• Y’a le feu, et c’est de plus en plus proche...
    http://lexpansion.lexpress.fr/actualites/1/actualite-economique/l-italie-prete-a-verser-jusqu-a-17-milliards-d-euros-pour-sauver
    Quand on voit à quoi ressemblent les fonds propres de la plus grosse banque française et du monde, le rapport fait peur
    https://invest.bnpparibas.com/chiffres-cles
    Combien de temps ça prendra ? ch’ai pas, mais fô s’attendre au pire.
    #banque #bonneteau #LCEM (ndlr : la crise en marche)

  • Jour de #vote : les Français ont regardé passer la vague Macron
    https://www.mediapart.fr/journal/france/180617/jour-de-vote-les-francais-ont-regarde-passer-la-vague-macron

    De Lille à Marseille, partout en #France, les journalistes de Mediapart ont pris la température d’une France se préparant à la domination parlementaire de La République en marche. En ce dernier jour d’une longue séquence électorale, la majorité des #électeurs ont déserté les urnes. Les autres balancent entre résignation et espoir mesuré. Dans un bureau de vote toulousain. © Emmanuel Riondé

    #abstention #élections_législatives_2017 #Emmanuel_Macron #En_Marche !

  • https://www.youtube.com/watch?v=Ih5HnS395Hs

    Dans un #gouvernement_représentatif, l’idéal, c’est que les #élus représentent les #citoyens. Or aujourd’hui, on en est encore loin. Forte #abstention, faible représentation des #classes_ouvrières, #parité loin d’être atteinte, etc. Et au centre de la crise : le système de #vote. Alors, n’est-ce pas le moment d’imaginer de nouveaux fonctionnements pour remettre en marche notre #démocratie ?

  • #Présidentielle_2017
    2002-2017 : cinq leçons sur la progression du Front national
    Nombre de voix, sociologie de l’électorat... ce que la comparaison des scrutins de 2002 et 2017 nous dit de la manière dont les Français ont évolué face au Front national.
    https://www.franceculture.fr/politique/2002-2017-cinq-lecons-sur-la-progression-du-front-national

    Or si l’on compare avec 2002, ce qui frappe c’est la part des électeurs aux prises avec les difficultés sociales les plus fortes qui s’est déportée sur le Front national. Les électeurs qui n’ont pas le bac, sont au chômage ou vivent dans la précarité, sont bien plus nombreux qu’en 2002 à avoir choisi le FN .

    Les chômeurs sont ainsi 47% à avoir choisi Marine Le Pen. En 2002, ils étaient 11% à avoir voté pour le FN. Plus d’un tiers d’entre eux (35 %) se sont abstenu - ils étaient 18% en 2002. Si l’on regarde les diplômes, 45 % des électeurs ayant un niveau inférieur au bac ont voté FN. Contre 22% en 2002. Les ouvriers sont 56 % à avoir choisi Marine Le Pen. En 2002, Jean-Marie Le Pen avait récolté 31% des votes des ouvriers.

    Même progression si l’on prend comme indicateur les revenus : en 2002, les personnes aux revenus “modestes” et “moyens” étaient 21% et 22% à avoir voté pour le FN. 15 ans plus tard, les foyers avec un revenu inférieur à 1250 euros ont voté à 45 % pour Marine Le Pen. Un chiffre qui redescend à 25 % quand les revenus dépassent les 3000 euros.

  • Le FN pavillonnaire est-il vraiment si populaire ?
    https://www.franceculture.fr/emissions/la-suite-dans-les-idees/le-fn-pavillonnaire-est-il-vraiment-si-populaire



    Très bonne mise au point avec Violaine Girard qui a écrit Le Vote FN au village . On peut enfin remettre en question des poncifs qu’on nous ressort depuis des années : la porosité entre vote d’extrême gauche et d’extrême droite ou l’adhésion FN des milieux populaires par exemple. Mais de quels milieux populaires parle t’on ?
    Intéressant aussi (même si c’est juste évoqué) sur les politiques de l’état pour permettre aux ouvriers de devenir propriétaires afin de les rendre plus dociles : par les emprunts, le changement d’esprit consécutif au fait de posséder son logement ce qui fait que les gens vont se positionner différemment par rapport à leur trajectoire. C’est quelque chose que j’ai toujours remarqué et dont je suis intimement persuadée mais j’aimerais lire des choses plus précises et étayées là dessus, si quelqu’un a des références.
    Ça dure 30mn et j’aurais aimé que ça dure un peu plus encore.
    #FN #élections #vote #périurbain #propriétaires #aides_sociales

    • très interessant @ninachani merci. Le fameux électorat ouvrier du FN n’est pas du tout cet ouvrier pauvre qui votait à coco et est devenu FN par contestation. Les élécteurs dits ouvriers du FN sont de petits propriétaires en zone périurbaine. Ce sont des gens qui avaient deja une culture de droite. Il semble que la culture de gauche soit le seul obstacle qui empeiche ces catégories de voter FN. Ces catégories n’est pas lésée d’aides sociales mais elle ne passe pas par les memes services (par exemple les aide au credit passent par les banques et pas par la CAF et sont pourtant bien des subventions de l’etat. Les electeurs FN ouvriers sont les ouvriers les plus proches des commerçants au niveau des revenus. Ils ne veulent pas de certaines populations plus pauvres près de chez eux puisqu’ils sont propriétaires. Le fait qu’ils travaillent dans de petites structures fait qu’ils se sentent proches des interets et préoccupation de leurs supérieurs et patrons...
      Bref les electeurs FN ne sont pas des votes qui auraient pu etre à gauche et ce ne sont pas des ouvriers décus par la gauche. S sont des ouvriers en passe de devenir petits-bourgeois et qui partagent les valeurs de droite de la bourgeoisie depuis belle lurette.

    • Gros (griseli) veut pas écouter ça : mais..... que dire de la bougnoulisation du vote fn (le sympathisant fn comme nouveau naigre) ; d’autre part limiter l’évolution des politiques culturelles d’un électorat , disons une classe de citoyens , au prétexte d’une lutte contre le nationalisme devrait être plus que sujet à caution ! quant à l’accès à la propriété , par rapport aux ayant droits apl +++ , c’est beaucoup plus d’ennuis en prime !

    • @nestor : début 90, le FN était déjà l’objet de toutes les attentions, et le sympathisant FN était déjà l’objet de toutes les ostracisations... à l’époque, il n’y avait pas de doute : il ressemblait très clairement à un gudar ou à un parvenu aigri « à la » Collard. Aujourd’hui, on nous fait croire que les choses ont évolué. Ce qui a plus sûrement évolué, c’est que les « qui croyaient être des parvenus » ont compris qu’ils ne le sont pas, et sont bien plus nombreux à être aigris.

    • que dire de la bougnoulisation du vote fn (le sympathisant fn comme nouveau naigre)

      Expression similaire au « KKK-inversé » de #Alain_Jakubowicz président de la #LICRA
      #élément_de_langage #renversionnite #inversion #troll

      @nestor confirme que ce qui caractérise le FN c’est son extrême racisme. Personne en France ne peut ignorer cela puisque les sympatisants FN tiennent le même discours que lui depuis que le FN existe et en toute occasion avec tous les moyens de communication possible.

      L’éléctorat FN est certes varié @aude_v mais ce qui fait la base commune qui rassemble ces gens c’est leur racisme, qu’ils soient prolétaires au chômage ou « apl +++ ». Si des sympatisants FN disent qu’ils ne sont pas racistes c’est juste qu’en plus d’êtres racistes ils sont aussi hypocrites et menteurs.

    • Les ménages modestes du périurbain sont devenus, au fil des succès électoraux du FN, une figure centrale des commentaires médiatiques. Peu d’enquêtes sérieuses se sont pourtant intéressées à leurs conditions de travail, à leurs parcours résidentiels et aux devenirs de leurs enfants. Basé sur un travail de terrain de longue durée, ce livre restitue les trajectoires des salarié-e-s d’un parc d’activités comme il en existe beaucoup à la périphérie des grandes villes.
      A partir d’extraits d’entretiens et d’observations, il revient sur les transformations qui affectent depuis plusieurs décennies les fractions stables des milieux populaires : restructurations dans l’industrie et les services, durcissement des conditions d’accès à la propriété et évolution du système de formation. Même si leurs pratiques électorales s’avèrent plus diversifiées qu’on ne le pense, le FN attire une part de ces ménages du périurbain, qui sont pourtant loin de tous figurer parmi les plus démunis.
      Au-delà des explications convenues, notamment celles du déclassement, l’ouvrage offre ainsi des clés de compréhension des processus de radicalisation politique. Il montre enfin comment des élus municipaux, sans être encartés au FN, s’emploient très concrètement à empêcher la venue de familles issues de l’immigration et de ménages en situation précaire, contribuant par-là à banaliser le rejet de ces catégories sociales stigmatisées.
      Dans un contexte de hausse de l’abstention et de défiance envers les responsables politiques, ce livre éclaire les aspirations et les tensions vécues par nombre de ménages populaires.

      http://www.librairie-quilombo.org/le-vote-fn-au-village

  • Les Inrocks - Virginie Despentes : “Ma colère est une colère de vaincu”
    http://www.lesinrocks.com/2017/05/26/livres/virginie-despentes-ma-col%c3%a8re-est-une-col%c3%a8re-de-vaincu-11947807

    Je ne crois pas trop à l’ignorance dans ce pays. Je ne crois pas que le vote FN soit un vote contestataire, c’est un vote raciste, un vote pro-répression policière, un vote pro-torture, un vote de gens qui croient qu’il suffit de taper fort pour que tout rentre dans l’ordre. Un vote d’enfant qui croit qu’il faut que papa soit autoritaire et qu’alors tout va bien se passer. Il me semble que les électeurs FN imaginent que ça ne va s’appliquer qu’aux délinquants ou aux Arabes, et comme on leur explique que le problème en France, c’est pas la pauvreté et la confiscation des richesses, mais les Arabes, ils se disent que ça ira mieux.

    Je suis surpris, SeenThis semble ignorer la présence de cet article alors que je suis persuadé d’avoir déjà lu ces propos.

    L’article est sous #paywall mais via Facebook, je tombe sur cet autre extrait :

    Les plus riches ont décidé de nous faire une guerre(...)Je fréquente des riches à Paris et leur indifférence est totale. Si tu leur dis qu’en Espagne, à 60 ans, on peut être obligé de travailler pour 2,60€ de l’heure, ils s’en foutent. Tu te rends compte qu’ils sont déjà prêts pour ce monde là. Dans leur tête c’est réglé : pour les pauvres, ça va être très dur, et ils s’en tamponnent.(...) On vivra entre riches dans des mini bulles bunkers. Tant pis pour les crevards. J’ai eu longtemps l’impression que les riches ne se rendaient pas compte, mais là je pense que c’est pire : c’est concerté, c’est ce qu’ils veulent, que les gens s’enfoncent dans une misère noire. Ils ne voient pas le travailleur comme un être humain mais comme un problème à gérer.

    1) Elle parle cru, mais elle parle bien
    2) Ça me rappelle que j’aimerais un jour réussir à écrire un post sur la façon dont le réchauffement climatique a été pris en compte par les élites, pour totalement s’en foutre, et accepter que finalement, limiter la hausse des températures n’était pas un objectif important. Cela en partant des décisions d’exploitation des gaz de schiste dans le monde entier, sous l’impulsion des US, et par les effets largement documentés du méthane sur le réchauffement climatique depuis longtemps, et qui ne font que se confirmer avec le temps qui passe. Et par l’absence totale de volonté d’encadrer ne serait-ce que symboliquement les fuites de ces gaz dans l’atmosphère.
    D’ailleurs, il faudra ce jour là que je recherche la photo de nuit des US, où les lumières des puits brûlant le gaz en surpression illuminent le pays plus efficacement que les grandes villes.

