• Quand le cabinet de #Patrick_Hetzel tente de nettoyer sa page #Wikipédia

    Alors que plusieurs portraits du nouveau ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche ont été publiés dans la presse après sa nomination, le cabinet de Patrick Hetzel a essayé de supprimer les passages de sa page Wikipédia qui y faisaient référence. L’Express a retrouvé l’identité de la personne qui a tenté de les caviarder.

    Comme nous l’avions noté le lendemain de sa nomination, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche, Patrick Hetzel, a un rapport ambigu aux sciences (https://next.ink/151370/lambigu-rapport-aux-sciences-du-nouveau-ministre-de-la-recherche-patrick-hetze). Les portraits le concernant publiés dans la presse suite à sa nomination et rappelant ses quelques déclarations problématiques semblent ne pas avoir plu à son cabinet.

    Il arrive régulièrement que des cabinets de personnalités politiques trafiquent les pages Wikipédia de leur responsable pour purger les références gênantes, ou que l’encyclopédie en ligne reçoive des menaces d’un service de renseignement. Ou encore qu’une société d’intelligence économique caviarde des dizaines de pages.

    Le cabinet de Patrick Hetzel a voulu faire de même, révèle notre confrère de l’Express, Victor Garcia. Il a remonté les traces d’un compte utilisateur de Wikipédia nommé Sj87420, créé vendredi 27 septembre (soit trois jours après la nomination de Patrick Hetzel) et ayant immédiatement multiplié les modifications sur la page Wikipédia de Patrick Hetzel.

    Modifications détectées par les #alertes automatiques de Wikipédia

    « Pas moins de six alertes automatiques "anti-abus" et "anti-erreur" de Wikipédia » ont été déclenchées entre 10h01 et 10h08 ce jour-là, raconte notre confrère. Ces alertes ont bloqué automatiquement les #modifications après avoir détecté des « potentiels #caviardages récurrents », des « suppressions de section » et des « suppressions massives par un nouvel utilisateur ».

    Mais Sj87420 a, pour un temps, réussi à supprimer l’intégralité de la partie « #Controverses sur son rapport à la science » de la page. Il a expliqué son action par le fait que cette section serait « polémique, injurieuse et diffamatoire ». Celle-ci avait été rédigée en faisant référence à des articles de Libération, L’Express, La Voix du Nord, Marianne, Le Quotidien du médecin ou encore de Next (lien qui n’a pas été ajouté par notre rédaction).

    L’Express explique que Sj87420 est revenu sur la page du ministre trois jours après. Cette fois, c’était pour ajouter « deux nouveaux paragraphes élogieux » qui se fondent sur un article du Parisien. Cet ajout a été retoqué par les modérateurs de l’encyclopédie.

    Un compte au pseudo assez transparent

    Victor Garcia a réussi, avec l’aide d’internautes, à identifier la personne derrière le compte Sj87420 avec les initiales de l’intéressée et le code postal de son domicile. #Sandrine_Javelaud, nommée récemment directrice adjointe du cabinet de Patrick Hetzel, lui a confirmé être intervenue sur cette page et se défend d’avoir voulu cacher son identité : « si j’avais voulu me masquer, j’aurais pris un pseudonyme comme Pimprenelle et n’aurais jamais avoué ».

    À notre collègue, Sandrine Javelaud assure que, pour elle, « ce ne sont pas les articles qui sont diffamatoires, mais la manière dont les sources sont reprises et présentées, alors qu’on connaît la portée d’une page Wikipédia ». « On parle d’un tweet d’avril 2020, alors qu’il n’y avait ni masque, ni test, ni vaccin. Il aurait pu supprimer son tweet, ce que beaucoup d’autres ont fait, mais pas lui », a-t-elle ajouté.

    La collaboratrice du ministre reproche quand même à Libération d’avoir « fait un procès en sorcellerie » et à L’Express d’avoir « publié un article sans demander l’avis du ministre ». Notre confrère précise que son média a pourtant sollicité la permanence parlementaire de Patrick Hetzel, sans obtenir de réponse.

    https://next.ink/152824/quand-le-cabinet-de-patrick-hetzel-tente-de-nettoyer-sa-page-wikipedia

    • Patrick Hetzel, un ministre bien peu scientifique : enquête sur le discret #nettoyage de sa page Wikipédia

      En remontant la piste d’un mystérieux compte Wikipédia spécialement créé pour enjoliver la page du ministre de la Recherche, L’Express est tombé sur... Son cabinet ministériel.

      Mais qui se cache donc derrière le compte #Sj87420 ? C’est la question qui a agité les modérateurs de l’encyclopédie libre Wikipédia pendant plusieurs jours. Tout commence le vendredi 27 septembre 2024, jour de la création du fameux compte. Immédiatement après, Sj87420 multiplie les tentatives de modification de la page Wikipédia de Patrick Hetzel, le nouveau ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Il tente de supprimer des passages détaillant comment Patrick Hetzel a eu « des prises de position éloignées de la rationalité scientifique ».

      La ferveur de Sj87420 est telle qu’elle déclenche, entre 10h01 – heure de la création du compte – et 10h08, pas moins de six alertes automatiques « anti-abus » et « anti-erreur » de Wikipédia. Les algorithmes bloquent les modifications après avoir détecté de « potentiels caviardages récurrents », des « suppressions de section » et des « suppressions massives par un nouvel utilisateur », comme le montre le journal des filtrages. Contacté par L’Express, un « patrouilleur Wikipédia » explique : « Ces filtres ont pour but d’empêcher que des personnes créent de nouveaux comptes dans l’unique but de modifier des pages, ils servent à éviter des erreurs de débutant ou des vandalismes grossiers ». Et pour cause. « Lorsqu’un compte n’intervient que sur un sujet précis, la probabilité pour qu’il existe un conflit d’intérêts entre le sujet et le compte est grande », poursuit-il.

      Des paragraphes jugés « injurieux » et « diffamatoires »

      (#paywall)
      https://www.lexpress.fr/sciences-sante/patrick-hetzel-un-ministre-bien-peu-scientifique-enquete-sur-le-discret-net

  • Zur üblen Propaganda von Wikipedia – z. B. belegt mit dem Eintrag z...
    https://diasp.eu/p/17132375

    Zur üblen Propaganda von Wikipedia – z. B. belegt mit dem Eintrag zu den NachDenkSeiten

    Die Unterzeile bei #Wikipedia lautet: „Die #freie #Enzyklopädie“. Das sollte korrekter formuliert werden. Treffender wäre: „Die konsequent #manipulierende Enzyklopädie“. Wenn Sie die #NachDenkSeiten öfter mal lesen, dann werden Sie diese Kennzeichnung verstehen. Wenn Sie nämlich bei Wikipedia „NachDenkSeiten“ eingeben, dann erscheint folgender Text: „Ursprünglich als wichtiger Bestandteil einer „Gegenöffentlichkeit“ gelobt, wird der Website seit etwa 2015 jedoch zum Teil vorgeworfen, Verschwörungstheorien zu verbreiten, etwa zum Russisch-Ukrainischen Krieg seit 2014 oder zur Corona-Pandemie.“ – Haben Sie auf den NachDenkSeiten zum #Krieg zwischen der #Ukraine und #Russland und zur #Corona-Pandemie (...)

  • #Wikipédia comme terrain de recherche : méthodes et enjeux de l’analyse des inégalités épistémiques genrées d’une encyclopédie collaborative

    Cet article a pour objectif de présenter les méthodes et enjeux d’un projet de recherche collectif et interdisciplinaire (nommé Wikif) qui vise à comprendre comment la question des #biographies de femmes scientifiques est abordée dans l’encyclopédie collaborative Wikipédia. Après une présentation du contexte de prise en compte de ces inégalités dans la version francophone de Wikipédia, nous expliquerons plus précisément la pertinence et la complémentarité de la méthodologie mixte qui a été adoptée au sein de ce projet, et comment nous y avons associé des opérations de remédiation.

    https://www.essachess.com/index.php/jcs/article/view/641
    #genre #femmes #inégalités #discrimination #science #femmes_scientifiques #université #recherche #ESR

  • Quand Wikipédia sauve les traductrices de l’oubli
    https://actualitte.com/article/117289/acteurs-numeriques/quand-wikipedia-sauve-les-traductrices-de-l-oubli

    Intéressant : il y a quelques années avait eu lieu sur Wikipédia un débat pour savoir si les traducteurs et traductrices méritaient d’avoir une page (pour les délétionnistes qui sont en grand nombre parmi les wikipédiens, il s’agissait d’un travail et non d’une forme d’auctorialité, à l’inverse évidemment du droit d’auteur et des contrats de traduction).
    Cette présence des traductrices montre que malgré les oppositions fortes des irréductibles de la suppression de fiches dans l’encyclopédie (pour toutes les raisons les plus fallacieuses connues), il est parfois possible de faire entendre la voix de la raison et de la créativité sociale dans l’encyclopédie.
    Tout n’est pas perdu... je vais peut être me remettre à écrire dans Wikipédia, et supporter les remarques imbéciles, les modifications de fiches qui leur font perdre tout sens, les débats sans fin sur la recevabilité (la fiche sur tel livre s’apparente à une promotion.... ben oui quoi, personne ne va faire une fiche sur un livre qu’il ou elle n’aime pas). Faut juste y consacrer plus de temps que le temps considérable que passent les supressionnistes qui n’ont que ça à faire.

    Dès les XVIe et XVIIe siècles, des traductrices comme Marie de Cotteblanche et Anne Dacier ont commencé à utiliser leur vrai nom, mettant fin à l’anonymat. Historiquement sous-représentées, elles trouvent aujourd’hui reconnaissance sur Wikipédia pour leurs contributions à la traduction et leur engagement dans les problématiques sociales de leur époque.

    Publié le :

    22/05/2024 à 11:36

    Marie Lebert

    Les traductrices commencent à signer leurs traductions de leurs vrais noms au XVIe siècle (plus d’anonymat ou de pseudonyme masculin).

    Mais, dans les siècles qui suivent, elles sont souvent oubliées ou alors trop brièvement mentionnées dans les encyclopédies imprimées, qui privilégient une fois de plus leurs homologues masculins.

    Wikipédia leur rend enfin justice en nous offrant une mine d’informations à leur sujet.

    Ces traductrices (qui sont souvent aussi écrivaines) sont par exemple Marie de Cotteblanche (première traductrice française), Anne Dacier (première traductrice d’Homère), Claudine Picardet (première traductrice scientifique) et Clémence Royer (première traductrice de Darwin).

    Elles ne se contentent pas de traduire des livres (choisis par elles pour la plupart) pour leur donner une nouvelle audience mais elles s’emparent aussi des problèmatiques de leur temps : éducation des femmes, égalité entre les femmes et les hommes, instruction publique pour tous, lutte anti-esclavagiste et lutte politique.

    Citons par exemple Sarah Austin, traductrice anglaise, qui plaide personnellement pour un système d’instruction publique dans les années 1830.

    Elle défend aussi ses droits intellectuels en tant que traductrice, écrivant que « cela a été ma pratique invariable, dès que je m’engage à traduire une œuvre, d’écrire à l’auteur, lui annonçant mon intention et ajoutant que s’il voit une omission ou s’il a une correction ou un ajout à faire, ceci dépendra de mon bon vouloir et de mon attention à ses suggestions » (dans Sarah Austin, Dictionary of National Biography, vol. 2, 1885).

    Ci-dessous un exemple des femmes traductrices désormais reconnues par Wikipédia :

    #Wikipédia #Traducteur #Traductrices

  • Entretien avec Marion Carré : Alice Recoque ou l’histoire méconnue d’une pionnière de l’informatique
    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/le-meilleur-des-mondes/entretien-avec-marion-carre-alice-recoque-ou-l-histoire-meconnue-d-une-p

    Dans son livre-enquête biographique, Marion Carré met en lumière le parcours d’Alice Recoque, une pionnière de l’informatique, qui aurait bien pu être rayée de l’histoire…
    Avec

    Marion Carré Experte en IA, cofondatrice de Ask Mona et autrice de Qui a voulu effacer Alice Recoque ? aux Éditions Fayard

    Une émission en partenariat avec Numerama. Retrouvez chaque semaine les chroniques de Marie Turcan et Marcus Dupont-Besnard.

    Dans son livre-enquête autobiographique Qui a voulu effacer Alice Recoque, Marion Carré, experte en IA, retrace le parcours d’une pionnière de l’innovation française et internationale. Une personnalité que l’autrice a découverte à la suite de nombreuses recherches sur les femmes dans l’informatique français. « Je n’en connaissais aucune », explique-t-elle, « donc je suis demandée : est-ce parce qu’il n’y en a pas eu, ou parce qu’on ne les connaît pas ? » Force est de constater qu’il s’agit de la dernière supposition. « Un immense gâchis » à une époque où l’on « manque de rôle modèle de figure féminine pour donner envie aux femmes et aux jeunes femmes de se lancer dans l’informatique. »
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    « Le fil rouge de ce que je fais », poursuit la cofondatrice de la start-up Ask Mona, c’est de transmettre, « faire redécouvrir cette pionnière et s’en servir pour soulever la question de la place des femmes dans la tech : ce qui a bougé, mais aussi les permanences depuis son époque ». « Il y avait cette envie de redonner confiance en la possibilité d’une informatique française avec plus de femmes », en partant de « ce parcours inspirant ».
    À écouter : Alice Recoque, pionnière oubliée de l’IA
    Un monde connecté
    3 min
    Effacée de l’encyclopédie Wikipédia ?

