• Que veulent Modi et les ultranationalistes hindous ? [Podcast] - CONTRETEMPS
    https://www.contretemps.eu/inde-modi-bjp-rss-ultranationalistes-hindous-extreme-droite-fascisme

    Cette mouvance n’est pas réductible à Modi et à son parti le BJP : celui-ci est l’incarnation sur le terrain politico-électoral d’une organisation : le RSS, l’Organisation des Volontaires nationaux. C’est sur ce mouvement, son histoire et son idéologie, ses objectifs et son mode de fonctionnement, que revient le nouvel épisode du podcast d’Ugo Palheta « Minuit dans le siècle » (disponible sur la plateforme Spectre), avec le chercheur Christophe Jaffrelot. Auteur de nombreux livres sur le mouvement nationaliste hindou, en particulier L’Inde de Modi. National-populisme et démocratique ethnique (publié en 2019 aux éditions Fayard), il est l’un des plus grands spécialistes au niveau mondial de l’extrême droite indienne.

    Créé dès les années 1920 sur le modèle notamment des fascismes européens, ce mouvement de masse est largement implanté dans la société indienne et extrêmement ramifié, puisqu’il a engendré au cours du 20e siècle un vaste réseau d’organisations satellites (réseau que l’on nomme le « Sangh Parivar ») : des organisations culturelles et religieuses comme le VHP (qui signifie en français le Conseil hindou mondial), des organisations de jeunes, de femmes, syndicales, d’éducation populaire, des think tanks, des coopératives, des médias, mais aussi des milices et le BJP qui en constitue une sorte de front politique et de vitrine électorale.

    https://episodes.castos.com/60c88ecb8244e2-60091627/6107c87e-a82d-4105-921a-435589f787ce-EpJaffrelot-final.mp3

    #inde #modi #nationalisme #fascisme #xénophobie #audio

  • En Tunisie, des centaines de migrants ont été mis à l’abri, d’autres restent abandonnés dans le désert
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2023/07/11/en-tunisie-des-centaines-de-migrants-ont-ete-mis-a-l-abri-d-autres-restent-a

    En Tunisie, des centaines de migrants ont été mis à l’abri, d’autres restent abandonnés dans le désert
    Ces migrants subsahariens avaient été conduits vers des zones frontalières inhospitalières et laissés sur place à la suite des violences survenues à Sfax.
    Le Monde
    Publié aujourd’hui à 12h03
    Des migrants subsahariens à Sfax, le 7 juillet 2023. HOUSSEM ZOUARI / AFP
    Plusieurs centaines de migrants, abandonnés dans une zone désertique à la frontière avec la Libye après avoir été évacués de la ville tunisienne de Sfax la semaine passée, ont été mis à l’abri, lundi 10 juillet, dans des villes du sud de la Tunisie. Mais les ONG s’inquiètent du sort de dizaines d’autres, repoussés vers la frontière algérienne.(...)
    A la suite d’affrontements ayant coûté la vie à un Tunisien, des dizaines de migrants avaient été chassés de Sfax, ville portuaire du centre-est du pays devenue le principal point de départ de l’émigration irrégulière vers l’Europe. Ils avaient été conduits, par les autorités selon des ONG, vers des zones inhospitalières frontalières de la Libye et l’Algérie. Ceux qui ont été récupérés par les autorités tunisiennes à la frontière libyenne, dans la zone tampon militarisée de Ras Jdir, ont été divisés en plusieurs groupes, selon des ONG et des médias. « Un groupe se trouve à Mednine, au niveau d’un lycée gardé par les forces de sécurité », a précisé la responsable de HRW.
    Un correspondant de l’AFP a vu arriver un autre contingent à Ben Gardane, hébergé là aussi dans un lycée sous le contrôle des forces de sécurité. dans cette ville, et d’autres ont été emmenés en autocars à Tataouine et Gabès, selon des médias.Beity, une association tunisienne d’aide aux femmes victimes de violence, avait lancé un appel pressant aux autres ONG et aux institutions publiques, lundi 10 juillet, pour se « coordonner et mutualiser les ressources » afin de fournir une aide d’urgence aux migrants subsahariens « déportés aux portes du Sahara ».
    Pour Salsabil Chellali, de HRW, « c’est un soulagement de savoir qu’ils ont pu quitter la zone frontalière avec la Libye, mais de nombreuses autres personnes expulsées près de la frontière algérienne risquent leur vie si elles ne sont pas immédiatement secourues ». Selon HRW, elles seraient au moins 150 à 200 dans cette situation.« S’il vous plaît, aidez-nous, si vous pouvez envoyer la Croix-Rouge ici, aidez-nous, sinon on va mourir, y’a rien ici, y’a pas à manger, y’a pas d’eau », a dit Mamadou, un Guinéen, par téléphone à l’AFP. Selon lui, ils sont une trentaine abandonnés à leur sort dans une zone désertique près du village algérien de Douar El Ma, à deux pas de la frontière tunisienne.
    Dans un communiqué, l’organisation d’aide aux réfugiés Refugees International a dénoncé « les arrestations violentes et expulsions forcées de centaines de migrants africains noirs » à Sfax, soulignant que certains étaient pourtant « enregistrés auprès du Haut-Commissariat aux réfugiés ou ont un statut légal en Tunisie ». L’Organisation mondiale contre la torture en Tunisie (OMCT Tunisie) a annoncé pour sa part avoir saisi le Comité des Nations unies contre la torture pour dénoncer le cas spécifique de « VF, un migrant d’origine subsaharienne déporté à la frontière entre la Tunisie et Libye le 2 juillet » après avoir été arrêté sans motif et « roué de coups avec une barre de fer dans des postes sécuritaires » à Ben Gardane (dans l’est du pays).Ces mauvais traitements, ainsi que la privation d’eau et de nourriture pour « plus de 700 migrants » retenus dans la zone tampon, « sciemment impos[ée] par des agents de l’Etat à VF et d’autres migrants en raison de leur appartenance raciale afin de les contraindre à quitter le territoire, sont constituti[fs] de torture », a ajouté l’OMCT.Un discours de plus en plus ouvertement xénophobe à l’égard des migrants subsahariens s’est répandu depuis que le président tunisien, Kaïs Saïed, a pourfendu en février l’immigration clandestine, la présentant comme une menace démographique pour son pays, en proie à une crise sociale et économique qui s’est aggravée depuis qu’il s’est arrogé les pleins pouvoirs en juillet 2021.Samedi, il a dénoncé ce qu’il a qualifié de « mensonges propagés sur les réseaux sociaux », affirmant que les migrants en Tunisie recevaient « un traitement humain conforme à nos valeurs, contrairement à ce qui se dit dans les milieux coloniaux et chez les agents qui œuvrent à leur service », selon un communiqué de la présidence. Lundi soir, il a estimé dans un nouveau communiqué que « la Tunisie a donné une leçon au monde avec la manière dont elle a pris soin de ces migrants », ajoutant toutefois qu’« elle refuse d’être une patrie de substitution pour eux et n’acceptera que ceux qui sont en situation régulière ».

    #Covid-19#migrant#migration#tunisie#afriquesubsarienne#xenophobie#violence#algerie#libye#migrationirreguliere#postcovid

  • Germany: Rise in crimes against asylum seekers

    The numbers of reported crimes committed against asylum seekers in the first three months of this year is higher than it was in the same period in 2022.

    German authorities have confirmed that the number of attacks committed against asylum seekers rose in the first quarter of 2023, compared with the same quarter last year.

    The majority of the crimes had a far-right-wing motive, reported the German protestant news agency EPD, citing the regional newspaper Neue Osnabrücker Zeitung.

    In total, in the first three months of 2023, there were 45 attacks on asylum seeker accommodation registered (https://www.infomigrants.net/en/post/46836/german-authorities-investigate-fatal-fire-at-refugee-accommodation), and 42 of these had a far-right motive. In the same time period in the previous year, 19 such attacks were registered, and 16 of them had far-right motives.

    The majority of the crimes related to property damage or anti-migrant “propaganda” reported EPD. A few cases related to fires being started or grievous bodily harm and injury. During the course of the whole of 2022, 123 crimes were recorded against asylum seekers or their accommodation. That means that around a third all crimes committed last year have already been committed in the first quarter of 2023.
    Rising trend started at the end of 2022

    An increase in attacks had already begun in the last quarter of 2022. In that period 48 attacks on asylum seekers were recorded, an even bigger number than was recorded in the first quarter of 2023.

    The attacks were not just directed at accommodation housing asylum seekers, but also at migrants, asylum seekers and refugees themselves. In the first quarter of 2023, government figures show that there were 408 attacks on people, 350 of those were reported to have a far-right motive. Again, this accounts for about a third of the crimes committed throughout the course of 2022. In the first quarter of 2022, as a comparison, 243 attacks were registered, of which 223 were recorded as having a far-right motive.

    The German Left party’s migration policy expert, Clara Bünger, who raised the question in parliament, thinks that the attacks are increasing partly in line with the asylum debates underway in Germany. Bünger told the Neue Osnabrücker Zeitung that she believes rhetoric from the political right regarding asylum is fanning the flames of dissatisfaction in society and is making people believe that there is no room for anyone else to come to Germany.
    Asylum debate fuels attacks, thinks Left party politician

    Bünger warned that rhetoric like this was “preparing the ground for racist mobilization on the streets and more violent attacks against those who have fled their countries for Germany.” On Thursday, Germany’s state interior ministers are meeting to talk about migration.

    The newspaper underlines that, although the trend of attacks appears to be on the rise again in Germany, it is far lower than the peak in 2015. In that year, 1,047 attacks against asylum seeker accommodation were registered, states the paper.

    In 2022, states the Neue Osnabrücker Zeitung, 218,000 people applied for asylum in Germany, similar numbers were last seen in 2016. In addition, around a million Ukrainians fled to Germany.
    Asylum in Germany

    According to the latest figures from Germany’s Federal Migration Bureau (BAMF) last updated in May 2023, 135,961 people are currently applying for asylum in Germany. The majority come from Syria, followed by people from Afghanistan, Turkey, Iran and Iraq.

    From January to May 2023, reports BAMF, 125,566 people applied for asylum for the first time in Germany. In the same time period last year, 71,122 submitted a first application.

    The number of people applying from Syria rose by 75.1% and from Afghanistan by 81.4%. Applications from Turkish nationals increased by 226%.

    https://www.infomigrants.net/en/post/49693/germany-rise-in-crimes-against-asylum-seekers

    #Allemagne #anti-réfugiés #anti-migrants #racisme #xénophobie #migrations #asile #réfugiés

  • Avant qu’il ne passe à l’acte, l’errance du réfugié syrien à #Annecy

    L’assaillant de l’#attaque au couteau d’Annecy a été mis en examen pour « tentatives d’assassinats » et « rébellion avec armes ». Pour l’heure, ses motivations restent sans explication. Depuis quelques mois, ce réfugié syrien chrétien venu de Suède passait ses nuits dans une rue du centre-ville et ses journées près du lac. De nombreux témoins décrivent un homme marginalisé, « calme » et « discret ».

    Les caméras des chaînes de télévision ont défilé, au lendemain du drame, rue Royale à Annecy, attirant les regards des curieux venus se promener ou faire des achats. C’est ici, sous le porche d’un immeuble situé entre deux magasins de vêtements, que l’assaillant de l’attaque au couteau ayant blessé six personnes, dont quatre enfants en bas âge, jeudi au Pâquier, avait ses habitudes à la nuit tombée. Le jour de l’attaque, les forces de l’ordre sont venues en nombre pour interroger les commerçant·es et habitant·es du secteur.

    « On le voyait tous les soirs et il avait ses rituels, il venait à 19 heures à la fermeture », confie le responsable d’un magasin situé en face de l’immeuble. L’homme se couchait sur des cartons et disposait d’un sac de couchage, poursuit-il, mettait ses écouteurs dans les oreilles avant de s’endormir, assez tôt. Le commerçant se dit encore « choqué » de savoir qu’il a pu commettre une telle horreur la veille. « Il était très propre. Je n’ai jamais remarqué un comportement étrange. Je me suis demandé plusieurs fois comment il en était arrivé là car il avait l’air jeune. »

    En fin de matinée, Paul*, un habitant de l’immeuble, peine toujours à croire que le sans-abri de 32 ans qui dormait en bas de chez lui et avec lequel il avait des « échanges cordiaux » ait pu commettre l’innommable. Alors qu’il rentre à son domicile, il raconte l’avoir vu chaque soir sous ce porche, depuis l’hiver dernier. Il décrit un homme « assez poli et très discret », solitaire, souvent sur son téléphone. « Il était respectueux, ne laissait pas ses affaires traîner et gardait l’endroit propre. Je ne l’ai jamais vu alcoolisé ou drogué, il ne montrait aucun signe religieux. »

    Lorsqu’il lui arrivait de ressortir après 19 h 30 ou 20 heures, le réfugié syrien dormait déjà. « [Le matin], je pense qu’il partait assez tôt car il n’était plus là quand je partais au boulot. » Constatant qu’il ne venait là que pour dormir, Paul était persuadé qu’il était en parcours d’insertion, voire qu’il travaillait. « Il s’entretenait, aussi. Il se brossait les dents et recrachait l’eau dans la bouche d’égouts, se coupait les ongles… » Parmi tous les sans-abris présents dans le quartier, lui était « celui qui ne faisait pas de bruit ». Son acte en est d’autant plus incompréhensible. « On est complètement sous le choc, c’est glaçant », confie-t-il en précisant avoir un petit enfant.
    Repéré par de nombreux habitants

    L’un des voisins de Paul a tenté de créer du lien avec le réfugié syrien chrétien venu de Suède. Il savait qu’il avait une famille là-bas. « On savait qu’il était en demande d’asile. Mais si on laisse les gens sept mois à la rue, si on ne s’en occupe pas, c’est une machine à drames… Surtout pour des personnes ayant un passé en Syrie, qui viennent potentiellement avec des traumatismes », estime Paul sans pour autant justifier l’acte de l’assaillant.

    Thierry, un habitant d’Annecy, partage lui aussi son incompréhension face à l’horreur. Son père avait repéré l’homme depuis une dizaine de jours, sur le secteur du Pâquier en journée, tout comme les patrons de location de pédalos situés au bord du lac ou les vendeurs de glaces postés près du pont des Amours. « Mon père est cycliste et emprunte ce trajet un jour sur deux, il l’a vu à chaque fois. Il était assis sur un banc avec son sac, il regardait en direction du lac. Il se lavait dans le lac. » Encore en état de choc, ce dernier a préféré ne pas témoigner.

