• Appel d’elles | Le « MeToo » de la migration féminine oubliée des médias
    https://asile.ch/2018/03/08/appel-delles-metoo-de-migration-feminine-oubliee-medias

    Lancé le 7 mars 2017, l’Appel d’elles a recueilli plus de 6900 signatures dans toute la Suisse en faveur de la protection des femmes et des enfants qui y demandent l’asile. Ces signatures ont été remises aujourd’hui à la Chancellerie fédérale à Berne dans le cadre d’une action collective. Nous publions ici le texte du […]

  • Turkey: Between Hospitality and Hostility

    Turkey’s state of emergency and changes to its asylum law have left millions of refugees more vulnerable that ever, says European migration expert Margarite Helena Zoeteweij-Turhan.


    https://www.newsdeeply.com/refugees/community/2018/02/27/turkey-between-hospitality-and-hostility
    #réfugiés #hospitalité #hostilité #accueil #Turquie #asile #migrations #réfugiés #Etat_d'urgence #vulnérabilité
    cc @isskein

  • En Europe, le nouvel esclavage

    https://www.franceculture.fr/emissions/les-nouvelles-de-leco/en-europe-le-nouvel-esclavage


    L’Union européenne est la zone géographique où le risque d’#esclavage_moderne a le plus augmenté en 2017. Cette situation est due à la grande vulnérabilité des migrants qui arrivent sur les côtes européennes ces derniers mois.

  • Information Security : How to DoS 29% of the World Wide Websites - CVE-2018-6389
    https://baraktawily.blogspot.fr/2018/02/how-to-dos-29-of-world-wide-websites.html

    et hop ! encore une vulnérabilité de Wordpress rendue publique sans qu’il y ait de correctif officiel ! (avec y compris le script python « qui va bien » pour réaliser le DDOS...)

    Voir aussi : le patch officieux (script bash modifiant les fichiers en cause) : https://github.com/Quitten/WordPress/blob/master/wp-dos-patch.sh

    #vulnérabilité #wordpress #DDOS #python

  • Migrants : l’irrationnel au pouvoir ? | Par Karen Akoka et Camille Schmoll
    http://www.liberation.fr/debats/2018/01/18/migrants-l-irrationnel-au-pouvoir_1623475

    Car loin de résoudre des problèmes fantasmés, les mesures, que chaque nouvelle majorité s’est empressée de prendre, n’ont cessé d’en fabriquer de plus aigus. Les situations d’irrégularité et de précarité qui feraient des migrant.e.s des « fardeaux » sont précisément produites par nos politiques migratoires : la quasi-absence de canaux légaux de #migration (pourtant préconisés par les organismes internationaux les plus consensuels) oblige les migrant.e.s à dépenser des sommes considérables pour emprunter des voies illégales. La vulnérabilité financière mais aussi physique et psychique produite par notre choix de verrouiller les frontières est ensuite redoublée par d’autres pièces de nos réglementations : en obligeant les migrant.e.s à demeurer dans le premier pays d’entrée de l’UE, le règlement de Dublin les prive de leurs réseaux familiaux et communautaires, souvent situés dans d’autres pays européens et si précieux à leur insertion. A l’arrivée, nos lois sur l’accès au séjour et au travail les maintiennent, ou les font basculer, dans des situations de clandestinité et de dépendance. Enfin, ces lois contribuent paradoxalement à rendre les migrations irréversibles : la précarité administrative des migrant.e.s les pousse souvent à renoncer à leurs projets de retour au pays par peur qu’ils ne soient définitifs. Les enquêtes montrent que c’est l’absence de « papiers » qui empêche ces retours. Nos politiques migratoires fabriquent bien ce contre quoi elles prétendent lutter.

    • Je mets ici le texte complet :

      Très loin du renouveau proclamé depuis l’élection du président Macron, la politique migratoire du gouvernement Philippe se place dans une triste #continuité avec celles qui l’ont précédée tout en franchissant de nouvelles lignes rouges qui auraient relevé de l’inimaginable il y a encore quelques années. Si, en 1996, la France s’émouvait de l’irruption de policiers dans une église pour déloger les grévistes migrant.e.s, que de pas franchis depuis : accès à l’#eau et distributions de #nourriture empêchés, tentes tailladées, familles traquées jusque dans les centres d’hébergement d’urgence en violation du principe fondamental de l’#inconditionnalité_du_secours.

      La #loi_sur_l’immigration que le gouvernement prépare marque l’emballement de ce processus répressif en proposant d’allonger les délais de #rétention administrative, de généraliser les #assignations_à_résidence, d’augmenter les #expulsions et de durcir l’application du règlement de #Dublin, de restreindre les conditions d’accès à certains titres de séjour, ou de supprimer la garantie d’un recours suspensif pour certain.e.s demandeur.e.s d’asile. Au-delà de leur apparente diversité, ces mesures reposent sur une seule et même idée de la migration comme « #problème ».

      Cela fait pourtant plusieurs décennies que les chercheurs spécialisés sur les migrations, toutes disciplines scientifiques confondues, montrent que cette vision est largement erronée. Contrairement aux idées reçues, il n’y a pas eu d’augmentation drastique des migrations durant les dernières décennies. Les flux en valeur absolue ont augmenté mais le nombre relatif de migrant.e.s par rapport à la population mondiale stagne à 3 % et est le même qu’au début du XXe siècle. Dans l’Union européenne, après le pic de 2015, qui n’a par ailleurs pas concerné la France, le nombre des arrivées à déjà chuté. Sans compter les « sorties » jamais intégrées aux analyses statistiques et pourtant loin d’être négligeables. Et si la demande d’asile a connu, en France, une augmentation récente, elle est loin d’être démesurée au regard d’autres périodes historiques. Au final, la mal nommée « #crise_migratoire » européenne est bien plus une crise institutionnelle, une crise de la solidarité et de l’hospitalité, qu’une crise des flux. Car ce qui est inédit dans la période actuelle c’est bien plus l’accentuation des dispositifs répressifs que l’augmentation de la proportion des arrivées.

      La menace que représenteraient les migrant.e.s pour le #marché_du_travail est tout autant exagérée. Une abondance de travaux montre depuis longtemps que la migration constitue un apport à la fois économique et démographique dans le contexte des sociétés européennes vieillissantes, où de nombreux emplois sont délaissés par les nationaux. Les économistes répètent qu’il n’y a pas de corrélation avérée entre #immigration et #chômage car le marché du travail n’est pas un gâteau à taille fixe et indépendante du nombre de convives. En Europe, les migrant.e.s ne coûtent pas plus qu’ils/elles ne contribuent aux finances publiques, auxquelles ils/elles participent davantage que les nationaux, du fait de la structure par âge de leur population.

      Imaginons un instant une France sans migrant.e.s. L’image est vertigineuse tant leur place est importante dans nos existences et les secteurs vitaux de nos économies : auprès de nos familles, dans les domaines de la santé, de la recherche, de l’industrie, de la construction, des services aux personnes, etc. Et parce qu’en fait, les migrant.e.s, c’est nous : un.e Français.e sur quatre a au moins un.e parent.e ou un.e grand-parent immigré.e.

      En tant que chercheur.e.s, nous sommes stupéfait.e.s de voir les responsables politiques successifs asséner des contre-vérités, puis jeter de l’huile sur le feu. Car loin de résoudre des problèmes fantasmés, les mesures, que chaque nouvelle majorité s’est empressée de prendre, n’ont cessé d’en fabriquer de plus aigus. Les situations d’irrégularité et de #précarité qui feraient des migrant.e.s des « fardeaux » sont précisément produites par nos politiques migratoires : la quasi-absence de canaux légaux de migration (pourtant préconisés par les organismes internationaux les plus consensuels) oblige les migrant.e.s à dépenser des sommes considérables pour emprunter des voies illégales. La #vulnérabilité financière mais aussi physique et psychique produite par notre choix de verrouiller les frontières est ensuite redoublée par d’autres pièces de nos réglementations : en obligeant les migrant.e.s à demeurer dans le premier pays d’entrée de l’UE, le règlement de Dublin les prive de leurs réseaux familiaux et communautaires, souvent situés dans d’autres pays européens et si précieux à leur insertion. A l’arrivée, nos lois sur l’accès au séjour et au travail les maintiennent, ou les font basculer, dans des situations de clandestinité et de dépendance. Enfin, ces lois contribuent paradoxalement à rendre les migrations irréversibles : la précarité administrative des migrant.e.s les pousse souvent à renoncer à leurs projets de retour au pays par peur qu’ils ne soient définitifs. Les enquêtes montrent que c’est l’absence de « papiers » qui empêche ces retours. Nos politiques migratoires fabriquent bien ce contre quoi elles prétendent lutter.

      Les migrant.e.s ne sont pas « la misère du monde ». Comme ses prédécesseurs, le gouvernement signe aujourd’hui les conditions d’un échec programmé, autant en termes de pertes sociales, économiques et humaines, que d’inefficacité au regard de ses propres objectifs.

      Imaginons une autre politique migratoire. Une politique migratoire enfin réaliste. Elle est possible, même sans les millions utilisés pour la rétention et l’expulsion des migrant.e.s, le verrouillage hautement technologique des frontières, le financement de patrouilles de police et de CRS, les sommes versées aux régimes autoritaires de tous bords pour qu’ils retiennent, reprennent ou enferment leurs migrant.e.s. Une politique d’#accueil digne de ce nom, fondée sur l’enrichissement mutuel et le respect de la #dignité de l’autre, coûterait certainement moins cher que la politique restrictive et destructrice que le gouvernement a choisi de renforcer encore un peu plus aujourd’hui. Quelle est donc sa rationalité : ignorance ou électoralisme ?

