#wuambushu

  • Mayotte : les politiques d’exclusion ont-elles alourdi le bilan du cyclone ? - Basta !
    https://basta.media/Mayotte-les-politiques-exclusion-ont-elles-alourdi-bilan-cyclone-Chido

    Du 2 au 11 décembre 2024, quelques semaines avant l’arrivée du cyclone, une nouvelle opération de destruction d’habitations précaires menée par l’État visait à démanteler le bidonville de Mavadzani, à Koungou. La plupart des habitants sont demeurés sans solution de relogement et beaucoup sont allés grossir les rangs d’autres quartiers précaires. Ainsi, sur 2000 habitants, 236 familles ont reçu une proposition de relogement des services sociaux pour trois mois. Or seules 52 familles, en situation régulière, ont accepté. « La plupart refusent ces propositions car le nouveau logement, disponible pour trois mois maximum la plupart du temps, se trouve trop loin de l’école. Cela les oblige à déscolariser les enfants, c’est inconcevable pour eux », expliquait alors un responsable de la Ligue des Droits de l’Homme.

    Aujourd’hui, on peut faire l’hypothèse que la politique de lutte contre les clandestins a contribué à fragiliser une partie de la population en l’excluant des dispositifs de mise à l’abri prévus avant le passage de Chido. En effet, si le déclenchement de l’alerte cyclonique s’est accompagné d’une mise à disposition de lieux sûrs, la crainte d’une arrestation et d’une reconduite à la frontière a probablement dissuadé les migrants sans titres de séjour d’accéder à ces centres. Les autorités locales ont recensé 10 000 personnes réfugiées dans les hébergements d’urgence mais on peut se demander où sont passées les 90 000 personnes qui vivaient dans des bidonvilles désormais réduits à néant ?

  • Cyclone #Chido à #Mayotte : d’où vient l’estimation rétractée de 60 000 morts ? – Libération
    https://www.liberation.fr/checknews/cyclone-chido-a-mayotte-dou-vient-lestimation-retractee-de-60-000-morts-2

    Un reportage de Réunion la 1re a fait état d’une estimation de 60 000 morts qui « circule parmi les secouristes déployés à Mayotte ». Il a été supprimé.

    (...)

    Interrogé sur la crédibilité du chiffre cité à l’antenne, il précise que « ce sont des estimations qui circulent à Mayotte dans le monde des secouristes comme le rappelle Raphaël Khan qui a également rappelé dans son intervention la difficulté de confirmer ou d’infirmer ces chiffres dans le contexte actuel. Ce n’est pas un bilan officiel comme nous l’avons dit précédemment ».

    (...)

    Ce sont des rumeurs, et faut pas diffuser des fakenews, alors, l’estimation a été rétractée, comme on rétracte un article scientifique bidon.

    Comme d’habitude, le factchecking est utilisé à des fins politiques. Ici pour tenter de calmer les esprits face à une vérité un petit peu gênante pour un pouvoir qui prétend tout contrôler tout le temps, à coup de grenades et de gardes à vue.

    • Non, non, c’est pas réglé ! Le pestilent prolonge sa visite et promet que l’on va expulser davantage car ces gens « pèsent sur les services publics ».

      edit "Nous allons rebâtir Mayotte comme nous avons rebâti Notre-Dame de Paris" a-t-il déclaré. L’accent volontarisme frimeur dit aussi « pas de place pour les habitants ».

      Quant à penser que près d’un habitant sur 5 (parmi 320 000personnes (mal) recensées) serait DCD, cela ressemble à un point de vue secouriste militant jouant sans malice aucune et en toute bonne foi les Cassandre en annonçant un chiffre qui pourrait résulter d’une crise sanitaire s’ajoutant au cataclysme météorologique, socio et « racial ».

    • L’autre jour, Rémi Carayol (journaliste Médiapart) et Dominique Voynet étaient sur le plateau de LCP avec la chroniqueuse Myriam Encaoua (sosie de Babeth Lemoine, sans les petits fours). Je coupe souvent le son entre deux coups de zapette pour éviter la pub et sur LCP pour ne pas entendre les inepties de cette chroniqueuse. Et vu la tête de Carayol et Voynet, je sentais bien qu’il y avait comme un malaise sur le plateau. Pour conclure l’émission, Encaoua (ouah, ouah) déclare "La reconstruction est en marche" . D. Voynet avale de travers et répond : « Comment pouvez-vous dire cela, il y a à peine trois jours que le cataclysme à eu lieu et on ne sait même pas le nombre de victimes. »
      https://www.youtube.com/watch?v=8glW847dIkA

    • Je pense que c’est la nouvelle gestion du désastre : blâmer les victimes et ouvrir d’autres indignations artificielles pour pouvoir absolument ne rien faire.

      Il n’y a que @bastamag qui pose le problème en termes crus : à savoir que sur les 100 000 personnes (à la louche) qui vivent dans les bidonvilles de l’île, seul 10% est allé aux abris et que quelques jours plus tôt, la préfecture était surtout occupée à refaire une énième opération Wuambushu.

      https://seenthis.net/messages/1088967

      En gros, il manque 90 000 personnes à l’appel et il y a eu 0 appel à l’aide internationale. Les « responsables » politique n’ont pas lancé d’opération de sauvetage des survivants, ils sont trop occupés à tenter de masquer les chiffres. Les médias se sont jetés sur le faux scoop : Macron est un 💩💩 facho (whouah, la surprise) et au bout de trois jours, les Mahorais ont eu le droit à un couvre-feu, 2 bouteilles d’eau et 2 boites de conserves pour les + chanceux.

    • sur l’estimation de population à Mayotte, l’Insee défend ses calculs (janvier 2023)
      (lecture intéressante avec description du contexte des opérations de recensement)

      À Mayotte, un recensement adapté à une population aux évolutions hors normes
      https://blog.insee.fr/mayotte-recensement-adapte-a-population-hors-norme

      Au 1er janvier 2022, Mayotte compte 300 000 habitants. Ce chiffre est fondé sur le dernier recensement exhaustif mené en 2017, actualisé chaque année à partir des données d’état civil sur les naissances et les décès ainsi que par la prolongation de la tendance en matière de flux migratoires. Depuis 2021, le recensement prend à Mayotte la même forme que sur le reste du territoire français, une enquête annuelle couvrant chaque année une partie différente du territoire, avec quelques adaptations aux spécificités mahoraises. C’est au bout d’un cycle de cinq ans, en 2025, qu’on disposera des résultats complets par commune. Tout est mis en œuvre pour assurer la qualité du recensement. Avant chaque enquête, une cartographie précise permet de repérer l’ensemble des logements concernés, qu’ils soient en dur ou en tôle (bangas). Les agents recenseurs sont recrutés localement par la commune. Ils travaillent à proximité de leur domicile et se rendent dans tous les quartiers. Le respect de la confidentialité permet de recenser tous les résidents, y compris ceux en situation irrégulière. Le recensement est une opération à laquelle les Mahorais sont attachés : en témoigne le taux de réponse, supérieur en 2017 comme en 2022 à celui de la métropole. Des comparaisons avec la consommation de riz ou d’huile confortent l’estimation produite par l’Insee. Néanmoins, certains ont encore le sentiment que la population est plus nombreuse que celle mesurée par l’institut. Ce ressenti tient beaucoup aux caractéristiques du territoire, qui laissent penser qu’il est difficile d’en cerner la démographie, et sans doute à une méconnaissance des méthodes rigoureuses de recensement, destinées à prendre en compte les spécificités de l’« île hippocampe ».