    • Citation ici au début de l’entretien :
      https://seenthis.net/messages/595515

      D’après toi, les gens votent FN par détresse ou par ignorance de ce qu’est vraiment ce parti ?

      Je ne crois pas trop à l’ignorance dans ce pays. Je ne crois pas que le vote FN soit un vote contestataire, c’est un vote raciste, un vote pro-répression policière, un vote pro-torture, un vote de gens qui croient qu’il suffit de taper fort pour que tout rentre dans l’ordre. Un vote d’enfant qui croit qu’il faut que papa soit autoritaire et qu’alors tout va bien se passer. Il me semble que les électeurs FN imaginent que ça ne va s’appliquer qu’aux délinquants ou aux Arabes, et comme on leur explique que le problème en France, c’est pas la pauvreté et la confiscation des richesses, mais les Arabes, ils se disent que ça ira mieux.

    • Je copie à la main une autre citation de la fin de l’entretien, qui contredit (il me semble) la précédente :

      C’est clair que je suis plus en colère.
      La crise de 2008, on commence seulement à comprendre qu’elle est sous-tendue par une théorie. Dans La Stratégie du choc, Naomi Klein écrit sur les théories de Chicago : si un groupe est choqué par une tempête, ou un attentat, et si tu provoques un deuxième choc, les gens feront ce que tu veux, un gouvernement pourra faire passer toutes les lois qu’il veut, ils ne réagiront pas. Je pense que c’est concerté ; les plus riches ont décidé de nous faire une guerre, ce que dit aussi la sociologue Monique Pinçon-Charlot. Je suis furieuse de ne pas l’avoir compris à ce point-là, et furieuse car ça provoque la montée des populismes en Hongrie, en Pologne, en France.

      Alors, le Vote FN, contestataire ou raciste ? Toute une discussion ici :
      https://seenthis.net/messages/595515

      #France #Elections_présidentielles_2017 #Vote_FN #FN #Racisme

    • Troisième citation, à la suite de la précédente, et qu’on trouve aussi ici :
      https://seenthis.net/messages/602894

      Les plus riches ont décidé de nous faire une guerre(...)Je fréquente des riches à Paris et leur indifférence est totale. Si tu leur dis qu’en Espagne, à 60 ans, on peut être obligé de travailler pour 2,60€ de l’heure, ils s’en foutent. Tu te rends compte qu’ils sont déjà prêts pour ce monde là. Dans leur tête c’est réglé : pour les pauvres, ça va être très dur, et ils s’en tamponnent.(...) On vivra entre riches dans des mini bulles bunkers. Tant pis pour les crevards. J’ai eu longtemps l’impression que les riches ne se rendaient pas compte, mais là je pense que c’est pire : c’est concerté, c’est ce qu’ils veulent, que les gens s’enfoncent dans une misère noire. Ils ne voient pas le travailleur comme un être humain mais comme un problème à gérer.

    • La playlist idéale de Virginie Despentes
      Les Inrocks, le 24 mai 2017
      http://www.lesinrocks.com/2017/05/24/musique/la-playlist-ideale-de-virginie-despentes-11948316

      Kate Tempest – Ketamine For Breakfast
      Kate Tempest – Europe Is Lost
      Beth Ditto – Fire
      Mary J. Blige – Glow Up
      Timber Timbre – Sewer Blues
      Paolo Nutini – Iron Sky
      Bruno Mars – 24K Magic
      Erykah Badu – Phone Down
      Missy Eliott – I’m Better
      The Rolling Stones – Just Your Fool
      Neil Young – Can’t Stop Working
      Lana Del Rey – Love
      Kendrick Lamar – Humble

    • Et pourquoi pas celle de phil man ?


      Vivre sans musique est une aberration mais les ouvrages de ce couple ne me sont pas indispensable et ne changeront pas le monde. Sans nier leur talents respectifs, ils n’arrivent pas à la cheville du célèbre #Lester_Bangs.

      A la fin des sixties, Lester publie ses premières chroniques de disques dans Rolling Stone, mais c’est dans les colonnes de Creem qu’il donnera, à partir de 1971, la pleine mesure de son rugissant talent. La revue de Detroit s’autoproclame ?America s only rock’n’roll magazine ?.

      La parution de Lester Bangs ? Mégatonnique Rock Critic s’accompagne de celle d’un coffret de trois CD, où est compilé le meilleur des musiciens préférés de Lester, ainsi que deux de ses propres compos, enregistrées à Austin avec les Delinquents. Dans Kill Him Again, Lester chante : ?Parfois j’ai envie d’être chanteur/ C’est pour moi la seule façon de toucher le ciel.?

      Pour batifoler entre astres noirs, comètes farceuses et étoiles immortelles, rien ne vaut l’écoute de ces insensés CD, où s’écharpent les Count Five, Richard Hell et les Stooges, Ornette Coleman, U-Roy et les Stooges encore, Nico, Elvis et les Stooges toujours. Soit, en quarante-cinq titres, une orgie punk, un festin jazz (très nu, le festin), une bamboula reggae, une fiesta metal et une surboum glam. Autant dire le track-listing le plus savamment maboul de l’histoire des compiles ? et ce d’autant que la version Stones de Jumpin’ Jack Flash y a mystérieusement été remplacée par celle des Vibrators. Ce qui revient un peu à faire repeindre le plafond de la chapelle Sixtine par un aquarelliste daltonien, mais aurait bien fait marrer le farouche contempteur de maisons de disques que fut Lester.

      http://www.lesinrocks.com/musique/critique-album/megatonic-rock-critic


      "Lester entreprit, non seulement de démythifier l’industrie du disque, mais de la démolir."

      « ...Parce que les plus célèbres rockeurs sont entourés d’une aura mythique, ce qui est une situation fondamentalement malsaine, et en fait c’est le virus même qui bousille le rock. »
      https://traces.revues.org/320
      https://www.researchgate.net/publication/30438972_Lester_Bangs_critique_rock
      #compilation #rock_critic

  • La France d’en bas n’est plus ce qu’elle était | Jack Dion
    https://www.marianne.net/debattons/editos/la-france-d-en-bas-n-est-plus-ce-qu-elle-etait

    Au fil des élections, certains avaient fini par considérer que la France d’en bas avait vocation à voter FN. Les privilégiés en étaient rassurés, tant l’épouvantail d’extrême droite s’est révélé d’une rare efficacité pour attirer les électeurs mécontents dans une impasse. Depuis le premier tour de la présidentielle, la donne est différente. On peut parler d’un tournant, même s’il est encore difficile d’en mesurer les conséquences, lesquelles se vérifieront (ou non) à l’occasion des législatives de juin prochain.

    Certes, en se hissant au second tour et en gagnant 1,2 million de voix par rapport à 2012 (+ 3,4 %), Marine Le Pen a confirmé son implantation, même le résultat est loin des prévisions initiales. Mais la percée de Jean-Luc Mélenchon a dessiné une nouvelle carte du vote populaire, dont la première victime a été l’extrême droite. Si la résistible ascension de Marine Le Pen a été stoppée dans les esprits et dans les urnes, c’est d’abord à lui qu’on le doit. Mieux vaudrait ne pas l’oublier. Cela éviterait les procès d’intention et les leçons de morale.

    Non seulement l’ex-ministre de François Mitterrand a gagné 3 millions de voix (+ 8,48 %) par rapport à 2012, mais, en laissant Benoît Hamon sur le carreau, il a inversé une courbe électorale qui semblait inéluctablement conduire la gauche de rupture à la marginalisation. Il a réussi ce pari fou en modifiant en partie le vote de classe. Si Marine Le Pen arrive toujours en tête chez les ouvriers (34 %), elle est suivie par Jean-Luc Mélenchon (24 %). Chez les chômeurs, Marine Le Pen réalise 30 % des voix, talonnée par Jean-Luc Mélenchon (27,5 %). De même, chez les employés, la candidate FN est en tête (30,1 %), devant le candidat des « insoumis » (23,1 %). Ajoutons que Jean-Luc Mélenchon a ravi la première place au FN chez les 18-24 ans (30 %). Son style de campagne, couplé à une utilisation décapante des réseaux sociaux, a bousculé l’ordonnancement désuet des vieilles machines, devenues des repoussoirs pour la nouvelle génération...

    @sinehebdo

  • « Là où les inégalités sont fortes, le Front national est fort » | Courrier des maires
    http://www.courrierdesmaires.fr/69092/la-ou-les-inegalites-sont-fortes-le-front-national-est-fort

    Le grand récit résumant la présidentielle française au duel entre le candidat des métropoles et l’égérie de la France périphérique n’est pas faux, en soi. Même s’il laisse de côté François Fillon et Jean-Luc Mélenchon, il y a un fond de vérité, qui touche d’ailleurs tous les pays développés. Rien ne sert de le nier. Mais pour améliorer notre compréhension du vote, et cela me paraît plus que jamais nécessaire, il faut bien le mettre en balance avec toute une série de facteurs socio-démographiques ainsi que géographiques, notamment la répartition spatiale des différents groupes sociaux .

    Le risque, sinon, c’est de voir les Parisiens associer la notion d’urbanité à un vote vertueux et modéré, de penser la capitale et l’Ile-de-France uniquement comme un îlot progressiste. Et vice-versa, que certains commentateurs confondent la périurbanité ou la ruralité avec des comportements électoraux forcément extrémistes, populistes et contestataires.

    […]

    Il est urgent de complexifier nos grilles d’analyse. Arrêtons de faire fi de l’interdépendance économique et sociale entre les territoires : Paris irrigue le reste de la France, mais bénéficie aussi de l’importante mobilité de la population francilienne. Penchons-nous sur l’évolution de l’activité économique, pensons à la fois les hétérogénéités et les interdépendances entre les différents territoires.

    #géographie #front-national #élections #fn

  • Je suis jaloux, j’aurai aimé écrire cet article :

    Elections : la participation inégale | Xavier Molénat 19/04/2017
    http://www.alternatives-economiques.fr/elections-participation-inegale/00078390

    Cette bonne nouvelle a cependant quelque chose de l’arbre qui cache la forêt. L’élection présidentielle, avec son taux d’abstention aux alentours de 20 %, est en effet une exception électorale : dans tous les autres types de scrutin, désormais au moins un électeur sur trois, et souvent un électeur sur deux, ne prend pas part au vote. Pour les élections législatives, dont les prochaines échéances auront lieu en juin prochain, le taux d’abstention est passé de 30 % en 1993 à 43 % en 2012. Et dans le contexte actuel, le second tour de l’élection présidentielle et sa configuration inédite peut également réserver une « mauvaise » surprise…

    [...]

    Par ailleurs, le problème de la participation électorale est plus large que la seule abstention. Car, pour s’abstenir, il faut déjà être inscrit. Or, au 15 février 2017, seuls 88,6 % des électeurs potentiels étaient inscrits sur les listes électorales. Les années précédant celles où se déroulent des élections présidentielle et législatives sont généralement l’occasion d’un surcroît d’inscription, mais en 2016 cet effet s’est étiolé : 12,4 % des non-inscrits ont fait les démarches pour pouvoir participer aux élections de 2017, contre 15,6 % et 18,7 % pour les élections présidentielle et législatives de 2012 et 2007. Ce taux varie fortement selon la catégorie socio-professionnelle : seuls 11 ouvriers non-inscrits sur 100 se sont (ré)inscrits (17 en 2007), contre 28 pour les cadres et professions libérales (33 en 2007).

    [...]