    Les premiers à avoir tenté « d’effacer Alice Recoque » ont été les contributeurs de Wikipédia. Le site est une œuvre libre et collaborative (chacun peut en améliorer et modifier le contenu), mais reste soumis à « un contrôle, pour s’assurer que les informations partagées sont sourcées et méritent leur place ». La figure d’Alice Recoque faisait débat. Les femmes étant « peu médiatisées », il y a un manque de « sources secondaires » (articles de presse notamment) qui entraîne un effacement « systémique » et une « invisibilisation des femmes dans la technologie. » Selon l’ARCOM, en 2023, seul « 34 % du temps de parole à l’antenne en télé et en radio » est accordé aux femmes. Et ces dernières, selon une autre étude à l’échelle internationale, ne représentent que « 2 % des personnes invitées en qualité d’ingénieurs ou de scientifiques. [...] C’est pour cela que seules 19 % des biographies Wikipédia portent sur des femmes. Et qui dit peu de femmes visibles, dit peu de rôles, de modèles ensuite pour donner envie aux plus jeunes générations de se lancer. » Depuis plusieurs années, « le collectif Les sans pagEs œuvre pour une réhabilitation des femmes sur Wikipédia ».Les sans pagEs œuvre pour une réhabilitation des femmes sur Wikipédia".

    « Ce qui est assez prégnant dans le parcours d’Alice Recoque, c’est qu’elle a eu le sentiment de devoir faire deux fois plus qu’un homme, de devoir faire ses preuves et de travailler beaucoup plus. Ce qui comptait pour elle, c’étaient ses accomplissements, son travail, les ordinateurs qu’elle produisait, et pas forcément le rayonnement de ses travaux », leur publicité. Soutenue par son mari, elle fait le choix de travailler, alors que « la plupart de ses camarades femmes de promotion ne travaille pas ». Elle doit par conséquent « assumer sur tous les plans ». En plus d’être « très investie dans sa carrière, elle a aussi des enfants : elle fait un métier d’homme, mais pas comme un homme. Elle assume le fait d’être une femme, d’être une mère, d’avoir toute cette vie de famille, ce qui la pénalise d’autant plus. »

    « Ses combats me parlent encore beaucoup », souligne Marion Carré. « Les femmes dans la tech restent toujours minoritaires, dans l’entrepreneuriat et l’IA aussi. [...] On a tort de penser que c’est le temps qui améliore les choses. [...] Il n’y a pas que des progressions, il y a aussi des régressions. »
    À lire aussi : Wikipédia : seulement 18% de pages pour les femmes
    Une informaticienne visionnaire

    Dès les années 50, Alice Recoque a cru à « l’informatique personnelle que nous connaissons aujourd’hui avec notre ordinateur rangé dans notre sac ou notre téléphone dans notre poche. » Elle était notamment spécialiste des « mémoires des ordinateurs », élément clef de leur « démocratisation ». « À l’époque, c’étaient d’immenses machines qu’il fallait réfrigérer, qui étaient extrêmement lourdes et compliquées à installer ». Il n’y avait donc que « quelques laboratoires de recherche » qui pouvaient en disposer. « L’un des premiers projets sur lesquels elle a travaillé » est le « CAP500 », « le premier ordinateur conversationnel ». Le premier permettant de « taper sur un clavier pour communiquer ». Il disposait aussi de « fonctionnalités pour compléter les mots » : « des choses que nous retrouvons aussi aujourd’hui ».

    L’informaticienne a aussi été pionnière dans « l’impact des réseaux ». Le Mitra 15, ordinateur « temps réel » (conçu pour « répondre le plus vite possible à l’apparition d’un signal » sur lequel elle a travaillé, était notamment « impliqué dans l’ancêtre français d’Internet : le réseau Cyclades. » Dès les années 70, « elle a milité pour la protection des données personnelles » et « a participé à l’une des réunions de création de la CNIL. » Elle se battait pour mettre en place « un garde-fou face au pouvoir de surveillance accru des entreprises et des États grâce à l’informatique. » Vingt ans plus tard, « elle anticipait les usages contemporains de l’intelligence artificielle. » Dans plusieurs articles, elle évoque l’utilisation de l’IA afin de « générer du texte, générer des images, de la reconnaissance visuelle, répondre à des questions », etc.
    À écouter : Pour une histoire de l’informatique
    Les Passeurs de science : l’informatique
    50 min
    La place des femmes dans l’IA

    « Ma crainte » vis-à-vis de l’Intelligence artificielle, explique Marion Carré, « c’est qu’il y ait une hausse des talents » dans ce secteur, mais que la place des femmes reste « faible », alors que cette technologie a « un impact systémique ». Les informaticiens sont les architectes de notre monde contemporain, il est donc primordial qu’il y ait des femmes à la base de la programmation selon Marion Carré. « Dans les secteurs où il y a une surreprésentation d’hommes par rapport aux femmes, complète-t-elle, les technologies ne sont pas adaptées pour elles. Elles sont par exemple plus blessées dans les accidents de la route parce que pour les crash tests, on utilise des mannequins hommes. »

    « On a mis longtemps à avoir des applications de suivi menstruel, parce que dans les têtes d’équipes de développeurs (principalement des hommes), ce n’était pas du tout une priorité. » Au niveau de l’IA, il y a aussi des « impacts très importants sur les biais : Si vous demandez un ingénieur ou un CEO à une intelligence artificielle de génération d’images, vous allez avoir principalement des hommes. » Ce qui influence ensuite l’utilisateur lui-même. À l’emploi, lorsque des algorithmes d’IA sont utilisés, le phénomène est similaire : « les femmes ont 8 % de chances de moins » d’être sélectionnées. « Or, s’il n’y a pas de femmes dans les équipes, cela aura ensuite des impacts massifs sur la société » : un véritable cercle vicieux.

    #Femmes #Informatique #Wikipédia

  • #Wikipédia, #démocratie_rhétorique

    Depuis quelques années, des discussions ont lieu dans la version francophone de Wikipédia pour essayer d’aboutir à des conventions de styles relatives à la #transidentité, comme dans la version anglophone. Début 2024, un #sondage interne à Wikipédia a été ouvert à propos de la mention du nom de naissance pour les personnes trans. Ce sondage a suscité presque immédiatement la #polémique. L’affaire a été beaucoup discutée sur Mastodon et s’est retrouvée dans la presse.

    Jusque-là, mon rapport à Wikipédia était assez banal : consultation fréquente (plusieurs fois par semaines, voire par jour) mais pas de contribution. Il faut dire que j’avais retenu la leçon vécue par Marc Jahjah : il vaut mieux s’être bien renseigné sur le fonctionnement de Wikipédia avant de contribuer, car c’est rempli de patrouilleurs indélicats. Et pour présenter rapidement Wikipédia en cours, une compréhension de surface suffit.

    Arrive cette controverse sur le nom des personnes trans. Parce que je connais quelques universitaires impliqués dans les débats, j’ai commencé à parcourir les pages de discussion, par curiosité. Et parce qu’il est indispensable de se renseigner sur le fonctionnement de Wikipédia pour décoder ces discussions, notamment tous les sigles employés, je me suis mis à parcourir toutes les pages qui décrivent le projet Wikipédia, notamment sa hiérarchie des #normes (#principes_fondateurs, #règles et #recommandations).

    Dans la foulée, quelques personnes ont publié des analyses : « contradiction entre volonté de #transparence et d’#entre-soi »  ; « désillusion de l’#intelligence_collective »… c’est là que les roues se sont mises à tourner à toute vitesse dans ma tête.

    Attention : ce qui suit, ce sont mes élucubrations personnelles. Si je les partage, c’est parce qu’elle ne recoupent pas ce que j’ai pu lire ailleurs. Coïncidence, ces jours-ci sort un livre de Sana Boussetat intitulé La formule Wikipédia . Je vois dans la table des matières que quelques pages portent sur le débat participatif et la gestion des conflits, il va en être question dans ce billet… En m’exprimant sur un sujet qui n’est pas ma spécialité, je risque un peu la sortie de piste, donc je préfère le signaler dès ici. Si besoin, je mettrai mon billet à jour.

    #Communs

    Wikipédia fait partie des #biens_communs, plus spécifiquement de la catégorie des #biens_communs_informationnels, ou #communs_de_la_connaissance. Quand on parle de « #communs » tout court, on entend généralement des espaces « collectivement construits et administrés ».

    Wikipédia fait le pari de l’intelligence collective. Or Tam Kien Duong résume justement la controverse actuelle comme une « désillusion de l’intelligence collective ». Pour qu’il y ait #désillusion, il faut qu’il y ait illusion. Alors voici une hypothèse : on a pensé que les communs de la connaissance seraient vertueux par essence.

    #Utopie :

    « Le fruit des rencontres entre les biens et les personnes peut être aussi bien positif que négatif ou quelque part entre les deux. Dans l’arène intellectuelle, le concept des biens communs est souvent brandi comme un étendard synonyme de liberté d’expression, d’accès libre et universel, et d’autogestion […] Cela peut être constructif, d’ailleurs cela donne souvent de l’élan aux actions collectives autour des communs. Mais un commun n’est pas chargé de valeurs. Son impact peut être bon ou mauvais, durable ou non ».

    Les effets produits par les communs de la connaissance dépendent donc de la manière dont ils sont collectivement construits et administrés.

    Comme pour chaque autre catégorie de biens communs, concevoir des communs de la connaissance implique des difficultés spécifiques. Et dans le cas de Wikipédia, il y en a une qui s’est avérée particulièrement aiguë : la tension entre l’idée d’une encyclopédie qui doit être une source de savoir contrôlé, et le principe d’une encyclopédie ouverte, dont tout le monde peut parler, que tout le monde peut rejoindre.
    Démocratie

    Quand on utilise le nom « Wikipédia », on peut désigner l’encyclopédie mais aussi l’organisation qui produit cette encyclopédie. La nature de l’encyclopédie est clairement expliquée sur la page Wikipédia est une encyclopédie : c’est une collection d’articles qui présentent chacun une synthèse des connaissances sur un sujet. En revanche, la nature de l’organisation est un peu moins simple à appréhender.

    La page Principes fondateurs définit dans les grandes lignes « Wikipédia et les conditions de son élaboration ». Elle parle aussi d’un « projet collaboratif ». La page Ce que Wikipédia n’est pas mentionne une « communauté ». Pour mieux cerner cette organisation, il faut donc creuser. On découvrira progressivement que le fonctionnement de Wikipédia est organisé suivant une hiérarchie des normes :

    - principes fondateurs (fondement intangible)  ;
    - règles (issues d’une prise de décision, c’est-à-dire d’un vote)  ;
    - recommandations (élaborées par consensus)  ;
    - essais (propositions relatives au fonctionnement de l’encyclopédie).

    Comment qualifier ce fonctionnement  ? Démocratique  ? Bureaucratique  ? Si on en croit Wikipédia, ni l’un ni l’autre. D’abord, ce ne serait pas « un projet politique » :

    « La communauté s’est dotée de certaines règles, mais il ne faut pas perdre de vue qu’elles n’existent que pour le but auquel la communauté aspire : construire une encyclopédie de qualité. Par extension, Wikipédia n’est ni une démocratie, ni une dictature, ni une anarchie, ou toute autre tentative de réalisation d’un projet politique quelconque. »

    Ce passage a de quoi étonner. Le terme « démocratie » est ramené à une définition historique – « tentative de réalisation d’un projet politique » –, ce qui permet d’affirmer ensuite que Wikipédia ne correspond pas à la définition. Or cette dernière est contestable. On peut arguer du fait que la démocratie n’est pas un processus historique mais sociologique : Raymond Aron par exemple définit la démocratie comme l’organisation pacifique de la compétition pour le pouvoir, et cela s’applique très bien à Wikipédia.

    #Consensus

    Wikipédia a donc un fonctionnement démocratique, que Dominique Cardon résume ainsi : « Wikipédia possède une sorte de Constitution, dont les principes, les règles et les recommandations permettent de trancher en cas de litige ». Concrètement, il y a du vote à certains niveaux mais pas partout : le mécanisme central est en fait le consensus. Celui-ci repose sur les règles suivantes :

    - il y a toujours un consensus pré-établi, qu’il soit tacite ou manifeste  ;
    – si vous voulez modifier quelque chose, « cherchez une modification judicieuse mariant les idées de chacun »  ;
    – si vous êtes en désaccord, « trouvez un compromis »  ;
    – si le désaccord persiste, on revient au consensus précédent.

    Le consensus est un processus dialectique : on exprime des avis  ; on interprète l’ensemble de ces avis  ; on exprime des accords ou désaccords à propos de cette interprétation. Or ce processus n’a qu’un ensemble limité de règles, qui se concentrent sur la mise en forme, la politesse et la traçabilité. Il n’y a pas de règlement politique du consensus. Et pour moi, une dialectique sans règles politiques dégénère immédiatement en rhétorique.
    Bureaucratie

    Wikipédia est parfois qualifiée de bureaucratie. L’encyclopédie elle-même affirme ressembler à une bureaucratie mais ne pas en être une :

    « Bien que Wikipédia rassemble de nombreux éléments d’une bureaucratie, elle n’est pas régie par les lois : ce n’est pas un organisme quasi-judiciaire, et les règles ne sont pas le but final de la communauté. Bien que certaines règles puissent être appliquées, les règles écrites ne fixent pas l’usage accepté. Elles se contentent plutôt de documenter les consensus communautaires existants concernant ce qui doit être accepté et ce qui doit être rejeté. »

    On retrouve le même problème qu’avec « démocratie » : le terme est défini de manière très spécifique pour pouvoir dire ensuite que Wikipédia ne correspond pas à la définition. Pour moi, l’affirmation ci-dessus ne permet pas de dire que Wikipédia n’est pas une bureaucratie, circulez, y’a rien à voir. Tout ce qu’elle fait, c’est déplacer le centre de gravité du fonctionnement bureaucratique vers le consensus, qui est un processus tout à fait formalisé – il est même représenté sous la forme d’un schéma décisionnel.

    Sachant qu’on revient toujours au consensus précédent si un nouveau consensus ne peut pas être trouvé, le système tend au statu quo, en raison d’un paradoxe empirique : un consensus peut s’obtenir très facilement (soit parce qu’il est tacite, soit parce qu’il est produit par une toute petite poignée de contributeurs) mais un nouveau consensus peut être très difficile à obtenir, parce qu’il implique un dilemme social (la remise en question d’un consensus) et que le dépassement de ce dilemme génère une friction énorme.