    Il aurait éprouvé une forme de culpabilité à n’avoir pas agi. Mais pour quoi faire ? Signaler un homme dont le comportement n’était pas problématique ? « Il s’est posé beaucoup de questions, s’étonnant d’être parfois arrêté et contrôlé à vélo et lui pas. » La folie humaine ne doit pas « nous diviser », ajoute Thierry, et un acte comme celui-ci ne doit pas remettre en cause « notre accueil des réfugiés ». Il suggère la création d’une brigade spécialisée au sein de la police municipale, qui serait chargée des personnes en situation de rue et irait à leur rencontre.

    « On ne peut pas attendre que ces gens viennent à nous puisqu’ils sont isolés. Leur état psychologique fait parfois qu’ils se replient sur eux-mêmes. Il faut des capacités d’écoute pour créer du lien », dit encore Thierry. Une tendance que confirme Bertrand de Fleurian, délégué départemental de l’Ordre de Malte et chef de maraudes à Annecy, qui a lui aussi repéré l’homme syrien lors de distributions au centre-ville. Ce dernier ne figurait pas parmi leurs « habitués », mais une aide lui avait été proposée lors de différentes maraudes.

    « Il ne voulait jamais rien, il répondait de manière calme et polie le soir bien qu’il dormait parfois. » Certains refusent le contact, soit parce qu’il y a un problème « psy », soit parce qu’ils reçoivent déjà de l’aide en journée. « Dans ces cas-là, poursuit Bertrand, on n’insiste pas, on repasse le lendemain. » A-t-il été pris par un coup de folie ?, s’interroge-t-il. « On pouvait difficilement s’attendre à un tel acte venant de ce profil. » D’autres associations venant en aide aux sans-abris, comme les Suspendus d’Annecy, n’ont pas croisé sa route.
    Précarité matérielle et déclassement social

    Pour l’heure, les raisons et la motivation de la terrible attaque de jeudi matin restent sans explication. Alors que sa garde à vue s’achevait samedi 10 juin, le réfugié syrien a été mis en examen pour « tentatives d’assassinats » et « rébellion avec armes » après avoir été déféré devant deux juges d’instruction, a annoncé la procureure de la République, Line Bonnet-Mathis. L’homme, qui a également été présenté à un juge des libertés et de la détention samedi matin, a été placé en détention provisoire.

    La garde à vue du réfugié syrien n’a pas permis d’en savoir davantage sur son mobile, l’intéressé se montrant très agité et peu coopératif avec les enquêteurs. On en sait toutefois un peu plus sur son parcours depuis le dépôt de sa demande d’asile en France, en novembre 2022.

    Reconnu réfugié en Suède depuis dix ans, où il a une femme et un enfant, il aurait quitté le pays après avoir essuyé deux refus pour une demande de naturalisation. Libre de circuler dans l’espace Schengen, il serait passé par l’Italie et la Suisse avant de gagner la France, et aurait déposé une nouvelle demande d’asile à Grenoble, bien qu’on en ignore encore le motif. « Il y a un côté un peu bizarre » à cela, a souligné le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, sur BFMTV. Le 4 juin, sa demande a été jugée irrecevable.

    Karine Gatelier, anthropologue chargée d’action recherche dans l’association Modus Operandi (Modop), tente de « comprendre pourquoi, à un moment donné, des personnes se saisissent de [la] violence ». Elle envisage qu’après dix ans en Suède, l’assaillant ait pu ensuite être projeté dans une précarité matérielle et un déclassement social très forts. Un phénomène courant pour les demandeurs et demandeuses d’asile.

    « On leur réserve une certaine misère », analyse celle qui est aussi bénévole auprès de l’association Accueil demandeurs d’asile (ADA) à Grenoble. « Cette misère ne correspond pas à la vie qu’ils et elles avaient au pays. On observe depuis plusieurs années que la santé mentale des personnes en demande d’asile se dégrade, des rapports d’associations en témoignent. Et le suivi est très insuffisant. »

    Non-hébergement, interdiction de travail, perte d’autonomie, allocation pour demandeur d’asile en deçà du seuil de pauvreté qui n’est pas toujours versée… Même avec une prise en charge, de nombreux acteurs pointent souvent une forme de « contrôle social », qui limite les mouvements et la prise de décision des demandeurs d’asile.

    Pour Nicolas*, un travailleur social dans la demande d’asile, les réfugiés survivent parfois à la rue après avoir vécu la route de l’exil, les violences physiques et sexuelles, la torture ou l’esclavagisme, charriant des séquelles non soignées, et font un « grand plongeon dans la précarité », confrontés à un système administratif particulièrement complexe. « On peut voir des cas de dépression chronique ou de décompensation. »

    Que la réponse à leur demande de protection soit positive ou négative, les réactions peuvent varier : « Je compare souvent ça à un examen, avec un enjeu encore plus fort. Après avoir tout donné, le corps relâche et n’a plus d’énergie. Et s’il y a des fragilités psychiques chez quelqu’un, c’est là qu’elles s’expriment. » En cas de rejet, détaille-t-il, il peut y avoir beaucoup d’incompréhension, un fort sentiment de rejet, un gros passage à vide ou une remise en question du parcours.

    Dans le cas du réfugié syrien ayant commis l’attaque au couteau, Nicolas estime que les mois passés en situation de rue ont pu avoir une incidence sur son état physique et mental. « Il n’est jamais rentré dans le dispositif national d’accueil, ce qui montre un déficit lié au nombre de places d’hébergement. Les hommes isolés sont davantage laissés à la rue. » Selon la mère de l’assaillant, qui s’est confiée à l’AFP, celui-ci souffrait d’une « grave dépression » et ses échecs pour obtenir un passeport suédois avaient aggravé son état. Au moment du drame, il n’était « ni sous l’emprise de stupéfiant ni sous l’emprise d’alcool », a indiqué la procureure d’Annecy.

    Cela étant dit, tous ceux qui obtiennent un hébergement n’iront pas « forcément bien », poursuit Nicolas. « Ça reste un élément favorisant pour qu’ils aillent mieux. Mais le morcellement du parcours, la pression du système d’asile, la rupture avec la communauté de vie ou la non-prise en compte de besoins essentiels sont autant de facteurs qui peuvent jouer. » Cela pourrait être le cas, songe-t-il, du réfugié soudanais ayant tué deux personnes en avril 2020 lors d’un attentat à Romans-sur-Isère – le mobile terroriste avait été retenu. « Il allait bien jusqu’à ce qu’il se retrouve isolé, loin de ses amis. Il voulait aussi que sa femme puisse le rejoindre mais la procédure était trop longue. »
    D’autres exilés en situation d’errance à Annecy

    Vendredi après-midi, avenue du Stand à Annecy, un groupe de quatre jeunes Afghans patientent devant les bureaux de la Structure de premier accueil des demandeurs d’asile (Spada), gérée par la Fédération des œuvres laïques, mandatée par l’État pour cette mission. Les portes restent closes et pourtant, personne ne bouge. Ils disent avoir appris à « attendre » ; ce mot qui revient sans cesse lorsqu’ils réclament leur droit à l’hébergement ou l’état d’avancement de leur dossier.

    Depuis jeudi et l’attaque au couteau, ils sont inquiets. « Ce qu’il a fait est si terrible, on a peur que les gens n’aiment plus les réfugiés à cause de ça. De tels actes vont rendre la vie des immigrés très difficile en France », soupire l’un d’eux. À 28 ans et après avoir fui l’Afghanistan, il reconnaît du bout des lèvres survivre dans la rue, dormant dans les parcs ou la gare à la nuit tombée. « Que peut-on faire ? » Sa demande d’asile est toujours en cours.

    « Moi, c’est pareil », lâche son voisin, honteux, plongeant ses grands yeux verts dans le vide. Un troisième a vu sa demande d’asile définitivement rejetée. « Pas de logement, pas de travail, pas d’allocation, pas de papiers », résume-t-il.

    Non loin de là, en fin d’après-midi, Erwin, Junior et leurs amis tuent le temps, près de leur tente, en face du canal. Ils auraient préféré, disent-ils, que l’assaillant vienne les attaquer eux plutôt que les enfants. « C’est une grande faiblesse de s’en prendre à des gamins. On ne cautionne pas ça. »

    La veille, une bénévole du quartier est venue les prévenir que des groupes d’extrême droite se réuniraient à Annecy dans la soirée. « Donc on dort dans notre tente la nuit et ils peuvent venir nous faire du mal, juste parce qu’ils généralisent et qu’ils sont racistes », déplore Erwin. L’un de leurs amis, qui se surnomme Tupac, déboule complètement ivre.

    « Tous les jeunes isolés ici deviennent des légumes parce que les autorités refusent de les aider », commente son voisin, originaire de Seine-Saint-Denis, qui a tout perdu après un divorce. « Aujourd’hui, quelqu’un arrive et va bien, demain il rigole tout seul dans la rue. » Pour Junior, ancien mineur non accompagné pris en charge par l’Aide sociale à l’enfance qui leur rend visite régulièrement, les gens « pètent un câble » parce qu’ils sacrifient tout ce qu’ils ont pour fuir leur pays. « Ils viennent en Europe et espèrent y avoir une certaine vie, mais ils se retrouvent à la rue, sans travail. Ils ne s’attendent pas à ça. »

    Ilham, une ancienne bénévole de la Ligue des droits de l’homme (LDH) d’Annecy, confirme que « de nombreuses personnes » sont en situation d’errance dans la ville, y compris des femmes avec enfants contraintes de vivre dans la rue. Elle est le contact de référence pour les demandeurs et demandeuses d’asile et réfugié·es, et bien qu’elle ait cessé ses activités auprès de la LDH, beaucoup de jeunes continuent de l’appeler en cas d’ennui. Elle confirme un déficit de places d’hébergement et de prise en charge pour ce public.

    Près de la gare en fin de journée, des réfugiés soudanais et érythréens partagent le même sentiment. Arrivé à Paris en 2018, Muhammad* a vécu dans la rue avant d’être réorienté par la préfecture vers la Haute-Savoie. Il explique avoir dû affronter le racisme. « Je demandais aux gens en anglais de m’aider, ils s’éloignaient de moi comme s’ils avaient peur. Leur chien avait plus de valeur que moi. »

    Il rencontre une assistante sociale qui mélange les papiers des uns et des autres parce qu’elle les confond. « J’ai mis quatre ans à avoir mes papiers. Et dès le départ, ils ont fait une erreur sur mon âge, me donnant dix ans de moins, ce qui m’a posé des problèmes pour tout. »

    Mais surtout, il désespère de ne pas pouvoir subvenir aux besoins de sa femme et de son fils coincés en Égypte, faute d’autorisation de travail jusqu’à l’obtention de son statut de réfugié. « Ça m’a rongé l’esprit. Tu ajoutes à ça le stress et le racisme, il y a de quoi te rendre fou. » Il dit avoir appris le français seul – « qu’est-ce qu’on peut faire avec 50 heures dispensées par l’Office français de l’immigration et de l’intégration ? » – et travailler là où il le peut : BTP, peinture, restauration… Aujourd’hui, le trentenaire fait aussi du bénévolat auprès de la LDH et d’une association qui vient en aide aux personnes âgées.

    Repenser à tout ce qu’il a traversé lui « serre le cœur », dit-il en arabe. Il espère pouvoir avancer sereinement, mais ne cache pas cette forme de ressentiment à l’égard d’un État qui a tout fait pour lui faire comprendre qu’il n’était pas le bienvenue. « On est venus légalement ici. Il y a des lois. S’ils ne veulent plus de ces lois, qu’ils les retirent, et on partira. »

    Muhammad dit avoir tout quitté – une belle villa, un hôtel dont il était propriétaire, un travail et des proches – pour fuir un dictateur et recouvrer la liberté qu’il chérissait tant. « Liberté, égalité, fraternité ; c’est uniquement sur le papier », regrette-t-il. Il ignore pourquoi l’auteur de l’attaque au couteau a agi ainsi. Lui et ses amis ne l’avaient jamais croisé. Mais, insiste-t-il, « il faut s’occuper des gens ».

    https://www.mediapart.fr/journal/france/100623/avant-qu-il-ne-passe-l-acte-l-errance-du-refugie-syrien-annecy

    #réfugiés #asile #migrations #marginalisation #précarisation #SDF #migrerrance #attaque_au_couteau #déclassement_social #précarité_matérielle #violence #misère #santé_mentale

    • Drame d’Annecy : une ville face au venin de la #xénophobie

      L’attaque de six personnes, dont quatre enfants, par un réfugié syrien à Annecy a libéré la parole raciste. Ciblée, la Ligue des droits de l’homme est contrainte d’annuler son prochain événement. Le maire écologiste #François_Astorg, également menacé parce que métis, annonce à Mediapart qu’il a porté plainte.

      Trois jours après le drame, Annecy a vécu, dimanche 11 juin, son moment « cathartique », résume son maire écologiste François Astorg. À l’appel de la municipalité, plusieurs milliers de personnes, dont beaucoup de familles, se sont rassemblées dans le calme sur l’esplanade du Pâquier, à quelques encablures du parc de jeu où un réfugié syrien de 31 ans, qui vivait seul et dans la rue depuis plusieurs mois, a blessé six personnes le 8 juin.

      Ses victimes – quatre enfants en bas âge et deux septuagénaires, de quatre nationalités différentes – sont toujours hospitalisées, mais leur pronostic vital n’est plus engagé. L’assaillant, qui n’a fourni aucune explication à son geste à ce jour, a lui été mis en examen samedi pour « tentatives d’assassinat » et « rébellion avec armes », et placé en détention provisoire.

      « On avait besoin de se retrouver, de mettre les mots sur ce qui s’est passé, de se parler, et aussi d’affirmer la ligne dans laquelle on compte avancer demain », synthétise François Astorg, après avoir proclamé un discours sobre et fortement applaudi. Sur scène, le maire était entouré de représentants des autorités civiles et militaires, mais aussi de personnels municipaux et d’anonymes intervenus sur les lieux du drame.

      Après avoir dénoncé la « barbarie » et la « lâcheté » de l’acte « inqualifiable » commis jeudi, l’élu s’est adressé à la foule : « Votre inquiétude, je la ressens, je la partage […], mais il n’y a pas d’autre réponse que la #communion, la #solidarité et l’#espoir. Pas d’autre choix que de bâtir plutôt qu’haïr. » Il a aussi invité la population à ce que la « vie reprenne ses droits ». Le festival international du film d’animation, événement culturel majeur dont la séance inaugurale a été décalée de quelques heures, va justement ouvrir ses portes dès lundi sur le site du Pâquier.