      #Karen_Akoka #Camille_Schmoll #France #répression #asile #migrations #réfugiés #détention_administrative #renvois #Règlement_Dublin #3_pourcent #crise_Des_réfugiés #invasion #afflux #économie #travail #fermeture_des_frontières #migrations_circulaires #réalisme

  • Au Cameroun, les réfugiés de Boko Haram luttent pour le reboisement de leur camp
    https://reporterre.net/Au-Cameroun-les-refugies-de-Boko-Haram-luttent-pour-le-reboisement-de-le

    « C’est ma maison juste ici, j’ai prêté une partie de mon terrain pour le projet de reboisement. » Au beau milieu d’une plaine de sable et d’herbes brûlées par le soleil, Boubakary Ousmane nous ouvre les portes d’un petit jardin verdoyant, rempli de jeunes pousses en pot. Moringa, margousier, leucaena, ces arbres seront utilisés pour le bois de chauffage, le fourrage du bétail ou encore pour leurs vertus médicinales. Il y a quelques mois, celui que l’on surnomme le « prince de #Gawar » a accepté de mettre à disposition sa parcelle pour la création de cette pépinière. « Le projet permettra de rétablir la paix entre les habitants », espère-t-il. Comme le village de Gawar, trois autres sites de production de plantes ont vu le jour. Au total, 100.000 semis ont déjà été mis en terre. « Notre objectif est d’atteindre les 200.000 plants d’ici fin 2018 », annonce Job Nguerebaye, l’instigateur du projet. À la pépinière de Minawao, où les arbustes atteignent déjà un mètre de haut, des réfugiés et des habitants de villages voisins ont été recrutés pour entretenir les #cultures. Un moyen de garantir une cohabitation pacifique entre les populations tout en créant des activités génératrices de revenus, selon le coordinateur. « Ici, les communautés hôtes sont vulnérables et elles le sont devenues encore plus depuis l’installation du camp. L’objectif du projet est de réduire la pauvreté en créant de l’#emploi_local », explique le Camerounais.

    #Boko_haram #Cameroun #exil #conflit #reboisement #vulnérabilité #création_d'emploi #charbon_végétal

  • UNHCR: Prima evacuazione di 162 rifugiati vulnerabili dalla Libia all’Italia

    L’UNHCR, l’Agenzia ONU per i Rifugiati, ha annunciato oggi l’evacuazione di 162 rifugiati altamente vulnerabili dalla Libia all’Italia, tra cui minori non accompagnati e donne tenute prigioniere per lunghi periodi di tempo.

    “Per la prima volta, abbiamo potuto evacuare rifugiati estremamente vulnerabili dalla Libia direttamente in Italia. Un evento eccezionale e uno sviluppo accolto con grande favore che non sarebbe stato possibile senza il grande impegno delle autorità italiane e il supporto del governo libico. Speriamo davvero che altri paesi possano seguire lo stesso percorso,” dichiara Vincent Cochetel, Inviato Speciale dell’UNHCR per il Mediterraneo centrale.

    https://www.unhcr.it/news/comunicati-stampa/unhcr-evacuazione-rifugiati-vulnerabili-dalla-libia-allitalia.html
    #Italie #corridors_humanitaires #asile #migrations #réfugiés #Libye #évacuation #vulnérabilité #MNA #mineurs_non_accompagnés #corridor_humanitaire #femmes

  • Zürich schafft Suizidgefährdeten aus

    Nach der Ausschaffung einer hochschwangeren Eritreerin wurde ein Aserbeidschaner mit posttraumatischer Belastungsstörung auf den Sonderflug gebracht.

    https://www.tagesanzeiger.ch/zuerich/region/zuerich-schafft-suizidgefaehrdeten-aus/story/11953608

    #vol_spécial #renvois #expulsions #Suisse #grossesse #vulnérabilité #asile #migrations #réfugiés #réfugiés_érythréens #privatisation #Oseara_AG #Italie #suicide #trauma #traumatisme #Lituanie #santé_mentale #dépression

  • AIDA Country Report : #Portugal

    The new Country Report on Portugal, the 21st country covered by the Asylum Information Database, provides a detailed account of the country’s legal framework, policy and practice relating to the asylum procedure, reception conditions, detention of asylum seekers and content of international protection.

    Portugal has been at the centre of the implementation of the relocation programme from Italy and Greece, with a total 1,507 asylum seekers relocated so far. Asylum seekers arriving in the country through relocation had initially had their cases fast-tracked, though this trend seems to have subsided due to the increasing number of cases before the Aliens and Borders Service (SEF), the authority responsible for examining asylum claims.

    Portugal has also set up a special coordination framework bringing together different reception providers in the context of relocation. Relocated asylum seekers benefit from an 18 to 24-month support programme by service providers such as the Platform for Reception of Refugees (PAR), followed by the Portuguese Refugee Council (CPR), the Municipality of Lisbon, União de Misericórdias, the Portuguese Red Cross, and other municipalities. Provisional figures suggest that one third of relocated asylum seekers in working age who are now coming to the end of the 18-month integration programme have secured employment in Portugal.

    Reception arrangements for relocation run parallel to the reception system already established for spontaneously arriving asylum seekers, whereby reception responsibility is allocated to different actors depending on the type and stage of procedure an applicant is in. Asylum seekers in the regular procedure receive reception conditions from the Institute of Social Security (ISS), in admissibility and accelerated procedures by CPR, in appeal procedures by Santa Casa da Misericórdia de Lisboa (SCML), and in the border procedure by the SEF.

    The border procedure remains a crucial feature of the Portuguese asylum system, as it foresees systematic detention of asylum seekers pending the examination of inadmissibility and accelerated procedure grounds at the border, which lasts 7 days. A total 260 applicants had their claims processed in detention at borders and transit zones in 2016, the vast majority in Lisbon airport. The border procedure is applied to asylum seekers, with the exception of certain categories of vulnerable groups. Whereas unaccompanied children and families were previously exempted from detention at the border, a change in practice has been witnessed in 2016, whereby these persons are only released from detention and allowed into the territory after a couple of weeks.

    In 2016, Portugal registered 1,469 asylum applications, predominantly from Syria, Eritrea, Ukraine and Iraq. All four nationalities were granted protection at a nearly 100% rate by the SEF. Nationals of Ukraine and Iraq, as well as some Syrian nationals, are only granted subsidiary protection, meaning that they are entitled to shorter residence permits and more stringent rules on travel documents and naturalisation than refugee status holders.

    https://www.ecre.org/aida-country-report-portugal
    #asile #migrations #réfugiés #statistiques #chiffres #accueil #logement #hébergement #procédure_d'asile #détention_administrative #rétention #relocalisation #vulnérabilité #travail #santé #éducation

    Lien vers le #rapport :
    http://www.asylumineurope.org/sites/default/files/report-download/aida_pt.pdf

  • « Les centrales nucléaires sont vulnérables aux moyens d’action modernes » - Libération
    http://www.liberation.fr/france/2017/11/29/les-centrales-nucleaires-sont-vulnerables-aux-moyens-d-action-modernes_16

    Mardi à l’aube, 22 militants de Greenpeace sont parvenus à s’infiltrer dans la centrale #nucléaire de Cruas-Meysse, en Ardèche. Ils se sont séparés en groupes et ont pu entrer dans « une zone nucléaire à accès réglementé » par trois endroits différents. Greenpeace a mené cette action pour « alerter sur l’extrême #vulnérabilité des piscines d’entreposage de combustible usé ». Les 22 militants sont toujours placés en garde à vue, ainsi que Yannick Rousselet, chargé des opérations spéciales à Greenpeace, resté à proximité du site lors de l’opération. Libération a demandé à Yves Marignac, expert indépendant sur les questions nucléaires son analyse sur cette action de Greenpeace, plus d’un mois après celle menée dans l’enceinte de la centrale de Cattenom.

    Que montre cette action menée par Greenpeace ?
    Cela confirme que les dispositifs de #sécurité, au sens de la détection et de l’interception de ce type d’action, ne permettent pas d’empêcher l’intrusion et l’accès aux murs du bâtiment combustible (qui abrite la piscine d’entreposage du combustible). Cela confirme donc que des scénarios d’actions malveillantes susceptibles de causer des dommages à ce bâtiment, et la piscine, sont malheureusement tout à fait réalistes.

  • 10 reasons why borders should be opened | #François_Gemenne | TEDxLiège
    https://www.youtube.com/embed/RRcZUzZwZIw
    #frontières #ouverture_des_frontières #migrations #asile #réfugiés #libre_circulation

    Les raisons :
    1. raisons humanitaires
    2. raison pragmatique pour combattre les passeurs et les trafiquants
    3. car les fermer, c’est inutile et inefficace
    4. raison économique
    5. pour contrer la migration illégale
    6. raison sociale : moins de travailleurs travaillant en dessous du minimum salarial
    7. raison financière : les frontières fermées sont un gaspillage d’argent
    8. raison #éthique : déclaration universellle des droits de l’homme (art. 13) —>jamais implementé à cause des frontières fermées... c’est quoi le point de quitter un pays si on ne peut pas entrer dans un autre ? En ouvrant les frontières, on reconnaîtrait que la migration est un droit humain —> c’est un projet de #liberté
    9. raison éthique : #injustice dans le fait que le destin d’une personne est déterminée par l’endroit où elle est née —> ouverture des frontières = projet d’#égalité
    10. raison éthique : nous sommes coincés par un « paradigme d’immobilité » (migration est un phénomène structurel et fondamental dans un monde globalisé). On continue à penser aux frontières comme à un manière de séparer « nous » de « eux » comme si ils n’étaient pas une humanité, mais seulement une addition de « nous » et « eux » #cosmopolitisme #fraternité #TedX

    • zibarre cte article !

      Exemple : moins de travailleurs travaillant en dessous du minimum salarial  ? ? ? ? ? ?
      L’exemple des travailleurs détachés, travaillant en dessous du minimum salarial, en France c’est bien la conséquence de l’ouverture des frontières ! Non ?

      L’importation d’#esclaves étrangers n’était pas suffisante pour l’#union_européenne.

      Je suppose que pour #François_Gemenne la fraude fiscale internationale est une bonne chose. L’importation des #OGM, des médicaments frelatés, et autres #glyphosates, aussi.

    • Ouvrir les frontières aux humains, une évidence. Comparer ça aux effets de la directive Bolkestein est scandaleux et amoral. #seenthis permet l’effacement des messages, n’hésitez pas.