    En effet, et contrairement à l’un des principes essentiels de conception des communs – créer des mécanismes de résolution des conflits dont le coût soit peu élevé –, l’élaboration du consensus sur Wikipédia contient plusieurs sources de frictions majeures.

    Il y a d’abord ce parasitage de la dialectique par la rhétorique, que j’ai évoqué un peu plus tôt. Certaines personnes le dénoncent parfois, en accusant des contributeurs favorables au statu quo d’étirer les discussions à dessein pour épuiser leurs contradicteurs, qui finissent par jeter l’éponge. Selon moi, Wikipédia souffre ici d’un déficit de régulation. Dans l’espace public politique, il n’y a pas que les suffrages qui soient réglementés : la parole l’est aussi. Ce n’est pas pour rien que l’Assemblée nationale fonctionne avec des temps de parole et un agenda. Une discussion sans limite de temps ou de signes, sans contrainte basée sur la représentativité des interlocuteurs, c’est une discussion qui favorise naturellement les esprits procéduriers et vétilleux.

    Il y a ensuite l’effet « aiguille dans une botte de foin » : un sujet passe facilement sous les radars, du fait de l’immensité de l’encyclopédie. Les personnes qui pourraient y contribuer utilement ne sont donc pas forcément au courant, malgré des mécanismes comme le Bistro – la page d’actualités quotidienne de Wikipédia en français.

    Autre source de frictions, la prime à l’ancienneté : considérer que ceux qui contribuent suffisamment et régulièrement à Wikipédia sont plus légitimes que les autres pour décider de son fonctionnement. Cette idée a un versant positif, aligné avec la notion de biens communs en général : les communs doivent être administrés par la communauté concernée. Mais elle a aussi un versant négatif, quand on conçoit cette communauté comme structurée en cercles concentriques hermétiques. Pour réduire la tension entre l’envie d’ouvrir l’encyclopédie et la nécessité de protéger son fonctionnement interne, les contributeurs utilisent par exemple des critères de participation aux sondages (nombre de contributions total, nombre de contributions récentes). Ceci permet de se protéger de manœuvres visant à détourner le projet encyclopédique en faveur d’intérêts particuliers. Mais cela empêche aussi des groupes de voir leurs intérêts représentés dans le processus, ce qui les repousse vers des mécanismes externes de résolution des conflits, comme les systèmes médiatique et judiciaire.

    Certaines recommandations de Wikipédia comme Ne mordez pas les nouveaux visent à éviter la discrimination envers les novices  ; j’ai mentionné en introduction le cas de Marc Jahjah, eh bien le contributeur qui l’avait si mal accueilli a été sanctionné. La prime à l’ancienneté est une forme plus subtile de cette même logique, qui permet paradoxalement de reconstituer des enclosures à l’intérieur du bien commun.

    Ces différents phénomènes compliquent la résolution des conflits les plus difficiles. Et à cela viennent s’ajouter deux notions qui m’ont l’air de causer beaucoup de problèmes : la neutralité et la bonne foi.

    #Neutralité

    L’un des #Principes_fondateurs de Wikipédia est la Neutralité de point de vue. Il ne s’agit pas de faire émerger un « point de vue neutre » mais de restituer la pluralité des points de vue de manière neutre, c’est-à-dire de manière équitable, en contextualisant les différents points de vue, et en citant des sources.

    La neutralité pose des difficultés car son sens dérive vite. Sur la page de discussion du fameux sondage, on peut lire plusieurs commentaires qui opposent « la communauté Wikipédia » à des « communautés militantes », qui ne seraient pas « neutres ». C’est oublier que la neutralité de Wikipédia n’est pas la recherche d’un point de vue neutre mais d’une pluralité de points de vue. C’est surtout croire qu’il existerait une séparation magique entre une communauté Wikipédia qui serait non militante et des communautés extérieures militantes.

    Militer consiste à « agir pour faire reconnaître et triompher ses idées » (source : TLF). Sachant que la frontière qui séparerait Wikipédia du reste de la société n’existe en fait pas, il est inévitable que des personnes militantes s’impliquent sur Wikipédia. Si une personne militante agit en opposition au principe de neutralité, par exemple en effaçant les idées contraires aux siennes, ses modifications (qui peuvent s’apparenter à du vandalisme) seront retoquées. Mais si elle respecte les règles de Wikipédia, par exemple en faisant représenter ses idées aux côtés d’idées antagonistes, alors son militantisme n’est pas un danger pour Wikipédia. De fait, nombre de contributeurs sur Wikipédia sont « militants » de quelque chose et l’encyclopédie s’en porte très bien.

    Qualifier les militants de « non neutres », c’est donc confondre les actions concrètes de personnes militantes et leurs objectifs supposés, c’est-à-dire leur faire un procès d’intention. Et c’est ici qu’intervient l’hypocrisie de la « bonne foi ».

    #Bonne_foi

    Supposez la bonne foi est une recommandation importante dans Wikipédia. Elle implique deux choses :

    « Quand vous pouvez supposer raisonnablement qu’une erreur faite par quelqu’un est née d’une bonne intention pour atteindre les objectifs du projet, corrigez-la sans la critiquer. »

    « Quand vous n’êtes pas d’accord avec quelqu’un, rappelez-vous qu’il est probable qu’il souhaite et croit sincèrement contribuer à Wikipédia. »

    La bonne foi est ainsi définie comme le souhait sincère de faire progresser l’encyclopédie, de ne pas la dégrader ni lui nuire. En d’autres termes, cela consiste à respecter les principes fondateurs, et notamment le deuxième – la neutralité de point de vue.

    Que la bonne foi existe chez certains, c’est une certitude. En revanche, la présomption systématique de bonne foi me semble constituer un principe naïf, ce que Frédéric Lordon appellerait une « anthropologie enchantée ». Présumer la bonne foi n’implique pas que les gens soient réellement de bonne foi. Et au risque d’enfoncer des portes ouvertes, rien ne permet de présumer que la communauté Wikipédia est constituée exclusivement de gens parfaitement informés et toujours bienveillants : tout indique au contraire qu’elle peut être un haut lieu d’ignorance et d’intolérance, et qu’en cela elle s’inscrit malheureusement assez bien dans l’histoire de l’encyclopédisme et de l’organisation des connaissances.

    Dans la discussion à propos du fameux sondage, il y a quelques personnes qui me semblent d’une mauvaise foi crasse, évidente, assumée  ; des personnes dont tout le monde peut voir qu’elles utilisent sciemment les règles pour orienter le cours des choses dans le sens qu’elles veulent. « Mais non, pensez-vous, je ne fais que m’en tenir aux principes de notre encyclopédie. » Il suffit de lire leur page utilisateur pour découvrir une adhésion revendiquée à des écoles de pensée et des familles idéologiques. L’hypocrisie dont je parlais est là : dire qu’il faut présumer de la bonne foi, se récrier face à toute accusation de parti pris idéologique, et faire des procès d’intention à ceux qui s’opposent à nous.

    Cela va donc sembler un peu violent, surtout pour les personnes attachées à ce principe, mais je crois que la présomption de bonne foi est à la fois une friction et une fiction. C’est un piètre paravent, qui empêche de forcer tout un chacun à jouer cartes sur table dans la résolution des conflits. Elle grippe l’élaboration du consensus. Elle aiguise la duplicité de ceux qui masquent leurs intentions tout en dénonçant celles des autres. Elle permet à certains de jouir d’un pouvoir légitimé par des règles qu’il est très difficile de faire évoluer, par inertie ou effet de majorité  ; des gens qui feront tout pour écœurer les personnes opposées à la reconduction de l’existant, et qui n’hésiteront pas à affirmer ensuite que ce sont ces opposants qui ont déserté (comme on peut le lire dans le Bistro du 6 mars).

    À ce stade de l’écriture, je fais une pause pour boire un verre d’eau et me calmer un peu afin de finir sur une note un peu plus maîtrisée. Pas simple car en lisant des pages de discussion Wikipédia, on attrape vite un syndrôme d’exaspération par procuration.

    #Information

    Suite au sondage, la controverse a fait tache d’huile et atteint désormais de nombreuses pages de discussion, comme celle d’Elliot Page, Chelsea Manning ou encore Laverne Cox. Certaines personnes questionnent le choix des informations données, leur forme, leur place. D’autres résistent, avec plus ou moins de… bonne foi.

    Le désaccord porte sur la tension entre la volonté d’informer et celle de « ne pas nuire », cette dernière faisant partie des recommandations de Wikipédia concernant les Biographies de personnes vivantes. J’ai dit que Wikipédia est une encyclopédie et une organisation, il manquait donc un troisème élément : le lectorat. C’est essentiel car la controverse porte sur l’acte d’informer, qui est la fonction de l’encyclopédie. La neutralité de point de vue, par exemple, est pensée non pas pour elle-même mais pour le bénéfice des lecteurs.

    Or, et c’est une autre difficulté intrinsèque à l’usage du mot « neutralité », certains sur Wikipédia croient qu’il est possible d’informer de manière neutre. Il y aurait une équivalence entre respecter la pluralité des points de vue et informer le lectorat de façon neutre. Voilà qui sonne à mes oreilles comme une résurgence du modèle de la communication chez Shannon : un tuyau qu’on optimise jusqu’à ce que le bruit disparaisse. C’est impossible : informer/s’informer, c’est un processus communicationnel qui implique réception et feedback. C’est toujours situé, toujours soumis à diverses subjectivités, toujours parasité – jamais neutre.

    Si je devais le dire avec d’autres concepts d’info-com, je dirais qu’il y a une poussée ces jours-ci sur Wikipédia pour tenir compte de l’expérience informationnelle des personnes documentées dans l’encyclopédie. C’est un rejet de la tyrannie de la majorité, version encyclopédique. Et je dirais aussi que cela relève d’une chose plus générale : la volonté de tenir compte des valeurs portées par les processus/systèmes d’organisation des connaissances et des effets qu’ils produisent – ce que Birger Hjørland appelle une épistémologie « pragmatique » de l’organisation des connaissances. C’est ce courant de pensée qui produit aujourd’hui des recherches sur l’invisibilisation de certains groupes sociaux dans les archives et les encyclopédies, par exemple.

    #Universalisme

    Dans le fonctionnement de Wikipédia, les dilemmes sociaux qui ne peuvent être tranchés débouchent sur des compromis. Il n’y a pas d’autre issue au dissensus que le consensus. Pourquoi  ? Parce que Wikipédia est conçu pour afficher toujours le même contenu pour chaque lecteur.

    Dans un article de Wikipédia, on peut lire deux sections qui présentent des idées contradictoires. Mais on ne peut pas lire deux articles différents sur le même sujet, qui développent chacun leur lecture de ces contradictions. C’est le principal grief envers Wikipédia de mon co-directeur de thèse, l’historien Bertrand Müller, qui travaille sur le développement d’encyclopédies documentaires numériques capables de représenter le dissensus d’une autre manière. C’est en discutant de ce genre de chose que je me suis mis à faire des fiches de la forme « Concept (Auteur) » pour documenter des variantes de concepts par auteurs, et qu’à la fin on s’est retrouvés avec Cosma.

    Dans un article de Wikipédia, on peut lire qu’une personne stylise son nom d’une certaine manière, tout en minuscules par exemple. Mais on ne peut pas cocher une option qui permette d’afficher l’article dans cette convention de style. Il en résulte des bizarreries : on a un article « bell hooks » mais un article « Danah Boyd ».

    Dans un article de Wikipédia, on peut lire qu’une personne souffre de voir certaines informations divulguées, comme un nom de naissance. Mais on ne peut pas lire une version de cet article où ce nom est caché par défaut. Cela ne concerne pas que des personnes ayant fait une transition mais aussi des artistes dont le nom d’origine fuite et se retrouve relayé par Wikipédia (j’ai un exemple en tête mais par politesse je ne le citerai pas).

    Bref, Wikipédia est à la fois très innovante et pas innovante du tout. En tant qu’organisation éditoriale, c’est une nouveauté (et une réussite) indéniable. Le modèle encyclopédique, lui, est beaucoup plus classique, surtout au regard de ce qu’on pourrait faire avec le Web, les ontologies, le balisage sémantique… À quand Wikipédia multiformats  ?