      Depuis jeudi, la ville était suspendue au sort des victimes, dont l’état de santé s’est amélioré au fil des jours, mais aussi imprégnée d’une atmosphère inhabituelle dans cet écrin calme et bourgeois de 135 000 habitant·es. François Astorg lui-même, élu en 2020 à la tête d’une alliance baroque entre Europe Écologie-Les Verts (EELV) et La République en marche (LREM), a été la cible d’attaques racistes auxquelles il n’avait jamais été confronté depuis son accession à la mairie.

      La raison ? Il est métis – sa mère est sénégalaise – et défend des positions – pourtant consensuelles – rappelant qu’Annecy est une terre d’accueil. Suffisant pour déchaîner la fachosphère, qui l’insulte et l’intimide massivement depuis trois jours. « J’ai vu ces attaques, mais le plus dur, cela reste ce qu’il s’est passé avec les enfants. D’avoir vu ces gamins dans le parc … Ça, c’est le plus prenant », recentre François Astorg, encore ému par la scène à laquelle il a été confronté en se rendant sur place juste après l’attaque.

      Le maire s’avoue toutefois « dégoûté » par les menaces qu’il reçoit depuis. « Je ne vais pas dire que j’ai l’habitude du racisme, mais quand même… Cela me rappelle quand j’étais à Paris, pendant les années Pasqua », ajoute l’élu, né il y a soixante-deux ans en Seine-Saint-Denis. Craignant une agression physique, il a porté plainte contre plusieurs auteurs de menaces en ligne. « La police a ouvert une enquête. » Sa fille est aussi été injuriée sur les réseaux sociaux. « Ma fille, ça, ça me… », lâche François Astorg, la gorge nouée, sans finir sa phrase.

      La présidente de l’agglomération violemment prise à partie

      Les attaques contre le maire et sa famille ont provoqué des débats, jusqu’au sein de sa propre majorité municipale. Faut-il y répondre à chaud, au risque d’amplifier les menaces ? Ou alors passer à autre chose, au risque de les banaliser ?

      La présidente de l’agglomération, l’ancienne députée LREM Frédérique Lardet, alliée de François Astorg, admet s’interroger sur le sujet. « On sait qu’il y a un soutien en interne, il n’y a pas de sujet là-dessus. Mais on s’est posé la question vendredi soir de ce qu’il fallait faire publiquement, en se disant qu’il fallait aussi faire attention aux réseaux sociaux, à ne pas justement alimenter les propos racistes », indique-t-elle à Mediapart.

      Elle aussi a d’ailleurs été violemment prise à partie après l’attaque. Son tort ? Avoir annoncé qu’il s’agissait d’un « acte isolé », et être une femme. « J’ai immédiatement reçu des tas d’insultes, témoigne-t-elle. Des “grosse salope”, “grosse pute”. Mon collaborateur m’a dit : “Il faut retirer le message [sur ses réseaux sociaux]”. Je lui ai répondu : “Non, ce qu’il faut retirer, ce sont les insultes.” » Depuis, l’élue dit faire « très attention à [elle] » : « Je regarde autour de moi, je vérifie que je ferme bien la porte chez moi. Cela ne m’était jamais arrivé avant, même quand j’étais députée. Je n’avais jamais eu peur. »

      Frédérique Lardet, « Annécienne pure souche » de 56 ans, reconnaît aussi avoir beaucoup hésité à intervenir dans les médias après l’attaque. « Pour moi, c’était trop intrusif, et j’avais peur que l’on pense que je voulais utiliser la situation à mon profit. » Mais rapidement, « on m’a donné un coup de pied aux fesses », indique la présidente de l’agglomération : « Il y avait une dissonance complète entre ce que l’on vivait et ce brouhaha dans les médias et sur les réseaux sociaux, avec des partis politiques qui dès la première heure se sont jetés comme des corbeaux sur ce drame. »

      « Je me suis dit que mon rôle était de remettre les choses en place », précise encore Frédérique Lardet. Depuis, la présidente de l’agglomération reconnaît être « perdue » face à un drame pour lequel elle estime qu’il est à ce stade complexe de tirer des conclusions. « En tant qu’élus, on n’a pas toujours les réponses non plus, justifie-t-elle. Je sais bien que ce n’est pas toujours entendable pour pas mal de personnes, mais c’est la réalité. »

      Les besoins de réponse simple et immédiate, associé à un discours de haine, Sabine*, Annécienne de 31 ans, en a été témoin dès les premiers moments après l’annonce du drame. Cette travailleuse sociale, qui effectuait des maraudes auprès de réfugié·es isolé·es il y a quelques années, se trouvait dans un bus de la ville quand l’information a commencé à circuler.

      « Il y avait plein d’ados qui regardaient les vidéos. Et au milieu, des adultes qui ne se connaissaient pas mais qui disaient fort : “Jusqu’où ça va aller ?!’’, “Jusqu’où on va les laisser ?!” » Un autre élément l’a stupéfaite : « On ne savait pas que le gars n’était pas musulman, mais dans les discussions, il l’était forcément. C’était automatique, on ne se pose même pas la question. » Sabine observe alors la scène : « Je me suis dit : “Là, maintenant, dans ce bus, on est en train de créer du racisme de toutes pièces…” »

      Deux heures plus tard, elle se retrouve dans une salle d’attente d’un cabinet médical. « Deux femmes, la soixantaine, partent dans un monologue sur l’immigration et sur le fait que le réfugié n’avait rien à faire là… J’ai eu beau dire que ça n’avait rien à voir, elles n’ont pas compris, elles ne s’imaginaient même pas que je ne puisse pas être d’accord. »

      D’après Sabine, « personne ne [lui] aurait parlé comme ça avant ». Ces dernières années, avec l’élection d’un écologiste dans un territoire historiquement à droite, elle « avai[t] même l’impression qu’on prenait le chemin inverse ici, d’autant que c’est une ville avec une grande mixité ». « Là, une brèche a été ouverte, je pense que ça va être très compliqué ensuite », craint-elle, en anticipant des conséquences néfastes pour les réfugié·es.

      Cette inquiétude est renforcée par le traitement médiatique de l’affaire. « Après l’attaque d’Annecy : le droit d’asile en question », titrait en une, dimanche, Le JDD (groupe Lagardère, bientôt absorbé par le groupe Vivendi de Bolloré), interview de l’ancien ministre de l’intérieur (1997-2000) Jean-Pierre Chevènement à la clé.

      « Pour moi, c’est vingt ans de travail qui s’écroulent », tranche également Yves La Barbera, 70 ans. Ce retraité, ancien directeur de la MJC (maison des jeunes et de la culture) d’un quartier d’Annecy, est toujours engagé dans la vie culturelle de la cité. « On travaille au cœur d’un quartier, on œuvre pour le vivre ensemble, on avance pas à pas, on réussit… Et puis, avec un drame comme ça, c’est le repli. Tout le monde a peur, c’est dramatique », déplore-t-il.
      Un climat inquiétant

      En relevant que l’extrême droite « fait 20 % [aux élections] dans des quartiers difficiles », Yves La Barbera sent qu’un « certain racisme s’est installé » ces dernières années. « Cet événement ne va faire que l’exacerber », considère-t-il, en se fiant aux réactions depuis jeudi. « Même des gens que je côtoie ont besoin de se défouler. Cela ne va pas se calmer tout de suite, c’est un traumatisme qui va s’installer. »

      Plus inquiétante encore, selon lui, est l’apparition de manifestant·es identitaires ces derniers temps. Après une première manifestation non déclarée le 18 mai — une première dans la ville —, des néonazis se sont également mobilisés, dès le soir de l’attaque. Les militants gravitent autour du « syndicat des fleuristes », à Annecy (en référence à la fleur de lys royaliste), mais aussi d’Edelweiss (Chambéry), comme l’a révélé Street Press, ou de groupuscules genevois ou lyonnais.

      Deux femmes du collectif d’extrême droite Nemesis se sont rendues à Annecy pour afficher dans l’aire de jeu, dès jeudi après-midi, des pancartes, dont l’une disait : « Ouvrir les frontières, c’est fermer nos cercueils. » Le soir, près de 50 personnes ont pris part à une manifestation identitaire.

      Yves La Barbera avoue son incrédulité face à ce phénomène : « Qu’est-ce que ça veut dire tout ça à Annecy ? C’est une ville tranquille. J’espère que c’est un mouvement extrêmement minoritaire qui ne va pas se développer, mais c’est aussi une petite graine qui peut pousser. »

      Au local de la Ligue des droits de l’homme (LDH) personne n’avait vu les signes avant-coureurs d’un tel climat. « Je les ai vus jeudi soir, leur regard, tous bodybuildés, des nazis sortis de la dernière guerre mondiale… C’est du jamais-vu. On savait qu’il y avait l’ultradroite mais on n’y était pas confronté », affirme Josette Tardivelle. La présidente de l’antenne locale de la LDH relève juste qu’il « y a eu beaucoup de collages du temps de la campagne de Zemmour ».

      Le représentant local de Reconquête, Vincent Lecaillon, ancien chef de fil du Rassemblement national (RN), est élu au conseil régional. Jeudi après-midi, il a vécu son heure de gloire en prenant à partie la première ministre Élisabeth Borne lors de son déplacement à la préfecture de Haute-Savoie.

      Depuis l’attaque, la LDH d’Annecy est prise à partie sur les réseaux sociaux, après un tweet du militant identitaire Damien Rieu ayant repéré l’organisation d’un apéro solidaire, le 19 juin, pour les mineurs étrangers isolés. « Ça faisait un moment qu’on l’avait annoncé, et ça ne posait de problème à personne », relève Josette Tardivelle. Mais après le drame, le sujet devient inflammable.

      Sur les réseaux sociaux, les messages pleuvent : « Je pense qu’il va falloir passer au stade suivant avec ces collabos », « À vos armes citoyens, faut éliminer ces associations qui font venir avec nos impôts nos assassins », « Les fils de pute, c’est immonde, c’est honteux, provocateur. Ils jubilent. Profitez-en bien ça ne va pas durer. On va s’occuper de vous. Avec précision, ciblé, et détermination nationale »…

      « Les gens ne se cachent même pas, certains le font avec leur photo, leur nom », s’étonne Josette Tardivelle, en faisant défiler sur son portable les messages archivés. Décision est alors rapidement prise en interne d’annuler l’événement. « On ne veut pas aller au clash avec ces gens-là et se mettre en danger », justifie la présidente. L’apéro sera organisé plus tard, avec une autre affiche, « plus neutre », ou même « en faisant passer l’information par téléphone ». « Effectivement, reconnaît la présidente de la LDH, cela signifie que l’on cède, et que leur méthode marche. »

      https://www.mediapart.fr/journal/france/110623/drame-d-annecy-une-ville-face-au-venin-de-la-xenophobie
      #racisme #extrême_droite #récupération #menace #syndicat_des_fleuristes #Edelweiss #Nemesis #néo-nazis

  • Les distractions d’un réplicant - Jeu de Paume
    https://jeudepaume.org/palm/les-distractions-d-un-replicant-blade-runner

    Que se passe-t-il toutefois quand nous songeons à l’alliage entre l’humain et la machine ? À un âge où les questions relatives à l’intelligence artificielle, associée ou pas à des corps automatisés, soulèvent toujours plus de problèmes liés à l’organisation d’un commun au quotidien, le cinéma de science-fiction offre parfois des aperçus suggestifs sur le surgissement de la distraction dans un agencement homme-machine. C’est notamment le cas dans Blade Runner (1982) de Ridley Scott, adapté du roman de Philip K. Dick, Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ? (1968). Dans ce film, les « réplicants » sont des robots physiquement très ressemblants aux humains, conçus par Eldon Tyrell. Tyrell est le seul à pouvoir les reprogrammer pour qu’ils aient une vie plus longue que les quatre ans d’existence qu’il leur a attribués. Pourquoi cela ? Pour éviter que les réplicants, utilisés pour des travaux extrêmement durs dans de lointaines colonies martiennes, s’humanisent, et en s’humanisant possiblement se retournent contre leur créateur. Ce qu’ils feront une fois revenus sur Terre, et sans que Tyrell n’ait pu leur accorder davantage d’années à vivre.

    Trouvaille issue d’une recherche largement inspirée par ce seen :

    https://seenthis.net/messages/1003832

    #xenobots #replicant #blade_runner #Philip_K._Dick #fictions

    • Tu as aussi cette référence :-)

      Réplicateurs (Stargate) — Wikipédia
      https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9plicateurs_(Stargate)

      Les Réplicateurs sont au départ présents sous la forme de robots ressemblant à des crabes mécaniques à quatre pattes. Ces crabes sont construits uniquement à partir de blocs élémentaires métalliques dont les dimensions sont de l’ordre du centimètre. Ils tirent leur nom du fait qu’ils se nourrissent de tout ce qu’ils trouvent pour se répliquer (métaux par exemple). Cela fait qu’ils sont capables de se reproduire très rapidement. Contrairement aux êtres vivants organiques, ils assimilent les propriétés du matériau qu’ils mangent sans le transformer : un Réplicateur « répliqué » à partir d’un alliage ferreux peut donc être corrodé par l’eau de mer. Certains évoluent en un stade supérieur. Ils ressemblent à de grands insectes ailés telles les reines dans une ruche. Ils remplissent alors les fonctions de commandement et de réplication mais de façon plus intense. Les Réplicateurs leur obéissent et acheminent vers eux des matériaux pour la réplication, de même qu’ils les protègent coûte que coûte.

  • Les xénobots, premiers robots vivants, parviennent à s’autoreproduire
    https://www.courrierinternational.com/article/biologie-les-xenobots-premiers-robots-vivants-parviennent-sau

    Mis au point en 2020 par une équipe américaine à partir de cellules d’embryons de grenouilles, les xénobots viennent de franchir une étape supplémentaire : l’autoréplication. Une forme de reproduction encore jamais observée chez les animaux ni les plantes.

    #it_has_begun

  • ★ Droits des exilé·es : Les CADA excitent l’extrême-droite en milieu rural - UCL

    Ces derniers mois l’extrême droite s’est lancée dans une bataille médiatique en milieu rural contres les Centres d’accueil pour demandeurs d’asile (CADA). Les municipalités peinent à mettre en place ces projets face aux menaces et aux attaques physiques répétées des fascistes (...)

    #CADA #exilés #violence #extremedroite #racisme #xénophobie
    #Antifascisme

    ⏩ Lire l’article complet…

    ▶️ https://www.unioncommunistelibertaire.org/?Droits-des-exile-es-Les-CADA-excitent-l-extreme-droite-e

  • 🛑 Intimidations, harcèlement : les campagnes racistes et homophobes de l’extrême-droite se multiplient - Basta !

