• #Ukraine, #Israël, quand les histoires se rencontrent

    Dans son dernier livre, l’historien #Omer_Bartov revient sur l’histoire de sa famille et de son voyage de la Galicie ukraino-polonaise à Israël, à travers les soubresauts de l’histoire de la première partie du 20e siècle.

    Alors que les atrocités du conflit israélo-palestinien continuent de diviser les étudiants de prestigieux campus américains, l’universitaire Omer Bartov se propose d’analyser la résurgence de l’#antisémitisme dans le monde à la lumière de sa propre #histoire_familiale.

    Un #antisémitisme_endémique dans les campus américains ?

    L’historien Omer Bartov réagit d’abord aux polémiques qui ont lieu au sujet des universités américaines et de leur traitement du conflit israélo-palestinien : “il y a clairement une montée de l’antisémitisme aux États-Unis, comme dans d’autres parties du monde. Néanmoins, il y a aussi une tentative de faire taire toute critique de la politique israélienne. Cette tentative d’associer cette critique à de l’antisémitisme est également problématique. C’est un bannissement des discussions. Les étudiants, qui sont plus politisés que par le passé, prennent part à cette histoire”. Récemment, la directrice de l’Université de Pennsylvanie Elizabeth Magill avait proposé sa démission à la suite d’une audition controversée au Congrès américain, lors de laquelle elle n’aurait pas condamné les actions de certains de ses étudiants à l’encontre d’Israël.

    De Buczacz à la Palestine, une histoire familiale

    Dans son dernier livre Contes des frontières, faire et défaire le passé en Ukraine, qui paraîtra aux éditions Plein Jour en janvier 2024, Omer Bartov enquête sur sa propre histoire, celle de sa famille et de son voyage de la Galicie à la Palestine : “en 1935, ma mère avait onze ans et a quitté #Buczacz pour la #Palestine. Le reste de la famille est restée sur place et quelques années plus tard, ils ont été assassinés par les Allemands et des collaborateurs locaux. En 1995, j’ai parlé avec ma mère de son enfance en Galicie pour la première fois, des grands écrivains locaux comme Yosef Agnon. Je voulais comprendre les liens entre #Israël et ce monde juif qui avait disparu à Buczacz au cours de la #Seconde_Guerre_mondiale”.

    À la recherche d’un monde perdu

    Cette conversation a mené l’historien à consacrer une véritable étude historique à ce lieu et plus généralement à cette région, la #Galicie : “ce monde avait selon moi besoin d’être reconstruit. Ce qui le singularisait, c’était la diversité qu’il accueillait. Différentes communautés nationales, ethniques et religieuses avaient coexisté pendant des siècles et je voulais comprendre comment il s’était désintégré”, explique-t-il. Le prochain livre qu’il souhaite écrire en serait alors la suite : “je veux comprendre comment ma génération a commencé à repenser le monde dans lequel nous avons grandi après la destruction de la civilisation précédente”, ajoute-t-il.

    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/france-culture-va-plus-loin-l-invite-e-des-matins/ukraine-israel-quand-les-histoires-se-rencontrent-9022449
    #multiculturalisme #histoire #crime_de_guerre #crime_contre_l'humanité #génocide #Gaza #7_octobre_2023 #nettoyage_ethnique #destruction #déplacements_forcés #Hamas #crimes_de_guerre #massacre #pogrom #occupation

    • Contes des frontières, faire et défaire le passé en Ukraine

      À nouveau Omer Bartov étudie Buczacz, a ville de Galicie qui servait déjà de point d’ancrage pour décrire le processus du génocide dans Anatomie d’un génocide (Plein Jour 2021). Cette fois, il étudie les perceptions et l’imaginaire que chacune des communautés juive, polonaise et ukrainienne nourrissait sur elle-même, ce a depuis les origines de sa présence dans ce territoire des confins de l’Europe.