    –-

    Pour clore ce billet bien trop long, je tiens à exprimer un petit message de soutien (sans les nommer) aux collègues qui s’investissent dans Wikipédia. Ils et elles se reconnaîtront. J’admire leur courage et leur patience. Si j’ai qualifié Wikipédia de démocratie rhétorique, disserté sur l’illusion de la présomption de bonne foi et les confusions autour de la neutralité, imaginé des rebonds parmi les concepts de ma discipline, eh bien c’est d’abord parce qu’il y a des collègues qui travaillent dur en première ligne et qui font connaître leurs efforts. Alors on s’y intéresse, on découvre de nouvelles choses, on élabore ses propres idées. Mais surtout l’enjeu c’est de propager l’idée centrale des communs : l’auto-organisation des personnes concernées. Au-delà des éléments précis abordés dans ce billet, c’est surtout cette idée-là qui me semble importante et intéressante.
    Bibliographie
    Bruce, Davis, Hughes, Partridge et Stoodley (dir.). Information experience : approaches to theory and practice. Emerald, 2014. 978-1-78350-815-0.
    Buckland, Michael. « Information as thing ». Journal of the American Society for Information Science. 1991, Vol. 42, n° 5, p. 351‑360. https://doi.org/10.1002/(SICI)1097-4571(199106)42:5<351::AID-ASI5>3.0.CO;2-3.
    Cardon, Dominique. Culture numérique. Presses de Sciences Po, 2019. Les petites humanités. 978-2-7246-2365-9.
    Gorichanaz, Tim. « Information and experience, a dialogue ». Journal of Documentation. 2017, Vol. 73, n° 3, p. 500‑508. https://doi.org/10.1108/JD-09-2016-0114.
    Hess et Ostrom (dir.). Understanding knowledge as a commons : from theory to practice. MIT Press, 2007. 978-0-262-08357-7.
    Hjørland, Birger. « Classification ». Knowledge Organization. 2017, Vol. 44, n° 2, p. 97‑128. https://doi.org/10.5771/0943-7444-2017-2-97.
    Lévy, Pierre. L’intelligence collective : pour une anthropologie du cyberspace. La Découverte, 1997. 978-2-7071-2693-1.
    Merzeau, Louise. « De la communication aux communs ». InterCDI. 2016, n° 261, p. 29‑30. http://www.intercdi.org/de-la-communication-aux-communs.
    Shannon, Claude E. « A Mathematical Theory of Communication ». Bell System Technical Journal. 1948, Vol. 27, n° 3, p. 379‑423. https://doi.org/10.1002/j.1538-7305.1948.tb01338.x.
    Wiener, Norbert. Cybernétique et société : l’usage humain des êtres humains. Trad. par Ronan Le Roux et Pierre Yves Mistoulon. Seuil, 2014 [1954]. 978-2-7578-4278-2.
    Wiener, Norbert. La cybernétique : information et régulation dans le vivant et la machine. Trad. par Ronan Le Roux, Robert Vallée et Nicole Vallée-Levi. Éditions du Seuil, 2014 [1948]. 978-2-02-109420-6.

    https://www.arthurperret.fr/blog/2024-03-08-wikipedia-democratie-rhetorique.html

    • #Sana_Boussetat, La Formule Wikipédia

      À l’heure où Wikipédia est entrée dans sa deuxième décennie et où les générations nées après les années 2000 n’auront pas connu d’avant Wikipédia, cet ouvrage propose de revenir sur l’œuvre qui est parvenue à dépoussiérer la norme et les usages bien pensés d’une tradition séculaire. Désormais, il est indéniable que l’avènement de Wikipédia a permis de franchir un cap vers une ère nouvelle où la connaissance et l’information ne s’écrivent plus exclusivement entre experts mais par le concours de rédacteurs bénévoles. Bouleversante, Wikipédia a osé modifier notre façon de rechercher la connaissance et, plus généralement, notre rapport au savoir. Mais sait-on vraiment ce qui se cache derrière un principe en apparence simple, celui d’une encyclopédie publiée sous licence libre et gratuite ? D’où nous vient ce concept hors norme ? Quels sont les fondements qui le régissent ? Comment s’organisent ses activités ? À quels rôles et quels moyens peut-on prétendre en rejoignant la communauté des wikipédiens ?

      Pensé comme un guide, cet ouvrage propose de revenir sur cette formule pionnière pour en offrir une description détaillée et un décryptage précis. Une entreprise indépendante dont l’unique but est d’aider le lecteur à appréhender un outil déjà bien installé dans les habitudes d’un grand nombre d’entre nous et qui façonne au quotidien notre information et notre connaissance du monde.

      https://www.fabula.org/actualites/119359/sana-boussetat-la-formule-wikipedia.html
      #livre

  • Comparez la définition de la page en français versus la page en anglais.

    Terrorisme d’État — Wikipédia
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Terrorisme_d%27%C3%89tat

    Le terrorisme d’État consiste en l’exercice de la terreur par un État sur sa propre population comme méthode de gouvernement.

    State terrorism - Wikipedia
    https://en.wikipedia.org/wiki/State_terrorism

    State terrorism refers to acts of terrorism which a state conducts against another state or against its own citizens.

  • Voila comment est présentée la première femme de Camus sur Wikipédia.

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Albert_Camus#cite_ref-Onfray,_201273_33-0

    En juin 1934, il épouse Simone Hié (1914-1970), starlette algéroise enlevée à son ami Max-Pol Fouchet S 16. Toxicomane, elle le trompe souvent et leur mariage s’effrite rapidement S 17,S 18.

    Dis moi juste :
    – Est-ce que jamais un mari sera présenté ainsi sur la fiche de sa femme ?

    – Et quand une femme est séduite par un autre homme, elle serait enlevée au précédent ? Comme pour les viols des Sabines en fait ? Elle décide de rien ?

    – Et quand ça s’effrite, est-ce que le gâteau est pas bien cuit, ou que les morceaux de plâtre collent plus ensemble ?

    Ah ben, en ajoutant le lien je vois :/ Ref Onfray

    #sexisme #femme_de #wikipedia #voicipedia #morale_de_droite #morale_sexuelle #morale_toxicologique #morale_masculine

    • Apparemment pour faire le portrait dégradant de la punk à chien Simone Hié en 3 lignes, il faut relier toxico et salope.
      Dommage ; après 5 minutes de recherche sur le net, https://gw.geneanet.org/albonfil?lang=fr&n=hie&oc=0&p=simone

      On y apprend que les parents de Simone Hié vivent à Alger, sa mère est ophtalmo et son père contrôleur général des postes et qu’elle a 20 ans quand elle épouse Camus en 1934.

      Elle tomba malade durant son enfance, époque où l’on soigna ses douleurs avec de la morphine, dont elle restera dépendante toute sa vie.

      C’est un peu différent, non ?

    • oui mais comme c’est pas écrit dans un journal pipol, c’est pas une bonne référence ; et ça ressemble un peu trop à de l’ « original research » ; même sourcé, ça passe pas. Merci qui ?

      Tu as essayé de mettre à jour la page wikipédia ?

  • Wikipedia verliert vor Gericht – und denunziert weiter – Dirk Pohlmann – Journalist
    https://dirk-pohlmann.online/wikipedia-verliert-vor-gericht-und-denunziert-weiter

    Wikipedia est un outil pour détruire la réputation de l’opposition contre la guerre et les amis du pouvoir en place. C’est ce qu’on peut affirmer après des condamnations en justice de politiciens verts transtalantistes fanatiques qui forment un cartel de manipulation du contenu dans l’encyclopédie participative en ligne.

    27.7.2023 - Wikipedia wurde anlässlich seines 20-jährigen Bestehens gefeiert, als einzigartiges Internetprojekt, das von engagierten Autoren als offenes Wissensystem betrieben wird, bei dem jeder mitmachen kann, mit dem das Wissen der Welt kostenlos für alle Menschen zur Verfügung gestellt wird. Diese Botschaft wurde zum Beispiel, von sogenannten Qualitätsmedien wie der Süddeutschen Zeitung, von ARD und ZDF und sogar in einer Doku des wohl letzten funktionierenden öffentlich-rechtlichen Senders Arte in einer Art Dauerwerbesendung verbreitet.

    Die Realität sieht anders aus. Die Wikipedia wird im politisch relevanten Teil von problematischen Polit-Kommissaren dominiert, besonders in Deutschland. Wikipedia hat strukturelle Probleme, sie ist ein Monopol mit Definitionsmacht und sie ist damit ein verfassungsrechtliches Problem. Die Geschehnisse der letzten Wochen beweisen diese Behauptung. Dazu gehört auch ein neues Zivilgerichtsurteil, mit dem der mittlerweile berühmt-berüchtigte Autor Feliks nach zwei weiteren verlorenen Prozessen zu 8.000 Schadenersatz plus weiterer 2.000 Euro Geldstrafe verurteilt wurde. Feliks hat angekündigt, in Berufung gehen zu wollen.

    Der Sachverhalt muss erläutert werden, damit man ihn in seiner ganzen Problematik versteht.

    2017 war mir Feliks das erste mal aufgefallen, als ich in einem anderen Zusammenhang das israelische Foltergefängnis „Anlage 1391“ recherchierte, auch in der deutschen und englischen Wikipedia. Anlage 1391 wurde von verschiedenen israelischen Geheimdiensten betrieben. Man könnte es als das Vorbild für Abu Ghraib bezeichnen. Selbst der ehemalige Chef des israelischen Inlandsgeheimdienstes Shin Beth, Ami Ayalon, wollte mit den Grausamkeiten in Anlage 1391 nichts zu tun haben. Sein Kommentar: „Ich glaubte damals nicht und glaube heute nicht, dass es eine solche Anlage in einem demokratischen Staat geben sollte“.

    Zu den Methoden, die dort angewandt wurden, gehörten nach Aussagen von Gefangenen unter anderem Einsperren in winzigen, mit Exkrementen verdreckten Zellen, Einzelhaft in Zellen, die mit einer Klimaanlage im Winter gekühlt und im Sommer geheizt wurden, Einzelhaft in konstanter Dunkelheit, Verhöre bei denen Gefangene von Männern oder mit Besenstielen vergewaltigt wurden und andere Foltermethoden. Über die Anlage 1391 gibt es sogar Medienberichte aus den in Wikipedia ausschließlich erlaubten sogenannten reputablen Quellen des Mainstreamjournalismus wie taz, Spiegel, Guardian, Newsweek oder auch einen Bericht des Folterausschusses der Vereinten Nationen. Nichts davon fand sich im deutschen Wikipedia-Eintrag, der unter der Aufsicht des Tatortreinigers Feliks stand.

    In der Versionsgeschichte entdeckte ich, dass er im Sommer 2017 in der Einleitung selbst diese Passagen entfernt hatte: „Es existieren zahlreiche Hinweise und Zeugenaussagen zu Menschenrechtsverletzungen in der Anlage.“ Oder anderswo: „Danach ist den Inhaftierten, die zu 68% der Folter unterzogen werden, der Zugang zu Anwälten und das Wissen um den Ort des Aufenthaltes verwehrt.“ (…) „Es gibt fensterlose Isolationshaft in kleinen Zellen mit Dauerbeleuchtung, was als mentale Folter gilt und zum DDD Syndrom führt.“ Nachdem Feliks im Sinne des israelischen Sicherheitsstaates den Artikel gekärchert hatte, gab es nur noch ein Problem, das in epischer Breite dargelegt wird. Dass das Gefängnis nicht auf Landkarten zu finden war.

    Markus Fiedler und ich stellten fest, dass Feliks zu den hyperaktiven Editoren in der Wikipedia zählte und sich vor allem damit beschäftigte, Mitglieder der Linkspartei entweder zu denunzieren oder zu beweihräuchern. Er verschönerte Aktionen des israelischen Sicherheitsstaates in der oben beschriebenen Weise. Er war eindeutig ein Mann mit einer Mission. In monatelanger Recherche gelang es uns herauszubekommen, wer da hinter der Maske der Anonymität in der Wikipedia und als Mitglied des intern so genannten Wikipedia-Politbüros manipulierte, des engsten Machtzirkels der Online-Enzyklopädie: Jörg Matthias Claudius Grünewald, vormals Egerer, er hatte seinen Namen geändert, offenbar nach einer Eheschließung, die er auch dazu nutzte, 2013 zum Judentum überzutreten.

    Wir stellten fest, dass er einmal Bundestagskandidat der PDS in Bayern war, Mitglied der Linkspartei, Wehrdienstverweigerer und THW-Angehöriger in Deutschland, aber Freiwilliger der israelischen Streitkräfte in Israel, bereits vor seinem Religionswechsel, und dann versuchte, auch in der Bundeswehr Offizier zu werden. Seine Aktivitäten in der Wikipedia waren also die Verlagerung seiner erfolglosen politischen Tätigkeit in die Online-Enzyklopädie, wo er unter dem Deckmantel der lexikalischen Objektivität und unter Nutzung der Anonymität in der Wikipedia im Kreise von Gleichgesinnten eine ungleich größere Wirkung entfalten konnte; denn er konnte die Realitätswahrnehmung der gesamten deutschsprachigen Öffentlichkeit in den von ihm bearbeiteten Sinne manipulieren, so wie er aus dem Foltergefängnis Anlage 1391 ein Mustergefängnis des humanen Strafvollzugs machte.

    Markus Fiedler und ich kündigten an, seine Identität zu veröffentlichen, und wurden von seinem Anwalt kontaktiert, wir hätten die Deanonymisierung zu unterlassen, oder es würde schlimme Konsequenzen für uns haben. Wir veröffentlichten und es hatte Konsequenzen. Jörg Grünewald setzte am Landgericht Hamburg eine einstweilige Verfügung gegen uns durch. Wir mussten alle Informationen über ihn wieder aus dem Internet entfernen. Seine Anonymität war ihm und der Wikipedia besonders wichtig, ein Kennzeichen, dass sich durch die gesamte Wikipedia-Affäre als roter Faden hindurchzieht.

    Die Möglichkeit, als Heckenschütze gezielt gegen politische Gegner vorzugehen, ist ein Wesenselement der Wikipedia, die Anonymität der Schutzschild, der die Manipulation ermöglicht. Anonymität ermöglicht Verantwortungslosigkeit. Verantwortung bedeutet, die Konsequenzen für die eigenen Handlungen anzunehmen. In der Wikipedia gibt es keine Verantwortlichkeit. Die Wikipedia macht sogar Werbung damit, dass ihren Autoren juristisch keine Folgen drohen.

    Die Anonymität ermöglicht auch, dass andere Wikipediaautoren sofort manipulativ einspringen können, falls der extrem seltene Fall eintritt, dass ein Wikipedia Autor enttarnt wird und er juristische Konsequenzen ertragen muss. Der meist immense Aufwand, herauszubekommen, gegen wen man eigentlich klagen muss, verhindert auf diese Weise wirksam, dass man sich gegen die immer neuen Denunzianten wehren kann. Für den Menschen, der in der Wikipedia denunziert wird, ist es eine Sisyphosarbeit sich zu wehren, er kämpft gegen eine unsichtbare Hydra, der immer wieder neue Köpfe nachwachsen, sobald einer abgeschlagen wurde.

    Natürlich gibt es eine gute Coverstory zur Anonymität, die die Wikipedia vor sich herträgt. Die Anonymität schütze die Wikipedia-Autoren vor üblen Konsequenzen, zum Beispiel, wenn ein Autor in der Wikipedia über Geheimdienste oder Neonazis berichte und dann bedroht werde.

    Der Fall Feliks und viele andere Manipulationen zeigen zwar, dass eher das Gegenteil der Fall ist, nämlich dass in der Wikipedia Geheimdienstnarrative geschützt werden, aber das ist nur ein Teil des Problems. Grundsätzlich muss man feststellen, dass die Anonymität genutzt wird, um denunzieren zu können, um Existenzen politischer Gegner zu beschädigen und zu vernichten. Die Wikipedia ist ein Pranger, an denen die Editoren ihre Gegner ohne jegliche Folgen für sich selbst anbinden können, wo sie ihn mit Jauche übergießen und dem Gespött der Öffentlichkeit aussetzen können.