    Enfin, si l’on s’intéresse aux seuls inscrits, un phénomène a été longtemps ignoré : la mal-inscription, autrement dit le fait d’être inscrit sur les listes électorales à une autre adresse que celle de son domicile principal. Cette mal-inscription, qui peut avoir de nombreuses causes (oubli de signaler un changement d’adresse, vote sur le lieu où l’on possède une résidence secondaire, étudiants en mobilité restant inscrits à l’adresse de leurs parents...), est loin d’être négligeable. Une équipe de chercheurs a établi l’an dernier qu’en 2012, 6,5 millions de personnes étaient mal-inscrites sur les listes, soit 15,1 % du corps électoral. Là encore, les jeunes sont les plus concernés.

    [...]

    Non-inscription, mal-inscription et extranéité se combinent ainsi pour déformer le corps électoral par rapport à l’électorat potentiel, essentiellement au détriment des jeunes et des classes populaires, et donc en particulier de ceux qui se trouvent au croisement de ces catégories.

  • Bibliographie sur le vote FN :

    Discutée là :

    https://seenthis.net/messages/595515
    https://seenthis.net/messages/595617

    Des livres :

    –Pourquoi les pauvres votent à droite, Thomas Frank (2013)
    –Le Pari du FN, Hervé Le Bras (2015)
    –Les Français d’abord, de Valérie Igounet (2017)
    –Le Vote FN au village, Violaine Girard (2017)
    –Les Classes populaires et le FN, Gérard Mauger et Willy Pelletier (2017)

    Des articles :

    –Les trois visages du vote FN
    Joël Gombin, Le Monde Diplomatique, décembre 2015
    https://www.monde-diplomatique.fr/2015/12/GOMBIN/54357

    –L’héritage toxique de Metaleurop. Les silences d’Évin-Malmaison.
    Aude, La Brique, le 9 novembre 2016
    http://labrique.net/index.php/thematiques/droit-a-la-ville/837-l-heritage-toxique-de-metaleurop-les-silences-d-evin-malmaison

    –Mon voisin vote Front national
    Willy Pelletier, Le Monde Diplomatique, janvier 2017
    https://www.monde-diplomatique.fr/2017/01/PELLETIER/56999
    http://www.campuslille.com/index.php/entry/les-classes-populaires-et-le-fn-willy-pelletier

    –Les mille et une voies du vote Front national
    Gérard Mauger et Willy Pelletier, Libération, le 19 mars 2017
    http://www.liberation.fr/debats/2017/03/19/les-mille-et-une-voies-du-vote-front-national_1556879

    –The Dark Side of France
    Al Jazeera News, le 4 mai 2017
    http://www.aljazeera.com/programmes/peopleandpower/2017/05/dark-side-france-170503082525808.html

    Un film :

    –Retour à Forbach, de Régis Sauder (2017)

    Une vidéo :

    –10.6 millions d’électeurs FN : Diaboliser ou entendre ?
    Osons Causer, Youtube, le 10 mai 2017
    https://www.youtube.com/watch?v=-qiNlCkiqII

    #France #Elections_présidentielles_2017 #Vote_FN #FN #Racisme
    #recension

  • Vote Off
    Mascarades électorales en Algérie
    par Nedjib Sidi Moussa, illustré par Rémy Cattelain
    paru dans CQFD n°154 (mai 2017)
    http://cqfd-journal.org/Mascarades-electorales-en-Algerie

    Pourtant, à côté de séquences retranscrivant la langue de bois des grands commis de l’État, la force de Vote Off réside surtout dans ces séquences où s’expriment avec sincérité le rappeur de Bab-el-Oued ou le petit commerçant de la Mitidja, rappelant ainsi que l’Algérie ne se limite pas à sa capitale, où se manifeste toutefois avec plus de clarté le rejet des scrutins faussés. Ainsi, Vote Off propose une séquence au cours de laquelle échange un groupe de trentenaires algérois autour d’un café-clope. L’un d’eux, contrastant avec la détente ambiante, finit par lancer : « J’ai voté une seule fois dans ma vie pour faire plaisir à ma sœur… C’est le 17 avril, le vote, c’est ça ? Pourquoi je voterais ? Le match est truqué. Tu vois le délire ? Le match est truqué, Bon Dieu. On ne va pas se voiler la face . »

    Dans un autre passage, quelque part dans la verdure de la Mitidja, un quadragénaire – qu’on imagine père de famille – s’adresse à la caméra avec une franchise que trahit son agacement : « C’est ton droit de le faire. Donc je vote… Mais je n’attends rien de la politique, il n’y a rien à attendre d’elle. Les politiciens eux-mêmes n’y arrivent pas. Regarde ce qui se passe entre eux. Nous on s’en fout… On veut juste vivre notre vie. Laissez-nous vivre et puis c’est tout... On veut juste avoir les choses dont on a besoin… Ce que l’État m’a donné je le rends . » L’acte de vote, loin d’exprimer une quelconque légitimation du personnel politique, doit davantage être compris, dans ce cas, comme le souci chez certains Algériens de préserver la paix civile et de conserver les quelques acquis arrachés par les luttes populaires ou concédés par un gouvernement soucieux de garantir la paix sociale en échange du statu quo politique.

    #Algérie #Vote_Off #Élection #Législative #Mascarade

  • A faire tourner sans modération, si vous en êtes d’accord bien sur :-°

    Qu’est-ce que le vote blanc ?
    http://libertesconquises.blogspot.fr/2017/05/quest-ce-que-le-vote-blanc.html

    Qu’est-ce que le vote blanc ?

    Par emmanuelle k.

    « Alors, bien sûr, si dans les derniers jours de la campagne, les sondages indiquaient que la nullité de cette marionnette de l’oligarchie financière était telle qu’il risquait de couler, probablement comme beaucoup d’autres, je lui tendrai la main pour lui sortir la tête de l’eau, juste pour faire barrage au danger fasciste. Mais, hors ce cas de figure, pas question de lui accorder ma voix. » - Laurent Levard

    Le vote blanc consiste à mettre, dans l’urne, une enveloppe vide ou contenant un bulletin blanc. Il se distingue du vote nul - bulletin annotés, déchirés, non règlementaire ou sans enveloppe – et de l’abstention, qui consiste à ne pas voter.
    Les votes blancs sont pris en considération, c’est-à-dire qu’ils sont comptabilisés séparément du vote nul et mentionnés dans les résultats du scrutin. Mais ils n’interviennent pas dans le nombre des suffrages exprimés.
    Face à un choix impossible entre la peste et le choléra, face aussi à la façon dont nous sommes manipulés depuis 40 ans par un néo libéralisme tantôt sournois, tantôt tapageur, nommé « crise », ce 2ème tour de l’élection présidentielle est le scrutin de trop :
    Macron est au cœur du système qui nous étouffe, Le Pen est en elle-même un étouffoir.

    Nous voulons respirer et ne sommes partisans ni de l’un ni de l’autre

    Il semble pour autant impossible de s’abstenir, c’est pourquoi nous proposons le vote blanc.

    L’abstention ne dit rien : elle est indéchiffrable par nature puisqu’elle est une absence.
    Le vote blanc lui exprime un ressenti : le refus de la mascarade Macron / Le Pen.

    S’ils « les français » les veulent, qu’ils assument ! Ce sera sans nous.

    Si nous sommes nombreux à voter blanc, si nous faisons masse, cela exprimera ce ressenti et ça nous permettra, au moins, de nous compter !

    Merci de m’avoir lue.
    emmanuelle k.

    Auteure de "Quand l’Obeissance est devenue impossible" (Ed. de La Différence, 2008)

    #élection #second_tour #votez_blanc #vote_blanc

  • Une question qui me tarraude un peu, pour laquelle je ne semble pas trouver la trace d’un questionnement commun, mais aussi, c’est ma faute, je me suis volontairement coupé de la campagne en cours et je n’ai pas vraiment l’intention de remettre les doigts dans la prise, je tente surtout de venir en aide à ma grande fille nouvelle électrice et qui se désole du choix qui est désormais le sien, bref je ne vois pas beaucoup d’interrogations à propos des prochaines élections de l’Assemblée. Si Le Pen est élue j’imagine que le sort de l’Assemblée sera de peu d’importance, la Vème république devrait se retrovuer hors sol très rapidement. En revanche si Macron est élu avec quelle majorité va-t-il gouverner ?

    Je dis ça je ne dis rien, comme dirait la jeune électrice à laquelle j’essaye de venir en aide. Vous qui suivez tout cela avec un peu plus d’attention et de suite dans les idées que moi, est-ce que c’est un sujet qui est plus communément abordé ?

    • Je n’ai rien vu passé pour le moment. Mais je rêve d’un truc impossible, genre un système de coalition à la scandinave : pour cela il faudrait que Mélenchon se calme un peu et trouve en lui la sagesse de s’ouvrir et de faire un accord avec Hamon ou équivalent pour présenter des candidats uniques (éventuellement avec Poutou), pour emporter la majorité parlementaire et participer au gvt Macron pour le modérer un peu.

      Ceci bien sur dans la perspective où l’apocalypse n’aura pas lieu. Depuis ce débat en naufrage, je suis un peu plus rassuré, mais à peine.

    • Par ailleurs, j’ai très envie de faire un truc mais je suis trop loin de la France. J’ai vraiment envie d’aller dans les circonscriptions, communes et zones où Le Pen fait ses meilleurs scores et essayer de comprendre chez celles et ceux qui ont voté pour elle, ce qui les séduit, ce qui les pousse à adhérer à ses thèses et son idéologie. Juste parler, s’entretenir, écouter, ouvrir grand les yeux et les oreilles.

      Si l’une ou l’un de vous connait quelqu’un, chercheur ou journaliste sérieux qui fait ou a fait ce travail d’enquête de fond, je suis preneur.

    • @reka Juste avant que tu ne remplisses indûment ton panier (bio, forcément bio le panier), le film de Sauder répond effectivement à ta demande, dans le sens où il part à la rencontre des racines du problème. Il réalise l’exploit de donner à comprendre le mécanisme sans l’aborder frontalement, en interviwant des personnes qui si elles ne votent pas nécessairement pour le FN, vivent en compagnie de telles personnes et donc comprennent et expliquent parfaitement leurs raisonnements. La force du film réside bien davantage dans ce qu’il parvient à démontrer en suggérant, de même c’est un documentaire qui parle à la première personne du singulier.

      En revanche le livre de Valérie Igounet est lui plus une analyse historique du discours du FN, mais dans cette perspective, tu trouveras en filigrane de l’analyse l’évolution des mentalités et comment elle a été savamment travaillée par les cadres du FN, notamment tout ce qui concerne la dédiabolisation.

      Voilà cette fois, je crois que je t’ai tout dit.

    • @reka Tout d’abord désolé de citer un journal que tu proscris habituellement.
      Mais quand tu penses :

      J’ai vraiment envie d’aller dans les circonscriptions, communes et zones où Le Pen fait ses meilleurs scores et essayer de comprendre chez celles et ceux qui ont voté pour elle, ce qui les séduit, ce qui les pousse à adhérer à ses thèses et son idéologie. Juste parler, s’entretenir, écouter, ouvrir grand les yeux et les oreilles.

      Un article qui date, je crois de 2001 a vu son heure de gloire dans le dernier Diplo, vu l’actualité :
      Mon voisin vote Front national
      https://www.monde-diplomatique.fr/2017/01/PELLETIER/56999
      Il m’a ouvert les yeux sur la variété d’électeurs, loin des stéréotypes de « brebis perdues » ou de « racistes jusqu’à l’os ».
      Même @marielle l’a cité https://seenthis.net/messages/557773

    • De ce que j’ai retenu, Macron prévoit de faire passer des lois par ordonnance. Je crois qu’il y a quelques garde-fous pour ne pas que l’exécutif décide de tout tout seul mais il n’empêche qu’il se passera des avis de l’Assemblée nationale au max de ce qu’il peut faire.

