will and/or the means to close its borders to less affluent neighbors. Zimbabweans and other African migrants who find their way to South Africa reside there only precariously. They are at the receiving end of resentment and sometimes of violence from the locals. They are ill advised to appeal to the police for protection. On the other hand, they have yet to find themselves dispatched to a godforsaken island as punishment for entering the country through the back door.

      Cross-border migration is a fact of life in today’s world, and numbers will only increase as the earth heats up, former pastures turn to desert, and islands are swallowed by the sea. There are messy but humane—or at least human—ways of reacting to this world-historical phenomenon, just as there are neat but inhuman ways.

      https://www.nybooks.com/articles/2019/09/26/australias-shame
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      Et un peu plus sur le lien avec la montagne...

      It is as though, to save himself from the madness of the camp, Boochani had to draw upon not only his innate creativity, not only his immersion in Kafka and Beckett, but also submerged memories of “the cold mountains of Kurdistan” and the songs of resistance sung there. (Here the title of the book becomes relevant.)

    • Behrouz Boochani. La nostra resistenza pacifica è più forte della vostra violenza di Stato

      Behrouz Boochani è tornato in libertà nel corso di questa intervista. Lo scrittore curdo è stato tenuto prigioniero per sei anni in Papua Nuova Guinea dal governo australiano.

      La sua resistenza pacifica ha vinto. Dopo oltre sei anni di prigionia, traumi e torture, lo scrittore curdo Behrouz Boochani è libero. La splendida notizia è arrivata mentre questa intervista era in corso di svolgimento. Fino al 12 novembre, infatti, l’autore era confinato in uno dei luoghi più remoti al mondo, la Papua Nuova Guinea, dove l’Australia ha imprigionato migliaia di richiedenti asilo per quasi vent’anni. Ora Boochani si trova in Nuova Zelanda e a breve, probabilmente, partirà per il Nordamerica. “Lo scorso settembre è stato liberato il centro di detenzione di Manus Island e siamo stati trasferiti in alcuni appartamenti della capitale di Papua, Port Moresby. Entro fine novembre altri di noi dovrebbero essere liberati, ma 46 persone restano in carcere in condizioni durissime. Siamo molto preoccupati”, aveva affermato pochi giorni prima della liberazione.

      Questi sei anni di prigionia Behrouz Boochani li ha raccontati in un libro che è diventato un caso letterario internazionale. Nessun amico se non le montagne, uscito nel 2018 in inglese e pubblicato quest’anno in Italia da add editore, si è diffuso nel mondo come un grido inaspettato. Ha rivelato il dolore dei profughi lungo la rotta asiatica verso l’Australia. Ha scavato nelle storie di chi con lui si è nascosto nella foresta indonesiana e ha sfidato l’oceano sulle barche dei trafficanti, finendo in carceri finanziate dal governo di Canberra. Ha evocato la disperazione della sua gente, ovvero i perseguitati curdi in Iran. Ha ricordato come nel 2013 lui, giornalista e regista di 30 anni, sia stato costretto a scappare dal suo Paese, dopo che le Guardie della rivoluzione islamica (i pasdaran) avevano fatto irruzione nella sede di “Werya”, la rivista curda che aveva fondato. Quel giorno undici suoi colleghi furono arrestati.
      “Se i governi non rispettano i migranti, mettono a rischio le democrazie”

      Con la sua opera letteraria pluripremiata, inviata di nascosto al letterato di Sidney Omid Tofighian che l’ha tradotta dalla lingua farsi, Behrouz Boochani ha tolto ogni alibi agli indifferenti. Per quasi vent’anni la comunità internazionale si è mostrata inerte davanti a ciò che stava accadendo al largo delle coste australiane. Dal 2001 un modello migratorio, basato sul respingimento in mare e sulla detenzione in centri offshore, ha fatto deportare, incarcerare, affamare e torturare migliaia di innocenti. Bambini, donne e uomini scappavano da miseria, abusi e guerre. Provenivano da Afghanistan, Iraq, Iran, Siria, Sri Lanka, Myanmar Somalia, Sudan, Bangladesh, Pakistan, India, Nepal. I lager della vergogna – che ricordano quelli dove sono rinchiusi i migranti in Libia – sono stati creati su tre isole dell’oceano Pacifico: l’australiana Christmas Island, Manus nella Papua Nuova Guinea e Nauru, una piccola repubblica sulla linea dell’equatore. La maggior parte di essi è stata chiusa grazie alle proteste della società civile australiana. L’anno scorso tutti i bambini sono stati trasferiti con i loro famigliari sulla “terraferma”. Però, non è chiaro che cosa accadrà ai nuovi boat people in arrivo e alle 400 persone rimaste a Nauru e Port Moresby.

      In 18 anni non sono stati sufficienti i servizi giornalistici che parlavano dei suicidi fra i detenuti, delle labbra cucite come atto di protesta e dei minori che per la “sindrome da rassegnazione” si spegnevano, smettendo di mangiare e bere. Serviva qualcosa in più. Come un Silvio Pellico degli anni Duemila, Boochani è riuscito a scatenare un domino virtuoso.

      Quell’urlo di oltre 400 pagine, che supera i confini di genere e si legge col fiato corto, è una mano tesa a noi lettori. Anche gli abitanti dei Paesi più liberi e ricchi hanno bisogno d’aiuto. Come spiega a LifeGate l’intellettuale curdo, “le politiche disumane contro i migranti sono un esercizio di dittatura. I governi che non rispettano i diritti dei migranti, potrebbero scagliarsi contro tutti noi. Le nostre democrazie sono in pericolo”. Quest’intervista è stata raccolta nell’arco di diverse settimane per mezzo di Whatsapp, lo strumento con cui Boochani ha scritto il suo libro e ha comunicato con il docente di origine iraniana Omid Tofighian. Nelle risposte che seguono, l’autore si sofferma su quanto sta accadendo ai curdi in Siria e spiega perché ha scelto la resistenza pacifica. Sulla gestione del suo personale trauma, dice di non avere una risposta. Però, un obiettivo gli è chiaro: “Nelle mie nuove opere affronterò argomenti diversi. Non posso ridurmi a questa terribile esperienza”. Nessuno dovrebbe. Questa l’intervista completa.

      Che cosa pensa della recente offensiva militare turca contro i curdi in Siria?
      Ciò che sta accadendo nel nord della Siria non è soltanto un attacco contro i curdi, ma alla democrazia e ai suoi valori. I curdi hanno stabilito il sistema democratico più avanzato nella storia del Medio Oriente; un sistema che si basa sull’uguaglianza. Ora siamo difronte a un esercito fascista che assieme a gruppi terroristici colpisce i curdi che credono nella democrazia. Penso che la più grande minaccia globale sia il terrorismo di Stato e il fatto che i governi si accordino per supportarsi a vicenda nel violare i diritti umani. Oggigiorno li vediamo nascondersi dietro a concetti belli, quali pace, umanità e morale. Ecco perché quello turco (guidato dal presidente Erdogan, ndr.) ha nominato le sue operazioni di genocidio dei curdi ‘Primavera di pace’, una beffa. Ed è esattamente quello che sta facendo anche l’Australia: i suoi politici dicono che stanno salvando vite nell’oceano, ma in realtà stanno facendo torturare persone innocenti in prigioni remote, nascondendo loro stessi dietro una falsa morale.

      Era solo un bambino quando la sua famiglia cercò di scappare dalla guerra fra Iran e Iraq (1980-’88). Che cosa ricorda di quel periodo?
      Sono nato nel 1983 nella provincia di Ilam, che è una zona curda nell’ovest dell’Iran. La guerra arrivò anche lì, come racconto nel mio libro che però è simbolico. Non ho voluto scrivere un’autobiografia con dettagli veri sui miei famigliari e gli abitanti di Ilam, ma ho rappresentato molte storie tragiche accadute in quella regione. I curdi furono sfollati e persero tutto. Ho cercato di descrivere come la guerra distrugga ogni cosa e sia orribile.

      Che cosa significa essere curdo per lei?
      Essere curdo e vivere da curdo per me è la cosa più dura di questo mondo perché sei continuamente testimone della sofferenza della tua gente. Superpotenze e governi non democratici stanno cercando di privarci della nostra identità e dei nostri diritti. Come artista, ho il dovere di lottare per l’identità curda non solo perché appartengo a questa popolazione, ma in quanto essere umano che comprende profondamente tale ingiustizia o colonialismo. Per questo motivo potete ritrovare elementi culturali curdi in tutti i miei film e nel mio libro.

      I rifugiati nei centri di detenzione hanno sofferto per abusi fisici e psicologici, tra cui la “sindrome da rassegnazione” che porta gli ammalati, tra i quali anche bambini, a spegnersi fino alla morte. Al momento i prigionieri ricevono qualche assistenza medica?
      Finora 8 persone sono morte a Manus Island e 5 a Nauru. La maggior parte di loro per negligenza sanitaria e i restanti a causa delle violenze inflitte dalle guardie. Tutti questi decessi provano che questo sistema utilizza la malattia come un mezzo per torturare gli individui. Vorrei, inoltre, ricordare le tante persone danneggiate fisicamente e mentalmente. Abbiamo vissuto nell’assenza di cure e mezzi. Gli ammalati stanno ancora lottando contro questa mancanza. Fortunatamente, otto mesi fa il parlamento australiano ha approvato la “legge Medevac”, che ci sta aiutando molto. In base a essa, chiunque non riceva un trattamento medico in Papua Nuova Guinea e a Nauru deve essere trasferito in Australia. Finora 217 persone sono state portate sulla terraferma e altre dovrebbero partire entro il mese di novembre. Speriamo.

      Lei come sta? Come sta elaborando il dolore provato in questi ultimi 6 anni di migrazione, naufragi e prigionia?
      Il mio corpo è danneggiato. Io, come tutti gli altri rifugiati, sono stato testimone di cose terribili. Ho visto amici morire, altre persone ferirsi e tentare il suicidio. Molte sono state separate dai famigliari e dai loro bambini. Ho assistito a così tanta umiliazione e a così tanti traumi…Di certo tutte queste immagini sono dentro di me. Questa dura esperienza è diventata una parte di me. E’ difficile portarne il peso e al tempo stesso rimanere forte e positivo. Non sono sicuro di essere capace di elaborare tutto quanto. Ho combattuto per restare vivo e anche per far conoscere questo sistema. Ma non so se ho una vera risposta alla sua domanda.

      Adesso in quali condizioni vivono i rifugiati?
      Due mesi fa hanno chiuso il centro di detenzione di Manus Island e hanno trasferito ogni prigioniero – me compreso – a Port Moresby, capitale della Papua Nuova Guinea. Due anni fa a Manus c’erano 800 rifugiati, ora in questa pericolosa città circa 250. Non è sicura per chi viene da fuori. Almeno 46 individui sono stati incarcerati e si trovano in condizioni durissime. Sono preoccupato per loro perché il governo australiano non li ritiene dei rifugiati.

      La destra e l’estrema destra italiana, il cui leader più popolare è Matteo Salvini, vuole emulare il modello migratorio australiano nel mare Mediterraneo. Vorrebbe dire qualcosa ai nostri politici?
      Solo una cosa. Non guardate l’Australia come un modello. Non lasciate che il vostro governo la imiti. E non dico questo solo per i rifugiati, ma per la vostra gente e la vostra democrazia. Camberra ha compiuto tutti questi crimini per anni. Gli australiani glielo hanno permesso e adesso la loro società sta fronteggiando una sorta di dittatura. La democrazia australiana è a pezzi. Dopo aver sperimentato la dittatura a Manus, i governanti trattano gli australiani come i rifugiati. L’Australia al momento ha perso i suoi valori.

      Crede ancora nella “resistenza pacifica”? Anche per i curdi?
      Sì, sempre, anche per i curdi. Ciò, però, non significa che quando un governo fascista – come quello della Turchia – attacca la tua terra e la tua popolazione, tu non reagisci. Quella curda è sempre stata una resistenza pacifica per creare un sistema democratico in Medio Oriente. La nostra resistenza non violenta a Manus, per esempio, ha fatto vergognare l’Australia e ora ognuno condanna i suoi governi, chi li ha sostenuti, non noi. Abbiamo sfidato l’Australia in così tanti modi che alla fine l’abbiamo educata.

      Quali sono le sue speranze e i suoi obiettivi per il futuro?
      Dopo aver scritto per tanti anni in prigionia a Manus, sono arrivato a condividere le mie composizioni in un contesto internazionale. Di certo, però, d’ora in poi racconterò storie diverse e anche i miei prossimi lavori artistici tratteranno altri argomenti. Non riduco me stesso soltanto a questa esperienza.

      https://www.lifegate.it/persone/news/behrouz-boochani-intervista-scrittore-curdo

  • affordance.info : De l’ENA à l’ISF. Ou la fabrique de l’innommable.
    https://www.affordance.info/mon_weblog/2019/04/ena-isf-innommable.html
    https://www.affordance.info/.a/6a00d8341c622e53ef0240a47ede54200d-600wi

    J’allais écrire que j’étais sidéré mais la « sidération » est un mot qui a été vidé de son sens à force de se banaliser. Depuis un événement que j’identifie comme l’arrestation de Dominique Strauss-Kahn en 2011, en passant par l’attentat contre Charlie-Hebdo en 2015 et jusqu’au récent incendie de Notre-Dame en 2019, le mot « sidération », qui désigne quand même « l’anéantissement soudain des fonctions vitales, avec état de mort apparente, sous l’effet d’un violent choc émotionnel », est mis à tous les drames et à toutes les larmes, souvent accompagné du mot « état ». Notre état de sidération.

    Alors je vais tout de même l’employer, ce mot. Cette locution. Cet état de sidération. En lisant l’article du Parisien faisant état du projet de remplacer « l’ENA » par « l’ISF », j’ai été, une fois de plus, sidéré, dans un état de sidération. Et je me suis immédiatement souvenu - parce que nous sommes la start-up nation - de ce que Bernard Stiegler racontait à propos de la « disruption », expliquant pourquoi et comment c’était avant tout une stratégie de tétanisation de l’adversaire et ce qui faisait « que vous arriviez toujours trop tard ». La disruption expliquait encore Stiegler, ce sont « des stratégies pour prendre de vitesse ses compétiteurs et ses régulateurs. »

  • Italian governing party wants to ban political science textbook which describes it as ’far-right’

    Italy’s governing far-right party has called for a political science textbook which describes it as “extreme right” and xenophobic to be banned from a university course.

    La Lega di Salvini, by academics #Gianluca_Passarelli and #Dario_Tuorto, describes the message of the League’s leader Salvini’s message as having “fascist traits”.

    “The party has taken on the features of an extreme right formation, with racist, xenophobic, politically and socially violent traits,” it says.

    But when the book was put on the reading list of political science students at the University of Bologna, League representatives in the university’s region of Emilia Romagna called for action to be taken.

    https://www.independent.co.uk/news/world/europe/italy-far-right-party-le-lega-di-salvini-science-textbook-a8871171.ht

    #extrême_droite #manuels_scolaires #Salvini #censure #Italie #université #Bologne #sciences_politiques #mots #terminologie #vocabulaire #fascisme #livre

    • La Lega di Salvini. Estrema destra di governo

      «A livello internazionale la priorità è sgretolare questo euro e rifondare questa Europa. Sì, quindi, alle alleanze anche con gli unici che non sono europirla: i francesi della Le Pen, gli olandesi di Wilders, gli austriaci di Mölzer, i finlandesi… insomma, con quelli dell’Europa delle patrie»
      Matteo Salvini

      Da tempo la Lega ha scelto di posizionarsi nell’area dell’estrema destra: una virata che ha consentito al partito di legittimarsi come forza trainante della coalizione conservatrice, tanto da stravolgerne l’assetto indebolendo l’area moderata. Nello scenario emerso con il voto del 2018 la Lega compete con l’altra formazione anti-establishment, il Movimento 5 Stelle, nel tentativo di monopolizzare il disagio economico e il disorientamento elettorale e di ricomporre, sul piano socio-territoriale, le istanze di cambiamento avanzate dagli elettori. Uno scenario inedito in cui due frères-ennemis si disputano l’egemonia politica e culturale in Italia.

      https://www.mulino.it/isbn/9788815279057

    • Italy has edged closer to fascism with a startling attack on academic freedom

      Anti-democratic views and sometimes violent undercurrents are not coming out of the blue. They have been legitimised over a couple of decades

      We live in an age marked by the return of right-wing, anti-democratic ethno-nationalism, and by the rise of anti-intellectualism. So perhaps it shouldn’t be a surprise that the world’s oldest academic institution is facing dangerous criticism from the demagogic far right.

      Representatives from Italy’s governing League party in Emilia Romagna have questioned the University of Bologna in the regional assembly because one of its political sciences courses uses an (apparently) “anti-Salvini” monograph. The academic book, written by respected scholars, political scientist Gianluca Passarelli and sociologist Dario Tuorto, is published by Il Mulino, a major publisher. The volume properly labels the League as an extreme right-wing party.

      The authors also claim that Salvini’s party displays fascist, xenophobic, and violent characteristics, recalling the interwar years or apartheid in South Africa.

      According to the League, however, the Emilia Romagna region should trigger its anti-discrimination policies to protect students who are ideologically close to the party, and who may be discriminated against in such a university course (and exam).

      Right-wing tabloids have provided a megaphone to spread the indignation even further. This may sound like a paradoxically funny story, but it is tremendously serious. It says a lot about the anti-pluralist features of the far right.

      For the League’s regional representatives, universities should not promote “anti-party” material or “political propaganda”. Perhaps most worryingly they argue that because the professors are public servants, they should be “loyal” to the state.

      Of course, a monograph which challenges some of the more “positive” public representations of a political leader is not against the overall state (let’s not forget that the state and the government are two different entities). And as such, statements like these appear symptomatic of an almost authoritarian mindset.

      There is also something else. Far-right activists are clearly trying to influence cultural agendas and public opinion by dismantling and shaping state education all across the western world.

      In Italy, the League’s manifesto is aiming at include more professional and practical subjects in high schools, perhaps with a subsidiary intention of reducing the number of students attending universities – they are deemed to be progressive left-wing institutions. In some local councils, the party has been also trying to shut down reading groups in public libraries or influence the organisation of existing cultural events.

      The desire to remove writings that are based on data and scientific reasoning, or to question academic teaching, is, however, a step further. It is a worrying attempt to silence free voices and critical thinking along with the undermining of all forms of social and cultural opposition. It is like turning the clock back to Italy’s fascist years, pushing intellectuals and professors to conform to the ruling authority’s anti-democratic and anti-liberal ideology. This is the means by which authoritarian regimes and dictatorships rule.

      And this also forms part of the type of society imagined by the contemporary far right. It is not only about walls, fences, the rejection of non-western cultures, the hijacking of Christianity, ethnic purity and privileges only for white indigenous people. The implication is that freedom of expression and academic autonomy will only be acceptable if they please power.

      This is clearly an outdated, anti-modern vision of society, but how far is it from what a far-right champion such as Viktor Orbán is trying to implement in his self-described “illiberal democracy” in Hungary? It is also perfectly in line with the idea of closed as well as pure communities (us versus them; friends and foes) which fascism has peddled since the interwar years.

      The problem today is that ultra-nationalism, right-wing extremism, and racism are being normalised, masked by slogans and concepts such as patriotism, sovereignty, “our nation first(ism)”, or a post-ideological national populism.

      The idea that the League is not an “extreme-right” party, and that higher education institutions must be faithful to the governing forces, also shows something specific about the current climate in Italy.

      This is the country where the word fascism was invented and where a great-grandson of Benito Mussolini is running in the EU elections for Fratelli d’Italia, a small far-right movement allied with Silvio Berlusconi. This is also the nation where La Repubblica journalist Paolo Berizzi has been under state protection since February because neo-fascist groups are threatening him.

      This fascistic nostalgia, these anti-democratic and sometimes violent undercurrents, are not coming out of the blue. They have been legitimised over a couple of decades. Since the arrival of Berlusconi on the political scene in the early 1990s, and through his political alliances with the League and the neo-fascist Italian Social Movement, lables such as “extreme” or “fascist” magically disappeared from the public discourse to be replaced by his own bizarre and vague definition of a “coalition of moderates”.

      By and large, the media and public opinion have accepted this mantra, but it has fostered an environment where racial prejudice and semi-authoritarian views can proliferate with few antidotes in sight. If we end up banning intellectual freedom, academic research, and university teaching, Italy will become the next illiberal democracy at the heart of the European Union.

      https://www.independent.co.uk/voices/italy-far-right-salvini-lega-league-university-bologna-fascism-a88707

      #fascisme

  • Eric Fassin - Le mot race – Cela existe (1/2) | AOC media - Analyse Opinion Critique
    https://aoc.media/analyse/2019/04/10/race-existe-1-2

    Pourquoi, malgré les malentendus possibles, s’exposer encore à utiliser le mot race aujourd’hui ? C’est que l’antiracisme ne peut plus se définir seulement dans les termes des années 1980 : à l’époque de la montée du Front national, on appréhendait le racisme comme une idéologie revendiquée, autrement dit, à partir des racistes. Or, dès les années 1990, il a bien fallu prendre conscience d’une autre forme de racisme, non moins grave dans ses conséquences : les discriminations raciales. Celles-ci procèdent de logiques systémiques ; il s’agit d’un racisme structurel, qui dépasse le racisme intentionnel. Cet élargissement de la définition, du racisme idéologique au racisme sociologique, implique un changement de perspective : partir des effets, plutôt que des intentions (bonnes ou mauvaises), c’est adopter le point de vue des personnes qui subissent la domination raciale, et non de celles qui en sont, fût-ce à leur corps défendant, les bénéficiaires. C’est la même démarche qui amène les études féministes à rompre avec une vision masculine pour appréhender les violences de genre dont les femmes sont victimes du point de vue des femmes.

    On peut donc être confronté, non seulement à un « racisme sans race » (comme on l’a déjà vu), mais aussi à un « racisme sans racistes » : au-delà des intentions individuelles ou des idéologies politiques, c’est un mécanisme social qui est à l’œuvre. Or c’est justement cette reformulation, où le sujet raciste n’est plus central, qui nous invite à penser en termes de race, autant voire plus que de racisme. Il s’agit moins de pointer des coupables que d’analyser, avec le concept de race, un fonctionnement. Et le déplacement de perspective, vers les victimes du racisme, permet également de penser la racialisation, en termes foucaldiens, à la fois comme assujettissement et comme subjectivation : c’est en ce double sens d’assignation et d’identification qu’on utilise le mot « racisé ».