    • On s’y habitue bien, en fait, a en avoir rien à foutre de la destruction de masse d’êtres humains

      Ben, en fait, les médias ont tout fait pour qu’on s’y habitue avec leur « cadrage de l’information » ? Combien de morts déjà (et parmi ces morts, combien d’enfants) à Gaza depuis le 7 octobre 2024 ?

    • Mayotte face au cyclone Chido : quand l’obsession migratoire écrase la justice climatique
      https://www.cadtm.org/Mayotte-face-au-cyclone-Chido-quand-l-obsession-migratoire-ecrase-la-justice
      https://seenthis.net/messages/1089020

      Après le passage, ce samedi 14 décembre, d’un cyclone d’une violence inédite sur l’île de Mayotte, département français d’outre-mer, les conséquences matérielles et humaines sont colossales. Comment expliquer ce désastre climatique en brandissant la carte de la migration clandestine ? #Bruno_Retailleau, (ex)-ministre de l’Intérieur français y parvient très bien en attisant le #délire_fasciste du recours aux boucs émissaires pour tout justifier, de la catastrophe climatique à la pauvreté extrême. Pour lui, ce sont les migrants en situation illégales qui expliquent les dégats causés par le passage de Chido.

      Comores : Moroni indigné après les propos de Bruno Retailleau sur le durcissement de la lutte contre l’immigration à Mayotte
      https://rfi.my/BFfP

      Toujours dans l’optique de contrer l’immigration illégale sur l’île française, le ministre démissionnaire de l’Intérieur a évoqué aussi une autre piste. « Il faudra également envisager de nouveaux moyens de lutte, notamment en utilisant un certain nombre d’outils modernes, de drones, etc. pour prévenir l’arrivée des kwassa kwassa », a-t-il déclaré en faisant allusion aux petites barques à moteur utilisées par les migrants illégaux venus des Comores pour rallier Mayotte.

      L’infâme sinistre qui sera reconduit dans ses fonctions dans le prochain gouvernement français aurait pu utiliser ces outils modernes pour retrouver les victimes. Faut croire que sa priorité est de reconstruire sur un champs de cadavres.

  • L’heure de la post-vérité n’en finit pas de sonner sur les médias français. Selon Anchya Bamana, députée RN de Mayotte, si le cyclone Chido a causé autant de dommages c’est la faute aux migrants qui font rien qu’à faire régner l’insécurité. Et le « présentateur » lui sert complaisamment la soupe.
    https://video.twimg.com/ext_tw_video/1868200451616759808/pu/vid/avc1/1280x720/M_6mNwh1WPol7TmE.mp4?tag=12

  • Entretien « Wuambushu ne défend pas les Mahorais mais les intérêts de l’État français » - Survie
    https://survie.org/pays/comores/article/entretien-wuambushu-ne-defend-pas-les-mahorais-mais-les-interets-de-l-etat

    Avec « Wuambushu », l’État français s’apprête à mener une opération militaro-policière d’ampleur à Mayotte. Riwadi Saïdi de l’association Survie revient dans cet entretien sur les enjeux de fonds de cette opération et sur la relation coloniale historique entre Mayotte, la France et les Comores.

    À Mayotte, la seule maternité de l’île cristallise les tensions autour de l’immigration - StreetPress
    https://www.streetpress.com/sujet/1683044844-mayotte-seule-maternite-hopital-ile-tensions-immigration-dar
    #Mayotte #Comores #Wuambushu #Françafrique

  • Le 1er Mai, manifestons pour nos retraites, nos salaires, et l’unité des travailleurs contre le nationalisme et la xénophobie !
    https://www.lutte-ouvriere.org/editoriaux/le-1er-mai-manifestons-pour-nos-retraites-nos-salaires-et-lunite-des | Éditorial de Lutte Ouvrière (24 avril 2023)

    Alors que le combat contre la retraite à 64 ans n’est pas terminé, le gouvernement allume un contre-feu sur l’#immigration, pour diviser le monde du travail. #Mayotte, le 101e département français, située dans l’océan Indien, est au cœur de cette #campagne_anti-immigrés.

    Darmanin vient d’y lancer l’opération de police #Wuambushu, qui se veut spectaculaire. Il a déployé 1800 policiers et gendarmes, des #CRS, des membres du #Raid et du #GIGN, des magistrats et installé un centre de rétention provisoire. L’objectif est de démanteler les #bidonvilles habités par les immigrés en situation irrégulière et d’en expulser 10 000, essentiellement vers #les_Comores.

    Autrement dit, à Mayotte, la #chasse_aux_pauvres est ouverte !

    Darmanin peut raconter ce qu’il veut, parler de délinquants et inventer de potentiels terroristes islamistes, il a ordonné la démolition de ce qui est le seul refuge pour des milliers de familles pauvres, comoriennes comme mahoraises. Ce sont des pauvres, avec ou sans papiers, qu’il va faire arrêter et peut-être expulser. Ce sont des familles pauvres qu’il va séparer et déchirer.

    À Mayotte, les hôpitaux, les écoles et toutes les infrastructures sont sous-dimensionnées pour une population croissante qui vit à plus de 70 % sous le seuil de pauvreté. Une partie de la jeunesse est la proie de bandes armées violentes vivant du racket et du vol. Mais le responsable de cette situation invivable, et d’abord pour les pauvres de Mayotte, toutes origines confondues, est l’État français qui ne met pas les moyens pour juguler cette pauvreté.

    Comme de bien entendu, la droite et l’#extrême_droite accusent l’immigration venue des Comores. Il n’y a rien de plus écœurant ! C’est la France qui a colonisé les Comores. Puis, au moment de leur indépendance, elle a détaché Mayotte de l’archipel avec un #référendum arrangé. Il y a 50 ans, les habitants des autres îles des Comores ont donc été transformés en étrangers, et la France, avec sa métropole à 8000 km, a gardé le pouvoir à Mayotte.

    Cette fois, les défenseurs de la « nation française » ne peuvent pas utiliser des différences de couleur de peau, de religion ou de culture pour dresser les Français de Mayotte contre les immigrés : ils font partie du même peuple ! Alors, cette opération n’est rien d’autre qu’une campagne infecte orchestrée par un gouvernement en mal de démagogie nationaliste et raciste.

