• Centenary stand: female activists head for the Hague to set a new peace agenda | Liz Ford | Global development | The Guardian
    http://www.theguardian.com/global-development/2015/apr/27/female-activists-hague-new-peace-agenda-1915-congress-of-women

    One hundred years ago this month, more than 1,100 women from 12 countries travelled across Europe to the Netherlands to protest against the war that was raging across their borders.

    Presided over by Jane Addams, a member of the US suffrage alliance, the Congress of Women opened in the Hague on 28 April 1915 to debate ways to end the first world war and prevent further conflict.

    The congress sowed the seeds for the creation of the Women’s International League for Peace and Freedom (WILPF), which this week marks its centenary with a return to the city.

    The three-day conference will celebrate the work of female peacemakers globally and has the bold aim of formulating a new peace agenda for the next 100 years.

    #femmes #commémoration #paix #activisme

  • Conservation and the rights of tribal people must go hand in hand | Jo Woodman | Environment | The Guardian
    http://www.theguardian.com/environment/2015/apr/23/conservation-and-the-rights-of-tribal-people-must-go-hand-in-hand

    Evidence is growing that conservation – enforced by the creation of protected areas and policed by anti-poaching squads – leads to the eviction and abuse of vast numbers of people, especially tribal peoples, and is also failing to check the deepening environmental crisis. A new approach is urgently needed. Conservation should centre on protecting the land rights of the peoples to whom these vitally important areas are home.

    Tribal peoples are better at looking after their environments than anyone else – their survival depends on it. When the Maasai were removed from Ngorongoro Crater in Tanzania in 1974 , poaching increased; the eviction of indigenous people from Yellowstone Park in the United States in the late 19th century led to overgrazing by elk and bison; Aborigines in Australia have used controlled burning to protect forests from devastating conflagrations… the list goes on.

    The Baka are being forced from the forests and accused of ’poaching’ because they hunt their food

    South Asia’s tribal peoples have coexisted with the tiger for thousands of years, but now they are facing eviction in the name of protecting the animal. There is evidence, for example, from Chitwan national park in Nepal, that tiger densities can actually be higher in the areas where people live than in those from where they have been evicted. People provide a variety of different habitats and eyes and ears to detect and deter poachers.

    In India, instead of recognising tribal peoples’ rights to their land, the government has created more parks, carried out more evictions, and endeavours to bring in more tourists.

    #conservation #peuples_autochtones #environnement #écologie #déforestation

  • Réflexion sur la relation aux animaux | vu sur Les Questions Composent
    http://lesquestionscomposent.fr/vegephobie-et-critique/#comment-90896
    (edit) est-il possible de vivre avec les animaux sans pour autant en faire l’élevage (avec toutes les aliénations que celui-ci peut représenter)

    je me prends à m’interroger sur la possibilité d’une relation de « don pour don » avec les #animaux (opposée, donc, à celle d’exploitation) comme on peut la voir chez les animaux domestiques « non-utilitaires » (hum, quoique…), par exemple les chats (je sais pas si c’est une légende urbaine, mais j’ai assez souvent entendu dire qu’ils se seraient « domestiqués eux-même » pour bénéficier de la chaleur du foin et de l’abondance de rats dans les greniers). Est-ce qu’on pourrait transposer le « paradoxe du don » dans notre relation aux animaux, ou ce serait du pur anthropomorphisme ?

    J’évoque la question aussi parce que, je ne sais pas si tu en as eu vent, est paru il y a peu un article intitulé « Ce que les animaux nous donnent en nature » dans le dernier numéro de la revue du #Mauss, d’une certaine #Jocelyne_Porcher (comme quoi les noms, des fois…) qui dresse le stéréotype d’un affreux végane, complètement déconnecté de la « nature », ne cherchant aucune solution concrète au malheur des animaux d’élevage, espérant seulement leur disparition « comme par magie » mais bien content de pouvoir nourrir son chien au steak lui aussi 2.0 car synthétisé à partir du pois et du soja. Et je dois dire que, malgré le fait que sa réflexion soit généralement anthropocentrique, avec même de vastes passages totalement anthropomorphiques, et de forts relents naturalistes (oui je sais le cocktail est détonnant, exemple de citations : « Ce que vivre avec les animaux dans la nature nous donne (…) c’est l’ »amor fati », l’acceptation de ce qui arrive. Parce que le présent est ce qui compte pour les animaux. Non que les animaux résistent aux injonctions de la nature ni aux nôtres, ni qu’ils soient insensibles à la colère ou à la peur, mais ils sont capables, finalement, de lâcher prise et de tourner la page sans dramaturgie. En tant qu’éleveur, nous apprenons à faire de même, tout en refusant souvent de l’admettre. Nous refusons de nous habituer à la maladie et à la mort, et pourtant nous continuons à faire de l’élevage. (…) Le troupeau s’éloigne de l’animal mort, et nous, nous restons là (……) Entre l’homme « augmenté » (ndt : végane donc) qui ne veut rien devoir à personne (sauf aux fournisseurs d’électricité car sans elle, évidemment, notre société 2.0 s’écroule) et l’homme vivant avec les animaux, il y a le sentiment du don et de la reconnaissance ») elle m’a posé question.

    Certes, elle mélange tout, elle part d’un principe arbitraire selon lequel l’#élevage permet à l’homme de se confronter à la #nature (et donc de rester humain… ?), elle suit des raisonnements circulaires voire sans queue ni tête.

    Mais elle pose aussi sous un autre angle l’interrogation que je posais plus haut : faut-il totalement rejeter la relation avec l’animal domestique agricole au regard du refus de l’exploitation ? Est-ce qu’en arriver là, ça ne procèderait pas de la la vision négative et habituelle d’un humain, par essence, voué à faire le mal, coupable (tiens, ça me rappelle un autre truc que tu as écrit :), dont l’activité néfaste doit être circonscrite à tout prix, ce qui recrée donc une limite palpable entre le « naturel » et le « culturel » ? Est-ce qu’on peut imaginer une relation qui ne tombe ni dans l’esclavage violent, ni dans le paternalisme surprotecteur ?

    #agriculture #wilderness #écosystèmes #logique_du_don

  • Il se nourrit de plantes sauvages et s’en porte bien - Reporterre
    http://reporterre.net/Il-se-nourrit-de-plantes-sauvages

    « Je ne mange que des plantes sauvages et du riz depuis quinze ans. » Une telle affirmation a de quoi surprendre, surtout quand elle provient d’un sexagénaire pétillant. Pourtant, dans les ruelles de Montpellier, Jean Peyre passe presque inaperçu : casquette et jeans usés, il n’a pas l’air d’un excentrique. Seul détail intrigant, il s’arrête tous les trois mètres pour ramasser une pousse verte coincée dans le bitume. Chicorée, chardon, oseille. « Nos villes regorgent de plantes comestibles, seulement, nous ne savons plus les reconnaître. »

    #alimentation

  • Regreening program to restore one-sixth of Ethiopia’s land | Environment | The Guardian
    http://www.theguardian.com/environment/2014/oct/30/regreening-program-to-restore-land-across-one-sixth-of-ethiopia

    The “regreening” of the area, achieved in just a few years for little cost by farming communities working together to close off large areas to animals, save water and replant trees, is now to be replicated across one sixth of Ethiopia – an area the size of England and Wales. The most ambitious attempt yet to reduce soil erosion, increase food security and adapt to climate change is expected to vastly increase the amount of food grown in one of the most drought- and famine-prone areas of the world.

    “Large areas of Ethiopia and the Sahel were devastated by successive droughts and overgrazing by animals in the 1960s and 1970s,” says Chris Reij, a researcher with the World Resources Institute in Washington.

    “There was a significant drop in rainfall, people had to extend the land they cultivated and this led to massive destruction and an environmental crisis across the Sahel. But the experience of Tigray, where over 224,000 hectares of land has now been restored shows that recovery of vegetation in dryland areas can be very fast. Tigray is now much more food secure than it was 10 years ago. You really see the changes there,” he says.