    La « matrice de la race », pour reprendre le titre d’Elsa Dorlin, s’entend aussi de deux manières complémentaires, conjuguant les génitifs objectifs et subjectifs : la race a une matrice, et en même temps elle en est une. C’est ainsi qu’on peut comprendre la Critique de la raison nègre d’Achille Mbembe. Dans cet essai théorique, l’historien et politiste ne traite pas tant des Noirs ou des Blancs que, plus largement, d’un « devenir-nègre du monde ». En effet, « la critique de la modernité demeurera inachevée tant que nous n’aurons pas compris que son avènement coïncide avec l’apparition du principe de race et la lente transformation de ce principe en matrice privilégiée des techniques de domination, hier comme aujourd’hui. » Certes, les races n’ont pas d’existence scientifique, mais « le principe de race », c’est-à-dire la race, « cela existe », comme disait la sociologue féministe Colette Guillaumin.

    #Racisme #Eric_Fassin

  • BALLAST | Françoise Vergès : « La lutte décoloniale élargit les analyses » (1/2)
    https://www.revue-ballast.fr/francoise-verges-la-lutte-decoloniale

    C’est une bonne image ! Le Sud, ce n’est pas un espace purement géographique, mais politique. C’est le produit d’une longue fabrication par le Nord et par le système capitaliste, qui en a fait un espace de vulnérabilité, à piller et à exploiter. Ce qu’on a appelé le « #Tiers_monde » et qu’on appelle maintenant le « Sud global », c’est cette constante division de l’humanité et de la planète en deux espaces, avec des frontières mouvantes qui distinguent d’un côté les gens qui ont droit à une vie décente, qui ont accès à de l’eau ou de l’air propre, et de l’autre ceux qui n’y ont pas droit. Dans le même temps, on trouve dans ce qu’on appelle le « Nord » (y compris en Europe) des espaces construits comme des Suds. Une géographie urbaine en enclaves se développe, et partout les classes moyennes et riches se protègent en construisant des « gated communities ». Leurs membres passent d’une enclave à l’autre, de leur maison climatisée au centre commercial climatisé — autant d’espaces entretenus par des femmes et des hommes racisés (mais surtout des #femmes), surexploités puis rejetés dans des quartiers excentrés où l’eau et l’air sont pollués. Le confort de quelques-uns est construit sur l’#invisibilisation et l’#exploitation de plusieurs. Et cette construction en enclaves sécurisées, surveillées, interdites aux pauvres, est visible y compris dans les villes du Sud. Il faut constamment affiner les cartographies que construisent des États autoritaires, le #néolibéralisme et l’#impérialisme, mais aussi intégrer le fait d’un monde multipolaire.

    #colonialisme #racisme #esclavage #capitalisme #consommation

  • Il Viminale: «Libia porto sicuro anche per l’Ue». Bruxelles e Onu smentiscono

    Secondo gli uffici del ministero dell’Interno la Commissione Ue avrebbe definito Tripoli «affidabile»: «Può e deve soccorrere i migranti in mare». L’Acnur contro: «Non devono essere riportati lì»

    https://www.avvenire.it/attualita/pagine/il-viminale-libia-porto-sicuro-anche-per-l-ue-l-onu-contro
    #port_sûr #terminologie #vocabulaire #mots
    le port devient #affidabile, soit #fiable #digne_de_confiance

    via @isskein

  • #Calais et ses « #jungles » : toponymies en questions

    Calais est un nom qui évoque certainement beaucoup de choses. Le nord de la France, la frontière britannique, le Tunnel sous la Manche, le passage clandestin vers le Royaume-Uni… C’est un espace, devenu sujet d’études sous de nombreux aspects, notamment dans les travaux de l’anthropologue Michel Agier. Il est pourtant un angle d’analyse qui n’ait pas encore été complètement exploré aujourd’hui : celui de sa toponymie.

    Et pourtant, voilà une approche intéressante en ce qu’elle révèle le rapport des individus avec les lieux. Un rapport tout à la fois culturel et pratique. Calais, ville portuaire aux multiples visages, abrite en effet toute une série de lieux à une échelle relativement petite, humaine. Ces lieux où l’on dort, où l’on se cache, où l’on mange, où l’on se lave près d’un point d’eau où dans un canal pollué, où l’on court, la nuit, derrière des camions de marchandises en partance pour la Grande-Bretagne. Ces lieux sont investis par un large nombre de personnes, de différentes nationalités, et sont également tenus par des réseaux de trafiquants qui se partagent le territoire et le défendent coûte que coûte (Frayer-Laleix, 2015, p. 230). Les groupes d’appartenance nationale ou ethnique nomment et renomment ces espaces selon différentes modalités : la discrétion (utiliser une langue que d’autres ne comprendront pas), la culture (un endroit qui s’appelle de telle manière dans sa langue natale sera appelé de même à Calais), l’existence d’une culture orale relative au lieu (un nom de lieu propre à un endroit en particulier, qui traverse les années sans que l’on se souvienne précisément de la raison d’avoir nommé ce lieu de ainsi).

    Comme le relève le quotidien français La Croix, le terme de jungle, employé depuis plus d’une décennie pour désigner les lieux d’habitat précaire des personnes en situation irrégulière transitant sur le territoire européen, a une histoire étymologique intéressante.

    « Les Afghans, déjà les plus nombreux parmi les réfugiés de l’époque [2003], parlaient de leur « jangal » – « bois » en pachtoune – dans lequel ils s’étaient repliés, à la consonance fort proche de la « jungle » anglaise.

    Rien de très étonnant à cette affinité linguistique puisque l’anglais a adapté le terme hindoustani « jangal » en « jungle » en 1777, précise le Dictionnaire historique de la langue française. Thomas Howel qui fit une expédition en Inde au XVIIIe siècle explique que « jungle est un mot dont on se sert dans l’Inde qui signifie bosquet ou bouquet de bois », dans son Voyage en retour de l’Inde par terre et par une route en partie inconnue jusqu’ici, publié en 1791 et traduit en français en 1796.

    C’est d’ailleurs au cours de cette même année 1796 que le français emprunte à l’anglais le mot « jungle ». Le sens de « territoire inhabité » se meut en « territoire couvert d’une végétation impénétrable », ajoute le Dictionnaire historique, et se confond avec le « lieu sauvage » qu’évoque le terme sanskrit « jangala ». Le Livre de la jungle de Rudyard Kipling (1899) se chargera plus tard d’assurer la postérité du mot.

    C’est donc là, dans le petit bois Dubrulle – dit aussi bois des Garennes –, qu’est née d’un quiproquo linguistique « la jungle de Calais ». »

    Bien que dérivé d’un terme pachtoune, le mot jungle est aujourd’hui très largement utilisé parmi les différentes communautés occupant les camps de fortune dispersés sur le territoire des Hauts-de-France (anciennement Nord-Pas-de-Calais). Aussi bien Érythréens qu’Éthiopiens, Soudanais, Somaliens, Iraniens ou encore Pakistanais, l’utilisent couramment. Le terme désigne tous les camps informels, et non pas un seul. Ainsi, il serait en vérité plus adéquat de parler des jungles, au pluriel. Cependant, quelques spécificités dans la nomination existent, selon la communauté concernée ou pour des questions purement pratiques. Ainsi, la Jungle de Calais, ce bidonville à l’extérieur de Calais qui avait abrité, entre 2015 et 2016, quelques 10’000 personnes dans des constructions précaires ou de simples tentes de camping, est désormais appelée « Old jungle », par les habitants des nouveaux campements de fortune dispersés dans la ville de Calais et aux alentours. On entend parfois aussi « Big jungle », mais c’est plus rare tant cette dénomination risquerait de créer la confusion entre le bidonville démantelé en 2016 par les autorités françaises et le plus grand campement informel existant actuellement dans la zone industrielle calaisienne. Ainsi, « Big jungle » fait aujourd’hui référence à un ensemble de tentes situé dans une petite forêt aux alentours de la ville. Les personnes exilées parlent aussi de « Little jungle », ou de « Eritrean jungle » en référence à un groupe de jeunes Érythréens qui occupe une autre petite forêt plus proche du centre-ville. Pour désigner ce même espace, les Érythréens eux-mêmes emploient plutôt les termes « Little forest ». Ces appellations n’ont pas la même valeur. Certaines sont vernaculaires, d’autres véhiculaires. Les termes « Little jungle » et « Eritrean jungle » sont compris au-delà du groupe d’Érythréens qui l’occupe, tandis que « Little forest » est plutôt réservé à un usage interne.

    Les noms vernaculaires sont aussi plus éphémères car basés sur une situation qui peu changer à tout moment. Par exemple, si la communauté érythréenne, pour une raison ou une autre, finit par ne plus occuper la forêt qu’elle appelle « Little forest », cette appellation disparaîtra d’elle-même, ou sera associée à un autre espace.

    Prenons un autre exemple. À partir de l’été 2017 et jusqu’à l’hiver de la même année, une communauté ethnique éthiopienne, les Oromos, ont investi les abords d’un canal en plein centre-ville de Calais. Ils dormaient et vivaient sous un pont, se lavaient ainsi que leurs vêtements dans l’eau stagnante du canal au bord duquel ils jouaient ensuite au football. Cet endroit était alors appelé « dildila », ce mot signifiant « pont » en oromique. En dehors de leur groupe linguistique, personne n’employait ni ne comprenait ce terme. Après que ce pont n’a finalement plus fait l’objet d’une occupation récurrente, le terme a disparu. Les membres de ce même groupe, pour éviter que l’on ne les comprenne en dehors de celui-ci, utilisaient le terme « ganda harre » pour désigner le commissariat de police de la ville. Cette précaution était surtout prise pour que les forces de l’ordre ne puissent pas les comprendre, plus que pour se protéger d’un autre groupe de personnes exilées. Enfin, tandis que les membres du groupe de personnes amhariques (également originaires d’Éthiopie) appelaient et appellent encore toujours la « Big jungle » citée plus haut « tchaka », qui signifie simplement « forêt » en amharique, les Oromos utilisent bien plus souvent le terme « bosona » : « forêt » en oromique. Ces derniers comprennent et utilisent tout de même aussi, moins souvent, le mot amharique, liant ainsi les différents groupes en une communauté nationale partageant des termes communs pour désigner les mêmes espaces. Le mot « tchaka » est alors moins éphémère que le mot « bosona » puisqu’il est plus largement compris et employé par différents groupes. Mais le jour où plus aucun ressortissant éthiopien ne vivra à cet endroit, l’appellation disparaîtra très certainement.

    Nous pouvons affirmer ici que les appellations sont étroitement liées aux personnes qui les inventent et les emploient. Un membre de tel groupe dira comme ceci, tandis qu’un membre de tel autre dira plutôt comme cela. Mais cela n’est pas une règle absolue. Comme il est déjà possible de le constater avec le terme « jungle », très largement employé depuis des années, certaines dénominations s’imposent à travers le temps et/ou les groupes.

    Un exemple frappant de cette réalité est celui d’une partie de la forêt, relativement éloignée du centre-ville calaisien, dénommée « Khairo Jungle » par la communauté afghane principalement. Selon d’anciens habitants de ces campements de fortune aux alentours de la ville, originaires d’Éthiopie et d’Érythrée, ce terme est assez peu connu. Un seul Éthiopien sur les quatre interviewés avait entendu le terme auparavant. Celui-ci explique par ailleurs que c’est un Afghan qui lui a expliqué la raison de cette appellation, dont il a des souvenirs assez vagues. Selon lui, cette petite forêt s’appelle ainsi en hommage à un chef de mafia afghan qui vivait sur les lieux il y a une dizaine d’années, et qui y aurait été assassiné par la police française. La version en question paraît assez peu crédible, étant donné que le meurtre d’un ressortissant afghan, même en situation irrégulière sur le territoire français, par les forces de l’ordre se serait très certainement su assez rapidement. Or, il n’y a aucune trace d’un meurtre commis par un ou plusieurs officier(s) de police dans les médias français. Une interview avec un jeune Afghan apporte un éclairage différent à l’affaire : celui-ci explique plutôt que le nom Khairo était bien celui d’un Afghan vivant là il y a une décennie, que celui-ci était bien membre d’un réseau mafieux de trafic d’êtres humains de la France vers la Grande-Bretagne, mais qu’il a été tué par d’autres membres de ce même réseau en raison de sa trop grande flexibilité professionnelle. En effet, l’interviewé affirme que Khairo acceptait souvent de faire passer des personnes exilées sans compensation financière, ou à moindre coût. De plus, celui-ci était réputé pour offrir ses services indépendamment de la nationalité de ses clients – or, le marché de ce trafic est normalement réputé extrêmement compartimenté en fonction des appartenances nationales et ethniques des clients/victimes. Pour ces raisons, l’interviewé explique que Khairo, faisant perdre trop d’argent à son réseau, aurait fini par être assassiné dans la forêt qui, depuis lors, porte son nom au sein de la communauté afghane. Il conclut en précisant que son corps aurait par la suite été rapatrié en Afghanistan, détail qui rend sa version bien plus crédible.

    Ce qui est particulièrement intéressant par rapport à cet exemple, c’est que le nom de Khairo n’est aujourd’hui plus lié à une connaissance personnelle des faits ou de la personne. Plus aucun membre de du groupe d’Afghans actuellement à Calais n’a connu cet homme ni la ou les personne(s) responsables de son décès. Les évènements sont peu à peu devenus légende et, suite à l’entretien avec le jeune Afghan, il paraît clair que le personnage de Khairo est devenu une sorte de héros mythifié. Son nom est ainsi resté malgré le fait que plus personne ne sache ce qui s’est réellement passé ni la chronologie exacte des évènements. Par ailleurs, cette appellation semble se cantonner à un usage interne, même si quelques rares membres d’autres groupes nationaux ou linguistiques ont pu entendre parler de cela lors de leur passage à Calais.

    Dans ce sens, un autre fait est certainement intéressant à relever. À Calais, les principaux points de passage clandestin sont des parkings où les poids lourds se garent le temps de la pause ou de la sieste de leur chauffeur. C’est un moment particulièrement propice étant donné l’inattention du conducteur, et également un lieu idéal en raison de sa relative excentration par rapport à la ville et du fait de l’immobilité totale des véhicules convoités par les candidats au départ (il est beaucoup moins dangereux de monter dans un camion à l’arrêt que de chercher à le faire alors qu’il roule sur l’autoroute). Sans surprise, les réseaux de trafic se sont depuis longtemps emparés de ces lieux stratégiques pour en faire leur source de revenus. L’un de ces parkings, nombreux dans la région au vu du nombre de poids lourds y transitant chaque année, est largement connu sous le nom de « Sheitan parking » ou « Sheitan park ». Le terme « Sheitan » est la version arabe de « satan ». Sans exception, les personnes interviewées ont reconnu employer ce terme pour désigner un seul et même endroit aux alentours de la ville de Calais, et ce indépendamment de leur nationalité et de la langue qu’elles parlent. Par ailleurs, celles-ci invoquent toutes la même raison de cette appellation : l’extrême dangerosité des lieux. Selon elles, s’y risquer revient littéralement à mettre sa vie en jeu, en raison des membres du réseau de trafic qui s’en est emparé et qui le défend de façon virulente. Cette virulence est décrite comme pouvant aller jusqu’à menacer de mort les personnes exilées n’étant pas les bienvenues (car n’ayant pas payé ou n’étant pas de la bonne nationalité) avec des armes.

    En conclusion, il semble clair que les divers espaces investis par les personnes exilées le sont notamment d’un point de vue symbolique. Les appellations relèvent de faits divers, difficilement vérifiables, de la culture – notamment linguistique – propre aux personnes les employant, etc. Cette toponymie reste jusqu’à aujourd’hui totalement invisible. Elle reflète pourtant une véritable culture orale de l’occupation précaire de certains lieux.


    https://neotopo.hypotheses.org/1938
    #toponymie #vocabulaire #terminologie #mots #migrations #asile #réfugiés #jungle #cpa_camps #toponymie_migrante

  • Washington abandonne les termes d’"occupation israélienne" pour le Golan
    13 mars 2019 Par Agence Reuters
    https://www.mediapart.fr/journal/international/130319/washington-abandonne-les-termes-doccupation-israelienne-pour-le-golan?ongl

    JERUSALEM (Reuters) - Les termes « d’occupation israélienne », employés jusqu’ici par les Etats-Unis pour le plateau du Golan syrien, ont été remplacés par « sous contrôle israélien », dans le rapport annuel du département d’Etat sur les droits de l’homme dans le monde, publié mercredi.

    Les mots « occupé » ou « sous occupation » ne sont par ailleurs plus utilisés pour la Cisjordanie et la bande de Gaza, dont Israël s’est également emparées lors de la guerre des Six Jours, en 1967.

    L’Etat hébreu a annexé le plateau du Golan en 1981, ce que le Conseil de sécurité de l’Onu a jugé nul et non avenu.

    #IsraelUSA

  • In cooperation with @IOM_Libya 8 stranded Eritrean #migrants returned safely home today via #Mitiga Int. Airport
    #Libya 17.02.19


    https://twitter.com/rgowans/status/1097176169978515456

    L’#OIM n’arrêtera jamais de me surprendre... Mais alors là... L’OIM mérite vraiment qu’on lui change son nom... Organisation Internationale CONTRE la migration !

    8 ressortissants érythréens retournés EN SECURITE au pays... soit donc en Erythrée !

    Et petit détail important...
    Dans ce tweet on parle de #migrants_érythréens... si il s’agit de migrants et non pas de réfugiés... leur retour VOLONTAIRE n’est pas considéré comme un #refoulement (#push-back)
    #mots #terminologie #vocabulaire

    #retour_au_pays #IOM #Erythrée #réfugiés_érythréens #Organisation_Internationale_contre_la_migration #asile #migrations #réfugiés #Libye #retour_volontaire #à_vomir

    @_kg_ : il y a aussi utilisation de ce terme dans le tweet, #stranded_migrants...

    • Et pour rappel, ce texte paru dans @vacarme en juin 2016

      Migrants et réfugiés : quand dire, c’est faire la politique migratoire

      À partir de la polémique soulevée par Barry Malone sur la chaîne Al Jazeera visant à substituer au terme générique de migrants celui de réfugiés, « plus approprié pour nommer des personnes qui fuient la guerre et arrivent en masse en Europe », Cécile Canut propose une traversée des transformations et reformulations des mots utilisés pour qualifier la migration qui mettent à jour le durcissement des positions et les soubassements des choix politiques à l’œuvre, lesquels barrent toujours plus l’accès à la complexité des subjectivités individuelles, des trajectoires et de leurs causes pour construire des catégories d’êtres humains homogènes déterminées par « le même ». Nommer c’est toujours faire exister rappelle-t-elle, d’où l’importance de cette attention à la bataille des mots et aux questionnements profonds qu’ils ouvrent.

      Le 20 août 2015, la chaîne Al Jazeera, par le biais d’un de ses collaborateurs, Barry Malone, lançait une petite bombe médiatico-communicationnelle en publiant sur son blog un article intitulé « Why Al Jazeera will not say Mediterranean “migrants” ? », article mis en mots et en images le lendemain, à travers un débat télévisuel proposé par la même chaîne : « Migrants or refugees ? Thousands fleeing conflict in desperation have been undermined by language used by the media to describe their plight » [1]. Ce texte, tweeté et retweeté, a circulé sur les réseaux sociaux avant de faire une entrée fracassante dans les espaces médiatiques européens les jours qui ont suivi, suscitant de multiples débats jusqu’au début du mois de septembre.

      La polémique visait à substituer au terme générique de « migrants » celui de « réfugiés », plus « approprié » pour nommer des personnes qui fuient la guerre et arrivent en masse en Europe. L’accusation portée contre les gouvernements européens, le parti pris affiché pour les réfugiés et la dimension prescriptive impliquée par la décision du directeur des informations d’Al Jazeera de ne plus utiliser le terme « migrants », ont non seulement engagé une querelle nommée « sémantique » mais ont surtout eu un effet performatif immédiat : tous les médias ou presque ont modifié leurs pratiques langagières en privilégiant le terme « réfugiés ». Contrairement à d’autres, cette polémique ne s’est donc pas limitée à une querelle byzantine au sein du microcosme médiatique.
      Un soudain souci de « sémantique »

      Cet événement de parole est tout d’abord le révélateur d’un questionnement profond sur le processus de catégorisation des êtres humains dans nos sociétés, questionnement qui s’inscrit dans une longue histoire du sens, et dont bien des auteurs ont rendu compte, depuis les penseurs grecs jusqu’aux plus récents philosophes. Le langage n’est pas le filtre transparent d’un réel immédiat, les mots et les énoncés cristallisent bien au contraire un ensemble de connotations, de positionnements subjectifs et d’orientations sociales et politiques dont les locuteurs sont toujours responsables, même lorsque qu’à leur insu ils reprennent les significations et les catégorisations imposées par d’autres, ce que l’on attribue en analyse du discours à l’interdiscours ou encore au dialogisme [2]. Si le coup de force d’Al Jazeera a été de rappeler cette évidence au grand public, sa décision de ne plus employer le terme « migrants » renvoie pourtant à une approche supposée objective du langage : l’argument central de la démonstration de Barry Malone repose en effet sur l’idée que le terme « réfugiés » est mieux en rapport avec le réel ; il est plus juste en ce qu’il rend compte de ce que vivent des millions de personnes fuyant la guerre : des personnes demandant refuge et devant être traitées comme des victimes. En imposant un des sens du terme « réfugiés », ou plus exactement en revenant à une signification oblitérée en Europe, la chaîne vient contrer un autre sens, celui-ci plus récent et plus restrictif, issu de la Convention de Genève (1951), elle-même ratifiée par cent-quarante-cinq états membres des Nations unies, et visant à définir le « réfugié » non seulement en considération de son état de victime de régimes politiques, mais en vertu d’un statut obtenu suite à une « demande d’asile ».

      Si la définition est valable dans les deux cas, la condition pour acquérir le statut de réfugié est d’apporter la preuve de ces persécutions ou menaces par le biais d’une demande administrative très souvent longue et laborieuse. Ainsi que le rappelle Karen Akoka [3], le passage d’une approche collective visant la situation politique des États jusqu’aux années 1970, à une mise en cause individuelle de ceux que l’on va alors nommer les « demandeurs d’asile », montre à quel point le lien permanent aux conditions politiques de gestion de la migration, c’est-à-dire à sa mise en œuvre pratique, par l’Ofpra notamment, conduit sans cesse à de nouvelles catégories et de nouvelles définitions de ces mêmes catégories.