    • Rapidement sur le point juridique.
      Pour légiférer par ordonnances, il faut une habilitation du Parlement. Les ordonnances prises diffèrent des lois en ce qu’elle sont assimilées à des règlements (plus proche de l’administratif que du legislatif, avec d’ailleurs un contrôle du juge administratif) : elles entrent en vigueur immédiatement, sans avoir besoin de décrets d’application. Par contre, pour qu’elles prennent valeur de lois, il faut une ratification du Parlement avant un certain délai.
      Donc pas débats, comme avec le 49,3 mais quand même un contrôle parlementaire. Il faut donc avoir une majorité favorable. (Et j’imagine que ça peut se faire en début de mandat pour des « réformes », mais que ça ne peut pas devenir une méthode dans la durée.)
      Après il serait loin d’être le premier à utiliser des ordonnances : c’est beaucoup employé pour simplifier des lois, assurer leur cohérence les unes par rapport aux autres dans le temps, pour transposer du droit européen en droit français, etc. La nouveauté serait plutôt d’utiliser le dispositif pour des « réformes » : des projets de lois habituellement largement discutés à l’assemblée (ainsi que dans la rue — et c’est ce dernier point qui doit vouloir être évité).

    • Dans l’esprit, le candidat Macron travaille main dans la main avec les dirigeants du monde bancaire et financier, des multinationales, du MEDEF, et de toute la sphère politico-[médiatico]industrielle qui a construit à grands coups de boutoirs l’espace glaçant du monde dérégulé du libéralisme moderne. Les paradis fiscaux sont leur refuge secret et leur arme de prédilection, mais créer un paradis fiscal à l’échelle de la France est l’objectif assumé.

      L’idée même que les impôts, les taxes, tout ce qui finance le bien public est un frein à l’expression de la liberté de créer de la richesse prônée par ces « disrupteurs » est une sorte de vol généralisé, assumé et mensonger qu’ils aimeraient beaucoup faire passer pour une forme de modernité incontournable. Ce qu’ils oublient, c’est que toute la richesse créée par les entreprises les plus performantes qu’ils souhaitent « libérer » ne peut se générer que par le maintien d’infrastructures et de biens publics au meilleur niveau : réseaux routiers, télécommunications, éducation, administrations, aides publiques, maintien du tissu associatif, gestion du patrimoine, culture, etc…

      Que la gestion de l’argent public soit mauvaise, mal répartie, soumises à des pressions, des conflits d’intérêt, c’est une certitude. Mais faire croire qu’il faudrait en dépenser moins, et dans le même temps qu’il faudrait en collecter moins, et surtout laisser les clés de la gestion économique globale à des acteurs économiques privés de type vautours, est un plan marketing politique assez étonnant. Le formidable engouement pour Uber, vaillante startup libérant les pauvres banlieusards de leur carcan du chômage forcé, en leur permettant de devenir leur « propre patron » comme VTC, a vite démontré l’inanité de la dérégulation libérale du capitalisme de plateforme. Aujourd’hui, les chauffeurs Uber protestent en masse, étranglés par les crédits inremboursables, soumis à des horaires monstrueux et, cerise sur le gâteau, pouvant prétendre gagner moins que le Smic en fin de mois en étant leur propre « patron ». Un patron totalement soumis et subordonné à l’entreprise disruptive Uber qui a augmenté ses profits en passant sa « commission » sur les courses de 20 à 25%. Pas de règles, Uber est libre d’étrangler ses chauffeurs, eux-même déclarés libres de travailler comme ils le souhaitent, puisque « entrepreneurs ».

      Le rêve d’une société où chacun peut « entreprendre », avec des règles minimales, qui « fluidifieraient » les échanges, l’emploi, est celui des prédateurs de l’économie néo-libérale, l’économie financière. Les startups n’en sont qu’une partie émergée, puisqu’au final, le projet de Macron n’est rien d’autre que la création [déjà en cours de constitution] d’un grand espace commercial, où les Français pourront aller consommer 24/24, et travailler le maximum avec le moins de règles possibles, tout en étant sommé de ne pas profiter de l’argent public des organismes paritaires sociaux, le tout dans un rapport de force entre détenteurs du capital et les autres, totalement distendu au profit des premiers.

      https://reflets.info/la-societe-deregulee-en-marche-demmanuel-macron

      Un article assez objectif.

    • Ouh la, il y a deux sujets très différents sur ce fil :

      1) avec quelle majorité Macron va gouverner ?

      2) qui vote FN et pour quelles raisons ?

      #France #Elections_présidentielles_2017

      Pour le premier sujet :
      –L’extrême gauche sera comme d’habitude exclue du parlement
      –Vu les scores du FN, ils vont probablement avoir beaucoup plus de députés qu’avant, mais « grâce » au scrutin majoritaire, ils n’en auront pas tant que ça
      –Vu l’Etat du PS de Hamon, ils vont probablement avoir beaucoup moins de députés qu’avant
      –Vu la jeunesse de la France Insoumise, les disputes avec le Front de Gauche, les reproches faits à Mélenchon suite au premier tour, l’allergie qu’il suscite encore chez beaucoup, et surtout le fait que le temps n’est pas encore venu d’une reconfiguration de la gauche, donc les Mélenchonistes vont arriver localement en conflit avec les candidats PC ou PS et, lui aussi, « à cause » du scrutin majoritaire, il va probablement y avoir peu d’élus de ce camp là
      –Je soupçonne donc un gros score pour la droite au sens large : les Républicains de toutes obédiences (des pires aux moins pires, de Fillon à Bayrou en passant par Sarkozy et Juppé), des Macronistes convaincus (un conglomérat de traîtres et de bras cassés qui ne savent pas trop où ils sont ni où ils vont), et la droite du PS (Valls et tous les autres traîtres). C’est donc avec cette clique de merde que Macron va faire sa majorité, son gouvernement, et son premier ministre (on parle de Laurence Parisot, ça fait mal...). Et puis en vrai ce sera le CAC40 qui gouvernera, et le FN qui lui succédera...

      #Emmanuel_Macron
      –-------------------------------------

      Pour le second sujet, je note :
      –Retour à Forbach, de Régis Sauder (film, 2017)

      –Les Français d’abord, de Valérie Igounet (livre, 2017)

      –Le Vote FN au village, Violaine Girard (livre 2017)
      https://seenthis.net/messages/595570

      –Mon voisin vote Front national, par Willy Pelletier (article, 2017)
      https://www.monde-diplomatique.fr/2017/01/PELLETIER/56999
      (mais #paywall)
      Et une causerie sur le même sujet ici :
      https://seenthis.net/messages/594804

      –Et une discussion ici, mais qui n’est qu’un échange d’opinions pas très étayés :
      https://seenthis.net/messages/595515

      #Vote_FN #FN #Racisme

    • Reconfiguration : et il faudrait que ça continue d’ailleurs. La FI est à l’offensive, en particulier ces jours derniers vis à vis du PC, qui se montre comme d’habitude gourmand... à vouloir utiliser l’image de la FI tout en se présentant contre les candidats de la FI... très à la façon du PS en fait, dans sa façon de négocier.

    • On peut espérer que la FI termine le boulot entamé aux présidentielles en tuant presque définitivement le PC et le PS (pour ce dernier ce sera plus difficile). C’est quand même quelque chose que de nombreux militants de gauche souhaitaient depuis un bout de temps tellement ces 2 partis sont pourris jusqu’à l’os. Il faut se rappeler que le PCF, sans Mélenchon qui tire l’attelage, c’était 1% aux présidentielles de 2007... Ils ont foutu en l’air le front de gauche par purs calculs de plats de lentilles, ce qui leur arrive est donc tout à fait normal de mon point de vue et je serais la FI je n’aurais aucune confiance dans le PCF (je crois que c’est le cas du coup). Quant aux verts, difficile de leur accorder beaucoup plus de crédit, mais c’est peut-être moins difficile car les pires opportunistes sont finalement déjà partis depuis quelques temps (chez Macron ou PS).
      Vu de plus ou moins loin (j’envisage de peut-être m’investir dans la FI, même si ma sensibilité libertaire me donne quelques remords...), je pense qu’il ne faut clairement pas attendre de Mélenchon qu’il signe des accords électoraux au risque de voir tout ce qu’il a construit s’effondrer, autrement dit, je pense qu’il n’a même pas ce pouvoir. J’ai ouïe dire que le NPA (ou au moins un nombre conséquent de ses militants) discuterait sur le fait de se dissoudre dans la FI. Bref, je pense que l’avenir à court terme de la « vraie » gauche est là dedans, avec tous les inconvénients que cela peut avoir. Je ne me lasse pas d’admirer tout de même ce formidable coup de pied dans la fourmilière que la FI a réalisé et j’ai une vision plus optimiste que d’autres : il est possible qu’il y ait un nombre conséquent de députés FI même si effectivement il y a plus de chances que la droite l’emporte.

  • @gata cite ce texte :

    « Avec moi » (le 7 mai)
    Pierre Tevanian, Les Mots Sont Importants, le 30 avril 2017
    http://lmsi.net/Avec-moi-le-7-mai

    Avec ce commentaire (https://seenthis.net/messages/594094) :

    Je ne sais pas trop quoi en penser mais Tevanian (dans son long texte, très bon et honnête, texte évoqué dans ce fil mais jamais cité pour l’instant, je crois) parle aussi de la peur (de sa peur) à la fin et il écrit aussi ça :

    J’ai évoqué le paternalisme, c’est-à-dire ce mélange de posture antiraciste protectrice, de condescendance raciste et de tolérance sans limites à l’égard des discriminations, que Macron partage par exemple avec François Hollande. Mais dans beaucoup des prises de positions que j’ai lues, la question du racisme n’est même pas évoquée, et on se contente d’affirmer un lien mécanique entre l’ultralibéralisme de Macron et le triomphe du lepénisme dans cinq ans. Je reconnais dans ces équations simplistes une pauvreté intellectuelle typiquement franchouillarde, qui consiste d’une part à réduire le vote FN à un vote de protestation sociale, un vote ouvrier, un vote de pauvre, de perdant de la mondialisation libérale, bref un cri de souffrance, en minorant gravement la centralité du racisme dans ce vote (pourtant maintes fois revendiquée par les électeurs eux-mêmes, dans les enquêtes « sortie des urnes »), y compris dans sa frange ouvrière (qui par ailleurs ne représente qu’un septième du vote FN), et d’autre part à ne parler du racisme de cet électorat que comme un réflexe mécanique de peur de l’autre lié à la conjoncture économique – ce qui revient à nier les mécanismes sociaux, culturels et idéologiques spécifiques qui alimentent le racisme ou au contraire le battent en brèche.

    –---------------------------------------------------

    Je respecte et j’apprécie le travail de Tevanian, mais cette fois ci je ne suis pas d’accord, je ne sais pas ce que les autres en pensent.

    Mona Chollet, Dominique Vidal et Pierre Tevanian, parmi d’autres, avancent cet argument : Macron ce sera le capitalisme, alors que Le Pen ce sera le capitalisme + le racisme. Ils ajoutent que le racisme est le point qui leur semble le plus important, et que c’est trop facile de s’abstenir pour des blancs qui n’en subiront pas les conséquences.

    Je suis effectivement un blanc, un bourgeois relativement épargné par l’avenir sombre que nous proposent Trump et Le Pen, et aussi un marxiste qui pense que tout est d’abord question de domination sociale. Je suis conscient que l’un des effets les plus sévère, violent, injuste, cruel, insupportable est celui du racisme, de la discrimination de populations entières à cause de leurs origines, de leur aspect ou de leurs pratiques, et je suis aussi de ceux qui pensent que c’est l’une des questions les plus urgentes à régler, à combattre, et à laquelle il faut s’adresser. Néanmoins, je ne confonds pas l’effet et la cause. Je continue de croire (j’ai peut-être tort, mais je ne suis pas naïf) que le racisme n’est qu’une conséquence des inégalités sociales, du malaise social, de la crise sociale.