    Rather than just plant trees, which is notoriously unreliable and expensive in dry land areas, the farmers have turned to “agro-ecology”, a way to combine crops and trees on the same pieces of land.

    #éthiopie #reverdir_le_désert #agroforesterie #érosion_des_sols

  • #Egypt’s Misguided Drive to Wage War on the ‘Islamic State’ in #Libya
    http://english.al-akhbar.com/node/23828

    There is no pride in Egypt’s response to the fate of its hostages. It is being lured into an open-ended battle by the Islamic State (IS) group in Libya, a sprawling organization in a fragmented country. On the other hand, perhaps the Egyptian government was seeking out this battle and is seizing on the execution of 21 #Copts on February 15 as an opportunity and pretext to obtain popular endorsement to wage this battle — exactly as what happened in Jordan.

    #al-Qaeda #Articles #Benghazi #Islamic_State_group #Khalifa_Haftar #Kuwait #Misrata #Sinai #Tripoli #UAE #Wilayat_Barqa #Mideast_&_North_Africa

  • Le contenu de 400 vieilles valises découvertes dans un asile psychiatrique abandonné

    L’étonnant projet #Willard_Suitcases du photographe #Jon_
    Crispin, qui a décidé de dévoiler le contenu de vieilles valises découvertes dans un asile psychiatrique abandonné. Le Willard Psychiatric Center, dans l’état de New York, a été construit en 1869 et a fermé ses portes en 1995. Mais une impressionnante collection de 400 vieilles valises a alors été découverte dans les greniers de l’#asile_psychiatrique. Les pensionnaires du centre passaient souvent leur vie entière dans cet établissement, et ces valises sont l’unique trace de leur vie avant leur internement. Jon Crispin a ainsi photographié le contenu de ces valises, dévoilant dans une incroyable série le passé des patients qui se sont succédés pendant plus de 100 ans au Willard Psychiatric Center… La collection est visible sur son site : Willard Suitcases.


    http://www.ufunk.net/photos/willard-suitcases
    #psychiatrie #hôpital_psychiatrique #photographie #valise
    cc @albertocampiphoto

  • #Willy_Sagnol’s Race Problem
    http://africasacountry.com/willy-sagnols-race-problem

    If you tell a lie enough times then people will start believing it as gospel. You know, stuff like ‘He’s not that sort of player’ or ‘Actually it’s about ethics in games journalism.’ The football world is replete with this sort of thing. First there’s The Guardian‘s presentation of Luis Suárez’s interview with Simon Hattenstone. […]

    #FOOTBALL_IS_A_COUNTRY #Bordeaux #France #racism

  • EDF échappera-t-elle à la « mobilisation universelle » en faveur du #Climat ?
    http://www.bastamag.net/Les-centrales-a-charbon-d-EDF-trop

    Deux ministres du gouvernement, Laurent Fabius et Ségolène Royal, viennent d’appeler à « une mobilisation universelle et immédiate » sur le changement climatique, qu’ils considèrent comme « une menace grave pour la biodiversité, la sécurité alimentaire et la santé ». Il était temps alors que les concentrations de gaz à effet de serre dans l’atmosphère ont atteint les niveaux les plus élevées depuis 800 000 ans, selon le dernier rapport du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat). (...)

    En bref

    / #Europe, #Le_défi_du_réchauffement_climatique, Climat, Pollutions

    #Pollutions_

    • #foutage_de_gueule ou #administration_du_désastre
      Quel crédit donner à un gouvernement qui crée les conditions idéologiques et militaires où les défenseurs de l’environnement en viennent à se faire tuer par la gendarmerie, et qui dans le même temps ose parler de « mobilisation universelle et immédiate pour le climat ». Soit ils se foutent clairement de nous, soit ils nous préparent un monde inhabitable où nos campagnes et lieux de vie seront saccagés pendant que d’autres lieux seront inhabités et sanctuarisés et que les ressources seront rationnées.
      http://seenthis.net/messages/252655#message252787

      tout le fossé qu’on voit chez nous entre les gens ordinaires et une forme d’écologie bureaucrate qui déploie des moyens fous pour réintroduire trois ours dans les Pyrénées et produit dans le même temps un urbanisme invivable. Qui veut scinder la nature : sanctuarisée en dehors de là où on vit, saccagée sans complexe autour de nous. Le fameux modèle illusoire de la #wilderness

      voir aussi http://seenthis.net/messages/273520
      Et comme disait à juste titre Charbonneau Ce seront les divers responsables de la ruine de la terre qui organiseront le sauvetage du peu qui en restera, et qui après l’abondance géreront la pénurie et la survie. Car ceux-là n’ont aucun préjugé, ils ne croient pas plus au développement qu’à l’écologie : ils ne croient qu’au pouvoir.
      Intérêts court-termistes de l’#oligarchie et #gpii imposés militairement aujourd’hui, écodictature imposée militairement demain.

  • BBC News - Horizon: The defenders of anonymity on the internet
    http://www.bbc.com/news/technology-29032399

    In the early 1980s, while a computer scientist at Berkeley, Chaum predicted the world in which computer networks would make mass surveillance a possibility.

    As Dr Wright explains: “David Chaum was very ahead of his time. He predicted in the early 1980s concerns that would arise on the internet 15 or 20 years later.”

    Horizon has gained access to the Ecuadorian embassy for an in-depth interview with Julian Assange who, while refusing to comment on Manning, agrees that Tor was important to Wikileaks.

    “Tor was the first anonymous protocol to get the balance right.”

    #bbc #technology #tor #assange #snowden #wilikeaks #surveillance

  • Dernière édition : le déclin d’un grand quotidien américain vu de l’intérieur

    Pendant cinq ans, le photographe américain #Will_Steacy a disposé d’un accès illimité à la rédaction du #Philadelphia_Inquirer et à son centre d’impression. Dans les années 1990, ce grand quotidien employait plus de 700 personnes : ils ne sont plus que 200 aujourd’hui. Au cours de son travail, le photographe a assisté au licenciement de son père, employé au journal, et au déménagement de la rédaction hors des locaux historiques. Pour Slate, il commente quelques-unes de ses photos, jetant un regard souvent nostalgique sur un secteur en pleine mutation.

    http://www.slate.fr/sites/default/files/imagecache/1090x/grandformat/deadline001.jpeg
    http://www.slate.fr/sites/default/files/imagecache/1090x/grandformat/deadline004.jpeg
    http://www.slate.fr/sites/default/files/imagecache/1090x/grandformat/deadline010.jpeg
    http://www.slate.fr/sites/default/files/imagecache/1090x/grandformat/deadline017.jpeg
    http://www.slate.fr/grand-format/bouclage-will-steacy

    #presse #journalisme #fin_d'une_époque #photographie
    cc @albertocampiphoto

    Peut-on le tagger aussi comme #ghost_town ? C’est pas d’une ville qu’il s’agit, mais...

  • Wild City Mapping: Interactive online sharing of wild urban spaces (Video) : TreeHugger

    http://www.treehugger.com/resilience/wild-city-mapping-montreal-interactive-online-sharing-wild-urban-spaces.

    The concrete grittiness of the metropolis is not always as monolithic as it seems; there are typically pockets of green, havens of calm and urban biodiversity that thrive despite all attempts to ’develop’ them into oblivion. These urban wild spaces are places to forage, marvel at urban wildlife, and are also places to gather. They are the hidden hearts of vibrant cities, they are a source of wellbeing to urban dwellers. Yet too often, these precious spaces are threatened by urban development, which shortsightedly views these spaces as abandoned, residual and of little economic value.

    But worldwide, communities are banding together to save their local urban wild spaces, using a variety of tactics like outreach, events, guerilla gardening, and in the case of one Montreal collective, creating an interactive online map using open source tools, mapping the wild, uncultivated spaces of Montreal.

