• L’isola nuda, rimossa dalla coscienza
    https://www.balcanicaucaso.org/aree/Croazia/L-isola-nuda-rimossa-dalla-coscienza-220179

    Sull’isola di Goli otok - Isola nuda -Tito fece internare, tra il 1949 e il 1956, migliaia di dissidenti politici. Fino al 1988, anno della sua chiusura, ha poi funzionato da carcere per detenuti di reati comuni. Ora è lasciata in totale abbandono, e nonostante sia meta di migliaia di turisti rimane una pagina nera rimossa della storia jugoslava

  • Jugoslavia e vaiolo: un documentario, il presente
    https://www.balcanicaucaso.org/aree/Balcani/Jugoslavia-e-vaiolo-un-documentario-il-presente-219978

    «Un’altra primavera» [Još jedno proleće] del regista Mladen Kovačević racconta come la Jugoslavia socialista vece fronte ad un’epidemia di vaiolo. E fa riflettere sul momento presente, sulle pandemie, sul crollo di fiducia nelle istituzioni

  • #Anne_Morelli : Sur la guerre en Ukraine : « Il n’y pas de place pour des avis divergents »
    https://www.investigaction.net/fr/anne-morelli-sur-la-guerre-en-ukraine-il-ny-pas-de-places-pour-des-a

    Historienne et professeure à l’ULB, spécialiste de la critique historique appliquée aux médias, Anne Morelli a publié l’ouvrage de référence « Principes élémentaires de propagande de guerre » https://fr.wikipedia.org/wiki/Principes_%C3%A9l%C3%A9mentaires_de_propagande_de_guerre
    . Nous l’interrogeons sur la propagande de guerre appliquée au conflit ukrainien. Le rejet de la responsabilité sur l’autre partie que l’on peut apercevoir ces derniers jours dans les médias correspond à un des dix principes édictés dans son livre. Elle affirme que la diabolisation de l’adversaire, dont la parole est sans cesse décrédibilisée, ne permet pas de comprendre le conflit.

     

    Nos médias donnent toute la responsabilité à Poutine. Pourquoi n’examinent-ils pas les conséquences des actions qui ont précédé dans le camp occidental, à savoir celles des États-Unis, de l’Europe et des dirigeants ukrainiens ?
    On est dans une situation où il n’y a pas de place pour les divergences. Je suis sidérée de voir à l’ULB des affiches « Sauver l’Ukraine », « Poutine assassin ! » et d’autres messages de ce type. C’est la première fois que je vois des étudiants se positionner comme ça dans un conflit militaire. Il faut souligner que l’Ukraine à des armes, et ces armes ne sont pas arrivées toutes seules. On arme l’Ukraine depuis 2014 et le gouvernement lance régulièrement ses armes contre les « indisciplinés » des territoires que l’on appelle « prorusses ».

    Lorsqu’en #Yougoslavie, des territoires comme la #Croatie et le #Kosovo ont fait sécession, on a applaudi. Les pays occidentaux les directement ont soutenus. Par exemple, l’Allemagne ou le Vatican ont tout de suite reconnu l’indépendance de la Croatie alors qu’on était occupé à dépecer un pays qui jusque-là était uni. Mais quand c’est l’inverse, comme c’est le cas ici avec notre ennemi qui soutient une autonomie, là on dit que c’est scandaleux. On a un deux poids deux mesures flagrant. Imaginez si demain les Basques, les Catalans ou les Flamands voulaient leur autonomie. Est-ce qu’on applaudirait ?

    On ne comprend pas très bien ce qui a poussé la Russie à attaquer l’Ukraine, sauf à considérer que Poutine est un fou furieux qui veut dominer le monde. Une dépêche de l’AFP, reprise par de nombreux médias, évoque pourtant ce que Moscou reproche à Kiev : génocide au Donbass, présence de néonazis et prétentions atomiques de Zelensky… Mais l’AFP précise que ce sont des « accusations folles ». Vraiment ?  
    La #diabolisation de l’ennemi, c’est un principe de base de la propagande de guerre, assez continu. Napoléon était fou. Le Kaiser, Saddam Hussein, Milosevic et Khadafi l’étaient aussi. Et Poutine est fou bien entendu. Nous, nous avons la chance d’avoir des dirigeants qui sont tous sains d’esprit tandis que de l’autre côté, ce sont tous des fous furieux. C’est élémentaire comme principe de propagande de guerre.

    Pourtant, la question des #néonazis est bien réelle. Le #Bataillon_Azov, ce n’est pas des enfants de choeur, ce sont des néonazis. Il faut aussi rappeler qu’une partie des Ukrainiens se sont solidarisés de l’Allemagne nazie. Il y a une partie de la population qui a combattu les nazis, mais une partie qui a soutenu le #génocide des juifs et toutes les atrocités.

    Quand Poutine dit « On va lutter contre les fascistes ukrainiens », la Russie sait de quoi elle parle. Là aussi, la propagande occidentale a fait oublier que c’est l’ex-URSS qui a le plus collaboré à la défaite de l’Allemagne nazie. C’était tout à fait évident pour la population belge en 1945. Mais depuis, la propagande a fait ses effets à travers notamment les productions d’Hollywood, des films comme Il faut sauver le soldat Ryan et une multitude d’autres.

    Comment développer un mouvement pacifiste dans ces conditions et quel rôle pouvons-nous jouer ?
    C’est très difficile pour l’instant. Ça correspond au dixième principe, si on pose des questions au moment de la guerre c’est déjà aller trop loin. On vous considère pratiquement comme un agent de l’ennemi.

    Si on demande « Est-ce que des gens du Donbass n’ont pas le droit, comme ceux du Kosovo, d’avoir leur indépendance ? », on est suspecté d’être un agent de Poutine. Non, j’aime pas du tout Poutine. Mais j’ai pas envie d’une information qui est si partisane, pas envie d’une information qui est finalement celle de l’OTAN !

    Que faire alors ? J’ai été plusieurs fois invitée à des chaines de télévision et quand j’ai demandé de projeter la carte de 1989 en Europe pour montrer qui avance ses pions vers l’autre, curieusement on m’a dit que ce n’était finalement pas nécessaire que j’intervienne.

    Je pense que dans une situation de forte propagande comme maintenant, notre voix est inaudible.

    Il faut pourtant voir qui encercle qui. Ce sont les troupes de l’OTAN qui encerclent la Russie et pas l’inverse. Récemment, pour une manifestation contre la guerre, il n’y avait que quelques personnes. Depuis la guerre en Irak jusqu’à maintenant, il y a eu un certain découragement du mouvement pacifiste. Quand on voit les énormes manifestations qu’il y a eu par exemple en Grande-Bretagne et en Italie, ça n’a pas empêché les gouvernements d’y aller malgré les réactions populaires contre la guerre.

    Vous disiez dans une interview à La Libre Belgique que pour Biden « La Chine étant un trop gros morceau, s’attaquer à la Russie via l’OTAN apparaît plus accessible ». La réalité d’une guerre USA-Russie n’est-elle pas exagérée ?
    Je ne pense pas que Biden va la faire lui-même, il a promis à son électorat de ne plus envoyer des troupes étasuniennes directement au front. Mais d’une part, il envoie des militaires dans des pays qui étaient autrefois dans l’orbite soviétique comme les pays baltes, la Pologne, etc. Et d’autre part, il espère faire faire la guerre contre la Russie par les pays européens. Dans ce cas-là, Biden n’aura pas à se confronter à son opinion publique. Et au contraire, il obtiendra une réputation de courageux par rapport à l’ennemi. Je ne suis qu’une historienne, mais je pense que Biden essaiera de faire faire la guerre par les autres. Les Ukrainiens ont d’ailleurs déjà reçu énormément de matériel militaire.

    #propagande #manipulation #médias #histoire #cartographie #journalisme #politique #racisme #guerre #censure #ukraine #presse #ukraine #otan #etats-unis #géopolitique #énergie #allemagne #gaz #nucléaire

  • Si les orgues de Poutine menacent de péter en Ukraine, un autre conflit menace de se réveiller dans les Balkans

    Une prochaine guerre en Europe ?
    La Croatie et la Serbie sont en train de se surarmer, et la direction du renseignement militaire en a alerté l’état-major et l’Elysée, qui ont participé, chacun à sa façon, au processus.
    Exemples : le 25 novembre 2021, la Croatie , membre de l’Otan, a acheté à la France 12 avions rafales d’occasion. Les 6 premiers exemplaires seront livrés à Zagreb fin 2023 ou début 2024. En janvier, la Croatie a acquis 89 blindés US Bradley, et, le 2 février, elle a reçu des Etats-Unis 2 hélicoptères lourds de transport de troupes.
    De son côté, la Serbie, qui n’est pas membre de l’Otan, vient de recevoir de la Russie 30 chars de combat, 30 blindés de transport, 7 hélicoptères et 6 avions de combat, ainsi que des batteries antiaériennes. Et Belgrade va s’adresser aussi à la Chine pour obtenir hélicoptères et drones.
    A quand les #Balkans en feu ?
    Claude Angeli « Le Canard enchaîné » 9/2/2022

    https://www.arte.tv/fr/videos/100300-102-A/arte-regards-tensions-en-bosnie

    Depuis que la négation du massacre de Srebrenica est passible de poursuites, Milorad Dodik, le leader des Serbes de Bosnie à la tête de la Republika Srpska, multiplie les menaces de sécession. Et ce n’est pas tout, l’Etat multiculturel de Bosnie-Herzégovine est également en proie aux diatribes des nationalistes croates... À #Sarajevo, des voix s’élèvent pourtant contre la fragmentation du pays en groupes ethniques.