    La politique de la France aux Comores est à l’image de la politique impérialiste qu’elle a imposée à toutes ses ex-colonies en Afrique et au Maghreb.

    Sur tous les continents, pour piller des régions entières et exploiter leur main-d’œuvre, les grandes puissances ont découpé les États dans la chair des peuples. Elles ont ainsi concentré les richesses et le progrès humain entre les mains de la bourgeoisie impérialiste et plongé le reste du monde dans un océan de misère et dans des conflits incessants entre les peuples. Ce sont ces fauteurs de misère et de guerres qu’il faut empêcher de nuire !

    Nos dirigeants et nos exploiteurs nous mettent en concurrence entre travailleurs, entre femmes et hommes, entre nationaux et immigrés. Ils voudraient nous voir nous déchirer pour les miettes qu’ils nous laissent. Ne les laissons pas nous diviser pour mieux écraser nos sœurs et nos frères d’exploitation ! Beaucoup de travailleurs ont besoin de circuler pour gagner leur pain, eh bien, cette revendication doit être celle de tous !

    Il faut répondre à la #lutte_de_classe menée par le #grand_patronat avec la conscience que nous faisons partie d’une seule et même classe ouvrière internationale. Le 1er Mai incarne cette perspective car il a été choisi par les travailleurs des différents pays pour être une journée de luttes communes.

    C’est aussi, cette année, la date que les organisations syndicales ont choisie pour continuer d’exprimer notre opposition à la retraite à 64 ans. À nous de faire que le 1er Mai 2023 sorte de l’ordinaire, avec des cortèges plus massifs que d’habitude ! Soyons nombreux, aussi, à affirmer que les travailleurs n’ont pas de patrie et qu’ils constituent par-delà les frontières une même classe sociale.

    Avant nous, dans tous les pays, des générations de travailleurs ont fait grève et ont, bien souvent, été en butte à la répression, le 1er Mai. Ils se sont battus pour les revendications ouvrières mais aussi contre le capitalisme, sa mise en concurrence des peuples, ses ravages sur la planète, son nationalisme, ses guerres.

    Ils affirmaient que les travailleurs ont intérêt à en finir avec l’#exploitation et l’#oppression des pays pauvres par les pays riches et qu’ils en ont la force. Ils affirmaient la nécessité de la révolution sociale à l’échelle internationale. Montrons que cette perspective est toujours vivante !

    #impérialisme #politique_criminelle #internationalisme #conscience_de_classe

    • 1er mai : contester le pouvoir du capital
      https://journal.lutte-ouvriere.org/2023/04/26/1er-mai-contester-le-pouvoir-du-capital_634260.html

      L’intersyndicale a appelé les travailleurs à faire du 1er Mai un nouveau temps fort du mouvement contre la réforme des retraites, promulguée le 15 avril et qui, selon Macron, devrait prendre effet le 1er septembre.

      La lutte contre la réforme des retraites doit en effet continuer le 1er Mai et au-delà, non seulement parce que c’est une attaque directe mais parce qu’elle en prépare d’autres. L’inflation réduit chaque jour le pouvoir d’achat des salaires et des pensions, l’État sabre tous les budgets utiles à la population, le patronat fait pression sur l’emploi et les conditions de travail, le gouvernement multiplie les tentatives de division entre travailleurs en calomniant chômeurs, immigrés, sans-papiers, fonctionnaires, etc. Plus sombre encore, la situation internationale, l’augmentation parallèle des budgets militaires et des discours guerriers, la crise économique où s’enfonce le système capitaliste préparent de nouvelles catastrophes.

      C’est précisément parce que tout se résume et se résout par la lutte entre exploiteurs et exploités, capitalistes et prolétaires, que le mouvement ouvrier international a proposé, en 1890, de faire du 1er Mai la journée de lutte internationale des travailleurs. Il s’agissait d’affirmer ce jour-là dans les rues, partout dans le monde, qu’il n’y qu’une seule classe ouvrière et qu’elle représente le seul avenir possible pour l’humanité, sans exploiteurs et donc sans frontières et sans guerre. Cela est plus que jamais d’actualité.

      Au-delà de la question des retraites, c’est aussi cette perspective que Lutte ouvrière affirmera dans les cortèges du 1er Mai avec tous ceux qui voudront la rejoindre.

    • Mayotte : l’ignoble opération Wuambushu
      https://journal.lutte-ouvriere.org/2023/04/26/mayotte-lignoble-operation-wuambushu_634282.html

      Le 24 avril le tribunal judiciaire de Mamoudzou a suspendu provisoirement la destruction d’habitations insalubres sur la commune de Koungou, qui devait être le point de départ de l’opération policière dite Wuambushu.

      Le tribunal a jugé que ce « décasage » violent aurait privé de logement, non seulement des personnes n’ayant pas de papiers en règle, mais aussi leurs voisins et des membres de leur famille ayant la nationalité française. Ce sursis obtenu par les habitants qui veulent résister à la brutalité de l’État met en évidence que la pauvreté et l’habitat indigne ne frappent pas que des immigrés, clandestins ou pas, mais aussi des Mahorais reconnus français. Il n’en reste pas moins que ce distinguo de nationalité n’existe que pour l’administration française, car tous sont des pauvres de culture comorienne, contraints de vivre sans électricité ni eau courante dans des bidonvilles qu’ils ont eux-mêmes construits avec les moyens du bord.

      Devant la misère qui se généralise et les conditions de vie qui s’aggravent à Mayotte, le président, le ministre de l’Intérieur, le préfet et bien des notables locaux n’ont qu’une seule cible : les Comoriens considérés comme clandestins et accusés de tous les maux. La frange de voyous livrés à eux-mêmes qui rendent la vie difficile, et encore plus aux pauvres, a été fabriquée par la misère et surtout par les lois et règlements privant des enfants de leurs parents expulsés vers les Comores.

      Nulle part les compagnies de CRS n’ont mis fin à la délinquance. La surveillance accrue des barques « kwassa-kwassa », qu’empruntent les Comoriens en quête d’une vie un peu moins dure à Mayotte, par des radars et des avions de surveillance financés par la récente augmentation du budget militaire, ne rendra pas les rues de Mamoudzou plus sûres. 1 800 gendarmes et CRS ne feront pas couler de l’eau potable dans les canalisations, n’éclaireront pas les quartiers à électricité intermittente, ne donneront pas des cours dans des salles de classe insuffisantes, ne soigneront pas les malades dans des infrastructures de santé sous-dimensionnées.