    Es ist richtig, dass Drohungen und Schlimmeres gegen Personen eingesetzt werden, die in der Öffentlichkeit stehen. Ich habe es selbst erlebt, als ich anfing, über die Wikipedia-Junta zu berichten. Das reichte von einer Morddrohung per E-Mail, deren Absender die Polizei nicht ermitteln konnte, bis zur konstanten Belästigung in der Öffentlichkeit, von teuren Gegenständen, die in meinem Namen bestellt wurden, die sich jemand anders liefern ließ und deren Inkassoforderungen bei mir landeten, von dubiosen Webseiten, auf denen ich eingetragen werde, wogegen ich mich juristisch wehren muss, von natürlich anonymen antideutschen Denuziations-Flugblättern, die verteilt werden, wenn ich einen Vortrag über die Wikipedia halte und vielen anderen Methoden der Zersetzung, denen man als Kritiker der Wikipedia ausgesetzt ist. Zum Beispiel, dass mein Wikipedia-Eintrag jetzt wieder zur Strafe für zu viele gewonnene Gerichtsverfahren denunziatiorisch bearbeitet wird. Ich habe nicht aus der Anonymität gearbeitet. Sie wird aber gegen mich genutzt. In der Wikipedia, die in diesem Fall zum anonymen Racheportal aus sehr persönlichen Motiven wird.

    Sie wagen es, die Machenschaften einiger Wikipedia-Autoren öffentlich aufzudecken? Seien Sie darauf gefasst: Diese Wikipedia-Autoren haben viele Verbindungen und alle Möglichkeiten, sich dafür in der Wikipedia und über ihr nahestehende Journalisten zu rächen. Das sind die Ruhrbarone, Salonkolumnisten, sie arbeiten im Tagesspiegel, dem Deutschlandfunk, der Süddeutschen, dem Münchner Merkur, dem Online Portal SHZ, dem österreichischen Standard und vielen anderen Medien. Dabei hilft ihnen der Ruf, den Wikipedia fälschlicherweise hat, nämlich eine interessenlose und kostenlose Online-Enzyklopädie zu sein.

    Dass die Anonymität in der Wikipedia vor allem mit der Sehnsucht nach folgenloser Denunziation zusammenhängt und nur sehr wenig mit ehrenwerten Motiven, kann man auch am Zusammenwirken von Wikipedia und Psiram nachweisen. Die beiden Webseiten sind technisch und personell eng verbunden. Die Psiram-Autoren sind auch in der Wikipedia oder in den Medien als Journalisten aktiv. Psiram ist eben kein Portal, dass unterdrückten und bedrohten Journalisten zur Publikation verhilft, die unter der Verfolgung totalitär agierender Staaten leiden – ein Beispiel wäre da Julian Assange.

    Psiram ist eine ihrer klarsten Erscheinungsformen dieses Problems, nämlich eine anonyme, komplett illegale Denunziationsplattform, die über Umwege sogar staatlich unterstützt wird. Jeder Eintrag in Psiram dient der Zersetzung der darin behandelten Person oder Organisation, ausnahmslos. Keiner dient dem Schutz von Aufklärern vor Neonazis.

    Der Sinn von Psiram ist die anonyme Denunziation weltanschaulicher Gegner bei gleichzeitigem Schutz der Denunzianten vor juristischen Konsequenzen. Der Sinn der Anonymität der Psiram-Autoren und der anonymen Wikipedia-Junta ist es, Verantwortungslosigkeit zu ermöglichen. Das ist die fast ausschließliche Wirklichkeit der Anonymitätsnutzung. Der vorgebliche Grund der Anonymität, der Schutz vor Übergriffen, ist demgegenüber so gut wie nicht existent.

    Wenn aber ein Wikipedia-Autor aus gutem Grund de-anonymisiert wird, wie wir es bewusst im Fall Feliks getan haben, weil nur so bewiesen werden kann, was in der Wikipedia tatsächlich läuft, dann ist das Geheul bei den Denunzianten und der Wikipedia-Junta groß. Es wird außerdem immer noch bestritten, dass es so läuft, wie es läuft. Es wird weiter verschwiegen, dass es so läuft, wie es läuft, zum Beispiel in allen Mainstreammedien. Die Manipulation der hier gemeinten Editoren wird geschützt, nicht die Editoren vor Gewalt. Um auch das zu sagen: Es betrifft nicht alle Wikipedia-Autoren, sondern die Machtelite der Wikipedia.

    In dem folgenden Gerichtsverfahren, das Feliks gegen uns angestrengt hatte und dass wir nach der einstweiligen Verfügung gegen uns herbeisehnten, verlor er. Wir konnten wieder über ihn berichten. Er ging in Berufung. Und verlor erneut. Beim zweiten Urteil des Oberlandesgerichtes Hamburg wurde Presserecht geschrieben. In dem Urteil wurde festgelegt, dass es kein Recht auf Anonymität für Wikipedia-Autoren gibt, die an politischen Auseinandersetzungen teilnehmen – und schon gar nicht für solche, die manipulieren.

    In einem weiteren Zivilgerichtsverfahren wurde jetzt erneut Rechtsgeschichte geschrieben. Elias Davidsson, der im Verfahren gegen Feliks für uns aussagte und dessen Wikipedia-Eintrag Feliks deshalb zur Strafe noch einmal verschlimmerte, hat nun ebenfalls gegen Feliks alias Jörg Grünewald einen Prozess wegen Missachtung seiner Persönlichkeitsrechte gewonnen. Es ist das erste Mal überhaupt, dass in Deutschland ein Wikipedia-Autor zu Schadenersatz verurteilt wurde. Das Gericht verhängte eine besonders hohe Geldstrafe von 8.000 plus 2.000 Euro.

    Arte schreibt dazu auf seiner Webseite: „Nach Angaben (der Richter) wurde der Wikipedia-Autor zuvor bereits in einem ähnlichen Fall vom Hamburger Landgericht im Zusammenhang mit „tendenziösen Bearbeitungen von Einträgen zum Nahostkonflikt“ verurteilt. Von diesen Beiträgen waren unter anderem Linken-Politiker und bekannte jüdische Persönlichkeiten betroffen. Eine Entschädigung sah das Koblenzer Landgericht unter anderem auch deshalb als angemessen an, weil der unter den Beiträgen leidende Kläger keine Möglichkeit zur Veröffentlichung einer Gegendarstellung gehabt habe. Auch die Dauer und das Ausmaß der Persönlichkeitsrechtsverletzungen spielte dabei eine Rolle. Die Entscheidung ist nicht rechtskräftig und kann angefochten werden.“

    Was danach geschah, beweist die Wikipedia-Problematik erneut. Der Eintrag in Wikipedia wurde danach entsprechend des Urteils bereinigt. Der Wikipedia Autor Nillurcheier aber trug den Begriff danach sofort wieder ein und editierte den Wikipedia-Artikel von Elias Davidson und neuerdings immer umfangreicher in die alte Richtung „erfolgloser Verschwörungstheoretiker“. Nillurcheier ist ein Anagramm seines Realnamens Dr. Ulrich Leiner. Dr. Leiner ist Politiker der Grünen, 2. Bürgermeister der Gemeinde Haar bei München und nach eigenen Angaben sogar einer der Gründer der Grünen, wogegen die Gründerin Jutta Ditfurth mit dem Kommentar „Maulheld“ Einspruch erhob.

    Als Markus Fiedler und ich seine Identität, seine Webseite und seine Aktivitäten veröffentlichten, schrieb ein Süddeutsche-Journalist und der Leiter der Lokalredaktion im Münchner Merkur jeweils Artikel, dass Leiner Opfer einer konzertierten Verleumdungskampagne werde. Leiner sprach von einem Shitstorm. Der anonyme Denunziant beklagte sich über anonyme Denunziation, der er ausgesetzt sei. Es würden sogar Rücktrittsforderungen an die Grünen geschickt! Die Süddeutsche Zeitung verortete Fiedler und mich ganz im Sinne von Wikipedia und frei erfunden im dubiosen rechten Lager und – natürlich – als Putin-Trolle.

    Nicht so schön ist, dass der Süddeutsche-Journalist sehr eng mit Dr. Leiner – was sich in der Berichterstattung niederschlägt – und zum Beispiel eine Wahlkampfveranstaltungen von ihm moderiert hat.

    Noch unschöner ist, dass die Vorgeschichte des Urteils nicht erwähnt wird und auch nicht, warum wir Dr. Leiners Klarnamen veröffentlicht haben, nämlich weil er sich in übelster Wikipedia-Manier über das Gerichtsurteil hinwegsetzte und weiter hinwegsetzt, jetzt mit medialer Deckung.

    Dr. Leiner veröffentlichte den manipulativen Süddeutsche-Artikel auf seinem Facebook-Profil mit Dank für die „Klarstellung“. Einer der ersten Kommentare auf dem Facebookprofil von Dr. Leiner unter dem Posting lautete: „Gut, dass es für solche Fälle noch Psiram gibt.“ Und Dr. Leiner gab ein Like dafür.

    Markus Fiedler ist übrigens ein weiteres Opfer der Denunziationen aus dem Umkreis der Wikipedia-Junta und der ihr angeschlossenen antideutschen Batallione. Die Deutsch-Israelische Gesellschaft schrieb einen sehr besorgten Brief an seine Schule, das Kultusministerium, den Bund der Waldorfschulen, den NDR, die taz und viele anderen Medien. Wie denn ein Verschörungstheoretiker wie Markus Fiedler, der in dem Brief auch noch in die Nähe des Antisemitismus gerückt wurde, als Biologie- und Musiklehrer an einer Waldorfschule angestellt sein könne.

    Unter Beteiligung des Bundes der Waldorfschulen wurde Markus Fiedler deshalb die Auflösung seines Arbeitsvertrages kommentarlos in die Hand gedrückt. Der Bund der Waldorfschulen und die Waldorfschule Oldenburg haben meine Fragen zu dem Vorgang nicht beantwortet. Sie hoffen auf eine geräuschlose Beendigung der Angelegenheit und ihres Einknickens vor der Denunziation. Dieses Anbiedern angesichts von Machtdemonstrationen ist keine Seltenheit.

    Ein Freund von Markus Fiedler schrieb einen vertraulichen Brief an Psiram, den das Portal sofort veröffentlichte: dass er sich von Markus Fiedler und dubiosen Figuren wie Ken Jebsen distanziere. Ob man ihn jetzt bitte nicht weiter in Psiram denunzieren werde?

    Die Wikipedia in Gestalt ihres Autoren Feliks verliert einen Prozess nach dem anderen. Aber die Fraktion, der er angehört, siegt doch, mit Unterstützung der Medien. Markus Fiedler ist arbeitslos. Die Angst vor den McCarthy-Methoden von Wikipedia und Psiram beherrscht die Landschaft.

    Man kann nur annehmen, dass das mit billigender Unterstützung des deutschen Staates stattfindet. Denn er geht nicht gegen Psiram vor. Er kümmert sich auch nicht als Gesetzgeber um das Problem des Monopolmanipulators Wikipedia. Er finanziert die Amadeu Antonio Stiftung mit über 1 Million, die Psiram in Seminaren und in Veröffentlichungen zur Nutzung an Schulen vorschlägt.

    Was wohl geschehen würde, wenn wenn jemand ein ähnliches Portal wie Psiram betreiben würde, nur eben andersherum – eines, in dem transatlantische deutsche Politiker und ihre medialen Netzwerker denunziert würden?

    #Allemagne #justice #wikipedia #journalisme

  • Reflets.info : « Révélation : le patron d’Avisa… » - Mastodon
    https://mastodon.social/@reflets

    Révélation : le patron d’Avisa Partners qui répète à loisir que jamais sa société n’a géré en direct des modifications de l’encyclopédie en ligne l’aurait fait lui-même. Avec un compte Gmail lié à son numéro de portable qui a servi à créer un utilisateur Wikipedia.

    https://reflets.info/articles/avisa-partners-une-ethique-en-toc-qui-sape-la-vie-democratique
    https://seenthis.net/messages/965242
    #Avisa_Partners #Wikipedia

  • Wikipédia : enquête sur la fabrique quotidienne d’un géant encyclopédique
    https://www.mediapart.fr/journal/culture-et-idees/231222/wikipedia-enquete-sur-la-fabrique-quotidienne-d-un-geant-encyclopedique

    Malgré les bonnes volontés affichées et des efforts visant à réduire les biais systémiques, la politique éditoriale de Wikipédia l’amène inexorablement à privilégier l’idéologie dominante. Pour paraphraser Lissell Quiroz, sa neutralité est un lieu de pouvoir qui, dans un mouvement commun avec les champs du savoir hégémonique, minore certaines formes d’existence et de mobilisation. Il existe évidemment des îlots de résistance qui tentent de faire vivre le potentiel révolutionnaire de ce projet, mais ils restent marginaux.

    • La communauté répond généralement à ces critiques en indiquant que l’encyclopédie n’est que « le reflet de la société », qu’elle « représente le monde tel qu’il est ». En réalité, elle représente le monde tel qu’il est construit d’une part par la communauté wikipédienne, qui n’est ni « représentative » sociologiquement ni « neutre » idéologiquement, et d’autre part par les champs scientifique, politique et médiatique occidentaux, qui sont comme les autres travaillés par des jeux de domination et de pouvoir.

      On aurait tort cependant de croire qu’elle n’est qu’un réceptacle passif. Étant donné la circularité de l’information et la reprise des savoirs proposés par Wikipédia, l’encyclopédie en ligne est aujourd’hui également coproductrice des savoirs élaborés dans d’autres champs. Sa responsabilité est donc immense. Elle l’est d’autant plus que, contrairement à d’autres supports, son caractère encyclopédique lui vaut une grande confiance populaire.

