• https://aoc.media/analyse/2022/02/03/une-politique-du-meme

    Une politique du mème
    Par Albin Wagener
    Enseignant-chercheur en sciences du langage
    Ces derniers jours, l’image partagée sur Twitter d’un post-it mis en scène sur le bureau du président est ensuite devenue l’objet de nombreux « mèmes » sur les réseaux sociaux. On aurait bien tort de ne pas prendre au sérieux ces icônes issues de la culture underground, et de confiner les mèmes au simple domaine du numérique. Virales jusqu’à être mobilisées dans des manifestations, récupérées par des forces politiques d’extrême droite, ces productions graphiques polysémiques sont politiques par essence et bien loin d’être innocentes.

    Cela fait maintenant plusieurs années que les mèmes ont investi le champ numérique, devenant ainsi des objets incontournables de la culture web : des boards alternatifs (tels que 4chan ou Reddit) aux réseaux sociaux les plus majoritaires, ces petites vignettes qui combinent texte et image, souvent avec humour, sont devenues une manière d’exprimer un avis, de commenter l’actualité et même de marquer son engagement politique.
    C’est le propre de ces petits objets anodins que l’on confine souvent très injustement au simple domaine du numérique (ou du digital, sachant que les deux termes ne signifient pas exactement la même chose – contrairement à ce qu’un réflexe anglophobe commun tendrait à nous faire croire) : on estime qu’ils font partie d’une forme de mode, qu’ils ne sont là que pour signaler la circulation éphémère de traits d’humour potache, ou bien qu’ils sont d’abord l’apanage d’une culture des « jeunes » (sans que l’on sache très bien ce que cela signifie). Ce faisant, on a alors la tentation de ne pas prendre les mèmes au sérieux.