      Ralenti par la décision judiciaire et par le refus de l’État comorien de laisser accoster des bateaux qui transporteraient des expulsés de Mayotte, le gouvernement français ne désarme pas. Il prévoit des semaines de répression qui ne mèneront qu’à plus de misère et de désarroi en désorganisant la vie sociale et les solidarités qui permettent de survivre dans les quartiers les plus pauvres.

      Les politiciens locaux abondent dans la démagogie anti-immigré, tel le vice-président du conseil départemental qui est allé jusqu’à comparer les jeunes Comoriens à des terroristes, ajoutant : « Il faut peut-être en tuer. » Devant le tollé soulevé, il a dû se rétracter, mais ce propos infâme souligne l’impasse dans laquelle conduit la politique gouvernementale.

      La mise en scène orchestrée par Darmanin, accessoirement pour sa propre promotion, vise à dédouaner l’État et ses relais locaux de leur incurie et à embrigader une partie de la population derrière les forces de répression. Il serait dangereux de croire qu’elles agiront pour protéger les braves gens contre les délinquants. L’objectif est de faire accepter l’exploitation et la misère à tous les travailleurs, quelle que soit leur nationalit

      é.

  • La Wuamboucherie qui vient.

    Prenons-nous la mesure de la rafle opérée par policiers et militaires à Mayotte ?
    Une rafle systématique de femmes, d’enfants et d’hommes réduits à une masse informe délinquante.
    Il faut appeler Wuambushu par son nom : une opération de remigration telle qu’imaginée par l’extrême-droite.
    A quoi faut-il s’attendre ?
    Salime Mdéré, vice-président du Conseil Départemental de Mayotte sur Mayotte 1ère :
    « Je refuse de les appeler des gamins, ce sont des délinquants, des terroristes, des voyous. A un moment donné il faut peut-être en tuer... Je pèse mes mots. »
    Encore un "détail" peut-être dans toute cette horreur : chacun a l’obligation de prendre seulement une valise, en laissant derrière soi tous ses objets, les histoires affectives qui s’y lient, etc...
    C’est atroce #Wuambushu

  • Opération Wuambushu : Affrontements entre forces de l’ordre et délinquants à Tsoundzou - Mayotte la 1ère
    https://la1ere.francetvinfo.fr/mayotte/operation-wuambushu-affrontements-entre-forces-de-l-ordre-et-del

    La situation, selon nos informations, aurait rapidement dégénéré. « C’est la débandade » nous dit une source « c’est le bordel » pour une autre. Des affrontements qui se déroulent dans le cadre de l’opération Wuambushu. Depuis vendredi, la #CRS_8 est mobilisée sur Tsoundzou.

    Des fonctionnaires de #police auraient été encerclés. Certains policiers auraient dû faire usage de leur arme à feu pour se dégager. La CRS 8 et le Raid sont intervenus sur place. Depuis samedi, huit CRS, dont six ce dimanche, seraient blessés selon une source policière.

    Les affrontements se sont déroulés en marge d’une opération de police de lutte contre l’immigration clandestine qui a entraînée l’interpellation de 12 étrangers en situation irrégulière.

    https://seenthis.net/messages/999990#message1000194

    #Mayotte

    • Communiqué intersyndical (CGT-FSU-Union syndicale Solidaires) : Mayotte - Contre l’opération Wuambushu et pour un réel accès aux droits
      https://solidaires.org/sinformer-et-agir/actualites-et-mobilisations/internationales/communique-intersyndical-mayotte-contre-loperation-wuambushu-et-pour-un-

      Communiqué commun ADDE / Gisti / LDH / SAF / ABP : Mayotte : il est urgent d’y rétablir le droit
      https://www.gisti.org/spip.php?article6999

      Dans une tribune, 170 soignants installés à Mayotte font part de leurs vives inquiétudes sur l’impact sanitaire de l’opération Wuambushu
      https://www.megazap.fr/Projet-Wuambushu-Des-soignants-de-Mayotte-expriment-dans-une-tribune-leurs-p

    • Reconquête.
      Mayotte : en prélude à l’opération « Wuambushu », la CRS 8 a tiré plus de 600 grenades
      https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/04/24/mayotte-en-prelude-a-l-operation-wuambushu-la-crs-8-a-tire-plus-de-600-grena

      Engagés dimanche aux alentours du village de Tsoundzou, les policiers ont également utilisé des balles réelles à une dizaine de reprises « vers le sol et pour faire fuir ».

      Pas moins de 650 grenades lacrymogènes, 85 grenades de désencerclement, 60 tirs de lanceurs de balles de défense (LBD) : la CRS 8, d’après le bilan qu’elle a établi, n’a pas lésiné sur les moyens pour tenter de faire fuir « une centaine d’assaillants armés de machette », dimanche 23 avril, alors que cette unité, présentée comme le fer de lance des CRS nouvelle génération, connaissait à Mayotte sa première projection outre-mer. Les affrontements, qui ont duré une partie de la journée, ont causé dix-neuf blessés parmi les forces de l’ordre, principalement touchés par des jets de cailloux.

      Les fonctionnaires de deux sections de « la 8 » ont même ouvert le feu à douze reprises à l’aide de leurs pistolets automatiques « vers le sol et pour faire fuir » les assaillants, selon plusieurs témoignages, alors que de tels tirs d’armes de poing sont rarissimes dans un contexte de maintien de l’ordre ou de violences urbaines, même en cas de situation extrêmement dégradée.

      Ces heurts ont offert un prélude de violence à la vaste opération « #Wuambushu » de lutte contre la délinquance et l’immigration illégale dans l’île voulue par le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin. Dépêchés dans cet archipel depuis le mardi 18 avril, une quarantaine de fonctionnaires de la CRS 8 ont été pris à partie dès leur arrivée aux abords du village de Tsoundzou, à environ 15 kilomètres au sud de Mamoudzou, la capitale de fait de l’archipel, située sur l’île de Grande-Terre.

      C’est précisément dans cette localité de Tsoundzou que se regroupent, depuis les premières opérations de « décasage » menées dans les bidonvilles de la région, des centaines de Comoriens, souvent immigrants clandestins, l’une des cibles prioritaires de « Wuambushu ».

      « Opération de reconquête du terrain »

      Depuis plusieurs mois, les services de sécurité disent enregistrer à Tsoundzou une hausse notable de la délinquance, notamment des faits de racket d’habitants, de vols et des attaques perpétrées contre les forces de l’ordre, la gendarmerie essentiellement, qui contrôle la quasi-totalité de l’archipel.

      Dimanche, au lendemain du caillassage d’un convoi de véhicules de la gendarmerie, des forces de police ont tenté d’investir Tsoundzou, CRS 8 et détachement du RAID en tête. Sur place, sous une pluie tropicale battante et par une température de près de 40 °C, les policiers ont essuyé tirs de cailloux depuis le couvert très dense offert par la végétation, tandis qu’une centaine d’individus, jeunes pour la plupart, dressaient des barrages à l’entrée du village, enflammaient des palettes et tentaient d’attirer les forces de l’ordre dans la « cambrousse ».