    Je ne dis pas que le vote FN n’est qu’un vote d’ouvrier et de pauvres, mais oui, en total désaccord avec Pierre Tevanian, je dis que le vote FN est un vote de colère, de protestation, de perdants de la mondialisation libérale, de réflexe lié à la conjoncture économique, de laissés pour compte qui voient une classe dirigeante et financière s’enrichir de façon indécente tout en nous disant que c’est la crise et qu’il faut se serrer la ceinture, qu’on ne pourra plus avoir une retraite, une éducation et des soins gratuits, alors que notre pays et notre planète n’ont jamais été aussi riches, etc. C’est un vote de perte de confiance envers les hommes et les femmes politiques et leurs partis qui nous gouvernent et nous ruinent depuis des décennies, et qui assombrissent notre avenir. Cette perte de confiance, elle me touche aussi. Je ne vote pas Le Pen parce que je ne pense pas que ce soit la solution, mais je comprends la colère, et je comprends aussi le majeur dressé sous forme de Brexit, de Trump ou de Le Pen.

    Alors oui, je pense que dans un tel contexte, le racisme n’est qu’une conséquence, la recherche d’une solution facile, d’un bouc émissaire à faire payer en temps de crise. Oui, je remarque que là où la crise est moins sévère, le fascisme et le racisme avancent moins fortement. Et nos dirigeants actuels en sont, à mon avis, triplement responsables : 1) car ce sont également eux qui, dans leurs discours, ont pointé du doigt ces boucs émissaires ; 2) parce que dans leurs pratiques, ils n’ont pas attendu le FN pour commencer déjà à les opprimer socialement, géographiquement, judiciairement etc. 3) parce que, ils le savent, le capitalisme pourra fleurir tout aussi bien sous un gouvernement FN.

    Donc je suis convaincu que Macron n’est pas la solution à Le Pen. Macron est la cause de Le Pen, et celui qui jette de l’huile sur son feu. Pour combattre le racisme de Le Pen, il faut combattre sa source qui est, selon moi, dans l’ultralibéralisme de Macron. Je me demande même si on n’a pas perdu trop de temps à combattre le racisme sans combattre le capitalisme, car pendant ce temps, plus de 7 millions de Français ont rejoint le vote FN. Ce sont ces 7 millions de Français qui devraient poser question. Toute solution cherchée ailleurs, chez les abstentionnistes par exemple, est d’une myopie qui, me semble-t-il, ne résoudra rien, ni à court ni à long terme...

    #France #Elections_présidentielles_2017 #Abstention #Barrage
    #Pierre_Tevanian #Vote_FN #FN #Racisme

    • Je n’ai pas lu le même passage, surtout la fin. Je n’avance pas un avis en ce qui me concerne car ce n’est pas clair pour moi non plus, mais au niveau de son argumentation, il ne dit pas « ils sont racistes et c’est comme ça ».

      À la fin de l’extrait, à l’exact inverse, il dit clairement que l’argumentation dont vous parlez qui consiste à dire que ça vient surtout de la cause économique empêche de prendre en compte tous « les mécanismes sociaux, culturels et idéologiques spécifiques [autres qu’économiques] qui alimentent le racisme ou au contraire le battent en brèche ».

      Donc il parle bien, non pas d’un fait qui arrive de nul part, mais de causes, et d’autres causes que celle économique. Ça me parait beaucoup moins simpliste qu’une raison juste morale, ce qui d’ailleurs serait bizarre puisque Tevanian fait partie du courant de pensée qui récuse complètement l’anti-racisme moral, et qui dit que le racisme est systémique. Mais systémique ne veut pas dire forcément que des raisons économiques.

      C’est comme ça que j’ai compris le passage, moi, pour l’instant.

    • Pas plus que les raisons économiques du racisme, Tévanian ne récuse l’antiracisme moral, sinon l’usage dépolitisant qui peut en être fait (SOS racisme par exemple).

      « dépasser l’antiracisme moral » (dont je ne comprends pas bien pourquoi il devrait être dépassé [2]).

      [2] Il faudra un jour revenir sur ce fait singulier, et à vrai dire problématique : le discrédit absolu de l’adjectif « moral » dans le monde militant, et la plus-value symbolique, la présomption de clairvoyance, de lucidité, d’intelligence stratégique et de courage que suffit à donner la mise en congé ostensible et théâtralisée de tout soucis moral.

    • ❝[Mona Chollet, Dominique Vidal et Pierre Tevanian, parmi d’autres] avancent que le racisme est le point qui leur semble le plus important, et que c’est trop facile de s’abstenir pour des blancs qui n’en subiront pas les conséquences.❝
      En termes de paternalisme, et précisément tel que décrit par Tevanian ( i.e. , « ce mélange de posture antiraciste protectrice, de condescendance raciste et de tolérance sans limites à l’égard des discriminations ») c’est déjà pas mal ! Ou alors, c’est une rime qui s’est arrimée de travers.
      Je ne pense être fondamentalement contre la démocratie (on me brulerait vif pour moins) mais dans le contexte français, des français, ma foi vacille entre les bêtes de l’apocalypse et les agités de la révolution.

      Être jeune biaise certainement mon sens des responsabilités - mais je ne crois pas que le vote utile (dont le résultat est un des axiome de notre raisonnement aujourd’hui) prenne en compte des considérations politiques à long terme.

      ❝Les gens sont fous, les temps sont flous.❝ scandait Jacques Dutronc , et ça ne fait qu’empirer.
      [Edit : merci, ça me paraissait aussi un peu élever pour du Antoine.. :s]

    • J’ai dit ça, moi ? Heureuse de l’apprendre.

      Il y a des non-Blancs qui clament qu’ils n’iront jamais voter Macron et des Blancs qui n’hésitent pas une seconde, donc on va éviter les résumés simplistes. Mais le nombrilisme blanc qui se fout du racisme et ne comprend pas la peur de certains face à la perspective d’un FN au pouvoir, ça existe, et on en a des témoignages éclatants ci-dessus.

      En ce qui me concerne j’ai la faiblesse de vouloir éviter de vivre dans un pays dirigé par des fascistes si je peux y faire quelque chose (ou de préférer que ça arrive dans 5 ans, si c’est inévitable, plutôt que tout de suite), mais c’est très personnel.

      Envie de hurler dès que je lis que parler de racisme serait avoir une posture « morale », je suppose que c’est le signe que cette campagne se termine.

      Si le problème n’était que de désespoir économique tout le monde aurait voté Mélenchon, non ? Pour autant personne ne parle de « racisme intrinsèque ». On en fait quoi de la stratégie du bouc émissaire et de ce racisme déversé à jet continu par tous les médias, dans tous les secteurs de la société, depuis bien 15 ans ? (Un autre choix des élites qui suscite nettement moins d’indignation que la fabrication de la candidature Macron, tiens.) Le racisme existe indépendamment de la situation économique (il y a des riches racistes, des pays riches et racistes, il y a l’héritage colonial, etc.) mais il flambe lorsqu’il est attisé pour faire oublier un système économique inique. On n’est pas condamnés à la pensée binaire, hein.

      « Je me demande même si on n’a pas perdu trop de temps à combattre le racisme sans combattre le capitalisme. » Arf... Lire ça avec un FN à 21%. Les bras m’en tombent.

    • Ce que je voulais dire c’est que tu étais l’une de celles et ceux qui, à raison, ramenait la question du racisme au centre du choix du second tour :

      Mais est-ce que c’est la seule explication ? Pour beaucoup de militants de gauche, le racisme et l’islamophobie sont des questions secondaires, abstraites, voire inexistantes, qui ne les concernent pas et qui les mettent profondément mal à l’aise ; souvent, même, ils les partagent plus ou moins consciemment. Et même si on flaire l’imposture de sa vitrine « sociale », le programme économique du FN ne suscite pas la même vindicte que les mesures (objectivement terrifiantes) annoncées sans complexes par les macroniens.

      https://seenthis.net/messages/593585

      De même, je ne lis ici ni nombrilisme blanc, ni personne qui se fout du racisme, ni personne qui n’a pas peur de la perspective d’un FN au pouvoir, ni même personne qui voudrait aussi, si possible, éviter de vivre dans un pays dirigé par des fascistes, aujourd’hui ou dans 5 ans. On peut au moins être d’accord là dessus, plutôt que de s’invectiver sur de mauvaises raisons.

      La question est de savoir si voter Macron est une solution, ou s’il continue à alimenter la source qui fait monter mécaniquement le score du FN.

      De cette question résulte celle du rôle de l’ultralibéralisme mis en place depuis 30 ans, et qui va être continué par Macron, dans la montée du FN, et dans la montée du racisme.

      Cette question semble plus difficile que je ne le croyais, puisque le lien me semblait évident, alors qu’à @mona il ne l’est pas, même si elle reconnaît que le racisme « flambe lorsqu’il est attisé pour faire oublier un système économique inique ».

      C’est dans cette hypothèse que je posais la question, mais je me trompe peut-être, qu’il est donc peut-être plus efficace de se battre contre ce « système économique inique » que contre sa conséquence, le racisme, sans que ça veuille dire que je me fous de la conséquence, juste que je cherche ce qui est plus efficace !

      @mona pose une autre question intéressante : « Si le problème n’était que de désespoir économique tout le monde aurait voté Mélenchon, non ? » que je reformule ainsi : « quand l’ultralibéralisme engendre la colère, pourquoi cette colère va plus vers l’extrême droite que vers l’extrême gauche ? » Je pense que les réponses sont complexes et contextuelles, mais j’en vois quelques unes :
      –les réponses de l’extrême droite sont plus simples à comprendre (c’est la faute aux immigrés)
      –les réponses de l’extrême droite qui flattent l’égoïsme sont plus populaires en temps de crise, quand on a moins envie de partager
      –les réponses de l’extrême droite donnent l’illusion qu’on peut s’en sortir sans complètement renverser le système capitaliste
      –les réponses de l’extrême droite, le racisme en particulier, sont bien relayées dans les médias et par les grands partis en France
      –beaucoup de membres de l’extrême gauche viennent de la gauche, et cette gauche en France est jugée (à tort ou à raison, mais parce qu’elle a participé à plusieurs gouvernements) comme complice du « système » et du marasme ultralibéral dans lequel on se trouve
      –peut-être aussi qu’en effet la gauche et l’extrême gauche, en France mais aussi dans le monde entier, on mal fait leur boulot d’explication et que, depuis 30 ans, on n’entend plus beaucoup les idéaux de gauche, et ils ne sont plus si clairs que ça
      –si le but de certains électeurs est de faire un gros « FUCK », de se venger en faisant chier le monde, alors voter FN est plus efficace que voter à l’extrême gauche
      Il y en a sûrement d’autres, qu’en pensez-vous ?