      Al Jazeera s’engage ainsi de manière frontale dans la lutte des significations, et par conséquent dans la lutte politique des questions migratoires européennes ; par le biais de cette injonction, elle rappelle à l’Europe ses obligations : celles d’accueillir toute personne persécutée sans conditions mises à cette humanité. La fin de l’article de Barry Malone indique que ce choix est bien évidemment lui-même orienté, puisqu’il a pour but de défendre et de parler au nom de ces personnes démunies, notamment dénuées du pouvoir de dire qui elles sont et ce qu’elles font, c’est-à-dire privées d’un vrai pouvoir de parole : At this network, we try hard through our journalism to be the voice of those people in our world who, for whatever reason, find themselves without one. Migrant is a word that strips suffering people of voice. Substituting refugee for it is — in the smallest way — an attempt to give some back [4]. Redonner une voix aux sans-voix, telle est l’ambition affichée.

      En cette fin d’été 2015, un léger vent de panique s’est répandu sur les médias français. Quel mot utiliser ? Comment se positionner face à cette décision partout adoptée au prétexte de sa bienveillance vis-à-vis des victimes de la guerre ? Les journalistes français entraînés malgré eux dans le débat se sont tournés immédiatement vers les chercheurs susceptibles, en tant qu’experts supposés, de détenir la clé du problème. Sans délai, les principaux quotidiens de l’Hexagone ont donc pris part aux débats par le biais d’articles donnant largement la parole auxdits spécialistes. Toutefois, les problèmes « sémantiques » étaient loin de se régler, ils se compliquaient même, cette polémique mettant finalement en cause les pratiques des chercheurs. Ainsi, un jeune journaliste du Nouvel Observateur, après une série de questions sur les mots de la migration, en est venu à la question qu’il brûlait de me poser : quel est le mot qu’il faut utiliser ? Autrement dit : quel est le meilleur mot ? Alors que toute utilisation d’un terme dépend de son contexte, des interlocuteurs en présence, de ses conditions de production sociale, politique voire subjective, la réponse à une telle question est bien entendu impossible. Pour autant, le journaliste ne renonçait pas à cet impératif en intitulant son article : « Doit-on les appeler “migrants” ou “réfugiés” ? ». L’injonction à une supposée fidélité à la vérité objective persistait même si, au cours du texte, la fluctuation des significations et l’instrumentalisation politique des catégories étaient évoquées.

      Au-delà de cet épisode médiatique, dont on aura pu observer les soubresauts ici ou là au cours de l’année 2015 et encore en ce début 2016, il importe ici de revenir sur la circulation des significations données par les uns et les autres, à différents niveaux d’instances de parole, afin de comprendre comment se reconstruit à un moment donné l’hétérogénéité du sens et de ses interprétations. La question n’est pas seulement de savoir pourquoi le terme « réfugié » s’est imposé dans les discours médiatiques, en parallèle ou au détriment du terme « migrants », mais de comprendre ce que font les locuteurs (quels qu’ils soient : politiques, journalistes, chercheurs ou simples citoyens) quand ils commentent leurs mots et leurs discours pour, notamment, justifier leurs pratiques. Dans le cadre de la politique migratoire européenne en particulier, que font les locuteurs quand ils choisissent de discourir sur les catégories de migrants, réfugiés, exilés, sans-papiers, clandestins, etc. ? Pourquoi cet empressement à choisir un seul terme englobant qui viendrait dire un réel bien complexe ou au contraire en exclure d’autres trop embarrassants ?

      Au bout de cette traversée des transformations et reformulations, de la migration, il convient d’observer que l’ensemble de ces débats a finalement entériné une opposition politique déjà à l’œuvre depuis bien longtemps [5], mais qui s’exporte dans les média au début de l’année 2015 entre « migrants économiques » et « réfugiés politiques », les premiers rejetés automatiquement de l’espace Schengen, les autres finalement accueillis en Europe (au moins durant l’année 2015).

      Rappelons tout d’abord que le mot « réfugiés » a désigné au départ les protestants chassés de France après la révocation de l’édit de Nantes. Toutefois, le terme de plus en plus controversé au XIXe siècle a pris de l’ampleur au début du XXe siècle alors que les conflits austro-prussiens jetaient des milliers de civils sur les routes, particulièrement les populations juives de l’Est. Poussés par le marasme économique, les pogroms et les discriminations subis ensuite en Russie, 2,5 millions de Juifs s’exilèrent à l’Ouest, jusqu’aux heures sombres d’une Europe voyant Juifs et Tsiganes fuir le nazisme dès les années 1930 non seulement vers l’Europe mais vers le continent américain. La politisation de la question des réfugiés s’est élaborée après la guerre au niveau international, par le biais des Nations unies, avec notamment la Convention de Genève en 1951 qui fixe alors institutionnellement le sens du terme « réfugié ».

      Si pendant les années d’après-guerre, la France a accueilli des Espagnols, des Italiens, des Polonais, des Portugais, si elle est même allée chercher des travailleurs dans ses anciennes colonies pour des raisons économiques, la catégorisation visant à dissocier ces derniers des travailleurs français a commencé autour des années 1970. La cristallisation de ce changement politique a pris forme avec l’utilisation d’un terme nouveau : « immigrés ». Faisant référence dans un premier temps au champ du travail (« travailleurs immigrés [6] »), ce terme s’est imposé dans les débats publics, politiques, juridiques et médiatiques afin de dissocier l’ensemble homogénéisé des « immigrés » et celui des « étrangers » puis des « Français de souche », expression importée de l’extrême droite [7] dès la fin des années 1970. La politique migratoire, à partir des années 1980, a opéré une différenciation entre les critères de définition : alors que la notion d’« étranger » est juridique, celle d’« immigré » renvoie à une entité socio-culturelle qui aboutit progressivement à une ethnicisation des étrangers venus du Maghreb et d’Afrique en général. Bien souvent de nationalité française, « l’immigré » fait l’objet de discours et de mesures spécifiques de par son origine questionnant de fait son appartenance réelle à la France. Dès 1986, la modification législative de l’entrée de séjour par le ministère de l’Intérieur a engagé cette nouvelle catégorie dans le champ policier. Suspectés, les « immigrés » ont dès lors constitué une catégorie générique appréhendée comme douteuse pour la nation, ce que les termes « clandestins » ou « illégaux » sont venus renforcer.

      Il n’est plus possible d’envisager les individus dans leur devenir, selon leurs trajectoires et leurs subjectivités, et encore moins selon une approche sociale telle qu’elle existait jusqu’alors dans les milieux professionnels.

      Parallèlement à ce glissement des critères, les travailleurs concernés ont vu leur demande de régularisation entravée. Dans les années 1972-1973, ils ont commencé à se mobiliser en se nommant eux-mêmes « travailleurs sans-papiers ». Cette expression est apparue lors des premières protestations aux circulaires Marcelin-Fontanet (1972) qui mettaient fin aux régularisations automatiques. Véritable « label militant », cette dénomination s’est opposée à la catégorie « travailleurs immigrés », faisant référence à l’ensemble des étrangers, impliquant même les déboutés du droit d’asile. Du côté des médias, des marqueurs identitaires (couleurs de la peau, origine géographique, religion, culture…) ont de plus en plus déterminé les catégorisations légitimées par les discours politiques du Front national, repris à droite puis à gauche (« clandestins », « immigrés illégaux », « Arabes », « Maghrébins », « Africains », « musulmans ») et ont constitué un facteur de sélection des candidats à l’immigration : les visas d’entrée ont dès lors été distribués de manière variable selon les pays concernés de sorte qu’en France, comme dans l’ensemble de l’Europe, on en vienne à une prise en charge de cette question par les ministères de l’Intérieur et de la Justice au détriment des ministères des Affaires sociales ou de l’Emploi, et que soit attesté un changement de régime discursif et de pratiques politiques. Au-delà de l’essentialisation des étrangers, assignés à leur différence — ce que les expressions « deuxième génération », « troisième génération », etc. font perdurer —, le processus d’homogénéisation par le biais de ces catégories est croissant : il n’est plus possible d’envisager les individus dans leur devenir, selon leurs trajectoires et leurs subjectivités, et encore moins selon une approche sociale telle qu’elle existait jusqu’alors dans les milieux professionnels. Au contraire, il s’agit de lui substituer des catégories de pensée visant à construire des groupes homogènes uniquement déterminés par le même, une origine ethnique et un héritage culturel, pour toute identité. Ce nouvel ordre du discours assure en fait un régime d’existence uniquement fondé sur l’appartenance, valable pour tous (« Français de souche », « Français d’ailleurs », « immigrés », « clandestins », etc.), associé à une série d’euphémisations : « gens venus d’ailleurs », « gens d’origine étrangère », « gens d’autres cultures »… On bascule ainsi d’une appréhension des citoyens, définis en fonction de leur appartenance à un régime de droits, à une stigmatisation fondée sur des critères d’appartenance telle que définie par le pays dit « d’accueil ». Qu’ils soient Français ou non importe peu : ils ne le seront jamais vraiment.

      L’année 1996 a vu naître le rapport parlementaire sur « l’immigration clandestine » qui s’est concrétisé en octobre par le projet de loi « Jean-Louis Debré » imposant notamment les certificats d’hébergement. Puis le durcissement des lois a abouti, malgré les protestations, à la loi Chevènement définitivement adoptée en mars 1998. Les années 2000, quant à elles, ont infléchi les oppositions en fonction des nécessités économiques du pays selon une logique ultralibérale : en parallèle à la construction des centres de rétention et à la multiplication des reconduites à la frontière, le gouvernement Sarkozy a engagé de manière explicite une action de tri des populations pour favoriser ce qu’il a cru bon de nommer une « immigration choisie » supposément réparatrice des torts de l’« immigration subie ». Il ne s’est plus agi d’accueillir des personnes désireuses de venir en France mais d’endiguer les « flux migratoires à la source », par le biais d’un ensemble de mesures dissuasives de surveillance aux frontières de l’Europe. Le tout-puissant dispositif géré par Frontex — agence européenne pour la gestion de la coopération opérationnelle aux frontières extérieures des États membres de l’Union européenne — s’est doté d’un nombre considérable de nouvelles expressions (« contrôle de l’immigration illégale », « force de réaction rapide [RABITs] », « directive de retour », « centre de rétention », etc.) et de nouveaux outils de contrôle et de coercition (Eurosur, Eurodac, Système d’Information Schengen [SIS], Visa Information System [VIS], Système d’entrée-sortie, European Initiative on Integrates Return Management [EURINT], etc.).

      C’est dans ce contexte socio-discursif rapidement tracé que l’arrivée de Syriens, d’Irakiens et d’Afghans, mais aussi d’Érythréens et de Soudanais en grand nombre constitue pour les gouvernants une « crise migratoire ». Ajoutés à tous ceux qui, bloqués aux frontières, attendent souvent depuis longtemps l’entrée dans la « forteresse Europe », ces derniers font l’objet de violences et de réactions de rejet avant d’être finalement acceptés. Pour Al Jazeera comme pour le HCR (Haut Comité aux Réfugiés), il importe alors de faire une distinction entre ces futurs demandeurs d’asile, fuyant la guerre et les persécutions, et les « immigrés économiques ».
      La politique des catégories performatives

      La nécessité de questionner les mots pour comprendre les réalités migratoires ne date pas de l’été 2015. La supposée alternative entre « migrants » et « réfugiés » s’est pourtant progressivement constituée comme sujet de débat avec l’arrivée des personnes fuyant la guerre par la « route des Balkans ». Ainsi, France Info s’interrogeait dès le 29 mai 2015 : « Migrants ou réfugiés : où est la frontière ? ». Carine Fouteau, spécialisée dans les questions migratoires à Mediapart, faisait paraître le 12 août 2015 un article intitulé « Réfugiés, intrusion, hotspots : le nouveau lexique des migrations ». En rappelant qu’aucun mot n’est neutre mais toujours investi « de significations singulières liées au contexte actuel », la journaliste mettait en garde quant au poids des médias et des politiques dans le façonnage et les représentations des opinions publiques. Elle faisait état de ce qui devient un enjeu politique majeur, le changement de connotation pris par le terme « migrants », longtemps utilisé par les chercheurs comme un terme « générique », englobant (« tout individu se déplaçant d’un lieu à un autre »), devenu un moyen pour « disqualifier les personnes ne relevant a priori pas de l’asile ». En accentuant cette opposition, les responsables politiques mettent ainsi en compétition les demandeurs d’asile et les « migrants économiques », ces derniers « perçus comme indésirables » étant « destinés à être renvoyés dans leur pays d’origine ». Une constellation de termes négatifs (« intrusion », « effraction », « flux », « vagues », « flots de migration », « traite », « passeurs », « trafiquants », « mafieux ») décrivent les migrants qui deviennent alors l’objet d’une gestion managériale (« points de fixation », « hot spots », « clef de répartition », « quotas », « centres de tri », « centres d’attente »…) performant une logique de sélection. Il s’agit de mettre en œuvre le partage engagé aux frontières tel qu’annoncé dès le 17 juin par le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, au conseil des ministres.

      La polémique lancée par Al Jazeera, si elle prend acte de la charge « péjorative » attribuée au terme « migrants » devenu synonyme de « nuisance », ne dénonce pas cette logique de tri déjà en place aux frontières. Le texte semble même s’en accommoder : Barry Malone cite les nationalités (Afghans, Syriens, Irakiens, Libyens, Érythréens, Somaliens) pour lesquelles il faut utiliser « réfugiés » afin de ne pas les confondre avec des « migrants économiques ». S’il ne dit rien des autres nationalités, les « migrants économiques », il entérine une distinction que personne ne va plus questionner, excepté quelques chercheurs.

      L’emballement compassionnel qui s’est emparé de tous les médias et réseaux sociaux au cours de l’été 2015 et plus particulièrement début septembre lors de la diffusion de la photo du petit Alan Kurdi, explique en partie l’adoption du terme « réfugiés » contre celui de « migrants ». Il s’est agi dans un premier temps de s’opposer aux discours « de haine » prononcés en Europe, notamment par le ministre anglais des Affaires étrangères Philip Hammond ou David Cameron lui-même [8], et des pratiques de violence à l’égard des personnes dans les Balkans. C’est contre les « discours infamants » et une politique européenne inhumaine que s’insurgent alors les journalistes d’Al Jazeera ainsi qu’ils le décrivent dans la présentation de l’émission du 21 août 2015.

      Au-delà de l’empathie suscitée par cette accusation, le découpage implicite entre les « bons » et les « mauvais » arrivants et la possibilité de chasser les uns (plus noirs, peu qualifiés…) au profit des autres (plus blancs, plus compétitifs…) se sont révélés efficaces pour entériner la politique du tri déjà effective : il suffisait donc de mettre les mots sur les choses, de nommer plus clairement ce qui existait pour le rendre acceptable, et pourquoi pas souhaitable.

      Des journaux comme Le Monde [9], Le Figaro ou Libération, des radios comme France Culture ou Europe 1 se sont focalisés sur les usages linguistiques, certains rappelant la difficulté de diluer le sens juridique de « réfugiés », d’autres insistant sur le sens péjoratif du participe présent « migrant » réduisant les personnes « à une errance ». Sollicités, les spécialistes des questions migratoires ont été parfois bien ennuyés puisqu’ils utilisent, comme les militants, le terme « migrants » depuis longtemps dans leurs travaux [10]. L’injonction à n’utiliser qu’un seul terme a toutefois été remise en cause par Claire Rodier rappelant que le terme « migrants » s’était imposé pour éviter de hiérarchiser les « exilés », afin de ne pas enfermer « les gens dans des cases ». Plus encore, Danièle Lochak a mis en garde : « Nous avons toujours refusé de les distinguer. »

      Les nuances apportées par les chercheurs n’y ont rien fait, la préconisation d’Al Jazeera a été relayée par Libération (« Ne plus dire migrants mais réfugiés [11] ») comme par Le Figaro. Ce dernier est même allé plus loin en criminalisant les « migrants » par le biais d’une réorientation du débat : « Réfugiés ou clandestins », éditorial d’Yves Thréard. L’objectif était bien clair : « La générosité envers les réfugiés politiques n’est concevable que si la plus grande fermeté est opposée aux clandestins économiques », énoncé repris par France 24. Chez chacun, la multiplicité des usages des « termes imparfaits » est symptomatique d’une recherche d’objectivité visant à contourner les partis pris idéologiques déterminant les choix. La plupart de ces glossaires s’appuient en fait sur la Charte de Rome, document élaboré par la Fédération internationale des journalistes avec le HCR, dans lequel les définitions sont orientées vers une valorisation des « réfugiés ». Les « migrants » y sont systématiquement appréhendés par la négative : « des personnes qui se déplacent pour des motifs qui ne sont pas inclus dans la définition légale de ce qu’est un réfugié », ou qui « choisissent de s’en aller non pas en raison d’une menace directe de persécution ou de mort, mais surtout afin d’améliorer leur vie en trouvant du travail… » « Point de vue du HCR : “réfugié” ou “migrant” ? Quel est le mot juste ? », l’organisme hiérarchise définitivement l’opposition entre les arrivants, et use de son statut d’organisation internationale pour infléchir les catégories de pensée. Le poids de ce discours dans l’espace politique et médiatique est sans précédent, ce que les chercheurs Jurgen Carling [12] et Judith Vonberg [13] dénoncent avec virulence, tout comme Olivier Adam s’insurge contre le « tri sélectif » qui entraîne une « diabolisation mécanique » des migrants. L’opposition ainsi tracée entre deux catégories qui regroupent grosso modo les Syriens, Irakiens et Afghans d’un côté et les Africains de l’autre, n’est donc pas sans liens avec l’élaboration des politiques migratoires et son imposition dans l’espace social. Ce débat sémantique occulte au fond un partage entre les êtres humains qui ne comptent pour rien, les « sans-part » (Rancière) : ceux qui peuvent encore prétendre à la vie parce qu’ils sont bons à recycler dans les économies du capitalisme tardif, et ceux dont la mort n’importe décidément plus, et que l’on n’hésite pas à abandonner au sort funeste qui est le leur aux portes de l’Europe, selon une logique du tri [14] devenue impitoyable.
      Façonner les esprits, diriger les conduites

      Tout au long de cette bataille pour les mots, jamais la parole n’est donnée aux exilés/migrants/demandeurs d’asiles eux-mêmes, qui peuvent dans certains cas préférer d’autres termes, comme « exilés », « voyageurs » ou « aventuriers [15] ». Au contraire, le monopole de la nomination est toujours assuré par ceux qui détiennent le monopole de la domination institutionnelle et médiatique et parlent au nom des autres.

      La réalité vécue est toujours très complexe, et il n’existe aucune possibilité de différencier les personnes en fonction d’un critère unique : « C’est toujours un ensemble de choses qui poussent les gens à partir sur la route. »

      Les rhétoriques affichées comme objectives, et élaborées sur des oppositions binaires, dissimulent habilement des partis pris politiques dont les effets sur les intéressés sont d’une rare efficacité. La définition sur le modèle du dictionnaire supposé neutre est une des formes de dissimulation privilégiée. Toutefois, plus que d’espérer, comme le souhaite Jørgen Carling, que le terme « migrants » puisse encore faire office de terme générique englobant, ce qui supposerait de sortir le langage des relations de pouvoir, il convient plutôt de suivre attentivement les méandres des significations et resignifications des énoncés en fonction des instances énonciatrices afin de comprendre les enjeux politiques qui innervent nos sociétés. Aucun mot ne viendra dire le réel, construit justement par les discours : nommer c’est toujours faire exister, dire c’est toujours faire. En ce sens, la moralisation qui s’instaure actuellement dans l’appréhension des personnes arrivant en Europe est symptomatique d’un changement de conception mais reste tributaire des exigences utilitaristes de l’économie libérale. Comme le rappelle Virginie Guiraudon, « rien ne dit qu’un jour prochain les indésirables soient les réfugiés, et les migrants économiques les étrangers “utiles”. C’est donc bien le débat qui est mal posé, puisque pour le patronat allemand par exemple, « les réfugiés actuels sont une chance pour l’économie allemande [et] pour qui le mot-valise “réfugié économique” signifie force de travail motivée et à forte valeur ajoutée » [16].

      La réalité vécue est toujours très complexe, et il n’existe aucune possibilité de différencier les personnes en fonction d’un critère unique : « C’est toujours un ensemble de choses qui poussent les gens à partir sur la route [17]. » À rebours de cette exigence, les médias et les politiques n’envisagent nullement de restituer cette complexité : les catégories visent au contraire à orienter la lecture de ce qui est en train d’arriver, à donner à interpréter selon des grilles, des angles de vue, des perspectives. La bataille n’est pas sémantique au sens où des définitions existeraient en dehors des enjeux politiques et sociaux : c’est une bataille discursive où le discours s’élabore selon un certain « ordre » (Foucault). Faire la généalogie de ces discours est le seul moyen de comprendre comment le sens fait advenir le réel, alors qu’il le construit socialement et politiquement. Il ne s’agit donc ni de langue, ni de linguistique et encore moins de définition de dictionnaire : il s’agit de lieux et de moments de parole qui entrent en lutte les uns avec les autres. C’est ainsi que, concernant cette séquence médiatique, le HCR a clairement imposé son point de vue au détriment par exemple de la définition générique des Nations unies.

      Si les personnes qui arrivent en France ne sont ni des réfugiés, ni des migrants, puisque chaque situation est spécifique, les catégories réifiées et binaires ne nous sont d’aucun secours. Choisir les mots pertinents en fonction des situations, des devenirs, des histoires de vie, des trajectoires, des subjectivités relève toutefois de la gageure. L’historicisation de ces phénomènes devient alors primordiale afin de reconstituer les interdiscours. Si, en 1905, l’Angleterre adoptait les Aliens Acts instituant déjà la différence entre « réfugiés politiques » et « migrants économiques », les derniers glossaires institutionnels des mots de la migration sont actuellement en train d’escamoter le terme « intégration ». Ainsi, alors que la mise en catégorie des étrangers est une vieille histoire européenne, il semble aujourd’hui que l’impératif de réciprocité et le souci d’hospitalité, malgré tout présents dans le projet d’intégration, soient même portés à s’effacer de nos pratiques sociales : sombre présage qui ferait d’un étranger un individu ayant vocation à s’identifier, à s’oublier… ou bien à disparaître.

      https://vacarme.org/article2901.html

  • Antisémitisme = antisionisme ? C’est ce que des élu·e·s LREM envisagent de faire voter au Parlement, faisant ainsi passer la critique d’Israël pour un #délit

    Ils reprennent notamment les mots de #Macron, prononcés le 16.07.2017 lors de la commémoration aux victimes de la rafle du Vél d’Hiv’ :

    « Nous nous céderons rien à l’antisionisme, car il est la forme réinventée de l’antisémitisme »

    "

    https://twitter.com/ajplusfrancais/status/1097417834664218627

    #mots #vocabulaire #antisionisme #antisémitisme #Israël #Juifs #terminologie #BDS #délit_d'opinion #Theodor_Herzl #Herzl
    ping @reka

    • #UJFP : Nous sommes juifs et nous sommes antisionistes

      Nous sommes Juifs, héritiers d’une longue période où la grande majorité des Juifs ont estimé que leur émancipation comme minorité opprimée, passait par l’émancipation de toute l’humanité.