  • Druga strana svega - L’Envers d’une histoire

    Dix ans après la révolution démocratique serbe, un regard à travers le trou de la serrure d’une porte condamnée dans un appartement de #Belgrade, dévoile à la fois l’histoire d’une famille et d’un pays dans la tourmente, et révèle la #désillusion d’une révolutionnaire et son combat contre les fantômes qui hantent le passé et le présent de la #Serbie.

    « Une porte restée fermée pendant plus de soixante-dix ans dans l’appartement d’une famille de Belgrade devient le point de départ d’une formidable chronique familiale, politique et historique. La famille est celle de la réalisatrice, incarnée par sa mère, la charismatique Srbijanka Turajlić, ancienne professeure universitaire et importante figure de l’#opposition au régime des années 1990. Grâce aux conversations des deux femmes, à la fois profondes et drôles, on parcourt l’histoire mouvementée d’un pays, ses bouleversements et ses changements politiques. Il est souvent question d’engagement citoyen et des responsabilités portées par chaque génération - celles des protagonistes mais aussi celles des spectateurs. Grâce à la générosité du récit, on plonge dans une passionnante fresque dans laquelle la réalisatrice, telle une habile couturière cinématographique, arrive à assembler le personnel et le politique, et par ricochet, la petite et la grande histoire. Dans ce voyage à travers les époques et les idéaux, cette porte fermée se révèle être un magnifique prétexte pour explorer cette aventure humaine. »

    http://www.film-documentaire.fr/4DACTION/w_fiche_film/13548_1
    #film #film_documentaire #documentaire

    #Yougoslavie #ethnicité #communisme #nationalisation #bourgeoisie #Slobodan_Milosevic #Milosevic #guerre #conflit #résistance #responsabilité #Srbijanka_Turajlic #OTPOR #Université_de_Belgrade #révolution #5_octobre_2000 #histoire #révolution

    –—

    Une citation :

    Srbijanka Turajlić, min 31’00 :

    « On ne sait pas comment une guerre éclate ! Surtout une guerre civile. On ne sait pas comment ça arrive. Alors on ne croit pas que c’est en route. Jusqu’à ce que ça démarre »

  • Populations croisées dans le Sandjak de Novi Pazar en 2008
    https://visionscarto.net/sandjak-de-novi-pazar

    Titre : Populations croisées dans le Sandjak de Novi Pazar en 2008 Mots-clés : #minorités #yougoslavie #ex-yougoslavie #monténégro #serbie Contexte : « La boîte de Pandore des frontières balkaniques : Simple corridor ou carrefour d’échanges ? » dans le Monde diplomatique de janvier 2008 page 14 et 15 Source : - Auteur : Philippe Rekacewicz Date : 2008 #Musée_et_archives

  • In These Stunning Images, Ordinary Yugoslav Partisans Captured Their Revolution on Camera
    https://www.jacobinmag.com/2020/07/yugoslavia-partisan-photography-red-light

    In These Stunning Images, Ordinary Yugoslav Partisans Captured Their Revolution on Camera

    By Davor Konjikušić

    Most of the fighters who joined the partisan struggle in World War II Yugoslavia had never even held a camera, let alone considered themselves photographers. Yet organized efforts to create a “partisan photography” helped carry the image of their struggle to the masses — and showed that artistic production wasn’t just for professionals.

    #WWII #jugoslavie #partisan #photographie #balkans #

  • Fascist legacy

    Fascist Legacy ("L’eredità del fascismo") è un documentario in due parti sui crimini di guerra commessi dagli italiani durante la seconda guerra mondiale, realizzato dalla BBC e mandato in onda nei giorni 1 ed 8 novembre 1989.

    https://www.youtube.com/watch?v=2IlB7IP4hys

    #film #film_documentaire #documentaire

    #Mussolini #Pietro_Badoglio #Ethiopie #guerre_chimique #Rodolfo_Graziani #gaz_moutarde #colonialisme #Italie #Libye #fascisme #massacres #crimes_de_guerre #Mario_Roatta #Yougoslavie #camps_de_concentration #Rab #destruction #terreur #impunité

    voir aussi :
    https://en.wikipedia.org/wiki/Fascist_Legacy

    ping @wizo @albertocampiphoto

  • Spomenik. L’Utopie de la mémoire
    œuvre photographique d’Alberto Campi @albertocampiphoto
    Editions — La Cité
    https://www.lacite.info/editions

    A commander sans modération !

    Spomenik. Ce mot à la sonorité ronde et métallique signifie mémorial en serbo-croate. Sous le leader yougoslave Tito, il est devenu synonyme de monument antifasciste. Un modèle qui a fleuri entre la fin de la Seconde Guerre mondiale et la dissolution de la République fédérative socialiste de Yougoslavie, divisée en sept républiques. Majestueux et captivants, les #spomeniks matérialisent les vestiges d’une mémoire collective.


    #livre #photo #histoire #Yougoslavie

  • Former Yugoslavia’s brutalist beauty – a photo essay | Art and design | The Guardian

    https://www.theguardian.com/artanddesign/2019/oct/31/former-yugloslavia-brutalist-beauty-a-photo-essay

    After the second world war, socialist Yugoslavia set out to reconstruct a land destroyed by fighting. Concrete residential blocks, hotels, civic centres and monuments shot up across the country in a show of power from a state between two worlds, western democracy and the communist east. Photographs by Marko Đurica/Reuters. Written by Ivana Sekularac.

    Thu 31 Oct 2019 07.00 GMT
    Last modified on Thu 31 Oct 2019 16.50 GMT

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    Genex Tower is unmissable on the highway from Belgrade airport to the centre of the city. Its two soaring blocks, connected by an aerial bridge and topped with a long-closed rotating restaurant resembling a space capsule, are such an unusual sight, the 1977-build tower has become a magnet for tourists despite years of neglect. The tower is one of the most significant examples of brutalism – an architectural style popular in the 1950s and 1960s, based on crude, block-like forms cast from concrete.

    #architecture #brutalisme #yougoslavie #ex-yougoslavie #serbie #spomenik

    • Même problème que toi @grommeleur pour certains sites... impossible d’insérer des images avec l’astuce « #.jpg »
      –-> du coup, moi aussi, comme @reka, quand je pense que a vaut la peine que les images soient ajoutées, je mets les images dans mon archive (imgur dans mon cas) et je copie-colle le lien depuis imgur vers seenthis

    • Oui, sur certains sites dont The Guardian, les images n’apparaissent plus automatiquement à travers le gimmick Seenthis. J’y ai renoncé d’une manière générale, sauf que j’estime que ça vaut la peine (comme dans ce cas), alors je prélève les images et je les place dans notre dropbox pour pouvoir les afficher. Mais je ne fait ça que très rarement, il faut aussi travailler un peu pour nourrir la famille :)

    • C’est d’autant plus irritant que les vignettes des images apparaissent bien pendant que l’on rédige le message. Je soupçonne un problème lié à une clé d’identification dans l’affichage des images (certains sites ne souhaitent pas que l’on puisse afficher l’image hors du contexte de la page source).

  • Dans le procès en appel de Radovan Karadzic ce mercredi à La Haye, aux Pays-Bas, les juges internationaux ont enfoncé le clou encore plus profondément : sa peine, qui était de 40 ans de détention à l’issue du premier jugement, a été transformée en prison à vie.
    Karadzic, emprisonné depuis 11 ans, âgé maintenant de 73 ans, faisait appel car il estimait que son procès et le verdict en première instance étaient avant tout « politiques ».


    https://fr.euronews.com/2019/03/20/proces-en-appel-de-radovan-karadzic-l-ex-chef-des-serbes-de-bosnie-est-
    https://fr.euronews.com/tag/srebrenica
    #Sarajevo #Srebrenica #génocide

  • 06.03.2019: Geschichte einer Aggression (Tageszeitung junge Welt)
    https://www.jungewelt.de/artikel/350415.von-bismarck-bis-westerwelle-geschichte-einer-aggression.html

    Im Jahre 1878 reklamierte Reichskanzler Otto von Bismarck im Kontext des Berliner Kongresses zur Balkanfrage für sich den Ruf des »ehrlichen Maklers«, da er für Deutschland auf dem Balkan keine Interessen sehe, »welche auch nur die gesunden Knochen eines einzigen pommerschen Musketiers wert« seien. 36 Jahre später stand »Serbien muss sterbien« als Losung auf der Berliner Tagesordnung. Anlass war die Tötung des österreichischen Thronfolgers Franz Ferdinand 1914 in Sarajevo durch eine Gruppe junger Serben, die mit dem Attentat den kolonialistischen Anspruch Österreich-Ungarns auf Teile des Siedlungsgebietes der Südslawen zurückweisen wollten. Eigentlicher Hintergrund war aber, dass Serbien aufgrund seiner Intention, die südslawischen Siedlungsgebiete zu einem gemeinsamen souveränen Staat zusammenzuführen, zu einer ernsthaften Gefahr deutscher und österreichischer Imperialpolitik in Südosteuropa wurde. Dies sollte verhindert werden.