      Il ne s’agira donc pas de conclure ici en prônant un rejet total de l’encyclopédie numérique. Au contraire. S’il nous semble essentiel de rester prudent dans son utilisation et critique sur son fonctionnement, nous pensons, à l’instar des contributrices de Noircir Wikipédia, que l’encyclopédie numérique est un « espace à investir ». Et à révolutionner. Il nous faudra, pour ce faire, renforcer les batailles dans les champs scientifique et médiatique.

    • Un exemple (ci-dessous) avec Pinochet, à qui est dénié dans une seule phrase l’appellation de #dictateur. Et donc, on peut trouver accolés dans sa fiche les termes « dictature militaire » et « sauveur » mais à aucun moment le mot « dictateur » n’est utilisé dans sa page wikipédia (25 décembre 2022), tu ne le trouveras que dans les références.

      La présidence de Pinochet est dénoncée dans son ensemble comme une période de dictature militaire, par de nombreux médias et ONG ainsi que par ses opposants3,4,5,6,7,8,9,10. Elle est décrite comme telle par les historiens ; la qualification de dictature est également reprise par le rapport Valech, publié au Chili en 200411. Ses partisans chiliens considèrent au contraire qu’il a « sauvé » le pays en l’empêchant d’adopter le communisme12,13.

      #wikipédia

    • Pour connaitre un peu wikipédia je ne nie pas que des contributeurices puissent etre transphobe. Il y a par contre une opposition total entre les croyances transactivistes et ce qu’est un travail encyclopédique.

      Qu’une encyclopédie mentionne le nom de naissance des personnes atteintes de dysphorie ne me semble pas etre un acte de discrimination. Qu’une encyclopédie demande des sources et documents pour affirmer une chose n’est pas non plus une brimade infligée aux trans. Qu’une encyclopédie ne se fie pas au seul ressenti des individus pour établir ses articles me semble etre necessaire. C’est le propre des catégories d’exclure certains critères et ce n’est pas un acte de haine, les chats sont exclus de la catégorie des lapins, c’est pas de la haine anti féline pour autant. Si des croyant·es affirment que la vierge leur parle chaque matin ou qu’illes ont un esprit de femme prisonnier d’un corps d’homme c’est pas pour autant un fait, ca reste une croyance qui doit être mentionnée comme telle dans une encyclopédie.

      Pour ce qui est des intersexes leurs problématiques n’ont rien en commun avec celles des trans et non binaires, beaucoup d’entre elleux se plaignent d’etre instrumentalisé·es par les transactivistes. Les intersexes sont assigné·es à la naissances mais pas les trans ni les non binaire, ni les gender fluide, gender neutres, agender, xénogender... chez qui on ne fait qu’observer le sexe de naissance, ce qui n’est pas une assignation.
      Ici le témoignage d’une personne intersexe qui affiche son opposition à l’idéologie transactiviste libérale.
      https://www.youtube.com/watch?v=hNpW6QGYQso

      Les transactivistes s’attaquent aux encyclopédies puisqu’illes refusent toute forme de définition collective, et préfèrent une autodéfinition du reel par le ressenti individuel.

      Ainsi que Butler le souligne, la critique des catégories et des politiques identitaires et leur contestation n’impliquent pas, comme c’est le cas pour les notions de catégorie femmes, de sujet et de plusieurs autres, la répudiation totale de ces dernières[25]. Il suffit plutôt de faire une utilisation critique et prudente de ces catégories et de ces politiques, en les laissant ouvertes aux changements, aux redéfinitions, à l’inclusion de nouvelles ou de nouveaux membres , etc. (Butler 2001a : 147 ; 2005b ; 2006 : 52-53). Voici comment Butler exprime sa thèse concernant la catégorie « lesbienne » (2001a : 143-144) :

      Je ne suis pas à l’aise avec les « théories lesbiennes » et les « théories gay », car […] les catégories identitaires tendent à servir d’instruments aux régimes de contrôle, soit comme catégories normalisantes des structures d’oppression, soit comme points de ralliement pour la contestation libératoire de cette oppression même. Je ne suis pas en train de dire qu’en quelque occasion politique, je refuserai de défiler sous la bannière lesbienne, mais j’aimerais que la signification de cette bannière ne soit jamais ni trop claire ni trop précise.

      https://www.erudit.org/fr/revues/rf/2007-v20-n2-rf2109/017606ar

      Si on laisse les catégories ouvertes aux redéfinitions constantes et à l’inclusion de tous nouvelleaux membres qui en exprime le désir, alors plus aucun travail de définition ni de catégorisation ni d’encyclopédie, n’est possible. Si les « bannières » ne doivent etre ni claires ni précises les encyclopédies sont à mettre au feu et c’est tout naturellement que ces idéologues s’attaquent à wikipédia.

      #transactivisme #identitaires #liberalisme #sexisme #discrimination #définition #wikipédia #identité

    • En l’absence d’exemples, le texte de l’Obs est assez difficile à suivre. Alors prenons l’exemple de la fiche de Chelsea Manning :
      https://en.wikipedia.org/wiki/Chelsea_Manning

      Si je lis le texte de l’Obs, il me semble que je devrais admettre que cette fiche est transphobe (son ancienne identité est « dévoilée », il y a des photos d’elle avant sa transition…). Alors qu’il semble tout de même que, dans la logique exposée par Mad Meg, ce qui est reproché (ce qu’on trouve donc dans cette fiche en particulier) relève du travail de documentation normal de l’encyclopédie.

      En ajoutant aussi le fait que l’encyclopédie n’est censée documenter que des personnalités publiques ayant une certaine notoriété, pas d’outer des personnes transgenres dont l’histoire ne serait pas déjà connue. Si on gomme l’identité passée Chelsea Manning, on se condamne à ne plus pouvoir comprendre les archives des journaux ; or c’est bien à cela que sert l’encyclopédie.

    • Clap Clap Clap 👏
      (j’ajoute néanmoins pour relativiser mon intervention que je ne suis pas équipé pour réfléchir au transactivisme ; je pourrais dire la même chose si on me demandait de réfléchir à la théorie de la relativité afin de donner le change à Einstein car oui, je ne suis pas au niveau pour discuter avec des théoriciens de la transidentité, ces gens sont dans des sphères inatteignables par le commun, et le commun ne peut que rester coi, pour sûr).

    • Merci Meg. Mais je ne comprends pas bien en quoi ces deux pages correspondent aux accusations de la tribune de l’Obs : une part des critiques concerne clairement les articles publics (mégenre, photos avant transition, rappel de l’identité avant transition…), et pour ce qui est de « harcèlement », qui là relèverait des échanges dans les espaces de discussion, ça n’est pas clair non plus dans ces deux pages. Ou alors, il faut considérer que les gens qui contredisent leurs interlocuteur·ices trans sont transphobes, et avec ce genre de tribune qui ne donnent pas d’exemple concret, c’est une tendance qu’on sent poindre rapidement (et ce serait ce que tu veux me dire avec ces deux liens : ce qui suscite cette tribune, c’est d’abord que les transactivistes sont contredit·es dans les forums de Wikipédia).

      Sinon, j’avais particulièrement tiqué sur ce passage :

      La société contemporaine à tradition coloniale semble se rendre compte de notre existence depuis peu alors que nous avons toujours existé à travers le monde. Avant d’être envahies, décimées ou réduites en esclavage, nombre de cultures pré-coloniales comptaient en leur sein des sujets trans et non binaires dont la plupart avaient un rôle social voire spirituel, ce qui reste le cas dans certaines cultures (10).

      Wikipédia étant un média attaché à un système de sources écrites et mainstream, sa vision élitiste et blanche ne rend pas justice aux cultures à tradition orale.

      C’est pratique, ça, de dénoncer une encyclopédie, au motif qu’elle repose sur « un système de sources écrites et mainstream », et donc « élitiste et blanche ».

    • @biggrizzly on sent bien que tu n’as pas envie d’en parler ! ^^

      @arno J’ai mis ces articles pour montrer des exemples de discutions sur des sujets potentiellement polémiques. C’est pas « le bistrot » dont parle l’article mais je vais aller voire.
      Et sans nier que les transactivistes subissent du harcelement sur wikipédia, je pense qu’il y a une part d’opportunisme de mauvaise foie dans leurs déclarations. Le fait de ne pas donner d’exemples précis ni liens pour en juger ne me donne pas une bonne impression.

    • J’ai parfois essayé de discuter avec des personnes bourrées, et ça a souvent été décevant. L’incommunicabilité, c’est un truc qui me met terriblement mal à l’aise. Les discussions sur la transidentité, ça me fait pareil. A partir du moment où un des interlocuteurs peut décider de changer le sens des mots quand cela LUI chante... je décroche. Je ne suis pas de taille. Je le laisse avec LUI même.

    • Pour le deadname c’est assez proche de la question du pseudonymat. Quand la personne a eu une vie médiatique sous plusieurs pseudonymes ou plusieurs noms ca peut etre utile de le mentionné mais la plus part du temps c’est le nom d’usage qui doit être utiliser. En lisant le forum je trouve les propositions de discuter au cas par cas plus judicieuses.

  • What China’s blocking of Wikimedia from WIPO says about copyright and free access
    https://www.medianama.com/2022/07/223-china-blocking-of-wikimedia-wipo-copyright-access-online

    Un article passionnant sur la géopolitique de la propriété intellectuelle (et donc de l’Internet qui en est aujourd’hui le principal véhicule).
    C’est en CC 4.0... dommage que je n’ai pas le temps d traduire. Mais si quelqu’un s’y colle, on peut en faire un petit « Cahier de C&F éditions », notre série gratuite.

    Two weeks ago, the Chinese delegation at the World Intellectual Property Organization (WIPO) rejected seven Wikimedia chapters from being accredited as Permanent Observers. The countries supporting China’s decision reportedly include Tajikistan, Pakistan, Venezuela, Zimbabwe, Bolivia, Nicaragua, Kyrgyzstan, Bolivia, Russia, Iran, and Algeria. With this decision, the Wikimedia chapters of France, Argentina, Germany, Italy, South Africa, Sweden, and Switzerland do not have a Permanent Observer’s seat at WIPO’s negotiating table.

    Established in 1967, the World Intellectual Property Organization (WIPO) is a self-funded agency of the United Nations. Comprising 193 Member States, it deliberates on global standards for intellectual property and copyright policy.

    However, this isn’t the first time China has blocked Wikimedia chapters, or its parent organisation the Wikimedia Foundation, from Permanent Observer status at WIPO. As recently as May 2022, China denied ad hoc observer status to six other Wikimedia chapters at WIPO’s Standing Committee on Copyright and Related Rights (SCCR). In 2020 and 2021, China blocked the Wikimedia Foundation’s application for observer status as well.

    The reason cited by China over the years and this year: ‘the affiliated websites of the WMF [Wikimedia Foundation] contained a large amount of content and misinformation that ran counter to the One-China principle. The delegation hoped that all parties [present at WIPO] would continue to observe this principle, when discussing the issue.’ What this implies: the Wikimedia websites host ‘misinformation’ on Taiwan, the island territory hugging mainland China’s eastern coast. This information possibly challenges the Chinese government’s decades-long belief that there is only legitimate ‘One China’—and truant, secessionist Taiwan is an inalienable part of it.

    Why it matters: China’s actions fall in line with its growth as a technologically-advanced global power. Its ability to influence smaller, developing countries to support its domestic censorship policies online could critically impact the nature of discussions that take place at WIPO. This is important because WIPO lies at the forefront of determining global copyright standards—as well as the exemptions to them. It is these exemptions that allow us, as users of the Internet, to freely access knowledge and speech online, rights which fall under the fundamental right to speech in many jurisdictions. However, these ‘limitations’ to copyright enforcement are hard-earned—and are often championed by a variety of civil society organisations observing and influencing proceedings at WIPO. Regardless of the criticisms surrounding Wikimedia and its chapters, blocking them leaves out a powerful lobby for online access to knowledge at the international level.

    Perhaps this is why discussions on limitations and exceptions regularly happen at WIPO—these provisions allow members of the global community to use copyrighted content ‘without the authorization of the rightsholder and with or without payment of compensation.’ Civil society organisations observing WIPO proceedings have had a particularly influential role in making the Internet’s information more accessible to its users. ‘

    ‘With observer status, you can’t vote. But you can inform debates, speak, and meet delegates,’ says Balasubramaniam. ‘Civil society organisations also bring two critical things to the table,’ explains the policy expert. ‘The first is evidence, whether quantitative or anecdotal, on why certain exemptions to copyright laws may be necessary. Secondly, they bring legal arguments and contribute to the development of copyright law at this multistakeholder forum. They do have the power to leverage positive outcomes at WIPO—the point of view of a non-profit organisation usually takes effect when a Member State or regional bloc puts their weight behind it.’

    For example, a country’s technological and industrial advancement often appears to accompany a less flexible stance on copyright—and more companies sign up to these views to preserve their own interests. Sinha’s remarks bear special credence for those worried about the future of the ‘free’ world now that China is flexing its muscle at WIPO.

    ‘Until the 2010s, China was relatively pro access to knowledge,’ recalls the policy expert. ‘This bears many parallels to the first few centuries of American copyright history. America was relatively on the side of access to knowledge because it was developing its domestic industry,’ explains the policy expert. ‘The United States used to pirate texts. 100 years down the line, America established its industries and became a net exporter of copyrighted works versus a net importer of copyrighted works. It then shifted its position from a country that pushed for exceptions and limitations to the copyright regime, to one that wanted the regime to have the maximum protections and rights for creators and rights holders. We see this similarly unfolding in China. As long as it was a net importer of intellectual property, it was much more balanced in its approach to all forms of copyright. And then once its own patent portfolio became bigger than everybody else’s, particularly in the context of 5G technology, it took a u-turn, just like the USA did all those years ago.’

