• La situation aux États-Unis

    https://mensuel.lutte-ouvriere.org//2023/02/25/etats-unis-apres-les-elections-de-mi-mandat_521783.html

    Les élections (de mi-mandat) de 2022 marquent une nouvelle forte poussée vers la droite

    Parler de «  gauche  » et de «  droite  » à propos des #démocrates et des républicains n’est pas approprié. Ces deux grands partis ont été les seuls à alterner au pouvoir pour diriger l’appareil d’État de la bourgeoisie au cours des 166 dernières années. En effet le système électoral américain favorise le #bipartisme. Les termes «  gauche  » et «  droite  » sont devenus des étiquettes utilisées pour distinguer les discours et les électorats des deux #partis_bourgeois. Ainsi, les travailleurs se sont rangés dans le camp des démocrates pendant une bonne partie du 20e siècle et les couches plus aisées dans celui des républicains.

    Quoi qu’il en soit, le soutien de la classe ouvrière aux démocrates ne cesse de diminuer depuis des années et, à l’approche des élections, cette tendance s’est confirmée  : le vote ouvrier pour les démocrates a baissé de près de 15 % en 2022.

    Le glissement des travailleurs blancs vers le camp républicain n’est pas nouveau. Il remonte au moins à l’élection de #Reagan en 1980, voire plus loin encore. Mais, en 2022, l’écart en faveur des républicains a été de 33 points, soit 8 points de plus qu’en 2020.

    Le recul des démocrates dans les électorats noir, latino et asiatique a été beaucoup moins important mais, à bien des égards, il pèse encore plus lourd. En grande majorité issus de la classe ouvrière, ces électeurs constituent depuis longtemps une sorte de socle sur lequel les démocrates comptent. En 2022, 80 % de l’#électorat_noir votait démocrate – ce qui reste considérable – mais ce résultat représente une baisse de sept points depuis les dernières élections de mi-mandat et s’inscrit dans la continuité de l’érosion qui a suivi la période 2008-2016, durant laquelle entre 90 et 97 % des Noirs votaient démocrate. Quant au vote hispanique, il s’est porté à environ 60 % sur les démocrates, soit une baisse de 10 points en quatre ans. Enfin, les électeurs d’origine asiatique ont voté démocrate à 64 %, soit une baisse de 7 points.

    Les Démocrates  : un parti «  progressiste  » qui a longtemps ratissé large

    […] Le #Parti_démocrate s’est attribué le mérite des réformes et des avancées que ces mouvements ont arrachées à la bourgeoisie pendant la longue période où l’hégémonie de l’#impérialisme américain, générant un surplus de richesses, permettait cette redistribution. Quels qu’aient été les tensions et les antagonismes – et ils étaient nombreux – entre les différents groupes composant le monde du travail, leur regroupement au sein du Parti démocrate semblait offrir une voie sur laquelle chacun pouvait poursuivre la lutte pour «  le progrès  ». De 1932 à 1980, le Parti démocrate domina la scène politique, les républicains ne jouant un rôle significatif que pendant l’intervalle de la période du #maccarthysme, la chasse aux sorcières contre les communistes, au début des années 1950.

    Avec le début de la crise économique en 1971, puis son aggravation à la fin des années 1970, la situation des travailleurs commença à se dégrader. Pour l’État de la bourgeoisie, l’heure n’était plus à distribuer des miettes pour maintenir la paix sociale. Frappée par la crise, la classe capitaliste attendait d’abord de l’État qu’il l’aide à maintenir ses profits, et cela impliquait d’abaisser le niveau de vie des travailleurs. Il fallait donc démanteler les #programmes_sociaux et les services publics créés pendant la longue expansion de l’après-guerre. Le Parti démocrate, en loyal serviteur de la bourgeoisie, fut en première ligne pour mener ces attaques.

    L’une des premières attaques importantes fut la faillite de la ville de #New_York en 1975, qui frappa durement les employés, les programmes sociaux et les services municipaux. Cette attaque fut supervisée par deux maires démocrates successifs. En 1978-1979 puis dans les années 1980, des pressions furent exercées sur les travailleurs de l’automobile pour qu’ils acceptent toute une série de concessions lors du renouvellement de leurs contrats. D’abord présentées comme temporaires, ces concessions furent ensuite rendues permanentes, et rapidement étendues au reste de la classe ouvrière. Et, là encore, l’attaque fut conduite par des politiciens démocrates, qui justifiaient les nouveaux contrats au nom de la sauvegarde des emplois dans l’#industrie_automobile.

    Pour décourager les travailleurs de faire valoir leurs revendications salariales au travers de grèves, les deux grands partis bourgeois se relayèrent. En 1981, les démocrates passèrent la main aux républicains, et #Ronald_Reagan mit tout le poids de l’État pour briser la grève des #contrôleurs_aériens. Les caciques du Parti démocrate et des syndicats prétendent que Reagan fut à l’origine du déclin constant qui s’est poursuivi jusqu’à aujourd’hui. En fait, la porte fut ouverte dès 1978, lorsque le président démocrate #Jimmy_Carter tenta d’utiliser la #loi_antisyndicale_Taft-Hartley, adoptée à l’ère McCarthy, pour briser une grève dans les mines de charbon qui dura 110 jours. Le dégoût des travailleurs envers Carter, après ce qui apparaissait comme une trahison, ne fut pas pour rien dans la victoire éclatante de Reagan en 1980.

    Entre les travailleurs et la bourgeoisie, un fossé en passe de devenir un gouffre

    La crise dans laquelle l’économie américaine est plongée depuis un demi-siècle a entraîné un effondrement du niveau de vie de la classe ouvrière.

    En 2022, le salaire horaire minimum au niveau fédéral était de 7,25 dollars. S’il avait suivi le rythme officiel de l’inflation depuis le pic de sa valeur réelle en 1968, il aurait été de 12 dollars. Et s’il avait suivi le rythme de la croissance de la productivité depuis 1968, comme entre 1938 et 1968, il aurait été de près de 26 dollars en 2022.

    L’évolution du #salaire_minimum illustre le fossé qui s’est creusé entre la #classe_ouvrière et les couches aisées au cours du dernier demi-siècle. Presque tous les gains de la croissance économique depuis le début de la crise ont été absorbés par la plus-value et les mille et une manières dont cette plus-value est répartie au sein des classes riches de cette société.

    Cette évolution s’est poursuivie jusqu’aux élections de 2022. En 2021, dernière année pour laquelle on dispose de données, la marge bénéficiaire nette des entreprises a été de 9,5 %, soit la valeur la plus élevée jamais enregistrée. Cette même année, la rémunération moyenne des PDG des 350 plus grandes entreprises a été 399 fois plus élevée que celle des salariés. En 1965, elle n’était «  que  » 20 fois plus élevée.