    Des groupes d’extrême-droite ont récemment fait annuler par des menaces et violences un centre d’accueil de migrants, un concert, des sorties scolaires, des spectacles pour enfants. Des figures de Reconquête ! et du RN sont liées à des actions (...)

    #extrêmedroite #racisme #xénophobie #homophobie
    #antiracisme #antifascisme #antihomophobie

    ⏩ Lire l’article complet…

    ▶️ https://basta.media/intimidations-harcelement-les-campagnes-racistes-et-homophobes-de-l-extreme

  • 🛑 Le gouvernement tente de détourner la colère populaire vers les pauvres et les immigrés... - Rapports de Force

    Totalement décrédibiliser auprès d’une grande majorité de la population, Emmanuel Macron veut tourner la page de la réforme des retraites rapidement. Pour ce faire, son gouvernement n’hésite pas à user de basse politique : réorienter la colère sociale, dont il est responsable, vers des « responsables » de substitution. À savoir : les bénéficiaires des minimas sociaux et les immigrés (...)

    #Macron #macronie #BrunoLeMaire #bonimenteurs #ostracisme #RSA #MinimaSociaux #immigration #xénophobie #MéprisdeClasse...

    ⏩ Lire l’article complet…

    ▶️ https://rapportsdeforce.fr/classes-en-lutte/le-gouvernement-tente-de-detourner-la-colere-populaire-vers-les-pauv

  • Bruno Le Maire avait le choix entre poser dans le journal à poil avec une plume dans le cul pour faire diversion, ou bien dire que c’est la fautes aux narabes (pour faire diversion). La suite va te surprendre (non).

    La sortie de Bruno Le Maire sur les aides sociales « envoyées au Maghreb » passe mal
    https://www.huffingtonpost.fr/politique/article/la-sortie-de-bruno-le-maire-sur-les-aides-sociales-envoyees-au-maghre

    « Nos compatriotes en ont ras le bol de la fraude », a attaqué le locataire de Bercy. Les prestations sociales, « c’est le contribuable, c’est l’entrepreneur, c’est le salarié » qui les paient, a-t-il énuméré, ajoutant : « Ils n’ont aucune envie de voir que des personnes peuvent en bénéficier, les renvoyer au Maghreb ou ailleurs, alors qu’ils n’y ont pas droit. »

    • Sinon au rayon « diversion fascistoïde », je mettrais la « fuite » de la déclaration de Darmanin, sur le thème « Les Français nous en veulent pour les retraites, mais ils l’ont avalé ».

      Dans la même logique que son « quand j’entends parler des violences policières, je m’étouffe », je ne vois pas comment le double-sens lui aurait échappé. Au contraire, j’y vois un clin-d’œil (dog whistle) vers son fan club masculiniste et raciste.

      C’est exactement comme les dérapages « rigolos » du vieux Pen à l’époque : c’est pas des dérapages, c’est parfaitement assumé et ses partisans en redemandent.

    • plus qu’une diversion, c’est une ligne politique. la dernière prise de parole présidentielle annonce créer 200 gendarmeries (le retour du service public !) dans une phrase qui en même temps mentionne la lutte contre la fraude sociale

      edit et oui à propos de la dernière sortie ’ils l’ont avalé tout va bien se passer’ et d’façon, les zassisté c’est un peu des tarlouzes, l’homme, le vrai, il travaille ! et la femme elle s’occupe de ses enfants, elle balance pas la thune au bled !

      #contrôle #xénophobie #racisme #assistanat #droits_sociaux

    • Et puis Véran, qui récite son petit laïus fascistoïde avec la tête de quelqu’un à qui Darmanin a demandé d’avaler.
      https://twitter.com/cavousf5/status/1648379456464252929
      https://video.twimg.com/amplify_video/1648378316867670016/vid/1280x720/yrjxe5nwWQGMrdyA.mp4

      « Je pense qu’il faut une convention citoyenne sur la question de l’immigration et de l’intégration. Est-ce qu’une loi, même adoptée par le Parlement, peut suffire à répondre aux préoccupations des Français sur ce sujet ? »

  • La démission d’un Gendarme

    Nous, policiers et gendarmes, participons à la #criminalisation des #classes_populaires. Les collègues ne cachent pas leur #xénophobie. Je pense toujours qu’il ne faut pas laisser ces métiers à des gens de droite. Mais j’ai envie de rejoindre la lutte face à ce système profondément injuste. Passer de l’autre côté de la barricade, comme diraient certains.

    Aujourd’hui, j’ai décidé de démissionner.

    Je ne le fais pas parce que je n’aime plus mon #métier, pas parce que je trouve qu’il est difficile, que selon certains on ne se fait plus respecter, qu’il n’y a pas de #justice et autres inepties. Non, j’ai décidé d’arrêter car ce métier n’est pas aligné avec mes #valeurs. Des valeurs d’#entraide, de #solidarité, de #justice, d’#écologie, d’#égalité, toute simplement des valeurs Humaines ; Des valeurs profondément ancrées à #Gauche.

    Je me suis engagé avec l’idée de pouvoir améliorer un peu le monde à mon échelle : aider les victimes notamment de violences sexuelles et sexistes, aider la population en général, insuffler des idées humanistes d’entraide et de partage au sein de la #Gendarmerie. La Gendarmerie est un corps militaire où la tradition veut que le #collectif dépasse l’individu, on s’engage pour une cause, pour les autres. Et pourtant même ici l’#individualisme est triomphant, l’#esprit_de_corps n’existe plus. C’est chacun ses petites guéguerres, les égos qui se brisent entre eux mélangé à un #racisme latent. Les collègues qui ne cachent pas leur xénophobie face à ceux qu’ils appellent avec ironie « #les_suédois », bel euphémisme pour parler de ceux qui n’auraient pas la bonne couleur de peau ; qui ne cachent pas non plus leur vote pour Marine Le Pen. Par contre, osez dire, même d’une petite voix, enfoui dans un coin de votre bureau, que vous ne pensez pas comme eux et vous serez mis au ban. On vous expliquera que vous n’êtes pas comme les autres et on hésitera pas à vous rappeler chaque jour que vous êtes différents. Pour eux, vous êtes l’utopiste ou pire, un clown. Il ne leur apparaît même pas vraisemblable que quelqu’un avec une opinion différente puisse s’être engager dans la tanière du loup.

    Je pense toujours qu’il ne faut pas laisser ces métiers à des gens de droite ; mais la question me taraude de plus en plus de savoir si la #Police, sous sa forme actuelle, est réellement utile et devrait exister.

    Je ne me vois pas continuer dans ce métier qui défend un système profondément injuste où les inégalités battent leur plein. Les travailleurs galèrent à acheter de quoi manger et à payer leur facture chaque mois tandis que certains organisent des dîners à presque un SMIC par personne.

    Tandis que certains sont obligés d’utiliser leur voiture thermique chaque jour afin d’aller bosser, faute d’avoir d’autres moyens de locomotion, d’autres utilisent des jets privés afin de faire un Paris-Milan aller/retour pour le simple plaisir de dormir chez soi.

    Tandis que nous, policiers et gendarmes, participons à la criminalisation des classes populaires. Nous sommes le fameux « bras de la justice » face au vol à l’étalage pour se nourrir. Nous sommes aussi les gardiens de l’ordre « Républicain », sensés répondre face aux mouvements sociaux qui troubleraient la République par ces velléités démocratiques.

    Face à l’urgence climatique et sociale, on ne peut pas rester de marbre face à nos concitoyens qui réclament un peu plus de justice, un peu plus de solidarité et d’Humanité.

    Et d’autant plus à l’aune de la réforme des retraites, en plein bafouillement de la démocratie par un énième 49-3 et par un gouvernement à peine légitime, élu encore une fois à défaut d’autre choix démocratique, je ne me vois pas d’autres choix que de partir.

    Quand je vois sur internet diffuser les vidéos de mes collègues, leurs #agissements, leur #violence non-nécessaire et non-proportionné, bien loin de ce qu’on nous avait pris en école, je me demande ce qu’il reste de nos #forces_de_l’ordre. Où sont les fameux #Gardien_de_la_paix, les Gendarmes calmes et bienveillants venus assurer la sécurité de leur concitoyen ? Je n’en vois aucun sur ces vidéos. Où sont tous ces gendarmes et policiers qui s’engagent, non pour protéger l’État et un pouvoir « démocratique », mais pour protéger le peuple ? On s’engage dans ce genre de métier avant tout pour les autres, alors où sont passés ces convictions quand ils frappent sur leurs frères et sœurs ?

    Je suis en #colère et profondément déçu de ce système, de ces injustices qui triomphent encore une fois de plus. Je ne veux plus être derrière lui, je veux être devant. J’ai envie de manifester cette colère, mon #mécontentement. J’ai envie de rejoindre la #lutte face à ce système profondément injuste. Passer de l’autre côté de la barricade, comme diraient certains.

    Aujourd’hui, je démissionne.

    https://blogs.mediapart.fr/gendarmedemissionnaire/blog/240323/la-demission-dun-gendarme
    #gendarme #témoignage #démission #déception

    –—

    ajouté à la métaliste de #témoignages de #forces_de_l'ordre, #CRS, #gardes-frontière, qui témoignent de leur métier. Pour dénoncer ce qu’ils/elles font et leurs collègues font, ou pas :
    https://seenthis.net/messages/723573

  • Dominos. Suite aux déclarations d’Emmanuel Macron, La Cimade demande l’abandon pur et simple du projet de loi asile et immigration - La Cimade
    https://www.lacimade.org/presse/suite-aux-declarations-demmanuel-macron-la-cimade-demande-labandon-pur-et-

    Lors de son interview, le président de la République a confirmé que le projet de #loi #asile et #immigration serait retiré de l’ordre du jour de la séance publique du Sénat la semaine prochaine. Pour La Cimade, cette annonce était la seule possible : dans la crise sociale, politique et démocratique que nous traversons, notre société a plus que jamais besoin de solidarité, de cohésion, de justice ; certainement pas de davantage de répression et de stigmatisation des personnes exilées, à travers un projet de loi qui était porteur de graves atteintes aux droits.

    la programmation gouvernementale prends des coups, youpi !

    #xénophobie_d'État

  • #curious_about « On ne peut pas accueillir toute la misère du monde »
    En finir avec une sentence de mort
    , de Pierre Tevanian & Jean-Charles Stevens

    Éditeur :

    « On ne peut pas accueillir toute la misère du monde » : qui n’a jamais entendu cette phrase au statut presque proverbial, énoncée toujours pour justifier le repli, la restriction, la fin de non-recevoir et la #répression ? Dix mots qui tombent comme un couperet, et qui sont devenus l’horizon indépassable de tout débat « raisonnable » sur les migrations. Comment y répondre ? C’est toute la question de cet essai incisif, qui propose une lecture critique, mot à mot, de cette sentence, afin de pointer et réfuter les sophismes et les contre-vérités qui la sous-tendent. Arguments, chiffres et références à l’appui, il s’agit en somme de déconstruire et de défaire une « #xénophobie autorisée », mais aussi de réaffirmer la nécessité de l’#hospitalité.

    L’avis des libraires

    « Indispensable, achetez-le ! »

    Aurélie Garreau, Le Monte-en-l’air, Paris

    « Ça y est LE livre de la rentrée est arrivé. C’est un tout petit livre à 5 euros. « On ne peut pas accueillir toute la misère du monde ». En finir avec une sentence de mort est pour toutes celles et ceux que cette phrase, entendue à propos de l’accueil de l’#immigration, a un jour fait bouillir de rage. C’est de l’outillage pour la pensée, c’est affûté, frondeur, indestructible. »

    Andreas Lemaire, Librairie Myriagone, Angers

    « Encore un texte brillant, outil formidable pour comprendre le monde et mettre en lumière ses contradictions qui toujours écrasent les plus faibles. Et toujours les formidables #éditions_Anamosa qui offrent aux auteurices la place pour écrire, pour dire nos sociétés et en disséquer les mécanismes, qui ont cette qualité non négligeable d’une ligne éditoriale cohérente, exigeante, à hauteur de tous, d’une finesse rare, ce qui entre nous soit dit, mérite d’être souligné. »

    Anaïs Ballin, Bruxelles

    « On ne peut pas accueillir toute la misère du monde… mais quand on veut, on peut ! En déconstruisant cette terrible sentence, #Pierre_Tevanian et #Jean-Charles_Stevens nous proposent une autre vision du monde où la solidarité aurait enfin toute sa place. Un livre à partager, assurément ! »

    Emmanuel Languille, Fnac Nantes

    « Un texte court et efficace qui remet les pendules à l’heure. »

    Morgane Nedelec, Librairie Nordest, Paris

    « Petit essai d’à peine 5 euros (vous pouvez l’offrir à tous ceux qui disent encore « mais cette phrase a été amputée de sa fin ») qui est une forte analyse sémantique de cette phrase prononcée par #Michel_Rocard en 1989 et à plusieurs reprises. Pierre Tevanian et Jean-Charles Stevens interrogent notre humanité, notre capacité » à défaire ces esquives qui nous déconnectent de nos propres affects et de notre propre capacité de penser « .
    C’est brillantissime, comme très souvent avec Pierre Tevanian. »

    Sabrina Buferne, Librairie Les Traversées, Paris

    « Un texte instructif, pédagogique et sourcé, qui dénonce la xénophobie sous-tendue par cette sentence et rappelle la réalité de la question et des #enjeux_migratoires. »

    Mylène Ribereau, Librairie Georges, Talence

    « Une lecture critique, intelligente et implacable d’efficacité pour déconstruire la xénophobie institutionnalisée. PETIT TEXTE, GRANDE IMPORTANCE ! »

    Anne, Librairie de Paris, Paris

    « Envoyer au tapis les stéréotypes sur les demandeur·e·s d’#asile en 80 pages, il fallait le faire. En séquençant cette « sentence de mort » empreinte de la plus grande #violence, ce livre nous soulève et nous relève en collectif. Plus petit qu’un titre d’identité, plus percutant qu’un long discours, diffusons-le pour que s’effritent les murs de #haine, de #peur et de #mépris. »

    Anaïs, Librairie Passages, Lyon

    Pierre Tevanian et Jean-Charles Stevens dissèquent, mot par mot, avec rigueur et en s’appuyant sur les faits et les #chiffres de l’actualité du #mouvement_migratoire, cet aphorisme-piège, montrant comment derrière le « sens commun » dont cette phrase serait l’expression se cachent xénophobie et mépris, comment une telle « sentence de mort » prétend justifier la « stratégie du laisser-mourir en mer » et la multiplication des violences, humiliations et chicaneries administratives, subies par les migrants quand ils arrivent chez nous… Un petit texte à garder en mémoire pour contrer tous les pseudo-arguments, un livre à mettre entre toutes les mains de nos dirigeants et représentants… Ah, j’entends des ricanements… ah bon, vous vous demandez s’ils lisent encore ? Petits insolents ! »

    Vincent Gloeckler, Librairie Lafontaine, Privas

  • « La question très taboue du #racisme en #Tunisie n’a jamais fait l’objet d’un débat national »


    Manifestation à Tunis, le 25 février 2023, contre les propos du président Kaïs Saïed sur les Africains subsahariens présents en Tunisie. HASSENE DRIDI / AP

    La militante Saadia Mosbah et la psychiatre et écrivaine Fatma Bouvet de la Maisonneuve dénoncent la violence qui se déchaîne contre les Africains subsahariens après le discours de haine du président Kaïs Saïed.