      Comment des voisins partageant un sol commun ont-ils élaboré des récits fondateurs de leurs #identités jusqu’à opposer leurs #mémoires ? comment se voyaient-ils les uns les autres, mais également eux-mêmes ; quels #espoirs nourrissaient-ils ? Les #mythes ont ainsi influencé a grande histoire, le #nationalisme, les luttes, et de façon plus intime les espoirs individuels, voire les désirs de partir découvrir un monde plus arge, nouveau, moderne. Ce livre, qui traite de ces récits « nationaux », de a construction de l’identité et de l’opposition qu’elle peut induire entre les différents groupes, apparaît comme une clé de compréhension du passé autant que du présent. Aujourd’hui avec a guerre en Ukraine, sa résonance, son actualité sont encore plus nettes.

      https://www.editionspleinjour.fr/contes-des-fronti%C3%A8res
      #livre #identité

    • Anatomie d’un génocide

      Buczacz est une petite ville de Galicie (aujourd’hui en Ukraine). Pendant plus de quatre cents ans, des communautés diverses y ont vécu plus ou moins ensemble – jusqu’à la Deuxième Guerre mondiale, qui a vu la disparition de toute sa population juive. En se concentrant sur ce seul lieu, qu’il étudie depuis l’avant-Première Guerre mondiale, Omer Bartov reconstitue une évolution polarisée par l’avènement des nationalismes polonais et ukrainien, et la lutte entre les deux communautés, tandis que l’antisémitisme s’accroît.

      À partir d’une documentation considérable, récoltée pendant plus de vingt ans – journaux intimes, rapports politiques, milliers d’archives rarement analysées jusqu’à aujourd’hui –, il retrace le chemin précis qui a mené à la #Shoah. Il renouvelle en profondeur notre regard sur les ressorts sociaux et intimes de la destruction des Juifs d’Europe.

      https://www.editionspleinjour.fr/anatomie-d-un-g%C3%A9nocide

  • Yiddish : comment la langue a survécu à l’anéantissement
    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/l-info-culturelle-reportages-enquetes-analyses/yiddish-comment-la-langue-a-survecu-a-l-aneantissement-4339427

    Un film sort en salles, tourné en yiddish par un jeune cinéaste français, alors que l’on croyait la langue sur le point de disparaître. Retour sur l’histoire de cette langue devenue objet d’études grâce à une pionnière nommée Rachel Ertel, et sa survie souterraine.

    Shtetel ”, en yiddish, la langue des juifs d’Europe centrale et orientale, désigne les villages et les bourgades de cette partie du monde où des juifs, il y a mille ans, ont partagé une langue par-delà les frontières. Shttl , c’est le nom du film du réalisateur français Ady Walter qui sort en salles ce 13 décembre 2023 avec la particularité d’avoir été tourné en yiddish à un âge tout le monde tenait la langue pour morte, ou à peu près. Le titre de ce film de fiction qui raconte les 24 dernières heures d’un village de l’actuelle Ukraine à l’époque du nazisme a perdu son E : c’est un hommage du cinéaste à Georges Perec. En 1969, avait paru La Disparition, entièrement écrit sans la lettre E, pourtant la plus courante de la langue française. Par cette contrainte faite à sa littérature et le pari un peu fou d’écrire malgré tout, Perec entendait à l’époque manifester l’encastrement des béances laissées par la Shoah : l’absence de sa mère, déportée et assassinée à Auschwitz, et aussi la perte de la langue.

    Tourné en yiddish cinquante ans plus tard à la faveur d’un casting ardu qui n’a pas recruté que des comédiens juifs, Shttl montre que le yiddish n’est pas mort. Le film fait exister la langue vernaculaire des juifs d’Europe, qui emprunte à 75% à l’Allemand mais aussi à l’araméen, au français, à l’hébreu, ou encore à l’anglais. Et le yiddish, paraît ainsi sortir du souterrain. Alors que 11 millions de locuteurs le parlaient ordinairement à la veille de la Seconde guerre mondiale, l’idiome n’a pas réellement résisté à l’anéantissement des juifs sous le nazisme : le yiddish dans la vie de tous les jours n’est plus la langue de grand monde. Rachel Ertel, traductrice et grande pionnière des études yiddish, dira même que c’est “ la langue de personne ” : c’est le titre d’un grand livre qu’elle signait en 1993 aux éditions du Seuil, dans la collection “ Librairie du XXIe siècle ” de Maurice Oleander. Pour autant, le yiddish n’est pas mort tout à fait, loin s’en faut. Et c’est notamment à Rachel Ertel qu’on le doit.

