• Gauche « antisémite » : l’amnésie très suspecte des médias dominants

    Les journalistes qui demandent tous les jours à la gauche et plus particulièrement à la France insoumise si elle est « suffisamment claire avec l’antisémitisme » sont-ils, eux-mêmes, complètement clairs sur ce sujet ? Tentative de réponse.

    https://www.blast-info.fr/articles/2025/gauche-antisemite-lamnesie-tres-suspecte-des-medias-dominants-taedrm5JSTq

    #Zemmour
    #Darmanin
    #Macron
    #medias
    #antisémitisme

  • Parlons du Congo

    Je suis ravie de vous annoncer la sortie du premier épisode du podcast Parlons du Congo, soutenu par l’UMR 8586 Prodig.

    Avec deux collègues, Valéry Ntwali, doctorant en sciences politiques et Emma Belmonte, journaliste indépendante, nous avons lancé ce podcast pour expliquer à un public non spécialiste l’histoire, les acteurs et les enjeux de cette #guerre qui ravage l’est de la #RDC depuis près de 30 ans. Pendant 12 épisodes, nous échangerons avec des chercheurs et chercheuses en sciences sociales spécialistes de ce conflit, des journalistes et des acteurs de la société civile pour aborder différents aspects de cette guerre encore trop peu médiatisée.

    Dans la première partie de ce premier épisode, nous revenons sur la #guerre_civile au #Rwanda puis sur le #génocide des #Tutsis pour comprendre comme cette histoire va croiser celle des groupes armés présents depuis longtemps à l’est de la RDC, qui s’appelle alors le #Zaïre. Nous racontons comment l’#Ouganda, le Rwanda et le #Burundi s’appuient sur #Laurent-Désiré_Kabila pour former l’#AFDL et renverser #Mobutu, puis comment cette alliance éclate pour donner lieu à la Deuxième Guerre du Congo.

    Dans la partie 2 de l’épisode 1, nous partirons de la Deuxième Guerre du Congo, pour comprendre comment on en arrive à la situation actuelle, avec un focus particulier sur l’histoire du #Mouvement_du_23 Mars ou #M23.

    Voici le lien pour écouter l’épisode, sur toutes les plateformes d’écoute : https://linktr.ee/parlonsducongopodcast

    Si vous êtes sur Instagram, nous faisons également des posts pour expliquer l’histoire de personnages historiques ou d’éléments d’analyses importants pour comprendre cette guerre (@parlons_du_congo).

    https://linktr.ee/parlonsducongopodcast
    #podcast #audio
    #Congo #République_démocratique_du_Congo
    ping @karine4

  • « Nous avons toujours la #montagne ». Les #monts_Shengal ou la survie du peuple yézidi

    À partir de deux romans graphiques — Shingal de Mikkel Sommer et Tore Rorbaek (2020) et No sleep till Shengel de Zerocalcalcare (2023) -, et de l’essai La montagna sola. Gli ezidi e l’autonomia democratica di Şengal1 co-signé par Rojbîn Berîtan et Chiara Cruciati (2022), ce texte propose de mettre en avant le rôle que les auteurices attribuent à la figure de la montagne. Les monts #Shingal ou Shengal (en kurde) ou #Sinjar (en arabe), qui s’érigent au milieu de la Plaine de Ninive, territoire contesté entre l’Irak fédéral et le Kurdistan irakien (Calvaillé, 2024), sont le lieu duquel est originaire le peuple yézidi, d’où il a été chassé au nom de l’#ingénierie_démographique mise en place par l’État irakien sous #Saddam_Hussein (années 1970), et où il cherche à se reconstruire en puisant dans les principes et valeurs du #confédéralisme_démocratique.

    1Les images satellites montrent une des spécificités des monts Shengal2 : ils s’érigent, seuls, au milieu du désert dénommé la #Plaine_de_Ninive (Figures 1, 2 et 3). Ils font 100 kilomètres de long et 15 de large, et culminent à 1462 mètres d’altitude, nous dit Wikipedia3.

    2Sur la page en français de l’encyclopédie en ligne, les informations sur cette chaîne de montagnes sont succinctes. Deux articles « détaillés » et connexes sont toutefois consacrés à des événements qui s’y sont déroulés : le « massacre de Sinjar » (3-15 août 2014) et la « bataille de Sinjar » (3 août 2014-13 novembre 2015).

    3Ces articles font référence au massacre du peuple yézidi par l’État islamique en août 2014, qui a été qualifié de génocide par l’ONU en mai 20214.

    4Une bande dessinée de Mikkel Sommer et Tore Rorbaek (2020) raconte, de manière romancée mais fondée sur des faits réels, cette histoire à partir des vicissitudes de deux frères et leurs familles.