    Et bien on a tort, tout simplement. Prendre les mèmes à la légère, c’est ignorer le rôle qu’ils ont joué dans les motivations de l’auteur des attentats de Christchurch, en Nouvelle-Zélande, dont la consommation et la production de mèmes sur les forums d’extrême-droite ont été déterminantes pour son passage à l’acte. C’est également ignorer le fait que la figure de l’illustre « Pepe the Frog » a fini par être intégralement récupérée par l’alt-right conservatrice américaine, faisant de cette étrange grenouille verte l’emblème d’une communauté zélée de supporters trumpistes, particulièrement active dans ce qui deviendra par la suite l’assaut du Capitole.
    En outre, les mèmes ne sont pas un simple objet cantonné à l’espace numérique ; tout au contraire, ils sont postdigitaux par essence. Rappelons ici les travaux de Florian Cramer, qui précise la chose suivante : « en s’inspirant (…) du post-punk, du postcolonialisme et de Mad Max, le terme “post-digital”, dans son sens le plus facile à appréhender, décrit l’état de confusion des médias, des arts et du design après leur digitalisation[1] ». L’époque postdigitale dans laquelle nous vivons abolit, d’une certaine manière, les frontières entre ce qui se passe au sein des espaces numériques et ce qui se passe en-dehors, dynamitant ainsi les frontières artificielles entre « réel » et « virtuel », au profit d’une société qui se vit comme un nouvel ensemble de continuités complexes.
    Il en va de même pour les mèmes[2] : faciles à comprendre, à décoder et à ré-encoder pour de nouvelles utilisations, les mèmes deviennent des objets sociaux à part entière. Pour Limor Shifman, « dans cette ère hyper-mémétique, la circulation de copies et de dérivatifs par les utilisateurs constitue une logique prédominante (…). En ce sens, les copies deviennent plus importantes que ce qui est “original”[3] » ; en d’autres termes, c’est précisément parce que les mèmes font écho à cette nouvelle ère de reproductibilité et de légitimité de la copie, permise au départ par l’environnement participatif et collaboratif de ce que l’on appelle le web 2.0 (soit cette évolution d’internet permise par les réseaux sociaux et les encyclopédies collaboratives comme Wikipedia), que leur succès est considérable – une référence plus qu’évidente à la notion de folksonomie, développée entre autres par Olivier Le Deuff[4].
    Les mèmes participent à la réimplantation de la culture du web dans un espace qui le dépasse largement.
    Mais depuis quelques années, la dimension politique des mèmes a pris un nouveau tournant, puisque bon nombre de ces objets emblématiques ont fini par s’inviter sur les pancartes de manifestations diverses et variées, dans plusieurs pays du monde. À Hong-Kong, aux États-Unis, en Inde, en Allemagne, en Algérie ou en France, des manifestant.e.s de plusieurs pays se mettent à utiliser ces objets au sein d’événements bien réels, désormais également relayés et immortalisés au sein d’espaces numériques. Les mèmes participent ainsi à la réimplantation de la culture du web dans un espace qui le dépasse largement ; plus encore, ils deviennent l’emblème d’une véritable culture commune, puisqu’il est à noter que ces références fleurissent sur les pancartes de bon nombre de pays, lorsqu’il s’agit de porter des slogans et des idées dans des manifestations.
    Bref : depuis plusieurs années, la trajectoire des mèmes s’est très clairement éloignée de leur caractère confidentiel des débuts, cantonné à certains forums underground de connaisseurs, désireux de conserver jalousement le positionnement alternatif de ces drôles d’objets de communication. En réalité, les mèmes sont de redoutables vecteurs de transmission d’information – redoutables car très efficaces : en ce sens, ils reposent sur une dimension duale, au moins dans un prime abord. En effet, chaque mème de sorte à combiner à la fois un topème (soit un sujet sur lequel le mème porte un commentaire) et un référème (soit un contexte de culture populaire qui lui sert de support). Prenons un exemple : les créations mémétiques du compte « les Tintinades » ont précisément pour référème permanent l’univers de Tintin, mais font varier les topèmes au gré des envies ou de l’actualité.
    C’est précisément la force des mèmes : l’important n’est pas nécessairement les sujets qu’ils abordent, mais le fait qu’ils prennent appui sur des référèmes issus de la culture pop pour aborder ces sujets. Critiquer une mesure politique néolibérale en utilisant par exemple une image des Simpson peut s’avérer infiniment plus efficace ou viral que le commentaire d’un éditorialiste sur une chaîne d’information en continu ; bien évidemment, l’objet du mème ne sera pas de développer un argumentaire complexe, mais au contraire de le synthétiser dans une sorte de version .zip d’un discours particulier. Et c’est là l’autre particularité des mèmes – sa troisième dimension donc, si l’on peut dire, au-delà des dimensions de topème et de référème. En ce sens, le même est plus proche du signe peircien que du signe saussurien, pour reprendre cette distinction sémiotique.
    En d’autres termes, le mème n’est pas simplement un artefact communicationnel qui combine sujet de conversation et support culturel : il constitue une façon de transmettre des états mentaux et affectifs de manière relativement précise[5]. C’est plus particulièrement le cas des gifs, ces petites vidéos courtes, animées et répétitives, qui sont souvent utilisées dans des cas analogues aux mèmes (et qui en constituent pourtant une forme différente) : on y distingue souvent des personnages qui passent par des émotions différentes, avec des transitions fines, et l’expression d’états cognitifs ou mentaux qui permettent de s’identifier plus aisément au message transmis. Dans cette optique, les mèmes représentent souvent des morceaux (ou chunks) d’humanité : on peut y figurer la surprise, la déception, la colère, la tristesse ou encore l’incompréhension – là où un argumentaire purement langagier demanderait des précisions lexicales que le mème parvient souvent à transcender.
    Ce n’est pas simplement l’utilisation des mèmes dans le champ politique qui les transforme en objets politiques ; ils sont politiques par essence.
    Les mèmes permettent donc d’exprimer beaucoup de choses : il est non seulement possible de les utiliser pour produire un commentaire politique ou une critique sur l’état du monde ou de la société, mais également de transmettre l’exacte état affectif dans lequel on se trouve au moment où on produit cette critique ou ce commentaire. Cette nuance est de taille, et hisse le mème au rang des productions langagières qui produisent une communication d’une toute nouvelle forme, capable non seulement de transmettre un message, mais également de partager une émotion, tout en cimentant des communautés qui partagent les mêmes références culturelles. À ce titre, il est d’ailleurs important de revenir sur cette notion de référème.
    En effet, énormément de mèmes et de gifs mettent en lumière des scènes issues de films, de séries ou de dessins animés majoritairement issus de studios de production massivement nord-américains : qu’il s’agisse de Parks & Recreation, des franchises Marvel ou encore de BoJack Horseman, c’est l’ensemble du panthéon audio-visuel et du soft power culturel états-unien qui se retrouve très souvent mobilisé dans ces mèmes.
    Cette réalité n’a rien d’anecdotique, tout au contraire : à partir du moment où l’on sait que la manifestation des émotions et des états affectifs est culturelle, et que les manifestations proposées dans les mèmes sont jouées par des comédien.ne.s, on est en droit de se demander dans quelle mesure le mème ne participe pas, involontairement ou non (tout comme celles et ceux qui les créent et les transmettent) à la diffusion d’une hégémonie culturelle particulièrement pernicieuse, puisqu’elle s’appuie à la fois sur l’humour et la convivialité des références partagées pour s’inscrire dans le paysage médiatique et démocratique.
    En tant que nouveaux objets langagiers, les mèmes ont de multiples atouts qui les rendent particulièrement adaptés aux évolutions de nos sociétés, et qui permettent l’expression de messages complexes, sous des atours apparemment anodins. Mais comme tout objet langagier, les mèmes ne sont pas innocents : situés dans des pratiques à la fois permises par des affordances techniques et enracinées dans une culture numérique collaborative, ils constituent également des artefacts culturels qui installent et modifient nos références en matière de culture populaire, tout en alimentant les représentations sociales en matière d’expression des états affectifs et mentaux.
    En ce sens, ce n’est pas simplement l’utilisation des mèmes dans le champ politique qui les transforme en objets politiques ; ils sont politiques par essence, dans leur tridimensionnalité, leur contexte d’utilisation et les conditions de leur viralité. Reflets de l’époque qui les a enfantés, les mèmes sont également les précurseurs d’une époque à venir, qui permet de fusionner des éléments complexes au sein de frontières floues, où se jouent luttent d’influence, batailles sociales et guerres politiques.
     