    La langue apparaissait pourtant décimée pour de bon, et un mille-feuilles de brimades, d’antisémitisme et de vieilles hiérarchies avaient en effet resurgi dès la chute du nazisme. Par exemple parce que l’Union soviétique de Staline, déjà, avait fait interdire le yiddish. Il suffit de voir qu’au procès des grands criminels nazis, à Nüremberg, le premier témoin juif (et pourtant ils ne seront pas nombreux) n’avait pas obtenu ce qu’il avait pourtant clairement réclamé : s’exprimer dans sa langue, c’est-à-dire celle d’avant la Shoah, mais aussi celle des morts.

    Ce témoin s’appelait Avrom Sutzkever et parce qu’il a écrit sur son passage devant les juges de Nüremberg, on sait combien il importait pour lui de parler yiddish alors. Et comment il s’était lui-même trouvé fort étonné du niveau somme toute assez correct du russe qui lui était venu aux lèvres in extremis alors qu’on lui avait refusé sa langue maternelle : Sutzkever, qui était un grand poète, avait survécu parce qu’il avait réussi à s’extirper du ghetto de Varsovie par les égouts, avant de rejoindre le territoire soviétique. Lui qui était revenu dans sa Pologne natale aux côtés des troupes de l’armée rouge était devenu le témoin de la délégation soviétique, à Nüremberg. Et en même temps un témoin privé de sa langue. Le 17 février 1946, la veille de son témoignage, il avait pourtant écrit : " J’irai à Nuremberg. […] Je mesure la responsabilité écrasante qui m’incombe, dans ce voyage. Je prie pour que les âmes évanouies des martyrs se manifestent à travers mes paroles. Je veux parler en yiddish. Pas question d’une autre langue. " Ironiquement, c’est parce que, plus tard, Rachel Ertel notamment, a traduit ces pages, qu’on en a connaissance. Mais lui-même le racontera aussi dans les médias français qui l’inviteront dans les années 1980 : dans les archives de France culture, rediffusées par les Nuits ultérieurement, on retrouve par exemple cinq émissions avec Sutzkever au micro d’André Velter en 1988 :

    Langue sans frontières ni patrie
    La création de l’État d’Israël, en mai 1948, n’avait pas non plus été une bonne nouvelle pour le yiddish. Israël avait choisi l’hébreu, jusque-là une langue plutôt plus religieuse que le yiddish contrairement à ce qu’on croit parfois, et en avait fait sa voix nationale. A nouveau, l’hybride yiddish, sans frontières ni patrie, tranchait avec l’objectif national. Pour toujours alors, le yiddish apparaîtra comme la langue de la diaspora et en Israël, parler yiddish sera longtemps modérément toléré, voire déconseillé ou méprisé.

    Mais à New York et dans quelques communautés établies ici ou là en Amérique du Nord, l’idiome avait résisté. Un théâtre en yiddish existait à New York depuis 1882 déjà. Sur place, les ultra-orthodoxes notamment le parleront plus tardivement qu’ailleurs, et en préserveront en partie la trace. C’est notamment pour cette raison que le yiddish embarquera sur le tard une dimension plus spirituelle et religieuse que celle qu’il avait jamais eu avant la Seconde Guerre mondiale. Au risque de se voir souvent accoler à tort l’image d’un vieux rabbin avec une barbe. Alors que la vitalité très séculaire de la vie yiddish telle qu’elle s’ouvrait dans les années 1920 ou 1930 n’avait pas grand chose de religieux. Les mélodies klezmer embarquent encore la trace d’une vie rythmée. Mais entre-temps, la langue avait aussi revêtu une dimension sacrée du fait même qu’elle avait été, et restait la langue des disparus.