      « On est sur une opération de reconquête du terrain, a déclaré dimanche à l’Agence France-Presse le commandant divisionnaire fonctionnel Jean-Louis Sanchet, responsable de la CRS 8. [C’est] un terrain qu’ils connaissent et pas nous. »
      Dimanche après-midi, des effectifs du RAID – dont une antenne est présente sur place de manière constante depuis la fin novembre 2022 – ont également été mobilisés pour tenter d’interpeller les jeunes gens retranchés dans les collines avoisinant la localité de Tsoundzou. Sans succès.

  • Opération « Wuambushu » : L’angoisse et la peur du chaos grimpe à Mayotte
    https://www.blast-info.fr/articles/2023/operation-wuambushu-la-fievre-monte-a-mayotte-VHW9hBVfSLyp8FE675hOAA

    « Je sais que nos vies vont basculer, être piétinées, on a la date mais on n’a pas de solution. C’est comme si on entendait un monstre arriver sans pouvoir bouger ». Antarati (le nom a été modifié) est prostrée, assise près de sa maison : une case en tôle, fabriquée par son père et où elle est née, 22 ans auparavant. Sa maison, comme celles de l’ensemble du quartier, est vouée à la destruction. Des voisins, amis, sans titre de séjour, sont quant à eux destinés à l’expulsion. « Peut-être qu’ils nous prendront aussi, même si on a des papiers ça arrive souvent », poursuit Antarati, terrorisée quant à l’avenir de ses deux petits. Le monstre évoqué a un nom : Wuambushu. En mahorais, le mot signifierait « reprise en main » selon le Canard Enchaîné, qui a publié le premier les grands contours de l’opération.

  • A Mayotte, une opération de déportation sans précédent | Alternatives Economiques
    https://www.alternatives-economiques.fr/claire-rodier/a-mayotte-une-operation-de-deportation-precedent/00106614

    Le lancement à Mayotte d’une triple opération coup de poing contre l’habitat insalubre, les étrangers en situation irrégulière et la délinquance aurait dû coïncider avec l’examen du projet de loi sur l’immigration et l’asile à l’Assemblée nationale, une façon pour le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, d’afficher sa fermeté tous azimuts.

    https://justpaste.it/desei

    #Mayotte #immigrations #déportations

    • c’est annoncé triple confirmé depuis bien 15 jours, même le prez des Comores est allé pleurer [pour rien] qu’on lui renvoye pas la marchandise ; c’est la prochaine super production de Darmanin, une opération essentiellement de communication dixit « des hauts fonctionnaires » - avec dommage collatéraux sur les victimes bien entendu, mais c’est collatéral.

      Le dernier article sur le fond que j’ai vu chez Mediapart date du 12 avril :
      https://seenthis.net/messages/999339

      #Wuambushu #decasage #repression

    • Prévue pour la fin avril, l’opération « Wuambushu » devrait durer deux mois, et il y a mis les moyens.
      [...]
      La préfecture de Mayotte est rodée à l’exercice : en 2021, plus de 20 000 personnes ont été éloignées de Mayotte, le plus souvent vers l’île d’Anjouan – un nombre bien supérieur aux 14 000 étrangers reconduits à la frontière depuis l’ensemble de la France métropolitaine à la même période.
      [...]
      Mais cette fois-ci, c’est bien une véritable déportation qui s’organise, puisqu’on parle de 400 expulsions quotidiennes, soit 24 000 en deux mois. Pour la préparer, deux centres de rétention (où sont détenus les étrangers en instance d’éloignement) ont été spécialement créés, et le renfort d’unités antiémeutes spécialement affectées au centre pénitentiaire de Mayotte est prévu.

    • AFP 20.04.23 - 21h04

      l’opération a été validée par le président français Emmanuel Macron en conseil de défense et devrait débuter la semaine prochaine, selon une source proche du dossier. Elle devrait durer au moins deux mois, selon les informations obtenues par l’AFP de source proche.

  • À Mayotte, « les expulsions massives vont accentuer la vulnérabilité » des migrants | Mediapart | 12.04.23

    https://www.mediapart.fr/journal/france/120423/mayotte-les-expulsions-massives-vont-accentuer-la-vulnerabilite-des-migran

    À Mayotte, où les Comoriens se rendent à bord de kwassa-kwassa à la recherche d’un avenir meilleur, de nombreux lieux de vie informels ont fleuri un peu partout, laissant entrevoir des cases en tôle construites de manière anarchique, installées sur des pentes parfois abruptes, les unes sur les autres. Les aléas naturels provoquent régulièrement des glissements de terrain et emportent des maisons, la promiscuité forcée et la pauvreté y sont prégnantes, les maladies y prolifèrent.

    Cette « vulnérabilité » frappe de plein fouet les migrant·es comorien·nes et relève de plusieurs facteurs – social, historique, économique et politique – interconnectés, pouvant aboutir à une « situation de catastrophe », selon Fahad Idaroussi Tsimanda, auteur d’un article sur le sujet. Chercheur au Laboratoire de géographie et d’aménagement de Montpellier (Lagam), ce docteur en géographie est originaire de Mayotte et a consacré ses travaux de thèse à la « vulnérabilité différentielle » des migrant·es comorien·nes dans les bidonvilles de Mayotte.

    Avant la vaste opération de « décasage » (ou expulsion) voulue par le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, et annoncée pour le 22 avril prochain, Fahad Idaroussi Tsimanda alerte sur les risques d’une approche purement sécuritaire de la gestion de ces lieux informels, qui ne réglerait qu’une « toute petite part du problème » dans un territoire rongé par la pauvreté, le mal-logement et la malnutrition infantile, les inégalités d’accès à l’éducation et à la santé, et le manque de moyens pour la justice.

    « L’État français doit prendre ses responsabilités. À partir du moment où ils entrent sur le territoire, le minimum est de leur assurer un accueil digne », rappelle-t-il. Entretien.

    #Wuambushu #decasage #repression

    voir aussi : https://seenthis.net/messages/999582

    • Dans un courrier adressé au ministre de l’intérieur, le président de la Commission nationale consultative des droits de l’homme a exprimé « ses graves préoccupations sur les risques d’un tel projet », à savoir « l’aggravation des fractures et des tensions sociales » et « l’atteinte au respect des droits fondamentaux des personnes étrangères dans le cadre d’expulsions massives ». Partagez-vous ces inquiétudes ?