    NDLR : Albin Wagener publiera en avril 2022 aux Éditions de l’université Grenoble-Alpes Mémologie. Théorie postdigitale des mèmes.
    Albin Wagener
    [1] Florian Cramer, « What is “post-digital” ? » dans David M. Berry et Michael Dieter, Postdigital aesthetics : art, computation and design, Palgrave MacMillan, 2015, p. 12-26

    [2] Consulter à ce titre l’encyclopédie mémétique en ligne KnowYourMeme : https://knowyourmeme.com.

    [3] Limor Shifman, « Memes in a digital world : Reconciling with a conceptual troublemaker », Journal of Computer-Mediated Communication, 18, 2013, pp. 362–377

    [4] Olivier Le Deuff, « Folksonomies : les usagers indexent le web », Bulletin des bibliothèques de France, 51 (4), 2006, pp. 66-70 https://bbf.enssib.fr/consulter/bbf-2006-04-0066-002

    [5] Voir Albin Wagener, « Mèmes, gifs et communication cognitivo-affective sur Internet. L’émergence d’un nouveau langage humain », Communication, 37(1), 2020 https://journals.openedition.org/communication/11061

    #mème #langage #production_langagière_politique #détournement #web2.0 #virtualité #viralité #postdigital

  • Vers un système modulaire de publication : éditer avec le numérique – Antoine Fauchié

    Le domaine du livre, et plus particulièrement l’édition, connaît des mutations profondes au contact du numérique. Après des phases successives d’informatisation, l’une des manifestations les plus visibles de ces bouleversements est probablement l’ebook. Si le livre numérique est une approche inédite de l’écrit tant dans sa diffusion que dans sa réception, il y a en filigrane des transformations plus essentielles dans la manière de faire des livres. Des structures d’édition imaginent des nouvelles chaînes de publication originales et non conventionnelles pour générer des versions imprimée et numériques d’ouvrages et de documents, remplaçant les traditionnels traitements de texte et logiciels de publication par des méthodes et des technologies issues du développement web. Ainsi un système modulaire de publication peut se substituer à des chaînes linéaires, repositionnant l’humain au cœur des machines ou des programmes. À travers des commentaires de textes et des analyses de cas nous étudions les évolutions du livre avec un regard plus global sur notre rapport à la technique, et nous exposons les principes fondateurs d’un nouveau modèle.

    Mémoire d’Antoine Fauchié dans le cadre du Master Sciences de l’information et des bibliothèques, spécialité Publication numérique, de l’Enssib, sous la direction d’Anthony Masure, maître de conférences en design à l’université Toulouse – Jean-Jaurès et de Marcello Vitali-Rosati, professeur au département des littératures de langue française de l’Université de Montréal et titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les écritures numériques.

    #publications_hybrides #prepostprint #web2print #digital-first_publishing #système_modulaire_de_publication

  • A New Publishing Tool | Getty Publications
    http://www.getty.edu/publications/digital/platforms-tools.html

    We are developing Quire, a new publishing tool—optimized for publication discoverability and longevity—that uses a static-site generator, Hugo, to create and output titles in multiple formats from plain text files. E-book files are distribution-ready for Amazon, Apple, and other vendors; PDF files are print-on-demand ready. And the online edition can be hosted on any web server, with no special configurations or installations necessary and no backend databases or content management system to update and support over the long term.