    So begann der Erste Weltkrieg als Einhegungskrieg der Donaumonarchie und Deutschlands gegen das allzu selbstständige Serbien, das allerdings als Sieger aus dem Krieg hervorging und einen südslawischen Staat (»Königreich der Serben, Kroaten und Slowenen«, später Königreich Jugoslawien) konstituieren konnte. Deutschland hingegen musste seinen imperialistischen Anspruch zunächst aufgeben.

    Auch im Zweiten Weltkrieg blieb Großdeutschland seiner imperialistischen Politik gegenüber dem Balkan treu: Es zerschlug den jugoslawischen Staat und konnte dabei auf die Unterstützung regionaler Nationalisten setzen. Insbesondere slowenische (Domobrancen), kroatische (Ustascha) und bosnisch-muslimische (13. Waffen-Gebirgs-Division der SS »Handschar«) Provinznationalisten sowie die albanische Minderheit bewiesen dabei große Kollaborationsfreude. Das Vorhaben Hitlerdeutschlands, Jugoslawien endgültig zu zerstören, scheiterte aber. Titos Partisanen befreiten nahezu selbstständig ihr Land, Jugoslawien wurde ein sozialistisch-föderativer Staat und genoss als blockfreies Land weltweit hohes Ansehen. Deutschland hingegen musste eine Zwangspause als imperialistische Macht einlegen.

    Die Veränderungen in Osteuropa in den Jahren 1989–91 berührten auch Jugoslawien. Während die BRD im Zuge des Anschlusses der DDR ihre volle Souveränität wiedererlangte, gewannen in Jugoslawien die Provinznationalisten zunehmend die Oberhand – mit Unterstützung der wiedererwachenden Hegemonialmacht Deutschland. Bonn setzte sich unter missbräuchlicher Verwendung des Selbstbestimmungsrechts an die Spitze der internationalen Sezessionsbefürworter.

    Die Normenhierarchie staatlicher Souveränität und territorialer Integrität wurde zugunsten eines reaktionär-sezessionistischen Selbstbestimmungsrechtsverständnisses verkehrt. Dieses hat aber nichts mit dem emanzipatorisch-antikolonialen Selbstbestimmungsrecht der UN-Charta zu tun. Während die UN-Charta das Selbstbestimmungsrecht als Grundlage staatlicher Souveränität, nämlich frei von äußerer Intervention, betrachtet, stellt die deutsche Interpretation einen Gegensatz zwischen staatlicher Souveränität und Selbstbestimmungsrecht dar, also ein primitives Sezessionsrecht.

    Deutschlands interventionistischer Vorstoß war damit die erste und gleichzeitig erfolgreiche außenpolitische Machtprobe. Dabei verwendete die neue deutsche Außenpolitik nicht einmal diplomatische Floskeln, um ihren imperialistischen Anspruch gegenüber Serbien zu formulieren. »Serbien muss in die Knie gezwungen werden«, polterte 1992 der damalige Bundesaußenminister Klaus Kinkel.

    Der Besuch von Außenminister Guido Westerwelle in Belgrad 2010 verdeutlichte nicht weniger, wer Herr und wer Knecht ist. In kolonialer Selbstgefälligkeit erklärte er: »Die Unabhängigkeit des Kosovo ist Realität.« Terroristen der »Kosovo-Befreiungsarmee« (UCK) war es mit militärischer Unterstützung der NATO gelungen, einen Teil serbischen Staatsgebietes gewaltsam herauszubrechen und weltweit den ersten Mafiastaat zu gründen.

    Als es Ende Juli/Anfang August 2010 an der »Verwaltungsgrenze« zwischen Zentralserbien und seiner Provinz Kosovo zum Widerstand aufgebrachter Serben kam, warnte Westerwelle Belgrad: »Hier geht es um den Frieden in Europa.« Zynisch ergänzte er: Die Zeit gewaltsamer Auseinandersetzungen, die Zeit von Kriegen und Konflikten entlang ethnischer Linien in Europa, müsse zu Ende sein. »Wir sind der Überzeugung, dass die Landkarte in dieser Region gezeichnet ist.«

    Nachdem Deutschland die Landkarte des Balkans nach eigenen Vorstellungen und in Absprache mit den USA verändert hatte, soll nun Ruhe herrschen, d. h. die Ergebnisse westlicher und regional-sezessionistischer Gewaltpolitik sollen akzeptiert werden. Wenn Serbien dies nicht will, bleibt es der Brandstifter auf dem Balkan. Als Belgrad und Pristina 2018 den Gedanken eines Gebietsaustauschs zwecks Befriedung des Konflikts ins Spiel brachten, senkte Berlin seinen Daumen.

    Für dieses das Völkerrecht negierende und selbstherrliche »ordnungspolitische Verständnis« steht die neue Wortkreation »regelbasierte internationale Ordnung«, die die Charta der Vereinten Nationen stillschweigend ersetzen soll. Gemeint ist damit die vom Westen gestaltete imperiale Ordnung.

    Deutschlands antiserbische und antijugoslawische Politik stellt eine Konstante deutscher Außenpolitik dar. Seit der Zerschlagung Jugoslawiens bestimmen Deutschland, Österreich und die USA das Schicksal der postjugoslawischen Staaten. Anstelle ihrer erhofften Unabhängigkeit steht eine nur formale Souveränität.

    Alexander S. Neu ist Obmann der Linksfraktion im Verteidigungsausschuss des Bundestages und war im Jahr 2000 als Mitarbeiter der OSZE im Kosovo.

    Uminterpretation der Ereignisse von 1999 auf internationalem Parkett

    Im Jahr 2008 proklamierten die Albaner der serbischen Provinz Kosovo die Unabhängigkeit von Serbien. Belgrad sieht sich außer Stande, diesem illegalen Schritt durch Ausübung seiner Hoheitsgewalt zwecks Verteidigung seiner territorialen Integrität und Souveränität entgegenzutreten, da die US-geführte NATO seit 1999 auf diesem Gebiet Serbiens präsent ist und die Unabhängigkeit des Kosovo de facto militärisch absichert. Zwar verfügt die NATO über ein Mandat des UN-Sicherheitsrates in Form der Resolution 1244 zur Stabilisierung der Sicherheitslage – jedoch nicht zur militärischen Absicherung einer illegalen Sezession.

    Die Sicherheitsratsresolution 1244 diente dazu, den völkerrechtswidrigen Angriffskrieg der NATO gegen die damalige Bundesrepublik Jugoslawien zu beenden. Hierzu wurde die NATO nach Beendigung ihres Luftkrieges zynischerweise durch den Sicherheitsrat vom Aggressor zur offiziellen und »unparteiischen Friedenskraft« KFOR in diesem Teil Serbiens geadelt, woraus die NATO wiederum eine Scheinlegalität für ihre vorangegangene Aggression ableitete.

    Die Alternative zu der Resolution, die ein UNO-­NATO-Protektorat etablierte, wäre indes ein reines NATO-Protektorat gewesen, so die damalige Befürchtung. Genau diese Entwicklung aber wollten Russland, China und Serbien verhindern, indem sie die UNO in der Rolle als internationalen Verantwortungsträger zur Lösung des Konflikts sehen wollten, um so eine von der NATO forcierte Sezession auszuschließen.

    Der deutsche KFOR-Anteil gehörte mit bis zu 6.400 Soldatinnen und Soldaten zu den größten Truppenstellern. Deutschland kontrollierte militärisch bis Ende 2018 den Südwesten des Kosovo. Dieses Kontingent ist nun aufgelöst. Die Bundeswehr ist noch mit etwa 70 Soldatinnen und Soldaten in Pristina präsent. (asn)

    #Allemagne #Yougoslavie #Serbie #Autriche #OTAN #guerre #histoire

  • #Monténégro : Tito a fait son grand retour à « #Titograd »

    Le Monténégro a ressorti des placards une statue en bronze du maréchal Tito. De taille réelle, elle trône désormais en plein cœur de la capitale #Podgorica. La ville a porté le nom de Titograd de 1946 à 1992. Ce choix d’honorer l’#antifascisme et le père fondateur de la #Yougoslavie socialiste prend le contrepied des pays voisins, qui tentent d’effacer le souvenir de l’État commun.


    https://www.courrierdesbalkans.fr/Montenegro-Tito-Podgorica

    #Tito #Le_retour_de_Tito #mémoire #monument #ex-Yougoslavie #Yougonostalgie

  • « Affirmer que l’Europe c’est la paix est une fadaise doublée d’une mystification » Olivier Delorme
    - 27 Novembre 2018 - Le Comptoir

    https://comptoir.org/2018/11/27/olivier-delorme-affirmer-que-leurope-cest-la-paix-est-une-fadaise-doublee-

    Le Comptoir : Vous vous moquez du lieu commun européiste disant que l’Europe c’est la paix… La formation de l’Union européenne n’a-t-elle pas aidé à pacifier une Europe qui a connu deux guerres mondiales et bien d’autres encore ?