      Oui, on peut partager ces inquiétudes. Ce sont des êtres humains, et parmi les personnes qui seront expulsées, il y a des personnes âgées, des femmes avec des enfants en bas âge, des personnes malades ou en situation de handicap. Cela va donc forcément accentuer leur situation de vulnérabilité. Il y a aussi des cas plus complexes, que j’ai croisés dans le cadre de mon travail de recherche, avec au sein d’une même famille un parent ou un enfant en situation régulière. On ne peut pas séparer une mère ou un père du reste de sa famille, c’est inhumain. Si le regroupement familial existe, et c’est bien le cas en France, il faut faciliter l’obtention d’un titre pour le reste de la famille. S’il y a en effet urgence à déconstruire ces bidonvilles, qui ressemblent à des zones de non-droit sur le plan sanitaire et humain, il faut trouver de vraies solutions pour reloger ces personnes.

    • Mais malgré le manque de moyens, les migrations existent déjà…

      C’est vrai. Parce que Mayotte est un îlot de richesses dans un océan de pauvreté. Mayotte est pauvre à l’échelle nationale, riche à l’échelle régionale : son PIB est huit fois supérieur à celui des Comores et quinze fois plus élevé que celui de Madagascar.
      [...]
      Selon vous, les violences et les préjugés à l’égard des migrants comoriens ne datent pas d’hier. Comment les interprétez-vous ?

      Avant même que la France ne débarque dans l’océan Indien, il y avait déjà des tensions. La colonisation est venue les entretenir. Et après l’indépendance, on a fait face au refus du pouvoir comorien de reconnaître l’indépendance de Mayotte. Il y a depuis une forme de haine, alimentée par les politiques, des deux côtés. Les relations qu’entretient Mayotte avec ses voisines de l’archipel sont tendues depuis plusieurs années. Les migrants comoriens sont perçus comme des voleurs, systématiquement qualifiés de « coupeurs de route », alors qu’il ne faut pas mettre tout le monde dans le même sac.

  • Mayotte : l’opération d’expulsions massives et de destruction des bidonvilles de Darmanin se prépare
    https://www.revolutionpermanente.fr/Mayotte-Wuambushu-l-operation-xenophobe-et-coloniale-de-Darmani

    Mais la préparation de cette violente opération est aussi remarquée par la population, inquiète. Dans l’éducation notamment, Laura*, enseignante dans un lycée à Mayotte témoigne pour Révolution Permanente de la préparation de l’opération sur place : « Les profs sont prévenus par leur hiérarchie qu’il faut s’attendre à ce que certains élèves ‘disparaissent’ des classes. » Elle poursuit « Les contrôles par la police se sont accélérés, notamment dans les bus scolaires où ils contrôlent des élèves. L’opération va commencer pendant les vacances sans doute pour que les établissements scolaires ne puissent pas ralentir les procédures, car un jeune scolarisé n’est pas expulsable. »

    Djamila* étudiante d’origine comorienne ayant vécue à Mayotte insiste sur l’horreur de l’opération qui se prépare : « Des maisons ont été marquées, on fait savoir aux gens que l’opération aura lieu à la fin du mois du ramadan. Les étrangers, dont certains sont mes proches, savent qu’ils vont expulser massivement. C’est une opération violente qui se prépare. »

    • AFP 10.04.23 à 19h37

      https://www.mediapart.fr/journal/fil-dactualites/100423/la-presidence-des-comores-demande-paris-de-renoncer-une-prochaine-operatio

      Le gouvernement comorien a demandé lundi à la France de renoncer à une prochaine opération d’expulsions, de destruction de logements illégaux et d’arrestations prévue en principe à Mayotte, département français de l’Océan indien confronté à une délinquance galopante, sur fond de crise migratoire.

      L’opération, baptisée « Wuambushu » (« reprise », en mahorais) et conçue par le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer Gérald Darmanin, a été validée en février par le président français Emmanuel Macron, selon une source proche du dossier.

      Elle devrait commencer le 20 avril, date de la fin du ramadan. Les migrants habitants les bidonvilles visés sont tous ou presque originaire des Comores.

      « Le gouvernement comorien a appris avec étonnement la nouvelle du maintien du projet gouvernement français (...) visant à procéder, dans l’île comorienne de Mayotte, à la destruction de bidonvilles, suivies de l’expulsion de tous leurs occupants sans-papiers, vers l’île d’Anjouan », indique un communiqué de la présidence comorienne publié lundi.

      Les autorités comoriennes demandent aux autorités françaises « d’y renoncer ».

      Malgré les nombreux appels de la société civile et des partis politiques comoriens, le président Azali Assoumani ne s’était pour l’instant pas exprimé sur la question.

      Le 5 avril, des organisations de la société civile comorienne ont tenu une conférence de presse pour prévenir d’un « massacre à venir ».

      « Nous comptons saisir les organisations internationales pour les informer du massacre que la France veut perpétrer sur l’île comorienne de Mayotte » avait réagi, Youssouf Attick Ismael, le président du Comité Maore (Maore veut dire Mayotte en langue nationale).

      D’intenses tractations diplomatiques ont eu lieu ces dernières semaines entre les Moroni et les autorités françaises à ce sujet.

      A Mayotte, des voix se sont élevées pour exprimer les craintes suscitées par une telle opération. Les personnels de santé de l’île ont ainsi rappelé, dans un communiqué, « les conséquences dramatiques » des précédentes interventions de grande ampleur en matière de lutte contre l’immigration.

      Le président de la Commission nationale consultative des Droits de l’Homme, Jean-Marie Burguburu, a écrit à M. Darmanin pour l’exhorter à « renoncer » à ce projet, considérant le risque d’« aggravation des fractures et des tensions sociales dans un contexte déjà très fragilisé (...) et l’atteinte au respect des droits fondamentaux des personnes étrangères dans le cadre d’expulsions massives ».

    • Visite du ministre Gérald Darmanin à Mayotte : « On est toujours dans l’attente d’opérationnel » (01/01/2023)
      https://www.ouest-france.fr/mayotte/visite-du-ministre-gerald-darmanin-a-mayotte-on-est-toujours-dans-l-att

      C’est en présence des forces du Raid et du GIGN sur l’île de Mayotte que le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmain a débuté l’année, ce dimanche 1er janvier. Une démonstration de force des équipes armées et en uniforme, au lendemain de l’annonce d’une pérennisation du détachement de l’unité d’élite de la police pour les mois à venir . « La peur a changé de camp avec cette arrivée en nombre de policiers et de gendarmes d’élite […], je pense que la présence du Raid et du GIGN est là pour montrer à la population mahoraise qu’on ne les abandonne pas et qu’on a su rétablir l’ordre de la République », annonce-t-il alors.

    • La CRS 8 engagée dans l’opération « Wuambushu » - Mayotte la 1ère
      https://la1ere.francetvinfo.fr/mayotte/la-crs-8-engagee-dans-l-operation-wuambushu-1382046.html
      https://la1ere.francetvinfo.fr/image/-w4isKxm3KtKL7wc-erE__NFqT4/930x620/outremer/2023/04/04/642c053982358_64148ef2c6c1e-maxnewsworldfive802099-crs8.jpg
      La CRS 8 à Rennes en mars 2023
      ©FRANCK DUBRAY / MAXPPP

      L’information nous a été confirmée par plusieurs syndicats de police. La CRS 8, compagnie spécialisée dans les violences urbaines, sera présente à Mayotte lors de l’opération « Wuambushu ».