    In traditional website publishing, a content management system (CMS) is connected to collections and image databases (1) and set up on a server (2). The CMS is used to create the website, and once the website is published, the CMS rebuilds the site pages each time they are loaded by a user (3). Thus, the CMS must be kept running for the lifetime of the publication.

    In static-site publishing, the CMS is just software and a folder of files on your, the publisher’s, computer (1) that are used to build the site. The site files are then uploaded to the server (2), and users (3) access them directly. You only need to run the site software and upload new files if you want to make updates to the publication.

    And yet, despite the name, static sites can be as dynamic and interactive as you want them to be, thanks to the full support of the complete web platform (HTML5, CSS3, and JavaScript). Zoomable and rotating images, interactive maps, and embedded glossaries are just a few of the features that can be included.

    https://www.youtube.com/watch?v=VVYe0qR5DnM

    https://github.com/gettypubs/quire
    http://blogs.getty.edu/iris/an-editors-view-of-digital-publishing

    #publications_hybrides #prepostprint #web2print #digital-first_publishing #Hugo #static_site_publishing

  • Book production with CSS Paged Media at Fire and Lion
    https://www.pagedmedia.org/book-production-with-css-paged-media-at-fire-and-lion

    I love the many small, technical puzzles that designing books with CSS presents. There are also some much bigger challenges that we’re tackling, and where community effort might go a long way.

    First, multiformat thinking is hard. The whole point of our digital-first approach is to store content only once, and produce multiple formats automatically. This puts tremendous pressure on project managers, developers, authors, editors, designers and proofreaders to think in multiple formats at once.

    For instance, on the web, hyperlinks are cheap: you can add them anywhere, attach them to any text, and the design can keep them out of the reader’s way. In print, hyperlinks vanish or, if presented as page numbers, take up space and attention. Another example I mentioned above is interactivity: the text in the filmstrip figures in The Economy has to be sensitive to the fact that readers might be looking at clickable slides or at a static, printed page. And when controlling the flow of text, editors have to be aware of things like what happens when an element is floated: it appears beside the text it precedes in HTML, which can be counterintuitive for things like sidenotes beside paragraphs.

    Like many publishers, we’ve had to invest a lot in training our team in multi-format thinking.

    Second, manual page refinement is time-consuming. Automated layout with CSS gets us far, taking care of perhaps 90 per cent of a traditional typesetter’s role. But after that a human still has to check every page and refine many of them. On The Economy, I spent three or four hours on each chapter making small tweaks to get figures and sidenotes to fall in just the right place for maximum readability. On most novels, we spend at least three or four hours manually adjusting letter-spacing and soft hyphenation to avoid bad breaks, widows, orphans, and short lines.

    If there is one thing we need better automation for, it’s proper, typographically sensitive widow-and-orphan control.

    Third, technical skills are expensive. Extraordinary demand for developers worldwide means that dedicated technical team members are completely unaffordable for most publishers. If you’re going to create books with HTML and CSS, you need technical skills on the team, either in-house or in partnership with an outsourced team you can really trust.

    In our team, we dedicate a significant piece of everyone’s time to technical skills development – both editors and designers – to reduce dependency on developers. And, as our technical lead, I have to spend at least half my time learning or training others. A commitment to digital-first publishing is a commitment to a serious learning curve.

    https://fireandlion.com
    https://electricbookworks.com
    http://electricbook.works
    https://github.com/electricbookworks/electric-book

    #publications_hybrides #prepostprint #web2print #digital-first_publishing #Jekyll #static_site_publishing

  • Editoria — Building a Book in a Browser
    https://www.pagedmedia.org/editoria-building-a-book-in-a-browser

    Paginated outputs remain important to scholarly communications, and are still critical for books like monographs. Even in today’s increasingly digital discovery landscape, many readers of long-form content continue to prefer print, and the ability to cite page numbers continues to be critical to creating good old-fashioned tools like a book index. But producing paginated books from HTML source files that could also be used for generating other types of digital files has always been a challenge, as Nellie McKesson notes in her recent blog post on Hederis.