    • Qui vote FN et pour quelles raisons, demande @reka ici :
      https://seenthis.net/messages/595617

      Et quelques pistes :

      –Pourquoi les pauvres votent à droite, de Thomas Frank (livre, 2013)

      –Retour à Forbach, de Régis Sauder (film, 2017)

      –Les Français d’abord, de Valérie Igounet (livre, 2017)

      –Le Vote FN au village, Violaine Girard (livre 2017)
      https://seenthis.net/messages/595570

      –Mon voisin vote Front national, par Willy Pelletier (article, 2017)
      https://www.monde-diplomatique.fr/2017/01/PELLETIER/56999
      (mais #paywall)
      Et une causerie sur le même sujet ici :
      https://seenthis.net/messages/594804

    • je trouve épouvantable de pouvoir encore exonérer la gauche ainsi :

      ...cette gauche en France est jugée (à tort ou à raison, mais parce qu’elle a participé à plusieurs gouvernements) comme complice du « système » et du marasme ultralibéral dans lequel on se trouve

      Complice ? du début de destruction des droits des chômeurs dès 1982 à la création des centres de rétention, du blocage des salaires au déblocage des loyers, de la modernisation de la police à coups de milliards (depuis 1981) à l’état d’urgence, de la glorification de l’entreprise comme coeur de la société aux privatisations, de l’explosion - sous l’égide du « mérite »- des inégalités de revenu à la multiplication des pauvres, de la multiplication des stages et d’innombrables de précarisation... bon j’arrête là une liste interminable des ACTES de cette gauche (de droite) depuis 36 ans.

      le fondé de pouvoir du capital Macron vient après l’élève d’Hec Hollande. Ni "trahison, ni « complicité », un rôle premier, décisif, majeur dans la restauration capitaliste.

      Si « la gauche et l’extrême gauche, en France mais aussi dans le monde entier, on mal fait leur boulot d’explication » (une foi dans la pédagogie dont le rapport avec l’émancipation n’ a rien d’évident), c’est peut-être aussi de ne toujours pas réussir à déciller sur le rôle de cette gauche. Qui éduquera les éducateurs ?

    • J’ai tenté de comprendre le vote FN et le rôle de Macron et ses copains banquiers dans tout ça.

      J’aimerais préciser une chose : quand je dis qu’il me semble que la crise pousse les gens vers le FN, je ne veux pas forcement dire que je pense qu’elle ne pousse que les plus pauvres vers le FN. En partie, cela pourrait être vrai, mais en partie les plus pauvres finissent surtout par cesser de voter.

      Le phénomène qui est probablement le plus efficace pour le FN est celui des classes moyennes qui s’appauvrissent un peu, mais surtout qui voient des gens en dessous d’eux s’appauvrir beaucoup et qui sont terrorisés de devenir comme eux (c’est d’ailleurs une stratégie connue du capitalisme : avoir un fort taux de chômage permet de faire pression sur ceux qui ONT un emploi pour qu’ils soient tellement « contents » qu’ils ne réclament ni augmentation de salaire, ni amélioration des conditions de travail, de chômage, de retraite ou même de transport, d’éducation et de soins de santé).

      Le reste du raisonnement reste valable : la terreur entraîne la recherche d’un bouc émissaire, ce bouc émissaire (l’immigration qui, effectivement, peuple les couches inférieures du confort moderne) est soufflé par ceux qui ne veulent pas être rendus responsables et, finalement, le racisme du FN est surtout une conséquence indirecte (bien que grave) du capitalisme. Macron et ses copains en étant la principale cause. C’est mon opinion en tout cas, mais je peux me tromper...

      Néanmoins, revenons aux plus pauvres...

      Depuis quelques semaines j’ai parfois eu du mal à expliquer pourquoi je m’abstenais, quel était le calcul, la motivation etc. Et puis hier soir, je suis allé voir (en retard par rapport à tout le monde), I, Daniel Blake, le dernier film de Ken Loach. En sortant de ce film, j’ai compris rétrospectivement pourquoi je n’ai pas voté et pourquoi je ne pourrai jamais voter pour Macron. La politique de Macron et ses amis banquiers est celle qui désespère le monde, qui donne envie, au choix, de pleurer, de tuer, de se suicider et/ou de voter FN. On a gagné 5 ans, mais on a pris le plus court chemin pour s’y rendre...

      #Ken_Loach #Cinéma #Daniel_Blake

      https://seenthis.net/messages/534010
      https://seenthis.net/messages/539415
      https://seenthis.net/messages/542080
      https://seenthis.net/messages/596365

      Et la réalité dépasse clairement la fiction :

      Prison ferme pour vol d’une valeur de 20 euros
      Le Figaro, le 25 avril 2017
      https://seenthis.net/messages/593354

      #Justice #Injustice #Vol #Prison

    • Je dis tout ça, et je m’aperçois qu’au même moment, l’équipe de #Osons_Causer (quoi qu’on en pense) dit à peu près la même chose ici :

      10.6 millions d’électeurs FN : Diaboliser ou entendre ?
      Osons Causer, Youtube, le 10 mai 2017
      https://www.youtube.com/watch?v=-qiNlCkiqII

      Critiqué là :
      https://seenthis.net/messages/597540

      Avec des références, ce qui donne (je n’ai pas tout lu) :
      https://seenthis.net/messages/597642

    • Donc je suis convaincu que Macron n’est pas la solution à Le Pen. Macron est la cause de Le Pen, et celui qui jette de l’huile sur son feu. Pour combattre le racisme de Le Pen, il faut combattre sa source qui est, selon moi, dans l’ultralibéralisme de Macron. Je me demande même si on n’a pas perdu trop de temps à combattre le racisme sans combattre le capitalisme, car pendant ce temps, plus de 7 millions de Français ont rejoint le vote FN. Ce sont ces 7 millions de Français qui devraient poser question. Toute solution cherchée ailleurs, chez les abstentionnistes par exemple, est d’une myopie qui, me semble-t-il, ne résoudra rien, ni à court ni à long terme...

      Tout à fait @sinehebdo et je suis persuadée que combattre le racisme c’eut été de voter au premier tour pour le programme le plus égalitaire, celui de L’avenir en commun de la France Insoumise même si on éprouvait de l’aversion pour JLM, le meilleur programme selon Jean Gadrey.

      « Pour que les choses soient (encore plus) claires, je n’ai pas voté pour B. Hamon mais pour J.L. Mélenchon. Pour son programme, le meilleur selon mes critères, plus que pour sa personnalité... »
      http://alternatives-economiques.fr/blogs/gadrey/2017/05/10/l%e2%80%99echec-de-benoit-hamon-s%e2%80%99explique-aussi-pa

    • Bon, je ne veux pas trop en rajouter sur Tevanian que j’aime bien par ailleurs, et dont j’aime bien aussi la « La mécanique raciste », mais il me semble ici qu’il passe à côté de la question posée.

      Qu’il y ait des racistes pauvres et des racistes riches, et des mécanismes spécifiques, ne fait aucun doute.
      Que le racisme soit au minimum l’un des ressorts du vote FN, ne fait aucun doute non plus.

      La question posée à laquelle il ne répond pas est : y a-t-il d’autres raisons que le racisme qui peut pousser quelqu’un, riche ou pauvre, à voter FN ?

    • Virginie Despentes est d’accord avec Tevanian et les autres... :

      #Virginie_Despentes : “Ma colère est une colère de vaincu”
      Nelly Kaprièlian, Les Inrocks, le 26 mai 2017
      https://seenthis.net/messages/601851

      D’après toi, les gens votent FN par détresse ou par ignorance de ce qu’est vraiment ce parti ?

      Je ne crois pas trop à l’ignorance dans ce pays. Je ne crois pas que le vote FN soit un vote contestataire, c’est un vote raciste, un vote pro-répression policière, un vote pro-torture, un vote de gens qui croient qu’il suffit de taper fort pour que tout rentre dans l’ordre. Un vote d’enfant qui croit qu’il faut que papa soit autoritaire et qu’alors tout va bien se passer. Il me semble que les électeurs FN imaginent que ça ne va s’appliquer qu’aux délinquants ou aux Arabes, et comme on leur explique que le problème en France, c’est pas la pauvreté et la confiscation des richesses, mais les Arabes, ils se disent que ça ira mieux.

      #paywall

    • Je copie à la main une autre citation de la fin de l’entretien, qui contredit (il me semble) la précédente :

      C’est clair que je suis plus en colère.
      La crise de 2008, on commence seulement à comprendre qu’elle est sous-tendue par une théorie. Dans La Stratégie du choc, Naomi Klein écrit sur les théories de Chicago : si un groupe est choqué par une tempête, ou un attentat, et si tu provoques un deuxième choc, les gens feront ce que tu veux, un gouvernement pourra faire passer toutes les lois qu’il veut, ils ne réagiront pas. Je pense que c’est concerté ; les plus riches ont décidé de nous faire une guerre, ce que dit aussi la sociologue Monique Pinçon-Charlot. Je suis furieuse de ne pas l’avoir compris à ce point-là, et furieuse car ça provoque la montée des populismes en Hongrie, en Pologne, en France.

      Alors, le Vote FN, contestataire ou raciste ?

    • Pourquoi c’est forcement l’un à l’exclusion de l’autre ? Les personnes subissant la stratégie du choc décrit par Naomi Klein ET qui sont racistes votent FN. Les gens qui subissent la même chose mais ne sont pas racistes ne votent pas FN. Et il y a des gens qui ne subissent pas la stratégie du choc mais en bénéficient largement et qui sont racistes et qui votent FN. Le gros de l’electorat FN ce sont les commerçants, les militaires, les flics, les agriculteurs et après tout ca il y a des ouvriers.

      S’en ficher du racisme au point de voter FN pour être prétendument contestataire c’est être raciste. Voter FN c’est choisir un vote réactionnaire qui est aussi une regression pour les femmes et la persecuution des homos assurés. Les gens qui choisissent de contester de cette manière ne peuvent pas être dispensé du caractère raciste (sexiste et homophobe) de leur choix.

    • La crise de 2008, on commence seulement à comprendre qu’elle est sous-tendue par une théorie.

      Vraiment ?
      Je trouve cela particulièrement lent à la détente, parce qu’il suffit d’être du côté de la cognée pour comprendre très très vite de quoi il en retourne vraiment : https://blog.monolecte.fr/2008/10/09/ceci-nest-pas-une-crise

      Pour le racisme et le FN, ça marche tant que tu penses que le FN est raciste. Si tu as un tout petit peu d’historicité, tu sais que le FN est raciste, mais…

      Le markéting politique, ça marche. Pas tout le temps (hein, Fillon, mais la marche était tout de même vachement haute !) et pas sur tout le monde, mais ça marche.
      Donc oui, le #pinkwashing de Marine Le Pen a marché et il faut avouer que les médias industriels l’ont bien aidée en banalisant totalement son parti. Bien sûr, pas sur tout le monde, mais quand même. Il y a aujourd’hui des gens racisés qui pensent réellement que le Pen fille n’est pas sous-tendue par une pensée raciste et qui croient en toute bonne foi qu’elle s’est vraiment fritée avec son père pour des questions idéologiques (et non stratégiques). Y a des gens qui pensent que le FN sera totalement normalisé quand le père Le Pen passera l’arme à gauche. Il y a des jeunes qui ne connaissent pas la vie et l’œuvre du père Le Pen, qui ont une éducation historique limitée et qui trouvent dans le FN un parti accueillant pour les jeunes. Y a même des gens qui croient que le FN est vraiment un parti populaire, c’est à dire, préoccupé par le petit peuple et qu’il a un programme social.

      Ne pas oublier non plus le #confusionnisme cultivé avec beaucoup de soin et de cynisme par l’extrême droit en général et le FN en particulier : quand on voit les empoignades que ça a pu créer chez des gens politisés, éduqués et prévenus, je ne vois pas comment ça n’aurait pas fait des ravages dans la population que l’on va qualifier de moins attentive, ceux qui s’informent devant TF1 ( France 2 ou M6) et se distraient devant Hanouna, par exemple. D’ailleurs, leur rhétorique #anti-système a tellement bien marché que tout le monde s’en est emparé pour grappiller des voix, avec le succès que l’on connait. Donc, ce serait bien de ne pas négliger l’efficience de la #propagande de #banalisation et de confusion que nous nous tapons depuis des années.