    Wild City Mapping is an open collective that is internationally based but locally focused, with members who are from all over the world but live in Montreal. Their aim is to create a crowd-sourced map(s) that bring all these disparate wild city spaces into one map:

    #urban_matter #cartographie_interactive #ville

  • Face à la Russie, l’Europe fait fausse route ! | Le blog A Lupus un regard hagard sur Lécocomics et ses finances
    http://leblogalupus.com/2014/08/25/face-a-la-russie-leurope-fait-fausse-route

    Observateur avisé de la grave crise en Ukraine qui fait dégénérer les relations entre la Russie et l’Occident, Gabor Steingart, éditeur de la « Handelsblatt », estime qu’Angela Merkel ne gagnera rien à suivre Washington dans sa politique de représailles. Il lui enjoint de suivre l’exemple de Willy Brandt qui, lorsqu’il était maire de Berlin-Ouest, fut confronté à la construction unilatérale du Mur par les Soviétiques, et sut jouer tout en finesse. C’est aussi un appel à une politique européenne indépendante et réfléchie

    https://pbs.twimg.com/media/BvRU6BHIYAI305f.jpg:large

    Toute guerre s’accompagne de mobilisation mentale : la fièvre guerrière. Elle n’épargne pas même les gens intelligents. « Cette guerre est vraiment grande et merveilleuse. C’est une expérience qui en vaut la peine », écrivait Max ­Weber en 1914, au moment où les lumières s’éteignaient en Europe. Thomas Mann aussi ressentait « une libération et une immense espérance ». Même lorsque des milliers des morts gisaient sur les champs de bataille belges, la fièvre restait intacte : des peintres, des écrivains, des scientifiques ont continué d’en appeler à la cruauté envers leurs voisins. […]

    Stop, arrêtons tout de suite ce train de réflexions. « L’histoire ne se répète pas ! » Tout de même, en sommes-nous si sûrs ces jours-ci ? Au vu des manœuvres de guerre en Crimée et dans l’est de l’Ukraine, les chefs d’État et de gouvernement occidentaux n’ont soudainement plus de questions et toutes les réponses. Le Congrès américain discute ouvertement d’armer l’Ukraine. […] La chancelière allemande, comme à son habitude, est moins frontale mais tout aussi menaçante : « Nous sommes prêts à prendre de sévères mesures. ».....

    #géopolitique
    #Crimée
    #Russie
    #Europe
    #Willy_Brandt

  • #Crimes_de_guerre au #Kosovo : le procureur #Wiliamson confirme le rapport #Marty

    Oui, des crimes de guerre massifs ont bien été commis par les guérilleros de l’UÇK. Un #trafic_d’organes - d’une ampleur limitée - est possible, mais il n’y a pas encore suffisamment de preuves pour étayer l’accusation. Telles sont les principales conclusions du Procureur américain John Clint Williamson, présentées mardi matin à Bruxelles. Une dizaine d’anciens dirigeants de la guérilla devraient être inculpés.

    http://balkans.courriers.info/article25360.html

    J’en profite pour dire haut et fort de comment je suis fière de #Dick_Marty, un suisse, tessinois qui plus est, qui a vécu dans la même rue que la mienne quand j’étais petite... Dans ce petit bourg près de Bellinzona, au Tessin...

    Ici, pour rappel, son #allocution sur les #droits_humains qu’il a tenu à l’Université de Genève quand il a été nommé professeur honoris causa :
    vidéo : http://www.unige.ch/communication/archives/2011/dies-2011.html
    texte : http://www.unige.ch/communication/archives/2011/dies-2011/AllocutionsDies2011-DM.pdf

    #Dick_Marty #Suisse #fierté

    @maieul et @simplicissimus... ça réconcilie avec la Suisse

  • #David_Cameron de plus en plus empêtré dans le #Brexit
    http://fr.myeurop.info/2014/07/15/david-cameron-plus-en-plus-empetre-brexit-14160

    Camille Selosse

    Jean-Claude Junker est le nouveau président de la Commission. Il a obtenu l’aval des parlementaires européens. Un camouflet pour #David_Cameron qui fait un pas de plus vers le « Brexit », la sortie de son pays de l’UE, en renforçant les #eurosceptiques au sein de son gouvernement, quitte à aller dans le mur.

    David Cameron ne cesse d’agiter cet épouvantail devant ses homologues européens. lire la (...)

    #INFO #Politique #Royaume-Uni #Angela_Merkel #budget_européen #City #Economie #Jean-Claude_Juncker #UKIP #union_européenne #William_Hague

  • Adrain Chesser’s Photos Of Hunter-Gatherer Americans - Business Insider
    http://www.businessinsider.com/adrain-chessers-photos-of-hunter-gatherer-americans-2014-5?op=1

    In 2007, photographer Adrain Chesser went to a traditional Native American ceremony called the Naraya when he was having a tough time in the wake of his mother’s death.

    While there, Chesser became acquainted with Finisia Medrano and J.P. Hartsong, who both lived as hunter-gatherers in the Great Basin, a part of the United States encompassing parts of Nevada, Utah, Oregon, and California.

    “When I heard they were living this wild and free existence, my head exploded,” Chesser told me.

    Chesser moved to Seattle so he could regularly visit the duo, who had begun to gather a group of people who were also committed to living a free existence in the wild. Before long, Chesser had spent six years following and documenting them and similar groups. Chesser says the experience changed his life.

    #nomadisme #chasseur_cueilleur #sauvage

  • Le Jardin de Babylone - Bernard Charbonneau (Encyclopédie des nuisances, 2002)
    http://biosphere.ouvaton.org/de-1182-a-1999/1780-1969-le-jardin-de-babylone-de-bernard-charbonneau-encycloped
    Texte écrit en 1969, extrêmement visionnaire et complet

    « La #nature est à la fois la mère qui nous a engendrés, et la fille que nous avons conçue. A l’origine, il n’y avait pas encore de nature. L’homme ne s’était pas encore distingué d’elle pour la considérer. Individus et société étaient englobés dans le #cosmos. C’est en Judée que naquit la nature, avec la Création : Jahvé a profané le cosmos et l’homme peut y porter la main. Même provisoirement écrasée, la révolte de la liberté humaine était à tout jamais déchaînée. Alors grandirent parallèlement la maîtrise et le #sentiment_de_la_nature. La science pénétra le mécanisme du cosmos, et ainsi la #technique permit de la transformer. Le sentiment de la nature apparaît là où le lien avec le cosmos est rompu, quand la terre se couvre de maisons et le ciel de fumées ; là où est l’#industrie, ou bien l’#Etat. La #campagne s’urbanise, et l’Europe devient une seule banlieue. Mais quand la nature vient à disparaître, c’est l’homme qui retourne au chaos.

    1/5) Reconstruction de la nature, fin de la nature
    L’intervention puissante et aveugle de l’homme risque de rompre l’équilibre fragile dont l’homme est issu. Le souci de la #productivité s’attache trop au présent, pas assez à l’avenir ; alors vient un jour où le #rendement baisse. Si la production continue d’augmenter indéfiniment, alors se posera un autre problème, celui de l’élimination des déchets. Trop souvent, au constat de l’épuisement du milieu naturel, les fidèles du progrès opposent un acte de foi : « On trouvera bien un moyen. » Or il y a de fortes chances que nous soyons obligés de reconstituer à grand frais les biens qui nous étaient fournis par la nature ; et ceci au prix de discipline autant que d’efforts. L’homme naît de la nature comme au sein d’une mère. Là où elle disparaît, la société moderne est obligée de fabriquer une surnature, l’homme devra réempoissonner l’océan comme il empoissonne un étang. Mais alors l’homme doit imposer à l’homme toute la rigueur de l’ordre que le Créateur s’est imposé à lui-même. En substituant dans cette recréation l’inhumanité d’une police totalitaire à celle d’une nature totale.