      Nous sommes antisionistes parce que nous refusons la séparation des Juifs du reste de l’humanité.

      https://www.ujfp.org/spip.php?article6938

  • Je sais que c’est assez déplaisant d’avoir à parler de cet académicien, mais c’est un mécanisme déja souvent dénoncé ici dont voici un nouvel exemple du passage de l’antisionisme à l’antisémitisme.
    http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2019/02/16/01016-20190216ARTFIG00186-emmanuel-macron-denonce-les-injures-antisemites-a

    Macron dénonce les injures antisémites contre Finkielkraut

    En marge de l’Acte XIV des « gilets jaunes », le philosophe Alain Finkielkraut a été injurié par un groupe de manifestants. « Barre-toi, sale sioniste de merde », lui ont-ils crié.

    En milieu d’après-midi, Alain Finkielkraut a été injurié et sifflé en marge de la manifestation des « gilets jaunes » dans le quartier de Montparnasse à Paris, selon des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux et qui ont déclenché une vague d’indignation au sein de la classe politique.

    « Barre-toi, sale sioniste de merde », « grosse merde sioniste », « nous sommes le peuple », « la France elle est à nous », ont crié plusieurs manifestants qui défilaient boulevard du Montparnasse, et qui venaient d’apercevoir l’académicien, d’après une vidéo diffusée par Yahoo ! Actualités.

    Aucune insulte antisémite n’est rapporté dans les exemples, il n’est question que de sionisme et tous les commentaires utilisent le mot antisémitisme et pas une fois antisionisme.

    #antisémitisme #antisionisme #sionisme #langage #vocabulaire #gilets_jaunes

    • Héhé, c’est bien rodé son petit jeu pourri, car c’est ainsi qu’on parle de lui. Monsieur aime qu’on parle de lui, et adore tant prendre des bains de foule, or, grand malheur ! la foule n’est pas dupe et lui dit clairement merde, chaque fois. Alors, il se tourne vers ses camarades les médias qui ne cessent de lui tendre crachoir afin qu’il pleure dans leur giron que la foule est antisémite en plus de manger les enfants.

    • Les insultes sont violentes : « Sale sioniste de merde », « bâtard », « grosse merde », « nique ta mère »… Le philosophe Alain Finkielkraut, pris à partie ce samedi après-midi par des Gilets jaunes à Paris, raconte avoir été ciblé en raison de ses positions vis-à-vis d’Israël mais dit ne pas avoir entendu l’insulte de « sale Juif ». Il a notamment reçu un appel de soutien d’Emmanuel Macron.

      http://www.leparisien.fr/politique/alain-finkielkraut-insulte-il-y-a-un-sentiment-d-hostilite-tres-fort-a-l-

      Le Parisien préfère titrer : "Finkielkraut violemment insulté : « Il y a un sentiment d’hostilité très fort à l’égard des Juifs »"

    • Réfléchir, prendre de la distance, définir à nouveau sérieusement et précisément les termes (antisémitisme, antisionisme), garder son calme, dénoncer de manière raisonnable (au sens propre du terme) sans toutefois faire de compromis sur les valeurs fondamentales très largement bafouées par Macron et ses servant·es ces derniers mois autant que par Finkielkraut depuis des années (sans d’ailleurs qu’il ne soit inquiété). La tentation de l’insulter est grande, et j’avoue qu’il m’est arrivé de m’être totalement lâché. Je le regrette aujourd’hui parce que je sais que c’est totalement inutile et destructif, et j’essaye de ne plus le faire (je veux dire insulter. Parfois c’est vraiment difficile de se retenir...).
      Je suis aussi d’origine juive, avec une famille originaire d’Europe de l’Est qui depuis un siècle en a payé le prix du sang, avec déportations, humiliation, meurtres, rafle du 16 juillet 1942 suivi aussi de meurtre, et nous, enfants de cette histoire, nous en portons quotidiennement le poids. Nous savons de quoi nous parlons.

      L’acte antisémite est toujours totalement condamnable, et je le condamnerai toujours vigoureuement. Alors, [corr : merci @touti ! c’était écrit trop vite] anti sionisme n’est pas du tout antisémitisme, mais alors pas du tout [je signale l’opus de Dominique Vidal sur cette question http://www.editionslibertalia.com/catalogue/poche/antisionisme-antisemitisme - de nombreu·ses israélien·nes sont antisionnistes en ce qu’elles et ils refusent d’adhérer à ce qui est une idéologie politique, refusent donc de soutenir la politique de colonisation du gouvernement israélien, ils ne sont bien entendu pas pour autant antisémites. Pas du tout du tout.

      Il semble que ces nuances échappent totalement à l’entendement de la classe politique française] Il faut absolument revenir sur les définitions et sur l’histoire. Je veux dire aussi que ce n’est pas une raison pour se taire face aux politiques d’humiliation et de colonisation et de violations de droits humains que font subir les autorités israéliennes aux personnes palestiniennes d’une part, et de rester silencieux face aux torrents de haine que Finkielkraut déverse sur des personnes racisées et des jeunes de banlieues depuis des années en les excluant de fait de la société française. Je veux dire aussi que la violence extrême exprimée par Finkielkraut de manière permanente envers tout un pan de notre société française n’est pas non plus une raison pour l’insulter, car au lieu de l’insulter, il vaudrait mieux sérieusement dénoncer ses propos en les analysant avec tous les arguments réfléchis, possibles et disponibles, dans des termes de débats « policés », ce qui en montrerait - d’une manière plus puissante encore - toute l’obscénité et le caractère décadent.

      J’écris cela, et pourtant, je resens envers cette élite miteuse un immense colère qu’il me faut contenir.

    • Depuis hier je me torture la tête : faire ou ne pas faire un décryptage de la vidéo de Yahoo sur Seenthis ?
      Honte sur moi, j’ai choisi de ne pas le faire, et de ne même pas chercher le sujet par là, de peur de voir, comme sur twitter, des gens que j’aime ne pas accepter ma demande de nuance : ne pas confondre anti-sionisme et anti-sémitisme.
      Il y a clairement un groupe politique racisé pro-Palestine qui s’est fait piéger dans sa volonté de virer Finkelkraut, et pourtant le dernier qu’on entend parler face caméra dit lui même que c’est une provocation.
      Il y a tout aussi clairement, à un moment, un dieudo-machin ou soral-truc qui en profite en passant pour cracher son anti-sémitisme en agitant son gilet, faisant ainsi référence à l’étoile jaune, c’est absolument sordide. Mais c’est le seul que j’entends, il n’est pas à l’origine du truc et d’ailleurs se contente de passer.
      A aucun moment je n’entends « sale juif ». L’un des moment qu’une personne a mis en ligne, en isolant et ralentissant, s’avère être un « p’tite bite » (je ne sais pas comment les gens font pour y entendre sale juif, d’ailleurs !)
      Ce qui m’a fait encore plus mal, c’est que je me rappelle parfaitement mon isolement quand j’ai dénoncé la coup monté quenelleur du Sacré Coeur le 23 décembre. Comment parfois les mêmes me sont tombée dessus en minorant totalement la chose, voire en niant un salut nazi flagrant.
      Et on me cite comme « gauche antisémite » pour avoir osé relayer deux (excellents) articles sortis juste avant le buzzz de #Jette_toi_dans_le_canal_Finkie :
      Israël s’aliène les Juifs américains : https://www.monde-diplomatique.fr/2019/02/ALTERMAN/59542
      Comment Israël manipule la lutte contre l’antisémitisme : https://orientxxi.info/magazine/comment-israel-manipule-la-lutte-contre-l-antisemitisme,2892
      Article que je n’ai pas osé, non plus, seenthisser...
      Alors autant je suis prête à « perdre » sur #Facebook et #Twitter ou autres réseaux régis par des choix capitalistes, à m’y isoler pour oser y apporter des nuances au milieu des meutes, autant ... j’ai manqué lamentablement de confiance en vous ! Et je le regrette. Parce que tomber ce matin sur ce billet et ses réponses m’aurait grandement soulagée !
      Encore une fois, #Seenthis, merci pour tes nuances éclairantes <3

    • Je me permets d’ajouter (désolée, j’en ai gros sur la patate) qu’au passage, deux femmes pour lesquelles je n’ai aucune sympathie, s’en prennent plein la tronche par des meutes et que visiblement, malgré la vague #LigueduLoL, tout le monde s’en fout :

      ~ Ingrid Levavasseur, qui se fait traiter plusieurs fois de « sale pute » et doit être exfiltrée sous des huées. Elle a apparemment aussi été visée par un pétard et, sur une vidéo d’une chaine que je me refuse quand même à promouvoir, on y entend clairement des personnes lui dire « rentre chez toi sale pute »...

      #GiletsJaunes à #Paris : prise à partie par des gilets jaunes qui ont commencé à l’insulter et qui sont devenus violents avec elle, #IngridLevavasseur exfiltrée de la manif. « Elle était extrêmement choquée, elle tremblait » ? Le point avec @Charlinehurel sur #La26

      vidéo : https://twitter.com/LCI/status/1097146198023200768

      #Paris #IngridLevavasseur insultée et malmenée par quelques gilets jaunes. Elle est évacuée par le SO et les FDO. #GiletsJaunes #ActeXIV #Acte14 #16Fevrier #16fevrier2019 #ActeXV

      vidéo : https://twitter.com/Steph_Roy_/status/1097139503444213762

      ~ Aude Lancelin, qui a eut le malheur de questionner dès le départ l’absence des mots « sale juif », et qui a le courage de maintenir ses propos malgré sa désignation comme cible par Benjamin Griveaux hier soir. Voici sa réponse aujourd’hui :

      Je précise pour celles et ceux qui ne me connaissent pas et viendraient à passer par là que je critique les bases soralo-dieudo-gentils-virus du mouvement des Gilets Jaunes depuis son tout début, preuves à l’appui, et que j’ai invisibilisé Aude Lancelin il y a quelques temps lors du grand chambardement au Media, qui ne fait pas partie de mes sources d’informations...
      (c’est terrible de se sentir l’obligation de se justifier comme ça !)

    • Merci @biggrizzly ;)

      La « bonne nouvelle » c’est que ni Finkelkraut ni CheckNews n’ont entendu « Sale juif » :
      Qu’entend-on sur la vidéo de l’altercation entre Finkielkraut et des gilets jaunes" ?
      https://www.liberation.fr/checknews/2019/02/17/qu-entend-on-sur-la-video-de-l-altercation-entre-finkielkraut-et-des-gile

      La « mauvaise » nouvelle c’est que CheckNews s’aligne quand même sur la position de Benoît Hamon consistant à dire que malgré tout il s’agit bien d’une agression anti-sémite ...

      Au passage, je découvre dans une vidéo que je n’avais pas vue https://twitter.com/CharlesBaudry/status/1096775851654418432 que celui que je pensais franchement antisémite porte un kefieh à la taille... du coup je ne sais plus quoi penser !

      Le confusionnisme est total : une des photos qui a énormément circulé montrant un manifestant avec une kippa qui souhaitait prouver que les juifs n’avaient aucun risque à se montrer a été très rapidement contrée par autant de personnes présentant le manifestant comme un anti-sémite notoire. Le hic est que lorsque qu’on arrive sur son profil, impossible de se faire une réelle opinion, ses « like » en sont l’illustration : https://www.facebook.com/Pascal.alias.Abdelhakim/likes : le seule rapprochement politique que je puisse faire encore une fois est avec... Dieudonné :/

    • Merci @touti, j’ai corrigé dans le corps du texte, j’ai posté un peu rapidement après avoir relu un peu rapidement. J’ai été stupéfait par les déclarations quasi unanimes des politiques, des personnalités, des journalistes, il semble que pas une ou un se soient posé·es la moindre petite question, ce qui est effrayant. L’ami Vidal pourtant mène ce combat depuis très longtemps (voir son bouquin en référence plus haut). Sur FB pas loin de mon compte, il y a même des gens qui semblent comprendre et faire la différence, mais qui ne peuvent s’empêcher de dire quand même que lorsqu’on est antisonniste, « l’antisémitisme » n’est jamais très loin. On croit rêver. Le moins que je puisse dire, c’est que je suis inquiet pour la suite des débats.

    • @val_k je comprends très bien ton désarroi, je me suis aussi posé beaucoup de questions au sujet d’Aude Lancelin dont je désapprouve les méthodes. Il y en a d’autres que je désapprouve, Le Média comme le Monde ou le Monde Diplo, mais lorsque j’adhère à une idée, à une approche qu’elles ou ils véhiculent, je cite et j’appuie. J’ai longtemps hésité (j’ai aussi plus ou moins réussi à invisibiiser sur ma « pratique réseaux ») et finalement je me suis dit que c’était stupide de nier cette existence. Et je cite. J’avais vu et lu la réaction d’Aude Lancelin et je suis d’accord avec toi. C’est une position courageuse. Je note aussi dans ce que je lis, qu’on peut reconnaître à Finkielkraut une forme d’honnêteté quand il dit qu’il ne fallait pas en faire tout un plat et que lui même n’avait pas interprété ces insultes comme un acte antisémite apocalyptique mais plutôt comme une critique de sa position sur les choix politiques du gouvernement israélien.

    • j’ai commencé par échanger avec @reka sur FB (oui c’est mal) donc je reprends ici : Philippe, je suis d’accord avec toi sur Finkielkraut, qui est une ordure dangereuse (et un piètre intellectuel, tout juste médiocre commentateur de sa propre nullité réactionnaire). D’accord aussi sur la différence antisémitisme antisioniste. Il n’empêche que des phrases comme « on est chez nous » et « retourne chez toi à Tel Aviv » (qui sont dans la video, alors qu’on n’entend pas "sale Juif) sont inadmissibles et odieuses. C’est dégueulasse de se cacher derrière l’antisionisme pour justifier ça. C’est tout aussi dégueulasse d’en profiter pour généraliser à tous les GJ. Et ne pas oublier l’urgence d’être attentifs/ves à l’antisémitisme, au racisme, à l’homophobie et au sexisme partout

    • Une autre vision et d’autres questionnements que l’on doit à notre amie Emma Walter sur FB justement. Questionnements qui suscitent sans doute des questionnements, mais il faut écouter toute le monde, et essayer de comprendre :

      Mais enfin. J’ai écouté la fameuse vidéo 4 fois et entendu très clairement « Sale Juif » adressé à Finki. Je ne comprends pas pourquoi il est si compliqué de dire que 1. C’est une agression verbale antisémite 2. Dont un groupe de Gilets jaunes est responsable 3. Et oui Finki est raciste et islamophobe mais ça n’empêche pas d’affirmer que oui (retour au 1), c’est une agression antisémite. Point barre.

      Alors après avoir lu que « sale Juif ! » ne figurait pas sur la vidéo, il semble qu’elle y figure si on en croit Emma mais aussi d’autres personnes sur les réseaux. Sur la version que j’ai écouté, je ne l’ai pas entendu, mais il y a peut-être plusieurs versions qui circulent, je ne sais pas.

    • J’ai écouté la vidéo des dizaines de fois, écouté en boucle les passages qu’on me signalait « mais siiiii à 0’25 », les « à 0’30 », etc. Pour l’instant, j’entends à chaque fois « Palestine », et truc chelou que j’ai, un moment, cru être effectivement « sale juif » pour me rendre compte que ça provenait du mec qui porte un masque. D’ailleurs, la fois juste après, il dit un « Palestine » bien plus distinct. Il y a un autre passage, qui a été mi au ralenti sur twitter ( https://twitter.com/Sifaoui/status/1097060739372720129 ) et je ne vois vraiment pas comment on arrive à y entendre « Sale juif » : c’est un truc genre « p’tite bite » que j’entends !
      Je veux bien croire qu’il y a autant de nuances de réception dans les oreilles que de perception des couleurs dans les yeux, mais à ce point là... ?
      La découverte, dans la journée, que celui qui a dit cette phrase abjecte « on est chez nous » que je ne supporte nulle part, ni dans une AG de la ZAD le 18 janvier 2018, ni dans la rue face à Finkelkraut, que ce type donc, portait un kefieh à la taille, a fini par me convaincre qu’il s’agissait bien avant tout d’anti-sionisme et, au vu des visages, de personnes très concernées par le massacre Palestinien.
      De toute façon, au final, s’il y a bien une chose que j’ai appris ces dernières années, c’est que c’est à la victime de décider et que Finkie a tranché : il a été attaqué pour ses opinions politiques : sou soutien au sionisme (et là dessus, je n’ai même pas d’opinion archi-tranchée, n’ayant aucun goût pour les frontières) et son soutien inconditionnel à la politique du gouvernement israélien (et là dessus par contre ma position est très tranchée).
      Bref : Alea Jacta Est !
      (Hélas, non :/ )

    • C’est un truc que je déteste fondamentalement avec Finkelkraut et sa meute de chiens de garde de la bourgeoisie, c’est son #auto-essentialisation.

      Il a commencé la manœuvre depuis quelques années. Cela consiste à taxer toute critique de son œuvre, de sa pensée, de ses déclarations et affirmations d’antisémitisme. Cela revient à dire (de sa part) que tout ce qui sort de lui est intrinsèquement et donc par essence, de l’ordre de la #judéité. Autrement dit, Finkelkraut n’est pas philosophe, écrivain, journaliste, intellectuel, il est totalement juif, ce qui l’autorise à traiter toute critique envers lui d’antisémitisme.

      Et ça, ça me fout tellement en colère. Parce que cette instrumentation de sa judéité pour éteindre toute velléité de critique, pour baillonner tout détracteur est profondément dégueulasse et plus particulièrement pour les différentes communautés juives qui n’ont peut-être pas envie d’être associées par défaut à toutes les idées de ce monsieur.

    • Par ailleurs, et au-delà de la manipulation sémantique honteuse de ce triste personnage, il y a aussi les manœuvres sémantiques concomittantes d’authentiques racistes et antisémites qui, se sachant poursuivables s’ils attaquent quelqu’un sur la base de sa judéité, codent leur antisémitisme bien réel sous le vocable antisioniste, rajoutant encore plus à la confusion… de la même manière que certains racistes se revendiquent islamophobes pour ne pas déclarer ouvertement qu’ils en ont contre les arabes.

    • J’écoutais la chronique de Jean Michel « Apathique » (enfin pas tant que ça tout de même car cette petite #crapule était en mode « rageux ») sur Europe 1 ce matin (à l’insu de mon plein gré œuf corse) et j’ai eu comme une vieille montée d’adrénaline, ce qui a valu à ma compagne une longue diatribe enflammée sur la manipulation et la médiacratie, toussa ... #abjection #propagande

      Le pire dans cette affaire c’est que nous prêtons encore attention à ce salmigondis que d’aucun nomme « analyse ». Ça ne vaut vraiment plus la peine d’accorder du temps de cerveau disponible à toute cette merde. On a mieux à faire (enfin personnellement, je le crois). Vous allez rire mais je me surprends à regarder RT-France (canal 359 chez Free) pour éviter la pensée unique. Ce qu’on est pas obligé de faire tout de même ... Mais, je pense qu’il faut quand même en profiter (avec modération, bien sûr) parce que, si ça se trouve, la « voix de la Russie » sera bientôt interdite.
      https://www.youtube.com/watch?v=tHQzZClpL9o

    • "Aucune insulte antisémite" ? ! Ben voyons. Et « Rentre chez toi en Israël ! », « A Tel-Aviv, à Tel-Aviv ! » c’est une antisioniste ? pro-palestinien ?

      Edit je vois que @isskein a déjà souligné ce point décisif

      Finkielkraut, c’est le énième communicant macronien à venir illustrer l’adage gouvernemental "c’est nous ou le RN", cette fois à l’occasion du 14ème samedi #Gilets-Jaunes. Performance réussie donc. Et bénéfice inespéré pour le conservatisme, cette "la gauche" débile qui fait mine de ne pas voir et de ne pas entendre l’antisémitisme.

      #néocon #provocateur #gauche_de_merde

    • Ce qu’il y a de bien, dans le camps du Bien, avec un grand B, c’est qu’on se paie beaucoup de mots pour faire la morale à ceux qui parlent. Et quand on est plutôt vers la gauche, à ne pas confondre avec l’énoncé différent quand on est "lagauche", on parle parfois, ou parfois pas tellement parfois les ficelles sont énormes. Et dans les deux cas, la « morale » parle beaucoup elle aussi pour dire que les gauchistes, ceux qui sont plutôt vers la gauche de « lagauche », ils ne parlent pas assez. Ou qu’ils parlent trop.

      Dans les actes, on a un agent provocateur qui se prétend victime de pogrom, on a tout l’appareil d’état et médiatique qui hurle au pogrom, on a quelques personnes qui ont fait savoir que l’agent provocateur était un agent provocateur, en des termes peu élogieux, mais sans en venir même rien qu’aux mains. Et évidemment, c’est toute la gauche de « lagauche » qui est accusée d’antisémitisme. Y compris par les moralisateurs habituels tireurs dans le dos habituels, même lorsque la manipulation est grossière.

      Le plus triste, c’est que comme Corbyn, la seule possibilité que nous allons avoir, c’est de nous excuser de ne pas avoir condamné ces mots de travers avec suffisamment de componction et de ferveur.

      Crétins.

    • "Aucune insulte antisémite" ? ! Ben voyons. Et « Rentre chez toi en Israël ! », « A Tel-Aviv, à Tel-Aviv ! » c’est une antisioniste ? pro-palestinien ?