      Ne pas négliger non plus le fait que comme un bateau qui coule, tout le landernau politique donne sévèrement de la gite à droite, ces derniers temps et que quand tu entends un Premier ministre socialiste tenir publiquement et revendiquer des propos délibérément racistes, avec l’approbation plus ou moins prononcée d’une part des classes politiques et médiatiques, il y a de quoi être confus quant à ce qui définit le #racisme : « Bah, c’est pas raciste de dire que les gitans, c’est tous des voleurs, hein, tout le monde sait ça ».
      De la même manière que nos #institutions sont à présent et de manière évidente, devenues profondément racistes : pour qu’on s’émeuve des crimes policiers contre les racisés, il a fallu qu’un gars se prenne 10 cm de matraque dans l’anus… Rien que d’énoncer les faits me file le vertige. Et encore, j’ai comme l’impression que l’émotion est bien passée et que tout le monde trouve plus ou moins normal aujourd’hui que les racisés risquent tout le temps d’être brutalisés ou tués par la #police. De la même manière que la plupart des gens ne s’émeuvent pas plus que cela du fait que les racisés prennent systématiquement des peines de prison fermes pour des délits mineurs quand les blancs prennent du sursit pour des faits plus lourds et que les riches ne sont jamais inquiétés, même pour des crimes.

      Tout cela est devenu banal, normal, tout comme tout le monde s’est habitué à l’idée qu’à une #manifestation, tu prends le risque réel et tangible d’être grièvement blessé…

      Donc oui, le FN est un parti raciste, oui les racistes continuent à voter massivement et fidèlement pour ce parti qui leur correspond, mais non, ce n’est pas la seule composante de l’électorat FN. Eh oui, des gens croient sincèrement que le FN n’est pas raciste, mais que cet honorable parti fait l’objet d’une campagne de dénigrement organisé par les #merdias (ce mot est un indicateur encore plus précis que celui d’anti-système) qui veulent saboter le seul parti anti-système !

      Oui, ne pas oublier que le #complotisme et la #victimisation font aussi partie de la #stratégie de #contamination des esprits du FN…

    • Ne pas négliger non plus le fait que comme un bateau qui coule, tout le landernau politique donne sévèrement de la gite à droite, ces derniers temps et que quand tu entends un premier ministre socialiste tenir publiquement et revendiquer des propos délibérément racistes, avec l’approbation plus ou moins prononcée d’une part des classes politiques et médiatiques, il y a de quoi être confus quant à ce qui définit le #racisme.

      Ah oui, on peut affirmer que lorsque le bateau société fait eau de toute part, le Landernau politique (et l’opinion par conséquent) se réfugie à tribord. Les « bons-vieux » fantasmes de retour à « l’ordre et à la morale » ne mourront jamais complètement.
      La plus grande confusion s’est emparée de l’équipage et des passagers mais ce qui définit le racisme n’a pas changé : c’est principalement ceux ou celles qui le définissent qui sont à la ramasse.

    • Perso je ne comprends pas comment le FN est banalisé. Tout ce que j’ai vu c’était des journalistes qui cognaient de manière agressive sur des représentants du FN qui étaient invités, contrairement à toutes les autres formations politiques. L’auditeur de radio (ou de télé j’imagine) qui en a marre et qui veut tout changer, je le trouve pas idiot de se dire que le parti anti-système c’est le FN vu le traitement médiatique qui en est fait.

    • Je suis d’accord avec la confusion qu’il y a avec le mot racisme aujourd’hui et l’impacte de la TV. J’ai pas la TV et les seuls personnes susceptibles de voter FN que je croise dans la vie sont dans la bourgeoisie, du coup j’ai une vision probablement déformée des choses.

      Admettons que les programme à la Hanouna influent sur la normalisation des idées du FN, faut quand même être à la base homophobe et sexiste pour regarder ce programme et s’en divertir. Qu’il y ai beaucoup de personnes des classes populaires qui regardent ca c’est possible mais faut déjà être des classes populaires ET homophobe pour trouver ca amusant. Et je pense pas que être de classe populaire implique automatiquement d’être homophobe ou que l’homophobie soit plus rependue chez les classes populaires que dans les autres classes. Par contre il faut être homophobe pour trouver « l’humour » de cette émission divertissante.

      Je pense qu’il est important de parler du racisme, de la xénophobie, (et aussi sexisme, homophobie) le définir et rappeler l’historique du racisme au sein du FN, et de surtout pas faire comme si la spécificité du FN ne reposait pas là dedans. C’est la clé du problème. Si il y a quelques ouvriers qui sont ignorants du racisme du FN il faut les en informé et pas faire comme si le FN n’était pas/plus raciste. J’ai l’impression que le fait de parler en terme de « contestation OU racisme » ou dire que le vote ouvrier FN pourrait ne pas être raciste (+sexiste+homophobe+) c’est encore banalisé le FN. Même pensé sérieusement que le FN soit un vote contestataire ca me dérange. C’est pas vraiment ce que j’appellerai « contestataire » ou alors c’est de la contestation « réactionnaire » car le FN est un parti qui prône un retour vers un système et des valeurs traditionnelles.
      J’ai pas de contacte avec ces ouvriers qui votent FN et ne savaient pas que c’était un parti raciste, sexiste, homophobe dont le programme est réactionnaire. Peut être qu’ils sont nombreux, mais je peu pas croire que ce soit vraiment le cas. Je pense que les gens (ouvriers ou pas) comprennent très bien le fond de ce qu’est la « préférence nationale » et que ceux qui votent FN entendent profité de leur privilèges au détriment d’autres personnes. Qu’ils fassent les hypocrites ou qu’ils soient dans le déni de dominants est typique, c’est comme ca que ca fonctionne, mais c’est pas parce que c’est des ouvriers qui se comportent ainsi qu’on devrait jouer le déni qu’ils demandent.

    • J’ai écrit mon message du dessu après celui de @monolecte du coup je suis en retard.

      Sur le fait que les médias ne banalisent pas le FN, j’ai quant même souvent l’impression que le vocabulaire et les thématiques du FN sont banalisées par les partis et les médias. Mais je ne sais pas comment sont traité les candidat·e·s puisque c’est pas le genre de choses que je regarde dans la press.
      Par rapport à la banalisation du FN il y a cet article de libé trouvé ce matin qui me semble exemplaire :
      https://seenthis.net/messages/603160

      edit sur le sois disant éléctorat ouvrier du FN voire ceci https://seenthis.net/messages/603055

    • #racisme (banalisation du) : certains l’assument ouvertement

      Lu ce matin dans la presse locale :

      Un garçon originaire du Rwanda a été insulté, son ami frappé, dans et devant un bar de la rue Bressigny à Angers, dans la nuit du vendredi 5 au samedi 6 mai.
      Cette nuit-là, les deux amis se rendent dans cet établissement pour boire un verre.
      A peine sont-ils entrés dans le bar qu’ils sont alpagués par un individu, qui s’adresse au garçon blanc (le pote du Rwandais) : « Ton pote, c’est une sous-race. Sa race est inférieure à celle de mon chien ».
      Un autre individu y va de ses remarques : « Vive la race blanche ».
      Propos agrémentés de saluts nazis. Ambiance.

      Après enquête, trois jeunes garçons ont été identifiés et sont convoqués en justice le 28 juin prochain.

      Parmi eux François-Aubert Gannat , fils de Pascal Gannat , chef de file régional du Front national.

      Un détail de poids, au-delà de l’étiquette politique (tiens ? on dirait que l’étiquette politique a quand même de l’importance) , quand on sait que ce même garçon a été condamné pour des faits similaires… deux jours seulement avant ces nouveaux actes !

      En savoir plus sur le lascar :
      https://www.google.fr/search?q=francois+aubert+gannat&sa=X&sqi=2&ved=0ahUKEwi5rtaLjZ3UAhXGtBoKHa2JD

  • #France #Elections
    Je pose cette publication publique sur FB que l’on m’a transmise, ici. Il ne m’en voudra pas. C’est aussi fait pour être lu et partagé. Cela concerne le choix d’un militant Insoumis entre l’abstention, le vote blanc ou le vote pour Macron et son explication.

    "Depuis dimanche j’ai longuement réfléchi et après avoir longtemps affirmé que le second tour se ferait avec Mélenchon ou sans moi, le 7 mai, non sans douleur, je voterai Emmanuel Macron.

    Cependant j’ai un message à destination de tous les bien pensants, de nos cadres politiques, jeunes et moins jeunes, qui aujourd’hui nous imposent un devoir de responsabilité, n’hésitant aucunement à s’engager dans des stratégies de culpabilisation des plus honteuses.
    Par pitié, ayez un minimum de décence !

    Où était-elle votre « responsabilité » lorsqu’il s’agissait de construire et créer du commun ?
    Vous qui n’avez cessé de saboter cette campagne, par égo ou pure stratégie électorale, avec pour seule ligne de mire les législatives. Vous qui êtes entré à reculons dans cette campagne, le 18 mars dernier, lorsque vous avez pris conscience qu’avec vous ou sans vous un mouvement était bien là !

    « Il faudra lutter durant ces 5 prochaines années » dites-vous ? Mais où étaient vos luttes durant les cinq dernières ? Plutôt de de construire le rapport de force capable de renverser la table vous n’avez fait qu’opposer entre eux les combats pour l’émancipation, justifier votre immobilisme, et avez été prêt à toutes les compromissions pour sauver votre petit pouvoir.

    Vous qui avez toujours préféré compromettre nos idées face à la sociale démocratie que d’être associé à quelconque mouvement des quartiers populaires desquels des « associations douteuses » étaient parties prenantes, mais qui n’avez pas hésité par opportunisme électoral, à descendre dans les rue 19 mars à l’appel de ces mêmes associations.

    Vous semblez découvrir le danger du Front National sans même vous rendre compte que ses idées ont parfois réussi à contaminer vos bouches et vos plumes.

    Alors oui le 7 mai je voterai Macron. Car même s’il n’existe pas meilleur wedding planner, Macron et Le Pen ce n’est pas la même chose. Et qu’il m’est finalement impossible d’imaginer rester chez moi et attendre de voir ce qu’il se passerait dimanche soir.
    Si Marine Le Pen était élue combien d’Adama, d’Amine, Lamine, Zyed, Bouna et bien d’autres victimes de violences policières devrons-nous encore déplorer ? Entre les mains d’une police qui n’attend que son arrivée pour faire sauter le verrou de la haine.
    Combien de femmes qui, parce que musulmanes se feront d’autant plus humiliées sur les plages, dans la rue ou même devant l’école de leurs enfants ?

    Combien de personnes sans logement, emploi, à la rue sans même de quoi manger ni possibilité de se soigner ?
    Il faudra effectivement lutter, lutter encore plus intensément ! Et mes frères et sœurs de combats (dans nos organisations et en dehors) et moi-même ne vous avons pas attendu pour cela. Si je n’ai plus confiance en bon nombre d’entre vous pour mener ces luttes j’ai confiance en eux !

    Donc je voterai Emmanuel Macron mais je comprends ceux qui ne le feront pas.

    Mais par pitié, s’il vous plait, gardez vos leçons pour vous !
    Ayez un minimum de décence !

    Jalys Chibout

    #Macron #Mélanchon #vote #Présidentielles2017

  • « Participeriez-vous à une révolte de grande ampleur contre votre gouvernement ? »

    Une enquête vient d’être rendue publique dont les auteurs ont posé à plusieurs milliers de jeunes vivant en Europe, entre 18 et 34 ans, cette question.

    Young Europeans are sick of the status quo in Europe. And they’re ready to take to the streets to bring about change, according to a recent survey.
    Around 580,000 respondents in 35 countries were asked the question: Would you actively participate in large-scale uprising against the generation in power if it happened in the next days or months? More than half of 18- to 34-year-olds said yes.