    Si l’homme dépasse la nature, il en est aussi le fruit. Aussi voit-on se développer dans les sociétés industrielles et urbaines un « sentiment » de nature qui reflète la gravité de la rupture avec le cosmos. Ainsi au siècle de l’artifice, nous avons la passion de cette nature que nous détruisons. Le sentiment de la nature est à la fois profond et extérieur à la vie des individus ; il se nourrit d’apparences, son domaine est celui de la peinture et du spectacle. Sauf exception, nous aimons la nature, mais nous craignons d’y vivre.

    2/5) La fin des paysans
    « Là où il existe, le #paysan est l’homme du pays, il est englobé dans la pulsation du cosmos. L’Eden terrestre n’est pas un don de Dieu, mais le fruit de la peine, moissonneurs des plaines courbés sur l’horizon. Au siècle de la division du travail le paysan est l’homme des cultures et des travaux multiples. Jusqu’en 1914, il fallait prendre la carriole à la gare pour gagner le village, et parfois du village c’est à pied qu’il fallait gagner l’encart. Jusqu’en 1945 l’industrie agricole n’existait vraiment qu’aux USA et dans quelques pays neufs. Maintenant des machines toujours plus puissantes ébranlent son univers. La campagne doit se dépeupler pour accueillir le peuple des tracteurs. Il n’y a plus de nature ni d’homme qui puisse tenir devant l’impitoyable tracé des raisons de l’Etat ou de la Production. Des lois déracinent les peuples comme le bulldozer les haies.

    L’instruction primaire obligatoire fut une sorte de #colonisation bourgeoise de la campagne. En même temps qu’il apprenait à lire et à écrire, le jeune paysan devait désapprendre : sa langue et son folklore. Les instituteurs de la IIIe République participèrent d’autant plus à cette entreprise de colonisation qu’ils étaient fils de paysans, pour lesquels devenir bourgeois était une promotion sociale. On peut imaginer une évolution différente où l’école eût continué l’Eglise dans le village, s’insérant dans la nature et la tradition en leur ajoutant, avec l’instruction, la dimension de la conscience. Mais les manuels scolaires, qui se lamentaient de la « dépopulation » des campagnes, se mirent à déplorer leur surpopulation.

    Le plan Monnet a déraciné les paysans que 1789 avait enracinés en leur donnant la terre. Comment des ingénieurs auraient-ils pu concevoir la campagne autrement que comme une industrie ? Dans cette optique, la campagne française était évidemment « sous-développée ». Le plan prévoyait le passage d’une agriculture de subsistance à une agriculture de marché qui intégrait le paysan dans le cycle de l’argent et de la machine. Le paysan vivait sur la propriété de polyculture familiale, maintenant il se spécialise. La monoculture le fait dépendre du marché. Désormais il lui faut acheter pour vendre, et vendre pour acheter, le superflu dont il commence à prendre l’habitude, et le nécessaire : les machines, les engrais, et même la nourriture. Les critères du plan furent exclusivement techniques : rendements à l’hectare, consommation d’énergie, possession d’une auto ou d’un téléphone. Certains facteurs ne furent pas pris en compte : la conservation des sols, la saveur des produits, l’espace, la pureté de l’air ou de l’eau. A plus forte raison certains facteurs humains comme le fait d’être son propre maître. La vie à la campagne comportait un relatif isolement, la participation à un groupe retreint mais aux liens solides ; et voici que l’organisation administrative et syndicale, la diffusion de l’instruction et de la presse, de la TV, absorbent les paysans dans la société globale.

    La seconde révolution industrielle, celle des hydrocarbures et de la chimie, va s’imposer aux campagnes européennes. La machine va trop vite pour la pensée : son usage précède toujours la conscience de ses effets. La tronçonneuse ne laisse plus le temps de la réflexion comme la hache. Si on peut abattre un chêne en quelques secondes, il faut toujours un siècle pour le faire. Le tracteur n’est plus le monopole du très grand propriétaire, les produits chimiques diminuent le travail du paysan, mais comme il faut les payer, il faut d’autant plus travailler. La petite exploitation n’était pas rentable. Le progrès technique signifie la concentration, la mécanisation engendre la grande exploitation. Le ruisseau n’est plus que l’effluent d’un terrain saturé de chimie et il suffit de quelques pompes-canons pour le tarir. Qu’est devenue la vie secrète des vallons ? Il n’y a plus que l’eau morte des retenues collinaires. Le travail devient vraiment du travail, c’est-à-dire du travail d’usine. Avant peu, les paysans réclameront à leur tour le droit de passer leurs vacances à la campagne.

    L’électrification et l’adduction d’eau multiplient les tâches en intégrant le paysan dans le système urbain. L’#aménagement_du_territoire, ou plutôt le déménagement, étendit ses méthodes à la campagne. La grande presse, et surtout la TV, achèvent d’entraîner la campagne dans le circuit des villes. Avant la dernière guerre, la ville gagnait dans la campagne, maintenant elle la submerge. C’est ainsi qu’à la France des paysages succède celle des terrains vagues. Et bientôt la France rurale ne sera plus que la banlieue de Paris. La campagne n’est plus qu’un élément d’une seule économie dont la ville est le quartier général. Le reste n’est plus que terrain industriel, aérodromes, autostrades, terrain de jeu pour les citadins. Partout pénètrent les autos, et avec elles les masses, les murs : la ville.

    3/5) Le cancer de l’urbanisation
    Les villes anciennes étaient beaucoup moins nombreuses et beaucoup plus petites que les nôtres. Elles étaient perdues dans la nature. En hiver, la nuit, les loups venaient flairer leurs portes, et à l’aube le chant des coqs résonnait dans leurs cours. Puis un jour, avec le progrès de l’industrie, elles explosèrent, devenant un chaos. Le signe le plus voyant de la montée du chaos urbain c’est la montée des ordures. Partout où la population s’accumule, inexorablement l’air s’épaissit d’arômes, l’eau se charge de débris. La rançon du robinet, c’est l’égout. Sans cesse nous nous lavons, ce n’est plus une cuvette qui mousse, mais la Seine.

    Les villes sont une nébuleuse en expansion dont le rythme dépasse l’homme, une sorte de débâcle géologique, un raz de marée social, que la pensée ou l’action humaine n’arrive plus à dominer. Depuis 1960, il n’est plus question de limiter la croissance de Paris, mais de se préparer au Paris de vingt millions d’habitants dont les Champs-Élysées iront jusqu’au Havre. Les tentacules des nouveaux faubourgs évoquent irrésistiblement la prolifération d’un tissu cancéreux. La ville augmente parce qu’elle augmente, plus que jamais elle se définit comme une agglomération. La ville augmente parce que les hommes sont des êtres sociaux, heureux d’être nombreux et d’être ensemble. Il est bien évident qu’elle n’est pas le fruit d’un projet.

    Les hommes se sont rassemblés dans les villes pour se soustraire aux forces de la nature. Ils n’y ont que trop bien réussi ; le citadin moderne tend à être complètement pris dans un milieu artificiel. Non seulement dans la foule, mais parce que tout ce qu’il atteint est fabriqué par l’homme, pour l’utilité humaine. Au milieu des maisons, les hommes ont amené de la terre, construit un décor. Les usagers des jardins publics sont trop nombreux : regardez, mais ne touchez pas. Les coûts de Mégalopolis grandissent encore plus vite que sa taille. Il faut faire venir plus d’énergie, plus d’eau. Il faut assurer le transport des vivants, se débarrasser des cadavres et autres résidus. Il boit une eau qui n’est plus que celle, « recyclée » de ses égouts, la ville en est réduite à boire sa propre urine. Je propose en plus d’estimer en francs le mètre carré ou le mètre cube d’air pur, comme le kilowatt. Le XIXe siècle avait ses bagnes industriels, le nôtre a l’enfer quotidien du transport. Mégalopolis ne peut être sauvée que par le sacrifice, chaque jour plus poussé, de ses libertés.