      Je pense que ce sont juste des insultes anti-israëliennes. Maintenant, si être contre la politique d’apartheid de l’état d’Israël (et pas forcément des citoyens de ce pays car il y a aussi des gens honnêtes, là-bas), c’est être « anti-sémite » .... rubbish !

      (Bon ceci dit, @colporteur, je vais pas passer ma journée à éditer ma réponse parce que tu as modifié la tienne, hein ! Même que t’as oublié un mot. Franchement, j’ai autre chose à foutre. Mais tu joues à quoi au juste ? C’est une partie de « Mélenchon-bashing » que tu nous proposes ? Non parce que je viens d’aller faire un tour sur twitt’zob et il s’en dit de belles là-bas ... )

      Sinon, vous savez quoi ?

      DeepL Traducteur
      https://www.deepl.com/translator#de/fr/Finkielkraut

      « Le pauvre homme ! » (Molière, le Tartuffe, acte I, scène 4).

    • Pour poursuivre le débat.

      Insultes contre Alain Finkielkraut : « Quand on lui dit ’sale sioniste de merde’, on n’est plus dans la théorie politique »
      https://www.francetvinfo.fr/economie/transports/gilets-jaunes/insultes-contre-alain-finkielkraut-quand-on-lui-dit-sale-sioniste-de-me

      Pour vous, les insultes proférées contre Alain Finkielkraut relèvent-elles de l’antisionisme ou de l’antisémitisme ?

      Aucune insulte n’est antisioniste. L’insulte est forcément antisémite. A partir du moment où il y a un caractère haineux dans les propos, comme c’était le cas des « gilets jaunes » face à Alain Finkielkraut, il s’agit forcément d’un délit, condamnable par la justice. Quand on lui dit « sale sioniste de merde », on n’est plus dans la théorie politique. C’est juste purement raciste.

      Est-ce que le fait d’utiliser « sioniste » n’est pas aussi une manière de remplacer le mot « juif » pour échapper à une condamnation en justice ?

      Bien sûr. Cette opération de passe-passe linguistique a notamment été utilisée par Dieudonné et Alain Soral. A partir du moment où ils étaient poursuivis en justice pour leur incitation à la haine antisémite, ils ont changé de manière de s’exprimer. « Juif » est devenu « sioniste » et « antisémitisme » est devenu « antisionisme » dans leur discours. Ceux qui s’en sont pris à Alain Finkielkraut ont fait la même opération. Ils méritent d’être condamnés avec la plus grande clarté. Moi qui me suis souvent opposé aux idées d’Alain Finkielkraut, je considère que ce qui est arrivé hier est inacceptable.

    • Est-ce qu’on peut juste demander ce que viennent foutre ici Finkie et la Palestine ?...

      On ne sait toujours pas qui va tirer les marrons du feu des gilets jaunes, mais y a beaucoup de trucs qui puent et faut être vigilant.

      Finkie tout bouffon qu’il soit est problématique, l’équation juif = État d’Israël ne l’est pas moins.

      En l’occurrence l’amalgame est implicite, personne ne dit explicitement dans les vidéos « Finkie = juif = État d’Israel », mais c’est tellement répandu aujourd’hui comme rhétorique de la part de tous ceux qui ont intérêt à cet amalgame, sionistes racistes et antisionistes antisémites, que c’est difficile ici de ne pas l’imputer aux seconds.

      Moralité : plutôt que nous crêper le chignon entre nous, virons Finkie et l’antisémitisme ensemble.

    • Je reviens de twitter...
      Je suis atterrée.

      Des députés veulent que l’antisionisme soit reconnu comme un délit au même titre que l’antisémitisme
      https://mobile.francetvinfo.fr/culture/alain-finkielkraut/des-deputes-veulent-que-l-antisionisme-soit-reconnu-comme-un-del

      Et pendant ce temps là des ... allié-e-s (?!) partagent allégrement des articles qui présentent le principal personnage anti-sioniste vénère comme un « suspect » et un fondalentaliste islamiste...
      Dans 2 heures le GIGN va arrêter ce groupe de terroristes, vous allez voir.
      Je ...
      #impuissance.

    • Plusieurs personnes recommandent cet article disant qu’il élève le débat

      Le dernier sacrifice d’Alain Finkielkraut
      > Le Monde Moderne - https://www.lemondemoderne.media/le-dernier-sacrifice-dalain-finkielkraut
      Le titre me fait peur mais je vais le lire de ce pas.
      ...
      Mais comment, comment peut-on voir des allié-e-s céder à l’injonction de privilégier l’anti-sémitisme à l’anti-sionisme et criminaliser ce dernier ?
      La base d’être allié, c’est ne jamais choisir à la place des victimes.

    • Dire « rentre chez toi » en Israel, c’est raciste et en l’occurence antisémite, sur ce mode, ce serait pas étonnant que ce soit d’un salafiste puisque c’est ni pro palestinien, ni anti israélien de dire (comme les sionistes...) « la place des Juifs est en Israel ».
      Le seul rapport avec Bagelstein (une intox) c’est l’exploitation politique à quoi ça donne lieu, mais cette fois les faits sont là et bien là. Si ce très sale type a parié qu’il allait donner la quant à cette journée Gilets jaunes, c’est en s’appuyant sur la garantie de pouvoir jouer sur des dispositions façonnées par les divers antisémitisme populaires actuellement à l’oeuvre. Mais continuez à vous boucher les oreilles, aveuglés par telle ou telle idéologie ou au nom d’on ne sait quel calcul si tel est bien votre souhait.

      #déni

    • après le figaro, twittoland, facebook etc... l’inévitable francetv.info n’oublions pas RTL

      Le ministre de l’Intérieur a déclaré sur Twitter qu’"un suspect, reconnu comme le principal auteur des injures, a(vait) été identifié". Il serait connu des services de police mais n’apparaît pas dans le Fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation (FSPRT).

      https://www.rtl.fr/actu/justice-faits-divers/injures-antisemites-contre-finkielkraut-ce-que-l-on-sait-du-suspect-identifie-77
      en effet ça n’a pas traîné

      et BFM aussi où Finkielkraut était en boucle hier.

      Le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, a souhaité sur RTL que le président de la République soit de la marche contre l’antisémitisme ce mardi. Mais le chef de l’Etat n’y participera finalement pas.

      https://www.bfmtv.com/politique/olivier-faure-appelle-emmanuel-macron-a-se-joindre-a-la-marche-contre-l-antis
      du délire, bientôt l’union sacré contre les gilets jaunes

    • Je vais le redire encore plus clairement. Je condamne le « Rentrez chez vous, on est chez nous » dans n’importe quel espace public. Je me le suis pris dans la gueule par des zadistes et des « copains » le 18 janvier 2018 quand iels ont actés préférer négocier et faire le « nettoyage » de la zad aux côtés de l’ACIPA pour « éviter la guerre » ... et bien sûr nous avons eut la guerre et depuis, puis c’est le déshonneur qui surgit par toutes les saloperies mal cachées que certain-e-s se sont cru le devoir d’accomplir pour « sauver la zad » : mensonges, manipulations, milice.
      Il y a 2 semaines un groupe de 5 personnes a été arrêtés pour « séquestration et coups et blessures en réunion ». Une dizaine de zadistes sont convoqués le 4 mars.
      Hier j’ai appris le suicide d’un jeune, fragile, qui avait été chassé après la « guerre ».
      ...
      Les horreurs de l’acceptation des conséquences du choix du « Rentrez chez vous, ont est chez nous », oui je l’ai vécu et le vis encore.
      Mais pour moi, faire le tri plutôt que tenter de comprendre et aider à cohabiter les différences, ne proposer qu’une vision binaire, rejoindre la meute qui a le plus de « pouvoir », ça n’a jamais fait partie de ma vision d’une éducation populaire émancipatrice.
      Malgré tout ce que nous avons mis en place, d’incitation au décryptage avant décision réellement collective, de dé-personnification pour privilégier le fond politique, force est de constater l’échec, chaque jour un peu plus cuisant, partout.
      J’ai la sensation d’avoir échoué dans ma volonté que toutes les voix soit entendues, dans la certitude que les personnes blessées puissent être écoutées et soignées par la collectivité même si elles mordaient. Qu’il paraîtrait évident qu’une victime d’oppressions serait comprise, quelle que soit sa façon de s’exprimer... Et c’est tellement la même chose que je vois ici.
      ...
      J’ai peur.

    • De la bouffonnerie là encore. D’une part Macron a déclaré légitime de rendre hommage à Pétain, il est pas sûr que dans ce contexte il n’y ait pas du monde pour s’en souvenir, d’autre part il ne peut mettre un pied dans la rue sans des hélicoptères, du filtrage et des CRS, et des journalistes triés. Gageons qu’il fera passer un message pour cette messe.

    • Mais enfin, « rentre chez toi en Israel » c’est plus clair que « on est chez nous » (par ailleurs utilisé, je rappel dans « 1ère, 2ème 3ème génération, on est chez nous », et qui s’entend aussi ces derniers temps comme ’votre quartier bourgeois , c’est aussi chez nous")

      @mad_meg @valk, si je vous disait « rentrez dans votre cuisine ! » je crois pas que vous vous demanderiez si c’est par gourmandise ou par sexisme.

    • @val_k, merci pour l’article recommandé, je plussoies.

      Condamner le racisme et l’antisémitisme ne signifie pas condamner le mouvement des gilets jaunes, comme l’aimeraient tant les tenants de la confusion organisée.

    • @colporteur J’ai pas été écouté les fichiers je reconnais que c’est un tord de ma part. Les exemples d’antisémisisme supposé dont j’avais connaissance sont ceux que j’ai mis au début. Ces exemples ne permettaient pas de conclure à de l’antisémitisme.

      Par contre ceux que tu as rapporté ici sont effectivement plus problématiques. Je vais écouté les vidéos, et réfléchir à tout ca. Merci pour ces échanges et informations.

      de retour après écoute du fichier, celui sur lequel je suis tombé comporte beaucoup de « rentre chez toi » et « à tel aviv » on l’entend bien et plusieurs fois. Dire ceci à un sioniste ca ne me semble pas antisémite, comme libé à du pensé pareil, mais je ne suis pas concernée n’étant pas juive je passe probablement à coté de beaucoup de choses.

    • Comparaison n’est pas raison, mais bon sang, quand est-ce que cet état va-t-il être nommé comme il le mérite ? Des élus d’extrême-droite, poursuivis par leur justice pour népotisme, sont à la tête de l’état sans discontinuer depuis des années. Ce pays, des gens disparaissent des années, sont torturés, sont enfermés, sans procès, ni charges. Des gens y sont abattus dans la rue, parfois sans raison aucune (à part celle d’être mal nées évidemment, ce n’est jamais purement au hasard). Les manifestations font l’objet d’exécutions par balle et de mutilations. Tout cela, ça ressemble par exemple au Chili ou à l’Argentine des années 70, mais... impossible de faire le moindre parallèle... Car comparaison n’est pas raison. Et parce que chaque situation ignoble mérite évidemment que l’on en nuance chaque parallèle...

      Partout, à toutes les époques, ces faits auraient du conduire la plupart des observateurs à conclure que la politique menée par les gouvernements de cet Etat est une ignominie. Mais aujourd’hui, rien que le penser peut nous conduire en prison. Je sais, je devrais parler au futur... mais dans plus en plus d’endroits, il faut le dire au présent. La définition scélérate est en cours de passage dans le droit dans la plupart des pays d’Occident.

      Alors quand les plus grands zélateurs de cet Etat gouverné par des élus d’extrême-droite (on a le droit de le dire ou pas ? c’est juste purement factuel, mais sait-on jamais ?) se permettent de faire de la provocation auprès du petit peuple, blam, il faudrait que le petit peuple soit capable de faire la part des choses et de disserter (vous vous en souvenez du coup du boxeur qui a pour circonstance aggravante de ne pas parler comme un gitan ?). Et nous là, les aveugles , il faudrait qu’on décide qu’il y a un méchant et un gentil, et un méchant très très méchant, et un gentil pas si gentil mais bon, faut pas se leurrer hein, les méchants méchants existent. Évidemment qu’ils existent, QUI a dit le contraire ? Alloooo ?

      L’ignominie des actes et des faits ne produit pas le Bien. En premier lieu chez ceux qui la tolèrent et nos pays la tolèrent beaucoup trop à mon goût.

      Alors des insultes sorties de leur contexte face à une énième provocation... ... ... franchement. Là, je me sens comme Ponce Pilate...

    • On perd aussi de vue que le monsieur venait tout juste de vomir ses propres saloperies dans le Figaro (interviouvé par Eugénie Bastié) tout juste ce vendredi là :
      http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2019/02/15/31003-20190215ARTFIG00248-les-82168216gilets-jaunes-avocats-involontaires-d

      On va faire semblant de ne pas voir que, une fois de plus, c’est le monsieur lui-même qui agresse toute une partie de la société au nom de sa religion et/ou son origine géographique, et applique la notion de « alya intérieure » à la France (ça c’est pour celui qui, ici, s’indigne qu’on importe les problématiques du conflit israélo-arabe…) :

      Les actes antisémites ont augmenté de 74 % en 2018. Si on n’avait pas vu certains « gilets jaunes » faire la quenelle ou d’autres associer les noms de Macron et de Rothschild, et si deux portraits de Simone Veil n’avaient pas été recouverts par des croix gammées, ces chiffres seraient probablement passés inaperçus. Comme les voitures quotidiennement incendiés, ç’aurait été « business as usual ». Là, l’occasion était belle de rapatrier l’antisémitisme et de dénoncer la résurgence d’une haine bien de chez nous. Mais ce n’est pas la faute des « gilets jaunes » si la France connaît aujourd’hui ce qu’Édouard Philippe a appelé une « alya intérieure ». De plus en plus de Juifs quittent les communes de banlieue où leur vie devient infernale pour certains quartiers de Paris ou pour… Limoges, justement. Un antisémitisme venu du Maghreb, de Turquie, du Moyen-Orient, d’Afrique et des Antilles s’implante en France et on en a pour longtemps. Quand, lors d’une de mes émissions de France Culture, Georges Bensoussan a mis cette réalité en évidence, il a été accusé par Olivier Schrameck, alors président du CSA, d’« encourager des comportements discriminatoires ». Dans sa lettre envoyée à France Culture, le même Schrameck m’a reproché (en me nommant « l’animateur ») de « n’avoir, à aucun moment, contribué à la maîtrise de l’antenne ». Bensoussan a été poursuivi en justice et finalement relaxé par la 17e chambre. Sa mésaventure témoigne de la force en France du parti du déni. Ce parti est très prompt à se mobiliser contre l’extrême droite. Mais ce ne sont pas des « gilets jaunes » qui ont scié les deux arbres plantés à la mémoire d’Ilan Halimi là où il a été retrouvé agonisant. Ce ne sont pas non plus des excités de la fachosphère qui ont traité l’ancienne journaliste de Charlie Hebdo Zineb El Rhazoui de « pute à Juifs » parce que après l’attentat de Strasbourg elle a osé déclarer : « Il faut que l’islam se soumette à la critique ! Qu’il se soumette à l’humour ! Qu’il se soumette aux lois de la République ! On ne peut pas venir à bout de cette idéologie en disant aux gens : “L’islam est une religion de paix et d’amour et c’est juste le terrorisme qui est mal.” »

      Auparavant, les considérations vachement intéressantes sur les « émeutiers » qui « appellent de leurs voeux » la bavure à la Malik Oussekine :

      Aux États-Unis, si les policiers avaient été attaqués, frappés ou lynchés par des manifestants, ils auraient fait usage de leurs armes létales, et, au nom de la légitime défense, ils n’auraient subi aucune sanction. Ce n’est certes pas un exemple à suivre, mais ne nous trompons pas d’époque : nous sommes entrés dans l’âge de la banalisation des violences antipolicières. En 1968, on criait bêtement « CRS SS » mais aucun étudiant, aucun ouvrier n’aurait eu l’idée de jeter sur les policiers des boules de pétanque, des bouteilles d’acide ou des billes d’acier. Dans les quartiers dit sensibles ou lors de toutes les manifestations, ce sont les flics désormais qui ont peur. Il y a des violences de leur côté, c’est vrai, mais la plupart d’entre eux font preuve d’une retenue exemplaire et parfois héroïque, hantés qu’ils sont par la mort de Malik Oussekine pendant une manifestation contre la loi Devaquet. Malik Oussekine : c’est précisément la bavure que les émeutiers parmi les manifestants appellent de leurs vœux pour faire converger les luttes et embraser le pays.

      Et comme par hasard, le type raciste qui pense que les manifestants appellent de leur voeux de se faire arracher les yeux et les mains, le lendemain, il tombe sur un groupe de GJ et il se fait – quelle surprise ! – insulter devant des caméras qui filment.

      Donc dans l’ordre de mes idées :

      – premièrement number one : je m’en contrefous. Je ne suis pas allé ausculter la vidéo, parce que je m’en tape. Comme vient de poster simplicissimus : « effet d’imposition de problématique ». Mais comme ça dérape ici sur Seenthis, je donne mon avis.

      – a priori, je me méfie d’individus qui beuglent des « Retourne à Tel Aviv », dans la vraie vie je pense qu’un excité comme ça, il risque de glisser vers du plus explicite et con rapidement ;

      – mais en même temps, face à un sioniste, ça peut tout à fait être une façon (assez conne, mais pas illégitime) de retourner l’idéologie du monsieur contre lui-même. La version du sionisme qui a établit Israël, et qui est clairement dominante dans ce pays, mais aussi (surtout ?) parmi les principaux soutiens historiques à Israël repose sur deux idées centrales : l’intégration des juifs ne serait pas possible dans leurs pays d’origine, et le refus historique de l’assimilation des sionistes européens à leur environnement arabe en Palestine. À partir de là, on peut tout à fait considérer qu’on renvoie avec cette phrase le pseudo-philosophe à la logique même de ce qu’il soutient.

      Je l’ai écrit auparavant : ce n’est pas la lecture que j’adopterai spontanément face à un excité qui hurle des phrases toutes faites, mais en même temps, la phrase elle-même peut tout aussi bien se lire comme l’expression de la logique de Finkie.

      – et même dans le cas d’une lecture plus négative de l’expression, faut vraiment avoir les oeillères pour s’indigner qu’un type qui vient, 24 heures auparavant, de désigner toute une partie de la population comme extérieure à notre culture et porteuse d’un antisémitisme atavique, se mange en retour sa propre potion. Ce type vient tout juste de proclamer que les pas-de-chez-nous musulmans sont antisémites.

      Il a aussi marqué les esprits pour avoir commenté, pour un quotidien Israélien (on se demande qui « importe » quoi…), la situation très « intifada » des banlieues françaises, en des termes fleuris :
      https://www.nouvelobs.com/societe/20051123.OBS6303/finkielkraut-les-noirs-et-les-arabes.html

      « En France, on a tendance à réduire ces émeutes à leur dimension sociale, de les voir comme une révolte des jeunes des banlieues contre leur situation (…) », affirme l’éditorialiste. « Le problème, c’est que la plupart de ces jeunes sont des noirs ou des Arabes avec une identité musulmane. » Selon lui, la preuve en est que, « en France, il y a également d’autres immigrants en situation difficile -Chinois, Vietnamiens, Portugais- et ils ne prennent pas part aux émeutes. Donc, il est clair qu’il s’agit d’une révolte avec un caractère ethnico-religieux ».

      « Serait-ce la réponse des Arabes et des noirs au racisme dont ils sont victimes ? », s’interroge-t-il tout de même, avant de se répondre : « Je ne le crois pas, parce que cette violence a eu des signes précurseurs très inquiétants ». L’écrivain en veut pour preuve le match France-Algérie de football, en octobre 2001, au cours duquel des jeunes avaient sifflé La Marseillaise. "Les gens disent que l’équipe nationale française est admirée par tous parce qu’elle est « black-blanc-beur ». En réalité, l’équipe nationale est aujourd’hui « black-black-black », ce qui en fait la risée de toute l’Europe."

      « Un pogrom anti-républicain »

      Alain Finkielkraut explique par ailleurs que, « sur ce sujet, il faut être clair ». « On a tendance à avoir peur du langage de vérité, pour des raisons ’nobles’. On préfère dire ’les jeunes’ que ’noirs’ ou ’Arabes’. Mais on ne peut sacrifier la vérité, quelles que soient les nobles raisons. Il faut bien entendu éviter les généralisations : Il ne s’agit pas de tous les noirs et de tous les Arabes, mais d’une partie des noirs et des Arabes. »

      S’il précise ne pas avoir employé le terme « Intifada » pour désigner les violences urbaines, l’écrivain a « pourtant découvert qu’eux aussi envoyaient en première ligne de la lutte les plus jeunes, et vous en Israël vous connaissez ça, on envoie devant les plus jeunes parce qu’on ne peut pas les mettre en prison lorsqu’ils sont arrêtés. Quoiqu’il en soit, ici, il n’y a pas d’attentats et on se trouve à une autre étape : je pense qu’il s’agit de l’étape du pogrom antirépublicain. Il y a des gens en France qui haïssent la France comme République. »

      Alors voilà, même si je trouve que « retourne à Tel Aviv », c’est pas jojo, en gros, le type se prend exactement sa propre saloperie dans la tronche. Et plutôt en moins impoli que ce qu’il raconte dans tous les crachoirs qu’on lui tend.

    • Le niveau monte :

      @mad_meg @valk, si je vous disait « rentrez dans votre cuisine ! » je crois pas que vous vous demanderiez si c’est par gourmandise ou par sexisme.

      MadMeg et ValK ne passent pas leur temps à promouvoir un État fondé sur l’idée que la cuisine est le pays exclusif des femmes, que les femmes ne peuvent être en sécurité que dans la cuisine, qu’il faut installer les femmes dans la cuisine de quelqu’un d’autre en prétendant que la cuisine était de toute façon mal tenue, et qui passe son temps à bombarder le salon des voisins parce que ça menacerait l’existence de la cuisine des femmes.

      Si elles faisaient la promotion d’une telle idéologie et défendaient les conséquences pratiques d’une telle idéologie, alors leur dire de retourner dans cette cuisine qu’elles aiment tant ne serait pas totalement illégitime (ce serait con, parce que oui ça reviendrait en partie à donner raison à cette fadaise, mais ce ne serait pas non plus totalement farfelu de leur retourner leur propre logique).

      Et, oui, c’est sans doute l’analogie la plus ridicule que j’ai lue depuis bien longtemps.