    • Sur cette question d’ouverture de frontières, il y a aussi un livre d’éthique que je recommande :


      http://www.ppur.org/produit/810/9782889151769

      Dont voici un extrait en lien avec la discussion ci-dessus :

      « La discussion sur les bienfaits économiques de l’immigration est souvent tronquée par le piège du gâteau. Si vous invitez plus de gens à votre anniversaire, la part moyenne du gâteau va rétrécir. De même, on a tendance à penser que si plus de participants accèdent au marché du travail, il en découlera forcément une baisse des salaires et une réduction du nombre d’emplois disponible.
      Cette vision repose sur une erreur fondamentale quant au type de gâteau que représente l’économie, puisque, loin d’être de taille fixe, celui-ci augmente en fonction du nombre de participants. Les immigrants trouvant un travail ne osnt en effet pas seulement des travailleurs, ils sont également des consommateurs. Ils doivent se loger, manger, consommer et, à ce titre, leur présence stimule la croissance et crée de nouvelles opportunités économiques. Dans le même temps, cette prospérité économique provoque de nouvelles demandes en termes de logement, mobilité et infrastructure.
      L’immigration n’est donc pas comparable à une fête d’anniversaire où la part de gâteau diminuerait sans cesse. La bonne image serait plutôt celle d’un repas canadien : chacun apporte sa contribution personnelle, avant de se lancer à la découverte de divers plats et d’échanger avec les autres convives. Assis à cette table, nous sommes à la fois contributeurs et consommateurs.
      Cette analogie du repas canadien nous permet d’expliquer pourquoi un petit pays comme la Suisse n’a pas sombré dans la pauvreté la plus totale suite à l’arrivée de milliers d’Européens. Ces immigrants n’ont pas fait diminuer la taille du gâteau, ils ont contribué à la prospérité et au festin commun. L’augmentation du nombre de personnes actives sur le marché du travail a ainsi conduit à une forte augmentation du nombre d’emplois à disposition, tout en conservant des salaires élevés et un taux de chômage faible.
      Collectivement, la Suisse ressort clairement gagnante de cette mobilité internationale. Ce bénéfice collectif ’national’ ne doit cependant pas faire oublier les situations difficiles. Les changements induits par l’immigration profitent en effet à certains, tandis que d’autres se retrouvent sous pression. C’est notamment le cas des travailleurs résidents dont l’activité ou les compétences sont directement en compétition avec les nouveaux immigrés. Cela concerne tout aussi bien des secteurs peu qualifiés (par exemple les anciens migrants actifs dans l’hôtellerie) que dans les domaines hautement qualifiés (comme le management ou la recherche).
      Sur le plan éthique, ce constat est essentiel car il fait clairement apparaître deux questions distinctes. D’une part, si l’immigration profite au pays en général, l’exigence d’une répartition équitable des effets positifs et négatifs de cette immigration se pose de manière aiguë. Au final, la question ne relève plus de la politique migratoire, mais de la redistribution des richesses produites. Le douanier imaginaire ne peut donc se justifier sous couvert d’une ’protection’ générale de l’économie.
      D’autre part, si l’immigration met sous pression certains travailleurs résidents, la question de leur éventuelle protection doit être posée. Dans le débat public, cette question est souvent présentée comme un choix entre la défense de ’nos pauvres’ ou de ’nos chômeurs’ face aux ’immigrés’. Même si l’immigration est positive pour la collectivité, certains estiment que la protection de certains résidents justifierait la mise en œuvre de politiques migratoires restrictives. »

    • « Bart De Wever a raison : il faut discuter de l’ouverture des frontières », pour François Gemenne

      La tribune publiée ce mercredi dans De Morgen par le président de la N-VA est intéressante – stimulante, oserais-je dire – à plus d’un titre. En premier lieu parce qu’elle fait de l’ouverture des frontières une option politique crédible. Jusqu’ici, cette option était gentiment remisée au rayon des utopies libérales, des droits de l’Homme laissés en jachère. En l’opposant brutalement et frontalement à la préservation de la sécurité sociale, Bart De Wever donne une crédibilité nouvelle à l’ouverture des frontières comme projet politique. Surtout, elle place la question de la politique migratoire sur le terrain idéologique, celui d’un projet de société articulé autour de la frontière.

      La tribune publiée ce mercredi dans De Morgen par le président de la N-VA est intéressante – stimulante, oserais-je dire – à plus d’un titre. En premier lieu parce qu’elle fait de l’ouverture des frontières une option politique crédible. Jusqu’ici, cette option était gentiment remisée au rayon des utopies libérales, des droits de l’Homme laissés en jachère. En l’opposant brutalement et frontalement à la préservation de la sécurité sociale, Bart De Wever donne une crédibilité nouvelle à l’ouverture des frontières comme projet politique. Surtout, elle place la question de la politique migratoire sur le terrain idéologique, celui d’un projet de société articulé autour de la frontière.
      L’ouverture des frontières menace-t-elle la sécurité sociale ?

      Bart De Wever n’a pas choisi De Morgen, un quotidien de gauche, par hasard : pour une partie de la gauche, les migrations restent perçues comme des chevaux de Troie de la mondialisation, qui annonceraient le démantèlement des droits et acquis sociaux. Et l’ouverture des frontières est dès lors vue comme un projet néo-libéral, au seul bénéfice d’un patronat cupide à la recherche de main-d’œuvre bon marché. En cela, Bart De Wever, au fond, ne dit pas autre chose que Michel Rocard, qui affirmait, le 3 décembre 1989 dans l’émission Sept sur Sept, que « nous ne pouvons pas héberger toute la misère du monde » (1). Ce raisonnement, qui semble a priori frappé du sceau du bon sens, s’appuie en réalité sur deux erreurs, qui le rendent profondément caduc.

      Tout d’abord, les migrants ne représentent pas une charge pour la sécurité sociale. Dans une étude de 2013 (2) qui fait référence, l’OCDE estimait ainsi que chaque ménage immigré rapportait 5560 euros par an au budget de l’Etat. Dans la plupart des pays de l’OCDE, les migrants rapportent plus qu’ils ne coûtent : en Belgique, leur apport net représente 0.76 % du PIB. Et il pourrait être encore bien supérieur si leur taux d’emploi se rapprochait de celui des travailleurs nationaux : le PIB belge bondirait alors de 0.9 %, selon l’OCDE. Si l’immigration rapporte davantage qu’elle ne coûte, c’est avant tout parce que les migrants sont généralement beaucoup plus jeunes que la population qui les accueille. Il ne s’agit pas de nier ici le coût immédiat qu’a pu représenter, ces dernières années, l’augmentation du nombre de demandeurs d’asile, qui constituent une catégorie de particulière de migrants. Mais ce coût doit être vu comme un investissement : à terme, une vraie menace pour la sécurité sociale, ce serait une baisse drastique de l’immigration.
      Lien entre migration et frontière

      La deuxième erreur du raisonnement de Bart De Wever est hélas plus répandue : il postule que les frontières sont un instrument efficace de contrôle des migrations, et que l’ouverture des frontières amènerait donc un afflux massif de migrants. Le problème, c’est que les migrations ne dépendent pas du tout du degré d’ouverture ou de fermeture des frontières : croire cela, c’est méconnaître profondément les ressorts de la migration. Jamais une frontière fermée n’empêchera la migration, et jamais une frontière ouverte ne la déclenchera. Mais le fantasme politique est tenace, et beaucoup continuent à voir dans la frontière l’instrument qui permet de réguler les migrations internationales. C’est un leurre absolu, qui a été démonté par de nombreux travaux de recherche, à la fois sociologiques, historiques et prospectifs (3). L’Europe en a sous les yeux la démonstration éclatante : jamais ses frontières extérieures n’ont été aussi fermées, et cela n’a pas empêché l’afflux de migrants qu’elle a connu ces dernières années. Et à l’inverse, quand les accords de Schengen ont ouvert ses frontières intérieures, elle n’a pas connu un afflux massif de migrants du Sud vers le Nord, ni de l’Est vers l’Ouest, malgré des différences économiques considérables. L’ouverture des frontières n’amènerait pas un afflux massif de migrations, ni un chaos généralisé. Et à l’inverse, la fermeture des frontières n’empêche pas les migrations : elle les rend plus coûteuses, plus dangereuses et plus meurtrières. L’an dernier, ils ont été 3 116 à périr en Méditerranée, aux portes de l’Europe. Ceux qui sont arrivés en vie étaient 184 170 : cela veut dire que presque 2 migrants sur 100 ne sont jamais arrivés à destination.
      La frontière comme projet

      Ce qui est à la fois plus inquiétant et plus intéressant dans le propos de Bart De Wever, c’est lorsqu’il définit la frontière comme une « communauté de responsabilité », le socle de solidarité dans une société. En cela, il rejoint plusieurs figures de la gauche, comme Hubert Védrine ou Régis Debray, qui fut le compagnon de route de Che Guevara.

      Nous ne sommes plus ici dans la logique managériale « entre humanité et fermeté » qui a longtemps prévalu en matière de gestion des migrations, et dont le seul horizon était la fermeture des frontières. Ici, c’est la frontière elle-même qui définit le contour du projet de société.

      En cela, le propos de Bart De Wever épouse une fracture fondamentale qui traverse nos sociétés, qui divise ceux pour qui les frontières représentent les scories d’un monde passé, et ceux pour qui elles constituent une ultime protection face à une menace extérieure. Cette fracture, c’est la fracture entre souverainisme et cosmopolitisme, qu’a parfaitement incarnée la dernière élection présidentielle française, et dont la frontière est devenue le totem. Ce clivage entre souverainisme et cosmopolitisme dépasse le clivage traditionnel entre gauche et droite, et doit aujourd’hui constituer, à l’évidence, un axe de lecture complémentaire des idéologies politiques.

      La question des migrations est un marqueur idéologique fondamental, parce qu’elle interroge notre rapport à l’autre : celui qui se trouve de l’autre côté de la frontière est-il un étranger, ou est-il l’un des nôtres ?

      La vision du monde proposée par le leader nationaliste flamand est celle d’un monde où les frontières sépareraient les nations, et où les migrations seraient une anomalie politique et un danger identitaire. Cette vision est le moteur du nationalisme, où les frontières des territoires correspondraient à celles des nations.

      En face, il reste un cosmopolitisme à inventer. Cela nécessitera d’entendre les peurs et les angoisses que nourrit une partie de la population à l’égard des migrations, et de ne pas y opposer simplement des chiffres et des faits, mais un projet de société. Un projet de société qui reconnaisse le caractère structurel des migrations dans un 21ème siècle globalisé, et qui reconnaisse l’universalisme comme valeur qui puisse rassembler la gauche et la droite, de Louis Michel à Alexis Deswaef.

      Et on revient ici à l’ouverture des frontières, qui constitue à mon sens l’horizon possible d’un tel projet. Loin d’être une utopie naïve, c’est le moyen le plus pragmatique et rationnel de répondre aux défis des migrations contemporaines, de les organiser au bénéfice de tous, et de mettre un terme à la fois aux tragédies de la Méditerranée et au commerce sordide des passeurs.