    Après le style primitif, après l’ordre monarchique, le désordre de la période individualiste, la ruche monolithique d’une collectivité totalitaire. Si nous n’y prenons garde, en supposant un meilleur des mondes sans crise ni guerre, nous finirons dans une caverne climatisée, isolée dans ses propres résidus ; où nous aurons le nécessaire : la TV en couleur et en relief, et où il nous manquera seulement le superflu : l’air pur, l’eau claire et le silence. La ville pourrait bien devenir le lieu de l’inhumanité par excellence, une inhumanité sociale. Peut-être que si la science réussit à rendre l’individu aussi indifférencié qu’une goutte d’eau, la ville pourra grandir jusqu’à submerger la terre. Peut-être que le seul moyen de mettre un terme à la croissance inhumaine de certaines agglomérations est de laisser la pénurie atteindre un seuil qui, en manifestant avec éclat l’inconvénient d’y vivre, découragera les hommes d’y affluer.

    Le citadin s’est libéré en s’isolant du cosmos ; mais c’est ainsi qu’il a perdu sa liberté. Aujourd’hui, pour être libre, prendre des vacances, c’est sortir de la ville.

    4/5) Le tourisme, produit de l’industrie
    Pour les primitifs et les paysans, rien n’est plus étranger que l’idée de voyager. Ceux qui ont traversé les pays ignorés du tourisme savent à quel point leurs habitants sont surpris de voir un homme qui se déplace pour son plaisir. A l’origine, l’homme ne change de lieu que contraint par une nécessité supérieure : pour fuir un ennemi, s’enrichir, ou obéir à l’ordre d’un dieu. Pour le Moyen Age, le voyageur, c’est le pèlerin ou le trafiquant. Le voyage généralisé apparaît lorsque les conditions économiques et sociales permettent à l’individu de rompre avec son milieu. Il naît avec la richesse, la sécurité des routes, la curiosité et l’ennui. Le premier touriste, ce fut peut-être l’empereur Hadrien. Au contraire, le goût des voyages décroît avec la misère et l’insécurité. Le temps des invasions n’est jamais celui du tourisme ; alors l’individu se cramponne au sol pour subsister. Comme autrefois, il n’est pas assez d’une existence pour connaître vraiment son canton, parce qu’il lui faut avancer pas à pas. Et le quitter pour un autre, c’est le perdre.

    Le #tourisme commence au XVIIIe siècle, et d’Angleterre il gagne l’Europe. Le voyage n’est plus le fait d’une aristocratie, il devient celui d’une classe sociale tout entière : la bourgeoisie, et finalement les masses populaires. Pour un homme des villes, vivre physiquement et spirituellement, c’est retourner à la nature. Accablés de vêtements et d’artifices, nous nous étendons nus sur le sable. Ce sont les hommes de l’auto et de l’avion qui escaladent à pied les montagnes. La sympathie pour les sociétés indigènes aboutira tout au plus à un folklore pour touristes plaqué sur un abîme d’uniformité. On enfermera les derniers hommes sauvages, comme les derniers grands mammifères, dans des réserves soigneusement protégées, où ils joueront le rôle du primitif devant un public de civilisés. Le parc national n’est pas la nature, mais un parc, un produit de l’organisation sociale : le jardin public de la ville totale. C’est la terre entière qui devrait devenir un parc national ; tandis que la masse humaine irait vivre sous cloche dans quelque autre planète.

    La nature reste l’indispensable superflu de la société industrielle. La nature est photogénique ; notre civilisation de l’image est portée à l’exploiter pour compenser la rationalité de son infrastructure mathématique. Les mass media diffusent quotidiennement les mythes de la Mer, de la Montagne ou de la Neige. Le touriste n’est qu’un voyeur pour lequel le voyage se réduit au monument ou au site classé. Partout l’artifice cherche à nous restituer la nature. Isolé de la nature dans son auto, le touriste considère d’un œil de plus en plus blasé le plat documentaire qui se déroule derrière le miroir. Admirer les glaciers à travers les vitres d’un palace n’empêche pas de se plaindre de la faiblesse du chauffage. Un touriste ne vit pas, il voyage ; à peine a-t-il mis pied à terre que le klaxon du car le rappelle à l’ordre ; le tourisme et la vraie vie ne se mélangent pas plus que l’huile et l’eau. Avec la société capitaliste, le tourisme est devenu une industrie lourde. L’agence de tourisme fabrique à la chaîne quelques produits standard, dont la valeur est cotée en bourse. Il n’y aura plus de nature dans la France de cent millions d’habitants, mais des autoroutes qui mèneront de l’usine à l’usine – chimique ou touristique.

    L’auto, qui nous permet de nous déplacer aisément, par ailleurs nous enferme. Certains massifs de Pyrénées dépourvus de routes sont moins fréquentés qu’à l’époque de Russel et de Chausenque. Mais demain, le bulldozer permettra aux modernes centaures d’envahir partout la montagne, sans risque d’abîmer leurs délicats sabots de caoutchouc. Il faut du nouveau à l’individu moderne, n’en fût-il plus au monde. Le touriste change de lieu chaque fois plus vite – jusqu’au moment où le voyageur n’est plus qu’un passager affalé qui ronfle dans le fauteuil d’un avion lancé à mille à l’heure. Ce qui rend les voyages si faciles les rend inutiles. L’avion fait de Papeete un autre Nice, c’est-à-dire un autre Neuilly. Les temps sont proches où l’avion pour Honolulu n’aura pas plus de signification que le métro de midi. Tourisme ? Exactement un circuit fermé qui ramène le touriste exactement à son point de départ. A quoi bon l’auto qui permet de sortir de la ville, si elle nous mène au bord d’un autre égout ? Sur deux cents kilomètres de plage landaise, il n’est pas un feston de la frange des vagues qui ne soient ourlé par les perles noires du mazout. Et le soir, à la villa, le bain d’essence devient le rite complémentaire du bain de mer. On pouvait voir les bancs de perche évoluer dans les algues par trois mètres de fond dans l’étang de Biscarosse ; selon un rapport du Muséum il est aujourd’hui classé dans la quatrième catégorie, le maximum de pollution. La paix de l’hiver est rompue par les skieurs, le blanc des neiges, piétiné et balafré, n’est plus qu’un terrain vague maculé de débris et de traces. La montagne est mise à la portée des masses payantes. Mais est-elle encore la montagne ? Il n’y a plus de montagne ; il ne reste qu’un terrain de jeu. Le domaine du loisir étant celui de la liberté, pourquoi dépenser des milliards à couvrir les montagnes de téléphériques pour hisser le bétail humain sur les crêtes ? Aujourd’hui sites et monuments sont plus menacés par l’admiration des masses que par les ravages du temps. On voit venir le moment où les lieux les plus célèbres se reconnaîtront au fait que la visite en est interdite.

    Rien n’empêche la société industrielle d’enfermer la momie de Thoreau dans la vitrine de la littérature bucolique. Si nous voulons retrouver la nature, nous devons d’abord apprendre que nous l’avons perdue.

    5/5) Conclusion : échec et résurrection du sentiment de la nature
    Il n’est pas de lieu plus artificiel que ceux où la nature est vendue. Si un jour elle est détruite, ce sera d’abord par les industries de la mer et de la montagne. Si un « aménagement du territoire » désintéressé et intelligent s’efforce d’empêcher le désastre, il ne pourra le faire qu’au prix d’une organisation raffinée et implacable. Or l’organisation est l’exacte antithèse de la nature. Le « sentiment de la nature » s’est laissé refouler dans le domaine du loisir, du superflu et du frivole. La révolte naturiste n’a engendré qu’une littérature et non une révolution. Le scoutisme n’a pas dépassé l’enfance.

    Les passionnés de la nature sont à l’avant-garde de sa destruction : dans la mesure où leurs explorations préparent le tracé de l’autostrade, et où ensuite pour sauver la nature ils l’organisent. Ils écrivent un livre ou font des conférences pour convier l’univers à partager leur solitude : rien de tel qu’un navigateur solitaire pour rassembler les masses. L’amoureux du désert fonde une société pour la mise en valeur du Sahara. Cousteau, pour faire connaître le « monde du silence », tourna un film qui fit beaucoup de bruit. Le campeur passionné par les plages désertes fonde un village de toile. Ainsi, réaction contre l’organisation, le sentiment de la nature aboutit à l’organisation.