    • « qui, ici, s’indigne qu’on importe les problématiques du conflit israélo-arabe »

      Que ce soit importé n’implique pas de tomber dans le panneau.

      Alors voilà, même si je trouve que « retourne à Tel Aviv », c’est pas jojo, en gros, le type se prend exactement sa propre saloperie dans la tronche.

      Et donc faudrait laisser passer ? C’est de la merde, c’est pas interdit de le dire et pourquoi mais manifestement ça pose problème.

    • Merci @nidal. J’ai préféré ne pas relever tellement j’ai eut le souffle coupé par un tel argument. Puis je me suis dit que j’avais mal compris. (Formément, en tant que femme, je suis imprégnée par la pré-culpabilité). Puis je me suis dit que ça allait faire dévier le débat, même si ça m’aurait permis d’en remettre une couche au sujet de Ingrid Levavasseur qui, pour le coup, elle, a été réellement, physiquement, agressée (bon sang mais elle s’est pris une explosion dans les jambes quoi !)... et dont personne ne parle ; quelqu’un-e m’a dit sur twitter avec un humour jaune : « pour les agressions contre les femmes, veuillez attendre le 8 mars ! »
      Puis au final je me suis dit que je m’étais faite mal comprendre, qu’en plus l’expression n’était pas complète, pas exactement celle là. Le « on est chez nous », j’ai adoré l’accompagner dans les manifs anti-racistes justement, et c’est effectivement comme ça qu’il faut prendre l’interjection du futur terroriste qui agite son kefieh palestinien en le hurlant face à l’un des représentants les plus prolixe de ses oppresseurs. Alors j’ai ré-écrit mon témoignage de manière plus précise, pour accompagner celui de @touti qui m’a énormément touchée. Pour expliquer pourquoi, en étant tou-te-s blessé-e-s après des années de luttes, il nous est impossible de ne pas réagir dès qu’on voit des détournements comme ça. Même si, oui, il s’agit peut-être d’un effet d’imposition de problématique. Enfin c’est pas comme ça que je le vois non plus. Depuis des semaines, de moins en moins de gens font le travail épuisant de contextualiser et documenter les bases jaunes de ce mouvement. J’ai accompagné un temps @arnoferrat sur ce chemin, j’avoue avoir un peu lâché l’affaire pour plein de raisons. Mais oui il y a du racisme (dont l’antisémitisme) dans ce mouvement depuis le début, toute la dieudosphère et la soralsphère s’y est donné rendez-vous. Et c’est horrible de l’avoir vu nié, minoré, particulièrement le 22 décembre, et de le voir exploser sur une fausse circonstance qui va laminer encore plus la cause palestinienne.
      Et d’ailleurs voir Finkelkraut se rattraper au branches pour dire que ce n’est pas son judaïsme qui a été agressé mais son sionisme, alors que Dieudonné et Soral lancent leur meute contre lui, ...
      C’est l’horreur intégrale.
      Alors oui, j’avoue que tes propos, ici, dans toutes ces contextualisations, dans un milieu évidemment complètement anti-raciste, me font très très peur @colporteur.

    • ça pose problème

      On le met en prison l’insulteur ?! Et tous les zantisémites avec !? Ou on les dézingue à coup de LBD40 ? On me susurre à l’oreille qu’on devrait les rééduquer. A coup de programme scolaire © Blanquer avec drapeau Frâââânçais pour se tenir au chaud !

      Non. J’ai compris.

      On psalmodie tous en chœurs.

      Et je sors le martinet et je me flagelle : j’ai pas réagi comme y faut, les insultes c’est le mal, les insultes à finki, c’est l’antisémitisme, mélenchon est un antisémite parce qu’il a pas réagi assez vite é comme y faut lui aussi, et tous ceux qui parlent dans le poste ont raison.

      On a un gouvernement au bas mot pétainiste, qui prend des mesures qui distilleront leurs effets délétères pendant au bas mot 20 ans, et il faudrait défendre les manipulations de ce pouvoir pervers et malveillant ?

      #démission_de_la_pensée

    • Ben les injures raciales oui, c’est puni par la loi, en l’occurrence faudra la changer en effet pour que ça colle mais on est bien partis pour (sarcasme parce que les trucs trop gentils ici ça passe pas on se croirait sur twitter :p ).

    • ... d’ailleurs :

      Pénalisation de l’antisionisme : « On met le doigt dans un processus totalitaire » avec un retour du délit d’opinion

      Dominique Vidal

      https://www.francetvinfo.fr/societe/antisemitisme/penalisation-de-l-antisionisme-on-met-le-doigt-dans-un-processus-totali

      Évidemment que c’est une forme d’antisémitisme, une provocation grossière et ceux qui s’y sont livrés méritent d’être poursuivis par la justice. On ne peut pas faire semblant de camoufler l’antisémitisme derrière des paroles antisionistes. Évidemment qu’il faut les condamner.

    • Oui, Macron et A.F. cherchent à imposer des problématiques, « nous ou le RN » dit le manager en chef face au GJ, « le système républicain et ses élites ou l’antisémitisme et la décadence » dit l’autre atrabilaire. Et là ça a bien marché. Il se pointe avec la garantie qu’il y aurait des réactions antisémites, et du filmage, Il se marre parce que ça marche impec. Une fois que ce scénario à trouvé ses figurants à quoi ça rime de prétendre qu’il y a pas d’antisémitisme là dedans ? Non, il n’y a pas besoin d’être « moraliste », favorable à A.F. ou à Macron, ni même « Juif » pour entendre ce qui a été dit.

      La gauche dont je cause c’est pas simplement la FI et son nationalisme, c’est celle que l’on trouve aussi ici, prise dans le retour du #socialisme_des_imbéciles comme #campisme_de_zombies.

    • Finalement, plus personne n’a entendu « sale juif », et pas Finkelkraut en tout cas, mais on a quand même qq chose d’autre à se mettre sous la dent. OUF ! Et je vais te dire. Je te crois. Le gars il est antisémite, et les GJ sont confis d’antisémites. En fait, je ne m’étais pas posé la question. Et je n’étais pas allé voir. Je ne m’étais pas positionné sur ce sujet. Alors me faire mettre dans un sac ma foi fort peu... solide ?... ça me fout en rogne.

      Note que la Justice va être contente, elle va pouvoir faire ce qu’elle sait bien faire : condamner. Parce que tout le monde le dit : c’est le mal réincarné ce gars là, bien connu des services de police et même qu’il serait salafiste, j’vous l’avais bien dit que... Z’avez même pas honte d’aller patauger dans cette fange.

      D’un côté, faut pas moufter (gvt). De l’autre, faut accepter de se faire insulter (moralinator), alors même qu’on a refusé de cautionner cette #imposition_de_problématique. La super alternative.

    • Ta définition du Point Godwin, @nidal, me parait assez flottante. À ce compte il n’y aurait d’antisémitisme que Nazi et passé. Ben non, le socialisme des imbéciles c’était dans le Mouvement ouvrier et avant le NSADP. Quand au campisme des zombies, il a émergé pendant le guerre froide sous Staline et continue ses petites mues au gré des survivances d’un anti-impérialisme « évidemment » de gauche.

      Et non ce n’est pas que l’oubli de la guerre de classes voulut par le pouvoir et ses média. La guerre de classes dans le salariat généralisé, elle divise les salariés entre eux, ici, derrière l’unitarisme proclamé des GJ, division entre ceux qui veulent voir chacun à sa place, le Juif en Israel et l’ouvrier au travail, et ceux qui d’emblée troublent et récusent ce jeu des places.

    • On notera que le seul juif dont il est documenté qu’il se soit fait ouspiller par des GJ est un insulteur compulsif officiant à la radio et qui s’est dit qu’il allait aller faire un bain de foule parmi les GJ, accompagné par des caméras, cela va de soit, et cela a déjà été signalé.

      Si les GJ se filtraient les uns les autres par religion, ça se saurait, et pas qu’un peu. Mais nan. Et il faut orchestrer une provocation pour que la chose prenne enfin.

      C’est qui les idiots utiles ? (J’ai pas ta culture historique pour glisser une référence bien sentie, désolé)

    • MadMeg et ValK ne passent pas leur temps à promouvoir un État fondé sur l’idée que la cuisine est le pays exclusif des femmes, que les femmes ne peuvent être en sécurité que dans la cuisine, qu’il faut installer les femmes dans la cuisine de quelqu’un d’autre en prétendant que la cuisine était de toute façon mal tenue, et qui passe son temps à bombarder le salon des voisins parce que ça menacerait l’existence de la cuisine des femmes.

      Merci @nidal pour ce développement, effectivement je ne prône pas de retour des femmes à la cuisine !
      C’est un sujet bien sensible que j’ai lancé, je ne m’était pas rendu compte que c’était aussi sensible.
      Merci pour toutes ces infos pour se faire un avis et merci @val_k pour ta veille assidue sur les GJ.

    • Je vois pas où est le problème de reconnaître que Finkielkraut a été victime d’antisémites. Faut quand même être soit sacrément de mauvaise foi soit avoir vécu dans une cave depuis 15 ans pour pas comprendre qu’aujourd’hui tous les antisémites à la mode Soral/Dieudonné n’ont que le mot « sioniste » à la bouche au lieu de « Juif », pour ne pas tomber trop facilement sous le coup de la loi (d’où la réaction du pouvoir qui veut donc rendre ça synonyme, prenant acte de la manip de l’extrême droite). Du coup effectivement ça devient plus compliqué d’être antisioniste aujourd’hui (sans doute faut-il se questionner sur la pertinence du concept). Tout cela ne m’empêche pas de détester Finkielkraut mais faut avouer qu’il a fait un joli coup (il sourit sur les vidéos, vous avez vu ?).

    • Merci @sinehebdo pour ce texte très pertinent que je n’avais pas lu. Il me suggère qu’il faudrait peut-être que je me taise, donc, sur le sujet, n’étant ni juive ni gilet jaune puisque, à force de militer sur le web, j’ai sans doute développé moi aussi une tendance à une « vigilance » peut-être exacerbée. Et pourtant, c’est cette vigilance même qui fait, exactement, ce que je suis aujourd’hui, et qui a permis les multiples décryptages auxquels j’ai participé ici et ailleurs...
      Mais là... Je n’ai plus de mots pour lutter.

      Ce matin une grosse vague blanche et bleue a déferlé pour faire condamner l’antisionisme. Et on apprenait que "_le principal suspect*" avait "_évolué en 2014 dans la mouvance radicale islamiste, d’obédience salafiste." Et malgré ça, il n’avait "_*jamais fait l’objet d’un suivi au titre du Fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste (FSPRT)._"
      Dixit un policier qui l’aurait reconnu :
      http://www.leparisien.fr/faits-divers/injures-contre-alain-finkielkraut-le-suspect-a-evolue-dans-la-mouvance-is
      Voici donc actuellement la seule "preuve".
      Pourtant, sur le sujet, on peut dire que ces dernières années, il en faut bien peu pour être fiché terroriste. Je continue donc à douter, et non à nier, parce que pour condamner, il me faut des preuves tangibles, désolée. Et s’il n’est plus permis de douter, alors je n’aurai plus aucune raison de m’exprimer publiquement.
      Et dois-je le répéter encore et encore, j’exècre l’antisémitisme comme tous les autres racismes, profondément, viscéralement.

      Ce soir, à 19h, j’ai entendu des propos absolument immondes, abjects, et précisément racistes, de la par de Finkielkraut, parlant de grand-remplacement sur le plateau de BFMtv. A une heure de grande écoute. Et là les faits sont têtus. Renseignés. Enregistrés. Et diffusés avec une audience énorme (comme à chacun de ses buzz). Je viens, enfin, quatre longues heures plus tard, de voir un de mes innombrables contacts twitter s’inquiéter de ce que personne ne condamne lesdits propos... Ce silence n’est absolument pas un détail pour moi. Pourquoi ne l’ai-je pas fait moi-même ? Devinez... (une des réponse est à la fin de ce comment-taire)

      En te lisant sous l’article de Claude Askolovitch, @aude_v, tu as fait écho à ce que j’ai ressenti encore aujourd’hui : du #mépris_de_classe parce qu’il faudrait s’exprimer, face à un philosophe, comme un philosophe, et même mieux que ce philosophe ! Pas d’injure, pas de haine, de la mesure, sans foi mais avec loi, quand bien même tu connaitrais intimement des gens, peut-être même des ami-e-s, peut-être même de la famille, qui seraient mort-e-s en Palestine... N’est pas Alain Badiou qui veut : https://bibliobs.nouvelobs.com/idees/20151112.OBS9357/lettre-ouverte-a-alain-finkielkraut-par-alain-badiou.html
      Sur ce point, sensible, je n’ai pas de preuve, je ne le développerai pas plus que la condamnation. Mais il n’est pas moins une autre piste pour ce déchainement de haine, que je n’ai jamais niée.

      J’ai aussi assisté aujourd’hui à une #indignation_sélective puisque les attaques sexistes et physiques (bon sang : une explosion à ses pieds !) contre une femme, toute ignoble et menteuse soit-elle, n’ont quasiment pas été dénoncées.

      Je ne me vois pas défiler demain aux côtés de celleux qui instrumentalisent l’antisémitisme. J’aurai aimé être Place Jean Ferrat mais... Peut-être le meilleur des hommages à toutes les victimes de l’antisémitisme et de tous les racisme sera juste de faire silence.

      Pour finir, donc, je ne te répondrai pas sur twitter, @colporteur, mais ta manière de faire, ici comme là-bas, signifie beaucoup pour moi, quand, face à une personne qui doute, tu ne sais apporter que certitudes (mal) biaisées, injonctions à la condamnation, insinuant qu’à défaut je soutiendrai l’antisémitisme : tu me méprises donc.
      Ce ne sont pas les injonctions qui me décident. Au contraire. Comme le prosélytisme, elles me font fuir (le temps de comprendre) puis combattre, que j’ai eut raison ou tord, ce qu’il faut combattre. Mais je n’ai jamais eut la moindre difficulté à reconnaitre mes tords, et même à les reconnaitre publiquement, sachant que cet acte grandit bien plus qu’il ne détruit. Ce n’est pas à cet endroit que je situe une éventuelle fierté qui, comme l’égo, fait partie des choses que j’apprends à déconstruire, la trouvant souvent mal placée sauf à la fin d’une tache fastidieuse bien accomplie... Et c’est loin d’être fini...

    • Il faut se taire, oui, mais pas parce qu’on n’est pas juif ni gilet jaune, il faut se taire parce que ce sujet qu’on nous impose n’est PAS intéressant, c’est juste un piège tendu par Finky, dans lequel on tombe à pieds joints.

      Si l’antisémitisme, en général, est condamnable et grave, dans ce cas précis, je n’en ai rien à battre. C’est comme si quelqu’un avait traité Finky d’enculé et qu’on passait 25 pages à discuter de l’homophobie de cette insulte. Certes c’est homophobe, mais une fois qu’on l’a dit, il est temps de rapidement passer à autre chose.

    • Tout cela ne m’empêche pas de détester Finkielkraut mais faut avouer qu’il a fait un joli coup (il sourit sur les vidéos, vous avez vu ?).

      (Tiens, tiens ...) Oui, oui, moi je l’ai vu. Et la première remarque que je me suis faite c’est : « Mais qu’est-il allée faire dans cette galère ce Môssieu Finkielkraut ? »
      Mais bon, pour penser ça, il faut surement être un anti-sémite crypto-soralien mâtiné de dieudonnisme. J’ai entendu « complotiste » dans le fond de la salle. Vous savez c’qu’y vous dit, le « complotiste », bande de petits salopiaux ?

    • Sinon, (les petits salopiaux du fond de la salle) pour un petit retour aux fondamentaux, je vous recommande la lecture fort roborative de « Comprendre l’antisémitisme » (Agnès Maillard). Je l’ai lu (si, si) et ça n’a rien à voir avec l’antisémitisme de circonstance ayant cours au ministère de la post-vérité et relayé par la médiacratie qui instinctivement va toujours du même côté : celui où la gamelle est la mieux remplie.

    • Je trouve quand même que la discution est interessante, et j’ai pas l’impression d’avoir perdu mon temps. A la base je n’avais que l’article du figaro qui ne rapportait pas d’injure antisémite et c’est plus tard que j’ai eu connaissance du « retourne chez toi à tel aviv » via @colporteur et qui reste ambigüe.

      @alexcorp tu dit :
      il faut

      ...avoir vécu dans une cave depuis 15 ans pour pas comprendre qu’aujourd’hui tous les antisémites à la mode Soral/Dieudonné n’ont que le mot « sioniste » à la bouche au lieu de « Juif », pour ne pas tomber trop facilement sous le coup de la loi

      J’avoue ne pas beaucoup lire ou écouté Soral/Dieudo ni Finky et ne pas etre experte dans leur rhétorique et sur @seenthis on en parle pas tant que ca. Soral/Dieudonné utilisent le mot sionisme à la place de juif pour masquer leur antisémitisme. Je le reconnais sans soucis.
      Mais est ce que je doit jeter l’intégralité de l’antisionisme avec et laisser l’antisionisme devenir un sujet prohibé et réprimé par la loi au prétexte que certain·nes utilisent mal le mot ? Je dit ca car c’est ceci qui nous est suggéré vigoureusement actuellement.

      Je pense que non, d’où l’intérêt pour moi de la discutions.
      Si on doit interdire les mots car certain·nes s’en servent mal, a ce compte là je voudrais d’abord qu’on interdise et réprime le mot amour vu le nombre de viols, de meurtres et de haine qu’il sert à dissimuler.

      –----------

      Comme le souligne @val_k pour Levavasseur pas beaucoup de réactions ( de moi y comprise). Merci @val_k pour ta vigilance.

      Manifestement on en aurais parlé si on l’avais traité de « sale juive ». Mais selon checknews on l’a traité en fait de « sale pute » ce qui à l’air de rendre les choses totalement inoffensive !

      https://www.liberation.fr/checknews/2019/02/18/la-gilet-jaune-ingrid-levavasseur-a-t-elle-ete-victime-de-propos-antisemi

      A mon avis la putophobie tue plus aujourd’hui en France que l’antisémitisme mais tout le monde s’en fiche.

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      @sinehebdo dit

      C’est comme si quelqu’un avait traité Finky d’enculé et qu’on passait 25 pages à discuter de l’homophobie de cette insulte. Certes c’est homophobe, mais une fois qu’on l’a dit, il est temps de rapidement passer à autre chose.

      Pour moi c’étais pas si claire le fait que ces insultes soient antisémite, d’ou l’intérêt de l’échange ici pour moi. Désolé d’avoir fait perdre leur temps à celleux qui ont cette impression, ce n’est pas du tout la mienne. Je pense que étant connaisseur du sujet ca doit te fatigué plus que moi (comme je peu être usé sur certains sujets féministes dont j’ai deja parlé en détail 700 fois). Je ne suis pas très engagé sur la cause palestinienne et j’ai grandi dans une famille plutot antisémite (même si le sujet n’était jamais ouvertement abordé) alors je ne me sent pas très à l’aise avec tout ceci et je peu me faire manipulé facilement sur ce sujet. Il faut que je lise ton livre @monolecte j’en ai manifestement un grand besoin, merci pour le rappel @sombre .

      Les journaux/politiques entretiennent cette confusion antisémitisme=antisionisme qui a quand même des chances d’avoir des conséquences sur tou·tes les antisionistes, qu’illes soient antisémites ou pas. Il me semble que c’est un des désirs du gouvernement d’extrême droit au pouvoir en Israël actuellement de crée cet amalgame. Connaissant le contexte actuel il y a plus de chance que ca ait des conséquences sur les antisionistes que les antisémites. Je ne sais plus qui rappelait judicieusement que Macron voulais commémoré Pétain et qu’on a eu droit aussi à des tentatives officielles de commémoration de Maurras l’année dernière.

      Le gouv cherche à faire croire que les GJ sont des antisémites et il cherche aussi à interdire toute forme d’expression antisioniste (interdiction du BDS par exemple). Le gouv a d’ailleurs plutot un problème quant les supposés antisémites sont racialisé·es ou de gauche (ici l’antisémite GJ identifié est maintenant un crypto-salafiste) que quant c’est des pétainistes maurrassien·nes catholiques blanc·hes de la manif pour tous (à celleux ci le gouv propose de commémoré Pétain & Maurras et de repousser la PMA ad vitam æternam). Le décorticage de leurs méthodes et des implications du problème fait collectivement ici me semble une bonne manière de faire. Merci @seenthis

    • Enfin on reconnait le talent de cette crapule d’A.F. ! Il a retenu de son gauchisme passager l’usage de la provocation, ici pour lancer un #scandale_médiatique afin de supplanter la contestation dans le débat publique. Arrivé à ses fins, il peut déverser ses habituels propos racistes.
      Cet aide de camp du régime mis à part, je ne comprends toujours pas pourquoi ce serait un tel problème d’admettre que ce que l’on entend sur ce bobino a été dit et est antisémite.

      Mon point est ni méprisant ni Godwin : on vérifie avec cette (mise en) scène qu’il existe bien une exploitation de l’antisémitisme, ça n’autorise pas à taire l’antisémitisme réellement existant qui se manifeste à cette occasion. C’est quoi votre problème ?

    • L’image que tu fournis ne laisse aucune ambiguité @colporteur
      et je pense que le fait que des GJ puissent être antisémite n’est pas nié ici. Ce qui sème la confusion il me semble c’est qu’au niveau du vocabulaire, les propos rapporter référaient au sionisme et non au sémitisme de A.F. Et comme ce gouv et la loi ne font pas dans la dentelle, le projet semble être de réprimé l’antisionisme comme étant une forme d’antisémitisme.
      Avec les éléments que tu apporte, effectivement on peu quant même dire que A.F à reçu des insultes antisémites. Et à mon avis si c’etait pas cette fois là, je doute pas que des GJ peuvent être antisémite et insulté A.F. ou des juif·ves sur le mode de l’affreuse pancarte que tu rapporte. Ce constat fait, il me semble qu’il y a de quoi aller plus loin.

      Derrière ceci ce qui me semble interessant c’est la complexité du mouvement GJ qui mélange des gens d’extrème gauche et d’extrème droite ainsi que des absentionnistes dont on sais pas trop ce qui va sortir et quant on regarde l’Italie ca demande quant même qu’on réfléchissent. A.F. est effectivement un fin manipulateur bien toxique. Le gouv qui cherche à montré le coté FN des GJ et réduit le future à des alternance droite-droite à bien reconnu son talent en faisant de lui un immortel en charge de l’excision de la langue.