    In 2019, China became the top filer of international patents at WIPO’s Patent Cooperation Treaty (PCT) System, filing 58,990 applications. This dislodged the United States from its 44-year-reign as the top patent filer globally. According to WIPO, over the past ten years, China has filed ‘389,571 patents in the area of AI, accounting for 74.7 percent [sic] of the global total and ranking the first in the world.’ This rapid technological advancement may explain the kind of support it received from developing countries as it blocked the Foundation and chapters—even as that support comes at the cost of speech at WIPO and, potentially, larger access to information online.

    ‘It’s fairly simple to predict how a country will determine its stance at WIPO: it depends on whether they are net importers or exporters of IP. That answer is then easily overlaid on whether they are developing or developed countries,’ concludes the policy expert. ‘The negotiations that take place at these fora are highly asymmetric. Poorer countries may end up supporting a position of a powerful, copyright maximalist country, not because they’re communists or socialists or capitalists, but because they want access to that country’s markets and capital.’

    ‘Globally, I see a trend to treat intermediary liability as a panacea for all of the Internet’s problems—and I don’t think that’s the case,’ argues Keton. ‘That’s partly because regulators view these issues keeping in mind the big for-profit tech platform. We build regulation that applies to these huge platforms that have a very top-down approach to content moderation, and it’s possible that these laws don’t eventually consider community-led content moderation efforts. We need to preserve open knowledge projects, because it’s tremendously important that we have the ability as individual citizens to shape our experience on the Internet.’

    #Propriété_intellectuelle #OMPI #Wikipédia #Chine #Géopolitique_internet
    In that light, embedding necessary discussions on geopolitics within the context of access to knowledge appears to be critical—especially if the public and civil society are serious about preserving hard-earned fundamental rights to speech, expression, and information online. ‘There’s a yawning boredom of late for anything that sounds like principle,’ remarks Iyengar. ‘Even 20 years ago, if you said freedom of speech is being affected, people would be slightly alarmed. Today, this violation of rights is part of our [collective] every day. The shock factor of principles being violated is diminished across the world, and in India, as well. You would much rather hear or write about geopolitics than about principle-based stances.’

  • Ennui, infox et encyclopédie : un auteur chinois révèle la supercherie
    https://actualitte.com/article/106979/insolite/ennui-infox-et-encyclopedie-un-auteur-chinois-revele-la-supercherie

    « C’est l’Ennui ! - l’oeil chargé d’un pleur involontaire, Il rêve d’échafauds en fumant son houka. Tu le connais, lecteur, ce monstre délicat. » Zhemao, femme au foyer chinoise, ne peut qu’abonder dans le sens de l’auteur des Petits poèmes en prose. Baudelaire conseillait d’être toujours ivre, afin de survivre à ce fardeau : de travail, de vin ou peu importe. La méthode de Zhemao, son nom d’utilisatrice, fut de produire sur l’encyclopédie Wikipédia des infox historiques...

    Publié le : 18/07/2022 à 16:15
    Hocine Bouhadjera

    Sa spécialité : falsifier l’histoire de la Grande Russie. Afin de franchir le contrôle des contenus publiés sur la version chinoise de la plateforme, la dame se faisait passer pour une universitaire, fille d’un diplomate chinois en poste en Russie, mariée à un Russe. Elle se targuait notamment de détenir un doctorat en Histoire mondiale de l’Université d’État de Moscou : prestige et légitimité.

    Récemment, elle avait partagé une pétition que son mari aurait signée pour protester contre l’invasion de l’Ukraine par la Russie... En outre, elle utilisait quatre comptes alternatifs, afin de soutenir son escroquerie. En réalité, Zhemao ne parle ni anglais ni russe, et est une femme au foyer avec seulement un diplôme d’études secondaires.

    Une mine (d’informations) pas comme les autres

    En juin de cette année, le romancier chinois Yifan, tombe, dans ses recherches pour nourrir un futur texte, sur un article dédié à la mine d’argent de Kashin. Cette mine, découverte par des paysans russes en 1344 selon l’entrée, aurait été exploitée grâce au soutien de plus de 40.000 esclaves et affranchis. Outre cette dimension informative, le papier s’appliquait à décrire la composition géologique du sol, la structure de la mine et même le processus de raffinage...

    En réalité, tout n’était que le fruit de l’imagination de cette utilisatrice connue sous le nom de Zhemao. Les livres cités n’existaient tout simplement pas, quand les références en langue russe utilisées n’évoquaient pas ce que la Chinoise leur faisait dire. En tout, Yifan découvre 206 articles publiés à partir de 2019, certains sur des conflits entre anciens États slaves fantaisistes, souvent caractérisés par la richesse des détails exposés. 300 entrées auxquelles Zhemao avait apporté sa touche ont ensuite été étudiées par un groupe de wikipédiens et de bénévoles.

    « Le contenu qu’elle a écrit est de haute qualité et les entrées étaient interconnectées, créant un système qui se tenait en lui-même », explique John Yip, grand contributeur de Wikipédia, à VICE World News. Et d’ajouter : « Ses papiers semblaient complets, avec des citations appropriées, mais certaines étaient inventées, tandis que d’autres avaient des numéros de pages qui ne correspondaient pas ».

    Ce dernier conclut : « Zhemao a inventé une nouvelle façon de saper Wikipédia. » En effet, mêlant les faits à la fiction, la Chinoise a remis en cause les capacités de la plateforme participative à vérifier les informations et à repousser les acteurs malveillants du site.

    #Wikipédia #Enclosure #Communs

  • La fondation Wikimedia ne veut plus recevoir d’argent en cryptomonnaies
    https://www.ladn.eu/tech-a-suivre/la-fondation-wikimedia-nacceptera-plus-les-dons-en-cryptomonnaies

    La fondation à l’origine de l’encyclopédie Wikipedia acceptait les dons en cryptos depuis 2014, mais déclare que c’est terminé. Derrière ce changement, la révélation de deux visions du web qui s’affrontent.

    Fin avril, après plusieurs mois de débat, les membres de la fondation Wikimedia ont tranché : les dons en cryptomonnaies ne seront plus acceptés et ceci jusqu’à nouvel ordre. Ils étaient autorisés depuis 2014.

    Le sujet a été lancé par Molly White, une modératrice de longue date connue pour ses positions contre les cryptomonnaies en particulier et le Web3 en général. L’ingénieure en informatique tient le blog « Web3 is going just great » , qui recense les arnaques et pires dérives liées aux ventes de NFT et aux cryptomonnaies. Pour elle, les cryptos vont à l’encontre de l’engagement de la fondation contre le réchauffement climatique compte-tenu de l’impact environnemental du Bitcoin et d’Ethereum, les deux principales monnaies numériques en circulation. Par ailleurs, elle explique que « les cryptomonnaies sont des investissements extrêmement risqués qui ne font que gagner en popularité chez les investisseurs particuliers » , et qu’en acceptant les cryptos, Wikimedia démocratise l’utilisation de ces investissements « intrinsèquement prédateurs » .

    Mozilla pas fan non plus des cryptos

    Cette décision fait écho à celle de la fondation Mozilla, prise quelques mois plus tôt. Suite à de virulentes critiques de ses utilisateurs, l’éditeur du moteur de recherche Firefox a lui aussi d’abord décidé d’abandonner les dons en cryptomonnaies qu’il acceptait depuis 2014. L’un de ses fondateurs Jamie Zawinski, aujourd’hui retiré du projet, avait notamment fait part de son agacement en janvier 2022 sur Twitter. Clair et direct. « Bonjour, je suis sûr que celui qui gère ce compte n’a aucune idée de qui je suis, mais j’ai fondé Mozilla et je suis ici pour dire "allez vous faire voir" et "merde". Toutes les personnes impliquées dans le projet devraient avoir terriblement honte de cette décision de s’associer à des escrocs de Ponzi qui incinèrent la planète » , avait-il envoyé au compte officiel de Mozilla au sujet des dons en cryptos.

    Mozilla est toutefois en partie revenu sur sa décision. Depuis avril, les cryptomonnaies sont de nouveau autorisées, mais seulement celles basées sur la « preuve d’enjeu » , un protocole de validation des transactions moins énergivore que la preuve de travail (qui nécessite d’importants calculs informatiques) utilisé par Bitcoin et Ethereum.
    L’internet des communs vs le Web3 ?

    Le fait que deux acteurs historiques de l’Internet « des communs » prennent position contre les cryptomonnaies n’est pas anodin. Cela montre une rupture idéologique entre le monde du Web3 et celui de la culture libre des années 1990-2000. On aurait pu penser que ces deux cultures du web se rapprocheraient, puisque les défenseurs du Web3 militent pour un internet détaché des grandes plateformes, où les utilisateurs « reprendraient » le pouvoir. Mais le Web3 est aussi le lieu de la sur-monétisation des échanges sur le web, et d’un accès à une forme de propriété. Ce qui n’est pas vraiment la vision défendue par Wikipedia ou Mozilla, qui ont toujours plaidé pour un accès gratuit et universel à la connaissance.

    Il est intéressant de noter qu’en 2014, les décisions de Wikipedia et de Mozilla d’accepter les cryptos n’ont pas suscité tant de remous. Mais en 2022, l’usage des cryptomonnaies s’est démocratisé, les NFT et leur mauvaise réputation sont passés par là, et la critique environnementale est bien plus prégnante qu’elle ne l’était il y a dix ans.

    Marine Protais

    #Web3#Cryptomonnaies #Wikipédia #Mozilla

  • #Éditathon Femmes et #Science-fiction

    Le 8 mars 2022, dans le cadre de la Journée internationale des droits des femmes, La Casemate vous propose un éditathon, ou #marathon_d’édition, d’une journée sur le thème « Femmes et Science-fiction », en partenariat avec Wikimédia France, les Wikipédien.ne.s grenoblois.es, le projet “les sans pagEs” et leurs partenaires.

    –-> à #Grenoble et en ligne :
    https://lacasemate.fr/programmation/editathon-femmes-et-science-fiction

    https://www.youtube.com/watch?v=YFR_TewO5yQ&feature=emb_logo

    #wikipedia #les_sans_page #SF #femmes #visibilisation #invisibilisation

  • « Me voilà intégré à une équipe fantôme » : les extraits d’un récit d’infiltration dans l’équipe de Zemmour
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/02/17/me-voila-integre-a-une-equipe-fantome-les-extraits-d-un-recit-d-infiltration

    Je viens de rejoindre un nouveau groupe de travail nommé « WikiZédia ». J’avais repéré cette initiative début octobre [2021], sur le canal Telegram « Groupe de discussion », ouvert à 1 400 personnes. Un membre proposait de « Contribuer à Zemmour & Wikipédia : ajouter du contenu qui concerne Zemmour, compléter et rectifier si nécessaire. = > contacter @Choucroutegourmande ».

    Je contacte @Choucroutegourmande, le 10 novembre, lui signifie mon envie de contribuer, et me voilà intégré à WikiZédia. Une fois de plus, personne ne vérifie mon identité. Et là, c’est vertigineux : j’ai désormais accès à des stratégies et à des tactiques officieuses, non assumées publiquement.

    Gabriel ajoute ce qu’il a appris de son expérience : « Je le déplore, mais il est quasiment impossible de procéder à des ajouts qui paraissent partisans sans s’appuyer sur des articles de presse “mainstream” (malheureusement…). Il faut donc la jouer assez finement. D’ailleurs, à mes débuts, j’ai fait l’objet de sanctions (blocages) pour des modifications trop engagées. » (…)

    La page « consignes » rappelle les priorités : « Mettre à jour les pages “CSA” ; “Face à l’info” ; page “Liste des épisodes Face à l’info” ». Et créer ainsi, au sein de Wikipédia, une myriade de nouveaux liens concernant de près ou de loin Eric Zemmour. Ça a l’air compliqué, mais c’est pourtant très simple. Il s’agit d’un lobbying numérique qui s’évertue à contourner les règles imposées par Wikipédia.

    Je sollicite Jules, l’administrateur de Wikipédia avec qui je suis entré en contact [Jules, sans aucun lien avec l’équipe Zemmour, aide l’auteur à repérer les manœuvres de celle-ci sur Wikipédia], pour obtenir plus d’informations sur Gabriel, alias « Cheep ». Pour rappel, dans la discussion de la cellule WikiZédia, Gabriel s’est présenté comme « chargé de la page Wikipédia d’Eric Zemmour ». Jules se montre tout de suite choqué quand il apprend que « Cheep » fait partie de la cellule WikiZédia. Car « Cheep » n’est pas n’importe qui dans la communauté des « wikipédiens » : d’après les statistiques fournies par l’encyclopédie en ligne, il totalise, depuis 2006, près de 169 000 contributions, ce qui en fait le 64e contributeur de Wikipédia en langue française. Il s’agit donc d’un utilisateur extrêmement expérimenté, que la communauté nomme « Autopatrolled 35 », c’est-à-dire dont les modifications sur les pages sont considérées comme vérifiées automatiquement.
    Lire aussi Comment des militants d’Eric Zemmour gonflent artificiellement la présence de leur candidat sur Twitter

    Le 3 décembre 2021, à 00 h 05, Gabriel- « Cheep » intervient sur la page Wikipédia consacrée à Eric Zemmour. Il ajoute des portraits photo du maréchal Pétain et de Pierre Laval, chef du gouvernement sous le régime de Vichy. Sous les photos, « Cheep » rédige la légende suivante : « Philippe Pétain et Pierre Laval, dont la responsabilité dans la Shoah en France est sujette à débat. » Une affirmation totalement fausse.

    (…) Un autre utilisateur de Wikipédia (dont le pseudo est « Lefringant ») annule une première fois la modification mensongère de Gabriel- « Cheep », une minute seulement après sa publication. A 00 h 10, « Cheep » revient à la charge en indiquant « Images appropriées ». « Lefringant » annule de nouveau la modification en commentant : « L’image peut-être, la légende absolument pas ». « Cheep » passe en force en disant : « Il suffit de lire l’article sur Laval. » « Lefringant » annule de nouveau. Une administratrice de Wikipédia (dont le pseudo est « Bédévore ») intervient pour stopper la « guerre d’édition ». Elle immobilise cette page pendant vingt-quatre heures, sans la légende de « Cheep ».