    Olivier Delorme : Nullement. En réalité, la guerre est impossible en Europe dès lors que les États-Unis d’Amérique en 1945, puis l’Union soviétique en août 1949, ont acquis l’arme atomique. En effet, au mois d’avril de cette même année 1949, dix États européens de l’Ouest se sont liés au Canada et aux États-Unis par le pacte d’assistance mutuelle qu’on appelle l’Alliance atlantique, tandis que des troupes soviétiques stationnent dans la plupart des États d’Europe de l’Est qui formeront le Pacte de Varsovie en 1955. Dès lors, les deux Grands peuvent, en Europe, se jauger, se gêner, mais pas provoquer une remise en cause de l’équilibre qui dégénérerait en conflit nucléaire, puisque chacun considère son “glacis européen” comme faisant partie de ses intérêts vitaux. C’est l’équilibre de la terreur, et rien d’autre, qui assure la paix en Europe après 1945.

    Quant à la possibilité d’une guerre franco-allemande dans ce contexte géopolitique, elle relève simplement du burlesque. Les États-Unis exerçant sur l’Europe de l’Ouest une hégémonie sans partage jusqu’en 1958, il est en effet extravagant d’imaginer que des États qui dépendent entièrement d’eux pour leur sécurité et beaucoup pour leur approvisionnement et leur reconstruction (plan Marshall), qui abritent en outre sur leur territoire des bases américaines, puissent entrer en guerre les uns contre les autres. Enfin, lorsque la France quitte l’organisation militaire intégrée de l’Alliance atlantique (1966), c’est que sa force de dissuasion nucléaire est devenue opérationnelle : aucune agression directe contre elle de la part d’une puissance non nucléaire n’est donc plus envisageable. Dans ces conditions, affirmer que “l’Europe c’est la paix” est une fadaise doublée d’une mystification.

    La réalité, c’est que ce qu’on appelle la “construction européenne” et c’est une construction américaine de guerre froide : il ne s’est jamais agi que d’organiser économiquement la partie de l’Europe sous hégémonie américaine. On sait aujourd’hui que les services spéciaux américains ont abondamment financé les mouvements paneuropéens, et que la plupart des “Pères de l’Europe” ont été ce que les archives de la CIA désignent comme des hired hands ou mains louées, ce que je propose, dans ces 30 bonnes raisons pour sortir de l’Europe, de traduire par mercenaires ou domestiques appointés. D’ailleurs, nombre de ces Pères ont aussi eu une carrière à l’OTAN et/ou une retraite dorée dans des multinationales américaines.

    Quant à la pacification des relations entre les deux blocs de la guerre froide, elle n’a elle non plus strictement rien eu à voir avec la “construction européenne”. Elle s’est faite d’abord à l’initiative du général de Gaulle, qui parlait volontiers d’Europe de l’Atlantique à l’Oural, c’est-à-dire sans aucun rapport avec l’Europe américaine de Monnet et de ses compères, et pour partie en réaction à l’échec du seul plan européen qui n’a pas été inspiré ou patronné par les Américains (Plan Fouchet, 1961-1962) et que, pour cette raison, les partenaires d’alors de la Communauté économique européenne (CEE) ont fait capoter. De même, l’autre politique de détente européenne a été initiée par un autre État-nation du continent, et de nouveau hors du cadre de la CEE. C’est l’Ostpolitik de l’Allemand Willy Brandt, qui répond d’abord à des impératifs nationaux allemands. Les États-nations ont donc joué, dans la pacification de l’Europe, un rôle bien plus actif que la “construction européenne”.

    Ajoutons encore que, à Chypre, l’Union européenne (UE) n’a fait qu’entériner l’occupation et la colonisation illégale (depuis 1974) de 37 % d’un État qui en est devenu membre en 2004 (la République de Chypre) par un État candidat à l’Union (la Turquie) : situation parfaitement ubuesque ! Et l’UE n’a jamais sérieusement tenté quoi que ce soit, ni exercé la moindre pression significative sur la Turquie, afin de dégager une solution politique à ce conflit. Elle n’a pas davantage manifesté la moindre solidarité aux Chypriotes qui, depuis plusieurs mois, doivent faire face à des intimidations de la marine de guerre turque destinées à empêcher la mise en valeur de gisements gaziers situés dans la zone économique exclusive de la République de Chypre.


    De même l’UE n’a-t-elle jamais rien tenté de sérieux pour obtenir de la Turquie – qu’elle finance pourtant largement au titre de la pré-adhésion et, plus récemment, à celui du chantage aux migrants – qu’elle mette fin à ses innombrables violations des espaces maritime et aérien grecs, c’est-à-dire à la violation des frontières de l’Union ! Et lorsque, en 1996, la Turquie occupe les îlots grecs d’Imia (de nouveau menacés le printemps dernier), conduisant les deux pays au bord du conflit (trois morts dans le crash d’un hélicoptère grec), la Commission et le Conseil se taisent. Seul le Parlement vote une résolution, sans la moindre conséquence pratique, réaffirmant les droits souverains de la Grèce et invitant le Conseil à « prendre les mesures qui s’imposent pour améliorer les relations entre la Grèce et la Turquie ». Ce qu’il ne fera pas. C’est finalement une médiation américaine qui rétablira le statu quo.

    Or, la permanence de la menace turque, qui a connu un regain ces derniers temps sans plus de réaction de l’UE, contraint la Grèce à soutenir un effort militaire disproportionné : elle est le pays de l’OTAN qui consacre, après les États-Unis, la part la plus importante de son PIB aux dépenses militaires. Et cet effort a largement contribué à la “construction” de la fameuse dette grecque, tout en enrichissant les industries de défense allemande et française, dont la Grèce figure régulièrement parmi les clients les plus importants.

    Enfin, ce qu’on appelait alors les “Communautés européennes” a joué un rôle singulièrement toxique dans le déclenchement des guerres de sécession yougoslaves, et fait la démonstration que la prétendue solidarité européenne ne pèse rien dès que des intérêts nationaux puissants sont en jeu. En effet, si le 16 décembre 1991 le Conseil européen fixait à l’unanimité les critères de reconnaissance des indépendances slovène et croate et chargeait une commission d’arbitrage de les apprécier, l’Allemagne puis l’Autriche, soucieuses de se reconstituer un espace d’influence plus ou moins exclusive sur d’anciennes terres austro-hongroises devenues yougoslaves en 1918, violaient la décision du Conseil dès le 23 décembre, mettant ainsi le feu aux poudres. De même, les décisions européennes, comme je l’explique dans le troisième tome de La Grèce et les Balkans (Gallimard, 2013) contribuèrent-elles largement au déclenchement des hostilités intercommunautaires en Bosnie-Herzégovine. Donc non seulement la “construction européenne” n’a pas créé les conditions de la paix en Europe, mais elle s’est montrée incapable de contribuer à la maintenir.

    On parle beaucoup de “faire l’Europe”, et les euro-libéraux mettent en avant qu’il s’agit de la seule façon de s’opposer aux grandes nations comme les USA, la Chine ou la Russie. Mais n’est-ce pas contradictoire avec l’implication grandissante de l’OTAN au sein de l’UE ? Quels sont d’ailleurs ces liens avec cette organisation issue de la Guerre froide ?
    OTAN et UE ont une même origine – la Guerre froide – et un même but : l’intégration entre les deux rives de l’Atlantique. Comme l’ont de nouveau montré la rage de la Commission européenne à négocier le TAFTA dans la plus totale opacité, de manière à cacher la réalité à des opinions européennes largement hostiles à cet accord, et sa volonté de contourner les parlements nationaux dans la ratification du CETA.

    Si l’on examine la chronologie, la création en 1952 de la première Communauté européenne, celle du charbon et de l’acier (CECA), conçue par Monnet, agent d’influence américain – stipendié ou non peu importe – est suivie de peu par la substitution1, dans les importations des pays de cette CECA, du charbon américain en surproduction au charbon polonais, de bien meilleure qualité mais se trouvant dans une Europe avec laquelle les États-Unis veulent que les échanges commerciaux cessent. Puis les États-Unis accordent à la CECA, dès 1953, un prêt dont la contrepartie est l’augmentation des achats de leur charbon au coût minoré par des subventions au fret. Au final, la CECA a permis aux États-Unis d’exporter en Europe leur surproduction, ce qui conduit, à terme, à la fermeture des mines des États membres de la CECA eux-mêmes.