      Peut être que vous avez l’impression de dire des choses que vous avez déjà dit 100 fois, mais j’ai pas pu tout lire et en faire un synthèse ici, même si c’est à partir du cas de A.F. ca me semble bien.

    • @mad_meg

      Soral/Dieudonné utilisent le mot sionisme à la place de juif pour masquer leur antisémitisme. Je le reconnais sans soucis.
      Mais est ce que je doit jeter l’intégralité de l’antisionisme avec et laisser l’antisionisme devenir un sujet prohibé et réprimé par la loi au prétexte que certain·nes utilisent mal le mot ? Je dit ca car c’est ceci qui nous est suggéré vigoureusement actuellement.

      Personnellement je pense que l’antisionisme est un concept galvaudé qui avait du sens au début du 20ème siècle (et pouvait être de gauche) mais qui aujourd’hui est fortement sujet à caution et sa récup ostensible par l’extrême droite doit nous poser des questions. Cela ne veut pas dire qu’être antisioniste veut dire être antisémite, on est d’accord. Cela dit, aujourd’hui, quand quelqu’un dans une conversation utilise le terme « sioniste » pour désigner (et dénigrer) quelqu’un, je tique un peu, y a 9 chances sur 10 pour que la personne ait un problème avec les juifs en général. Il faudrait quand même se poser des questions sur ce que veut dire être antisioniste aujourd’hui. Je suis fermement opposé à la politique israélienne mais je ne me considère pas comme antisioniste, étant plutôt pour une solution à 2 États (mais tout ça n’est que le point de vue d’un petit français qui n’a jamais mis les pieds là bas).

      @sombre

      (Tiens, tiens ...) Oui, oui, moi je l’ai vu. Et la première remarque que je me suis faite c’est : « Mais qu’est-il allée faire dans cette galère ce Môssieu Finkielkraut ? »
      Mais bon, pour penser ça, il faut surement être un anti-sémite crypto-soralien mâtiné de dieudonnisme. J’ai entendu « complotiste » dans le fond de la salle. Vous savez c’qu’y vous dit, le « complotiste », bande de petits salopiaux ?

      Finkielkraut adore se victimiser, lui et ses idées, rien de nouveau, il suffit de l’écouter sur France Culture tous les jours (bon courage). Il savait pertinemment qu’il se passerait ce genre de trucs, comme à Nuit Debout, c’est ça qu’il cherchait, pour se donner de l’importance. C’est un peu triste qu’à chaque fois ça marche.

    • Je crois que je me réfère à une tout autre toile de fond que les autres intervenants ici. Cela fait des semaines qu’une lutte politique oppose de nombreux gilets jaunes à des tendances confusionnistes et fascistes présentes au sein du mouvement. Il ne s’agit pas de morale mais d’interventions orales et d’actions concrètes où le racisme n’a pas cours : alliances et appels communs avec le Comite justice et vérité pour Adama, appel de Commercy ; autodéfense collective contre les incursions des fafs dans les manifs, revendications non limitées aux « Français », etc.
      Et c’est pas gagné ! des collectifs se divisent (par exemple sur le rapport aux migrants), des conspirationnistes sabotent des ag (comme ce fut le cas la semaine dernière pour une coordination Ile de France interrompue par un tonitruant : « Le franc maçon il parle pas ! » suivi de 45 minutes de bordel).
      Comme racisme, l’antisémitisme a pour particularité fort piègeuse de se présenter comme émancipateur : il s’attaque à une « race inférieure » qui est la seule du genre a être considérée comme « dominante ». Sur fond de complotisme (du peu de récits « explicatifs » disponibles), voilà un implicite (qui se dit parfois) qui soude une potentielle unité (le centrement sur Rotschild en donne un exemple), à défaire.

    • @alexcorp dit

      Personnellement je pense que l’antisionisme est un concept galvaudé qui avait du sens au début du 20ème siècle (et pouvait être de gauche) mais qui aujourd’hui est fortement sujet à caution et sa récup ostensible par l’extrême droite doit nous poser des questions. Cela ne veut pas dire qu’être antisioniste veut dire être antisémite, on est d’accord. Cela dit, aujourd’hui, quand quelqu’un dans une conversation utilise le terme « sioniste » pour désigner (et dénigrer) quelqu’un, je tique un peu, y a 9 chances sur 10 pour que la personne ait un problème avec les juifs en général. Il faudrait quand même se poser des questions sur ce que veut dire être antisioniste aujourd’hui. Je suis fermement opposé à la politique israélienne mais je ne me considère pas comme antisioniste, étant plutôt pour une solution à 2 États (mais tout ça n’est que le point de vue d’un petit français qui n’a jamais mis les pieds là bas).

      C’est effectivement une chose que j’ignorais, à mes yeux ce mot est utilisable pour désigné la lutte pro-palestiniennes et inclue la solution à 2 états.
      En relisant la discution @reka dès le début parle de la définition de mots. Merci à toi @alexcorp de commencé ce travail de définition.

    • « L’homme barbu, qui n’est pas un petit blanc, me dit : "elle est à nous la France". Cette phrase est terrible. Il est en train de dire "nous sommes le grand remplacement et tu vas être le premier à le payer" »

      Soutenir Finkielkraut contre l’antisémitisme et ne pas lui tendre le micro pour qu’il diffuse sa propagande sur le « Grand remplacement », ça devrait être possible (et c’est essentiel).

      https://twitter.com/Melusine_2/status/1097782953718005760
      Bah non ce n’est pas possible et le piège a bien été là ; faire fi de toute l’ambiguïté et du personnage et de la situation pour se retrouver au final à servir la soupe à l’islamophobie et au racisme.

    • Bien sûr que non faut pas se taire, c’est donner raison à la provocation et à l’intimidation. C’est pas parce qu’il y a injonction à se positionner qu’on n’a le choix qu’entre le silence et une position de merde.

      Ce qui est dingue là c’est qu’il ne semble même pas possible de condamner à la fois l’antisémitisme et tout ce que représente Finkie. Parce que c’est Finkielkraut ça passe. Ben non. Si Dieudonné était la cible d’injures racistes ça resterait du racisme. Là tout le monde serait d’accord pour dire bien fait pour sa gueule donc ça passerait crème. Délire.

      Là faudrait laisser passer le torrent de merde qui se déverse depuis trois jours, un antisémitisme refoulé et un racisme antiarabe déboutonné (je précise que je ne parle pas de ce fil — marre des assignations gratuites — mais du barnum politique et médiatique), au pire en s’en foutant royalement parce qu’au fond on n’est pas concerné·e, au mieux en croisant les doigts pour que ça n’ait aucune conséquence.

      Alors oui, il y a une issue, la manif place Jean Ferrat à Menilmontant, en plus ça claque. Regardez les signataires, s’il y en a qui vous débectent tant pis n’y allez pas mais s’il vous plaît ne vous taisez pas.

      (pour Levavasseur pareil ça m’a tordu le bide — pas laisser faire, pas se taire)

    • Contre les actes antisémites, contre leur instrumentalisation,
      pour le combat contre toutes les formes de racisme

      Les tags antisémites du week-end du 9 Février comme la dégradation du lieu de mémoire d’Ilan Halimi s’inscrivent dans le contexte de cette période de brouillage politique et informatif. Une période qui favorise la résurgence d’un racisme identitaire rappelant celui de l’entre-deux guerres. Ces actes antisémites portent bien la signature idéologique de l’extrême-droite nostalgique du nazisme (croix gammés, croix celtiques, « juden » etc.). Ils témoignent de la progression de la dialectique d’extrême droite à l’échelle nationale et planétaire dans un contexte d’aggravation des inégalités sociales. Or le gouvernement et ses alliés ont choisi d’instrumentaliser ces actes contre les Gilets jaunes, dénonçant leur supposée violence, antiparlementarisme et antisémitisme.

      Pourtant, c’est bien ce gouvernement qui, récemment, entreprenait de réhabiliter le Maréchal Pétain, chef du régime collaborationniste de Vichy. C’est bien cette même classe politique qui trouvait si peu à redire des hommages rendus à Maurras ou à Céline, écrivains violemment antisémites. L’antisémitisme est une affaire bien trop grave pour la laisser à celles et ceux qui, jour après jour, s’emploient à stigmatiser et à réprimer les minorités. Le sommet du cynisme est atteint lorsque, déjà, nous pouvons percevoir le glissement dangereux consistant à attribuer la montée de l’antisémitisme au « communautarisme musulman », comme n’a pas manqué de s’y adonner un Eric Ciotti hélas pas isolé. Le racisme structurel n’est ni le fait des Gilets jaunes, ni le fait des minorités. Il est celui de l’État qui organise une société inégalitaire et violente.

      Nous n’acceptons pas la manipulation dégradante de la lutte antiraciste par tous ceux qui, le plus souvent, ont favorisé le racisme. Nous luttons contre le racisme sous toutes ses formes, nous n’oublions pas non plus tous les actes racistes et toutes les violences policières islamophobes, négrophobes, rromophobes, visant les asiatiques, les personnes LGBT. Ce que disent les chiffres depuis des années tient en une phrase : le racisme avance en France et en Europe. Nous ne manifesterons pas ni ne participerons à la grand-messe organisée par les forces et partis politiques, ceux qui se disent progressistes avec ceux qui s’inscrivent contre le mouvement social, et qui affirment ensemble : « le racisme, ce n’est pas la France. » Cet « antiracisme », vidé de sens social et politique, est celui des pompiers pyromanes. L’antiracisme que nous revendiquons reconnaît la responsabilité politique du gouvernement français et des forces politiques alliées qui défileront avec lui. Manifester contre le racisme avec ceux qui, LREM en tête, en sont responsables et l’instrumentalisent relève pour nous de la contradiction et de la faute politique. Nous affirmons que cela ne peut être que contre-productif.

      Nous ne nous laisserons pas prendre en otage entre les instrumentalisations du gouvernement ou celles des officines et ambassades poursuivant un agenda n’ayant rien à voir avec le combat contre le racisme et l’antisémitisme. Notre refus de la haine antisémite comme de toutes les haines raciales nous l’exprimerons sur un terrain dégagé de tout ce qui produit et entretient ces haines. Le mouvement anti-raciste ne servira pas de caution pour salir les Gilets jaunes. La période est dangereuse nous en sommes conscients, et une sortie de crise qui se contenterait de rétablir l’ordre, serait porteuse de conversion à la haine raciale et au fascisme. Les mobilisations exigent des réponses sociales et démocratiques. La responsabilité gouvernementale est totalement engagée.

      Nous appelons à manifester contre les actes antisémites, contre leur instrumentalistion, contre le racisme sous toutes ses formes :

      Mardi 19 février à 19h
      Place Jean Ferrat (Place devant lé métro Ménilmontant) Paris 75020
      Premiers signataires :

      UJFP, PIR, Collectif Rosa Parks, ATMF, FTCR, Femmes plurielles, Fondation Frantz Fanon, AFPS 63, AFPS Paris 14-6, AFPS Paris Sud, Action Antifasciste Paris-Banlieue, FUIQP, Argenteuil Solidarité Palestine, Comité Adama, CEDETIM/IPAM, AFD International, Urgence notre police assassine (UNPA), NPA, Le temps des lilas...

      Personnalités : Ivar Ekeland (mathématicien), Ahmed Abbes (mathématicien), Sonia Dayan-Herzbrun (sociologue),Stathis Kouvelakis (philosophe), Julien Thery (historien), Maryse Tripier (sociologue), Véronique Bontemps (anthropologue), Gustave Massiah (économiste), Catherine Samary (économiste), Judith Bernard (metteure en scène), Dominique Grange (artiste chanteuse), Alain Gresh (journaliste), François Gèze (éditeur), Barbara Glowczewsky (anthropologue), Geneviève Sellier (professeur émérite), Patrick Simon (démographe), Nicolas Frize (compositeur), Yves Chilliard (biologiste), Michel Harris (mathématicien),Taoufiq Tahani (mathématicien, président d’honneur de l’AFPS), Ugo Palheta (sociologue), Laurent Lévy (essayiste), Saïd Bouamama (sociologue), Kader Attia (écrivain), Isabelle Cambourakis (éditrice), Alima Boumediene Thiery (avocate), Dominique Vidal (historien et journaliste), Olivier Le Cour Grandmaison (universitaire), Didier Epsztajn (animateur du blog « entre les lignes entre les mots »), Patrick Silberstein (mèdecin et éditeur), Alain Cyroulnik (éducateur syndicaliste), Philippe Cyroulnik (critique d’art), Bernard Dreano (militant associatif), Thierry Labica (études britanniques), Marie Hélène Bacqué (sociologue), Rony Brauman (médecin et enseignant), Hubert Krivine (physicien), Ron Naiweld (historien), Daniel Mermet (journaliste), Irène Jami (professeure d’histoire), Alain Bertho (anthropologue), Armelle Andro (démographe), Michel Maric (économiste), Julien Talpin (sociologue), Toni Negri (philosophe), Nacira Guénif (sociologue), Alexis Cukier (philosophe), Michelle Guerci (journaliste), Fabien Marcot (graphiste), Michaël Löwy (sociologue), Eric Hazan (éditeur), Eyal Sivan (cinéaste et professeur AHK), Christine Delphy (sociologue et militante féministe), José Luis Moraguès (psychologie clinique et psychopathologie, militant antiraciste ), Simone Bitton (cinéaste), Philippe Poutou (porte parole du NPA), Christine Poupin (porte parole du NPA), Olivier Besancenot (porte parole du NPA), Louis Weber (éditeur), Isabelle Garo (philosophe), Anne Jollet (historienne), François Burgat (politologue)...

    • L’antisémitisme est une affaire bien trop grave pour la laisser à celles et ceux qui, jour après jour, s’emploient à stigmatiser et à réprimer les minorités. Le sommet du cynisme est atteint lorsque, déjà, nous pouvons percevoir le glissement dangereux consistant à attribuer la montée de l’antisémitisme au « communautarisme musulman », comme n’a pas manqué de s’y adonner un Eric Ciotti hélas pas isolé. Le racisme structurel n’est ni le fait des Gilets jaunes, ni le fait des minorités. Il est celui de l’État qui organise une société inégalitaire et violente.

      https://christinedelphy.wordpress.com/2019/02/19/antisemitisme-islamophobie-negrophobie

    • @mad_meg je ne dis pas qu’il ne faut jamais parler d’antisémitisme. Il faut en parler quand c’est vraiment l’objet de l’actualité. Mais ici ce n’est pas le cas. C’est la troisième fois depuis le début du mouvement des Gilets Jaunes qu’une tentative de déstabiliser le mouvement utilise la grosse ficelle de l’antisémitisme. La première fois a bien été démasquée par Askolovitch, c’est pour ça que j’ai remis son article. La seconde fois c’est le tag « Juden » sur la boutique Bagelstein, scandaleux, mais sans rapport avec les GJ. Et la troisième fois c’est Finky qui vient provoquer les GJ comme il était venu provoquer Nuit Debout. Il se fait insulter et jeter comme il le mérite, et quelques unes des insultes font l’objet de discussions sans fin ici. Désolé, je continue à trouver que c’est très largement hors de proportion. Comme à chaque fois, je trouve même que c’est contreproductif dans la lutte contre l’antisémitisme, parce que quand il y a, quand il y aura, de véritables actes antisémites, on se souviendra de toutes ces manipulations, et plus personne n’y croira...

    • @sinehebdo
      Je suis en grand désaccord surtout dans le cas présent ou il faut que toute ambiguïté n’éxiste plus.
      Ambiguïté vis à vis de ce qu’il c’est passé et de la figure de F mais aussi toute ambiguïté quant aux réponses apportées
      et aux motivations qui les soutiennent. Je dis un grand merci @mad_meg pour avoir fait débuter son traid de cette manière.

    • @sinehebdo je ne comprends pas cette volonté de minimiser les actes antisémites (ou peut-être ai-je mal compris tes propos). Pour rappel, l’antisémitisme a fait plusieurs morts en France depuis 4 ans : l’attentat de l’hyper cacher en 2015, le meurtre de Sarah Halimi en 2017 et celui de Mireille Knoll l’année dernière. Donc dire

      parce que quand il y a, quand il y aura, de véritables actes antisémites, on se souviendra de toutes ces manipulations, et plus personne n’y croira

      cela me semble vraiment déplacé.

      Un peu de lecture pour enrichir le débat : http://mondialisme.org/spip.php?article2756

    • Rien ne démontre le caractère antisémite du meurtre de Mireille Knoll. Mais là n’est pas a question.

      Il se trouve que sous prétexte de l’exploitation éhontée faite de l’antisémitisme pour donner un illusoire lustre éthique à des gouvernements, des partis, des organes de pouvoir, des media , on peut répondre ici à « La gauche dont je cause c’est pas simplement la FI et son nationalisme, c’est celle que l’on trouve aussi ici, prise dans le retour du #socialisme_des_imbéciles comme #campisme_de_zombies, » qu’il s’agirait d’un « point Godwin » (...). Dire qu’il y a d’autres modalités d’antisémitisme populaire que le nazisme parait inaudible. Il faut bien plutôt faire l’exégèse de ce « retourne chez toi » afin d’en découvrir le sens. On rigolerait si ce n’était pas si saumâtre.

      pour mémoire à propos de ce qui se diffuse, non par l’entremise de livres mais au moyen de vidéos qui comptent des centaines de milliers voire des millions de « vues »

      L’antisémitisme, apparenté au racisme, est puni par la loi. Mais l’antisionisme, en tant que critique d’un projet politique, ne l’est pas. D’où un usage de plus en plus répandu du terme « antisionisme » pour parler en réalité d’antisémitisme, voire de « sioniste » pour « juif ».

      Le rôle de #Dieudonné et #Soral
      Dans ce glissement sémantique, il y a eu « deux personnes moteurs », selon M. Vidal : Dieudonné et Alain Soral. Deux personnalités qui viennent de la gauche et qui sont passées à l’extrême droite : le premier est un très proche de Jean-Marie Le Pen, le second a été membre du comité central du Front national jusqu’en 2009.
      L’un comme l’autre ont fini par être poursuivis pour leurs propos antisémites, interdits par la loi (comme tout appel à la haine contre un groupe religieux ou une minorité). Alain Soral a, lui, été condamné à de la prison ferme pour appel à la haine raciale. Les promoteurs de ce discours se sont adaptés : « Ils ne sont pas idiots, ils ont pris le soin de ne plus utiliser le mot “juif” mais “sioniste” pour compliquer les poursuites », ajoute M. Vidal.
      Ce glissement est illustré par une intervention de Dieudonné sur la chaîne iranienne Sahar en septembre 2011 dans laquelle il déclarait que « le sionisme [avait] tué le Christ ». Dans cet extrait, le procédé d’adaptation est grossier : la désignation de « sioniste » est mise en lieu et place de celle de « juif », pour rappeler une vieille rengaine de l’antisémitisme, rendant les juifs – le « peuple déicide » – coupables de la mort de Jésus. Rappelons que le sionisme ici invoqué est postérieur de quelque dix-neuf siècles à la mort de Jésus.

      https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2019/02/19/antisemitisme-aux-origines-du-glissement-de-vocabulaire-de-juif-a-sioniste_5

    • Quand des Gilets jaunes lancent des insultes antisémites et xénophobes contre Alain Finkielkraut ils ne font que suivre les traces de leurs prédécesseurs de Nuits debout
      http://npnf.eu/spip.php?article617&lang=fr

      Aujourd’hui, samedi 16 février 2019, est en quelque sorte la continuation des insultes de dizaines de participants aux Nuits debout le 17 avril 2016 contre l’intellectuel réactionnaire Alain Finkielkraut qui est obsédé par l’islam et les musulmans comme en témoignaient encore ce matin ces propos dans son émission sur France-Culture, à laquelle il avait invité Gilles Keppel et un ancien ambassadeur de France... Et où ces deux personnages, fort modérés par ailleurs, ont été obligés de le rappeler à une décence élémentaire sur une radio publique....

      Quoi t’es-ce ?

      https://www.franceculture.fr/emissions/repliques/le-chaos-moyen-oriental

      Déclenchée le 20 mars 2003, l’invasion américaine de l’Irak avait pour but, chacun s’en souvient, de faire émerger une société civile qui poserait les bases d’un Moyen Orient démocratique pro-américain et en paix avec Israël . On sait ce qu’il advint : une fois ôté le couvercle de la dictature, ce n’est pas une société civile avide de pluralisme que l’on a vu surgir, c’est un affrontement féroce entre sunnites et chiites qui a conduit à la création de Daech et à une exaspération du Djihad.

      Moi je me souviens d’une boucherie sans nom et dont le sang n’a pas fini de coulé.
      https://www.franceculture.fr/politique/manifestation-des-gilets-jaunes-alain-finkielkraut-cible-dinjures-anti

    • Ces deux constats ne sont pas contradictoires ni exclusifs, au contraire, et il serait souhaitable de les associer à chaque fois que c’est nécessaire. Comme ici en l’occurrence.

    • A l’appel du NPA et d’associations antiracistes, un rassemblement alternatif à celui de République était organisé dans le XXe arrondissement de Paris pour dénoncer la récupération des récents événements par les grandes formations.
      https://www.liberation.fr/france/2019/02/19/a-menilmontant-le-rassemblement-des-vrais-antiracistes-contre-l-antisemit
      https://www.liberation.fr/france/2019/02/19/l-antisionisme-notion-sous-influence_1710407

    • Remarques de taille cependant pour ton premier constat @aude_v : il est faux de dire que l’antisémitisme aujourd’hui ne s’exprime plus comme hier et la formulation peut laisser penser que l’antisémitisme aujourd’hui ne s’exprime plus que sous couvert d’antisionisme.

      Non seulement l’antisémitisme s’exprime encore aujourd’hui comme hier, mais le faux drapeau de l’antisionisme ne fait qu’en recycler la vieille thématique complotiste et ça peut se décliner à l’infini sous d’autres bannières.

    • Et donc, quelques mois plus tard, plus aucune trace de l’expression « sale juif » mais l’auteur des injures est quand même condamné à 2 mois de prison avec sursit dont il va faire appel :

      « Les injures apparaissent ici avoir été proférées à raison de la religion de la personne visée, le terme “sioniste” venant ici purement et simplement dissimuler le caractère antisémite des propos », a encore considéré le tribunal.

