• CRITIQUE DU SYNDICALISME

    L’heure du syndicalisme révolutionnaire est passée depuis longtemps, parce que, sous le capitalisme modernisé, tout syndicalisme tient sa place reconnue, petite ou grande, dans le spectacle de la discussion démocratique sur les aménagements du statut du salariat, c’est-à-dire en tant qu’interlocuteur et complice de la dictature du salariat.
    À partir du moment où le syndicalisme et l’organisation du travail aliéné se reconnaissent réciproquement, comme deux puissances qui établissent entre elles des relations diplomatiques, n’importe quel syndicat développe en lui-même une autre sorte de division du travail, pour conduire son activité réformiste toujours plus dérisoire.

    Guy Debord, Critique du syndicalisme, 1980 (extraits)
    http://inventin.lautre.net/livres/Debord-Critique-du-syndicalisme.pdf

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    Jusqu’ici, les syndicats ont envisagé trop exclusivement les luttes locales et immédiates contre le capital. Ils n’ont pas encore compris parfaitement leur force offensive contre le système d’esclavage du salariat et contre le mode de production actuel.

    Résolution écrite par Karl Marx, adopté au 1er Congrès de l’Association internationale des travailleurs à Genève en 1866

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    Les syndicats agissent utilement en tant que centres de résistance aux empiétements du capital. Elles manquent en partie leur but dès qu’elles font un emploi peu judicieux de leur puissance. Elles manquent entièrement leur but dès qu’elles se bornent à une guerre d’escarmouches contre les effets du régime existant, au lieu de travailler en même temps à sa transformation et de se servir de leur force organisée comme d’un levier pour l’émancipation définitive de la classe travailleuse, c’est-à-dire pour l’abolition définitive du salariat.

    Karl Marx, Salaire, prix et profit, 1865 (extrait)

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    Les syndicats et les partis politiques forgés par la classe ouvrière pour sa propre émancipation sont devenus de simples régulateurs du système, propriété privée de dirigeants qui travaillent à leur émancipation particulière et trouvent un statut dans la classe dirigeante d’une société qu’ils ne pensent jamais mettre en question. Le programme réel de ces syndicats et partis ne fait que reprendre platement la phraséologie « révolutionnaire » et appliquer en fait les mots d’ordre du réformisme le plus édulcoré, puisque le capitalisme lui-même se fait officiellement réformiste.

    La critique unitaire du monde est la garantie de la cohérence et de la vérité de l’organisation révolutionnaire. Tolérer l’existence des systèmes d’oppression (parce qu’ils portent la défroque « révolutionnaire », par exemple), dans un point du monde, c’est reconnaître la légitimité de l’oppression. De même, si elle tolère l’aliénation dans un domaine de la vie sociale, elle reconnaît la fatalité de toutes les réifications.

    La mise en spectacle de la réification sous le capitalisme moderne impose à chacun un rôle dans la passivité généralisée.
    La réification marchande est l’obstacle essentiel à une émancipation totale, à la construction libre de la vie.

    Des membres de l’internationale Situationniste et des étudiants de Strasbourg, De la misère en milieu étudiant, 1966 (extraits)
    http://inventin.lautre.net/livres/De-la-misere-en-milieu-etudiant.pdf

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    • Autonomie ouvrière & syndicat

      https://vosstanie.blogspot.com/2019/12/autonomie-ouvriere-syndicat.html

      Le syndicat, tel que nous le connaissons aujourd’hui, n’est plus l’organisation des travailleurs en lutte contre l’exploitation. Dans le monde contemporain, il est devenu la grande institution de l’encadrement des travailleurs dans la dynamique du capitalisme.

      Il s’agit d’une fonction structurelle qui ne peut être confondue avec le fait que certaines directions syndicales soient plus ou moins combatives, ou plus ou moins #pelegas [1].

      Quand le capitalisme est entré dans sa phase monopoliste, la planification de l’économie est devenue une exigence pratique.

      Les capitalistes ont créé leurs organes de planification des aspects de la production et de la circulation des produits. Vint ensuite la nécessité de planifier la répartition de la main-d’œuvre, et son niveau de salaire. Ces organismes sont les syndicats d’aujourd’hui.

      Le syndicat est souvent compris comme l’organisation des travailleurs pour la défense de leurs salaires. Alors que les classes capitalistes cherchent à augmenter le taux d’exploitation des travailleurs, les syndicats cherchent souvent à le réduire avec des augmentations de salaire.

      Lorsque cela se produit, nous pouvons dire qu’en terme de plus-value absolue (augmentation des heures de travail, réduction des salaires) le syndicat est en train de défendre les travailleurs.

      Mais en termes de plus-value relative (modernisation des machines, augmentation de l’intensité du travail), les syndicats finissent toujours par céder aux intérêts du capital. Si la reproduction du capital est basée sur l’augmentation permanente de la productivité, sur le passage constant de la plus-value absolue vers la plus-value relative, nous avons que les buts ultimes des syndicats coïncident avec ceux du capitalisme.