    En réalité il n’y a probablement pas de solution au sein de la société industrielle telle qu’elle nous est donnée. L’organisation moderne nous assure le superflu en nous privant du nécessaire. En dehors de l’équilibre naturel dont nous sommes issus, nous n’avons qu’un autre avenir, un univers résolument artificiel, purement social. L’homme vivra de la substance de l’homme, dans une sorte d’univers souterrain. Si l’espèce humaine s’enfonçait ainsi dans les ténèbres, elle n’aurait fait qu’aboutir à la même impasse obscure que les insectes. A moins qu’on ne s’adapte pour grouiller comme des rats dans quelque grand collecteur. Que faire ?

    La nature n’est pas une mère au sens sentimental du terme, elle est la Mère : l’origine de l’homme. L’homme doit péniblement se maintenir entre ces deux abîmes : la totalité cosmique et la totalité sociale ; et c’est ce terme même de nature qui lui indique où est son étroit chemin. Il faudra dominer l’industrie comme on a dominé la nature. Il nous faut réviser nos notions de nécessaire et de superflu. Il faut affronter le standard de vie, les investissements, les fusées et la bombe atomique pour choisir l’air pur. Ce n’est que si l’homme est capable de se dominer qu’il pourra continuer de dominer la terre. La solution suppose un renversement des valeurs. Il faut que la fin : la nature pour les hommes, commande les moyens : la science, l’industrie, l’Etat. Pour nous et surtout pour nos descendants, il n’y a pas d’autres voies qu’une véritable défense de la nature. Désormais toute entreprise devrait être envisagée en tenant compte de la totalité de l’équilibre qu’elle perturbe. Les hommes qui se voueraient à une telle révolution pourraient constituer une institution, indépendante des partis ou des Etats, consacrée à la défense de la nature. Elle se considérerait comme une sorte d’ordre, imposant à ses membres un certain style de vie, qui les aiderait à prendre leurs distances vis-à-vis de la société actuelle. Ils pratiqueraient une sorte d’objection de conscience. La merveille de Babylone est ce jardin terrestre qu’il nous faut maintenant défendre contre les puissances de mort.

    #ruralité #paysannerie #urbain_diffus #banlieue_totale #administration_du_désastre #wilderness #écoumène #critique_techno #système_technicien #déracinement #effet_rebond #hors_sol #soleil_vert #contre-productivité

    • A relire ici Charbonneau, il me semble y trouver bien plus de raisons qu’il ne m’a été nécessaire d’en réunir pour chercher à cesser de penser nos existences en fétichisant comme lui la Nature - mère ou non, peu importe - et en se mettant en travers de la pensée un dualisme aussi sclérosant que nature vs culture.

      Si je fais volontiers mien ses constats historiques quant à la dévastation à laquelle il assiste, je ne suis pas du tout en accord avec la manière dont il prétend trancher -

      l’origine de l’homme. L’homme doit péniblement se maintenir entre ces deux abîmes : la totalité cosmique et la totalité sociale ; et c’est ce terme même de nature qui lui indique où est son étroit chemin.

      , etc ;
      ou des perspectives aussi clairement exprimées que celles-ci (c’est moi qui graisse ) :

      Ce n’est que si l’homme est capable de se dominer qu’il pourra continuer de dominer la terre. La solution suppose un renversement des valeurs. Il faut que la fin : la nature pour les hommes ,

      [...]

      Les hommes qui se voueraient à une telle révolution pourraient constituer une institution , indépendante des partis ou des Etats, consacrée à la défense de la nature. Elle se considérerait comme une sorte d’ordre ,

      Voilà qui me semblent quant à moi tout aussi sinistres (il y a dans un tel propos naturaliste quelque chose qui sonne banalement chrétien -

      dominer la terre, la nature pour l’homme

      - voir fasciste à mes oreilles : le naturalisme s’y donne assez vite à voir se prenant les pieds dans son propre tapis culturel) - et participer de - cela même que l’auteur croit critiquer et combattre.

      Lisant cela, l’innocence naturalisme des hétérosexistes anti-industriels (ou l’hétérosexisme innocent des naturalistes anti-industriels) dont Aude cite un morceau de choix me surprends finalement assez peu ; il procède assez clairement de vieilles carences critiques qu’il partage avec ceux dont il se réclame.

      (autres morceaux de bravoure hétérosexiste issu du même site - là encore, je graisse :

      Sur ce blog, nous n’avons aucune préférence religieuse et une seule éthique, la volonté d’être à l’écoute d’une nature … qui nous a fait homme ou femme . La volonté des gays et lesbiennes de se marier et d’avoir un enfant est une forme de discrimination envers l’autre sexe [tiens donc : mais lequel ?] : un couple hétéro est naturellement dédié à une relation sexuelle et seul capable d’assurer la reproduction nécessaire à l’espèce. L’homosexualité, c’est donc la volonté de transcender les limites naturelles et sociales en s’accaparant du mariage [sic] , une institution jusque là réservé à l’union d’un homme et d’une femme

      http://biosphere.blog.lemonde.fr/2012/11/23/mariage-des-homosexuels-lois-de-la-nature-et-socialisme
      et en commentaire, cet accès de délirium :

      la revendication d’une ultra-minorité d’activistes qui parlent le langage de l’égalitarisme idéologique, synonyme de dé-différenciation.

      - où l’on retrouve notre vieil ami Escudero dans le texte...

      .
      C’est ballot pour eux, mais je préfère de loin consacrer du temps... aux écrits des féministes matérialistes, par exemple, qu’à grenouiller en compagnie de pareil tissu d’imbécilité béate).

    • Oui il y a certains trucs qui ont mal vieilli dans le texte de Charbonneau, notamment dans les pistes qu’il propose. Aussi un autre terme que « dominer » aurait sûrement été choisi s’il avait écrit son texte aujourd’hui.
      Pour ma part sur ces questions je reste sur la grille #écoumène vs #wilderness, qui a l’avantage de trancher la fausse dichotomie nature/culture et de rappeler que l’humain et ses milieux se co-créent (partout, localement et sans avoir recours à des institutions) et que le souci est là où cette co-creation n’a plus lieu.

    • @koldobika

      Je me suis attelé depuis plusieurs mois à la découverte (passionnante) des travaux de A. Berque.
      malgré quelques limites évidentes (un ton facilement universaliste abstrait), je dois dire que j’en trouve la lecture des plus stimulantes. Son érudition est parfois à double tranchant : autant je me régale à le suivre dans ses références, ses rapprochements et ses comparaisons... et parfois, il me semble qu’il se complaît dans ce qui ressemble tout de même à du jargon. Et, par exemple, ses références à Heidegger ne sont pas de mon goût.

      Heureusement, il y a bien d’autres choses chez lui, et il a le bon goût d’en laisser plus qu’assez en libre accès.

      je disputerai volontiers un de ces jours de ce qu’il me semble apporter au débat (entre autres, il m’a fait penser à Gunther Anders comme à l’historien d’art Gombricht) mais je pense que l’originalité de son approche exige, de ma part au moins, un temps de digestion conséquent avant de prétendre commencer d’en faire quelque chose.

      Quoi qu’il en soit, merci encore de me l’avoir fait connaître !