    So, a couple of years ago, the University of California Press and the California Digital Library partnered with Coko to begin an ambitious project to develop a workflow application that would allow books to be built in a browser using entirely open source technologies. Editoria is not the first open source, browser-based book production system that has ever been attempted, but it’s (at least to our knowledge) the first that has attempted to replicate the rigorous production editing process and workflow, which includes styling, copyediting, author review, and proofreading, in a browser-based application.

    We borrowed the idea of single-source publishing using HTML source from predecessor applications like Adam Hyde’s Booktype, O’Reilly’s Atlas, and Hugh McGuire’s Pressbooks, all of which use some form of PDF rendering engine (often proprietary) to output beautiful, paginated books in addition to EPUBs and other HTML or XML-based files. Then, we’ve tried to stand on the shoulders of those applications by building in a greater degree of workflow support. It’s an ambitious project, and supporting paginated outputs from a single HTML-based source file, has been a non-trivial aspect of the system’s development.

    https://editoria.pub
    https://coko.foundation

    #publications_hybrides #prepostprint #web2print #digital-first_publishing

  • design research x Hybrid publications
    http://www.design-research.be/hybrid/publications.html

    Bienvenue dans un monde où les frontières entre les genres et les formats de publications s’entremêlent.

    Plus qu’une série de catégories distinctes et successives, l’histoire des publications est une histoire d’évolutions, d’hybridations et de mélanges. Chaque nouvelle forme et technologie développée coexiste avec les formes qui la précèdent et change leur écosystème commun, en même temps que les pratiques qui les activent.

    Si dans le passé certaines formes ont gagné un statut et une légitimité particulière, le récent développement de multiples formes et platformes de publications a permis à certains modes de transmission de refaire surface. Aujourd’hui, les différents formats de publications digitaux et hybrides permettent l’inclusion de formes longtemps déconsidérées et rejetées de l’écriture de l’histoire « officielle », comme l’ont été les formes de transmission orales. Bien que ces rapports de hiérarchie soient encore opérants dans beaucoup de domaines, l’intégration d’images en mouvement et de sons, rendent présentes des formes orales, des mouvements et des corps aux côtés de textes et d’images.

    Les nouvelles formes de publications hybrides, apparues ces dernières années ont fait exploser la notion de publication telle qu’elle existait aux périodes d’exclusivité du format livre papier.

    #publications_hybrides #prepostprint #web2print #digital-first_publishing

  • Market Ideology and the Myths of Web 2.0 | Scholz | First Monday
    http://firstmonday.org/article/view/2138/1945

    This essay debunks the myths of the Web 2.0 brand and argues that the popularized phrase limits public media discourse and the imagination of a future World Wide Web.
    Contents

    Introduction
    The Shifting Definitions of Web 2.0
    The New Newness of Technologies
    Wikis and User–submitted Content
    Collective Intelligence, Voice, and Conversation
    Social Networking Sites, RSS, CSS, and Blogging
    Podcasting and Folksonomies
    The Web 2.0 Ideology, the Power of Naming, and the Imagination of the Future of the Web

    Trebor Scholz
    https://re-publica.com/en/member/6610
    Associate Professor of Culture and Media
    The New School

    Trebor Scholz is a scholar-activist and Associate Professor for Culture & Media at The New School in New York City.

    His book Uber-Worked and Underpaid. How Workers Are Disrupting the Digital Economy (Polity, 2016) develops an analysis of the challenges posed by digital labor and introduces the concept of platform cooperativism as a way of joining the peer-to-peer and co-op movements with online labor markets while insisting on communal ownership and democratic governance.

    His edited volumes include Digital Labor: The Internet as Playground and Factory (Routledge, 2013), and Ours to Hack and to Own: Platform Cooperativism. A New Vision for the Future of Work and a Fairer Internet (with Nathan Schneider, O/R, 2016).

    In 2009, Scholz started to convene the influential digital labor conferences at The New School. Today, he frequently presents on the future of work, solidarity, and the Internet to media scholars, lawyers, activists, designers, developers, union leaders, and policymakers worldwide. His articles and ideas have appeared in The Nation, The Chronicle of Higher Education, Le Monde, and The Washington Post.

    Birds of a Feather
    Conclusion❞

    #internet #web2.0 #travail #activisme

  • Rich User Experience, #UX and Desktopization of #War

    http://contemporary-home-computing.org/RUE

    The paradox for me at that time was that Rich User Experience was the name for a reality where user experiences were getting poorer and poorer. You wouldn’t have to think about web or web specific activities anymore.

    That’s why designers of today are certain that responsive design was invented in 2010, mixing up the idea with coining the term; though it was there from at least 1994.