    La condition des travailleurs se détériore non seulement par rapport à celle des classes aisées, dont la situation s’améliore nettement, mais aussi en termes absolus

    L’inflation a grignoté la valeur réelle des salaires. Selon le département américain du Travail, le salaire horaire médian réel est au même niveau qu’en 1973. Lorsqu’il y a eu des augmentations, elles ont presque toutes bénéficié au décile supérieur de l’échelle des revenus. Ceux qui se situent dans les 40 % inférieurs ont vu leurs salaires baisser. De plus, les chiffres de l’inflation sont trafiqués et donnent une image déformée de la situation. Qui plus est, ces chiffres ignorent tous les autres facteurs qui ont réduit le revenu réel des travailleurs, à commencer par l’élimination des pensions et d’autres avantages sociaux autrefois considérés comme faisant partie de la masse salariale, ainsi que l’énorme augmentation des frais médicaux, qui constituent une ponction sur les revenus.

    Les statistiques gouvernementales masquent la réalité

    En témoigne le taux de chômage officiel avant les élections de 2022, de 3,5 % de la population active. Or, 37 % de la population en âge de travailler est exclue de ce que le gouvernement considère comme la population active. De nombreuses personnes sont exclues de ce comptage  : celles qui s’occupent d’enfants en bas âge, dans un pays où il n’existe pas de structures d’accueil publiques  ; celles dont les compétences et diplômes sont insuffisants pour occuper les emplois disponibles, dans un pays où le système scolaire public est incapable d’apprendre à lire à 40 % des enfants des écoles des grandes villes  ; ou encore les personnes handicapées à la suite d’accidents du travail, en raison de maladies professionnelles, voire par le Covid long qui a touché des millions de personnes, les empêchant de travailler, dans le pays affichant le pire taux de décès par Covid de tous les pays développés. Sont également exclues de la population active les personnes trop âgées pour être embauchées, mais qui n’ont pas encore atteint l’âge pour toucher les maigres aides sociales versées aux seniors. Les entreprises de la high-tech, en particulier le commerce en ligne et ses entrepôts, recherchent des travailleurs jeunes, forts, agiles et rapides, dont une grande partie sont relégués à des emplois temporaires ou à temps partiel, à des contrats ou à des emplois de type Uber.

    Les difficultés immédiates des travailleurs ont été aggravées par la dégradation sur le long terme des services publics et l’élimination ou la privatisation des services sociaux

    Lors des élections de 2022, les services publics comptaient près d’un million de travailleurs de moins que juste avant la pandémie. La classe capitaliste, avide d’aspirer une part croissante des richesses produites, cherche à s’approprier une portion croissante des sommes que le gouvernement dépensait jusqu’alors pour les infrastructures, les programmes sociaux et les services publics. Derrière la vitrine de cette grande et riche démocratie américaine, il y a peu de lois qui limitent le temps de travail, il y en a encore moins qui prévoient le paiement des arrêts maladie, et il n’y en a aucune garantissant des congés payés. Autrement dit, tout cela dépend de la bonne volonté de chaque patron. On a pu voir comment cela se traduit concrètement en 2020, aux pires moments de la pandémie, lorsque la moitié des travailleurs des industries dites essentielles n’ont pas eu droit à un seul jour de congé payé. Voici donc un pays où le système de santé est de plus en plus contrôlé par des entreprises privées, qui peuvent refuser des soins médicaux à qui ne peut pas payer.

    Telle est la réalité à laquelle est confrontée la population laborieuse aujourd’hui

    Telle est la réalité à laquelle est confrontée la population laborieuse aujourd’hui. Ses conséquences sont dramatiques. L’espérance de vie moyenne a diminué de près de deux ans et demi depuis 2019, après une baisse de deux ans en 2015-2016. Cela est imputable au Covid, certes, mais seulement en partie. Il y a tous les autres décès, dont beaucoup sont appelés par les médias «  morts par désespoir  »  : suicides, homicides, overdoses, abus d’alcool… Au premier rang des victimes, les anciens combattants des guerres – déclarées ou non – menées par l’impérialisme américain, et leurs proches. Mais il y a aussi les jeunes gens abattus dans la rue après avoir intégré, faute de la moindre perspective d’avenir, tel ou tel gang de quartier. Il y a les quelque cinq mille personnes tuées chaque année dans des accidents du travail, et les milliers d’autres qui meurent de la mort lente causée par les fumées, les produits chimiques et les Un encouragement pour l’extrême droite

    Faute d’une autre possibilité pour exprimer son mécontentement, la population s’est longtemps contentée de voter contre tous ceux qui semblaient diriger l’État. Dans un contexte où les démocrates étaient au premier plan pour imposer une détérioration des conditions de vie, et en l’absence d’un parti représentant la classe ouvrière, la porte était ouverte à un démagogue comme Trump.

    Donald Trump a su jouer sur le ressentiment éprouvé par beaucoup de gens du fait qu’ils étaient de plus en plus pauvres, marginalisés et méprisés par ceux d’en haut. Il a su toucher une population en plein désarroi, plongée dans une crise économique grandissante. Il a instrumentalisé la colère et la frustration des travailleurs, en tournant en dérision les institutions prétendument civilisées qui leur donnent des leçons et les regardent d’en haut  : les chefs des deux grands partis politiques, les médias, les universités et leurs experts, les agences gouvernementales et leurs hauts fonctionnaires, voire les stars de Hollywood, etc. Il s’en est pris à tout le monde, sauf à ceux dont le contrôle sur la société a mené à la crise, c’est-à-dire à la classe capitaliste. substances toxiques présentes sur leur lieu de travail. Il y a les tragédies des violences domestiques, qui sont la conséquence et le signe des pressions indicibles qui s’exercent au quotidien sur la vie des travailleurs.

    Un encouragement pour l’extrême droite

    Faute d’une autre possibilité pour exprimer son mécontentement, la population s’est longtemps contentée de voter contre tous ceux qui semblaient diriger l’État. Dans un contexte où les démocrates étaient au premier plan pour imposer une détérioration des conditions de vie, et en l’absence d’un parti représentant la classe ouvrière, la porte était ouverte à un démagogue comme Trump.

    #Donald_Trump a su jouer sur le ressentiment éprouvé par beaucoup de gens du fait qu’ils étaient de plus en plus pauvres, marginalisés et méprisés par ceux d’en haut. Il a su toucher une population en plein désarroi, plongée dans une crise économique grandissante. Il a instrumentalisé la colère et la frustration des travailleurs, en tournant en dérision les institutions prétendument civilisées qui leur donnent des leçons et les regardent d’en haut  : les chefs des deux grands partis politiques, les médias, les universités et leurs experts, les agences gouvernementales et leurs hauts fonctionnaires, voire les stars de Hollywood, etc. Il s’en est pris à tout le monde, sauf à ceux dont le contrôle sur la société a mené à la crise, c’est-à-dire à la classe capitaliste.

    Trump a servi les capitalistes en mettant au grand jour toutes les idées violentes et dévalorisantes que renferme l’idéologie dans laquelle baigne la société  : suprématie blanche, nativisme anti-immigrants, misogynie, intolérance envers la manière dont les gens vivent leur intimité, machisme et violence. Autrement dit, il a incité implicitement les gens à s’en prendre les uns aux autres. Et il a emballé tout cela dans le drapeau américain, le serment d’allégeance et la croix chrétienne qui décoraient ses réunions publiques.