    Ajoutons que le premier ambassadeur américain près la CECA, nommé à la demande pressante de Monnet, est David Bruce, qui fut chef de la branche européenne de l’OSS (l’ancêtre de la CIA) puis un très interventionniste ambassadeur en France (1949–1952) ; il le sera ensuite en Allemagne (1957-1959) et au Royaume-Uni (1961-1969). Bruce sera également chargé de pousser à la constitution de la Communauté européenne de défense (CED), destinée à répondre aux exigences américaines d’un réarmement allemand après le début de la guerre de Corée (juin 1950). Car les États-Unis devant envoyer des troupes en Corée, ils demandent aux Européens de participer davantage à leur propre défense (ça ne date pas de Trump !). La CED est imaginée de nouveau par Monnet (ou par ceux qui lui soufflent ses idées) pour neutraliser les oppositions en Europe à la renaissance d’une armée allemande cinq ans après la fin du second conflit mondial, et le gouvernement français de René Pleven la fait sienne (octobre 1950). Le traité est signé en mai 1952, mais l’opposition des gaullistes et des communistes fera échouer sa ratification au Parlement français en août 1954.
    Parallèlement, en février 1952, la conférence de Lisbonne des États membres de l’Alliance atlantique adopte le rapport d’un comité de sages – dont Monnet, l’indispensable bonne à tout faire des Américains, est bien sûr l’un des membres – qui crée une organisation militaire intégrée, l’OTAN, destinée à placer sous commandement américain l’armée dite européenne (CED) qui n’a d’autre fonction que d’être une troupe de supplétifs. Enfin, on confie aussi à Bruce la tâche de promouvoir la création d’un organe politique européen unique. Moins d’un an après la mort de la CED, se réunit la conférence de Messine (juin 1955) qui lance la négociation sur les traités de Rome signés le 25 mars 1957. Et le 16 mai suivant, le Belge Paul-Henri Spaak, qui a été le principal artisan de ces traités, devient le 2e secrétaire général de l’OTAN, poste dans lequel un autre des “pères-signataires” de Rome en 1957, le Néerlandais Joseph Luns, sera le recordman de durée (1971-1984). OTAN et “construction européenne” sont intimement liées : elles ont toujours été les deux faces d’une même monnaie !
    Et la “défense européenne”, aujourd’hui comme au temps de la CED, n’a jamais été qu’un leurre. Lors de la négociation du traité de Maastricht, il s’est rapidement avéré que la plupart des États ne pouvaient concevoir que le “pilier” de défense et de sécurité commune fût autre chose que l’OTAN. On y a mis les formes parce que la France n’avait pas encore liquidé l’héritage gaullien, mais la réintégration de celle-ci dans cette organisation militaire sous commandement américain, ébauchée par Chirac, conclue par Sarkozy et ratifiée (malgré des engagements contraires) par Hollande, rend inutiles les circonlocutions d’autrefois. Ce n’est pas tant qu’il y ait une “implication grandissante” de l’OTAN dans l’UE, c’est juste qu’on dissimule moins une réalité consubstantielle à la “construction européenne”.
    Par ailleurs, pour les États de l’Europe anciennement sous hégémonie soviétique, l’intégration à l’UE a été l’antichambre de l’intégration à l’OTAN (raison pour laquelle Moscou a réagi si vigoureusement lors de l’association de l’Ukraine à l’UE). Et j’oserais dire que, pour eux, l’appartenance à l’OTAN est beaucoup plus importante que leur appartenance à l’UE.


    Mais ce qui est aujourd’hui le plus drôle, c’est que les orientations de la nouvelle administration américaine viennent troubler ce très vieux jeu. Parce que la monnaie européenne, largement sous-évaluée pour les fondamentaux de l’économie allemande (et largement surévaluée pour la plupart des économies de la zone que cette monnaie étouffe), est devenue un redoutable instrument de dumping au service des exportations allemandes, Trump range désormais l’UE parmi les ennemis des États-Unis et remet en cause le libre-échange avec cet espace. Alors qu’on sait que, par le passé, les États-Unis ont été à la fois les moteurs du libre-échange (qui est toujours la loi du plus fort… mais les États-Unis n’étant plus aujourd’hui les plus forts, ils n’y ont plus intérêt) comme de la monnaie unique. L’ouverture des archives américaines a ainsi révélé un mémorandum de la section Europe du département d’État américain, en date du 11 juin 1965, dans lequel Robert Marjolin, l’ombre de Monnet et vice-président de la Commission (1958-1967), se voyait prescrire « de poursuivre l’union monétaire à la dérobée (ou en rusant), jusqu’au moment où ‘l’adoption de ces propositions serait devenue pratiquement inéluctable »²… Ceci est à mettre en parallèle avec la décision du sommet européen de La Haye, en décembre 1969, de confier à une commission présidée par le Luxembourgeois Pierre Werner l’élaboration du premier projet (rapport remis en octobre 1970) d’union économique et monétaire.

    Par ailleurs, le même Trump n’a plus de mots assez durs pour l’OTAN qui, à ses yeux, coûte trop cher aux Américains. D’autant que ses relations avec Poutine semblent indiquer qu’il souhaite sortir de l’actuel remake de Guerre froide. On oublie souvent, en Europe, que le principe fondamental de la diplomatie américaine, depuis l’indépendance jusqu’en 1948, a été le refus des alliances permanentes. Ce n’est que le contexte de la Guerre froide qui a justifié le vote au Congrès de la résolution Vandenberg autorisant le président des États-Unis à conclure des alliances en temps de paix. Trump entend-il refermer ce qui pourrait n’avoir été qu’une parenthèse de soixante-dix ans ?

    Hostilité à l’UE et désintérêt pour l’OTAN – deux créations états-uniennes –, c’est en tout cas ce qui cause aujourd’hui une forme d’affolement chez beaucoup de dirigeants européens et dans la nomenklatura de l’UE : comment des marionnettes pourront-elles vivre sans leur marionnettiste ?

    Vous plaidez pour l’indépendance de la France, mais la France n’est-elle pas trop petite pour s’imposer sur la scène internationale ?
    Non. Hier comme aujourd’hui, la question de la taille est une fausse question. Je ne vais pas vous faire la liste de tous les Empires, colosses aux pieds d’argile – jusqu’à l’URSS –, qui ont péri non en dépit mais, en tout ou partie, à cause de leur taille et de leur hétérogénéité. Ni la liste des petits États qui ont profondément marqué l’histoire de l’humanité – les cités grecques plus que l’immense Empire perse – ou le monde contemporain, quoi qu’on pense par ailleurs de leur action – Israël, par exemple. Le petit Uruguay est aujourd’hui un laboratoire politique, économique et social qui a engrangé bien plus de réussites que ses deux voisins géants, l’Argentine et le Brésil.

    Un État n’est pas fort parce que son territoire est étendu ou sa population nombreuse. Il est fort parce que s’y exprime une volonté d’exister et de se projeter dans l’avenir en tant que peuple, une conscience d’avoir des intérêts communs, de former une communauté qui se traduit en volonté politique.

    L’UE n’est pas une volonté – parce les Européens ne forment pas et ne formeront pas un peuple, en tout cas pas avant très longtemps. Elle n’est pas davantage une addition de volontés. Parce que ses États membres, et les peuples dont ils sont l’expression, n’ont ni les mêmes intérêts, ni la même vision du monde, ni la même conception de leur rôle dans ce monde, ni le même mode de vie, etc. L’UE n’est jamais que la soustraction de vingt-huit ou vingt-sept objections à chaque décision qu’elle doit prendre, et chaque décision n’est, au final, que le plus petit commun dénominateur entre vingt-sept ou vingt-huit intérêts divergents. Un plus petit commun dénominateur qu’il faut à chaque fois négocier âprement pendant que passent les trains de l’histoire. On ne joue aucun rôle, on ne pèse rien quand on est un plus petit commun dénominateur : on ne fait que subir la volonté de ceux qui ont le courage de l’exprimer.


    En réalité, l’UE n’est que l’expression de vingt-sept lâchetés, de vingt-sept renoncements à exister par soi-même ; l’UE ne peut-être qu’un monstre mou, un géant aboulique et privé d’agilité. Aujourd’hui comme hier, et peut-être plus qu’hier, mieux vaut être une puissance moyenne, agile, qui sait ce qu’elle veut et coopère tous azimuts avec d’autres, sur la base de l’égalité et des avantages mutuels, plutôt qu’une partie impuissante d’un Empire impotent – plutôt le roseau que le chêne, pour paraphraser La Fontaine.

    Par ailleurs, que dire d’un pays comme la Belgique, morcelée de l’intérieur et de faible envergure tant du point de vue géographique et militaire que du point de vue démographique ? Pablo Iglesias pour les mêmes raisons refuse d’envisager une sortie de l’UE. La sortie n’est-elle pas l’apanage des nations privilégiées ?
    Comme je l’ai dit plus haut, la question n’est pas la taille mais la volonté de faire communauté politique. Il y a, je crois, 193 États membres de l’ONU, c’est-à-dire qu’il n’y a jamais eu autant d’États sur notre planète, et des États de toutes tailles. Prétendre donc que le temps des États nationaux serait révolu est une baliverne : nous vivons précisément le triomphe des États nationaux, indépendamment de leur taille, du niveau de leur PIB ou de l’importance de leur population.

    En revanche, plus vous éloignez le citoyen des centres réels de décision, plus vous soustrayez le pouvoir réel à tout contrôle démocratique réel, plus vous décrédibilisez à la fois la démocratie et l’État national. Mais, contrairement au plan des eurolâtres, cette décrédibilisation ne se traduit pas par une demande de “plus d’Europe”, elle produit un repli vers l’infranational. Puisqu’on sait que l’État national ne protège plus et que l’Europe ne protège pas, on se replie vers des identités – réelles ou fantasmées – culturelles, linguistiques, religieuses… dont on attend une autre forme de protection. Et ce phénomène est particulièrement sensible dans certains États de formation récente ou fragiles du fait de régionalismes forts comme la Belgique, l’Espagne ou l’Italie.