    –—

    UX is not new, the term is fully fledged. It was coined by Don Norman in 1993 when he became a head of Apple’s research group: “I invented the term because I thought human interface and usability were too narrow. I wanted to cover all aspects of the person’s experience with the system including industrial design graphics, the interface, the physical interaction and the manual.”9
    Recalling this in 2007, he added: “Since then the term has spread widely, so that it is starting to lose its meaning.” Other prophets are complaining for years already that not everybody who calls themselves “experience designer” actually practices it.

    #design #web #web2.0 #guerre #interface #hci

    • In 2013, Dr. Scott Fitzsimmons and MA graduate Karina Sangha published the paper Killing in High Definition. They rose the issue of combat stress among operators of armed drones (Remote Piloted Aircrafts) and suggested ways to reduce it. One of them is to Mask Traumatic Imagery.

      To reduce RPA operators’ exposure to the stress-inducing traumatic imagery associated with conducting airstrikes against human targets, the USAF should integrate graphical overlays into the visual sensor displays in the operators’ virtual cockpits. These overlays would, in real-time, mask the on-screen human victims of RPA airstrikes from the operators who carry them out with sprites or other simple graphics designed to dehumanize the victims’ appearance and, therefore, prevent the operators from seeing and developing haunting visual memories of the effects of their weapons.

      ce qu’une artiste (Madeleine Sterr) rend ainsi :

      et

      #guerre #interface #santé_mentale #jeu_vidéo #masquer #ptsd #réalité #photoshop #drones

    • I had students of my interface design class read this paper. I asked them to imagine what this masking could be. After hesitation to even think in this direction, their first draft were alluding to the game SIMS

      To sum it up, there is no need for a gamification of war, it is not about killing more but about feeling fine after the job is done.

      Since the advent of the Web, new media theoreticians were excited about convergence: you have the same interface to shop, to chat, to watch a film … and to launch weapons, I could continue now. It wouldn’t be really true, drone operators use other interfaces and specialized input devices. Still, as on the image above, they are equipped with the same operating systems running on the same monitors that we use at home and the office. But this is not the issue, the convergence we can find here is even more scary: the same interface to navigate, kill and to cure post traumatic stress.

      If we think about the current state of the art in related fields, we see on the technological level everything is already in place for the computer display acting as a gun sight and at the same time as a psychotherapist coach.

      made me think that something more dangerous than the gamification of war can happen, namely the desktopization of war. (It has already arrived on the level of commodity computing hardware and familiar consumer operating systems.) It can happen when experience designers will deliver interfaces to pilots that would complete the narrative of getting things done on your personal computer; to deliver the feeling that they are users of a personal computer and not soldiers, by merging classics of direct manipulation with real time traumatic imagery, by substituting the gun sight with a marquee selection tool, by “erasing” and “scrolling” people, by “crystallizing” corpses or replacing them with “broken image” symbols, by turning on the screen saver when the mission is complete.

  • Do not track

    https://donottrack-doc.com/en
    https://donottrack-doc.com/en/episodes
    http://www.arte.tv/sites/fr/webdocs

    Accepting cookies is a part of our digital life.
    If we said no, would the Internet still work? Let’s trace the economic origins of online tracking.

    Le site est aussi en français je crois, mais mon navigateur est en anglais.

    #arte #serie #histoire_du_web #web #oueb:0 #web..0 #web2.0 #web2 #cookies #publicité

  • Comment réfuter
    http://linuxfr.org/users/jiehong/journaux/comment-refuter

    Le web est en train de changer l’écrit en conversation. Il y a vingt ans, les écrivains écrivaient, les lecteurs lisaient. Le web laisse aux lecteurs la possibilité de répondre, et ils le font de plus en plus — dans les fils des commentaires, sur les forums, et sur leurs blogues personnels.

    Nombreux sont ceux qui répondent à quelque chose avec laquelle ils ne sont pas d’accord. Ce n’est pas surprenant. Être d’accord ne tend pas à motiver les foules autant que quand on n’est pas d’accord. En outre, il y a moins matière à tergiverser. On pourrait s’étaler sur quelque chose que l’auteur a dit, mais il a probablement déjà exploré les implications les plus intéressantes. Quand on n’est pas d’accord, on entre dans un territoire non exploré par l’auteur.

    Le résultat c’est qu’il y a bien plus de controverse. Ça ne signifie pas que les gens sont plus en colère. Le changement structurel dans la manière dont nous communiquons est suffisant pour en expliquer le tout. Mais même si ce n’est pas la colère qui anime la controverse, il y a un danger que son augmentation puisse rendre les gens plus énervés. En ligne, en particulier, où il est aisé de dire des choses que l’on ne dirait pas en face à face.