    Rien de tout cela n’a commencé avec Trump. Il suffit de penser au rituel des réunions syndicales dans des salles ornées du drapeau américain

    Ces réunions commencent par la prière d’un prêtre local, souvent chrétien, et par le serment d’allégeance, ce verbiage patriotard pondu lors de la période McCarthy pour renforcer les attaques contre les militants communistes et syndicalistes. Chaque réunion syndicale qui commence ainsi entretient la soumission des travailleurs et leur loyauté à l’égard des dominants, et renforce les attaques contre eux-mêmes et toute leur classe.

    Trump a-t-il transformé le #Parti_républicain de manière temporaire ou permanente  ?

    Les républicains eux-mêmes n’en savent rien. Mais la question va bien au-delà du Parti républicain. Trump a donné à ses partisans une sorte de programme  : se défendre en attaquant tous les «  autres  ». Ce faisant, il a courtisé consciemment l’extrême droite. Quand, après la série de rassemblements d’extrême droite à Charlottesville en 2018, il a dit qu’il y avait des «  gens bien  » dans cette foule (ce qu’il a répété plusieurs fois par la suite), il déroulait le tapis rouge au Ku Klux Klan, aux nazis et aux Proud Boys.

    Le problème dépasse la personne de Trump

    Dans un nombre croissant de pays, des démagogues de son espèce jouent un rôle très similaire. Cela signifie que quelque chose, dans la situation internationale actuelle, sur les plans politique et économique, favorise ce mouvement vers la droite, renforçant les formations d’#extrême_droite existantes.

    Aux États-Unis, des organisations comme le #KKK, les nazis, la #Black_Legion, les Know Nothing, les mafias et les gangs font partie du paysage depuis longtemps. La plupart du temps marginales mais toujours là, elles ont périodiquement joué un rôle de supplétifs pour renforcer la violence étatique  : dans le Sud, pour réimposer l’esclavage pendant les décennies qui ont suivi la guerre de Sécession  ; dans les quartiers d’immigrants, pour maintenir un ordre que la police était incapable d’imposer  ; à #Chicago, où le gang #Black_P_Stone_Nation, de concert avec le maire démocrate Richard J. Daley, expulsa l’équipe SCLC de #Martin_Luther_King du ghetto du West Side  ; dans les régions minières, où les Pinkerton massacrèrent des mineurs comme les #Molly_Maguires  ; ou à Centralia dans l’État de Washington, où l’American Legion exécuta des militants de l’#IWW en 1919, et à #Minneapolis où elle assassina des grévistes  ; ou dans le Michigan en 1934, où la #Black Legion tua des militants du syndicat #UAW. Et puis tous ceux, de Jimmy Hoffa à Dow Wilson, qui furent tués par la mafia.

    Ces forces marginales ont toujours existé aux États-Unis, mais #Trump leur a permis de gagner en crédibilité aux yeux de certains travailleurs. Si le climat devait à nouveau se détériorer, cette crédibilité pourrait leur donner un poids leur permettant d’amener une partie de la classe ouvrière à attaquer l’autre.

    L’absence aux États-Unis d’un parti ouvrier, qui représenterait les intérêts tant immédiats qu’à long terme de la classe ouvrière, a constitué une opportunité pour un démagogue comme Trump, mais pourrait aussi jouer un rôle dans un développement de l’extrême droite au sein même de la classe ouvrière.

    Une voix pour les travailleurs

    Depuis l’époque d’#Eugène_Debs, il y a plus d’un siècle, il n’a pas existé d’organisation politique capable de s’adresser à tous les travailleurs, sur la base de leurs intérêts de classe immédiats et à long terme. Le Parti socialiste du temps de Debs ne le faisait pas, mais il constituait pour Debs une tribune qui lui permettait de s’adresser à la classe ouvrière à travers tout le pays, et il le fit avec un langage correspondant aux problèmes auxquels elle faisait face et aux possibilités dont elle disposait. Il affirmait qu’il avait confiance dans la capacité de la classe ouvrière à «  détruire toutes les institutions capitalistes qui asservissent et avilissent et à rebâtir des institutions libres et humaines  ». En pleine Première Guerre mondiale, lors du procès qui le conduisit en prison pour s’être opposé à l’entrée en guerre des États-Unis, il déclara  : «  Je ne suis pas un soldat capitaliste  ; je suis un révolutionnaire prolétarien… Je suis opposé à toutes les guerres, à une seule exception… et, dans cette guerre-là, je m’engagerai corps et âme… je parle de la guerre mondiale de la révolution sociale. Dans cette guerre, je suis prêt à combattre de toutes les manières que la classe dominante rendra nécessaires, même sur les barricades.  »

    Aujourd’hui, il n’y a toujours pas de parti de la classe ouvrière. C’est même pire qu’à l’époque de Debs

    Mais le but reste le même  : ceux qui veulent mettre en place une nouvelle société et ont confiance dans la capacité de la classe ouvrière à le faire doivent trouver les moyens de s’adresser à elle, en parlant des problèmes actuels des travailleurs, mais en le faisant à partir de la perspective du combat que la classe ouvrière devra mener pour diriger la construction d’une société socialiste.

    C’est exactement ce que des militants ont tenté de faire en utilisant les élections de 2022 dans le #Michigan, le #Maryland et l’#Illinois pour parler au nom du #WCP (#Working_Class_Party – Parti de la classe ouvrière). Cette poignée de militants ne prétendent pas être le #parti_révolutionnaire dont on a besoin et qui n’existe pas encore. Ils ne peuvent certainement pas prétendre faire ce que Debs a pu faire grâce à sa propre expérience de la lutte des travailleurs et à l’activité de toute une génération de militants.

    Mais ceux qui ont mené, dans ces trois États, la campagne pour un Parti de la classe ouvrière se sont au moins donné les moyens de dire ce qui devait l’être sur la dégradation de la condition ouvrière, sur la croissance des forces de droite et sur les possibilités dont dispose la classe ouvrière du fait de son rôle clé au cœur même du système de production et de tout ce qui lui est lié.

    Il n’y aura pas de solution à la misère croissante tant que la classe ouvrière ne se préparera pas à la bataille

    #capitalisme #États-Unis

  • Grève de mineurs aux USA. Lu sur le FALO (https://forumamislo.net/viewtopic.php?p=345585&t=35311) :

    Le journal de jour d’Arte parle, à l’occasion des #Midterms, d’une #grève de #mineurs en #Alabama qui dure depuis un an et demi, à Brookwood chez Warrior Met Coal. Un état du sud très conservateur. On y voit un mineur gréviste dire qu’il soutient Trump car il n’a aucune confiance dans #Biden.

    Mais le reportage une famille ouvrière républicaine que cette lutte a changé. Si le mari dit qu’il faut une gauche qui se préoccupe plus des ouvriers, sa femme va plus loin en disant, en substance, qu’il faut dépasser le clivage démocrate-républicain qui fait que les travailleurs se haïssent pendant que les entreprises se remplissent les poches. Des propos qui fleurent bon le marxisme dit le journaliste. Si lui le dit. Le #Working_Class_Party répondrait assurément à cette conscience de classe renaissante.

    https://www.arte.tv/fr/videos/106142-215-A/arte-journal (c’est à 10’)

  • Pas de lune de miel pour Joe Biden, Ben Burgis
    https://www.mediapart.fr/journal/international/081120/pas-de-lune-de-miel-pour-joe-biden

    La gauche doit se préparer dès maintenant à s’opposer à l’administration de Joe Biden et Kamala Harris. Un texte du professeur de philosophie Ben Burgis publié par notre partenaire Jacobin.