    Tribune. Le racisme et le populisme, qui se répandent dans le monde entier, ont gagné, en Tunisie, le sommet de l’Etat. Mardi 21 février, le président de la République, Kaïs Saïed, a choqué en reprenant à son compte la théorie du grand remplacement, appelant à des « mesures urgentes » contre les Africains subsahariens, source, selon lui, « de violence, de crimes et d’actes inacceptables ».

    Il n’est malheureusement ni le seul, ni le premier, dans le pays à afficher ces idées. Depuis près d’un an, les discours incitant à la haine et à la xénophobie se propagent simultanément en Tunisie et en Egypte, au moins. Sur les réseaux sociaux, les campagnes appelant à renvoyer chez eux les Africains subsahariens se multiplient. Il faut dire que, depuis toujours, la question très taboue du racisme en Tunisie, en particulier à l’égard des Noirs, n’a jamais fait l’objet d’un débat national. La plupart des Tunisiens se définissent comme méditerranéens et maghrébins, plus rarement comme africains ni à peau noire.

    Très peu savent que tous les #Noirs de Tunisie ne sont pas uniquement des descendants d’#esclaves, mais qu’il a toujours existé une population noire, comme certains Berbères à la peau très foncée. Les Noirs, d’où qu’ils viennent, sont considérés comme des sous-hommes, solides et aptes aux métiers pénibles. Ils seraient dociles, travailleurs, gentils, des gens de confiance, infatigables.

    Tabou

    Ni l’éducation ni l’imaginaire collectif n’incitent à penser réellement la question d’un racisme existant comme partout ailleurs. Rares sont ceux qui, par exemple, remettent en question les propos esclavagistes de l’historien et géographe tunisien Ibn Khaldoun, né à Tunis (1332-1406), porté aux nues, sans nuances – auteur des Prolégomènes, il fut le précurseur de la sociologie. Le tabou toucherait-il également le monde académique ?

    Mais la Tunisie vit actuellement une crise sans précédent. Il est alors plus facile d’accuser l’étranger que de reconnaître ses échecs en tant que dirigeants. Les citoyens ont l’impression que le gâteau est trop petit pour être partagé avec des étrangers, même quand ces derniers exercent des emplois dont les locaux ne veulent pas. C’est sur ce terreau que s’est développé un parti de la droite tunisienne, légalisé en 2018, baptisé Parti nationaliste tunisien et qui s’autoproclame « protecteur de la patrie ». Sa thèse principale, reprise sans complexes par Kaïs Saïed, repose sur la dénonciation d’un complot visant à « noircir » les populations de l’Afrique du Nord.

    Ces affirmations ne reposent sur aucune statistique fiable. Ce grand remplacement fantasmé éloignerait la Tunisie de son appartenance au monde arabo-musulman. Les militants de ce parti se sont d’abord rendus visibles sur les réseaux sociaux, mais aujourd’hui ils occupent largement le terrain médiatique traditionnel et le parti dispose d’une milice agissant sur tout le territoire. Il fait l’amalgame entre migrants, immigrés, demandeurs d’asile, personnes en situation irrégulière et victimes du trafic d’êtres humains. Ce discours matraqué et validé par le chef de l’Etat, mais condamné par l’Union africaine (UA), finit par convaincre une grande partie de la population.

    Ces allégations ont alors immédiatement ouvert les vannes de la haine et réveillé les démons racistes. Ceux qui s’en prennent aux Africains subsahariens ne voient pas les Noirs comme leurs semblables, ce qui leur permet de les frapper, de brûler leur foyer et de pousser femmes et nourrissons dans la rue.

    Plus de lait, de riz ni de semoule

    Les militants tunisiens noirs sont, eux aussi, violemment ciblés. Menacés même. La croyance selon laquelle ils seraient financés par des associations européennes afin de ne pas permettre aux #migrants d’arriver sur le Vieux Continent est bien là. Tout récemment, le journaliste Mohamed Bouzidi, de l’émission « Bila 9ine3 » (« sans masques »), interrogeait avec virulence à ce sujet Mme Saadia Mosbah, l’une des deux autrices de cette tribune. Cette dernière s’est indignée du ton employé. Elle a eu le sentiment qu’il s’adressait à une cheffe de gang.

    Les défenseurs des droits sont accusés très directement par des vidéos trafiquées, le plus souvent d’une manière maladroite, de participer au « complot noir ». Des commentateurs montrent un prétendu manque de civilité des Subsahariens, images vidéo à l’appui, soutenues par des propos haineux à l’encontre du Maghreb.

    Aujourd’hui des hommes, des femmes et des enfants peuvent être maintenus en détention provisoire durant quatre jours. La frayeur s’installe dans les différentes communautés subsahariennes, qui se retrouvent dans la rue, créant ainsi un effet de masse qui sera présenté comme preuve de l’envahissement du pays par une population noire. Des milices appartenant au Parti nationaliste tunisien sillonnent les rues du Grand Tunis, de Sfax ou de Médenine, ordonnant aux propriétaires de mettre à la rue tous les Africains subsahariens et aux commerçants de ne plus leur vendre de lait, de riz ni de semoule, sous peine de fermeture et de poursuites judiciaires, amendes, ou même emprisonnement.

    Il est triste que cette tragédie se déroule dans le pays où le psychiatre et militant anticolonialiste martiniquais Frantz Fanon a exercé et a commencé à élaborer sa pensée antiraciste. De plus, toutes les hypothèses sur l’origine du mot Afrique aboutissent à Carthage et à ses environs : c’est de Tunisie que viendrait ce nom qui est aujourd’hui celui de tout un continent. Quelle ineptie, alors, que ce soit précisément un leader tunisien qui exprime aujourd’hui la volonté de division d’un continent en pleine croissance, au sein duquel les migrations sont une réalité durable, banale, et que rien ne pourra jamais arrêter !

    Crainte des représailles

    Ce qui arrive à la Tunisie est grave et la société civile s’organise, dans l’urgence, pour exprimer sa vive désapprobation. Des jeunes étudiants mettent sur pied un front antifasciste en Tunisie, des associations contre les discriminations, le Forum tunisien des droits économiques et sociaux, communiquent au niveau international, mais assurent aussi un travail au plus proche des sans-abri souvent regroupés dans les églises disponibles, au moins à l’heure des repas. A Paris, un rassemblement se tiendra devant l’ambassade de Tunisie, vendredi 3 mars.

    La manifestation du samedi 25 février n’a rassemblé qu’un millier de personnes : quelques militants progressistes habituels, mais nombreux sont ceux qui ont manqué à l’appel, probablement par crainte des représailles, fréquentes actuellement, à l’égard des opposants. Il est pourtant permis d’espérer puisque de nouveaux visages, en particulier, des jeunes, étaient présents.

    Il n’est jamais trop tard pour appeler au rassemblement, à la solidarité, au calme et proposer un véritable projet économique et social à une Tunisie exsangue, et dont de nombreux marchés se font avec l’Afrique subsaharienne.
    Les citoyens ont besoin d’une vision claire de leur avenir sans chercher de faux responsables. En effet, « la délivrance des complexes de haine ne sera obtenue que si l’humanité sait renoncer au complexe de bouc émissaire », écrivait Frantz Fanon dans Peau noire, masques blancs.

    Saadia Mosbah est présidente de M’nemti, association de lutte contre le racisme et toutes les formes de discriminations en Tunisie.
    Fatma Bouvet de la Maisonneuve est une psychiatre et écrivaine franco-tunisienne.
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2023/03/03/la-question-tres-taboue-du-racisme-en-tunisie-n-a-jamais-fait-l-objet-d-un-d

    #xénophobie

  • « Les centres de rétention sont devenus des lieux de violations systématiques des droits et d’atteintes graves à la dignité humaine », Fanélie Carrey-Conte, Cimade

    Depuis 1984, La Cimade est présente dans ces lieux où sont enfermées les personnes étrangères que l’administration cherche à expulser. D’une durée de sept jours initialement, la rétention peut, depuis la loi de 2018, durer jusqu’à trois mois.

    Toute personne sans papiers, y compris des familles avec enfants et des ressortissants européens, peut être enfermée dans ces lieux peu connus du grand public, assimilables à des prisons. En dépit de nos alertes régulières, les centres de rétention administrative (CRA) sont devenus des lieux de violations systématiques des droits et d’atteintes graves à la dignité humaine.
    Témoins quotidiens des pratiques abusives de l’Etat, nous dénonçons ici les conditions dans lesquelles ces personnes sont interpellées, enfermées puis expulsées.
    Contrôles au faciès, procédures administratives irrégulières, absence de prise en compte de la vulnérabilité, expulsions violentes, chaque jour des personnes sont enfermées malgré une violation manifeste de leurs droits fondamentaux, souvent avec l’assentiment des tribunaux.

    Enfermements arbitraires

    Les préfectures enferment à la chaîne sans examiner, même de manière superficielle, la situation individuelle des personnes, ce qui peut conduire à des enfermements arbitraires. Ainsi, pour le seul mois de janvier 2023, plus de la moitié des procédures de placement dans les CRA où La Cimade intervient ont été déclarées irrégulières par un juge.
    L’amalgame systématique entre immigration et délinquance conduit l’administration à enfermer et expulser toute personne étrangère qui représenterait une « menace pour l’ordre public ». La lecture des décisions administratives révèle pourtant l’absurdité de cette notion : ont par exemple été considérés comme une menace pour l’ordre public le fait de cracher au sol dans la rue, de ralentir la circulation des voitures, de regarder « suspicieusement » autour de soi, mais aussi d’appeler la police à la suite d’une agression dont l’intéressé a été la victime.

    Pour alimenter la machine à expulser, les préfectures contactent les autorités consulaires de pays qui ne respectent pas les droits humains au risque de mettre en danger les personnes qu’elles souhaitent expulser. L’Etat a par exemple transmis au gouvernement [syrien] de Bachar Al-Assad les identités de personnes syriennes alors même qu’il a rompu ses relations diplomatiques avec Damas.

    Il a aussi pris attache avec les autorités soudanaises pour des personnes dont les craintes étaient reconnues, ou iraniennes pour une opposante au régime. Des démarches ont aussi été organisées pour des expulsions vers la Somalie, l’Irak, l’Erythrée, le Soudan du Sud et vers Haïti, malgré une situation sécuritaire alarmante.

    Expulsions illégales

    L’exercice de nos missions d’accès aux droits en CRA devient toujours plus difficile. A rebours des déclarations politiques considérant que les personnes en situation irrégulière disposent de trop nombreuses possibilités de recours, nous constatons chaque jour que l’accès à un recours effectif n’est pas garanti.
    Les personnes sont parfois expulsées illégalement avant même d’avoir vu un juge ou alors qu’elles ont demandé l’asile sur le territoire français. L’Etat comme les tribunaux refusent régulièrement d’appliquer la loi et organisent l’expulsion de personnes pourtant protégées par le droit (au titre de leur vie familiale, de leur santé, de leurs craintes de persécutions, etc.).

    En dépit d’un accès aux soins défaillant, et des risques sanitaires encourus en cas d’expulsion, de nombreuses personnes malades sont enfermées dans les #CRA. Certaines, souffrant de pathologies psychiatriques lourdes, ne sont pas en mesure de comprendre où elles se trouvent et leur absence de discernement ne leur permet pas d’engager des démarches juridiques. Des personnes sous curatelle renforcée ont aussi été enfermées. Au Mesnil-Amelot (Seine-et-Marne), malgré nos multiples alertes, une femme est enfermée depuis plus d’un mois alors qu’elle ne communique pas et ne peut s’alimenter ni se laver seule.
    Les conditions d’enfermement se dégradent continuellement : locaux insalubres, parfois non chauffés ou sans eau courante, présence de rongeurs, quantités de nourriture insuffisantes… Les violences et les mises à l’isolement répétées se multiplient.

    Un climat de stigmatisation grandissante

    Face à l’aggravation de la situation, à l’indignité et à l’illégalité des pratiques d’enfermement et d’expulsion, nous demandons :
    – le respect du droit : la fin des expulsions illégales des personnes avant leur audience devant le juge administratif ou avant la réponse à leur demande d’asile, la fin des expulsions de personnes légalement protégées contre l’éloignement, et le respect des décisions de justice par les préfectures ;
    – la fin de l’enfermement des personnes vulnérables et leur protection, notamment pour les personnes ayant des troubles psychiatriques manifestes, les victimes de violences conjugales et les mineurs ;
    – la fin des placements à l’isolement massifs et abusifs et du recours à la force systématique : les violences policières et l’impunité des personnes dépositaires de l’autorité publique doivent cesser ;
    – la libération et la délivrance d’un titre de séjour pour les personnes inexpulsables et pour les personnes en danger dans leur pays d’origine.

    Dans un climat de stigmatisation grandissante des personnes étrangères [alors qu’un projet de loi destiné à « contrôler l’immigration et améliorer l’intégration » a été adopté, mercredi 1er février, en conseil des ministres], La Cimade demande un changement de paradigme des politiques migratoires, garantissant le respect des droits et libertés fondamentales.
    Elle réaffirme son positionnement pour la fermeture de tous les centres et locaux de rétention et plus largement la suppression de toutes les formes d’enfermement spécifiques aux personnes étrangères.