    Si nous allons exprimer notre avis contraire de plus en plus, nous devrions le faire correctement et avec tact. Que cela signifie-t-il ? La plupart des lecteurs est capable de faire la différence entre une attaque personnelle, et une réfutation raisonnée et bien construite, mais je pense qu’il peut être bénéfique de mettre des noms sur chaque étape, alors voici un essai de hiérarchie d’expression d’un avis contraire (DH pour Disagreement Hierarchy).

    Traduction de : http://paulgraham.com/disagree.html

    #Paul_Graham #pair_à_pair #web #web2.0 #logique #communication #oral #écrit #forum

  • La censure tisse sa Toile - Le Nouvel Observateur
    http://tempsreel.nouvelobs.com/vu-sur-le-web/20130125.OBS6721/la-censure-tisse-sa-toile.html

    « Nous assistons à la mise en place de censures privées », déplore Jean- Claude Vitran de la Ligue des Droits de l’Homme (LDH). « Des entreprises tentaculaires s’arrogent des pouvoirs d’Etat. Quand elles se permettent, à des fins de profits, des censures d’internautes ou de la vente d’informations personnelles pour plaire à la Chine ou à l’Arabie saoudite, nous sommes face à un réel danger. »

    #censure #puritanisme #web2.0 #pigeons #Facebook #Google #Tumblr #Apple

  • Ce tweet s’auto-détruira en 48 heures | Carnet de notes
    http://n.survol.fr/n/ce-tweet-sauto-detruira-en-48-heures

    J’ai effacé 3000 tweets parmi les plus récents mais il en reste plus du décuple. Je me retrouve avec une plateforme qui ne me permet en fait pas d’accéder ou d’effacer plus que les 3000 derniers messages sans supprimer mon compte. C’est là la première leçon : Je ne contrôle pas la plateforme, et elle se permet de ne pas me laisser accéder à mes propres données. Ce que j’avais pris comme une raison de retenir mon geste, ne pouvant revenir en arrière, aurait au contraire du renforcer ma motivation.

    Des mesures profondes s’imposent. Je vais réfléchir.

    #privacy #données-privées #web2

  • Adactio : Journal—Your own words
    http://adactio.com/journal/5693

    He’s absolutely right. Over a long enough time period, all third-party services will let you down. There was a time when Friendster was too big to fail. There was a time when it wasn’t possible to imagine a web without Geocities. I’ve been burned by Pownce. Magnolia.

    When Delicious was going to be “sunsetted” by Yahoo, a lot of people moved to Pinboard, a service that distinguishes itself by having the shocking business model of actually charging for use. That’s good, and it certainly increases its longevity, but it’s still somebody else’s domain. I decided to move my bookmarks over to my own site.

    À rapprocher de la fermeture progressive de Twitter, aussi.
    #web2 #plateformes #auteur #ownership

    • Sur le site de Dassault, ça donne :

      Avec l’acquisition de Netvibes, Dassault Systèmes réaffirme sa conviction de ce que les univers virtuels peuvent améliorer le monde réel. Intégré à la plate-forme 3D Experience de Dassault Systèmes, Netvibes aidera les clients à révéler des informations critiques telles que l’opinion de leurs propres clients, l’image de leur marque ou le rythme d’adoption d’un produit par ses premiers utilisateurs. En étant à l’écoute des informations pertinentes et en analysant le comportement des utilisateurs, les entreprises pourront agir en temps réel, et ainsi accélérer considérablement leurs capacités d’innovation.

      http://www.3ds.com/fr/company/announcement/netvibes

  • Comment sauver le soldat Wikipedia
    http://www.fluctuat.net/blog/30144-Comment-sauver-le-soldat-Wikipedia-#
    On fera abstraction du premier paragraphe indigeste et des quelques termes branchés utilisés, le reste est très intéressant, et oppose notamment les usages du web participatif au web des réseaux sociaux, pour questionner aussi l’organisation de l’encyclopédie.

    Aujourd’hui, l’internaute moyen va utiliser la si respectable Wikipedia comme source principale de connaissance et ne prendra pas le temps de vérifier ce qu’il y lit. Si Wikipedia contredit ce qu’il sait, il changera plus probablement d’avis qu’il ne modifiera la page. Pour redevenir un site vibrant et excitant, Wikipedia pourrait mettre un coup de pied dans sa propre fourmilière en abandonnant le principe de “neutralité de point de vue” qui de toute façon est bien trop problèmatique.