      Le condamné conteste le caractère antisémite de ses propos

      « Mon client conteste tout antisémitisme et on considère qu’il y a un deux poids, deux mesures, quand on voit les propos tenus régulièrement sur tous les plateaux télévisés par Alain Finkielkraut et qui n’ont jamais été repris par le ministère public », a réagi l’avocat de Benjamin W., Me Ouadie Elhamamouchi. Il a annoncé son intention de faire appel.

      https://www.20minutes.fr/societe/2562851-20190712-gilet-jaune-condamne-deux-mois-prison-sursis-avoir-insult

      Peut-être est-ce aussi à ajouter à ta compilation https://seenthis.net/messages/761775 @sinehebdo ?

    • Benjamin W., l’homme le plus reconnaissable sur les vidéos qui ont circulé, s’était notamment écrié : « Espèce de sioniste », « grosse merde », « elle est à nous, la France », ou encore « sale race » ou « t’es un haineux et tu vas mourir ».

      À un moment faut arrêter de chercher des excuses au confusionnisme, ça rend service à personne et surtout pas aux premières concernées.

      C’est de la merde — c’est. de. la. merde.

    • @val_k semblait dire qu’à partir du moment où il n’avait pas dit « sale juif », c’était pas condamnable. Je me suis contenté de rappeler ce qu’il avait dit en citant une autre partie de l’article.

      Il n’est pas question de la peine mais de défendre des déclarations indéfendables … Au nom de quoi au juste ?

      Mais là je fatigue, je vous laisse en penser ce que vous voulez.

    • Le tribunal exclut explicitement l’antisionisme des motifs de sa décision :

      le terme « sioniste » venant ici purement et simplement dissimuler le caractère antisémite des propos

      L’antisionisme n’est pas constitutif du caractère jugé antisémite des propos. C’est le « recours aux stéréotypes habituels antisémites, décrivant les personnes de confession juive comme n’appartenant pas à la communauté nationale », le « c’est chez nous la France » adressé à quelqu’un « comme personne de confession juive », qui est jugé.

      On peut discuter de la pertinence ou non de la condamnation, son motif en soi n’est pas déraisonnable ni scandaleux.

      On peut aussi parler de l’injustice flagrante entre le traitement de propos publics indéfendables d’un anonyme et celui des insanités racistes permanentes d’un académicien éditocrate. Mais dans ce fil il est question d’assimilation de l’antisionisme à l’antisémitisme, de censure de l’antisionisme par imputation d’antisémitisme. Et en l’occurrence, dans ce jugement, ce n’est pas le cas.

      Personne ici n’admet l’utilisation antisémite de l’antisionisme, donc faut être cohérent quand un tribunal l’épingle quelque part, quoi qu’on pense du jugement par ailleurs.

      Au-delà de ça, interrogez-vous sur le bénéfice politique de négliger, d’euphémiser ou de relativiser ce genre de propos, prononcés de bonne foi ou non, dans le contexte français actuel.

    • Merci les assignations gratuites et bien dégueulasses. Jamais je me suis réjouis de ce qui lui arrive et je me réjouis pas du tout de la condamnation, au contraire, mais c’est pas le problème.

      J’ai cru comprendre que ce jugement pouvait être considéré ici comme une condamnation de l’antisionisme, ce qu’il n’est pas d’après moi et c’est pas plus mal par les temps qui courent.

      J’ai peut-être mal compris, j’ai peut-être paru insister à tort, c’est pas une question d’avoir raison à tout prix, qu’est-ce que je m’en fous, mais de pas tout mélanger.

      Et le contexte français… pfff, Elizabeth Levy sans déconner… ben justement entre autres contre Elizabeth Levy et son monde, ce serait trop demander de juste faire remarquer que « c’est chez nous la France », là, c’est pas malin, réfléchis, pas seulement parce que tu risques un procès ?

    • Oui, mais ça c’est du confusionnisme positif. Il ne collabore pas avec les vrais antisémites lui. Alors que le confusionnisme de gauche, c’est un confusionnisme des idiots utiles, celui qui collabore avec l’hydre islamiste et fachiste qui nous gouverne du fin fond de sa cinquième colonne (désolé).

  • A Fence, Steel Slats or ‘Whatever You Want to Call It’. A Detailed Timeline of Trump’s Words About the Wall

    As a candidate, Donald J. Trump’s language about the southern border was remarkably simple: He would build a great wall, and Mexico would pay for it. He repeated this promise hundreds of times.

    But his language has shifted since his election as president, particularly since the government shutdown last month.


    https://www.nytimes.com/interactive/2019/02/13/upshot/detailed-timeline-trumps-words-border-wall.html?smid=tw-share
    #murs #barrières_frontalières #frontières #terminologie #mots #vocabulaire #Trump #langage

    ping @reka

  • Les #mots du #pouvoir :

    “Prendre le train des réformes, Créer du lien social, définir de nouveaux projets de relance de la croissance en synergie avec les partenaires sociaux et en privilégiant le dialogue social aux blocages et aux prises en otages inacceptables de la part d’une frange toujours plus radicalisée de l’ultra gauche.” Etc....Cette #rhétorique envahit tous les esprits et les médias, son omniprésence impose un mode de pensée et surtout une nouvelle forme de #gouvernementalité.

    La carte présentée est l’illustration sous forme d’un #plan_de_métro de la #rhétorique_néolibérale. Le plan de métro est choisi pour sa référence populaire, sa facilité d’appropriation et puis surtout il permet d’illustrer : « le #train_des_reformes ».

    Lecture du plan :

    – Les lignes regroupent des termes attachés à un concept.
    – Les stations portent les mots qui composent et illustrent ce concept.
    – Les correspondances permettent de changer de concept au cours d’une discussion.
    – Enfin, un ‘périphérique’ nommé "embellissement du discours" dans lequel ont peut pioché a tout moment pour illustrer la "détermination" "sans faille" du discours.

    La liste des lignes :

    La #globalisation / la #mondialisation
    L’esprit de l’entreprise
    La #rhétorique_guerrière
    Le #peuple et les #élites
    Les #valeurs de la #République
    La #communication et l’#éducation
    Le train des #réformes
    L’#état_social actif
    L’#étranger et le problème de l’#immigration
    Désamorçage de la critique et #dialogue_social
    La #société_civile à la rescousse
    Les embellissements périphériques du #discours
    Le management de l’individu

    C’est ce que l’on peut appeler : un "#poster_de_chiotte" . Dans le sens où c’est le genre de poster que l’on ne peut voir en une fois. Le meilleur moyen de le lire et de le décrypter c’est de l’afficher aux #toilettes. Là, dans un colloque singulier, on pourra à loisir recomposer des discours mémorables à l’aide de la carte que nous vous proposons.

    On peut aussi s’en servir comme générateur de discours. C’est une machine à #xylolangage.

    Comment briller dans les rapports avec l’administration, les élus et autres fonctionnaires ayant fait allégeance et soumission au pouvoir ?
    Un p’tit coup d’oeil sur la carte et hop à nous le plaisir du flatteur pour leur faire laisser tomber le fromage (pour ceux qui convoitent des subventions par exemple..).

    #cartographie #visualisation

    Quant au poter de chiotte... je l’ai effectivement vu dans une chiotte dans une librairie de Grenoble...

    http://www.arterroriste.eu/paysages-invisibles/mots-du-pouvoir
    #néolibéralisme #vocabulaire #terminologie

    A découvrir en complément avec la carte de @odilon sur les lieux de pouvoir à Paris...
    https://visionscarto.net/lieux-de-pouvoir-a-paris

    ping @albertocampiphoto @reka

  • Voix de femme, « parole d’homme »
    https://www.liberation.fr/evenements-libe/2019/02/07/voix-de-femme-parole-d-homme_1708027

    La sous-représentation des femmes en politique est maintenant admise, et main sur le cœur, quasi unanimement déplorée. Qui ne serait en effet choqué par un système de représentation excluant de fait la moitié de ses citoyens, dans une « grande démocratie » comme la nôtre ?

    En 1991, j’ai 18 ans.

    Alors que j’apprends âprement que je suis femme avant que « d’être humain », Édith Cresson est nommée Premier ministre. La France sort soudain de sa torpeur mitterrandienne pour s’attacher à l’essentiel : le tailleur à carreaux d’Édith… jugé peu seyant, ses boucles d’oreilles, clinquantes, son « taux de féminité », bas. De son discours inaugural, quelques bribes, noyé qu’il fut par les allusions sexistes et les ricanements. De son passage éclair au pouvoir ensuite, j’avoue ne pas avoir retenu grand-chose d’autre que sa voix - non son discours, ni son action - mais sa voix : criarde, trop aiguë, émanation évidente d’un caractère hystérique, grossière autant qu’autoritaire, inaudible enfin, si bien qu’il fallut adapter les micros de l’Assemblée à cette voix extra-humaine - un scandale à l’époque.

    Cette voix, je ne l’ai alors en réalité que peu directement entendue ; mais c’est ainsi qu’elle s’est ancrée en moi, grâce à l’à propos des éditorialistes les mieux informés.

    Ainsi, que l’on soit Premier ministre ou simple militante - telle que je le suis depuis plus de 20 ans - j’ai tôt appris que la voix féminine assigne la parole à résidence.

    Or, quoi de plus essentiel, originel à toute décision, que la parole en politique ?

    D’emblée performative, elle édifie, annonce ou figure l’action, elle construit la pensée collective qui aura une incidence concrète dans la vie de tous.

    Mais si une « parole d’homme » est gage de sérieux et d’honnêteté à vertu universelle,

    une « parole de femme » ne concernera plus que la moitié de l’humanité, souvent placée dans le registre de la plainte, pas loin du rayon « grosse fatigue et couches-culottes ».

    Pourtant depuis 20 ans, je les côtoie en masse, ces femmes hautement conscientes et politiques : organisant des événements, tractant, collant, souvent petites mains techniques, présentes (malgré la maternité qui fatalement leur incombe) à chaque réunion ou AG locale. Quoique souvent majoritaires, elles prendront sensiblement moins la parole. On aura nettement plus tendance à la leur couper, ou à la qualifier, cette parole. Car on sait comme le locuteur, son statut (leader, porte-parole, militant aguerri, ou simple curieux), son âge… et son genre en l’occurrence, infléchit le sens de ce qui est perçu dans une assemblée, qu’elle soit locale ou Nationale…

    Les femmes doivent alors déployer des trésors d’inventivité pour faire slalomer leur propos entre toutes les caractéristiques dépréciantes de leur genre : volontiers rangées plutôt du côté du sensible que du rationnel, elles seront vite perçues comme autoritaires, intransigeantes, hystériques, si le propos est ferme - « madame je-sais-tout » si elles connaissent leur dossier ou avancent des compétences particulières - a contrario, cruches notoires à la moindre erreur ou lapsus.

    Au point que j’ai du mal à compter le nombre de fois où nous aurions décidé collectivement d’un positionnement ou d’une action… sur les arguments d’une femme. Je me demande même rétrospectivement si toutes les décisions collectives auxquelles j’ai souscrit n’étaient pas profondément genrées, à savoir masculines.

    Ainsi, dès les instances les plus modestes et les plus locales, l’exercice démocratique via la parole, écarte les femmes de leur pouvoir le plus élémentaire de citoyenne. On imagine assez bien, dès lors, comme il leur sera difficile ensuite de prétendre au moindre pouvoir politique de plus grande envergure…

    Il y a évidemment également la parole interdite : celle qui consisterait à dénoncer cet état de fait. Insultés, meurtris dans leurs convictions républicaines les plus profondes, les messieurs répondent « garde d’enfants » lorsqu’on parle de représentativité : ils perçoivent peu comme la sottise de leur réponse confirme la réalité du problème. L’épaisseur de l’interdit, hélas, s’accroît au fur et à mesure qu’on s’enfonce en terres de gauche : l’effroi saisit les unes d’être en position de « bruyantes victimes », les autres de « bourreaux inconscients ». Le tabou construit l’impensé politique d’un fonctionnement unijambiste… et n’empêche en rien d’aller battre le pavé au son de « Tous ensemble, tous ensemble ! Hey ! Hey ! ».

    Pourtant si la parole féminine est d’abord distincte puis péjorée par son genre, on les voit - parité oblige - ces femmes muettes et souriantes, adjuvant d’un pouvoir véritablement masculin, exhibées lors des photos officielles ! Elles sont légion comme conseillères territoriales ou locales, adjointes à pas grand-chose, féminisant de leurs tenues colorées le cliché de tel ou tel groupe politique supposé progressiste. Leur statut et pouvoir réel n’est en effet pas scotché sur leur front, ainsi que leurs indemnités nettement inférieures à leurs comparses masculins.

    On s’étonne ensuite de la faible présence féminine dans les médias - instances de la parole ? On s’étonne derechef de la faible représentation féminine dans les hauts lieux de décision politique - instance où la parole a un pouvoir accru ?

    Personnellement je m’étonne - et suis admirative - qu’il y ait maintenant quelques rares femmes qui parviennent à porter non pas une « parole de femme », mais un discours politique, au niveau national. Ninja de l’inconscient ou plutôt de l’inconscience collective, elles sont, à n’en pas douter, des surhommes.❞

    Le mot de la fin me donne un peu mal au cœur. Traité ces femmes de "surhommes" c’est un peu comme de complimenté les femmes d’avoir des couilles pour parler de leur courage. On en sortira pas si leurs seuls références positive dont nous disposons sont uniquement masculines.
    #parole #femmes #vocabulaire #silencialisation #voix #surhomme

  • Bangladeshis being killed 20km inside India, says BGB chief

    Border Guard Bangladesh director general major general Md Shafeenul Islam on Wednesday said Bangladeshi people were being killed 20 kilometres inside India and he condemned those incidents as ‘killings’ in the name of fighting petty crimes while refusing to accept the conventional category — ‘border killing.’
    Border Guard Bangladesh chief came up with a new definition at a programme held at the border force headquarters in Peelkhana during the inaugural ceremony of a Data Centre.
    The BGB chief went on to add, ‘Human life is very important whether it is our citizen or theirs. Our force is cognizant of human rights. No killing is acceptable to us.’
    ‘But the term border killing is a misnomer. It implies that the killing has taken place on the border,’ the BGB chief told the reporters and hastened to ask, ‘Can we term these murders “border killings” when they take place 15 to 20 kilometres inside [Indian] border?’
    He pointed out to the journalist that a spade should be called a spade and termed every murder as ‘killing.’ He further said that it is killing in the name of fighting ‘petty crimes’.
    If the killing took place within 200 yards of the border or on the no man’s land it could be termed as border killing, he argued.
    Asked whether he had any statistics on such killings inside the Indian territory or in areas proximal to the border, he said this year eight Bangladeshis were killed so far.
    BGB chief took issue with such incidents. ‘Why do members of Indian Border Security Force are killing Bangladeshis instead of arresting them. Bangladeshi people were getting killed when the Indian force were supposed to use non-lethal weapons instead of lethal ones,’ he added.
    The BSF troops join the rank from various regions across India including Kashmir, and they need more time to become sensitised to the people living near the border areas. They easily become ‘trigger-happy’ when Bangladeshis are involved, said the BGB chief.
    Last year, he said border killing was reported until October. It increased slightly during the winter.
    ‘Due to the fog in winter, the illegal trespassing usually increases. People cross the border even by cutting the barbed wire fences,’ said BGB chief.
    He said they have intensified their vigilance along the western frontier so that none can cross the border.
    ‘We are arresting people every day when they set out to cross the border,’ he added.
    According to the Border Guard chief, they have now a digital surveillance system in place on Putkhali border to check the border crime while another surveillance system was under trial on Tekhnaf border.
    They have started getting benefits of the surveillance systems, he said, adding, ‘We expect that human trafficking and smuggling will reduce in the border regions.’
    He said their troops were facing extreme hardship to protect the borders. ‘We can give better protection of borders once we will have border road that are yet to be constructed,’ he said, adding, ‘There are many border outposts which need seven days to reach.’
    Binoy Krishna Mallik, executive director of Rights Jessore, said it doesn’t matter how far the place of incident is from the border, it is important whether it is related to the border or border forces. These are nothing but border killings,’ he told New Age.
    As of February 3, 2019, the Indian Border Security Force shot dead seven Bangladeshi in less than five weeks along the Bangladesh-India border.
    According to Ain o Salish Kendra six Bangladeshis were shot dead by BSF along border in January, four of them on the Thakurgaon frontier and one each on Nilphamari and Rajshahi border.
    In 2018, ‘trigger-happy’ BSF killed 14 Bangladeshis, according to the Kendra.
    According to Odhikar, at least 1,144 Bangladeshi were killed by the Indian border force between 2001 and 2018. Bangladesh and India share a border of 2,429 miles.

    http://www.newagebd.net/article/64063/bangladeshis-being-killed-20km-inside-india-says-bgb-chief
    #meurtres_aux_frontières #frontières #mobile_borders #frontières_mobiles #décès #mort #murs #barrières_frontalières #Bangladesh #Inde #zone_frontalière

    –-> et la question sur les #mots :

    ‘But the term border killing is a misnomer. It implies that the killing has taken place on the border,’ the BGB chief told the reporters and hastened to ask, ‘Can we term these murders “border killings” when they take place 15 to 20 kilometres inside [Indian] border?’

    #terminologie #vocabulaire

  • Salvini avverte i migranti : « Più partite più morirete, noi non apriamo i porti »

    Il vicepremier e ministro dell’Interno, Matteo Salvini, h parlato a Mattino 5: «Noi stiamo lavorando in Africa. In Italia è finito il business dei trafficanti e di chi non scappa dalla guerra. I porti italiani sono chiusi»
    "I migranti - ha spiegato - si salvano, come ha fatto la guardia costiera libica, e si riportano indietro, così la gente smetterà di pagare gli #scafisti per un viaggio che non ha futuro. Più persone partono più persone muoiono".


    https://www.globalist.it/news/2019/01/22/salvini-avverte-i-migranti-piu-partite-piu-morirete-noi-non-apriamo-i-port

    Je crois que les limites de l’#indécence ont été atteints...
    #Salvini #Matteo_Salvini #Italie #mots #vocabulaire #terminologie #ports #migrations #catégorisation #tri #réfugiés #ports_fermés #business #trafiquants #passeurs #smugglers #smuggling #gardes-côtes_libyens #pull-back #refoulement #push-back #scafista #mourir_en_mer #mort #Méditerranée #décès #business

  • Quand un homme prétend « faire son marché … | « Singulier masculin
    https://singuliermasculin.com/2019/01/09/quand-un-homme-pretend-faire-son-marche/#comment-287

    Ainsi donc un homme de 50 ans, faisant le métier de « bonimenteur médiatique » (un saltimbanque de notre société du spectacle) a déclaré tout de go à la question » Pourriez-vous draguer quelqu’un de 50 ans et plus ? «  :

    « Ça, ce n’est pas possible. Je trouve ça trop vieux. Quand j’en aurai 60, j’en serai capable. 50 ans me paraîtra alors jeune […] Je préfère le corps des femmes jeunes, c’est tout. Point. Je ne vais pas vous mentir. Un corps de femme de 25 ans, c’est extraordinaire ».

    Auparavant, il avait annoncé qu’il n’était plus célibataire depuis quelques mois :

    « Je ne sors qu’avec des Asiatiques. Essentiellement des Coréennes, des Chinoises, des Japonaises. Je ne m’en vante pas. Beaucoup de gens seraient incapables de vous l’avouer car c’est du racialisme. C’est peut-être triste et réducteur pour les femmes avec qui je sors, mais le genre asiatique est suffisamment riche, large et infini pour que je n’en aie pas honte ».

    Passons sur l’intérêt et la qualité des questions, passons sur les thématiques avancées par un « magazine féminin », passons sur la personnalité du type « sale gamin » de l’interviewé. Et passons sur les répercussions en tous sens que cette déclaration a suscité : on y revient plus loin.

    L’intérêt, c’est de voir affirmé le privilège du dominant. Monsieur a ses préférences, Monsieur a ses exclusions, Monsieur a ses choix. Et cela lui parait tout normal. Tout normal de l’afficher sans honte. Son sexisme et son racisme et son âgisme. Monsieur ne cherche pas à rencontrer une personne humaine, une relation qui enrichit sa vie. Non, il a des critères d’âge et de physique. Son idéal ; « un corps de femme de 25 ans ». Monsieur prétend avoir le droit de « faire son marché ».

    #racisme #agisme #specisme #sexisme

    • La manière dont cet homme parle de son gout pour les femmes me fait pensé à une personne qui parle de son gout pour telle ou telle viande. Ca me renvoie au texte publié hier par @alimielle https://seenthis.net/messages/753573
      Que je conseil (lien direct vers le texte)
      https://www.revue-ballast.fr/feminisme-et-cause-animale

      Ce qui me fait le plus tiqué c’est la manière dont cet homme utilise le mot « racialisé ». Des hommes qui parlent de leurs référence pour la jeune chaire de femme asiatique j’en ai croisé un bon nombre, c’est tristement banal. #amour

      Par contre il dit :

      « Je ne sors qu’avec des Asiatiques. Essentiellement des Coréennes, des Chinoises, des Japonaises. Je ne m’en vante pas. Beaucoup de gens seraient incapables de vous l’avouer car c’est du racialisme . C’est peut-être triste et réducteur pour les femmes avec qui je sors, mais le genre asiatique est suffisamment riche, large et infini pour que je n’en aie pas honte ».

      Mais c’est pas du tout du RACIALISME ! C’est du RACISME . C’est probablement arrivé avant mais je n’avais pas encore rencontré ce détournement de ce mot pour dissimulé son racisme. Je m’interroge aussi sur « le genre asiatique » dont il parle. Est-ce qu’on préforme son « genre asiatique » ? Probablement que c’est le cas dans le porno d’où il puise sa préférence alimentaire.

      En tout cas c’est triste effectivement pour les femmes qui sortent avec lui de coucher avec un fétichiste raciste dominateur.

      Par rapport au racisme présent dans ses propos cet article aborde le sujet :
      Le problème avec les hommes qui n’aiment que les femmes asiatiques
      http://www.slate.fr/story/172302/femmes-asiatiques-essentialisme-stereotypes-moix-colonisation-fetichisme

      #vocabulaire

    • Ah ah, j’ai vu ça le mois dernier, un pote d’une amie qui approche les 60 ans et qui pleurait sa solitude en ces termes « mais où sont les femmes de 50 ans ? », un peu comme si il cherchait le rayon des poulets de Bresse.
      #pauvre_homme
      Et pour les femmes qui sortent avec Moix, je les plains, ça ressemble à de la prostitution ce qu’il évoque.