    La fin de l’ère Trump est une bonne chose. Comme aime à le dire mon ami et camarade David Griscom, « voilà un show dont nous ne voulions pas regarder la deuxième saison » . Donald Trump a nommé des personnalités très anti-syndicales au Conseil national des relations du travail, et une pléthore d’avatars de la Federalist Society aux postes de juges fédéraux. Il a doublé le nombre d’attaques par drones au Yémen et a mené les États-Unis au bord d’une guerre avec l’Iran. Il a interdit aux musulmans d’entrer dans le pays et a séparé des parents migrants de leurs enfants.

    S’il est un moment où la victoire du moins pire des deux diables mérite de déboucher une ou deux bouteilles de champagne, c’est bien celui-là. Mais quand vous aurez cuvé, rappelez-vous qu’être moins diabolique que Trump est tout à fait compatible avec le fait d’être un ennemi implacable de la #working_class.

    L’administration Biden qui va s’installer ne mérite pas une once de crédit quant à ses intentions, et les progressistes n’ont pas à attendre qu’elle agisse avant de pivoter dans une posture d’opposition.

    Ce que je dis peut paraître exagéré. Le site de la campagne Biden-Harris promet la gratuité des frais de #scolarité des community colleges , la création d’une option publique de l’assurance-santé capable de rivaliser avec les assurances privées, et la capacité de se syndiquer facilement, ce qui développerait le nombre de membres des syndicats et leur pouvoir.

    Les gens de gauche ont pourtant de bonne raison de critiquer le caractère inadéquat de ces propositions. […] L’option publique de #santé proposée par Biden revient à créer un système de santé à deux vitesses qui n’aurait presque aucun des avantages de « Medicare for All » [l’assurance-santé universelle proposée par Bernie Sanders sur le modèle européen ou canadien – ndlr], et conserverait nombre des effets négatifs du statu quo.
    On peut faire la même critique de la gratuité des community colleges , tandis que les établissements universitaires fréquentés par les parents plus riches continueront d’être chers. On ne peut nier pourtant que ces réformes amélioreraient la vie de millions de travailleurs. Le problème est qu’il n’y pas de bonne raison pour prendre ces propositions au sérieux.

    Joe Biden est devenu sénateur du Delaware en janvier 1973. Il est resté à ce poste jusqu’à ce qu’il devienne vice-président de Barack Obama en janvier 2009. Il a conservé ce poste jusqu’à janvier 2017. Il est quasiment candidat à la présidence depuis lors. Autrement dit, nous avons 47 ans de preuves qui nous montrent qui est Biden, et quels intérêts il représente.

    Sur son site de campagne, on lit des mots très durs contre les ravages de l’incarcération de masse. On y lit que personne ne devrait être emprisonné parce qu’il est en possession de drogue, que le système carcéral devrait être centré sur la « rédemption et la réhabilitation » , et qu’il convient de réduire le nombre de prisonniers.

    Pourtant, tous ceux qui sont familiers, même de loin, de son activité au Sénat savent que Joe Biden a été pendant des décennies l’un des plus ardents défenseurs d’un système carcéral plus dur et plus punitif. Dans Rise of the Warrior Cop, un livre de Radley Balko sur l’histoire des mesures anti-crimes paru en 2013, le nom de Biden revient tout le temps. Il n’y a pas très longtemps, Biden s’en vantait encore...

    Le site du candidat propose un plan, emprunté à Elizabeth Warren [ancienne candidate social-démocrate à la primaire – ndlr], destiné à « soulager via les faillites personnelles les gens assaillis par les dettes ». Pourtant, le sénateur Biden a joué un rôle majeur quand il a fallu compliquer l’accès à ces dispositifs. Il fut un des principaux défenseurs d’une loi sur les faillites personnelles si dure que nombre de démocrates centristes s’y opposèrent.

    Il n’est pas difficile de multiplier les contradictions entre la carrière de Biden et ce que promet son site de campagne. Il en est d’ailleurs de même pour sa future vice-présidente Kamala Harris : malgré les affirmations trompeuses qui l’ont désignée parmi les membres du Sénat les plus progressistes, son bilan n’est pas plus fameux. Mais peut-être ne faut-il pas décourager ceux qui, comme Bernie Sanders, espèrent que Biden sera « le président le plus progressiste depuis Franklin Delano Roosevelt » .

    Il est techniquement possible que Biden ait vécu une expérience de conversion, une sorte de chemin de Damas, et qu’il se consacre désormais à s’opposer aux établissements de l’establishment qu’il a servis toute sa vie. Ce genre de chose arrive.

    Un des problèmes avec cette hypothèse est que Joe Biden a très récemment encore agi... comme Joe Biden. En juin 2019, il a promis devant un parterre de riches donateurs qu’il n’allait pas « “démoniser” les riches » , que les « conditions matérielles » de personne ne seraient diminuées sous sa présidence et qu’avec lui, « rien ne changerait fondamentalement ».

    Avait-il vécu son chemin de Damas lorsqu’en mars 2020, en plein début du chaos de la pandémie de Covid-19, il a dit à un journaliste qu’il s’opposerait en tant que président à une loi « #Medicare for All » si elle était votée par le Congrès ? Ces déclarations ne sont pas incompatibles avec les demi-mesures qu’il annonce sur son site en matière d’#éducation et santé, mais enfin, tout cela ne nous incite pas à dire que l’homme a changé…

    Il y a deux semaines, plusieurs médias ont rapporté que l’équipe de transition de Biden est en train d’éplucher les CV de plusieurs républicains à des positions importantes dans son administration, notamment Charlie Dent, un ancien élu au Congrès devenu lobbyiste, ou John Kasich, l’ancien gouverneur de l’Ohio. Lorsque Dent s’est enregistré comme lobbyiste après la période de carence légale due à ses anciennes activités de membre du Congrès, il a indiqué que ses clients étaient des entreprises pharmaceutiques et des assureurs de santé privés. En tant que gouverneur, Kasich était notoirement opposé aux syndicats.

    Biden, un caméléon ?

    Il y a une manière a priori plus réaliste de voir les choses : « Oui, bien sûr, Biden n’a pas changé. Il est resté l’opportuniste cynique qu’il a été durant toute sa carrière. Mais le vent a tourné. Il était sur la ligne dure contre le crime quand c’était populaire, il est désormais contre l’incarcération de masse parce que c’est cela qui est devenu populaire. Il était pour la ligne dure contre les faillites personnelles en 2005 quand la rhétorique de la responsabilité individuelle marchait bien, mais il a bougé sur sa gauche avec le reste de son parti. Il n’a pas de principes, et donc il suit le courant. Il va donc gouverner en progressiste. »

    C’est plus ou moins ce que la campagne Trump-Pence a dit depuis un an pour tenter d’effrayer les conservateurs des banlieues. L’idée était de dire que malgré sa longue carrière de centriste favorable au business, il s’est rapproché de Bernie et du Squad [le groupe des congresswomen les plus à gauche du Congrès, comme Alexandria Ocasio-Cortez – ndlr]. La plupart des gens de gauche lèvent les yeux au ciel lorsque Trump dit cela. Peut-être ne devrions-nous pas. Peut-être Biden gouvernera-t-il vraiment comme une sorte d’avatar de Sanders.