    Le lendemain, plusieurs contributeurs expérimentés reprochent à Gabriel- « Cheep » ses modifications contraires à la neutralité de point de vue, l’un des principes fondateurs de Wikipédia. Un administrateur propose un blocage d’une semaine pour « Cheep ». Pour se défendre, « Cheep » demande à ce que l’on suppose sa bonne foi, autre règle fondamentale sur Wikipédia. Il écrit : « Pas de procès d’intention. Il s’agit de l’article consacré à Zemmour, donc il me semblait relativement évident que la légende concernait son avis sur le sujet. » En tant que contributeur expérimenté, il sait pourtant que sa légende ne présentait nullement un point de vue, mais une affirmation générale. Son ancienneté le sauve, il n’est pas bloqué. Sa modification est néanmoins masquée pour « contenu illégal ».

    #Wikipédia #Zemour #Faschosphère #Communs #Enclosures

  • Les critères de notoriété de Wikipédia “inadéquats pour le métier de traducteur”
    https://actualitte.com/article/102059/auteurs/les-criteres-de-notoriete-de-wikipedia-inadequats-pour-le-metier-de-trad

    D’une langue à l’autre, pour donner accès à la pensée, aux histoires, aux récits… « La langue de l’Europe, c’est la traduction », comme le dit Umberto Eco. Les traducteurs représentent donc le lien entre les peuples, ces êtres en mesure de mettre en partage et en commun. Pourtant, une polémique enfle sur l’encyclopédie en ligne : l’entrée consacrée à la traductrice Laetitia Devaux ne remplit pas les conditions imposées. Quid ?

    Depuis 2018, l’encyclopédie en version française compte 2 millions d’articles (2,355 millions à ce jour), et ses administrateurs se félicitaient alors de cet engouement. Forte de son principe de vérifiabilité, l’outil impose une source et/ou une référence de qualité pour avancer une information. Parmi les sources fiables, on avance ainsi les publications/manuels universitaires, ouvrages parus chez des éditeurs respectés ainsi que les journaux grand public. De la sorte, la machine peut tourner.
    Manque de notoriété

    Or, dès 2018, mais peut-être plus pour très longtemps, l’une de ces 2 millions d’entrées concernait la traductrice Laetitia Devaux. « La page Wikipédia a été créée en 2007, j’ignore par qui, mais j’ai trouvé cela génial. Et m’en suis emparée », indique-t-elle à ActuaLitté. « Au fil du temps, j’ai régulièrement mis à jour les nouvelles traductions que j’ai réalisées et récemment, je suis tombée sur l’annonce indiquant que la page serait supprimée. »

    C’est l’admissibilité, en regard des critères de l’encyclopédie qui fait débat, et amplement. « Ce que je tente de défendre, c’est que ce critère de notoriété est inadéquat et regrettable, pour notre métier en particulier : nous sommes les passeurs, les gens de l’ombre. Notre lot, c’est justement le peu de notoriété – en revanche, la page apporte une visibilité importante, recensant par ailleurs 25 années de traductions réalisées », poursuit l’autrice.

    WIKIPEDIA : 50.000 pages couvertes de symboles nazis

    Oui, parce qu’une traductrice est autrice, mais cela semble pas être bien intégré par les contributeurs de l’encyclopédie qui débattent. Il est vrai qu’à l’exception d’Elsa Damien, qui a offert Elena Ferrante aux lecteurs français ou Jean-François Ménard, connu pour son travail sur les livres de JK Rowling, les traducteurs n’ont pas vraiment l’aura des auteurs qu’ils traduisent.
    Dialogue de sourds

    Avant même que de plonger dans les modalités de fonctionnement de Wikipédia, le Code de la propriété intellectuelle statue clairement sur la position du traducteur. L’article L112-3 indique : « Les auteurs de traductions, d’adaptations, transformations ou arrangements des œuvres de l’esprit jouissent de la protection instituée par le présent code sans préjudice des droits de l’auteur de l’œuvre originale. »

    De ce faire, le traducteur est considéré comme auteur d’une œuvre à part entière. Plus simplement encore : le traducteur est un auteur. Rémunéré en droits d’auteur, il bénéficie également d’un à-valoir. En somme, Laetitia Devaux est, au même titre que les auteurs et autrices des ouvrages qu’elle a traduits, l’autrice de ses traductions. Lesquelles ont été publiées par des « maisons d’édition respectées », comme le recommande l’encyclopédie : citons, au débotté, Joëlle Losfeld, Gallimard, Buchet-Chastel, Rivages, L’Olivier (groupe Média Participations), Stock ou Grasset (groupe Hachette Livre). De quoi garantir de solides références.

    Or, dans ses conditions même d’utilisation, l’encyclopédie définit les critères d’admissibilité des personnes, suivant différentes professions — dont les écrivains et autres artistes de l’écrit. Trois conditions, non cumulatives, sont avancées pour valider la création d’une entrée :

    – l’auteur est le sujet d’une notice dans un ouvrage de référence reconnu (encyclopédie, dictionnaire, etc.) ;
    – il existe des travaux universitaires publiés consacrés à cet auteur ;
    – au moins deux livres ont été publiés à compte d’éditeur par cet auteur, et ont fait l’objet de critiques de longueur importante — ce qui exclut les simples annonces ou mentions de parution sans analyse approfondie dans la presse spécialisée ou non — dans des médias de portée nationale. Pour l’application de ce critère, on doit entendre par « livres » les ouvrages à caractère littéraire, à l’exclusion des éventuelles œuvres imprimées à caractère scientifique, technique, pédagogique, etc.

    Avec une soixantaine de livres de littérature adulte et plus d’une trentaine en jeunesse, les contributeurs considèrent donc que Laetitia Devaux ne répond pas aux critères d’admissibilité. Pourtant, sa page indique des sources nombreuses, où les livres chroniqués dans les médias font état de ce qu’elle est bien traductrice — donc autrice — desdits ouvrages.

    MÉTIER : “tous les traducteurs qui triment dans l’ombre pour des salaires de misère”

    Un paradoxe qu’elle ne comprend pas : « Dans nos échanges, j’ai l’impression de parler avec des robots. Heureusement que certains interlocuteurs mesurent qu’il y a un problème dans leurs critères, vis-à-vis du métier. » Et la voici donc partie dans une tentative de mobilisation, pour renverser le vote en cours, qui aboutirait à la suppression de sa page.
    Encyclopédie, base de données...

    Finalement, par ses principes, l’encyclopédie se retrouve à alimenter l’invisibilité des traducteurs, en portant l’accent dans les échanges sur le « manque de notoriété ». Contactés, les responsables de Wikimédia France, organisation et association à but non lucratif, dépositaire de la marque Wikipédia, et qui finance l’hébergement de l’encyclopédie, n’ont pas encore répondu à nos demandes.

    Cependant, les avertissements sont clairs : « Cet article semble être une page autobiographique ou autocentrée qui a fait l’objet de modifications substantielles, soit par le principal intéressé, soit par une personne en lien étroit avec le sujet. » De quoi entacher le principe de neutralité de point de vue qu’exige l’approche encyclopédique. Or, quand cette dernière recourt au modèle participatif pour travailler à son amélioration, difficile de ne pas susciter le débat.

    Que l’on se rassure cependant : Wikipédia n’est pas un tribunal et les pages supprimées peuvent toujours être recréées ou restaurées suivant les cas.

    TRADUCTEUR, CORRECTEURS : des métiers déconsidérés dans l’édition ?

    À la défense de l’autrice, l’éditrice Joëlle Losfeld aura tenté d’apporté sa contribution aux échanges en cours sur la page de la trductice : « Laetitia Devaux est non seulement une grande traductrice mais elle a fait découvrir des auteurs à nombre d’éditeurs dont je fais partie. À ce titre elle fait figure d’éditrice et en tant que traductrice, elle est considérée comme autrice. La faire disparaître de Wikipedia priverait un certain nombre de lecteurs, de chercheurs, d’éditeurs, de bibliothécaires d’une source d’informations importante et nécessaire à la mémoire littéraire. »

    Mais n’étant pas contributrice de l’encyclopédie, son intervention ne servira pas le vote. Sollicitée par ActuaLitté, Nathalie Zberro, directrice générale adjointe des éditions de L’Olivier, qui a travaillé avec Laetitia Devaux, ajoute : « Je trouve simplement cela scandaleux pour la reconnaissance des traducteurs qui sont des auteurs, on a encore un travail de pédagogie à faire ! »
    Tournure désolante

    Charlène Busalli, traductrice littéraire, et ancienne libraire, déplore « la tournure que cette affaire est en train de prendre. Si une traductrice qui, en 25 ans de carrière, a produit des dizaines de traductions chez des éditeurs réputés, d’auteurs parfois aussi célèbres que Sally Rooney ou Dave Eggers, ne correspond pas aux critères de notoriété de Wikipédia, alors bien peu pourront y correspondre ».

    Elle constate par ailleurs qu’en dépit des « énormes efforts produits depuis qu’elle a été avertie de l’éventuelle suppression de sa page — notamment en ajoutant un grand nombre de sources issues de quotidiens nationaux, et en demandant aux professionnels autour d’elle d’exprimer leur opinion afin de démontrer aux contributeurs Wikipédia qui souhaitent supprimer sa page que sa notoriété ne peut être remise en question », tout cela est resté lettre morte.

    Mieux : on l’accuse maintenant de “faux-nez“ et de “bourrage d’urne”, « ce qui est absurde. Il faut compter plus de 50 contributions à Wikipédia pour que votre vote soit pris en compte, donc les personnes qui viennent participer à la discussion depuis l’appel de Laetitia Devaux à le faire ne font que donner leur opinion ». Et pas vraiment un flagrant délit de bourrage d’urne.

    « J’ignore s’il s’agit d’un simple excès de zèle de la part de quelques contributeurs Wikipédia ou si cela se passe toujours comme ça, mais c’est franchement désolant. Je comprends que l’encyclopédie en ligne doive se protéger de contributions fantaisistes en utilisant ce genre de critères et de consignes, mais les contributeurs ne sont pas des robots, ce sont des êtres humains qui devraient faire preuve de bon sens face à l’éventuelle suppression d’une page qui ne contient que des informations véridiques, sourcées et dignes d’intérêt pour le grand public. »

    À cette heure, 9 votes penchent pour la conservation, alors que 13 optent pour la suppression. Mais au-delà de la problématique posée, c’est la question même de l’encyclopédie et de sa fonction qui est posée : outil de compilation et d’accès à la connaissance, certes. Base bibliographique, peut-être moins, mais si cette dernière débouche sur des découvertes et des lectures, quid ?

    #Wikipédia #Traduction #Traductrice #Bureaucratie

  • Journée des droits des femmes : #visibilité des #femmes_scientifiques sur Wikipédia

    En marge de la Journée internationale des droits des femmes du 8 mars, La Casemate et le Quai des Savoirs ont organisé un #éditathon sur les femmes et la science sur Wikipédia, l’encyclopédie libre et collaborative. Ce marathon d’édition vise à augmenter le nombre de biographies de femmes scientifiques et rendre leurs travaux plus visibles : les femmes représentent seulement 8 à 10% des biographies de femmes scientifiques sur Wikipédia.

    C’est Anne-Laure Amilhat-Szary qui a proposé de participer à l’événement pour les femmes géographes, événement auquel l’UMR TREE s’est joint.

    Au final, durant quatre jours, 12 pages de femmes géographes ont été créées ou enrichies sur Wikipédia ainsi que de très nombreuses fiches sur Wikidata, le volet bases de données du projet collaboratif. Les membres de Pacte se sont saisi également de l’initiative en lançant l’enrichissement chaque semaine d’une page de géographe via le compte Twitter de la Commission de géographie Féministe du CNFG.

    Explorer le bilan pour le laboratoire : https://twitter.com/UMR_TREE/status/1371186612428812291

    Découvrir toutes les fiches de femmes scientifiques créées ou modifiées durant l’éditathon : https://fr.wikipedia.org/wiki/Projet:Editathon_Femmes_%26_Sciences_2021#Bilan_de_l'%C3%A9ditathon_20

    https://www.pacte-grenoble.fr/actualites/journee-des-droits-des-femmes-visibilite-des-femmes-scientifiques-sur
    #wikipedia #gender_gap #femmes #visibilisation #géographie #géographes #femmes_géographes

  • Mozilla, Reddit, Wikimedia et d’autres demandent à la FCC de réinstaller la neutralité du Net
    https://www.nextinpact.com/lebrief/46503/mozilla-reddit-wikimedia-et-dautres-demandent-a-fcc-reinstaller-neutrali

    Mise à mort fin 2017, la neutralité du Net a été officiellement enterrée mi-2018 au grand dam de nombreux acteurs. Le président de l’époque de la FCC – Ajit Pai – était un fervent défenseur de cette liquidation. Ce dernier a démissionné de ses fonctions dès l’arrivée de Joe Biden à la Maison-Blanche. C’est désormais Jessica Rosenworcel qui assure la présidence de la Commission fédérale des communications. Contrairement à son prédécesseur, elle est une fervente défenseure de la neutralité du Net et d’un accès à (...)

    #Wikimedia #FCC #Mozilla #Reddit #Wikipedia #neutralité

    ##neutralité

  • Gender Gap in #Wikimedia projects

    Denelezh provides statistics about the gender gap in the content of Wikimedia projects.

    For example, as of September 21, 2020, only 18.6 % of biographies in the English Wikipedia are about women.

    Denelezh allows you to explore the gender gap by several dimensions:

    – Gender Gap by year of birth
    - Gender Gap by country of citizenship
    - Gender Gap by occupation
    – Gender Gap by Wikimedia project

    You can mix these four dimensions, for example to gather data about the biographies in the German Wikipedia about French politicians born in the 19th century.

    Last but not least, Denelezh allows you to track the evolution of gender gap in Wikimedia projects since the beginning of 2017.

    You can learn more about Denelezh and how it works by reading its documentation.

    https://denelezh.wmcloud.org

    #gender_gap #wikipedia #femmes #genre #inégalités #wiki #statistiques #chiffres