      Mais aussi, et surtout, c’est un projet de liberté, qui matérialise un droit fondamental, la liberté de circulation. C’est aussi un projet d’égalité, qui permet de réduire (un peu) l’injustice fondamentale du lieu de naissance. Et c’est enfin un projet de fraternité, qui reconnaît l’autre comme une partie intégrante de nous-mêmes.

      (1) La citation n’est pas apocryphe : la suite de la phrase a été ajoutée bien plus tard. (2) « The fiscal impact of immigration in OECD countries », International Migration Outlook 2013, OCDE.

      (3) Voir notamment le projet de recherche MOBGLOB : http://www.sciencespo.fr/mobglob

      http://plus.lesoir.be/136106/article/2018-01-25/bart-de-wever-raison-il-faut-discuter-de-louverture-des-frontieres-pour-
      #sécurité_sociale #frontières

    • "Fermer les frontières ne sert à rien"

      Est-il possible de fermer les frontières ? Dans certains discours politiques, ce serait la seule solution pour mettre à l’immigration illégale. Mais dans les faits, est-ce réellement envisageable, et surtout, efficace ? Soir Première a posé la question à François Gemenne, chercheur et enseignant à l’ULG et à Science Po Paris, ainsi qu’à Pierre d’Argent, professeur de droit international à l’UCL.

      Pour François Gemenne, fermer les frontières serait un leurre, et ne servirait à rien : « Sauf à tirer sur les gens à la frontière, dit-il, ce n’est pas ça qui ralentirait les migrations. Les gens ne vont pas renoncer à leur projet de migration parce qu’une frontière est fermée. On en a l’illustration sous nos yeux. Il y a des centaines de personnes à Calais qui attendent de passer vers l’Angleterre alors que la frontière est fermée. L’effet de la fermeture des frontières, ça rend seulement les migrations plus coûteuses, plus dangereuses, plus meurtrières. Et ça crée le chaos et la crise politique qu’on connait actuellement ».

      Pour lui, c’est au contraire l’inverse qu’il faudrait envisager, c’est-à-dire les ouvrir. « C’est une question qu’on n’ose même plus aborder dans nos démocraties sous peine de passer pour un illuminé, et pourtant il faut la poser ! L’ouverture des frontières permettrait à beaucoup de personnes qui sont en situation administrative irrégulière, c’est-à-dire les sans-papiers, de rentrer chez eux. Ca permettrait beaucoup plus d’aller-retour, mais aussi, paradoxalement, de beaucoup mieux contrôler qui entre et qui sort sur le territoire ». Il explique également que cela neutraliserait le business des passeurs : « C’est parce que les gens sont prêts à tout pour franchir les frontières que le business des passeurs prospère. Donc, il y a une grande hypocrisie quand on dit qu’on veut lutter contre les passeurs, et qu’en même temps on veut fermer les frontières ».
      Des frontières pour rassurer ceux qui vivent à l’intérieur de celles-ci

      Pierre d’Argent rejoint François Gemenne dans son analyse. Mais sur la notion de frontière, il insiste un point : « Les frontières servent aussi, qu’on le veuille ou non, à rassurer des identités collectives au niveau interne. La frontière définit un corps collectif qui s’auto-détermine politiquement, et dire cela, ce n’est pas nécessairement rechercher une identité raciale ou autre. Dès lors, la suppression des frontières permettrait d’éliminer certains problèmes, mais en créerait peut-être d’autres. Reconnaissons que la vie en société n’est pas une chose évidente. Nous sommes dans des sociétés post-modernes qui sont très fragmentés. Il y a des sous-identités, et on ne peut manquer de voir que ces soucis qu’on appelle identitaires, et qui sont exprimés malheureusement dans les urnes, sont assez naturels à l’être humain. La manière dont on vit ensemble en société dépend des personnes avec qui on vit. Et si, dans une société démocratique comme la nôtre, il y a une forme d’auto-détermination collective, il faut pouvoir poser ces questions ».
      Ouvrir les frontières : quel impact sur les migrations ?

      François Gemenne en est persuadé : si l’on ouvrait les frontières, il n’y aurait pas forcément un flux migratoire énorme : « Toutes les études, qu’elles soient historiques, sociologiques ou prospectives, montrent que le degré d’ouverture d’une frontière ne joue pas un rôle dans le degré de la migration. Par exemple, quand on a établi l’espace Schengen, on n’a pas observé de migration massive de la population espagnole ou d’autres pays du sud de l’Europe vers le nord de l’Europe ».

      Pour Pierre d’Argent, il est cependant difficile de comparer l’ouverture de frontières en Europe avec l’ouverture des frontières entre l’Afrique et l’Europe, par exemple. Pour lui, il est très difficile de savoir ce qui pourrait arriver.

      https://www.rtbf.be/info/dossier/la-prem1ere-soir-prem1ere/detail_fermer-les-frontieres-ne-sert-a-rien?id=9951419

    • Migrants : l’#irrationnel au pouvoir ?

      Très loin du renouveau proclamé depuis l’élection du président Macron, la politique migratoire du gouvernement Philippe se place dans une triste #continuité avec celles qui l’ont précédée tout en franchissant de nouvelles lignes rouges qui auraient relevé de l’inimaginable il y a encore quelques années. Si, en 1996, la France s’émouvait de l’irruption de policiers dans une église pour déloger les grévistes migrant.e.s, que de pas franchis depuis : accès à l’#eau et distributions de #nourriture empêchés, tentes tailladées, familles traquées jusque dans les centres d’hébergement d’urgence en violation du principe fondamental de l’#inconditionnalité_du_secours.

      La #loi_sur_l’immigration que le gouvernement prépare marque l’emballement de ce processus répressif en proposant d’allonger les délais de #rétention administrative, de généraliser les #assignations_à_résidence, d’augmenter les #expulsions et de durcir l’application du règlement de #Dublin, de restreindre les conditions d’accès à certains titres de séjour, ou de supprimer la garantie d’un recours suspensif pour certain.e.s demandeur.e.s d’asile. Au-delà de leur apparente diversité, ces mesures reposent sur une seule et même idée de la migration comme « #problème ».

      Cela fait pourtant plusieurs décennies que les chercheurs spécialisés sur les migrations, toutes disciplines scientifiques confondues, montrent que cette vision est largement erronée. Contrairement aux idées reçues, il n’y a pas eu d’augmentation drastique des migrations durant les dernières décennies. Les flux en valeur absolue ont augmenté mais le nombre relatif de migrant.e.s par rapport à la population mondiale stagne à 3 % et est le même qu’au début du XXe siècle. Dans l’Union européenne, après le pic de 2015, qui n’a par ailleurs pas concerné la France, le nombre des arrivées à déjà chuté. Sans compter les « sorties » jamais intégrées aux analyses statistiques et pourtant loin d’être négligeables. Et si la demande d’asile a connu, en France, une augmentation récente, elle est loin d’être démesurée au regard d’autres périodes historiques. Au final, la mal nommée « #crise_migratoire » européenne est bien plus une crise institutionnelle, une crise de la solidarité et de l’hospitalité, qu’une crise des flux. Car ce qui est inédit dans la période actuelle c’est bien plus l’accentuation des dispositifs répressifs que l’augmentation de la proportion des arrivées.

      La menace que représenteraient les migrant.e.s pour le #marché_du_travail est tout autant exagérée. Une abondance de travaux montre depuis longtemps que la migration constitue un apport à la fois économique et démographique dans le contexte des sociétés européennes vieillissantes, où de nombreux emplois sont délaissés par les nationaux. Les économistes répètent qu’il n’y a pas de corrélation avérée entre #immigration et #chômage car le marché du travail n’est pas un gâteau à taille fixe et indépendante du nombre de convives. En Europe, les migrant.e.s ne coûtent pas plus qu’ils/elles ne contribuent aux finances publiques, auxquelles ils/elles participent davantage que les nationaux, du fait de la structure par âge de leur population.

      Imaginons un instant une France sans migrant.e.s. L’image est vertigineuse tant leur place est importante dans nos existences et les secteurs vitaux de nos économies : auprès de nos familles, dans les domaines de la santé, de la recherche, de l’industrie, de la construction, des services aux personnes, etc. Et parce qu’en fait, les migrant.e.s, c’est nous : un.e Français.e sur quatre a au moins un.e parent.e ou un.e grand-parent immigré.e.

      En tant que chercheur.e.s, nous sommes stupéfait.e.s de voir les responsables politiques successifs asséner des contre-vérités, puis jeter de l’huile sur le feu. Car loin de résoudre des problèmes fantasmés, les mesures, que chaque nouvelle majorité s’est empressée de prendre, n’ont cessé d’en fabriquer de plus aigus. Les situations d’irrégularité et de #précarité qui feraient des migrant.e.s des « fardeaux » sont précisément produites par nos politiques migratoires : la quasi-absence de canaux légaux de migration (pourtant préconisés par les organismes internationaux les plus consensuels) oblige les migrant.e.s à dépenser des sommes considérables pour emprunter des voies illégales. La #vulnérabilité financière mais aussi physique et psychique produite par notre choix de verrouiller les frontières est ensuite redoublée par d’autres pièces de nos réglementations : en obligeant les migrant.e.s à demeurer dans le premier pays d’entrée de l’UE, le règlement de Dublin les prive de leurs réseaux familiaux et communautaires, souvent situés dans d’autres pays européens et si précieux à leur insertion. A l’arrivée, nos lois sur l’accès au séjour et au travail les maintiennent, ou les font basculer, dans des situations de clandestinité et de dépendance. Enfin, ces lois contribuent paradoxalement à rendre les migrations irréversibles : la précarité administrative des migrant.e.s les pousse souvent à renoncer à leurs projets de retour au pays par peur qu’ils ne soient définitifs. Les enquêtes montrent que c’est l’absence de « papiers » qui empêche ces retours. Nos politiques migratoires fabriquent bien ce contre quoi elles prétendent lutter.

      Les migrant.e.s ne sont pas « la misère du monde ». Comme ses prédécesseurs, le gouvernement signe aujourd’hui les conditions d’un échec programmé, autant en termes de pertes sociales, économiques et humaines, que d’inefficacité au regard de ses propres objectifs.