    Mais l’Amérique du Nord n’était pas resté le seul lieu de la culture yiddishophone survivante. Qui sait qu’à Paris, dans les années 1980, paraissait encore le tout dernier quotidien yiddishophone au monde ? Toute une activité culturelle souterraine perdurait, à bas bruit le plus souvent. Des livres, pourtant, se publiait : il en paraîtra même davantage dans les années 1950 ou 1960 que dans l’entre-deux guerres à partir du moment où les survivants chercheront à témoigner de la Shoah (le genre porte un nom yiddish : ’Yizker-bikher -’et si vous êtes germaniste vous reconnaitrez “ livre ” derrière bikher .

    Mais la transmission cependant ne se faisait pas, ou trop peu. Et c’est la pratique du yiddish comme langue du quotidien. qui s’évaporait. Il n’était plus " la langue de la mère ", le mameloshn comme cela se dit en yiddish, et cela charrie à la fois affection, attachement, et désormais mélancolie. C’est à ce moment-là, et parce qu’elle était devenue une spécialiste de littérature américaine, que Rachel Ertel a intensément contribué à la préservation du yiddish. Non seulement comme langue, en tant que traductrice, et fine exégète de tant de poètes pour qui elle édifiera des anthologies ; mais encore de la culture yiddish. Et d’ailleurs, l’universitaire préfère souvent dire " culture yiddish " à " culture juive ", faisant exister au passage le monde yiddishophone et ses onze millions de locuteurs d’avant-Hitler comme un peuple en soi.

    Clivage psychologique
    Parce qu’elle avait étudié aux Etats-Unis, puis soutenu une thèse sur les écrivains juifs américains, Rachel Ertel a rapporté le yiddish dans ses bagages : c’est alors qu’elle enseignait la littérature des minorités américaines à l’université de Jussieu à Paris, dans les années 1970, qu’elle a créé le tout premier cours sur la littérature yiddish. Puis des cours de yiddish, tenant ensemble la langue, et l’enseignement de la culture. Le tout débouchera plus tard sur la première chaire d’études yiddish, qu’elle occupera : les deux tenaient ensemble. De ces cours, l’intellectuelle racontera plus tard qu’ils étaient d’abord suivis par des étudiants " clivés ", venus chercher là l’introuvable : " L’obstacle le plus dur à surmonter ne fut pourtant pas d’ordre matériel. Il était d’ordre psychologique. Les étudiants étaient clivés. Ils ne savaient pas au juste ce qu’ils venaient chercher. Ils venaient surtout combler des vides incomblables. Écrire la langue au tableau était exposer quelque chose qui était de l’ordre de leur intimité. Une fois ceci accepté, des étudiants bardés de diplômes, qui avaient appris le grec, le latin, le sanscrit, le russe, l’allemand, s’obstinaient à dire que leurs grands-mères ne déclinaient pas, ne conjuguaient pas. Eux qui avaient appris plusieurs alphabets ne parvenaient pas à retenir les vingt-deux lettres de l’aleph-beys yiddish. "

    Native de 1939 dans l’actuelle Lituanie, Rachel Ertel avait passé la guerre en Sibérie, écartée par le pouvoir soviétique au prétexte que son père, bundiste, était ce qu’on appelait un " ennemi du peuple ". A la chute du nazisme, sa mère et son beau-père s’installeront en France et c’est à Paris, rue Denis Patin, dans ce foyer où s’était installé sa famille entourée de quantité d’écrivains yiddishophones, qu’elle avait pour de bon chevillé à elle cette langue. Elle le racontait notamment sur France culture dans la série A voix nue, en 2017 :

    Pologne-Sibérie-Pologne : 1939-1948
    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/a-voix-nue/pologne-siberie-pologne-1939-1948-3798843

    Adulte, Rachel Ertel ne cessera de la restituer. Non seulement en étant celle qui fera du yiddish, et de cette culture, un objet d’études. Mais encore en traduisant de nombreux ouvrages, là où dans les années 1990, on ne comptait encore que trois cents ouvrages traduits du yiddish au français par exemple. Traductrice, Rachel Ertel exhumera cette langue et cultivera cette histoire. Mais elle a aussi des mots très subtils pour exprimer la manière dont son activité de traductrice dynamique l’a toujours plongée dans un état émotionnel bien particulier - à la différence de l’anglais, qu’elle traduit aussi : alors qu’elle fait vivre cette histoire littéraire et en même temps celle de ces auteurs yiddish comme personne, elle explique avoir toujours eu une conscience aigue du fait qu’elle contribuait malgré tout à enterrer cette langue dès lors que des traductions seraient disponibles. Rares seront ceux, en effet, qui feront le geste d’ouvrir la version originale.