    #wikipedia #subjectivité #web2

    • La problématique d’une encyclopédie « libre » dont le contenu dépend de ceux qui y contribuent, ne pourra jamais être un absolu puisque tout le monde n’y participe pas. Pour les mêmes raisons, sa neutralité ne peut être absolue non plus.

      Il n’en reste pas moins que l’intention reste toujours louable, et que son existence est une des sources du savoir sur internet.

      Il serait intéressant que l’apprentissage de l’internet à l’école passe par l’apprentissage de la collaboration à wikipedia et de ses règles.

      Wikipedia ne peut prétendre à la perfection, mais il peut prétendre à la progression du savoir et de la neutralité dans l’information.

      Une information passe toujours par un point de vue sur cette information. Personne n’empêche de rajouter un point de vue sur l’information dans wikipedia, à condition que cela se fasse dans les formes.

      La neutralité est indispensable, si on ne veut pas une multiplication de wikipedia « orientés ». La création des portails permet déjà une forme de points de vue particuliers. On peut regretter, aujourd’hui, que la neutralité soit de plus en plus déniée dans la presse. Après tout, un média n’est jamais que le regard sur ce à quoi nous n’avons pas accès. Ce n’est pas au média d’avoir une opinion, mais au lecteur de s’en forger une sur la base de faits rapportés, à charge, mais également à décharge, par la presse.

      Il faut bien être conscient que même la meilleure éducation, n’est jamais qu’un formatage. L’information n’a pas pour finalité d’enfermer le lecteur dans une vision restreinte à un seul point de vue, mais de l’informer sur tous les points de vue liés à cette information afin qu’il devienne un acteur responsable de sa propre existence.

      Après tout l’information peut-être traitée suivant la même méthodologie que la Science. Ne doivent demeurer que les faits, et ces faits et leur points de vue doivent reposer sur des sources auxquelles chacun peut avoir accès afin d’avoir le contrôle sur ce qu’il lit. Si wikipedia n’est pas parfait, il tente néanmoins de l’être.

      Pour ceux qui veulent collaborer à wikipedia, suivez l’aide et prenez conscience de votre responsabilité d’auteur.

      http://fr.wikipedia.org/wiki/Aide:Premiers_pas

      #wikipedia

  • Un seenthis + chat roulette + datamining = addictif

    About StumbleUpon
    http://www.stumbleupon.com/aboutus

    Using a combination of human opinions and machine learning to immediately deliver relevant content, StumbleUpon presents only web sites that have been suggested by other like-minded Stumblers. Each time the ‘Stumble’ button is clicked, the user is presented with a high quality web site based on the collective opinions of other like-minded web surfers.

    #WEB2.0 #cloud #curation #suggestion

  • Militantisme 2.0 sauce moutarde : l’indignation qui vient ? (article publié dans le numéro 9 du journal dijonnais Blabla).
    « (...) Le militantisme 2.0 c’est l’univers virtuel et la surdose quotidienne d’informations, la politique empâtée dans un cercueil molletonné, d’où l’on peut crier en majuscule autant qu’on voudra et ne jamais sortir. Quand on a tellement de sites à lire, de commentaires à poster, de cyber-pétitions, de mails à faire suivre que l’on peut changer le monde nuit après nuit derrière son ordinateur. Jusqu’à ce que tout le reste paraisse bien fatiguant. Ce sont ces innombrables listes de discussion avec 300 abonné-e-s qui se tiennent informé-e-s, 15 personnes qui passent de temps en temps à travers l’écran et l’illusion d’être beaucoup. »
    http://www.brassicanigra.org/blabla/numero-13/09-militantisme-2-sauce-moutarde-l-indignation-qui-vient.html
    #militantisme #web2.0 #malinformation

  • #Yahoo! va fermer #Delicious
    http://www.readwriteweb.com/archives/rip_delicious_you_were_so_beautiful_to_me.php

    Yahoo announced internally today that it is closing down Delicious. No date has been given for its closure.

    heureusement qu’il y a #seenthis

    Que deviendront les liens, les tags ?
    “with it will sink an incredibly valuable source of collectively curated knowledge.”
    "Delicious’s Data Policy is Like Setting a Museum on Fire"

    http://www.readwriteweb.com/archives/deliciouss_data_policy_is_like_setting_a_museum_on.php

    #web2 #cloud #gratuit