      Imaginons une autre politique migratoire. Une politique migratoire enfin réaliste. Elle est possible, même sans les millions utilisés pour la rétention et l’expulsion des migrant.e.s, le verrouillage hautement technologique des frontières, le financement de patrouilles de police et de CRS, les sommes versées aux régimes autoritaires de tous bords pour qu’ils retiennent, reprennent ou enferment leurs migrant.e.s. Une politique d’#accueil digne de ce nom, fondée sur l’enrichissement mutuel et le respect de la #dignité de l’autre, coûterait certainement moins cher que la politique restrictive et destructrice que le gouvernement a choisi de renforcer encore un peu plus aujourd’hui. Quelle est donc sa rationalité : ignorance ou électoralisme ?

      http://www.liberation.fr/debats/2018/01/18/migrants-l-irrationnel-au-pouvoir_1623475
      #Karen_Akoka #Camille_Schmoll #France #répression #asile #migrations #réfugiés #détention_administrative #renvois #Règlement_Dublin #3_pourcent #crise_Des_réfugiés #invasion #afflux #économie #travail #fermeture_des_frontières #migrations_circulaires #réalisme #rationalité

    • Karine et Camille reviennent sur l’idée de l’économie qui ne serait pas un gâteau...
      #Johan_Rochel a très bien expliqué cela dans son livre
      Repenser l’immigration. Une boussole éthique
      http://www.ppur.org/produit/810/9782889151769

      Il a appelé cela le #piège_du_gâteau (#gâteau -vs- #repas_canadien) :

      « La discussion sur les bienfaits économiques de l’immigration est souvent tronquée par le piège du gâteau. Si vous invitez plus de gens à votre anniversaire, la part moyenne du gâteau va rétrécir. De même, on a tendance à penser que si plus de participants accèdent au marché du travail, il en découlera forcément une baisse des salaires et une réduction du nombre d’emplois disponible.
      Cette vision repose sur une erreur fondamentale quant au type de gâteau que représente l’économie, puisque, loin d’être de taille fixe, celui-ci augmente en fonction du nombre de participants. Les immigrants trouvant un travail ne osnt en effet pas seulement des travailleurs, ils sont également des consommateurs. Ils doivent se loger, manger, consommer et, à ce titre, leur présence stimule la croissance et crée de nouvelles opportunités économiques. Dans le même temps, cette prospérité économique provoque de nouvelles demandes en termes de logement, mobilité et infrastructure.
      L’immigration n’est donc pas comparable à une fête d’anniversaire où la part de gâteau diminuerait sans cesse. La bonne image serait plutôt celle d’un repas canadien : chacun apporte sa contribution personnelle, avant de se lancer à la découverte de divers plats et d’échanger avec les autres convives. Assis à cette table, nous sommes à la fois contributeurs et consommateurs.
      Cette analogie du repas canadien nous permet d’expliquer pourquoi un petit pays comme la Suisse n’a pas sombré dans la pauvreté la plus totale suite à l’arrivée de milliers d’Européens. Ces immigrants n’ont pas fait diminuer la taille du gâteau, ils ont contribué à la prospérité et au festin commun. L’augmentation du nombre de personnes actives sur le marché du travail a ainsi conduit à une forte augmentation du nombre d’emplois à disposition, tout en conservant des salaires élevés et un taux de chômage faible.
      Collectivement, la Suisse ressort clairement gagnante de cette mobilité internationale. Ce bénéfice collectif ’national’ ne doit cependant pas faire oublier les situations difficiles. Les changements induits par l’immigration profitent en effet à certains, tandis que d’autres se retrouvent sous pression. C’est notamment le cas des travailleurs résidents dont l’activité ou les compétences sont directement en compétition avec les nouveaux immigrés. Cela concerne tout aussi bien des secteurs peu qualifiés (par exemple les anciens migrants actifs dans l’hôtellerie) que dans les domaines hautement qualifiés (comme le management ou la recherche).
      Sur le plan éthique, ce constat est essentiel car il fait clairement apparaître deux questions distinctes. D’une part, si l’immigration profite au pays en général, l’exigence d’une répartition équitable des effets positifs et négatifs de cette immigration se pose de manière aiguë. Au final, la question ne relève plus de la politique migratoire, mais de la redistribution des richesses produites. Le douanier imaginaire ne peut donc se justifier sous couvert d’une ’protection’ générale de l’économie.
      D’autre part, si l’immigration met sous pression certains travailleurs résidents, la question de leur éventuelle protection doit être posée. Dans le débat public, cette question est souvent présentée comme un choix entre la défense de ’nos pauvres’ ou de ’nos chômeurs’ face aux ’immigrés’. Même si l’immigration est positive pour la collectivité, certains estiment que la protection de certains résidents justifierait la mise en œuvre de politiques migratoires restrictives » (Rochel 2016 : 31-33)

    • Migrants : « Ouvrir les frontières accroît à la fois la liberté et la sécurité »

      Alors que s’est achevé vendredi 29 juin au matin un sommet européen sur la question des migrations, le chercheur François Gemenne revient sur quelques idées reçues. Plutôt que de « résister » en fermant les frontières, mieux vaut « accompagner » les migrants par plus d’ouverture et de coopération.

      Le nombre de migrations va-t-il augmenter du fait des changements climatiques ?

      Non seulement elles vont augmenter, mais elles vont changer de nature, notamment devenir de plus en plus contraintes. De plus en plus de gens vont être forcés de migrer. Et de plus en plus de gens, les populations rurales les plus vulnérables, vont être incapables de migrer, parce que l’émigration demande beaucoup de ressources.

      Les gens vont se déplacer davantage, car les facteurs qui les poussent à migrer s’aggravent sous l’effet du changement climatique. Les inégalités sont le moteur premier des migrations, qu’elles soient réelles ou perçues, politiques, économiques ou environnementales.

      On est face à un phénomène structurel, mais on refuse de le considérer comme tel. On préfère parler de crise, où la migration est vue comme un problème à résoudre.

      Pourquoi les inégalités sont-elles le moteur des migrations ?

      Les gens migrent parce qu’ils sont confrontés chez eux à des inégalités politiques, économiques, environnementales. Ils vont quitter un endroit où ils sont en position de faiblesse vers un endroit qu’ils considèrent, ou qu’ils espèrent meilleur.

      Une réduction des inégalités de niveau de vie entre les pays du Nord et les pays du Sud serait-elle de nature à réduire l’immigration ?

      À long terme, oui. Pas à court terme. La propension à migrer diminue à partir du moment où le revenu moyen des personnes au départ atteint environ 15.000 $ annuels.

      Dans un premier temps, plus le niveau de la personne qui est en bas de l’échelle sociale augmente, plus la personne va avoir de ressources à consacrer à la migration. Et, tant qu’il demeure une inégalité, les gens vont vouloir migrer. Si on augmente massivement l’aide au développement des pays du Sud, et donc le niveau de revenus des gens, cela va les conduire à migrer davantage. Du moins, jusqu’à ce qu’on arrive au point d’égalité.

      L’essentiel des migrations aujourd’hui proviennent de pays un peu plus « développés ». Les migrants arrivent peu de Centrafrique ou de la Sierra Leone, les pays les plus pauvres d’Afrique. Ceux qui peuvent embarquer et payer des passeurs sont des gens qui ont économisé pendant plusieurs années.

      D’un point de vue cynique, pour éviter les migrations, il faut donc soit que les gens restent très pauvres, soit qu’ils parviennent à un niveau de richesse proche du nôtre.

      Non seulement à un niveau de richesse, mais à un niveau de droit, de sécurité, de protection environnementale proches du nôtre. Ce qui est encore très loin d’arriver, même si cela peut constituer un horizon lointain. Il faut donc accepter que, le temps qu’on y arrive, il y ait de façon structurelle davantage de migrations. On entre dans un siècle de migrations.

      Mais plutôt que de se dire « essayons de faire face à cette réalité, de l’accompagner et de l’organiser au mieux », on reste dans une logique de repli. Alors que vouloir « résister » à ce phénomène, à travers des camps au bord de l’Europe, au bord de nos villes, est une bataille perdue d’avance.

      Quand j’étais lycéen, au milieu des années 1990, nos professeurs tenaient le même discours vis-à-vis d’Internet. On organisait des grands débats au lycée — « Est-ce qu’Internet est une bonne ou une mauvaise chose ? Internet une opportunité ou un danger ? » Ce sont exactement les mêmes débats que ceux qui nous animent aujourd’hui sur les migrations !

      Et Internet s’est imposé, sans qu’on puisse l’empêcher.

      Nous avons tous accepté qu’Internet transforme tous les aspects de notre vie et de l’organisation de la société. Personne ou presque n’aurait l’idée de brider Internet. On tente d’en maximiser les opportunités et d’en limiter les dangers. Mais pour les migrations, on n’est pas encore dans cet état d’esprit.

      À très long terme, il faut donc équilibrer les niveaux de vie. À court terme que peut-on faire ?

      Il faut essayer d’organiser les choses, pour que cela se passe le mieux possible dans l’intérêt des migrants, dans l’intérêt des sociétés de destination et dans celui des sociétés d’origine.

      Parce qu’aujourd’hui, notre posture de résistance et de fermeture des frontières crée le chaos, crée cette impression de crise, crée ces tensions dans nos sociétés, du racisme, du rejet et potentiellement des violences.

      Il faut permettre des voies d’accès sûres et légales vers l’Europe, y compris pour les migrants économiques, pour mettre fin aux naufrages des bateaux et aux réseaux des passeurs. Il faut également mutualiser les moyens et l’organisation : la compétence de l’immigration doit être transférée à un niveau supranational, par exemple à une agence européenne de l’asile et de l’immigration. Et il faut davantage de coopération au niveau international, qui ne soit pas de la sous-traitance avec des pays de transit ou d’origine, comme on le conçoit volontiers dans les instances européennes.

      Paradoxalement, cette question qui, par essence, demande une coopération internationale est celle sur laquelle il y en a le moins. Les États sont convaincus qu’ils gèreront mieux la question dans le strict cadre de leurs frontières.

      À plus long terme, la plus rationnelle et la plus pragmatique des solutions, c’est simplement d’ouvrir les frontières. On en est loin. Les gouvernements et une grande partie des médias véhiculent l’idée que la frontière est l’instrument du contrôle des migrations. Si vous fermez une frontière, les gens s’arrêteraient de venir. Et si vous ouvrez la frontière, tout le monde viendrait.