    Quant aux responsables politiques de gauche dite radicale ou populiste, leur pusillanimité à l’égard de la question européenne tient à mon avis à deux méprises qui risquent d’être mortelles pour eux. Ils pensent qu’on ne peut pas gagner une élection en expliquant pourquoi la sortie de l’UE est indispensable à la reconstruction de la démocratie et de l’État social. Mais lors du référendum grec de 2015, on a pilonné les Grecs, du soir au matin et du matin au soir, avec une propagande extravagante professant que s’ils votaient “non”, la Grèce serait expulsée de l’euro et de l’Union. Et les Grecs ont pourtant voté “non” à 61,31 %, avec une participation de 62,5 %. Ils n’étaient certes pas tous pour la sortie, mais ils en ont tous pris le risque. Puis il y a eu le Brexit. De même, les calamiteux taux de participation aux élections européennes (on a atteint 13 % en Slovaquie en 2014, et péniblement 43 % dans l’ensemble des pays, seulement parce que certains pratiquent le vote obligatoire) sont un excellent indicateur de l’absence totale d’adhésion populaire à ce projet. Et on va probablement voir, au printemps prochain, un affaissement supplémentaire de la participation conjugué à des gains substantiels pour les partis plus ou moins hostiles à l’UE – avec à la clé un parlement probablement très différent de l’actuel et une Commission où siégeront sans doute un nombre non négligeable d’eurosceptiques plus ou moins déterminés.

    La deuxième raison, c’est qu’à gauche on continue à s’aveugler sur la nature intrinsèque, c’est-à-dire non réformable, de l’UE. Autrement dit à prendre les vessies ordolibérales et libre-échangistes de l’UE pour les lanternes de l’internationalisme.


    La France forme-t-elle vraiment un couple avec l’Allemagne ? De l’extérieur, on a plutôt l’impression d’un maître et son valet suivant à la lettre ses demandes…
    Cette histoire de “couple franco-allemand” relève de la mystification. Comme toute relation bilatérale, celle de la France et de l’Allemagne est fondée sur un rapport de force et connaît des hauts et des bas – plus de bas que de hauts si on fait le compte avec un minimum de bonne foi.
    La fable du couple commencerait avec le tant célébré traité franco-allemand de 1963. Initiative française prise en réponse à l’échec du Plan Fouchet dont j’ai parlé plus haut, ce traité est signé par le chancelier Adenauer. Mais il déchaîne, au sein de son gouvernement comme au Bundestag, une telle opposition haineuse qu’Adenauer fut obligé de s’engager à démissionner pour obtenir sa ratification et que le Bundestag lui ajouta – cas unique dans l’histoire diplomatique –, un préambule interprétatif unilatéral – en partie rédigé par l’inévitable Monnet ! – qui… vidait le texte de son contenu politique en précisant que les liens de la RFA avec les États-Unis primeraient toujours ses engagements envers la France. Là-dessus, Ludwig Erhard remplaça Adenauer à la chancellerie : il était l’homme des Anglo-Américains depuis 1947, et sans doute le politique allemand le plus francophobe de son temps. Sacré mariage !

    Le seul véritable couple fut celui d’Helmut Schmidt et Valéry Giscard d’Estaing (1974-1981). On sait combien Mitterrand vécut mal la réunification à marche forcée imposée par Kohl et sa politique yougoslave à l’opposé de ce que voulait la France. Puis vint le temps – bientôt un quart de siècle – où la France, prisonnière du piège mortel de l’euro, se trouve confrontée aux perpétuelles injonctions allemandes à faire les “réformes nécessaires” pour satisfaire à des règles toujours plus imbéciles et contraignantes d’une monnaie unique absurde. Vingt-cinq ans durant lesquels les gouvernements français – pour préserver le “couple” et par délire eurolâtre – ont renoncé à défendre les intérêts de la France face au gouvernement d’un pays, l’Allemagne, qui mène une politique économique et monétaire dictée par ses seuls intérêts : si couple il y a, il n’est plus que celui du patron et de son larbin.

    Vous parlez de l’influence ordolibérale sur la volonté de soustraire des décisions politiques (liées à des élections) les enjeux économiques. Antonin Cohen qui retrace les liens entre Vichy et la communauté européenne rappelle que la déclaration de Schuman de 1950 visait précisément à promouvoir l’avènement d’une technocratie économique – une déclaration qui rappelle les théories d’inspiration technocratique des années 1930. D’où vient cette méfiance profonde pour la politique et la démocratie sous toutes ses formes ?


    Si on lit Monnet, que de Gaulle définit comme l’inspirateur de toute cette “construction”, ce qui frappe c’est la méfiance qu’il a pour les peuples. En la résumant avec à peine d’exagération pédagogique, la doctrine Monnet c’est : les peuples sont bêtes et donc inclinés à faire des bêtises ; notre rôle, à nous gens raisonnables et sachants, est de les empêcher d’en faire. En conséquence et dès l’origine, le principe central de la “construction européenne” consiste à dessaisir les instances démocratiques des leviers essentiels pour remettre ceux-ci entre les mains de sages qui savent mieux que les peuples ce qui est bon pour eux.

    C’est aussi vieux que la politique ! Lorsque Hérodote, au Ve siècle avant notre ère, fait dialoguer trois hiérarques perses sur le meilleur régime politique, il met les mots suivants dans la bouche de celui qui défend l’oligarchie : « choisissons un groupe d’hommes parmi les meilleurs, et investissons-les du pouvoir ; car, certes, nous serons nous-mêmes de leur nombre, et il est dans l’ordre de la vraisemblance que les hommes les meilleurs prennent les meilleures décisions ». Monnet ET la “construction européenne” sont tout entiers là-dedans.

    Car en dépit de ce que serinent certains, l’Europe n’est pas une “belle idée” détournée de ses fins initiales. Le projet européen vise, dès l’origine et intrinsèquement, à placer en surplomb des démocraties nationales une oligarchie qui vide ces dernières de tout contenu, qui les réduit à des formes creuses, à un rite électoral sans signification puisque ce qui est en jeu n’est plus que de désigner celui qui conduira, dans son pays, la politique unique déterminée dans le sein de l’oligarchie européenne à partir des principes qu’elle a fait graver dans le marbre des traités.

    En outre, l’échec de la CED convainc Monnet que, pour parvenir au but, il faut que les peuples l’ignorent. Il convient donc, plutôt que de présenter un projet fédéral condamné à l’échec, d’empiler les faits accomplis d’apparence technique qui, à terme, rendront inéluctable la réalisation de l’objectif politique. La “méthode européenne” n’a jamais consisté qu’à accumuler les micro coups d’État technocratiques, invisibles sur le moment, qui dessèchent les démocraties nationales de l’intérieur, les privant d’efficacité et de crédibilité. Si l’on refuse de voir ces réalités, on se réduit à l’impuissance face au Moloch européen.


    Alors oui, l’illusion technocratique est au cœur de l’histoire du XXe siècle : les tyrannies totalitaires comme les démocraties nationales d’après-guerre qui ont cherché à concilier démocratie, efficacité et justice partagent ce goût des “experts”. Mais, dans le cas européen, la technocratie est un instrument au service d’un projet oligarchique.

    Ainsi voit-on en Grèce et en Italie, en novembre 2011, à moins d’une semaine d’intervalle, l’UE combiner, et en réalité imposer, le remplacement de deux chefs de gouvernement issus d’élections, un social-démocrate et un conservateur (Papandréou et Berlusconi), par deux technocrates sans la moindre légitimité démocratique : Papadimos, ex-banquier central grec et ex-vice-président de la Banque centrale européenne, et Monti, ex-professeur en économie et management et ex-commissaire européen, tous deux membres de haut niveau de la nomenklatura technocratique européenne. Et l’on voit aujourd’hui en France un gouvernement qui est à la fois le plus technocratique, le plus autoritaire et le plus méprisant pour les droits du Parlement qu’il entend réduire, en même temps qu’il est le plus européen. Exemple qui, pas plus que les deux autres, ne doit rien au hasard mais doit tout à la réalité du projet européen.

    Notes :
    1 Voir Régine Perron, Le Marché du charbon, en enjeu entre l’Europe et les États-Unis de 1945 à 1958 (Publications de la Sorbonne, 2014).
    2 « The State Department also played a role. A memo from the European section, dated June 11, 1965, advises the vice-president of the European Economic Community, Robert Marjolin, to pursue monetary union by stealth. It recommends suppressing debate until the point at which “adoption of such proposals would become virtually inescapable“. » Ambrose Evans-Pritchard, « Euro-federalists financed by US spy chiefs », The Telegraph (19 septembre 2000).

