OÙ VONT LES #DONNÉES ?
C’est la question sensible. Pour ce qui est des objets connectés, les vendeurs sont unanimes : les données personnelles sont sous le contrôle de l’utilisateur et ne sont récupérées par des tiers qu’après son consentement.
En réalité, c’est bien moins simple. Ces données, hébergées par les fabricants d’objets, servent anonymement à l’amélioration des performances de leurs algorithmes. Elles « fuitent » aussi naturellement à l’extérieur, car, pour encourager l’utilisateur dans son activité d’autoévaluation, il est incité à partager ses performances avec ses amis inscrits sur les réseaux sociaux.
Concernant les applications sur mobile, le devenir de ces informations est encore moins clair. L’équipe Privatics, de l’Institut national de recherche en informatique et en automatique (Inria), à Grenoble, a commencé des tests sur 59 d’entre elles.
Résultat : seules 13 n’envoient pas de données à l’insu de l’utilisateur. Les autres communiquent des identifiants personnels liés au téléphone ou à l’opérateur, des éléments de localisation, voire l’adresse mail. « Notre soupçon, c’est que ces informations sont envoyées à des régies publicitaires à des fins de marketing et de ciblage des utilisateurs », estime Vincent Roca, coauteur de cette étude encore en cours.
« Ces données doivent être protégées comme un coffre à la banque, estime le docteur Jacques Lucas, vice-président du conseil national de l’ordre des médecins. Ces outils, s’ils étaient recommandés ou prescrits par des médecins, auraient une diffusion plus sécurisée, la question centrale étant de savoir si cette innovation améliore la qualité de vie de la personne et, in fine, son espérance de vie. »