      Note

      [1] Vient de Pelego : Le terme a été popularisé dans les années 1930 au Brésil . Dirigeant syndical - corporatiste proche du gouvernement Getúlio Vargas - est passé dans le langage courant comme traître et allié du gouvernement et des patrons. Un « jaune ».
      #vosstanie

  • La vie est trop chère pour être vécue !

    Nous sommes des travailleurs, précaires, des auto-entrepreneurs contraints, des chô­meurs à sec, des étudiants en galère, des lycéens promis à la misère, des retraités dans la merde. Nous sommes concernés par le mouvement des gilets jaunes : on n’a plus de thunes.

    Aujourd’hui, après quinze jours de blocage continu, le gouvernement fait tout pour qu’on rentre chez nous. En appelant les « gilets jaunes » à se structurer. A cet appel, les opportunistes se bousculent au portillon. Ce sont souvent des militants de partis, parfois d’extrême droite, qui se cachent derrière le mot « peuple ». Dans la liste des revendications qui a été envoyée au ministère, il n’y a rien qui pourra arranger notre situa­tion. Et surtout pas une « assemblée citoyenne », ou la « baisse des charges patronales ». Quant à ceux qui veulent nous faire croire que nous avons plus d’intérêts communs avec nos patrons qu’avec les prolé­taires migrants du monde entier, ils sont au service du pouvoir et de la bourgeoisie.

    Revendications : porte de sortie ou impasse ?
    Certains gilets jaunes se disent qu’il faut bien qu’on ait des revendications. C’est faux. Proposer des reven­dications c’est donner une porte de sortie au gouvernement. Il signera n’importe quel accord pour le trahir ensuite, une fois le mouvement retombé, comme en Guadeloupe en 2009. Le mouvement à La Réunion nous montre la voie. Cerf le gouvernement qui vient essayer d’éteindre le feu. Et malgré les quelques mesurettes que la ministre leur propose, ils n’arrêtent pas. S’il y a autant de représentants opportunistes, de communiqués soi-disant officiels, c’est que nous manquons d’espace dans la vraie vie, pour discuter et agir. En cela nous ne nous donnons pas les possibilités de gagner. Ace rythme, on risque de s’épuiser.

    Ce qui nous rassemble : nos conditions de vie, une vie trop chère pour être vécue. Ce problème ne vient pas uniquement de l’État. Il touche à nos places dans cette société, au-delà des « taxes ». L’État et les patrons ont un intérêt commun : le « bon fonctionnement de l’économie ». Cela signifie l’aggravation de nos conditions de travail, de transport, de logement, d’études, de soins, de vie quoi, que ton soit français ou non, de la ville ou de la campagne.

    De toutes parts, nous sommes attaqués. Le premier réflexe des gilets jaunes a été d’initier des blocages économiques. C’est une pratique de lutte à poursuivre. Mais n’attendons pas que les gens rejoignent les gilets jaunes.

    Propageons le mouvement partout où nous sommes au quotidien. :
    Dans les entreprises, dans les lycées, dans les Tacs, dans les pôles emploi, dans les hôpitaux, dans les mai­sons de retraite, dans les CAF, à la sécu etc. Cette propagation passera par la grève, par les occupations, par les blocages, par les manifs.
    Il ne manque que notre imagination pour déployer la contestation plus loin que sur les axes routiers. Mais pour pouvoir agir de la sorte, développons des outils d’organisation à même de construire un tel mouve­ment. A Saint-Nazaire, les gilets jaunes occupent un bâtiment vide, pour pouvoir discuter en assemblée des stratégies à adopter.

    Constituons des assemblées.
    Dans la région toulousaine, aucune assemblée de lutte pérenne n’est annoncée pour pouvoir discuter de notre stratégie. Ni sur les points de blocage, ni ailleurs. On ne peut pas continuer à aller sur les points de blocage à l’aveugle, pour s’y retrouver tout seul.

    Il s’agit aussi d’être rejoignables : ce mouvement, massivement soutenu, a la nécessité de créer des espaces pour que toutes celles et ceux qui le souhaitent puisse le rejoindre et le renforcer.

    Partout où nous nous retrouverons samedi ler décembre et les jours qui suivent, tenons des assemblées de lutte.

    La vie est trop chère pour être vécue !

    La lutte est trop grande pour être récupérée !

    Bloquons plus pour gagner tout

    Des galériens en gilets jaunes

    Exploités NRV 31
    http://www.classeenlutte.org
    https://twitter.com/CollectifClasse
    source : https://vosstanie.blogspot.com