      Or, toutes les recherches montrent que le degré d’ouverture ou de fermeture d’une frontière joue un rôle marginal dans la décision de migrer. Les gens ne vont pas se décider à abandonner leur famille et leur pays juste parce qu’une frontière, là-bas, en Allemagne, est ouverte. Et, des gens qui sont persécutés par les bombes qui leur tombent dessus en Syrie ne vont pas y rester parce que la frontière est fermée. À Calais, même si la frontière est complètement fermée avec le Royaume-Uni, les migrants tenteront cent fois, mille fois de la franchir.

      Par contre, le degré d’ouverture de la frontière va déterminer les conditions de la migration, son coût, son danger. Ouvrir les frontières ne veut pas dire les faire disparaître. Les États restent là. On ne supprime pas les passeports, on supprime simplement les visas. Cela permet aussi de mieux contrôler les entrées et les sorties, car les États savent exactement qui entre sur le territoire et qui en sort. Cette solution accroit à la fois la liberté et la sécurité.

      Est-ce qu’il y a des régions où cela se passe bien ?

      Il y a plein d’endroits en France où cela se passe très bien, au niveau local. Les fers de lance de l’accueil des migrants sont souvent les maires : Juppé à Bordeaux, Piolle à Grenoble, Hidalgo à Paris, Carême à Grande-Synthe.

      Au niveau d’un pays, la Nouvelle-Zélande développe une politique d’accueil relativement ouverte, qui fonctionne bien. Il y a des pays paradoxaux, comme l’Inde, qui a une frontière complètement ouverte avec le Népal, bouddhiste, et une frontière complètement fermée avec le Bangladesh, musulman. Ce cas illustre le caractère raciste de nos politiques migratoires. Ce qui nous dérange en Europe, ce ne sont pas les Belges comme moi qui émigrent. La plupart des gens sont convaincus que les Africains partent directement de leur pays pour traverser la Méditerranée et pour arriver en Europe. Or, 55 % des migrations internationales depuis l’Afrique de l’Ouest vont vers l’Afrique de l’Ouest.

      Les migrants qui arrivent de Libye vers l’Europe sont généralement classés comme des migrants économiques parce qu’ils sont noirs. Or, ils migrent avant tout parce qu’ils sont persécutés en Libye, violentés et vendus en esclaves sur les marchés. Par contre, les Syriens sont classés comme des réfugiés politiques parce que nous voyons les images de la guerre en Syrie, mais pour la plupart, ils migrent avant tout pour des raisons économiques. Ils n’étaient pas persécutés en Turquie, au Liban ou en Jordanie, mais ils vivaient dans des conditions de vie misérables. Ils migrent en Europe pour reprendre leur carrière ou pour leurs études.

      Quel rôle joue le facteur démographique dans les migrations ? Car la transition démographique ne se fait pas en Afrique, le continent va passer de 1 milliard d’habitants à 3 milliards d’ici 2050.

      Le meilleur moyen de contrôler la natalité d’Afrique serait de faire venir toute l’Afrique en Europe (rires) ! Toutes les études montrent que, dès la deuxième génération, le taux de natalité des Africaines s’aligne strictement sur celui de la population du pays d’accueil.

      Ces taux de natalité créent une peur chez nous, on craint le péril démographique en Afrique, qui va se déplacer vers l’Europe. Les gens restent dans une identité relativement figée, où l’on conçoit l’Europe comme blanche. La réalité est que nous sommes un pays métissé.

      La France black, blanche, beur, c’était il y a vingt ans ! Maintenant, le Rassemblement national et aussi la droite mettent en avant les racines et la tradition chrétienne de la France.

      Ils veulent rester catholiques, blancs. Le problème est qu’aucun autre parti n’assume la position inverse.

      Parce que cela semble inassumable politiquement, ainsi que les solutions que vous proposez. Pour le moment, l’inverse se produit : des gouvernements de plus en plus réactionnaires, de plus en plus xénophobes. Cela fait un peu peur pour l’avenir.

      C’est encore très optimiste d’avoir peur. J’ai acté que l’Europe serait bientôt gouvernée par l’extrême droite. Je suis déjà à l’étape d’après, où s’organisent des petites poches de résistance qui accueillent clandestinement des migrants.

      En Belgique, malgré un gouvernement d’extrême droite, dans un parc au nord de Bruxelles, il y a un grand mouvement de solidarité et d’accueil des migrants pour éviter qu’ils passent la nuit dehors. Près de 45.000 personnes sont organisées avec un compte Facebook pour se relayer. Ce mouvement de solidarité devient de plus en plus un mouvement politique de résistance face à un régime autoritaire.

      Les démocraties, celles pour qui la question des droits humains compte encore un peu, sont en train de devenir minoritaires en Europe ! Il nous faut organiser d’autres formes de résistance. C’est une vision de l’avenir assez pessimiste. J’espère me tromper, et que l’attitude du gouvernement espagnol va ouvrir une nouvelle voie en Europe, que les électeurs vont sanctionner positivement cette attitude d’accueil des migrants.

      https://reporterre.net/Migrants-Ouvrir-les-frontieres-accroit-a-la-fois-la-liberte-et-la-securi

    • There’s Nothing Wrong With Open Borders

      Why a brave Democrat should make the case for vastly expanding immigration.

      The internet expands the bounds of acceptable discourse, so ideas considered out of bounds not long ago now rocket toward widespread acceptability. See: cannabis legalization, government-run health care, white nationalism and, of course, the flat-earthers.

      Yet there’s one political shore that remains stubbornly beyond the horizon. It’s an idea almost nobody in mainstream politics will address, other than to hurl the label as a bloody cudgel.

      I’m talking about opening up America’s borders to everyone who wants to move here.

      Imagine not just opposing President Trump’s wall but also opposing the nation’s cruel and expensive immigration and border-security apparatus in its entirety. Imagine radically shifting our stance toward outsiders from one of suspicion to one of warm embrace. Imagine that if you passed a minimal background check, you’d be free to live, work, pay taxes and die in the United States. Imagine moving from Nigeria to Nebraska as freely as one might move from Massachusetts to Maine.

      https://www.nytimes.com/2019/01/16/opinion/open-borders-immigration.html?smid=tw-nytopinion&smtyp=cur

  • UN Special Rapporteur attacks “international regime of impunity” over migrant deaths - World | ReliefWeb
    https://reliefweb.int/report/world/un-special-rapporteur-attacks-international-regime-impunity-over-migrant-

    “Mass killings of refugees and #migrants constitute an international #crime whose banality in the eyes of so many makes its tragedy particularly grave” said Ms. Callamard, urging States to prioritize investigations into all practices that endanger the lives or safety of the #migrants and refugees, and to collect and share data on the dead and missing. “All people’s lives should be equally protected and all unlawful loss of life should be investigated, regardless of #migration status.”

    #assassinats #vulnérabilité #impunité #réfugiés

    • Editorial on Crimes against Migrants - SPIEGEL ONLINE
      http://www.spiegel.de/international/world/editorial-on-crimes-against-migrants-a-1175239.html

      Callamard spells out the practical implications: “The International Criminal Court should consider preliminary investigation into atrocity crimes against refugees and migrants where there are reasonable grounds that such crimes have taken place and the jurisdictional requirements of the court have been met.” It is particularly out of the ordinary for a UN body to recommend to the International Criminal Court what cases it should consider, but that is exactly what Callamard has chosen to do

      [...]

      Make no mistake, the effort to move international criminal justice from war to migration is not yet another attempt to expand the gamut of a cash-strapped and inefficient court. It is, rather, an attempt to shift political priorities, in the Court and outside of it, away from looking for “monsters” committing spectacular violence and towards addressing increasingly normalized suffering. The very “banality” of these crimes, we argue, is a testament to their gravity and the necessity of their prosecution.

      Nor should this shift end with the focus on crimes committed against migrants. With the results of climate change recently made visible in Puerto Rico and California, the fight of those hit hardest by climate change-inducing emissions is only beginning. A failure to address these new priorities today will be extremely dangerous, and reinforce the darkest of narratives for the 21st century.

      To paraphrase sociologist Zygmunt Bauman, it will invite a reality in which one part of humanity will cast another part’s lives to waste. On the other hand, new priorities, including accountability on migration issues, will better reflect the International Criminal Court’s basic mandate: to punish crimes “of interest to the international community as a whole.”

      #CPI #Priorités

  • Ne dites plus ni « mineurs isolés étrangers » ni « enfants »

    Ne dites plus «  mineur isolé étranger  » mais «  mineur non accompagné  ».

    – Ah bon ? mais qu’est-ce que ça change ?

    – Lors du comité de suivi du 7 mars 2016, le garde des Sceaux a souhaité modifier la dénomination de MIE en MNA pour être en adéquation avec la directive européenne, mettant ainsi l’accent sur la protection de l’enfance avant toute chose [1].

    – Vous faites bien référence à la directive 2011/95/UE du Parlement et du Conseil du 13 décembre 2011 concernant les normes relatives aux conditions que doivent remplir les ressortissants des pays tiers ou les apatrides pour pouvoir bénéficier d’une protection internationale ?

    – Oui, c’est ça. Cette directive a posé la notion de «  mineur non accompagné  » et l’a définie dans son article 2 paragraphe 1.

    – Mais… cette directive date de 2011 ! Et avant elle, il y avait la directive du 27 janvier 2003 relative à des normes minimales pour l’accueil des demandeurs d’asile qui utilisait déjà le terme «  mineur non accompagné  ». Repris ensuite dans celle de 2005. En fait, cette terminologie est utilisée dans la réglementation européenne depuis des années. Tous les autres pays européens l’ont adoptée depuis belle lurette.

    – Il n’est jamais trop tard pour bien faire !

    – Et en quoi le terme «  mineur non accompagné  » mettrait plus l’accent sur la protection de l’enfance que «  mineur isolé  »  ? Au contraire, cela semble plutôt atténuer le risque de danger. Être non accompagné paraît moins grave que d’être isolé.

    – C’est bien expliqué dans un récent rapport du Sénat «  sur la prise en charge sociale des mineurs non accompagnés  ». Je cite : «  Le changement de terminologie opéré par les pouvoirs publics correspond d’une part à une volonté d’orientation d’harmonisation lexicale avec la notion utilisée par le droit européen…  »

    – Avec 13 ans de retard !

    – «  ...et d’autre part au souhait de mettre en avant l’isolement plutôt que l’extranéité des mineurs concernés  [2]  ». Fin de citation.

    – Pour mettre en avant l’isolement, on remplace «  isolé  » par «  non accompagné  »  ! Mais cela n’a aucun sens !