    • Ce n’est pas de la Nature avec un grand N qu’il s’agit, cette dame est très recommandable et bien des professeurs lui font la cour. Cette « Nature » n’existe pas, nous avons vu les Landes, les Pyrénées, suivi les chemins de montagne où des générations de paysans sont allés apporter des provisions à des générations de bergers. La « Nature » nous laisse froids, mais nous connaissons ces grands caps de bois qui s’avancent dans les landes vides, les derniers tisons qui luisent pendant que dans le ciel étoilé de l’été monte de plus en plus strident le chant des grillons. Avez-vous brisé contre une roche un de ces cailloux creux remplis de cristaux violets ? Alors vous avez connu le sentiment de la nature

      Le sentiment de la nature, force révolutionnaire, 1937, Bernard Charbonneau
      ça reste assez peu défini dans les pages suivantes, il y parle de Rousseau, de la déclinaison en littérature du sentiment de la nature, ce que j’y perçois surtout c’est une aspiration à sortir de la rationalité totale et de l’industrialisation de tout, mais les catégories dont il cause ne sont pas très claires.
      J’y trouve une résonance avec Retrouver l’Océan, d’Henri Raynal http://www.peripheries.net/article3.html et avec La mystique sauvage, de Michel Hulin http://www.peripheries.net/article53.html

  • The Real Cost of a Hamburger » CounterPunch : Tells the Facts, Names the Names
    http://www.counterpunch.org/2014/05/09/the-real-cost-of-a-hamburger

    Quelques constats assez intéressants sur le coût écologique de l’élevage extensif de #montagne, dans les Rocheuses aux USA. Ou comment le caractère extensif et non industriel de l’#élevage n’est aucunement en soi une garantie qu’il soit soutenable.

    The American West is a grand landscape. It is also an arid, rugged, and unproductive landscape. Aridity is important to ponder. The West’s public lands are dominated by North America’s four or five major desert regions – the Sonoran, Mojave, Chihuahuan, Great Basin, and some include the Colorado Plateau as a fifth. Deserts are defined as regions with minimum precipitation and high evaporation – in other words, they are characterized by siring heat, cloud-less cerulean skies, minimum precipitation, and sparse vegetation. Now add in the fact that moisture roughly correlates with forage production – the less wetness a region receives the more land it takes to support a single cow or sheep.

    In the West, it takes a lot of land to raise one cow – and it takes even more of the public lands to provide enough forage to sustain a livestock operation. For instance, you can reasonably expect to raise a cow year round on a couple of acres of land in someplace wet and relatively flat, like Georgia, but in the arid and mountainous West you may need 200-300 acres to sustain a cow.

    Unfortunately if you are removing enough forage to economically sustain a ranching business, you are not leaving enough to sustain the land’s native wildlife or ecological processes, nor to provide protection for the fragile soils and plant communities. And therein is the problem. It’s ecologically impossible to economically sustain a livestock operation in most of the West if you consider the full ecological costs – statements by livestock advocates to the contrary.

    Some may ask how ranching has survived for multiple generations if it has been destroying the West? The answer is complex. First, ranching isn’t surviving – it has been in decline for decades. There are fewer ranchers today than any time since the West was first settled. The land simply can’t sustain as many livestock operations, in part because overall productivity of western landscapes has declined due to the long term degradation by livestock. And many of the ranchers that have remained in business have succeeded by taking on outside employment. The majority of small and medium size livestock operations today can more accurately be characterized as “hobby ranching” since the real income for most livestock operators comes from a job in town.

    C’est aussi ce qu’il se passait autour de chez moi dans ce qu’était la paysannerie juqu’aux années 1970 (aujourd’hui la donne est faussée par l’industrialisation et les subventions, aujourd’hui si les éleveurs en chient c’est en plus par abandon public et concurrence déloyale) : un élevage très consommateur de ressources et de temps de travail paysan, peu rentable écologiquement et économiquement, et obligeant à bosser à l’extérieur pour compléter les revenus, au détriment de la santé, de la vie familiale et sociale.

    En revanche je passe sur son discours libéral craignos dans les paragraphes suivants où il parle du coût pour la collectivité de maintenir des services public en zones de montagne peu peuplées. Peut-être que ça peut se justifier si les gros ranchers de là-bas sont comparables à nos céréaliers de la Beauce en terme d’usage de fonds publics, mais ça ne saurait se transposer à ce qui se passe ici dans les Pyrénées ou le Massif Central (voir entre autres http://seenthis.net/messages/263430 ).

    Sa conclusion aussi me semble triste, avec encore le modèle de la #wilderness sous-entendant que l’humain ne saurait vivre dans des zones montagneuses, qui seraient entièrement dévolues à la faune sauvage.
    Je trouve l’exemple d’Helen Atthowe http://seenthis.net/messages/261830 bien plus porteur en termes d’#écoumène montagnard (ça se passe dans le Montana à 1000m d’altitude), de vie en bonne entente avec les écosystèmes environnants et leurs ressources, et avec les animaux (sauvages) présents sur la ferme.

    • En matière d’#élevage il faut sortir du dualisme extensif/intensif. Toute la thèse de l’Holistic management (et d’autres courants) c’est de dire que l’extensif c’est une mauvaise gestion du broutage, et que la dynamique des écosystèmes paturés inclue un broutage sous forme de pulsation (broutage fort, rapide, et espacé dans le temps).

      Mais dans tous les cas je pense que les herbivores prennent de la place, et donc ils n’ont pas leur place partout. Près des zones habitées, les volailles et les porcs ont l’avantage de nécessiter moins d’espace et de se rapprocher du régime alimentaire humain car ils sont monogastriques et donc sont tout a fait pourvus pour absorber les déchets. je trouve que le cochon c’est l’exemple même de l’animal qui ne posait pas de soucis pour un gain maximal, contrairement aux vaches laitières, même si cette efficacité se faisait en partie au détriment du bien être de l’animal. Mais dans les zones moins peuplées, plus escarpées, les herbivores me semblent intéressants, et complémentaires aux forêts dans leurs productions (http://seenthis.net/messages/254739#message254751).

  • Bahraini prince could be tried for torture in #Britain
    http://english.al-akhbar.com/content/bahraini-prince-could-be-tried-torture-britain

    A Bahraini man shouts slogans as others wave their national flag during an anti-government protest in the village of Jannusan, west of #Manama, on May 9, 2014. (Photo: Mohammed al-Sheikh) A Bahraini man shouts slogans as others wave their national flag during an anti-government protest in the village of Jannusan, west of Manama, on May 9, 2014. (Photo: Mohammed al-Sheikh)

    It is still unclear if the Bahraini king’s son, #Nasser_bin_Hamad_al-Khalifa, will be put behind bars or if he will be protected by his diplomatic immunity, which has saved him in the past. The plaintiffs, armed with a long list of indictments, argue that lifting his immunity would be a step in the right direction. The verdict was issued by a British (...)

    #Mideast_&_North_Africa #2012_Olympics #Amnesty_International #Articles #Bahrain #David_Cameron #Israel #Salman_bin_Hamad_al-Khalifa #UK #William_Hague

  • #wildstar - Running about Whitevale when...
    https://www.youtube.com/watch?v=qN2DnLG8mGA#t=61

    Dans Wildstar, en plus des races et classe, il y a un truc appelé Vocations.

    Parmi les 4 dispo, il y en a une nommée "Soldat" qui, entre autre, donne accès à des missions "de siège"

    On active une borne et il faut survivre à 5 ou 5 vagues d’ennemis.

    Les sièges s’adaptent au nombre de joueurs présents dans le voisinage immédiat.

    Voila ce qu’il se passe quand dans un raid de 40 personne il y a un soldat qui active un siège "en passant"

    Ce jeu... <3(Permalink)

    #f #t

    • Ce que j’aime bien c’est de voir à quel point un projet peut être un succès d’un point de vue agronomique mais se planter pour d’autres raisons. Quel échec pour le projet n°1, qui en trois ans n’a pas su expliquer, convaincre et/ou autonomiser les personnes sur place. Et on le voit bien avec le deuxième projet où l’accent est plus mis sur la culture des liens et des esprits, et la mise en place d’une durabilité sur l’aspect social. On voit plus de locaux et moins d’arbres.