    #UE #Union_européenne #Communautés_européennes #nomenklatura #guerre #Paix #Allemagne #Belgique #Chypre #France #Italie #Turquie #Yougoslavie #construction_européenne #OTAN #TAFTA #CETA #CECA #BREXIT

  • Frontières / Grenzen

    Les #frontières ne sont pas qu’un produit du milieu naturel mais aussi, et surtout, le résultat de dynamiques historiques. Leurs définition et fonction dépendent du contexte politique et économique. Les contributions de ce volume précisent la manière dont les frontières ont modelé et marqué les espaces alpins du Moyen Âge au vingtième siècle aussi bien dans l’arc alpin, les #Pyrénées, les #Vosges que les #Carpates. Elles précisent le rapport entre frontière et #pouvoir, discutent les divers régimes de frontière et mettent en exergue les dynamiques transnationales, sources de tensions avec les frontières politiques des États nationaux.

    http://www.labisalp.arc.usi.ch/it/pubblicazioni/histoire-des-alpes-storia-delle-alpi-geschichte-der-alpen
    #Alpes #montagne #histoire #revue #régimes_frontaliers #Etat-nation
    #Schwytz #Suisse #contrebande #brigands #déserteurs #prêtres #Pyrénées_basques #surveillance #France #Italie #Vosges #Yougoslavie #traité_de_rapallo #Rapallo #rapallo_border #Javorina #pologne #République_Tchèque #frontières_naturelles #frontière_naturelle #Lac_Léman #pollution

    Sommaire :
    https://feeds.usi.ch/documents/attachment/1741/123.pdf?_ga=2.23089082.1601997148.1540132160-38925395.1539941994
    ping @reka

  • #Chris_the_Swiss

    #Anja_Kofmel admirait déjà son cousin Chris quand elle était petite fille. Sa mort mystérieuse au milieu des guerres yougoslaves en 1992 l’occupe encore aujourd’hui, car au moment de sa mort, le jeune journaliste suisse portait l’uniforme d’un groupe international de #mercenaires. Pourquoi ? En tant que femme adulte, Anja décide de suivre son histoire. Elle essaie de comprendre la véritable implication de Chris dans ce conflit et nous emmène en Croatie. Elle raconte son voyage dans un beau mélange dans le documentaire et le film d’animation maintenant primé.


    http://www.firsthandfilms.ch/fr/chris-the-swiss
    #film #documentaire #journalisme #Yougoslavie #ex-Yougoslavie #guerre #conflit #film_d'animation #PIV #Croatie #OpusDei #Christian_Würtenberg

    Quelques images de Christian :

  • Trentino and Yugoslavia narrated through a legend: roots of Marshal Josip Broz #Tito in #Vallarsa

    In Trentino there is a valley where the surname Broz is widely diffused. During the second half of the 20th century, a peculiar legend took shape among these mountains. We are in Vallarsa, a few kilometers from the town of Rovereto, where – according to many locals – the origins of Josip Broz, that history will remember as Tito, are to be found. The Yugoslav Marshal was one of the most peculiar and controversial figures of the 20th century: Partisan leader, head of the communist state that split with the Soviet Union, a prominent figure on the international political scene and, above all, leader and symbol of a country that disintegrated violently shortly after his death. The relationship between Marshal Tito and the Vallarsa Valley is being talked about for some time, and not only in Trentino, so that the page dedicated to Tito on the Italian Wikipedia refers to him as “the seventh of fifteen children of Franjo, a Croat who probably originated from Vallarsa”.
    A legend from Obra

    The story originates in the area around the village of Obra, in the Vallarsa Valley, where there is a small settlement called Brozzi. It is said that the Broz surname has been present in the area for centuries. Transmitted orally, the legend spread and evolved over time, assuming different shapes and contours. There is however a version which is more or less codified. It is narrated that a family of the future Yugoslav president lived in a place called Maso Geche, a bit isolated from Obra and nearby settlements. Valentino Broz, “Tito’s grandfather”, took over an old house, transforming it in a family cottage. Valentino had four children. One of them died at a tender age, while Ferdinando, Giuseppe and Vigilio started contributing to the household by working in the fields and as lumberjacks, integrating these activities, as much as possible, with other occasional jobs. Just like for all the other families in that area, emigration was always an option.

    Parochial registers confirm the structure of Valentino Broz’s family. What we learn from memories passed down through the generations is that Giuseppe (according to archives, Giuseppe Filippo Broz, born on August 29, 1853) and Ferdinando (Luigi Ferdinando Broz, born on April 13, 1848) – or, according to other versions of the story, Vigilio (Vigilio Andrea Broz, born on November 27, 1843) – emigrated from Vallarsa to Croatia between the 1870s and the 1880s, most probably in 1878 or 1879. At that time, both territories were part of Austria-Hungary, and in those years many people from Trentino emigrated in the eastern parts of the monarchy. The story of foundation of the village of Štivor, in Bosnia Herzegovina, is probably the best known. According to legend, the Broz brothers were driven to emigrate by the possibility of being engaged in the construction of railway Vienna-Zagreb-Belgrade. Indeed, in those years a new railway line, connecting Bosanski Brod to Sarajevo, was under construction. The first portion was completed in February 1879, and the last one in October 1882.

    Some time later, Ferdinando (or Vigilio) returned to Vallarsa, while Giuseppe married a Slovenian girl, and in 1892 they gave birth to Josip Broz, who became known to the whole world as Tito. The news about Giuseppes’s fate reached the valley, mainly thanks to the information his brother brought home.
    Tito between history and conspiracy

    The legend from Vallarsa is not an isolated case. Since the end of the Second World War in Yugoslavia, but not only, speculations began circulating that Tito might have (had) Russian, Polish, Austrian or Jewish roots. His life, marked from a young age by participation in illegal activities of the Communist Party, sudden movings and use of false names, offered an ideal breeding ground for speculations and conspiracy theories. The doubts about Tito’s true identity, particularly diffused during the 1990s, recently have been reactualized due to publication of declassified CIA document that puts in doubt Tito’s knowledge of the Serbo-Croatian language.

    Apart from dozens of newspaper articles and many publicistic texts, the question of Tito’s origins has never been the subject of proper historiographic research. None of the scholars who seriously occupy themselves with history of Yugoslavia has ever shown any particular interest in this issue. Even the most recent Tito’s biographies, written by world-renowned historians such as Geoffrey Swain and Jože Pirjevec, don’t contain any reference to different theories about his origins, only a traditional version whereby Tito was the son of Franjo Broz, a Croat from Kumrovec in Zagorje, and Marija Javeršek, originally from village of Podreda, in Slovenia. The only partial exception is represented by considerations made by Vladimir Dedijer in his monumental biography of Tito, published in 1981. A former member of the League of Communists of Yugoslavia, sacked at the time of the Affaire Djilas, becoming a professional historian, in his book Dedijer attempts to refute speculations about Tito’s origins, reinvigorated after his death in May 1980.
    The birth and life of a legend

    In attempting to clarify the question, Vladimir Dedijer also makes reference to the Trentine case which, few months earlier, has been reactualized in Italy in an article appeared in the weekly Gente. The article has been published few days after Tito’s death, relying on a story transmitted orally over the years, according to some since the end of the Second World War, when the name of Josip Broz began to appear in the newspapers around the world. In addition to photos of the Vallarsa Valley and Maso Geche, the article contained statements of descendants of the family of Valentino Broz. Don Giuseppe Rippa, the then parson of Vallarsa, played an important role in defining the contours of the story, contributing to a process of consolidation of its credibility.

    It is possible that Vladimir Dedijer has come to know about the Trentin legend thanks to attention given to it in the newspapers of the Italian minority in Yugoslavia. Shortly after the publication of the above mentioned article on the weekly Gente, the weekly newspaper Panorama from Rijeka started showing interest in the story, sending a crew to Vallarsa to find out more details. After talking to Don Rippa and some other local personalities, such as writer Sandra Frizzera, and studying parish registers, journalists from Rijeka have come to a conclusion that there was no evidence of a relationship between Trentin and Yugoslav Brozes. Vladimir Dedijer reacted by publishing Tito’s family tree, compiled by Andrija Lukinović, archivist from the Historical Archive of Zagreb [now called the Croatian State Archive], on the basis of preserved parish registers. Using available data, Lukinović reconstructed the paternal-line geneaology of the Broz family from the beginning of the 17th century, when parish registers were started in Kumrovec. As far as the previous period is concerned, Dedijer remains cautious, nevertheless quoting different sayings whereby the Broz family originated in Bosnia, Herzegovina, Spain, Istria, France or even Italy. In any case, we are talking about the possible settlement in Zagorje more than four centuries ago.

    However, these information have not reached Trentino, where a word began to spread that in the whole Yugoslavia there have been no trace of the Broz surname. The descendents of the family of Valentino Broz continued releasing interviews, telling family stories and anecdotes. Also, it is narrated that representatives of Yugoslav government came to Obra, maybe even Tito himself. Many newspaper articles and reportage talked about physiognomic proximity, claiming that the Trentin Brozes bore a “remarkable resemblance” to Yugoslav leader.

    In 1984 it was decided to create a commission, as part of “The Popular Committee of Obra di Vallarsa”, composed of historians, journalists and the then major, with the aim of clarifying the question through meticulous researches and investigations. However, no definite answer nor concrete evidence has been reached. Did Tito have Trentin origins or not? Over the years, the same information continued to circulate, but the story became gradually consolidated.

    In the same period, the credibility of the story has been publicly recognized by some prominent personalities, such as politician Flaminio Piccoli, who has stated, on the occasion of a congress held in Rome in 1991, that Tito’s ancestors were from Trentino. Representative of the Italian Christian Democratic party (DC) in Trentino at the time, Piccoli asserted that he had “great respect” for Marshal Tito, because “his great grandfather was Trentin, originally from the region around Rovereto”. The story changes again – it was not Tito’s father, but rather his great grandfather who was from Trentino – but it is told by a prominent politician who met Tito personally.