    En 1996, le Conseil de l’Europe alertait : le yiddish allait disparaître. L’année précédente seulement, le tout premier colloque jamais organisé avait enfin un lieu. La collection " Domaine yiddish " créée et animée par Rachel Ertel, d’abord au Seuil puis chez Julliard et enfin Liana Levi, avait fini par faire des petits : le yiddish se lisait, se racontait, se distribuait. C’est dans la foulée que sortiront des limbes la Maison de la culture yiddish, à Paris en 2002, et sa bibliothèque. Des cours, aussi, ouvraient comme jamais au tournant du siècle, et quatre fois plus d’élèves se formeront pour apprendre le yiddish en l’intervalle de vingt ans. La langue n’était pas morte.

    Signe de sa reconnaissance institutionnelle, en 2012, les ambassadeurs de France, d’Israël et des Etats-Unis auprès de l’Unesco assistaient à Paris à un colloque sur la culture yiddish devant un public de six cents personnes. C’est Rachel Ertel qui prenait en charge la leçon inaugurale du colloque cette année-là, et elle prononçait notamment ces mots : " Dans l’Histoire que nous vivons maintenant la marginalité a remplacé la centralité. Si le peuple juif pendant longtemps a été, par son caractère diasporique, exceptionnel, cette exceptionnalité est devenue la centralité du monde contemporain. Les guerres de plus en plus meurtrières, les changements climatiques qui provoquent famines et misère économique, imposent à des populations de plus en plus nombreuses une existence diasporique. Ces populations seront de plus en plus souvent amenées à des langues de fusion. Si je déplore les guerres et la misère, je suis loin de déplorer le métissage et la bâtardise, fondement même de la langue yiddish, qui peu à peu deviendra le paradigme de langues de plus en plus nombreuses. Car la vie est dans la mutabilité, sa permanence est dans la mutabilité."

  • La résistance dans le ghetto de Minsk (1941-1943)

    Autour de la conférence de Masha Cerovic organisée le vendredi 17 novembre à 20h15 à l’UPJB

    Les troupes allemandes ont occupé Minsk, capitale de la Biélorussie, le 28 juin 1941. Un ghetto a été créé le 18 juillet. Il y a alors environ 100 000 Juifs à Minsk : une partie d’entre eux y vivaient déjà avant 1939, d’autres étaient des réfugiés venus après le partage de la Pologne entre Hitler et Staline en 1939. La collaboration entre « Occidentaux » et « Orientaux » sera un des facteurs qui expliquent l’extraordinaire résistance des Juifs de Minsk.

    Les « Occidentaux » ont l’expérience du travail politique clandestin en Pologne. Ils sont sans illusion sur Hitler. Les « Orientaux » ont été démoralisés par le pacte germano-soviétique. Ils sous-estiment complètement le danger mais ils apportent de précieuses relations avec la résistance soviétique à Minsk et dans les forêts.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/11/08/la-resistance-dans-le-ghetto-de-minsk-1941-194

    #histoire #yiddishland

  • Ecrire en #yiddish : #Isaac_Bashevis Singer et la langue des fantômes | Le HuffPost
    https://www.huffingtonpost.fr/edith-ochs/langue-yiddish-litterature_b_2717800.html

    LITTÉRATURE - « Les fantômes aiment le yiddish et, pour autant que je sache, ils le parlent tous. Je ne crois pas seulement aux démons et aux autres esprits, mais aussi à la résurrection. Je suis sûr qu’un jour, des millions de cadavres parlant yiddish se lèveront de leurs tombes, et la première question qu’ils poseront sera : quel est le dernier livre paru en yiddish ? » déclara Isaac Bashevis Singer dans son discours de remise du prix Nobel de Littérature en 1978.