    Il y a au moins trois raisons de ne pas y croire. La première est qu’il est rationnel de soupçonner qu’un politicien qui a passé des décennies à agir d’une certaine façon n’est pas un simple caméléon parce qu’il déclare pendant une élection qu’il agira différemment. Il a des préférences en matière de politique publique, et ses préférences ont été reflétées par sa longue carrière publique.

    La deuxième est que l’affirmation selon laquelle le « parti démocrate » a bougé sur sa gauche est aller un peu vite en besogne. Certes, le mouvement de « Bernie », et la popularité de ses propositions politiques, est un développement excitant, mais les membres du Congrès proches des idées socialistes ne se comptent à ce stade que sur les doigts d’une main, alors qu’il y a des centaines d’élus au Congrès.

    La troisième, et la plus convaincante, est que nous n’avons pas à spéculer sur ce qu’un représentant de l’aile centriste du parti démocrate promettant des mesures de gauche pendant sa campagne fera une fois élu. Ce film, nous l’avons déjà vu . Lorsque ce que Biden appelle l’ « administration Obama/Biden » est arrivée au pouvoir, le programme d’Obama incluait déjà l’option publique en matière de santé et le « card check » [permettant de se syndiquer plus facilement – ndlr].

    Il a souvent été dit à la base du parti démocrate qu’Obama a tenté jusqu’au bout de mettre en place une option publique dans sa loi Affordable Care Act , mais qu’il ne lui fut pas possible d’obtenir les soixante voix nécessaires au Congrès. […] En fait, il a été établi que la possibilité d’inclure un « plan public » dans la loi a été écartée dès l’été 2009 lors de négociations avec les compagnies d’assurance et l’association des hôpitaux. Le « card check » , lui, a été abandonné sans bruit...

    Obama n’était-il pas sincère quand il affirmait soutenir ces réformes ? Peut-être. Peut-être pas. […] Il est même possible qu’Obama souhaitait sincèrement protéger les lanceurs d’alerte, lui qui répéta pendant sa campagne de 2008 qu’il fermerait Guantánamo. Mais de même que les mesures économiques auraient suscité une résistance farouche de la part des milieux financiers, des problèmes similaires auraient émergé s’il avait tenté de s’opposer à l’ establishment de la sécurité nationale sur ces sujets – et il n’y a pas de raison de penser qu’Obama ait souhaité engager ce combat.

    S’il avait été élu, même un président Sanders n’aurait pu venir à bout de la résistance du capital à son programme qu’à condition d’une mobilisation massive des mouvements de terrain. Or les chances du futur président Biden d’en appeler à un tel mouvement et de l’amener à la victoire sont moins que nulles.

    Nous savons comment le film s’est terminé la dernière fois. L’administration Obama/Biden a bombardé des mariages au Pakistan, traqué Edward Snowden dans le monde entier. Elle était en fonction lorsque les inégalités économiques aux États-Unis ont augmenté de façon continue. Elle s’est coordonnée avec les autorités locales pour réprimer « Occupy Wall Street », menant aussi une guerre silencieuse, mais efficace, contre les syndicats enseignants.

    Cette fois, peut-être le scénario sera-t-il différent. J’aimerais beaucoup avoir tort, et je passerai les quatre prochaines années à me battre contre les libéraux sur l’option publique de santé telle que proposée par Biden, à pousser pour une assurance-santé vraiment universelle. Mais nous ne pouvons pas nous contenter d’y croire, et nous ne devons donc pas nous retenir d’attaquer la future administration au prétexte que Biden fait de son mieux, ou bien souhaite vraiment ce que nous souhaitons.

    Comme George W. Bush l’a presque dit un jour : « Si tu me joues un tour une fois, honte à toi. Si tu me joues un tour deux fois, honte à moi. »

    #USA #Joe_Biden

  • Je n’ai besoin de personne en Marie Davidson
    Bester PDG, avocat et assistant social à #Gonzaï.
    http://gonzai.com/je-nai-besoin-de-personne-en-marie-davidson

    Avec son cinquième album, « Renegade Breakdown », la Canadienne Marie Davidson semble être arrivée au sommet de son art ; rappelant aux uns qu’il est inutile d’être un homme pour penser une musique synthétique ambitieuse, aux autres que se revendiquer femme ne suffit pas toujours à s’imposer entre deux paires de testicules. Au centre de ce débat, une énorme boule de feu dévale sur le dancefloor et c’est l’une des plus belles jouissances de cette rentrée sans orgasme.

    https://ninjatune.bandcamp.com/music?filter_band=2267617776

    https://mariedavidson.bandcamp.com/track/renegade-breakdown


    Working Class Woman (Instrumentals) 2018
    https://mariedavidson.bandcamp.com/track/workaholic-paranoid-bitch-1

    #marie_davidson #electro_disco #dancefloor #working_class_woman

  • The Spark: Editorial
    We Are All One Class – the Working Class, All One Race – the Human Race https://the-spark.net (Aug 5, 2019)

    Twenty people are dead, massacred in an El Paso, #Texas_Walmart; twenty-six more were wounded. (These were the casualty figures Sunday noon, August 4. They will get worse.)

    The people killed weren’t all #Mexican_Americans or #Mexicans who crossed the border to do their weekly shopping – but they were all victims of a young man angered by what he called the “Hispanic invasion of #Texas.”

    A so-called “manifesto” was posted on an extreme-right on-line forum just before the gunman struck, apparently by the gunman or someone close to him.

    It described the weapon and ammunition which was about to be used in the Walmart shooting. And it analyzed their capacity to cause maximum damage to human flesh – in cold, technical terms, as though the shooting were simply a “test” to see which gun and which ammunition could produce the most terrifying result.

    With the same cold, technical language, the killer discussed the purpose of his carnage: he intended to “provide” Hispanic people with “the right incentive ... to return to their home countries.”

    That’s #terrorism, outright terrorism: inflict horrifying casualties to “give them an incentive to leave.” It’s the moral ethic of the gangster.

    It’s also the moral ethic with which #Trump approached the migrant crisis. On the 3rd of July he said it: “If illegal immigrants are unhappy with the conditions in the detention centers, just tell them not to come.”

    The location of the massacre in #El_Paso was not an accident. El Paso is the port of entry which the Trump administration has turned into a hell-hole for #migrants, fleeing desperate situations in their own countries.

    But El Paso is also the place where Americans of Mexican descent have lived for generations. It is connected by the “Bridge of the Americas” with the Mexican city of Ciudad Juárez. Dozens, hundreds, even thousands of people go back and forth every day. It’s an area where families have lived on both sides of the border for generations, with a grandparent in El Paso, parents in Ciudad Juárez, and adult children in both places. It’s a place where Americans of Mexican descent have married Americans whose ancestors came from someplace else – which finally is the issue that most outraged the man who killed those 20 people.