    – Pardon ! Cela permet surtout de supprimer le terme «  étranger  ». Il s’agit avant tout de mineurs qu’il faut protéger avant d’être des étrangers !

    – Alors, il aurait suffi de les appeler «  mineurs isolés  » tout simplement !

    – Certes… Ils n’ont pas dû y penser au ministère. D’ailleurs, les sénateurs se sont interrogés comme vous et ont conclu que ce changement ne devait pas «  constituer un sujet de débat dans la mesure où elle n’a pas d’incidence de fond  ».

    – «  Pas d’incidence de fond  », c’est vite dit. Cela peut permettre à l’administration de refuser toute protection à un mineur isolé en lui trouvant opportunément un «  accompagnateur  ».

    – Je ne vous suis pas.

    – Rappelez-vous l’histoire de ce petit Comorien de cinq ans, arrivé sans sa famille à Mayotte dans une embarcation de fortune en compagnie d’un groupe d’adultes qu’il ne connaissait pas. La police aux frontières, comme elle le fait régulièrement à Mayotte, a considéré d’autorité qu’un de ces adultes accompagnait l’enfant et qu’elle pouvait en conséquence l’enfermer en centre de rétention avant de l’expulser [3].

    – Oui, enfin, bon, Mayotte, c’est tout de même très particulier !

    – Au fait, il y a des dispositions concernant les mineurs iso… non accompagnés dans la loi relative à la protection de l’enfant du 14 mars 2016.

    – Bien sûr, elle consacre le système de répartition nationale de ces mineurs après l’annulation partielle de la circulaire Taubira de mai 2013 par le Conseil d’État [4].

    – Et alors ? Quel est le terme utilisé dans la loi et les textes d’application ? «  Mineur isolé étranger  » ou «  mineur non accompagné  » ?

    – Euh… ni l’un ni l’autre.

    –…

    – Le législateur a opté pour une troisième terminologie. Le code civil et le code de l’action sociale et des familles parlent maintenant de «  mineur privé temporairement ou définitivement de la protection de sa famille  ». La difficulté pour la chancellerie était de légaliser le système de répartition de ces mineurs étrangers sans les nommer [5]. Vous comprenez bien qu’il n’était pas juridiquement possible de créer au sein du dispositif de protection de l’enfance un système pour les enfants français et un autre pour les étrangers. Cela aurait été discriminatoire !

    – C’est vraiment n’importe quoi.

    – Euh… oui. La seule certitude c’est qu’il ne faut pas utiliser le terme d’«  enfant  » à leur égard, vous comprenez, parce que, là, cela induirait une #vulnérabilité et même un besoin de #protection.

    http://www.gisti.org/spip.php?article5746
    #mots #vocabulaire #migrations #asile #réfugiés #MNA #mineurs_isolés #mineurs_non_accompagnés
    cc @sinehebdo
    signalé par @fil que je remercie

  • La #Suisse devrait renforcer son cadre de protection des droits de l’homme et mieux répondre aux besoins des migrants vulnérables

    Le Commissaire salue la nouvelle législation sur l’asile qui devrait accélérer et améliorer la qualité des procédures de détermination du statut de réfugié en apportant notamment une aide juridique gratuite dès le début de la procédure. Notant que les autorités envisagent une révision de l’#admission_provisoire qui s’applique entre autres à des Syriens ayant fuit le conflit, le Commissaire appelle les autorités à mettre en place un statut de protection internationale subsidiaire garantissant les mêmes droits que ceux accordés aux personnes bénéficiant du statut officiel de réfugiés. « Il n’est pas acceptable de placer durablement des personnes qui resteront très probablement à long terme en Suisse dans une situation difficile et précaire entravant leur intégration. C’est pour cela qu’il convient de lever les restrictions juridiques que ce statut impose à des personnes nécessitant une protection internationale, notamment en matière de mobilité géographique, de regroupement familial et d’aide sociale », a déclaré le Commissaire.

    Concernant la détention des migrants, le Commissaire demande à supprimer la possibilité de détenir administrativement des enfants migrants de plus de 15 ans pratiquée dans certains cantons. Il invite également les autorités suisses à cesser de détenir des enfants, avec ou sans famille, dans les zones de transit des aéroports internationaux. Préoccupé par des cas de parents séparés d’avec leurs enfants pour être détenus en vue du renvoi de la famille, le Commissaire recommande de garantir l’unité familiale en cessant toute séparation de famille dans les procédures liées à la migration. De façon générale, il demande à ne recourir à la détention administrative qu’en dernier ressort et de promouvoir les alternatives à la détention.

    https://www.coe.int/fr/web/commissioner/-/switzerland-should-reinforce-its-human-rights-protection-framework-and-better-r

    #Suisse #migrations #réfugiés #vulnérabilité #asile #détention_administrative #rétention #droits_humains #procédure_d'asile #permis_f #aéroport #zone_de_transit

    Lien vers le #rapport :
    https://rm.coe.int/rapport-suite-a-la-visite-en-suisse-du-22-au-24-mai-2017-de-nils-muizn/168075e90c

  • BALCANI : « VIOLENZA DELLA POLIZIA DI FRONTIERA SUI BAMBINI MIGRANTI »

    Il rapporto combina dati medici e di salute mentale con le testimonianze di giovani pazienti: «Oggi, per i bambini e i ragazzi che provano a lasciare la Serbia, la violenza è una costante e nella maggior parte dei casi è perpetrata dalla polizia di frontiera degli Stati membri dell’UE», dichiara Andrea Contenta, responsabile affari umanitari di MSF in Serbia. «Da più di un anno i nostri medici e infermieri continuano ad ascoltare la stessa identica storia di giovani picchiati, umiliati e attaccati con i cani nel tentativo disperato di proseguire il loro viaggio».

    http://www.nelpaese.it/altro/nazionale/item/5632-balcani-violenza-della-polizia-di-frontiera-sui-bambini-migranti

    #MNA #mineurs #violence #violences_policières #enfants #Balkans #mineurs_non_accompagnés #police #rapport #Serbie #Bulgarie #vulnérabilité #frontières #Hongrie #Croatie

    GAMES OF VIOLENCE UNACCOMPANIED CHILDREN AND YOUNG PEOPLE REPEATEDLY ABUSED BY EU MEMBER STATE BORDER AUTHORITIES
    http://archivio.medicisenzafrontiere.it/pdf/serbia-games-of-violence-3.10.17.pdf

  • The concept of vulnerability in European asylum procedures

    The EU asylum acquis presents a fragmented legal framework for identifying vulnerable categories of asylum seekers, as well as defining the special guarantees necessary to preserve their ability to enjoy their rights and comply with their obligations in the asylum process. Although increased awareness and adaptability of Member States’ asylum systems has been a primary objective of the successive legislative reforms of the Common European Asylum System (CEAS), this has only yielded limited results in practice so far.

    The application of EU law standards in Member States’ legal orders and systems faces important protection gaps, which result as much from poor implementation as from the complexity of and limitations inherent in current EU asylum law. Moreover, the terminological and conceptual ambiguity relating to the concept of vulnerability and the varying scopes of the categories of asylum seekers considered “vulnerable” in the recast Asylum Procedures and Reception Conditions Directives has contributed to incoherent approaches to the protection of these asylum seekers in national asylum processes.

    http://asylumineurope.org/2017-ii

    #vulnérabilité #asile #migrations #réfugiés #Europe #procédure_d'asile

    • Vulnerability Assessment of Syrian Refugees in Egypt 2016

      Syrian refugees have sought safe haven in Egypt for seven years, since the onset of war. There are now 500,000 Syrians residing in Egypt according to government estimates, and by large they have been treated fairly and with respect by the Egyptian government and citizens. In December 2016, 116,013 Syrian refugees were registered with the UN Refugee Agency (UNHCR). Nonetheless, the protracted nature of the war, together with major structural changes to Egypt’s economy have increased risk factors for refugees. Following the implementation of the recent economic and financial reforms and the floatation of the Egyptian Pound, inflation in the overall Consumer Price Index reached 29.6 per cent at the beginning of 2017. Moreover, inflation in the Food Price Index reached a historic peak of 38.6 per cent, all of which led to increased pressures on households to meet basic needs of food and nonfood items. The humanitarian assistance delivered is essential to address dramatic increases in the vulnerability of Syrian refugees.

      The findings of the 2016 Egypt Vulnerability Assessment (EVAR), a comprehensive multi-sector household-level survey of 23,345 Syrian refugee households in Egypt, are presented in this report, which builds upon similar data collected in 2014/2015 to produce a longitudinal perspective that allows for the identification of important patterns. The quantitative nature of the results are triangulated with qualitative data gleaned from 59 focus group discussions undertaken as part of UNHCR’s 2016 Participatory Assessment. Together, the data presented in this report permits humanitarian actors to better identify vulnerabilities and capacities, understand the patterns and relations between variables that affect vulnerability, and ultimately generate sustainable programmes that reduce vulnerability and increase the protection and self-reliance of refugees.

      This report demonstrates that challenges for Syrian refugees in Egypt have increased since the onset of the crisis. Refugee household expenditures have increased significantly; personal debt has increased; and financial assets have decreased. Food consumption and food security are below acceptable standards for many refugee households. In addition, the data indicates that difficulties Syrian refugees face in accessing formal labour markets are a major contributor towards their increasing vulnerability.

      https://reliefweb.int/report/egypt/vulnerability-assessment-syrian-refugees-egypt-2016
      #vulnérabilité #rapport

  • Vulnerability in European asylum procedures: new AIDA comparative report

    The latest AIDA comparative report reveals widely diverse systems for supporting vulnerable groups across European asylum procedures and recommends a series of improvements to ensure adequate and coherent data collection, identification mechanisms, special procedural guarantees and protective use of the Dublin Regulation.

    The EU asylum acquis presents a fragmented legal framework for identifying vulnerable categories of asylum seekers, as well as defining the special guarantees necessary to preserve their ability to enjoy their rights and comply with their obligations in the asylum process. Although increased awareness and adaptability of Member States’ asylum systems has been a primary objective of the successive legislative reforms of the Common European Asylum System (CEAS), this has only yielded limited results in practice so far.