    Le Cahier de l’Herne foisonnant, dirigé par Florence Noiville, qui lui est consacré, rassemble une vingtaine d’auteurs et des documents passionnants [1]. Il s’accompagne de diverses manifestations culturelles au cours du printemps [2].

  • Zalmen Gradowski, ou la poésie comme témoignage
    https://www.en-attendant-nadeau.fr/2020/11/21/gradowski-poesie-temoignage

    Les quatre textes disponibles de Gradowski, sous la forme de deux liasses retrouvées séparément à la libération du camp en 1945, constituent un seul et même récit. Il raconte comment sont progressivement et savamment brisés tous les liens qui se nouent entre les humains et les unissent au monde, aux lieux, aux objets, aux êtres ; tous ces fils innombrables qui font la trame d’une vie, forment le tissu conjonctif d’une humanité et, à l’intérieur de celle-ci, font de chaque humain un monde – qui font monde. Ces quatre textes épinglent les événements marquants comme autant d’étapes d’une expérience narrée à la première personne et jalonnent un récit d’un lyrisme halluciné et visionnaire mis au service d’une démonstration rigoureuse, implacable et profondément politique, révélant le processus de destruction de l’humain en chacun de ces individus qui jadis composaient encore un peuple, une « famille », dit Gradowski. Progressant pas à pas – « N’aie crainte, écrit Gradowski s’adressant à son lecteur, je ne te révélerai pas la fin avant de t’avoir montré le début » –, de texte en texte, ce récit lancinant met en scène l’œuvre de désintégration systématique et inlassable de l’humain, sans cesse recommencée jusqu’à l’anéantissement, car toujours des fils se renouent au sein même du camp et retissent ailleurs et autrement d’autres liens entre les prisonniers ou avec leur milieu.

    #Zalmen_Gradowski #Auschwitz-Birkenau #Sonderkommando #yiddish #Shoah

  • Lire Sholem Aleykhem en temps de confinement
    https://www.en-attendant-nadeau.fr/2020/04/29/lire-aleykhem

    L’évocation du milieu interlope du théâtre juif à ses débuts passe par l’accumulation de péripéties plus ou moins vraisemblables, qui tout en maintenant un substrat réaliste rappellent constamment le roman populaire ou le roman-feuilleton, avec ses scènes mouvementées et ses aventures en cascade : arrivée du théâtre ambulant dans la bourgade juive, qui vient enchanter la vie quotidienne et provoque la fuite ou l’enlèvement rocambolesques des deux jeunes héros, ces « étoiles vagabondes » qui, comme dans la légende, s’attirent invinciblement sans jamais se rejoindre ; voyages initiatiques qui éprouvent la vocation artistique à l’aune du desserrement des restrictions de la vie traditionnelle ; accomplissement de l’art, payé au prix fort de la solitude, des trahisons amoureuses et de la culpabilité induite par le processus de rupture. Condensé par la fantaisie carnavalesque et le foisonnement du « roman comique », c’est tout le douloureux apprentissage de la modernité et de l’acquisition de l’individualité émancipée au crible de l’expérience personnelle qui est symbolisé de façon transposée à travers la verve romanesque. À la suite du processus d’émigration outre-Atlantique, la description se fait de plus en plus satirique, à mesure que la perte de l’innocence accompagne le dévoiement de l’idéalisme initial, traduisant la dégradation des valeurs par les compromissions de l’art naïf de l’origine, au profit de la marchandisation des talents, annonçant déjà le futur star-system hollywoodien et dénonçant la médiocrité du répertoire et des performances artistiques. Sholem Aleykhem, lui-même peu satisfait de ses deux séjours américains (la Première Guerre mondiale le contraint à revenir y passer les dernières années de sa vie), n’a de cesse de montrer l’envers du rêve émigrant et pastiche avec ironie le melting pot linguistique et l’abâtardissement de la langue et des coutumes du Vieux Monde.

    #Sholem_Aleykhem #livre #littérature_yiddish #Yiddish
    ping @febrile

  • Marche des chômeurs - Non Fides - Base de données anarchistes
    http://www.non-fides.fr/?Marche-des-chomeurs

    https://www.youtube.com/watch?v=cduQgkQGSh8

    [La Marche des Chômeurs, (« Arbetloze marsh »), est un des plus importants chants révolutionnaires en yiddish durant l’insurrection de Varsovie. Il fut composé par Mordechaj Gebirtig, tué par les nazis en 1942 lors de la révolte du ghetto de Cracovie.]