    In internet posts, he denounced “race-mixing,” which, according to him, foretells the “replacement of the white race.”

    These are not the ideas of just one crazy guy. They are the unscientific ideas that float every day on extreme-right, on-line forums around the world. The white man who killed 50 Muslims in New Zealand repeated them. So did the white man who killed 77 teenagers in Norway – as well as the white man who killed six Muslims in Quebec, and the white man who killed nine black people in a church in South Carolina.

    These men may all be white, but that’s not what links them. What they have in common is their commitment to terrorism and to racist ideology. Today, they may seem to be a few crazy people, but behind them there is money making sure these ideas circulate around the world.

    Trump sits in the White House today. The #racism didn’t start with him. Nor did the violence. But occupying the presidency, he gives legitimacy to these vile ideas.

    Behind Trump is the capitalist class. If they were really horrified by him, they would have dumped him long ago. No, the poison he spews can be useful in the future for dividing the working class. It’s why they keep him.

    The violence these “crazy” guys have created should be a warning to us. We’re going to face it in the future, carried out by more than a few crazies. We need to begin organizing ourselves today, figuring out how to deal with it.

    The #working_class – no matter where we come from, no matter what our nationality is – we are one class. We have the capacity to deal with the problems we will face. No matter what our “race” is, we are all one race: the human race. That is OUR manifesto.

  • La situation des classes laborieuses aux États-Unis d’Amérique 19 Mai 2019 Librairie Tropiques
    http://www.librairie-tropiques.fr/2019/05/la-situation-des-classes-laborieuses-aux-etats-unis-d-amerique.h

    Présentation par Nat London d’un nouveau livre de Mary-Alice Waters, publié par les éditions Pathfinder .

    https://www.youtube.com/watch?v=QAHT4r7ay-g

    Déjà publié en anglais et en espagnol, à paraître bientôt en français, ce livre fait l’état des conditions actuelles de vie, de la renaissance et des perspectives de lutte d’un des plus importants secteurs de la classe ouvrière dans le monde aujourd’hui :

    « Vous ne pouvez pas comprendre ce qui se passe aux États-Unis sans comprendre la dévastation des vies des familles de travailleurs dans des régions comme la Virginie occidentale, et l’augmentation considérable des inégalités de classe depuis la crise de 2008. »

    Un géant a commencé à bouger...
    
Hillary Clinton les appelle « les déplorables » qui habitent des régions « reculées » entre New York et San Francisco. Mais des dizaines de milliers de professeurs et de personnels des écoles de Virginie occidentale, d’Oklahoma et au-delà ont montré l’exemple par leurs grèves victorieuses en 2018. Les travailleurs à travers la Floride se sont mobilisés et ont gagné le rétablissement du droit de vote pour plus d’un millions d’anciens prisonniers.

    S’appuyant sur les meilleures traditions de lutte des opprimés et des producteurs exploités de toutes les couleurs de peau et origines nationales aux US, ils ont lutté pour la dignité et le respect pour eux-mêmes, pour leurs familles et pour tous les travailleurs.

    #usa, #Nat_London, #Pathfinder, #Working_Class, #communisme, #marxisme #GiletsJaunes #Révoltes #donald_trump

  • Jerome Ave: inside one of #New_ York City’s last #working_class areas - in pictures

    Photographs have gone on display from a project documenting and celebrating the workers and tradespeople of Jerome Avenue, in the #Bronx, where many people still make a living in small shops and factories. The city is considering a plan to rezone two miles along the street, which has already led to the raising of rents

    https://www.theguardian.com/us-news/gallery/2018/apr/09/jerome-avenue-new-york-city-working-class-areas-in-pictures

    #photographie #classe_ouvrière

  • Bunch of Kunst - Sleaford Mods: Die wütendste Band Englands | ARTE MEDIATHEK | ARTE
    http://www.arte.tv/de/videos/075202-000-A/bunch-of-kunst

    Ce « road-movie » à travers la Grande-Bretagne raconte l’histoire de ce duo de rappeurs (blancs) au flow rageur. Les Sleaford Mods aiment brocarder le parti conservateur, tirer à vue sur les mirages de la célébrité ou raconter par le menu la vie en bas de l’échelle sociale. Ce duo s’inscrit dans la tapageuse lignée des grandes gueules anglaises, de Johnny Rotten à The Streets.

    https://www.youtube.com/watch?v=Vc_6SCpTtjU&list=RDVc_6SCpTtjU#t=72

  • Ferguson protest leader #Darren_Seals shot and found dead in a burning car | US news | The Guardian
    https://www.theguardian.com/us-news/2016/sep/08/ferguson-protest-leader-darren-seals-shot-dead-burning-car

    #Ferguson protest leader Darren Seals was found dead early Tuesday morning in a car that had been set on fire. Seals had been shot, and St Louis County police said they were investigating his death as a homicide.

    The 29-year-old’s death sent waves of shock and grief through the community of activists in Missouri who protested the police killing of unarmed black teenager #Michael_Brown in Ferguson in 2014.

    [...]

    Local activists were also troubled by the parallels between Seals’ death and the 2014 murder of 20-year-old Deandre Joshua, who was shot and left in a burning car on the same night a grand jury chose not to indict police officer Darren Wilson in Brown’s death. In all, according to one activist’s count, five other men in the St Louis area have been shot and left in burning cars since 2014.

    “Many people are really worried. We don’t know if there’s some type of movement serial killer on the loose,” said Patricia Bynes, a protester and former Democratic committeewoman for Ferguson.

    [...]

    Seals was a proudly local activist and a fierce critic of the national Black Lives Matter movement. He had argued that prominent #Black_Lives_Matter leaders had hijacked the Ferguson protests and then failed to give enough back to the community that had catalyzed the movement. During a heated argument, he once hit Deray McKesson, one of the most nationally recognized movement activists.

    As the principles of Black Lives Matter have gained increased national recognition from politicians, the White House and in the 2016 presidential campaign, some community activists still in Ferguson are struggling. Some have left town, and some have have trouble getting work because of their political activism, Bynes said. Activists are still fighting an uphill battle to reform policing, education and the economy, and to prevent violence. But national political and media attention have moved on to other police killings and other protests.

    Several activists said that some of Seals’ criticisms of the national movement resonated with them.

    “We all kind of felt like we were kind of getting other people rich and getting other people fame for our oppression,” Masri said.

    “We were left here to suffer from the systemic abuse from the police. And, like, I don’t care about credit, as long as the job gets done. But the thing is, the job hasn’t got done.”

    The national movement’s current demands “are in a language that I don’t speak”, his friend and fellow activist Tory Russell said. “This movement #jargon, this #terminology, are not for #working_people. The movement is not geared towards #working_class black people, and D Seals could always call that out.”