    La Cimade (à l’origine acronyme de Comité inter-mouvements auprès des évacués) est une association de défense des droits des personnes réfugiées et migrantes.
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/03/02/les-centres-de-retention-sont-devenus-des-lieux-de-violations-systematiques-

    #étrangers #migrants #réfugiés #immigration #politique_migratoire #rétention #enfermement #expulsions #xénophobie_d'État

  • Une instance de l’ONU s’inquiète de la « haine raciale » et des « interpellations discriminatoires » par la police en France
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2022/12/02/une-instance-de-l-onu-s-inquiete-de-la-haine-raciale-et-des-interpellations-


    Une petite fille se maquille à l’aide de la vitre d’une cuisinière, dans un campement de Roumains majoritairement roms, près de Nantes, le 21 juin 2022. LOIC VENANCE / AFP

    L’« ampleur » des discours de haine en France, mais aussi les « interpellations discriminatoires » conduites par les forces de l’ordre inquiètent le Comité de l’ONU pour l’élimination de la discrimination raciale (CERD). Ses 18 experts indépendants ont diffusé vendredi 2 décembre une série d’observations et de recommandations après examen de la politique française concernant les minorités du pays.
    Le comité se dit « préoccupé par la persistance et l’ampleur des discours à caractère raciste et discriminatoire, notamment dans les médias et sur Internet », mais aussi par « le discours politique raciste tenu par des responsables politiques » ....

    ce manque de respect pour la France est scandaleux. faudrait peut-être dissoudre - dans l’acide ?- les gauchiasses de l’ONU

    #racisme #police #xénophobie_d'État

    • Les cosmopolites contre la France, suite : Un Comité de l’ONU demande à la France qu’elle poursuive des policiers auteurs d’intimidations en ligne contre Assa Traoré
      https://justpaste.it/b1krq

      (...) venue témoigner à Genève le 15 novembre devant le Comité pour l’élimination de la discrimination raciale. Elle a été la cible, ensuite, de nombreux messages diffamatoires et menaçants.

      L’ONG International Service for Human Rights (ISHR) a alerté l’ambassadeur de la France auprès de l’ONU, Jérôme Bonnafont (...) elle enjoint la France à protéger Assa Traoré de tout acte d’« intimation et de représailles ».
      ISHR joint à son courrier pas moins d’une trentaine de pages qui répercutent notamment les tweets de deux syndicats de police, le Syndicat des commissaires de la police nationale (SCPN) et le Syndicat France police-policiers en colère, ainsi que celui du site d’extrême droite Fdesouche.
      Ainsi, dans un tweet du 18 novembre réagissant à la présence de Mme Traoré à Genève et relayant un article de l’hebdomadaire d’extrême droite Valeurs ......., le SCPN qualifie Assa Traoré de « militante menteuse et radicalisée qui crache sur la [France] » et déclare qu’elle « ne représente personne sauf un clan criminel familial ». Le Syndicat France police-policiers en colère a relayé le même jour sur le réseau social une photo d’Assa Traoré à Genève, la qualifiant de « sœur du gang Traoré » venue « dégueuler sur la France et la police ». Le site d’extrême droite Fde..... a à son tour commenté la venue de Mme Traoré à Genève, donnant lieu à de nombreuses réactions violentes sur les réseaux sociaux, mêlant un déchaînement d’injures racistes, d’insultes et de menaces.

      De tels événements sont de nature à figurer dans le rapport annuel des Nations unies sur les représailles dont feraient l’objet des personnes en raison de leur coopération avec l’ONU dans le domaine des droits de l’homme. « Ça fait très mauvais effet de se retrouver comme un Etat qui peut ne pas protéger les personnes qui coopèrent avec les Nations unies, estime Magali Lafourcade, secrétaire générale de la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH). La France se veut être la patrie de la déclaration de droits de l’homme, il est important pour elle, surtout dans le contexte géopolitique actuel, de prévenir des nouvelles attaques contre Mme Traoré. Quel que soit le positionnement radical de Mme Traoré devant les Nations unies, c’est une question de principe. »

      #Adama_Traoré #Assa_Traoré #intimidations #menaces #syndicats_policiers #extrême_droite

  • #Gérald_Darmanin veut rendre « impossible » la vie des étrangers soumis à une obligation de quitter le territoire

    Les circonstances de la mort de la petite #Lola et le profil de la suspecte, de nationalité algérienne et sous le coup d’une #obligation_de_quitter_le_territoire_français (#OQTF), ont suscité de vives critiques à droite et à l’extrême droite. Si les parents de l’enfant ont regretté les tentatives de récupération politique de ce terrible drame, les discussions politiques se poursuivent. Ce jeudi, le ministre de l’intérieur a annoncé l’intention du gouvernement de rendre « impossible » la vie des étrangers faisant l’objet d’une OQTF.

    « Nous avons un travail à faire pour rendre impossible la vie des OQTF en France » dans le futur projet de #loi sur l’immigration, a déclaré Gérald Darmanin sur France Inter, en soulignant comme exemple le fait qu’« aujourd’hui quelqu’un qui fait l’objet d’une OQTF peut encore avoir un #logement_social ». « Un étranger arrivé légalement sur le sol [français] et qui perd son statut, devenant irrégulier, ne doit plus pouvoir garder son logement social », a insisté l’entourage du ministre.

    « Un droit trop complexe » pour expulser

    La #mesure_d’expulsion, dite OQTF, fait l’objet de polémiques récurrentes, notamment sur son taux d’application réel que le gouvernement veut augmenter à l’aide de la loi. Cette polémique a été ravivée depuis le meurtre sauvage de Lola. Sur ce sujet, le ministre de l’Intérieur a déploré un « droit trop complexe pour expulser un étranger en situation irrégulière, avec jusqu’à douze recours administratifs et judiciaires ».

    Selon lui, « plus de la moitié » des 120.000 OQTF prises ne sont pas exécutoires à cause de #recours_administratifs. Le projet de loi à venir prévoit de diviser par trois ce nombre possible de recours, de douze à quatre, a expliqué Gérard Darmanin, en prévoyant sur ce sujet « un grand débat parlementaire très compliqué ». Le gouvernement envisage par ailleurs de « lever les protections pour un certain nombre d’étrangers », a dit le ministre en citant la nécessité de mettre fin au système de #double_peine, qui voit un étranger condamné devoir purger sa peine sur le territoire avant son expulsion.

    Une situation « déjà » impossible

    La suppression de cette mesure permettrait selon lui « d’expulser 4.000 étrangers délinquants supplémentaires par année ». Rendre la vie « impossible » aux étrangers en situation irrégulière, « c’est déjà le cas actuellement », dénonce Mélanie Louis, responsable des questions d’expulsions à l’association La Cimade, pour qui les mesures du projet de loi vont faire rompre la France avec « l’Etat de droit ».

    Selon Mélanie Louis, il est d’ailleurs « complètement faux » qu’une personne sous le coup d’une OQTF ait droit à un logement social en France : « ces personnes bénéficient simplement du droit, inconditionnel, à une place d’#hébergement_d’urgence via le 115 [le numéro d’urgence dédié aux sans-abri], mais dans aucun cas à un HLM ».

    « 100 % d’application » pour les expulsions

    Jeudi soir, le président Emmanuel Macron a dit vouloir « réformer en profondeur les règles, nos lois, pour simplifier les procédures » d’expulsion, à l’occasion d’une nouvelle #loi_sur_l’asile_et_l’immigration qui doit être présentée « On va durcir les règles » pour « aller à ces 100 % » d’application des obligations de quitter le territoire français, des #procédures_d’expulsion dont moins de 10 % seulement sont exécutées. « au premier semestre de l’année prochaine ».

    « On va durcir les règles » pour « aller à ces 100 % » d’application des obligations de quitter le territoire français, des procédures d’expulsion dont moins de 10 % seulement sont exécutées.

    https://www.20minutes.fr/politique/4007487-20221027-darmanin-veut-rendre-impossible-vie-etrangers-soumis-obli

    #Darmanin #Gérard_Darmanin_comme_Theresa_May #hostile_environment #environnement_hostile #asile #migrations #réfugiés #instrumentalisation #sans-papiers #rendre_la_vie_impossible #expulsions #renvois #durcissement

    ping @karine4 @isskein

  • « On ne peut pas accueillir toute la misère du monde » débunkage
    https://www.blast-info.fr/emissions/2022/on-ne-peut-pas-accueillir-toute-la-misere-du-monde-debunkage-J-zoKiJRQG-F

    C’est une déclaration de Rocard, devenue indépassable. Depuis, la phrase claque comme un couperet. Elle tranche tout débat. Pierre Tevanian, philosophe, co animateur du site Les mots sont importants, et Jean-Charles Stevens, juriste, auteurs de "On ne…

    #Xénophobie
    https://static.blast-info.fr/stories/2022/thumb_story_list-on-ne-peut-pas-accueillir-toute-la-misere-du-mond

  • Mimmo Lucano, chiesti 10 anni e 5 mesi di reclusione in appello per l’ex sindaco di Riace

    Requisitoria dei sostituti procuratori generali Adriana Fimiani e Antonio Giuttari: chiesti meno dei 13 anni e 2 mesi inflitti in primo grado. Rilevate alcune prescrizioni e chiesta l’assoluzione per una parte della truffa. I legali Andrea Daqua e Giuliano Pisapia: «Condivise in parte le nostre osservazioni, spiegheremo i nostri motivi e speriamo in esito positivo»

    Dieci anni e 5 mesi di reclusione. È la richiesta della Procura generale di Reggio Calabria per l’ex sindaco di Riace Mimmo Lucano, il principale imputato del processo Xenia che si sta celebrando davanti alla Corte d’Appello e che è nato da un’inchiesta della Guardia di finanza sulla gestione dei progetti di accoglienza dei migranti. Nell’udienza di oggi, c’è stata la requisitoria dei sostituti procuratori generali Adriana Fimiani e Antonio Giuttari che hanno chiesto per Lucano una pena inferiore rispetto ai 13 anni e 2 mesi inflitti in primo grado dal Tribunale di Locri nel settembre 2021.

    In sostanza, per la Procura generale l’ex sindaco di Riace dovrebbe essere condannato per reati che riguardano la gestione del denaro pubblico. Lucano nel 2018 era stato arrestato dai finanzieri. Sottoposto prima ai domiciliari e poi al divieto di dimora, è ancora sotto processo per i reati di associazione per delinquere, truffa, peculato, falso e abusi d’ufficio. Come per la Procura di Locri, che aveva coordinato le indagini, anche per i sostituti pg, l’ex sindaco Lucano sarebbe stato il promotore di un’associazione a delinquere ai danni dello Stato. Stando all’impianto accusatorio, si tratta di un’associazione che avrebbe avuto lo scopo di commettere “un numero indeterminato di delitti (contro la pubblica amministrazione, la fede pubblica e il patrimonio), così orientando l’esercizio della funzione pubblica del ministero dell’Interno e della prefettura di Reggio Calabria, preposti alla gestione dell’accoglienza dei rifugiati nell’ambito dei progetti Sprar, Cas e Msna e per l’affidamento dei servizi da espletare nell’ambito del Comune di Riace”.

    Rispetto alla sentenza di primo grado, al termine della requisitoria i sostituti procuratori generali hanno rilevato la prescrizione per i due presunti abusi d’ufficio: quello relativo alla mancata riscossione da parte del Comune dei diritti per il rilascio delle carte di identità, e quello sull’affidamento della raccolta dei rifiuti a due cooperative che utilizzavano gli asinelli per effettuare il servizio nel borgo ma che erano prive dell’iscrizione all’albo regionale. È stata, inoltre, chiesta l’assoluzione per una parte del reato di truffa contestato a Lucano. La Procura generale, infine, ha riconosciuto l’unificazione di tutti reati con il vincolo della continuazione. Questo è il motivo per il quale l’accusa ha ridotto la richiesta di condanna rispetto alla sentenza di primo grado.

    Sentenza che dovrebbe essere rideterminata anche per buona parte degli altri 15 imputati: Fernando Antonio Capone (8 anni e 10 mesi di carcere), Cosimina Ierinò (8 anni e 1 mese), Jerry Tornese (5 anni), Pietro Curiale Oberdan (4 anni e 8 mesi), Abeba Abraha Gebremarian (4 mesi con pena sospesa), Giuseppe Ammendolia (2 anni e 10 mesi), Nicola Auddino (4 anni), Assan Balde (8 mesi con pena sospesa), Oumar Keita (8 mesi con pena sospesa), Anna Maria Maiolo (4 anni e 8 mesi), Gianfranco Musuraca (4 anni), Salvatore Romeo (4 anni e 10 mesi), Maria Taverniti (4 anni e 4 mesi), Lemlem Tesfahun (4 anni e 8 mesi) e Filmon Tesfalem (8 mesi con pena sospesa). È stata chiesta, infine, l’assoluzione per Cosimo Damiano Musuraca e Maurizio Senese.

    Al termine dell’udienza, l’intervento dei pg in aula è stato commentato dagli avvocati Andrea Daqua e Giuliano Pisapia, difensori di Mimmo Lucano. “È stata una requisitoria serena, pacata – ha affermato Pisapia – In parte i sostituti procuratori generali hanno condiviso quanto è stato sollevato da noi come difesa di Mimmo Lucano in contrasto con la sentenza di primo grado. Su altri punti non condividiamo sia le richieste di condanna che le motivazioni. Adesso iniziano le difese e noi confidiamo in una sentenza positiva”. “Aspetteremo l’esito della Corte d’Appello”, ha affermato, invece, Daqua che ha comunque apprezzato come la “Procura generale abbia condiviso l’eccezione sulla inutilizzabilità di alcune intercettazioni così come previsto dalla sentenza ‘Cavallo’ della Corte di Cassazione”. “Nel nostro intervento – ha aggiunto – spiegheremo i motivi del nostro appello e chiaramente speriamo in un esito positivo perché abbiamo sempre ritenuto che i reati contestati a Mimmo Lucano sono insussistenti”.

    https://www.ilfattoquotidiano.it/2022/10/26/mimmo-lucano-chiesti-10-anni-e-5-mesi-di-reclusione-in-appello-per-lex-sindaco-di-riace/6852176

    #processo_Xenia #Xenia #procès_Xenia

    #Mimmo_Lucano #Domenico_Lucano #Riace #procès #appel #justice #Italie #Calabre #villes-refuge

    • Vidéo : « Je referais tout ce que j’ai fait », le combat de Domenico Lucano, en première ligne de l’accueil des migrants en Italie

      En Italie, Domenico Lucano, ancien maire du village de Riace connu pour son accueil des migrants, est de nouveau devant la justice. Il avait été condamné en 2021 à 13 ans de prison pour association de malfaiteurs aux fins d’immigration irrégulière, et de détournements de biens publics. InfoMigrants est allé à sa rencontre.

      https://www.youtube.com/watch?v=zdUOM-DS8QM&feature=emb_logo


      http://www.infomigrants.net/fr/post/44276/video--je-referais-tout-ce-que-jai-fait-le-combat-de-domenico-lucano-e

    • Avec Mimmo Lucano à Riace de #Eric_Fassin

      L’ancien maire de Riace, Mimmo Lucano, a été condamné en 2021 à treize ans de prison par la justice italienne. Les motifs n’étaient que des prétextes : si la répression s’abat sur lui, c’est qu’il a réussi – et non échoué. Il a démontré que l’accueil des migrant·es était dans l’intérêt de la Calabre, dépeuplée par la pauvreté. Une autre politique est donc possible : il y a bien une alternative.