      Voir aussi :
      http://permaculturenews.org/2010/08/06/letters-from-jordan-on-consultation-at-jordans-largest-farm-and-co
      http://permaculturenews.org/2013/12/10/desert-food-forest-organic-commercial-production-three-years-updat

    • J’avais zappé cette partie de la vidéo, effectivement il y a eu un abandon quelques années.
      C’est clair que l’autonomisation, la possibilité de s’approprier les techniques, de les inclure dans sa culture, c’est fondamental.
      C’est ce qui explique aussi tout le fossé qu’on voit chez nous entre les gens ordinaires et une forme d’écologie bureaucrate qui déploie des moyens fous pour réintroduire trois ours dans les Pyrénées et produit dans le même temps un urbanisme invivable. Qui veut scinder la nature : sanctuarisée en dehors de là où on vit, saccagée sans complexe autour de nous. Le fameux modèle illusoire de la #wilderness
      http://www.seenthis.net/messages/207382

    • Tu as un compte à régler avec des vegans @aude_v ou ne serait-ce pas plutôt avec des militants qui pensent que les autres doivent faire exactement pareils qu’eux ? Heureusement il y a des gens splendides qui sont végétaliens, vivent et voyagent en camion dans tous les pays sans faire chier personne avec des dogmes, juste en partageant leur humanité. Bref, je ne pense pas que la connerie soit l’apanage des vegans. Par contre je peux te raconter le découpage administratif absurde et pas du tout vegan des montagnes et des champs dans les Hautes-Corbières avec une règle et un crayon, tu vois l’Afrique, ben la même chose mais en France au XXIem siècle pour faire des sanctuaires Natura2000 qui ne dépassent pas. Les quelques paysans se retrouvent avec leurs champs découpés en deux ! Bon, vu qu’il n’y a presque plus rien qui subsiste, poissons sans eaux, écrevisses polluées, bords de route arrosés de pesticides, on y laisse les chasseurs et leur maïs à sangliers quand même…

    • Je ne sais pas si tu as regardé la vidéo d’Allan Savory que j’ai posté dans un des commentaires de ce billet @touti, mais on y voit bien que le problème n’est pas tant les animaux, ou même leur nombre, mais la mauvaise gestion de leur déplacement.

      La prairie et les herbivores ont coévolués, mais le « pattern » de broutage était dicté par le déplacement en meute, la prédation, le souillage du fourrage par les déjections qui imprimait un rythme fort et rapide puis un repos de l’herbe plus long, alors que maintenant c’est au contraire permanent et moins massif. Mais quand il y a déjà des chèvres c’est synonyme de misère car ça veut dire qu’il n’y a plus assez de couvert herbacé pour des herbivores. Il faut empêcher que les chèvres ne dévore la terre jusqu’à l’os, mais il ne faut pas croire que la meilleure solution est de ne rien faire, car Allan Savory a bien vu que dans les environnements type « brittle » (fragiles, très peu de précipitation) qu’on laisse se reposer en excluant les animaux ça va en se dégradant. Il faut restaurer le lien écologique avec les ruminants pour que le milieu reparte dans une bonne dynamique.

    • @aude_v

      ce modèle de la wilderness est présent dans les discours vegans,

      pas dans tous les discours vegans.
      et il est présent aussi dans le modèle de développement agro-industriel actuel, le même qui sanctuarise certaines zones des Pyrénées et fait des Landes une éponge à azote de synthèse et à lisier de canard.
      c’est pour ça que je dis que la dichotomie vegan/élevage ne peut pas se calquer sur la dichotomie modèle de la wilderness vs écoumène paysan (pour le dire de façon résumée).
      ce qui va avec le modèle de la wilderness c’est l’industrialisation totale de la campagne, que celle-ci produise du soja pour le tofu ou pour la bouffe des canards et des vaches élevées en usine.

    • @nicolasm dans le cas mongol, de ce que je sais (je ne suis vraiment pas spécialiste) il s’agit de l’augmentation très forte de la proportion de chèvres dans le troupeau. L’un des nombreux dzuds qui menacent les éleveurs est le surpâturage et ils ont des règles traditionnelles dont celle de ne pas avoir plus d’une chèvre pour cinq animaux (si je me souviens bien de la proportion).

      La demande de cachemire qu’a permis « l’ouverture » de l’économie mongole a fait exploser ces équilibres. Sous la pression des troupeaux de chèvres, il n’a pas fallu 10 ans pour provoquer la désertification…

    • @nicolasm, je ne trouve pas la vidéo de Allan Savory, si tu veux bien juste citer une vidéo sans l’inclure, colle l’url sans le http:// devant.
      D’où vient donc l’idée qu’il ne faudrait rien faire et priver la terre des animaux ? Le souci actuel est d’abord politique : la destruction sociale et la pauvreté qui en découle engendrent l’abus des ressources immédiatement disponibles, dans cet article, on a quelques clefs pour comprendre pourquoi

      depuis vingt ans, les cheptels d’animaux domestiques ont presque doublé, passant de 26 millions de moutons, chèvres, chevaux, bovins, chameaux et yaks en 1990 à environ 45 millions de têtes en 2012

      Le problème est réellement dans cette incapacité à prendre le temps d’observer et de réfléchir à la pérénnité écologique, dans l’urgence, on se sert en détruisant l’avenir.

      http://www.lemonde.fr/planete/article/2013/09/07/comment-chevres-et-moutons-accelerent-la-desertification-de-la-mongolie_3472

    • @aude_v

      Et c’est de plus en plus ça qui s’entend dans le mainstream vegan urbain.

      Ça je m’en rends pas trop compte là où je vis, où j’observe plutôt le mainstream viandard industriel tandis que je fais de la #végéculture #biointensive (avec des poules, certes, mais dans l’absolu je pourrais m’en passer).

      Là où je vis c’est un pays traditionnellement de polyculture-élevage mais où l’habitude culturelle de manger de la viande s’est déplacée ces 60 dernières années vers le rumsteack uniquement (et la côte de boeuf les jours de fête), et tous les jours, et c’est ressenti comme un progrès, comme un « acquis social » ("mon bifteck") et une normalité vers laquelle tout le monde est (était) censé tendre. Les bas-morceaux et les tripes, les abattages de cochon à la maison, le quotidien à base de fayots, de pain et de soupe plutôt que de steak, on ne sait plus ce que c’est.
      Et depuis plus récemment, un mouvement vegan plus élitiste qui se développe dans certains milieux militants urbains (de ce que j’en lis et de ce que @nicolasm et toi en témoignez), et pour qui la normalité, le « progrès », est l’abandon de tout produit animal et l’abandon de la domestication.
      Les points communs que je vois entre les deux, c’est le recours non-conscient et non-réfléchi à l’industrie, l’ignorance de ce qu’est cultiver le sol ou élever des animaux (+ comme tu dis les discussions par confrontation d’identités plutôt que par réflexion).

    • @aude_v, j’aime l’idée de remettre l’écologie dans le politique, dans le sens de s’inquiéter de l’autre et d’une ouverture collective large.
      C’est une des raisons qui font que je n’ai pas voulu entrer dans une AMAP, préférant entrainer mes voisins à aller régulièrement au marché et à reconnaitre et préfèrer les légumes de vrais maraîchers plutôt que ceux de Rungis. Après, mes potes sont à l’AMAP, et je vais filer un coup de main au paysan bio, mais je suis exaspérée de la mode écolo sans réflexion avec des urbains qui te font la leçon sur le retour aux principes fondamentaux de l’agriculture mais ignorent de quoi vivent leur voisin ou comment poussent les poireaux.

      Et je te cite, parce que évidemment « la manière de pensée » pour être riche se doit d’abord d’être tendue par une réflexion sociale et politique .

      je découvre que l’important n’est pas la recette mais la démarche, la manière de penser qui mène du constat à l’action

    • Et encore, dans le meilleur des cas. Après la vache folle il y a eu des restrictions, les déchets partaient en cimenterie au lieu d’être donnés au animaux (comme si faire manger de la vache aux vaches c’était pareil qur faire manger de la vache aux cochons)