    • Y-a comme une filiation avec ce que l’on trouve dans les « démocraties » d’Amérique Centrale, comme le Honduras (où la démocratie est de retour depuis le débarquement du gauchiste local (comme au Brésil)). Les syndicalistes, et autres activistes un petit peu trop libres se retrouvent éliminés plus ou plus violemment, sans réaction bien franche de l’Etat. C’est ballot.

  • Chris #Hedges Interviews Noam #Chomsky (1/3)

    Pulitzer Prize-winning journalist Chris Hedges speaks with Professor Noam Chomsky about working-class resistance during the Industrial Revolution, propaganda, and the historical role played by intellectuals in times of war - June 17, 14

    https://www.youtube.com/watch?v=bwRf5HHm2Mo

    – chez TRNN avec une trace écrite: http://therealnews.com/t2/index.php?option=com_content&task=view&id=31&Itemid=74&jumival=12006

    [...]

    [I]n the early 19th century, the business world recognized, both in England and the United States, that sufficient freedom had been won so that they could no longer control people just by violence. They had to turn to new means of control. The obvious ones were control of opinions and attitudes. That’s the origins of the massive public relations industry, which is explicitly dedicated to controlling minds and attitudes.

    The first—it partly was government. The first government commission was the British Ministry of Information. This is long before Orwell—he didn’t have to invent it. So the Ministry of Information had as its goal to control the minds of the people of the world, but particularly the minds of American intellectuals, for a very good reason: they knew that if they can delude American intellectuals into supporting British policy, they could be very effective in imposing that on the population of the United States. The British, of course, were desperate to get the Americans into the war with a pacifist population. Woodrow Wilson won the 1916 election with the slogan “Peace without Victory”. And they had to drive a pacifist population into a population that bitterly hated all things German, wanted to tear the Germans apart. The Boston Symphony Orchestra couldn’t play Beethoven. You know. And they succeeded.

    Wilson set up a counterpart to the Ministry of Information called the Committee on Public Information. You know, again, you can guess what it was. And they’ve at least felt, probably correctly, that they had succeeded in carrying out this massive change of opinion on the part of the population and driving the pacifist population into, you know, warmongering fanatics.

    And the people on the commission learned a lesson. One of them was Edward Bernays, who went on to found—the main guru of the public relations industry. Another one was Walter Lippman, who was the leading progressive intellectual of the 20th century. And they both drew the same lessons, and said so.

    The lessons were that we have what Lippmann called a “new art” in democracy, “manufacturing consent”. That’s where Ed Herman and I took the phrase from. For Bernays it was “engineering of consent”. The conception was that the intelligent minority, who of course is us, have to make sure that we can run the affairs of public affairs, affairs of state, the economy, and so on. We’re the only ones capable of doing it, of course. And we have to be—I’m quoting—"free of the trampling and the roar of the bewildered herd", the “ignorant and meddlesome outsiders”—the general public. They have a role. Their role is to be “spectators”, not participants. And every couple of years they’re permitted to choose among one of the “responsible men”, us.

    And the John Dewey circle took the same view. Dewey changed his mind a couple of years later, to his credit, but at that time, Dewey and his circle were writing that—speaking of the First World War, that this was the first war in history that was not organized and manipulated by the military and the political figures and so on, but rather it was carefully planned by rational calculation of “the intelligent men of the community”, namely us, and we thought it through carefully and decided that this is the reasonable thing to do, for all kind of benevolent reasons.

    And they were very proud of themselves.

    There were people who disagreed. Like, Randolph Bourne disagreed. He was kicked out. He couldn’t write in the Deweyite journals. He wasn’t killed, you know, but he was just excluded.

    And if you take a look around the world, it was pretty much the same. The intellectuals on all sides were passionately dedicated to the national cause—all sides, Germans, British, everywhere.

    There were a few, a fringe of dissenters, like Bertrand Russell, who was in jail; Karl Liebknecht and Rosa Luxemburg, in jail; Randolph Bourne, marginalized; Eugene Debs, in jail for daring to question the magnificence of the war. In fact, Wilson hated him with such passion that when he finally declared an amnesty, Debs was left out, you know, had to wait for Warren Harding to release him. And he was the leading labor figure in the country. He was a candidate for president, Socialist Party, and so on.

    But the lesson that came out is we believe you can and of course ought to control the public, and if we can’t do it by force, we’ll do it by manufacturing consent, by engineering of consent. Out of that comes the huge public relations industry, massive industry dedicated to this.

    Incidentally, it’s also dedicated to undermining markets, a fact that’s rarely noticed but is quite obvious. Business hates markets. They don’t want to—and you can see it very clearly. Markets, if you take an economics course, are based on rational, informed consumers making rational choices. Turn on the television set and look at the first ad you see. It’s trying to create uninformed consumers making irrational choices. That’s the whole point of the huge advertising industry. But also to try to control and manipulate thought. And it takes various forms in different institutions. The media do it one way, the academic institutions do it another way, and the educational system is a crucial part of it.

    This is not a new observation. There’s actually an interesting essay by—Orwell’s, which is not very well known because it wasn’t published. It’s the introduction to Animal Farm. In the introduction, he addresses himself to the people of England and he says, you shouldn’t feel too self-righteous reading this satire of the totalitarian enemy, because in free England, ideas can be suppressed without the use of force. And he doesn’t say much about it. He actually has two sentences. He says one reason is the press “is owned by wealthy men” who have every reason not to want certain ideas to be expressed.

    But the second reason, and the more important one in my view, is a good education, so that if you’ve gone to all the good schools, you know, Oxford, Cambridge, and so on, you have instilled into you the understanding that there are certain things it wouldn’t do to say—and I don’t think he went far enough: wouldn’t do to think. And that’s very broad among the educated classes. That’s why overwhelmingly they tend to support state power and state violence, and maybe with some qualifications, like, say, Obama is regarded as a critic of the invasion of Iraq. Why? Because he thought it was a strategic blunder. That puts him on the same moral level as some Nazi general who thought that the second front was a strategic blunder—you should knock off England first. That’s called criticism.

    [...]

    #industrialisation
    #media #histoire #Geschichte #institution
    #USA #England #Angleterre
    #Grande-Bretagne #Great_Britain #Großbritannien
    #Allemagne #Germany #Deutschland

    #contrôle #Kontrolle
    #résistance #Widerstand
    #working_class #ouvriers #Arbeiterklasse
    #éducation #Bildung
    #intellectuels

    • Chris Hedges Interviews Noam Chomsky (2/3)

      http://therealnews.com/t2/index.php?option=com_content&task=view&id=31&Itemid=74&jumival=12016

      [...]

      Like a lot of people, I’ve written a lot about media and intellectual propaganda, but there’s another question which isn’t studied much: how effective is it? And that’s—when you brought up the polls, it’s a striking illustration. The propaganda is—you can see from the poll results that the propaganda has only limited effectiveness. I mean, it can drive a population into terror and fear and war hysteria, like before the Iraq invasion or 1917 and so on, but over time, public attitudes remain quite different. In fact, studies even of what’s called the right-wing, you know, people who say, get the government off my back, that kind of sector, they turn out to be kind of social democratic. They want more spending on health, more spending on education, more spending on, say, women with dependent children, but not welfare, no spending on welfare, because Reagan, who was an extreme racist, succeeded in demonizing the notion of welfare. So in people’s minds welfare means a rich black woman driving in her limousine to the welfare office to steal your money. Well, nobody wants that. But they want what welfare does.