      La Caravane de Riace, c’est un mouvement de solidarité avec Mimmo Lucano, l’ancien maire de ce village, poursuivi par la justice italienne pour avoir mené une politique de solidarité, au-delà des frontières, avec les exilé·es qui, depuis des décennies, débarquent sur les côtes de Calabre. Ce collectif vient de France, mais lui aussi traverse les frontières. La caravane prend son départ aujourd’hui à Riace, avant Palerme, Naples, Rome, mais aussi, en France : La Roya, où elle sera accueillie par Cédric Herrou, et enfin Marseille, qui doit attribuer une citoyenneté d’honneur à Mimmo Lucano.

      Le maire de Riace a d’abord été suspendu de son mandat puis arrêté le 1er octobre 2018, et enfin interdit de séjour dans son propre village pendant près d’un an. Il est alors retourné y vivre. Mais le 30 septembre 2021, à l’issue d’un long procès, il a été condamné par la justice italienne à plus de 13 ans de prison et à une lourde amende pour association de malfaiteurs, détournement de fonds publics et abus de pouvoir. En réalité, il est persécuté pour sa politique de solidarité.

      En novembre 2021, à l’invitation de ce même collectif de militantes françaises, nous étions nombreuses et nombreux à venir le soutenir à la Bourse du travail, à Paris : la solidarité n’est pas un délit. Bien sûr, en France, la justice rend la vie dure aux militantes et aux militants, en faisant exister un délit de solidarité juridiquement inexistant. Mais les mobilisations de la vallée de La Roya, autour de Cédric Herrou, ont réussi à faire reconnaître par le Conseil constitutionnel la solidarité : c’est le principe de fraternité, inscrit dans la devise de la République.

      Aujourd’hui, mercredi 26 octobre 2022, s’est ouvert le procès en appel de Mimmo Lucano. Comment manifester notre solidarité ? Et d’abord, où ? Le tribunal siège à Reggio ; c’est donc là que sont ses avocats. Mais Mimmo lui-même a choisi de rester dans son village – et nous avec lui. Pourquoi ? C’est qu’il y a deux réalités : d’un côté, celle de l’État ; de l’autre, la réalité de ce village de Calabre. La première ignore la seconde ; mais la seconde ne peut pas se permettre d’ignorer la première.

      Ce matin, Mimmo nous fait visiter son village ; il y habite depuis toujours ; il y connaît tout le monde. Dans l’école ouverte pour les enfants des réfugié·es, il connaît les prénoms de chaque enfant ; plusieurs garçons ont été appelés Domenico, comme lui. En fait, Riace n’est pas ou n’est plus isolé ; c’est un village global – comme l’annonce une arche de bois dans la rue. Mais l’État veut arracher Mimmo à cette réalité ; c’est une manière de l’arracher de cette réalité, autrement dit, d’essayer d’effacer son empreinte ; car elle est bien visible, non seulement dans ce village, mais dans le monde entier.

      Mimmo Lucano, pour se justifier, a expliqué que « la légalité et la justice sont deux choses différentes. » Pour le dire autrement, il y a deux justices. La justice injuste, qui, sous divers prétextes, condamne la solidarité ; et une autre justice, celle de la solidarité en actes. C’est cette justice juste qui a été saluée par le Haut-Commissariat aux Réfugiés de l’ONU et par le Pape François, mais aussi reconnue par le prix Dresde pour la paix en 2017. C’est donc cette justice alternative qui est poursuivie, et condamnée, par la justice de l’État. Voilà pourquoi nous sommes à Riace, et non pas à Reggio : du côté de cette justice de Justes, du côté de Riace, du côté de Mimmo Lucano.

      Pourquoi persécuter Mimmo Lucano ? Pourquoi l’État italien s’acharne-t-il avec une telle violence contre cet homme ? Pourquoi vouloir anéantir cette justice alternative ? C’est précisément parce que Mimmo Lucano en est, non seulement le symbole, mais aussi l’incarnation. Depuis Margaret Thatcher, on nous répète : « Il n’y a pas d’alternative ». « There is no alternative », ou TINA. Il n’y a pas de « plan B », nous dit-on encore. Il y aurait donc d’un côté le réalisme, qui se contente de refléter la réalité ; de l’autre, l’utopie, forcément irréaliste. Ainsi, on taxe d’angélisme quiconque défend les droits humains. C’est vrai en matière de politique économique ; mais c’est vrai aussi en matière de politique migratoire. Et les deux se confondent : « on ne peut pas accueillir toute la misère du monde », nous explique-t-on : la réalité économique nous obligerait à renoncer à nos idéaux politiques. Opposer ainsi la réalité à l’idéologie, c’est donc renoncer à la politique.

      Que reproche-t-on à Mimmo Lucano ? D’avoir démontré, en pratique, qu’il n’y a pas à choisir entre le cœur et la raison : la xénophobie n’est pas dans l’intérêt de Riace. Les migrant·es kurdes, d’Afrique subsaharienne ou d’Afghanistan, ont redonné vie à ce village vieillissant, dans une région pauvre, victime de l’exode rural. Ce n’est donc pas un hasard si la droite italienne s’est radicalisée : elle a converti sa politique de stigmatisation du Sud rural du pays, qui définissait la Ligue du Nord, en une politique de stigmatisation xénophobe, de Matteo Salvini à Giorgia Meloni.

      En visitant Riace, on comprend qu’une autre politique est possible. La xénophobie politique est coûteuse ; en revanche, une politique de solidarité permet d’utiliser les financements publics, non pour la répression des migrant·es, ce qui est une dépense radicalement inutile, mais pour utiliser leur compétence – qu’il s’agisse d’agriculture ou d’accompagnement des vieillards, d’artisanat ou de ramassage des ordures. Mimmo Lucano n’était-il pas allé jusqu’à imaginer une monnaie virtuelle en attendant l’arrivée des fonds publics ? Bref, la question n’est pas de savoir s’il y a, ou non, de l’argent public, mais de décider de ce qu’on en fait. Or c’est précisément sur ce point que l’ancien maire est attaqué.

      C’est ce choix politique que Mimmo Lucano a rendu visible et audible. Il a fait de Riace un laboratoire – un lieu d’expérimentation sociale, économique et politique. Bref, c’est une utopie réaliste. Voilà ce que veulent rendre impensable les politiques de la droite radicalisée, en tentant de faire converger la logique de la justice d’État et celle des mafias que combattait l’ancien maire, et qui continuent de le combattre. Mimmo Lucano n’est pas condamné pour avoir échoué ; il est persécuté par la justice politique en raison même de son succès.

      S’il n’y a pas d’alternative, alors, il n’y a pas de politique démocratique. Et que reste-t-il d’une démocratie qui ne croit pas à la politique ? Nous le savons bien : c’est le néofascisme qui finit par l’emporter, de Donald Trump à Jair Bolsonaro, et de Giorgia Meloni à Marine Le Pen. Si nous sommes ici à Riace, c’est parce qu’avec le sort d’un homme, dans le tribunal de Reggio, ce qui est en jeu, c’est donc la démocratie elle-même. Une autre politique est possible, nous dit l’expérience de Riace ; autrement dit, la politique reste possible. À nous de l’entendre, et de le faire entendre, au-delà des frontières. Voilà pourquoi nous sommes ici, à Riace, avec Mimmo Lucano.

      https://blogs.mediapart.fr/eric-fassin/blog/261022/avec-mimmo-lucano-riace

    • Accoglienza alla sbarra, in appello chiesti più di 10 anni per Lucano

      La Pg di Reggio Calabria attenua le accuse ma conferma l’impianto di primo grado per l’ex sindaco di Riace. La sentenza in dicembre.

      Alla lettura della richiesta della procura generale, lui non era in aula. Aveva disertato l’udienza in cui si celebrava la requisitoria della pubblica accusa. Aveva lasciato ai suoi legali – gli avvocati Andrea Daqua e Giuliano Pisapia – il compito di rappresentarlo. Mimmo Lucano non era a Reggio Calabria ieri e non sedeva tra i banchi degli imputati in corte d’appello. Era rimasto a Riace. Dove, proprio alla ripresa del processo, e non per puro caso, passava la Carovane solidaire partita in suo onore da Parigi il 17 settembre.

      IN UN LUNGO GIRO TRA ITALIA e Francia, con tappe a Palermo, Napoli, Roma, Torino, La Roya e Marsiglia, terminerà il suo viaggio il 5 novembre. Quel giorno a Marsiglia il sindaco socialista Benoit Payan, alla presenza degli eurodeputati Damien Carême e Pietro Bartolo, ma anche di artisti, avvocati, associazioni in difesa dei rifugiati, conferirà la cittadinanza onoraria all’ex sindaco di Riace. E ieri gli attivisti del collettivo hanno ribadito il loro appello all’intera Europa: «la solidarietà non può essere un crimine, il Mediterraneo non può divenire un simbolo di morte, l’accoglienza è una ricchezza e territori come Palermo, Riace, Crotone, La Roya, Briançon hanno mostrato l’esempio».

      IN FRANCIA LA CAUSA di Lucano gode del sostegno di cittadini e associazioni. In Italia, invece, nell’aura di criminalizzazione generalizzata dei soccorsi in mare, dell’operato delle Ong e dell’immigrazione, tornata in auge con il nuovo governo Meloni, la musica è ben altra. E anche ieri se ne è avuta conferma. La Pg ha chiesto la condanna a 10 anni e 5 mesi di carcere per l’ex sindaco di Riace e principale imputato del processo Xenia nato da un’inchiesta della guardia di finanza sulla gestione dei progetti di accoglienza dei migranti nel borgo della Locride.

      DAVANTI ALLA CORTE, presieduta da Giancarlo Bianchi, è durata 3 ore la requisitoria dei sostituti procuratori generali Adriana Fimiani e Antonio Giuttari. La riformulazione della pena richiesta è pura cosmesi giuridica. Poco cambia rispetto alla pena inflitta dal tribunale di Locri che lo aveva condannato a 13 anni e 2 mesi di reclusione. E’ vero che c’è una riduzione di 3 anni. Ma lo spirito rimane identico. E’ un processo politico costruito ad hoc per demolire il cosiddetto «modello Riace». E’ quel che Pietro Calamandrei, definiva «il rovesciamento di senso», nell’arringa difensiva per Danilo Dolci, altro perseguitato di Stato: non ci sono fatti ma idee, sparisce il contesto, l’identità dell’inquisito viene capovolta. Nel caso di Lucano, l’accoglienza diventa così sistema clientelare per l’accaparramento dei voti, il volontariato si trasforma in peculato, la trasparenza amministrativa in corruzione. Nello specifico, la Procura generale ha chiesto l’assoluzione per un capo di imputazione e la prescrizione per due capi.

      A LUCANO, CHE NEL 2018 trascorse un breve periodo agli arresti domiciliari e circa un anno con il divieto di dimora, vengono contestati i reati di associazione per delinquere, truffa, peculato, falso e abusi d’ufficio. Dopo aver ricostruito gli elementi di prova e dopo aver ritenuto inutilizzabili alcune intercettazioni telefoniche, i due sostituti pg hanno chiesto la condanna anche per altri 15 imputati. Per due è stata chiesta l’assoluzione. La pubblica accusa ha considerato in continuazione i reati per cui era chiamato a rispondere l’ex primo cittadino. La condanna inflitta a Lucano nel processo di prime cure era stata quasi il doppio rispetto alla richiesta del pubblico ministero di Locri, per il quale all’ex sindaco andavano comminati 7 anni e 11 mesi.

      I legali di Lucano si dicono comunque fiduciosi in vista della sentenza. Pisapia e Daqua avevano presentato ricorso, sostenendo che nelle motivazioni ci fosse una ricostruzione della realtà «macroscopicamente deforme rispetto a quanto emerso in udienza», ma soprattutto viziata da un approccio «aspro, polemico, al limite dell’insulto» e dalla preoccupazione di trovare Lucano «colpevole ad ogni costo». E la decisione della corte di riaprire l’istruttoria per una intercettazione del 2017 aveva riacceso le speranze. Si tratta di una registrazione chiave, silenziata in primo grado.

      LA SENTENZA È PREVISTA per dicembre, preceduta dalle arringhe difensive. Nell’attesa, la scelta dell’ex sindaco è quella della disobbedienza civile: non intende pagare la provvisionale da 750 mila euro poiché sarebbe «un’ammissione di colpevolezza e in appello non mi aspetto l’attenuazione della pena, non accetto neanche un giorno in meno, voglio l’assoluzione piena. Voglio la riabilitazione del nostro lavoro. Voglio la luce della verità».

      https://ilmanifesto.it/accoglienza-alla-sbarra-in-appello-chiesti-piu-di-10-anni-per-lucano
      #désobéissance_civile #accueil #modèle_Riace #rovesciamento_di_senso

    • Lucano, colpevole ad ogni costo

      La preoccupazione degli avvocati difensori #Andrea_Daqua e #Giuliano_Pisapia, per cui la Procura Generale di Reggio Calabria voglia Mimmo Lucano “colpevole ad ogni costo”, da sentore si fa fetore nauseabondo. A seguito della condanna in primo grado e della riapertura della prima istruttoria, la pena di oltre 13 anni si è ridotta a 10 anni e 5 mesi. Uno sconto effimero che non conosce riguardo

      Abuso d’ufficio, truffa, concussione, peculato, turbativa d’asta, falsità ideologica e favoreggiamento dell’immigrazione clandestina, è ciò per cui il “processo Xenia” identifica Lucano come colpevole.
      È proprio il concetto di ospitalità ad essere racchiuso e raccontato dal termine “Xenia”. Questo deriva dal greco antico e dei Greci conserva un’anima preziosa quanto rara. Lo spirito per cui accogliere tutti coloro che chiedono ospitalità rappresenta un dovere morale, una legge emblematica anche se non scritta.
      Prescrizione e consuetudine, le stesse per cui Antigone nella celebre opera, scelse di dare sepoltura al cadavere del fratello Polinice. Opponendosi rigidamente all’espressa volontà del re Creonte, che la vietò con un decreto.
      L’ “Agrapta nomina” forte di valori radicati che non vuole piegarsi al “corpus delle ordinanze scritte” è l’analogo perno su cui si reggono la rabbia di Antigone e la tenacia di Mimmo.