    Une, deux, trois, quatre
    Nous sommes chômeurs
    Depuis des mois nous n’entendons plus
    À l’usine sonner nos heures
    Nos outils gisent froids et oubliés
    Et la rouille déjà les a rongés
    Et nous nous baladons dans les rues
    Comme les riches, sans rien faire,
    Comme les riches, sans rien faire.

    Une, deux, trois, quatre
    Nous sommes chômeurs
    Sans vêtements, sans foyer,
    Notre lit est de terre et de boue
    Si quelqu’un a encore quelque chose à manger
    Il le partage en petits bouts
    Nous buvons de l’eau
    Comme les riches boivent du vin
    Comme les riches boivent du vin.

    Une, deux, trois, quatre
    Nous sommes chômeurs
    Nous avons travaillé dur pendant des années
    Et trimé toujours plus pour construire
    Maisons, châteaux, villes et pays
    Pour un tas de flambeurs.
    Nous n’avons eu comme récompense
    Que faim, privations et chômage.
    Que faim, privations et chômage.

    Une, deux, trois, quatre
    Et ainsi, à présent, nous marchons
    Chômeurs, pas après pas
    Et nous chantons la chanson
    D’une nouvelle terre, d’un monde nouveau
    Où vivent des hommes libres
    Où personne ne sera plus sans rien
    Sur la nouvelle terre libre.
    Sur la nouvelle terre libre.

  • Daniel Kahn, Psoy Korolenko, Oy Division - The Unternationale in Tel Aviv
    http://www.youtube.com/watch?v=pqW9sbAfYIw


    http://www.paintedbird.de/index.php?option=com_content&view=category&layout=blog&id=68&Itemid=128&

    A Detroit area native, Daniel Kahn attended the University of Michigan where he studied acting, directing, playwriting and poetry. After finishing his studies he lived, played music, recorded, acted, directed plays and composed theatre music in New Orleans, Detroit, New York and Ann Arbor. He has received awards for his playwriting, poetry, acting, and composing.

    The Internationale and Lili Marlene in Yiddish by Daniel Kahn. Vienna, Nazi bunker 8.04.2011
    https://www.youtube.com/watch?v=C5LqPJqFLNc

    #musique #yiddish

  • Sutzkever, le poète-témoin
    http://www.laviedesidees.fr/Sutzkever-le-poete-temoin.html

    Poète, résistant, communiste, Avrom Sutzkever a rendu compte de la destruction et de la résistance du ghetto de Wilno à partir de 1941. Son journal et ses poèmes, écrits sur le moment ou plus tard, sont l’œuvre d’un « témoin capital » de la catastrophe.

    Livres & études

    / #littérature, #Shoah, #témoignage

    #Livres_&_études

  • Carte du Yiddishland par le Cresadt
    http://cresadt.blogspot.fr/2013/10/yiddishland.html

    Pour le @CQFD n°107 de janvier 2013, le Cresadt a contribué à illustrer un entretien avec Pierre Stambul, en proposant une carte du Yiddishland. Dix bons mois plus tard, la voilà en ligne.

    L’entretien sur le site de CQFD : http://cqfd-journal.org/Les-fantomes-du-Shtetl

    #yiddishland #cresadt #cartographie

  • Sionisme : « pas en notre nom »
    Propos recueillis par Gilles Lucas
    http://cqfd-journal.org/Les-fantomes-du-Shtetl

    Pierre Stambul, militant libertaire et antisioniste, vient de publier Israël/Palestine, Du refus d’être complice à l’engagement [1] . Il raconte ici ses racines juives et athées et, en opposition au colonialisme israélien, évoque un judaïsme multiethnique et sans frontières, ainsi que le souvenir du Yiddishland de ses ancêtres, vecteur d’une culture, d’un état d’esprit et de courants d’idées prônant une émancipation universelle.

    #cqfd