      C’est une opération qui n’est toujours pas officialisée par le gouvernement et notamment par le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin. 

      Selon un document envoyé à tous les policiers français, "#Wuambushu" doit se dérouler du 22 avril au 17 juin et parmi les forces de l’ordre mobilisées, on devrait retrouver la CRS 8, actuellement mobilisée à Marseille, après les fusillades du week-end dernier qui ont secoué la cité phocéenne. 

      La venue des CRS à Mayotte serait une première, d’abord pour notre département, mais surtout pour les Outre-mer après plus de 20 ans d’absence. Leur venue nous a été confirmée par plusieurs syndicats de police. 

      La CRS 8, c’est quoi ? 
      C’est une compagnie spéciale baptisée force d’action rapide et capable d’être mobilisée dans l’urgence pour intervenir partout en France, comme c’est le cas actuellement à Marseille. Elle est composée de 200 fonctionnaires de police, qui se relaient chaque semaine par effectif de 100. « Pour Mayotte, c’est une demi CRS 8 qui est attendue » selon une source policière. Avant de partir à Marseille, leur venue à Mayotte était toujours d’actualité «  les billets d’avion sont réservés et les vaccins effectués ».

    • « Rafles Macron », « déportation », « massacre » : des groupes radicaux comoriens en colère contre l’opération Wuanbushu – Clicanoo (site réunionnais)
      https://www.clicanoo.re/article/societe/2023/04/06/des-comoriens-en-colere-contre-loperation-wuanbushu

      Des Comoriens manifestent leur mécontentement contre #Wuambushu, quitte à déformer gravement la réalité de cette opération.

      La tenue de Wuambushu, opération qui vise notamment à détruire une partie des bidonvilles de l’île a été dévoilée par le journal satirique le Canard Enchaîné

      Depuis les révélations par voie de presse de ces informations classées en conseil de défense, des responsables politiques comoriens font savoir leur colère. Le président du comité du Maore Youssouf Attick Ismael appelle le gouvernement Assoumani à une réaction diplomatique.

      Sollicité par nos confrères de Mayotte la Première, Attick Ismael indique ainsi que “ce moment peut être le moyen de ressaisir les instances internationales”. Sur la chaîne de service public, le patron du comité maoré parle d’un " massacre" (sic) que la France voudrait perpétrer sur l’île de Mayotte. Ce terme de “massacre” est à l’évidence inadapté et mensonger pour qualifier l’opération du ministère de l’Intérieur et des Outre-mer. Wuambushu vise à détruire les habitats insalubres utilisés par les passeurs et marchands de sommeil impliqués dans l’immigration clandestine et à expulser des étrangers en situation irrégulière. Depuis les révélations du palmipède, les médias comoriens ne sont pas non plus avares de formules maximalistes. Le premier site d’information de l’archipel titre “La Rafle Macron” et évoque “l_a plus grande rafle organisée par l’Etat Français depuis 1942_”. Comores Info déplore, par ailleurs, le silence de son gouvernement.

    • A Mayotte, des militants radicaux appellent le gouvernement à ne pas faiblir face à l’immigration
      https://www.lemonde.fr/politique/article/2023/03/14/mayotte-des-militants-radicaux-appellent-le-gouvernement-a-ne-pas-faiblir-fa

      Une vingtaine de personnes ont manifesté mardi pour apporter leur soutien au projet du ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, qui vise à détruire des bidonvilles et à expulser leurs habitants en situation irrégulière.

      Une vingtaine de personnes ont manifesté mardi 14 mars tôt dans la matinée place de la République, à Mamoudzou, pour apporter leur soutien à l’opération « Wuambushu » du ministère de l’intérieur. Celui-ci prévoit à Mayotte, entre avril et juin, des destructions massives de bidonvilles et des expulsions d’étrangers en situation irrégulière plus nombreuses qu’à l’accoutumée. Annoncée depuis janvier, l’opération mobilisera des renforts inédits de forces de l’ordre, mais des obstacles matériels et juridiques risquent d’en limiter la portée.

      Au grand dam d’élus et de militants radicaux, qui attribuent l’insécurité croissante du département à l’immigration clandestine. « Wuambushu, chez nous, ça veut dire provoquer, défier, peut-être que ce n’est pas tout à fait ce que voulait dire le gouvernement mais nous, on le prend bien comme ça », lance Fatihou Ibrahime, dans un sourire. A genoux sur une banderole, bombe de peinture à la main, le quadragénaire, membre éminent du Collectif des citoyens de Mayotte et intervenant de la chaîne locale Kwezi TV, met en forme le message du jour : « Wuambushu, indispensable et voulue pour et par Mayotte ». Objectif : appeler le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, à ne pas mollir quant à son ambition de raser plus d’un millier de cases en tôle et de quadrupler le nombre quotidien des reconduites à la frontière, lequel atteint en moyenne soixante-dix personnes.

    • À Mayotte, la France essaye de reprendre pied ! - Boulevard Voltaire
      https://www.bvoltaire.fr/a-mayotte-la-france-essaye-de-reprendre-pied

      Si on en croit les commentaires des internautes locaux, l’opération Wuambushu était attendue et répondait à un besoin précis. « Vivement le temps de l’action pour que nous retrouvions un peu de sérénité à Mayotte » a notamment réagi Mansour Kamardine [député LR, 2ème circonscription de Mayotte] sur son compte Twitter. Autre signe de l’aspect crucial de cette opération pour la survie de Mayotte, la dénonciation par l’autre député de l’île, Estelle Youssoupha (Liot), des chantages dont elle a été victime autour de la motion de censure déposée par son groupe pour contrer la réforme des retraites. « On me fait comprendre que si je soutiens la Motion De Censure Transpartisane, cela empêcherait la destruction de bidonvilles à Mayotte. Vous imaginez la gravité du chantage ! » déclarait l’élue mahoraise dans la matinale de Radio Courtoisie le 24 mars dernier. Outre le cynique moyen de pression, si les propos du député sont véridiques, on note l’importance d’une telle opération pour les Mahorais qui y voient une condition à leur survie

      Mais toutes les voix ne sont pas unanimes. L’antenne locale du syndicat de la magistrature a dénoncé « l’instrumentalisation dont fait actuellement l’objet l’institution judiciaire à Mayotte, mise au service d’une politique pénale décidée par le ministère de l’Intérieur et alimentée par un amalgame entre immigration et délinquance » dans un communiqué. Les artistes non plus ne sont pas en reste. Ainsi, le Comorien Sœuf Elbadawi a-t-il violemment attaqué la politique française à Mayotte. Une diatribe qui lui a valu une réponse de la conseillère départementale de Mamoudzou Hélène Pollozec, qui lui a rétorqué : « Vous avez choisi l’indépendance, nous avons choisi la France ». Et de dénoncer «  L’ "art" au service de la propagande comorienne contre Mayotte ».