    What also contributed to building credibility of the story were numerous publications dedicated to emigration from Trentino, an issue that, since the 1980s, has attracted increasing interest. Already in 1984, Bonifacio Bolognani – Franciscan friar and scholar originally from Trentino who moved to the United States – mentioned a legend from Obra in his book about emigration from Trentino, published in English. The local writers and historians are those who paid greatest attention to the story: Daniella Stoffella refers to it in her book about emigration from Vallarsa, while Renzo Grosselli mentions it in a study about emigrants from Trentino which is widely read. Remo Bussolon and Aldina Martini revived it in the most important work about the history of Vallarsa. The theory of Tito’s Trentin origins is also being mentioned in different academic essays published in other countries (Frédéric Spagnoli, 2009). We are talking about more or less precise publications, some of which treat the argument with caution, but that, often citing each other, contribute to strengthening the authoritativness of the legend.

    In the meantime, a local section of RAI [Italian public radio and television broadcaster] started to show an interest in the story, relaunching it periodically through tv reports. In 2008, a special program was dedicated to the legend of Obra, and on that occasion journalists from Trentino went to Croatia for the first time to hear the other side of the story. They went to Kumrovec, where they visited the birth house of Yugoslav leader and studied parish registers, trying to learn more about the history of Tito’s family and about his “Croatian father” Franjo Broz. But the question remained: Is it possible that Marija’s marriage with Franjo was her second wedding? Or rather, did she married Franjo after she gave birth to Tito and after Giuseppe Broz died?

    In the summer of 2015, a visit of Tito’s granddaughter Svetlana Broz to Vallarsa, invited to a culture festival to present her book about the Yugoslav wars, becomes the occasion to discuss the issue. Asked during an interview to comment on the theory about Tito’s Trentin roots, Svetlana Broz responded vaguely and compliantly, saying: “That theory is just a theory. I have documentation that proves that my grandfather was born in the Croatian village of Kumrovec, as stated in his official biography. However, I can neither confirm nor deny anything about his ancestors”. In such ambivalent spaces, the legend from Vallarsa continues to live. Narrated and repeated mostly in Trentino, from time to time it arouses the interest of a wider public.
    A story about Trentino and Yugoslavia

    Of all the legends about the origins of the Yugoslav president, the Trentin one is probably most closely related to the history and identity of a local community, unlike the others, often inspired by different conspiracy ideas. It evocates the history of the territory profoundly marked by the migration phenomenon and is paradigmatic of a broader history of emigration from Trentino at the end of the 19th century and of pervasiveness of collective memories in those valleys. Its diffusion beyond the borders of Vallarsa, began in the 1980s, followed a gradual opening-up of Trentino to the international processes and reinforcement of consciousness about its “place in the world”. Above all, it is an integral part of the process of ri-elaboration of the traumatic experience of migration which profoundly marked local community: discovery of illustrious ancestors can help in making a sense of loss.

    At the same time, this legend makes us think about the image socialist Yugoslavia projected abroad, about its perception in Italy and among inhabitants of one of the most remote valleys of Trentino. Considered a hostile country in the post-war period, over the following decades Yugoslavia was increasingly perceived by the Italian public as a close neighbor, so that relationships with the political leadership of socialist country were considered a question of public interest. It is narrated that inhabitants of the Vallarsa Valley had been deeply moved by Tito’s death in May 1980 and that a local parson “had recited the prayer for Josip Broz”. A few years later, when asked for his opinion about Marshal Tito, an inhabitant of the valley pointed out a change of perception: “There is no way to reconcile obscure and bloody events from his early years, ambition, will to power, sectarianism and violence of the first Tito with wise and prudent politician, magnanimous towards his enemies, which was the second Tito”.

    The Trentin roots of Yugoslav Marshal remain a legend. In all those years, no proof has emerged that confirms that Giuseppe Broz, who probably emigrated to Croatia and Bosnia in search of work, was Tito’s real father. On the other hand, the official version of Tito’s biography remains undisputed. But like all legends, regardless of their adherence to reality, the one about “Trentin” Tito immerse us in perceptions, imaginings and memories deposited at the intersection of personal life stories, local vicissitudes and the Great History.


    https://www.balcanicaucaso.org/eng/Areas/Italy/Tito-and-Vallarsa-The-history-of-a-legend-190146

    #histoire #légende #Trentino #Italie #ex-Yougoslavie #Yougoslavie #Obra

    #vidéo:
    https://www.balcanicaucaso.org/eng/Media/Multimedia/Marshal-Tito-and-Vallarsa
    #film

    ping @albertocampiphoto @wizo —> articolo disponibile anche in italiano: https://www.balcanicaucaso.org/aree/Italia/Compa-esano-Tito!-Storia-di-una-leggenda-190146

  • VIDEO | #Mini-Yugoslavia: Where the Former Socialist Federation Still ‘Exists’

    Thousands of so-called Yugo-nostalgics are expected to spend International Workers’ Day, marked on May 1, at Mini-Yugoslavia, a theme park in northern Serbia dedicated to preserving the memory of the former Socialist federation.


    http://www.balkaninsight.com/en/article/video-mini-yugoslavia-where-the-former-socialist-federation-still-exi
    #Yougoslavie #ex-Yougoslavie #mémoire #Yougonostalgie #Blasko_Gabric #musée
    https://www.youtube.com/watch?v=_PnfEsIJ7XA

    cc @albertocampiphoto @reka @daphne

  • Kadinjača Memorial Complex – Zlatiborski okrug, Serbia - Atlas Obscura

    https://www.atlasobscura.com/places/kadinjaca-memorial-complex

    A grand Yugoslav memorial to the group of partisans who fought and died resisting western Serbia’s Nazi occupation.

    In western Serbia, a pink and white stone complex sits on a mountaintop overlooking many miles of green valleys. But the soft pastel colours and scenic views of this sprawling memorial belie a history of struggle and sacrifice.
    Top Places in Serbia

    The city of Užice, in western Serbia, was the first region to win its independence from World War II-era Nazi occupation. In late 1941 partisans recaptured the city from the Germans, and declared the city and its surroundings the “Republic of Užice”—but it would be short lived.

    #spomenik #mémoire #ex-yougoslavie #serbie

  • Uncomfortable Truths : War Crimes in the Balkans : : Balkan Insight
    http://www.balkaninsight.com/en/article/uncomfortable-truths-war-crimes-in-the-balkans

    http://www.balkaninsight.com/uploads/1/images/1970-01-01

    Article de 2011 pour archivage et référence sur le conflit yougoslave

    Uncomfortable Truths: War Crimes in the Balkans

    Across the Balkans many survivors of the bloody conflicts of the 1990s still don’t know what happened to their missing loved ones. In Kosovo, even discussing the suffering of other ethnic communities is strictly taboo. What hope for lasting peace and reconciliation?

    #yougoslavie #guerre

    • THE BOSNIAN CALCULATION - NYTimes.com
      http://www.nytimes.com/1995/04/23/magazine/the-bosnian-calculation.html

      THE BOSNIAN CALCULATION
      By GEORGE KENNEY;

      Published: April 23, 1995

      ALL TOLD, HOW MANY PEOPLE HAVE DIED IN Bosnia? For news organizations and policy specialists, the easy answer is 200,000. As someone who has followed the conflict closely from the beginning in a professional capacity, I’m not convinced. Bosnia isn’t the Holocaust or Rwanda; it’s Lebanon.

    • By my count, the number of fatalities in Bosnia’s war isn’t 200,000 but 25,000 to 60,000 — total, from all sides. What surprises me is not that the popular figure is so inflated — informed people can and will argue about it for some time to come — but that it has been so widely and uncritically accepted.

  • Faut-il être nostalgique de #Tito ?
    https://www.mediapart.fr/journal/international/261217/faut-il-etre-nostalgique-de-tito

    Vidéo accessible dans le corps de l’article. On appelle cela la « Yougonostalgie » : une partie des Balkans rêve aujourd’hui de l’ex-Yougoslavie et du régime du #Maréchal_Tito, un moment vécu comme une période d’unité et de relative prospérité. Qu’en était-il ? La première grande #biographie de Josip Broz Tito paraît en français. Écrite par l’historien slovène Joz̆e Pirjevec, elle est une somme précieuse pour comprendre ce que fut le régime titiste.

    #International #Jozé_Pirjevec #yougoslavie

  • Titographies / Balkans / Areas / Homepage - Osservatorio Balcani e Caucaso - Transeuropa

    https://www.balcanicaucaso.org/eng/Areas/Balkans/Titographies-183194

    Merci Alberto pour le signalement.

    How many streets and squares in the former Yugoslav states are still dedicated to Jozip Broz Tito? A comment
    31/10/2017 - Marco Abram

    Names of streets and squares accompany the daily collective experience of citizens – as often ignored, forgotten, or reinterpreted in their original meanings as put at the centre of debates and disputes. The recent case of Zagreb’s Tito Square is just one of many examples.

    In the former Yugoslav countries, the focus is on the relationship with the recent past, and the figure of the leader who led the federation for 35 years is probably the most debated. Further confirmation came from the attention paid by South-East European media to the recent mapping of the streets still named after Tito , elaborated by Giorgio Comai, OBCT – a valuable effort that, thanks to large-scale data capture, provides an unprecedented picture and much food for thought.

    #yougoslavie #ex-yougoslavie #tito #toponymie #mots #noms #géographie