      «Non mi spaventa la condanna, ma la delegittimazione morale della mia persona e del mio operato», agire a cui sarebbe impossibile e ingiusto non attribuire riconoscenza. Gratitudine per aver cercato e trovato un percorso contrapposto alla retorica di sterili dibattiti circa la chiusura dei porti e la concentrazione in centri di accoglienza.
      Per ben tre volte sindaco di Riace, Mimmo Lucano optò per l’integrazione anche quando era ancora solo un libero cittadino. Assieme ad altri riacesi accoglie, nel Luglio 1998, alcuni curdi che sbarcano sulle coste di Riace.

      “Io non avevo studiato per essere un esperto dei temi dell’immigrazione o per essere sindaco… Stavo cercando di capire come dare un contributo per dare un’opportunità alla mia terra in un contesto di declino demografico, di spopolamento… “

      #Città_Futura” nasce un anno dopo, per recuperare le abitazioni abbandonate di Riace superiore e risvegliare antichi mestieri. Aprono nuovi laboratori di tessitura, ceramica, vetro e confetture. Con il primo mandato di Mimmo nasce il suo sistema di accoglienza, giornalisticamente definito “Modello Riace” di efficacia ed efficienza innegabili.
      Fu allora che il borgo divenne esempio di un’alternativa al respingimento violento, e il mondo intero guardò.

      Nel 2010 Lucano è al 40º posto nella lista dei leader più influenti dalla rivista americana Fortune, si è posizionato terzo nella World Mayor per i migliori sindaci del mondo. Nel 2017 riceve il premio per la Pace Dresda e il Los Angeles Times redigerà un intero articolo sul paese.

      Gli anni hanno però trasformano lo sguardo: Mimmo da virtuoso diviene un criminale

      «La mia vicenda giudiziaria inizia con l’arrivo del nuovo prefetto di Reggio Calabria. Da subito il suo atteggiamento fu molto sospettoso: cercava di contrastare ciò che avevamo fatto fino ad allora a Riace»

      Nel 2016 i verbali della relazione del prefetto di Locri riferiscono anomalie nel funzionamento del sistema, è lo stesso anno in cui scatta l’indagine della magistratura per truffa e concussione. Dal 2017 al comune furono negati fondi, bonus e borse lavoro.
      Il processo culmina nel settembre 2021 con la condanna di Lucano in primo grado a tredici anni e due mesi con l’accusa di far parte di associazione a delinquere. Punizione esemplare ignara della solidarietà movente.

      “Pensavo di contribuire al riscatto della mia terra da un’immagine negativa. È una cosa pesantissima. Non so se per i delitti di mafia ci sono sentenze simili”

      Oggi la riduzione di soli tre anni della pena riporta ai sensi l’odore di una deformazione della realtà. Un approccio viziato definito dagli avvocati di Mimmo “aspro, polemico, al limite dell’insulto”.

      Nel mentre la Giustizia segue il suo corso perché le leggi siano sempre rispettate, a noi resta la riflessione.
      Dubbi e domande, mai così vicine all’Antigone di Sofocle.

      https://www.ultimavoce.it/lucano-colpevole-ad-ogni-costo

    • Mimmo Lucano, De Magistris: «Non può andare in carcere per aver aperto il cuore»

      Mimmo Lucano, De Magistris: «Non può andare in carcere per aver aperto il cuore»

      Padre Zanotelli: «E’ un esempio di accoglienza per questo Paese»

      (Napoli). Tappa a Napoli dell’evento «Carovana d’amore» in sostegno a Mimmo Lucano presso l’Istituto Italiano per gli Studi Filosofici. Interviene Luigi De Magistris: «Spero che la magistratura agisca con buon senso. Non riesco ad immaginare che Mimmo possa andare in carcere per aver aperto il suo comune e il suo cuore». Padre Zanotelli: «E’ un esempio di accoglienza per questo Paese, nostra Carovana messaggio importante». (Raffaele Accetta/alanews)

      https://www.youtube.com/watch?v=X4dTGctuuqQ

    • Elle déclare sur Tweeter : « Immense tristesse : un adolescent de 16 ans, migrant soudanais disparu en mer cette nuit, a été retrouvé mort sur la plage de Sangatte ce matin. Ce drame insupportable nous mobilise encore + avec @Gdarmanin contre les passeurs qui profitent de la détresse des êtres humains ».

      (...) une militante associative qui vient d’être condamnée pour injure publique par le tribunal correctionnel de Paris le 4 octobre pour avoir traité d’« ordure » Marlène Schiappa après son tweet.

      https://seenthis.net/messages/966639

      #xénophobie_d'État #justice #Marlène_Schiappa

    • on est super Charlie. hier, une députée degauche [edit : erreur de ma part, j’ai cru que dire « xénophobe » était degauche... voir plus bas, ndc] prend la parole à l’A.N. et qualifie le RN de parti xénophobe. « Rappel à l’ordre ». bon, ça fait quelques vagues y compris dans la macronie. on va quand même pas interdire toute expression d’une pensée ajustée dans ce temple de la représentation.

      #bienveillance #démocratie

    • @colporteur Pas exactement : ce n’est pas (du tout) une députée de gauche qui a été rappelée à l’ordre, c’est Astrid Panosyan, députée LaRem/Renaissance !

      Et comme le commente Pr. Logos :
      https://twitter.com/Pr_Logos/status/1580076189317705729

      Rien ne va dans cette histoire, et en particulier pas ceci : s’il y a des gens baignés dans la nostalgie de l’OAS et qui ont déroulé le tapis rouge à l’extrême-droite, c’est bien Astrid Panosyan et son défunt mari, Laurent Bouvet.
      L’Automne Réactionnaire.

      De sorte que je me demande dans quel sens fonctionne l’anecdote : montrer la collusion d’une partie des macronards avec l’extrême-droite ou donner au contraire un vernis de Résistance à ceux qui portent l’hybridation néofasciste du néolibéralisme managérial ?

      Et ça va marcher (ah ah) la stratégie confusionniste pour laquelle Enthoven est payé 5500€, comme troll : vous allez voir l’Alt-Right du macronisme (Panosyan-Bouvet) la plus abjecte recevoir des « soutiens » au nom de l’antifascisme.

    • Perso je vois une explication plus simple : le gouvernement va vers le 49.3, et donc pour l’instant toute cette « opposition » des LR et FN est essentiellement de l’esbrouffe, puisqu’à la fin ils ne voteront pas la motion de censure.

      M’enfin faudrait pas non plus trop jouer avec le feu, et éviter tout de même de trop insulter son opposition. D’où le zèle de Yaël Braunt-Pivet à prétendre à des débats « respectueux des parlementaires ». Quitte à déraper.

  • #Mimmo_Lucano, condamné mais libre à la Fête

    L’ancien maire de #Riace fait l’objet d’une cabale judiciaire en Italie. Il a été condamné à treize ans de prison. Son crime : une politique innovante d’accueil des migrants.

    Quand il vient en France, c’est toujours dans de beaux endroits. En novembre 2021, l’Italien Domenico Lucano était à la bourse du travail de Paris. Fin juin, il a participé à une soirée de solidarité dans la ville communiste de Bobigny, qui l’a fait citoyen d’honneur. Samedi, il sera à la #Fête_de_l'Humanité. De solidarité, l’ancien maire de Riace (2004-2018) en a toujours eu à revendre. Désormais, c’est lui qui en a besoin, condamné à treize ans de prison, dans une terre où les pires mafieux ne le sont pas à de telles peines.

    Son crime ? Avoir développé dans sa cité de Calabre, dans le sud de l’Italie, une politique innovante d’accueil des migrants. Tout commence un jour de 1998. Celui qui n’est pas encore maire voit débarquer sur la plage des exilés. « Il y avait là plus de 200 personnes, venues du Kurdistan irakien, turc et syrien. C’était l’un des premiers débarquements en Calabre », se souvenait-il le 18 octobre 2021 dans un entretien à l’Humanité. Ces femmes et hommes sont alors conduits à la maison des Pèlerins.

    Cet été de 1998, il passe de longues journées dans le centre de réfugiés. En septembre arrivait la fête des saints Côme et Damien, médecins venus d’Arabie au IVe siècle et qui ne se faisaient pas payer par les pauvres. Ils auraient rejoint Riace à la nage. Pour la célébration de cette fête, la maison des Pèlerins devait retrouver sa vocation et accueillir les Roms qui viennent nombreux honorer les patrons de la ville. Un Kurde iranien souffle alors une idée à l’évêque et à Domenico Lucano : « Nous sommes un peuple en exil qui cherche un lieu d’accueil. Et nous avons trouvé un village rempli de maisons inhabitées. » Avec l’évêque, il contacte les propriétaires, qui à Buenos Aires, qui au Canada, qui dans le nord de l’Italie, tous partis ailleurs chercher un travail. Peu à peu, les migrants s’installent ; ils vivent à Riace mieux que dans les bidonvilles des faubourgs des villes calabraises, où les incendies mafieux contre les abris de ces travailleurs bon marché sont légion. C’est la résurrection du bourg ; les « autochtones » y trouvent leur compte.

    « Montrer l’exemple est le seul moyen de convaincre »

    En 2004, Mimmo Lucano est élu maire. Il utilise alors la subvention de 30 euros par jour accordée par l’État aux villes qui accueillent des exilés pour développer les services publics. Par exemple, le ramassage des déchets - avec un âne et une carriole dans les rues escarpées - est confié à une coopérative. Une monnaie locale est créée pour faire face aux retards de paiements... Plusieurs fois, il est réélu.

    Pour l’ancien maire de Grande-Synthe, dans le Nord, le député européen Damien Carême, qui instaura lui aussi une politique d’accueil, une phrase de Gandhi s’applique à Mimmo Lucano : « Montrer l’exemple n’est pas le meilleur moyen de convaincre, c’est le seul. » Pour l’élu EELV, son ancien collègue italien est « un de ces combattants qui a assumé ses responsabilités face à la faillite de l’Europe. Il n’y a pas eu de soulèvement de foules contre la politique d’accueil, grâce aux talents de pédagogue de Domenico Lucano. Quand on accueille correctement, les choses se passent extrêmement bien ». Même tonalité du côté de la vice-présidente de la Ligue des droits de l’homme, Marie-Christine Vergiat : « Par son engagement comme simple citoyen puis élu, Mimmo Lucano a montré que l’accueil des exilés pouvait au contraire redonner l’espoir, en l’espèce à tout un village, ce qui lui vaut les foudres de l’extrême droite. »

    Vite, Matteo Salvini, ministre de l’Intérieur de la Ligue qui cherche à fermer les ports aux migrants, le prend en grippe. Et pour cause : les rapports administratifs sont laudateurs sur l’action municipale, et Mimmo Lucano, qui n’est que maire d’une ville de 2 300 habitants, figure en 2016 dans le classement de Forbes des 50 personnes les plus influentes au monde . À partir de 2015, la justice s’intéresse à l’élu de Riace. Elle déniche des irrégularités : les appels d’offres n’auraient pas été passés en bonne et due forme. Comme si la cabale judiciaire ne suffisait pas, une chape de plomb s’abat sur cette expérience. Un documentaire de la Rai est censuré ; il n’a toujours pas été diffusé.

    Quand Domenico Lucano passera par l’Agora de la Fête de l’Humanité, au meeting du samedi ou au Village du monde, ce sera un répit pour lui, alors que son procès en appel se déroule en ce moment même. La solidarité est importante, rappelle l’antifasciste Paola Vallatta, responsable de l’Association nationale des partisans italiens de Paris. « J’étais à Bobigny. C’était magnifique de voir dans les yeux de Mimmo Lucano qu’il est toujours émerveillé par l’intérêt de la population française pour son histoire », souligne-t-elle. À la Fête de l’Humanité, ce grand rassemblement de la solidarité, de l’émerveiller à nouveau.

    https://www.humanite.fr/monde/domenico-lucano/italie-mimmo-lucano-condamne-mais-libre-la-fete-de-l-humanite-762725
    #processo_Xenia #Xenia #procès_Xenia

    –—

    voir aussi ce fil de discussion :
    #IoStoConMimmo
    https://seenthis.net/messages/931476

    • #Domenico_Lucano : « Le peuple retrouvera sa dignité en conquérant l’égalité pour tous »

      Il a revitalisé un village de Calabre par une ambitieuse politique d’accueil des exilés. Domenico Lucano est l’ancien maire emblématique de Riace. Son #procès en #appel débute le 26 octobre, il risque 13 ans de prison pour avoir tendu la main aux réfugiés. En pleine vague brune en Italie, il défend haut et fort son utopie communale.

      Ce fut l’un des invités d’honneur de la dernière édition de la Fête de l’Humanité. Domenico Lucano, dit Mimmo, est une figure de la lutte pour les droits des immigrés. Enseignant de profession, compagnon de route des communistes italiens, il a été élu maire du village calabrais de Riace en 2004. Il subit depuis 2018, dans un contexte de nouvelle poussée des partis populistes et d’extrême droite en Italie, une véritable cabale judiciaire. D’abord interdit de séjour, onze mois durant, dans le village qu’il a administré quatorze ans, il a été condamné, en septembre 2021, à treize ans de prison. Son crime : avoir tendu la main aux exilés et redynamisé, socialement et économiquement, son village et sa région.

      Pour de nombreux acteurs de la solidarité, ce maire militant est un exemple. Mimmo a notamment reçu le prix Dresde pour la paix en 2017. Il est également devenu citoyen d’honneur de plusieurs villes françaises, par exemple des municipalités communistes de Bobigny, en Seine-Saint-Denis, et de Chazemais, dans l’Allier.

      (#paywall)

      https://www.humanite.fr/monde/domenico-lucano/domenico-lucano-le-peuple-retrouvera-sa-dignite-en-conquerant-l-egalite-pou

  • CCIE sur Twitter : ""Je suis là depuis dix minutes et je n’ai entendu que des fake news juridiques sur votre plateau". Intervention de Serge Slama, professeur de droit public (Université Grenoble-Alpes), à propos de l’expulsion de Hassan #Iquioussen." / Twitter
    https://twitter.com/CCIEurope/status/1566509353892454401

    https://video.twimg.com/ext_tw_video/1566509122467631104/pu/vid/426x236/XwDWgSozdOHpZn3p.mp4?tag=12

  • La #Hongrie, entre #xénophobie officielle et recours aux #travailleurs_immigrés

    Comment pallier la #décroissance_démographique et la pénurie de main-d’œuvre sans faire appel à de la #main-d’œuvre_étrangère qui serait trop visible ? C’est le #dilemme auquel est confronté le parti de Viktor Orbán. Les élections législatives ont lieu dimanche.

    https://www.mediapart.fr/journal/international/020422/la-hongrie-entre-xenophobie-officielle-et-recours-aux-travailleurs-immigre

    #travailleurs_étrangers #main_d'oeuvre #pénurie #travail