      En bref, derrière une opération que certains dénoncent déjà comme un coup de communication servant de marchepied au Ministre de l’Intérieur, se cache un enjeu bien plus réaliste que politique : un département français délaissé et ployant sous le poids de l’immigration incontrôlée. « L’opération « Wuambushu » est une expérimentation qui montrera que la lutte contre l’immigration clandestine est avant tout une question de moyen » analyse Djamaldine Djabiri, représentant du syndicat SGP-Police sur place. En bref, un test grandeur nature des défis posés par les flux intarissables d’immigrants clandestins qui perturbent l’équilibre de la justice sociale. « Les femmes mahoraises partent accoucher à la Réunion car les maternités de Mayotte sont prises d’assaut par des Comoriennes venues accoucher sur le territoire français » précise une source sur place. Aujourd’hui Mayotte, demain la France donc...

      (pas d’autre source :-(

    • https://threadreaderapp.com/thread/1643668996200308755.html

      Darmanin a réquisitionné tous les hôtels, il est entrain de déployer 500 gendarmes en plus des 1350 déjà présents pour mener une opération de « nettoyage » visant à détruire une partie des bidonvilles, laisser les habitants sans toit et expulser à la chaîne de façon massive.
      Sur place beaucoup de gens sont inquiets et redoutent des émeutes voire un embrasement généralisé. Cette action n’est qu’à des fins de communication & test, même des haut-fonctionnaires vont jusqu’à reconnaître son inutilité pour améliorer la situation.

    • s’il foire son coup avec les expulsions, la SAINTE JUSTICE peut le rattraper (ou pas, ou trop tard) cf ici :
      https://www.mediapart.fr/journal/france/070423/expulsion-illegale-la-france-contrainte-de-faire-revenir-une-ivoirienne-de

      Expulsion illégale : la France contrainte de faire revenir une Ivoirienne de 22 ans

      Migrations — Enquête

      D’après nos informations, la préfecture de Dordogne a expulsé une jeune femme vers Abidjan, le 30 mars dernier, alors même que la justice n’avait pas tranché le recours contre la mesure d’éloignement qui la visait. Interrogée par Mediapart, la préfecture reconnaît « une erreur » et affirme qu’elle est en train d’organiser un retour en France.

      ceci-dit, une fois que l’expulsion dans les grandes largeurs serai faite, les recours en justice coûteront trop cher en énergie aux gens floués, donc, stratégie du choc et du fait [illégal] accompli parfaitement réussie, probablement.

    • Wuambushu : 170 soignants signent une tribune décrivant leurs « plus vives inquiétudes »
      https://lejournaldemayotte.yt/2023/04/06/wuambushu-170-soignants-signent-une-tribune-decrivant-leurs-plus-

      Toujours au stade officieux, l’opération Wuambushu, qui aurait été validée en conseil de Défense par le président de la République, commence à interpeller de plus en plus de monde. Les soignants eux, s’alarment des conséquences pour ce qu’il convient de considérer comme le cœur de cible, l’immigration illégale.

      Plus exactement, ils listent les effets néfastes potentiels de l’opération : Situations à risque infectieux épidémique dans les zones d’hébergement d’urgence « en raison de la promiscuité ou de la rupture d’approvisionnement en eau potable », Limitation de l’accès aux soins soit à cause de la destruction de l’habitat des occupants, soit à cause des contrôles d’identité exacerbés, ruptures de prise en charge de pathologies chroniques, retards de diagnostic, conséquences de la déprogrammation de la réserve sanitaire, surcharge des infrastructures sanitaires suite à l’opération, etc.

      #colonilialisme

    • AFP 10.04.23 à 19h37

      https://www.mediapart.fr/journal/fil-dactualites/100423/la-presidence-des-comores-demande-paris-de-renoncer-une-prochaine-operatio

      Le gouvernement comorien a demandé lundi à la France de renoncer à une prochaine opération d’expulsions, de destruction de logements illégaux et d’arrestations prévue en principe à Mayotte, département français de l’Océan indien confronté à une délinquance galopante, sur fond de crise migratoire.

      L’opération, baptisée « Wuambushu » (« reprise », en mahorais) et conçue par le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer Gérald Darmanin, a été validée en février par le président français Emmanuel Macron, selon une source proche du dossier.

      Elle devrait commencer le 20 avril, date de la fin du ramadan. Les migrants habitants les bidonvilles visés sont tous ou presque originaire des Comores.

      « Le gouvernement comorien a appris avec étonnement la nouvelle du maintien du projet gouvernement français (...) visant à procéder, dans l’île comorienne de Mayotte, à la destruction de bidonvilles, suivies de l’expulsion de tous leurs occupants sans-papiers, vers l’île d’Anjouan », indique un communiqué de la présidence comorienne publié lundi.

      Les autorités comoriennes demandent aux autorités françaises « d’y renoncer ».

      Malgré les nombreux appels de la société civile et des partis politiques comoriens, le président Azali Assoumani ne s’était pour l’instant pas exprimé sur la question.

      Le 5 avril, des organisations de la société civile comorienne ont tenu une conférence de presse pour prévenir d’un « massacre à venir ».

      « Nous comptons saisir les organisations internationales pour les informer du massacre que la France veut perpétrer sur l’île comorienne de Mayotte » avait réagi, Youssouf Attick Ismael, le président du Comité Maore (Maore veut dire Mayotte en langue nationale).

      D’intenses tractations diplomatiques ont eu lieu ces dernières semaines entre les Moroni et les autorités françaises à ce sujet.

      A Mayotte, des voix se sont élevées pour exprimer les craintes suscitées par une telle opération. Les personnels de santé de l’île ont ainsi rappelé, dans un communiqué, « les conséquences dramatiques » des précédentes interventions de grande ampleur en matière de lutte contre l’immigration.

      Le président de la Commission nationale consultative des Droits de l’Homme, Jean-Marie Burguburu, a écrit à M. Darmanin pour l’exhorter à « renoncer » à ce projet, considérant le risque d’« aggravation des fractures et des tensions sociales dans un contexte déjà très fragilisé (...) et l’atteinte au respect des droits fondamentaux des personnes étrangères dans le cadre d’expulsions massives ».

    • j’ai vu passer hier le 22 avril au lieu du 20 pour l’opération nettoyage Darmanesque des townships mahorais ; ils font diversion sur les dates où c’est juste paske ça colle pas avec l’agenda touristique de Manu - qui devrait être le 20 dans le 34 ?