    #gilets_jaunes #vosstanie

  • Dans le désert, la pluie, c’est la révolution. En un clin d’œil, tout se transforme. L’aridité des rapports sociaux recule brusquement sous des torrents rafraîchissants de passion et d’humanité. La pluie trace de nouveaux sillons sur le vieux disque rayé des illusions. La chape de plomb du silence se brise sous les assauts d’une formidable énergie toute fraîche. Nos vies se gorgent d’une eau qui nous métamorphose en autant d’arbustes têtus, bientôt arbres à palabre, et dont les branches devenues des doigts, indiquent résolument l’assaut au ciel. Les cactus eux-mêmes, et leurs grands bras épineux, semblent maintenant nager sur la ligne d’horizon. Tout à coup, l’idéologie se noie. Il pleut du réel. Et dans l’air, il y a comme une sensation de légèreté qui confère enfin du poids à l’existence, une densité qui donne des ailes. Cette pluie enfin là, éclipse le désert marchand et ses pitoyables mirages. La révolution, c’est l’exploité qui respire et ferme enfin la gueule aux bourgeois. C’est le prolétariat qui se bat pour ne plus jamais être prolétariat. C’est plus fort que le printemps. Un peu partout, apparaissent des points d’eau autour desquels on se regroupe. Des oasis. Mais pas comme on l’entend habituellement. Pas de faux paradis repliés sur eux-mêmes ni de forteresses romantiques. Non, plutôt des points d’appui, des communautés de lutte, des espaces de fête et d’action où propager l’eau. Des lieux chaotiques où la pluie et ses amoureux se concentrent et s’organisent pour généraliser la révolution, envisager la communauté enfin humaine et transformer inexorablement toute la planète en une immensité toujours plus fertile et vivante...

    https://vosstanie.blogspot.com/2018/08/emission-contre-la-politique-avec-les.html
    https://rvosstanie.tumblr.com

    https://www.youtube.com/watch?time_continue=17&v=NlnrN3Gto1o


    https://www.youtube.com/watch?time_continue=11&v=YqqQSM4ceL4

    The Cult - The Rain #la_pluie #Vosstanie

  • La gauche contre le peuple ?
    Dans Les Matins de #France_Culture, Guillaume Erner reçoit le philosophe Jean Claude Michéa.
    https://www.franceculture.fr/emissions/linvite-des-matins/la-gauche-contre-le-peuple

    Notre ennemi : Michéa et sa conception du monde.
    A propos de Jean-Claude Michéa sur France Culture le 11/01/2017.
    https://vosstanie.blogspot.fr/2017/01/notre-ennemi-michea.html

    Certains réveils son plus désespérants que d’autres, surtout quand en fond sonore l’infâme brouet michéiste vous est déversé à jeun, sans précautions et pratiquement à date fixe c’est à dire quand le sieur s’autorise à commettre son opuscule nécessaire à son transit d’après les fêtes, par une filiale du groupe holding Madrigall.
    Quelque peu fatigué ce matin du 11/01/2017 dans les matins de France Culture, #J-C_Michéa s’enorgueillit de parler aux, et des classes populaires, et étale des références intellectuelles d’une culture historique dont il n’a jamais été proche ou alors que dans ses salles de classes....


    #Vosstanie #radio

  • Emission 2 - Pour une critique de l’idéologie identitaire (Radio Vosstanie)
    https://nantes.indymedia.org/articles/35133

    le samedi 25 juin 2016 à 20:00

    #Genre/sexualités #Racisme #Resistances #contrôle #social #-ismes #en #tout #genres #_anarch-fémin #antifascisme #quartiers #populaires #vosstanie.org #Genre/sexualités,Racisme,Resistances,contrôle,social,-ismes,en,tout,genres,_anarch-fémin…,antifascisme,quartiers,populaires

  • Emission du 26 Avril 2014 – #radio #vosstanie
    https://coutoentrelesdents.noblogs.org/post/2014/04/30/emission-du-26-avril-2014-radio-vosstanie

     Emission du 26 Avril 2014 de Radio Vosstanie. Invités La Mouette Enragée La lutte des “redoutables” et la “trahison” syndicale. - Zones Subversives A propos des dernières contributions : La Théorie critique pour penser la crise, Une histoire du mouvement punk … Continue reading →

    #JOURNAL #LUTTES #france #luttes #musique #pensé_critique

    • oui cest le rss de coutoentrelesdents@noblogs.org, mais chaque article cite sa source (a moins qu’il ne renvoie directement a un contenu qui ne laisse aucun doute sur ces auteurs comme dans le cas de l’émission radio vosstanie). Grosso merdo ced ne produit que de la zik et des images, le reste (qui est finalement le plus mis en avant) c’est des relais d’articles, de brochures, d’infos, la source est indiqué en bas de publication généralement (derrière la mention lu sur).

    • Oui je vois bien, mais du coup, il faut cliquer deux fois pour voir la source, c’est un peu chiant. Tu me diras, si je suis pas content, je suis pas obligé de suivre ton compte. Mais voilà c’est dommage quoi, c’est pas trop dans l’esprit SeenThis, et puis j’aimerais bien pouvoir suivre ta veille en amont de ce que tu postes sur ced.

  • Emission du 26 Avril 2014 – #radio #vosstanie
    http://coutoentrelesdents.noblogs.org/post/2014/04/30/emission-du-26-avril-2014-radio-vosstanie

     Emission du 26 Avril 2014 de Radio Vosstanie. Invités La Mouette Enragée La lutte des “redoutables” et la “trahison” syndicale. - Zones Subversives A propos des dernières contributions : La Théorie critique pour penser la crise, Une histoire du mouvement punk … Continue reading →

    #JOURNAL #LUTTES #france #luttes #musique #pensé_critique