    #Europe #révolte #émeute #insurrection #jeunesse #Grèce #Italie #Espagne #France #vote #élections

    https://qz.com/971374/europes-youth-dont-care-to-vote-but-theyre-ready-to-join-a-mass-revolt

    https://www.theatlas.com/charts/B1OSMoxkb

    • Je ne sais pas pourquoi, j’ai la grosse certitude que, si nos jeunes se révoltent, nos journaux n’appelleront pas ça « le printemps européen » (et pas plus de slogans lyriques du genre : « le mur de la peur est tombé »).

    • Je ne trouve pas la méthodologie, apparemment, c’était en ligne sans trop de filtrages ou vérifications. Si elle est aussi rigoureuse que leurs traductions…

      EBU - EBU’s landmark Generation What project reveals picture of European youth
      https://www.ebu.ch/news/2017/04/ebus-landmark-generation-what-project-reveals-picture-of-modern-european-youth

      Launched in April 2016, nearly a million young people have taken the 149 question survey focused on family, peers, self, society, the future, country and identity.

      UER - Réalisée par l’UER, l’enquête « Generation What » dresse le portrait des jeunes Européens d’aujourd’hui
      https://www.ebu.ch/fr/news/2017/04/ebus-landmark-generation-what-project-reveals-picture-of-modern-european-youth

      Près d’un demi-million de jeunes ont répondu à cette enquête, lancée en avril 2016 et qui s’articulait autour de 149 questions portant sur des thèmes aussi divers que la famille, les amis, l’image de soi, la société, l’avenir, la nation et l’identité.

    • UER - Réalisée par l’UER, l’enquête « Generation What » dresse le portrait des jeunes Européens d’aujourd’hui
      https://www.ebu.ch/fr/news/2017/04/ebus-landmark-generation-what-project-reveals-picture-of-modern-european-youth

      CONCLUSIONS PRINCIPALES

      CONFIANCE DANS LA POLITIQUE ET LES MÉDIAS
      L’enquête révèle que la confiance des jeunes dans la classe politique est au plus bas. 90% des personnes interrogées sont en effet d’avis que leurs représentants politiques, ou du moins certains d’entre eux, sont corrompus. En Grèce et en France (†), près de deux tiers des jeunes estiment que l’ensemble de la classe politique est touchée par la corruption. Aux Pays-Bas et en Irlande, seuls 22% estiment que très peu de politiciens sont corrompus.

      Il n’est dès lors pas surprenant de constater que les jeunes ne font guère confiance au système politique : ils sont en moyenne 82% à l’affirmer. Ce taux atteint même 94% en Italie et 92% en Grèce et en France.

      La situation est légèrement meilleure aux Pays-Bas et en Allemagne, où respectivement 62 et 63% des jeunes disent ne pas faire confiance au processus politique.

      Cependant, tout n’est pas perdu. 69% des jeunes Européens interrogés disent vouloir exercer leur droit de vote et seraient malheureux d’en être privés.

      Les médias n’obtiennent guère de meilleurs résultats : 80% des jeunes Européens déclarent en effet ne pas leur faire confiance. Les médias allemands s’en tirent un peu mieux, avec un taux de confiance de 39%. Au Royaume-Uni, en Italie et en Grèce, en revanche, le taux de désaffection dépasse les 90%.

      (†) version anglaise :

      Worst offenders are Greece and France which top the ‘all of them’ poll with 60 and 61%.

  • Le #vote des grandes villes et ses #clivages | Alternatives Economiques
    http://www.alternatives-economiques.fr//vote-grandes-villes-clivages/00078538

    La comparaison des vingt plus grandes villes de l’Hexagone permet d’éclairer les ressorts plus généraux du vote. C’est ce que nous avons tenté de mettre en lumière en cherchant les corrélations entre un certain nombre de variables concernant leur structure démographique et socio-professionnelle et le vote pour les principaux candidats (les données détaillées pour chaque ville peuvent être téléchargées ici au format Excel). Naturellement, corrélation ne signifie pas causalité et c’est uniquement à la condition de combiner ces données avec d’autres (celles qui résultent des sondages, des analyses cartographiques, des monographies) qu’on peut dégager certaines tendances.

  • Les électeurs de gauche se déchirent sur le #second_tour
    https://www.mediapart.fr/journal/france/250417/les-electeurs-de-gauche-se-dechirent-sur-le-second-tour

    Exaspération face aux injonctions, critiques du programme d’En Marche !, sentiment de répétition… Depuis dimanche soir, de nombreux électeurs de gauche font part de leurs profonds tiraillements, voire de leur refus de voter Macron au second tour.

    #France #abstention #Emmanuel_Macron #Marine_Le_Pen #vote_nul

  • Pourquoi il faut voter Mélenchon. Texte écrit avec Edouard Louis

    https://blogs.mediapart.fr/geoffroy-de-lagasnerie/blog/160417/pourquoi-il-faut-voter-melenchon-texte-ecrit-avec-edouard-louis

    Nous comprenons bien sûr les réticences à l’égard de #Mélenchon, sa personnalité, sa rhétorique, et certains aspects de son programme. Mais voter pour Mélenchon ce n’est pas voter pour un individu, c’est voter pour une équipe, un collectif. Et peut-être avant tout, c’est voter pour qu’une dynamique de #gauche se mette en place dans l’espace politique.

    – Nous comprenons bien sûr les réticences à l’égard de Mélenchon, sa personnalité, sa rhétorique, et certains aspects de son programme. Mais voter pour Mélenchon ce n’est pas voter pour un individu, c’est voter pour une équipe, un collectif, et peut-être avant tout, c’est voter pour qu’une dynamique de gauche se mette en place dans l’espace politique. C’est l’une des rares occasions historiques pour que gagne un véritable candidat de gauche - et ce serait tellement dommage de passer à côté. C’est justement à condition qu’une telle dynamique s’installe que nous pourrons reposer d’un point de vue de gauche toutes les questions si importantes sur lesquelles nous pouvons avoir des désaccords.

    – Il n’y a plus beaucoup de sens à voter #Hamon aujourd’hui. C’est triste, mais désormais c’est un vote perdu pour la gauche ( c’est la même chose en ce qui concerne le vote pour Philippe #Poutou, ce qui est encore plus triste ). Il n’y a rien a gagner à voter pour lui. Personne à gauche ne gagne quoi que ce soit si Mélenchon perd, alors que si Mélenchon perd, toute la gauche perd. Evidemment, on peut préférer le programme d’Hamon qui est sur certains points plus novateur. Mais voter pour Mélenchon aux présidentielles n’est pas incompatible avec le fait de voter pour d’autres candidats aux #législatives. D’ailleurs, si la gauche remporte les présidentielles, cela créera un mouvement qui sera favorable à toutes les gauches.

    – Nous entendons beaucoup l’argument de l’abstention, de celles et ceux qui ne veulent plus voter ou qui n’y croient plus. Mais honnêtement, l’abstention dans le contexte de cette élection serait une attitude vide et petite-bourgeoise. C’est le contraire d’un geste radical. Il faut utiliser le #vote comme un geste #tactique, ne pas voter d’abord pour soi. Il faut aussi se méfier de tout raisonnement politique qui conduit à mesurer sa #radicalité au fait de ne rien faire. Voter, ce n’est pas adhérer à tout dans le programme de celui pour qui on vote, c’est utiliser à un moment précis un pouvoir qui nous est donné pour rendre le monde un peu moins mauvais . Il faut voter pour le chômeur qui sera la cible de la brigade de surveillance des chômeurs et qui perdra ses droits en cas de victoire de #Macron, pour le migrant qui sera expulsé et remis à la mer en cas de victoire de #Fillon, pour le manifestant, qui, si Mélenchon passe, ne se retrouvera plus face à des policiers armés de Flash-ball ou de taser - puisqu’il est pour l’interdiction immédiate de ces armes.

    – Combattre les violences policières, le racisme policier et la répression, qui sont pour nous des questions si centrales, passe aujourd’hui aussi par un vote pour Mélenchon

    – On sait que n’importe quel candidat gagnerait au second tour contre Marine #LePen. L’idée selon laquelle voter Macron serait un vote utile pour faire barrage à l’extrême-droite n’a donc aucun sens. Puisque nous savons que Le Pen a perdu, il faut poser la question autrement : Comment faire barrage à Fillon et Macron et à leur programme autoritaire et destructeur ?

    – Un point essentiel nous a frappé : un nombre si impressionnant d’associations qui luttent pour les libertés, l’écologie, les droits des animaux, la justice, les migrants, les droits des prisonniers ( parmi lesquels : #Amnesty International, Action contre la faim, le Barreau de Paris, #Greenpeace, #Acat, Politique et animaux ), montrent que Mélenchon est le candidat dont le programme est de loin le plus favorable à des avancées juridiques et politiques importantes. C’est aussi une preuve que Melenchon, en construisant son programme, a été le candidat le plus à l’écoute des exigences démocratiques.

    – Quant à la question de l’ #Europe et de l’euro, en quoi combattre ce qui s’est passé en #Grèce serait-il anti-européen ? Au contraire, critiquer la commission européenne telle qu’elle est aujourd’hui est la meilleure manière de lutter pour l’esprit de #solidarité qui était à la base de la construction de l’Europe. Il nous semble aussi que l’on aura le temps de poser toutes ces questions et de continuer ces débats plus tard, par exemple au moment des législatives ou s’il y a un referendum. Elles seront posées de manière d’autant plus démocratique si la gauche est au pouvoir.

    – Surtout, l’essentiel pour nous est peut-être ceci : Si Mélenchon gagne, l’atmosphère change. L’espace public change. L’humeur change. C’est exactement ce dont nous avons besoin aujourd’hui, contre l’humeur réactionnaire et nauséabonde qui règne en France, en Europe et à l’échelle internationale.

    Edouard Louis et Geoffroy de Lagasnerie

  • «Le tournant social de la #droite_radicale est un masque»
    https://www.mediapart.fr/journal/france/180417/le-tournant-social-de-la-droite-radicale-est-un-masque

    Line Rennwald Pour la chercheuse suisse #Line_Rennwald, ce ne sont pas les électeurs qui ont changé, mais « l’offre » des partis en compétition. Elle souligne le caractère opportuniste des mesures « sociales » défendues par la droite radicale, qui répond à la désaffection des milieux populaires envers la gauche.

    #France #Alexandre_Afonso #social-démocratie #vote_ouvrier

  • Lisa Hab - Photos
    https://www.facebook.com/pg/Lisa-Hab-1045232465622584/photos/?tab=album

    Bonjour, je lance une idée à l’attention de toutes les personnes qui ont décidé de ne pas aller voter cette année. Faites-en ce que vous voulez, mais ne me traitez pas d’idéaliste :) #jedonnemonvote #ouijevote #élections2017 #vote2017 #présidentielles

  • Turquie : vague d’arrestations avant référendum

    L’espoir était que le scrutin de dimanche ne serait pas trop truqué mais ça a l’air mal barré.

    A Diyarbakir, vague d’arrestations avant référendum. A trois jours du référendum au moins 185 personnes ont été arrêtées en deux jours à Diyarbakir, dont un grand nombre d’assesseurs et de responsables de bureaux de vote et d’observateurs du HDP.
    En gros, toutes les personnes chargées de veiller à ce que l’AKP ne fasse pas de fraudes massives lors du référendum ont été arrêtées. Vu la durée moyenne des gardes à vue actuellement, (une semaine) on peut s’attendre à ce que les personnes arrêtées ne soient pas libérées avant le référendum qui se tiendra dimanche.

    https://gazetesujin.com/en/2017/04/operation-on-polling-clerks-in-diyarbakir

    #Turquie #HDP #vote #référendum #Kurdistan #répression #Diyarbakir #AKP