    The application of EU law standards in Member States’ legal orders and systems faces important protection gaps, which result as much from poor implementation as from the complexity of and limitations inherent in current EU asylum law. Moreover, the terminological and conceptual ambiguity relating to the concept of vulnerability and the varying scopes of the categories of asylum seekers considered “vulnerable” in the recast Asylum Procedures and Reception Conditions Directives has contributed to incoherent approaches to the protection of these asylum seekers in national asylum processes.

    https://www.ecre.org/vulnerability-in-european-asylum-procedures-new-aida-comparative-report
    #vulnérabilité #asile #migrations #réfugiés #procédure_d'asile

  • Le système du risque à #Saint-Martin (Petites #Antilles françaises)

    L’île de Saint-Martin constitue un terrain particulièrement intéressant pour étudier le système du #risque_naturel et les conditions de la co-évolution territoire/#catastrophes. Les mécanismes qui s’y observent renforcent sa #vulnérabilité et l’efficacité du retour d’expérience est affaiblie par des blocages d’ordre politique et juridique.


    http://developpementdurable.revues.org/7303
    –-> Article de 2008... trouvé sur twitter aujourd’hui, je mets ici pour archivage
    #risques #visualisation #cartographie

  • Voix d’Exils | Séparation… Mot familier et tragique pour les exilés
    https://asile.ch/2017/08/29/voix-dexils-separation-familier-tragique-exiles

    Il n’est pas rare que des familles soient séparées sur le chemin de la migration. Des souffrances supplémentaires se greffent alors sur une situation déjà difficile. Une femme afghane témoigne de la situation tragique qu’elle vit aujourd’hui en Suisse. Article de Morrasa Sadeghi , publié le 22 août 2017. Cliquez ici pour lire l’article sur le […]

  • Minori stranieri soli e disabilità : Due dimensioni che si scontrano.

    Una realtà complessa e dolorosa, è quella dei minori stranieri soli che presentano forme di disabilità. Una condizione che lega insieme doppie fragilità , e che pone inevitabilmente nuove sfide sul fronte dei percorsi di accoglienza e integrazione. Disabilità che talvolta sono all’origine del viaggio, nella speranza di ottenere cure più adeguate alle proprie condizioni, in altri casi diventano la conseguenza diretta dei pericoli connessi alla traversata.

    #MNA #mineurs_non_accompagnés #handicap #asile #migrations #réfugiés #enfance #enfants #vulnérabilité

  • I circuiti dell’umanitario-finanziario tra il filo spinato di Moria

    In particolare, la Grecia è diventato il primo paese UE in cui si sta sperimentando un progetto europeo di finanziarizzazione delle misure di supporto ai richiedenti asilo in cooperazione con UNHCR. #Refugee_cash_assistance programme è il nome della piattaforma unica con cui vengono distribuite carte di debito ai richiedenti asilo dallo scorso aprile; progetto in cui sono state incluse tutte le ONG che operano nei campi di rifugiati o negli hotspot in Grecia. Per parlarne parto dalle gabbie di Moria, l’hotspot più narrato dai media europei e anche quello maggiormente sotto accusa per il sovraffollamento costante e la permanenza forzata di migranti al suo interno, in attesa che le domande di asilo vengano processate. L’ hotspot di Moria, in cui al momento sono bloccate circa 3200 persone, costituisce punto nevralgico delle politiche migratorie europee e, al contempo, lente attraverso cui guardare l’ Europa, è un luogo di confinamento noto per i livelli concentrici di filo spinato, ben visibili anche dall’esterno, che dividono in modo gerarchico i migranti all’interno, in base alla nazionalità. Dall’esterno tuttavia non si riesce a cogliere molto più che questo, oltre ad osservare la complessa economia del campo, che sconfina rispetto al muro esterno dell’hotspot, in particolare da quando ai migranti è stato concesso di uscire durante il giorno.

    L’hotspot, luogo ad accesso ristretto per eccellenza, ha tuttavia i suoi canali di ingresso possibili, in particolare quando si riesce a vestire una casacca di una ONG, che ho indossato per un giorno, con l’obiettivo di assistere alla distribuzione mensile delle #debit_cards ai migranti effettuata dall’organizzazione americana #Mercy_Corps. Appena varcato il cancello principale, l’economia spaziale dell’hotspot è visibilmente scandita dalle gabbie concentriche e dal filo spinato che avvolge ogni settore del campo. Le zone A, B e C, sono destinate ai “soggetti vulnerabili” in maggioranza famiglie siriane, e a donne sole. L’etichetta “vulnerabili” comporta che al cancello di ognuna di queste gabbie-settori vi sia un volontario, dell’ONG #Eurorelief che impedisce ai rifugiati degli altri settori del campo di entrare, e, in nome della protezione, respinge con forza all’interno un minore che prova ad uscire nel cortile antistante. Vulnerabilità che tuttavia, come spiegano gli operatori di MSF, spesso non viene riconosciuta da UNHCR quando resta non-visibile, come nel caso di torture e violenze sessuali subite dalle e dai migranti.

    Oltre ai settori “protetti” anche le altre zone dell’hotspot sono ad accesso limitato: per accedervi, ogni residente dell’hotspot deve mostrare un braccialetto che accerta la propria apparenza a quell’area di tende o containers. I nomi di queste zone del campo – “#Pakistani_sector” e “#African_compound” e “#North_African_sector” – indicano di fatto i criteri di diniego, ovvero di chi, tra gli abitanti di Moria, ha quasi la certezza di non ricevere lo status di rifugiato. Come si può evincere, a giocare un ruolo determinante nelle “selezioni” effettuate dallo European Asylum Support Office (EASO), sono le nazionalità: i cittadini di nazionalità pakistana sono tra i più soggetti alle deportazioni verso la Turchia, e l’aumento visibile di migranti algerini a Lesvos ha significato per loro un tasso diniego pressoché totale Il filo spinato avvolge anche l’ area in cui si trovano i containers di EASO e UNHCR: un filo di protezione, lo definisce il poliziotto che sorveglia la lunga fila di migranti fuori dall’ufficio di #EASO, in seguito alle numerose rivolte avvenute nell’hotspot a fronte delle attese infinite prima che le domande di asilo vengano processate, o addirittura per depositare la domanda di asilo.

    Con l’implementazione dello EU-Turkey Deal, chi viene dichiarato “inammissibile”, e dunque preventivamente escluso dai canali dell’asilo, così come chi riceve il diniego della protezione internazionale, viene trasferito nel #pre-removal_center interno a #Moria, in attesa di essere deportato in Turchia. Una prigione nella prigione, dove si perdono le tracce di chi entra: non ci sono numeri ufficiali sulle persone detenute: richiedenti asilo che venivano seguiti per assistenza medica o che ricevevano la ricarica mensile della carta di debito, improvvisamente spariscono.

    Tuttavia, in parallelo ai circuiti di filo spinato che delimitano i gradi di esclusione differenziale dai canali dell’asilo, vi sono altri circuiti non-visibili e immateriali che convergono negli hotspots e nei centri di accoglienza in Grecia. Questi sono circuiti di dati e informazioni che prendono forma a partire da una presa umanitario-finanziaria sulle vite dei e delle migranti, e in particolare su ciò che UNHCR stesso definisce le “popolazioni transnazionali in transito”. Gli stessi migranti che sono bloccati a Moria da un anno o più e a cui sarà molto probabilmente negata la protezione internazionale e dunque il diritto di restare in Europa, sono al contempo oggetto di misure di estrazione di valore dal loro stesso permanere in quel luogo. Non mi riferisco qui a ciò che in letteratura è stata definita la “migration industry”, ovvero l’economia che ruota attorno alla gestione dei centri di detenzione e di accoglienza, né al profitto ricavato dalle grandi corporation che producono nuove tecnologie per rafforzare i confini o identificare i migranti. I circuiti di cui parlo sono piuttosto l’esito dell’introduzione di nuovi modi di digitalizzazione e finanziarizzazione delle forme di intervento umanitario e di supporto monetario nei confronti dei richiedenti asilo. Questo si concretizza nell’erogazione di carte di debito Mastercard, con il logo di UNHCR e di ECHO, a tutti coloro che all’interno degli hotspots e dei campi greci vengono dichiarati da UNHCR “people of concern”. L’attore finanziario coinvolto è #Pre-Paid_Financial_Services con sede a Londra. Per ogni carta rilasciata, UNHCR paga una commissione di 6 euro a Pre-Paid Financial Services, e una tassa è prevista anche ogni transazione effettuata da ciascun richiedente asilo, cosi come per ogni ricarica mensile. Solo sulle isole, ogni mese vengono rilasciate circa 500 nuove carte, e a Lesvos si ricaricano circa 2500 carte ogni volta.

    90 euro a persona, 340 per nucleo familiare: queste sono le cifre fissate da UNHCR in accordo con le autorità greche, della ricarica mensile delle carte di debito. La cifra sale da 90 a 150 in alcuni campi di rifugiati o centri di accoglienza dove, a differenza di Moria, non viene fornito cibo. Tuttavia, anche nell’hotspot di Moria questa sembra essere la prossima tappa: interrompere la distribuzione di cibo e vestiti e far si che i richiedenti asilo cucinino autonomamente.

    All’interno di Moria una signora siriana mostra la sua asylum card, per ottenere la ricarica mensile della carta di debito: sul suo documento non compare, per sua fortuna, il timbro rosso, che indica le restrizioni geografiche (“geographical restrictions” ) imposte dallo EU-Turkey Deal, secondo cui tutta la procedura di asilo deve essere svolta sulle isole. Per la maggioranza delle persone bloccate da mesi a Moria, quel timbro significa non solo immobilità ma anche alto rischio di trasferimento forzato in Turchia. Mentre procede la registrazione mensile delle carte, tra tende e containers, nella prigione interna all’hotspot 35 dei migranti accusati di aver partecipato alle proteste del 18 luglio contro la lentezza nell’esame delle domande di asilo scompaiono dalla lista di Mercy Corps. La #Fast_Track_Procedure, concepita per espellere più velocemente i migranti dalle isole greche, si scontra e si articola con altri confini temporali che producono contenimento a oltranza, sulle isole.

    http://www.euronomade.info/?p=6338
    #Moria #asile #migrations #hotspots #réfugiés #business #Lesbos #Grèce #camps_de_réfugiés #économie #vulnérabilité #accord_UE-Turquie #expulsions #renvois #migration_industry #argent #cartes_de_crédit #financial_inclusion #nourriture #geographical_restrictions #liberté_de_mouvement #liberté_de_circulation #restrictions_géographiques #confinement #îles

    cc @albertocampiphoto