      Foreign aid is an interesting case. There’s an enormous propaganda against foreign aid, ’cause we’re giving everything to the undeserving people out there. You take a look at public attitudes. A lot of opposition to foreign aid. Very high. On the other hand, when you ask people, how much do we give in foreign aid? Way beyond what we give. When you ask what we should give in foreign aid, far above what we give.

      And this runs across the board. Take, say taxes. There’ve been studies of attitudes towards taxes for 40 years. Overwhelmingly the population says taxes are much too low for the rich and the corporate sector. You’ve got to raise it. What happens? Well, the opposite.

      [...]

      #propagande
      #effectiveness #efficacité #Effizienz

    • Chris Hedges Interviews Noam Chomsky (3/3)

      http://therealnews.com/t2/index.php?option=com_content&task=view&id=31&Itemid=74&jumival=12018

      #ows #occupy
      #cooperatives

      [...]

      Well, I think it’s a little misleading to call it a movement. Occupy was a tactic, in fact a brilliant tactic. I mean, if I’d been asked a couple of months earlier whether they should take over public places, I would have said it’s crazy. But it worked extremely well, and it lit a spark which went all over the place. Hundreds and hundreds of places in the country, there were Occupy events. It was all over the world. I mean, I gave talks in Sydney, Australia, to the Occupy movement there. But it was a tactic, a very effective tactic. Changed public discourse, not policy. It brought issues to the forefront.I think my own feeling is its most important contribution was just to break through the atomization of the society. I mean, it’s a very atomized society. There’s all sorts of efforts to separate people from one another, as if the ideal social unit is, you know, you and your TV set.

      HEDGES: You know, Hannah Arendt raises atomization as one of the key components of totalitarianism.

      CHOMSKY: Exactly. And the Occupy actions broke that down for a large part of the population. People could recognize that we can get together and do things for ourselves, we can have a common kitchen, we can have a place for public discourse, we can form our ideas and do something. Now, that’s an important attack on the core of the means by which the public is controlled. So you’re not just an individual trying to maximize your consumption, but there are other concerns in life, and you can do something about them. If those attitudes and associations and bonds can be sustained and move in other directions, that’ll be important.

      But going back to Occupy, it’s a tactic. Tactics have a kind of a half-life. You can’t keep doing them, and certainly you can’t keep occupying public places for very long. And was very successful, but it was not in itself a movement. The question is: what happens to the people who were involved in it? Do they go on and develop, do they move into communities, pick up community issues? Do they organize?

      Take, say, this business of, say, worker-owned industry. Right here in Massachusetts, not far from here, there was something similar. One of the multinationals decided to close down a fairly profitable small plant, which was producing aerospace equipment. High-skilled workers and so on, but it wasn’t profitable enough, so they were going to close it down. The union wanted to buy it. Company refused—usual class reasons, I think. If the Occupy efforts had been available at the time, they could have provided the public support for it.

      [...]

      Well, you know, a reconstituted auto industry could have turned in that direction under worker and community control. I don’t think these things are out of sight. And, incidentally, they even have so-called conservative support, because they’re within a broader what’s called capitalist framework (it’s not really capitalist). And those are directions that should be pressed.

      Right now, for example, the Steelworkers union is trying to establish some kind of relations with Mondragon, the huge worker-owned conglomerate in the Basque country in Spain, which is very successful, in fact, and includes industry, manufacturing, banks, hospitals, living quarters. It’s very broad. It’s not impossible that that can be brought here, and it’s potentially radical. It’s creating the basis for quite a different society.

      [...]

      #militarisation
      #Militarisierung #Aufrüstung

      #war_crime #Iraq
      #crime_de_guerre
      #Kriegsverbrechen
      #Nürnberg

      [...]

      Go back to the #Nuremberg judgments. I’m not telling you anything you don’t know, but in Nuremberg aggression was defined as “the supreme international crime,” differing from other war crimes in that it includes, it encompasses all of the evil that follows. Well, the U.S.-British invasion of Iraq is a textbook case of aggression. By the standards of Nuremberg, they’d all be hanged. And one of the things it did, one of the crimes was to ignite a Sunni-Shiite conflict which hadn’t been going on. I mean, there was, you know, various kinds of tensions, but Iraqis didn’t believe there could ever be a conflict. They were intermarried, they lived in the same places, and so on. But the invasion set it off. Took off on its own. By now it’s inflaming the whole region. Now we’re at the point where Sunni jihadi forces are actually marching on Baghdad.

      HEDGES: And the Iraqi army is collapsing.

      CHOMSKY: The Iraqi army’s just giving away their arms. There obviously is a lot of collaboration going on.And all of this is a U.S. crime if we believe in the validity of the judgments against the Nazis.

      And it’s kind of interesting. Robert Jackson, the chief prosecutor, a U.S. justice, at the tribunal, addressed the tribunal, and he pointed out, as he put it, that we’re giving these defendants a “poisoned chalice”, and if we ever sip from it, we have to be treated the same way, or else the whole thing is a farce and we should recognize this as just victor’s justice.

      [...]

  • #Damascus: Workers still go to #factories despite risk
    http://english.al-akhbar.com/content/damascus-workers-still-go-factories-despite-risk

    A handout picture released by the Syrian Arab News Agency (SANA) shows Syrians shopping at a market in the central industrial city of Homs on May 18, 2011. (Photo: AFP /Ho/SANA) A handout picture released by the Syrian Arab News Agency (SANA) shows Syrians shopping at a market in the central industrial city of Homs on May 18, 2011. (Photo: AFP /Ho/SANA)

    Many workers in Damascus and its countryside continue to work in the industrial zones surrounding the capital even though the war has hit their workplaces and homes, and despite their daily exposure to death.

    Laith al-Khatib

    read (...)

    #Mideast_&_North_Africa #Articles #Damascus_Countryside #Daraya #Ghouta #Sabina #syria #working_class

  • Pete Seeger, Songwriter and Champion of Folk Music, Dies at 94 - NYTimes.com
    http://www.nytimes.com/2014/01/29/arts/music/pete-seeger-songwriter-and-champion-of-folk-music-dies-at-94.html?emc=edit_

    Pete Seeger, the singer, folk-song collector and songwriter who spearheaded an American folk revival and spent a long career championing folk music as both a vital heritage and a catalyst for social change, died Monday. He was 94 and lived in Beacon, N.Y.

    L’article retrace le parcours droit et honnête d’un musicien profondément engagé dans son époque. Toujours au côté des plus démunis.

    Ca me rend tout triste, va savoir. C’est une époque qui passe, mais aussi un type de vedette qui ne prenait pas la grosse tête et qui restait fidèle à ses engagements.

    Et puis le folk, comme manière de puiser dans la tradition pour la renouveler sans cesse, reste un modèle de transmission musicale bien éloigné des modes actuelles de la « propriété intellectuelle ». C’est certainement ce qui lui a permis de faire vivre de grandes figures, humaines et généreuses.