#yad_vachem

  • Témoignages du massacre censuré de Deir Yassin : « Ils ont empilé les corps, et ils les ont brûlés »
    18 juillet | Ofer Aderet pour Haaretz |Traduction JPP pour l’AURDIP
    http://www.aurdip.fr/temoignages-du-massacre-censure-de.html

    Un jeune garçon est attaché à un arbre et on y met le feu. Une femme et un vieil homme abattus dans le dos. Des filles sont alignées contre un mur et abattues à la mitraillette. Les témoignages recueillis par la cinéaste Neta Shoshani sur le massacre à Deir Yassin sont difficiles à traiter, même 70 ans après les faits.

    Depuis deux ans maintenant, un document dont la lecture est difficile est déposé aux archives de l’association pour commémorer l’héritage du Lehi – les combattants pour la liberté d’Israël, milice clandestine d’avant l’État. Il a été rédigé par un membre de la clandestinité il y a environ 70 ans. Le lire peut rouvrir une blessure saignante de l’époque de la Guerre d’indépendance qui, jusqu’à ce jour, suscite beaucoup d’émotion dans la société israélienne.

    « Vendredi dernier ensemble avec Etzel » - l’acronyme pour l’Organisation militaire nationale, connue aussi sous le nom d’Irgoun, autre milice clandestine antérieure à l’État, dirigée par Menachem Begin – « notre mouvement a mené une opération violente pour occuper le village arabe sur la route de Jérusalem à Tel Aviv : Deir Yassin. J’ai participé à cette opération de la façon la plus active », écrit Yehuda Feder, dont le nom de guerre au Lehi (connu aussi comme Groupe Stern) était « Giora ».

    Plus loin dans la lettre, il décrit en détail sa part dans le massacre qui a eu lieu ici. « C’était la première fois dans ma vie que par mes mains et sous mes yeux des Arabes tombaient. Dans le village, j’ai tué un Arabe armé et deux filles arabes de 16 ou 17 ans, venues aider l’Arabe qui avait été abattu. Je les ai placées contre un mur et je les ai mitraillées avec deux rafales de l’arme d’un Tommy », écrit-il, décrivant comment il a procédé à l’exécution des filles avec une mitraillette.

    Dans le même temps, il raconte le pillage avec ses copains dans le village une fois occupé. « Nous avons confisqué beaucoup d’argent et de bijoux en argent et en or, tombés entre nos mains » écrit-il. Il conclut la lettre avec les mots : « Ce fut une opération violente et c’est avec raison que la gauche nous diffame à nouveau ».

    #Deir_Yassin
    traduction en français de l’article signalé ici : https://seenthis.net/messages/615277

    • Shoshani a commencé à s’intéresser à l’histoire de Deir Yassin il y a une dizaine d’années, alors qu’elle travaillait à son projet final à l’Académie Bezalel des Arts et du Design à Jérusalem, qui portait sur une documentation de l’hôpital psychiatrique d’État de Kfar Shaul, hôpital qui a été construit sur les terres de Deir Yassin après la guerre.

      Deir Yassine, comme Oradour-sur-Glane, est un nom exotique qui évoque un petit village reculé dans la campagne. En fait pas du tout, c’est aujourd’hui un quartier de #Jérusalem, très connu parce que, à quelques centaines de mètres de là, se situe le musée de #Yad_Vachem, le mémorial de la Shoah...

      #Palestine #Histoire #Massacre #Mémoire #1948