    5Dans cet album, à côté de la population yézidie il y a un autre protagoniste : la montagne. En effet, quand les signes annonciateurs de l’attaque de Daech sur la population se font plus présents, celles et ceux qui peuvent fuient dans les montagnes. En quelques jours 50 000 Yézidi·es y trouvent refuge, d’autres, empêché·es par les soldats de Daech, subissent exécutions de masse, enlèvements, viols et esclavage sexuel. La montagne sera assiégée par les djihadistes et les rescapé·es se retrouvent ainsi sans vivres, sans eau, et dans un environnement où la température peut atteindre 50°C (Figure 5).

    6L’auteur de bande dessinée #Zerocalcare, qui a accompagné #Rojbîn_Berîtan et #Chiara_Cruciati sur le terrain à #Shengal, et dont il sera question plus tard, a résumé dans une planche parue dans son album No sleep till Shengal cette fuite pour la survie.

    7C’est le 64e génocide dans l’histoire du peuple yézidi, nous apprend le roman graphique. L’aide humanitaire occidentale et irakienne est larguée depuis le ciel. Des hélicoptères évacuent les femmes et les enfants. 50 000 personnes seront sauvées via un corridor humanitaire mis en place par les Kurdes de Syrie ; il permettra aux survivant·es de s’installer dans des camps de réfugié·es dans la région. D’autres resteront sur place, pour combattre les islamistes et protéger leur territoire ; dans ce groupe il y a des femmes, qui ont pris les armes et créé des unités d’autodéfense, les Unités des femmes d’Êzîdxan. Une des leurs membres, Viyan Hebabî, déclare : « [L’agression de Daech avait] l’objectif d’effacer les Yézidis de la surface de la Terre. Pour cette raison ils ont ciblé les femmes, les fondements de la société. La réaction a été la naissance des Unités des femmes d’Êzîdxan. Une armée de femmes pour venger les Yézidies. Les Unités des femmes d’Êzîdxan sont la promesse de la vengeance, la réponse au 64e ferman5 » (p. 152).

    8Les mots prononcés par un des deux pères, protagonistes de la BD, sont prémonitoires : « Jusqu’à aujourd’hui, personne n’a jamais pu nous débusquer chaque fois que nous nous sommes réfugiés dans les montagnes. […] La montagne nous protégera toujours, comme elle l’a fait tant et tant de fois par le passé » (p. 69). Une montagne-refuge qui rappelle la figure-concept de « zomia », théorisée par James C. Scott, récemment disparu, et à qui le JAR|RGA a rendu hommage dans un texte co-signé par Emmanuel Peyvel et Bernard Debarbieux6. Ainsi, quand le district de Shingal est libéré de Daech en novembre 2015, une autre histoire commence, une histoire de résistance, où la montagne joue, une fois de plus, le rôle de protagoniste.

    9C’est d’ailleurs l’élément choisi pour le titre d’un essai, co-écrit par Rojbîn Berîtan, interprète et médiatrice culturelle, et Chiara Cruciati, journaliste, et dont la couverture est illustrée par Zerocalcare : La montagna sola (la montagne seule, de l’arabe Al Jabal Wahid). La monographie est consacrée, pour une bonne partie, à expliquer les origines, l’histoire, les rites, la sociologie, la culture et la religion du peuple yézidi (chapitres 1 à 3). Les quatrième et cinquième chapitres relatent le massacre de 2014 et la résistance des femmes. Les deux derniers racontent la libération de Shingal et la mise en place de l’autonomie yézidie selon les principes et valeurs du confédéralisme démocratique, théorisé par Abdullah Öcalan, fondateur du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui le définit ainsi : « Font partie de la nation démocratique toutes les personnes qui cohabitent sur la base de trois piliers fondamentaux : démocratie, liberté des femmes et écologie, et qui s’organisent à travers un auto-gouvernement et une auto-défense où chaque identité est représentée et organisée » (p. 32). Des normes éthiques et morales structurent la vie collective : abolition de la peine de mort, des prisons, des mariages précoces, de la polygamie et du travail des enfants. Le système prévoit en outre la propriété publique des ressources naturelles et des moyens de production (p. 193).

    10La montagne apparaît centrale dès le début du livre, dans son introduction : l’expérience d’autonomie et de résistance à l’État a été rendue possible par la montagne, un « instrument tangible de défense » (p.18), disent les autrices. « C’est la montagne qui a protégé le peuple yézidi des persécutions et des massacres », rappellent-elles quelques pages plus loin (p. 27).

    11Le #retour des Yézidi·es sur leurs montagnes s’inscrit dans une histoire qui date d’avant le massacre de 2014. Les autrices s’arrêtent longuement sur les événements de 1975, quand, sous la vice-présidence de Saddam Hussein, « Baghdad a ordonné la destruction des villages yézidis de montagne et a contraint 250 000 personnes, dont la majorité yézidies, à se transférer dans la vallée dans onze townships construits ad hoc, selon un style urbanistique étranger à la tradition yézidie, mais utile au contrôle social par l’armée » (p. 40). Pendant la « réforme de la terre » (p.126), 148 villages furent détruits à Shengal et 38 à Shexka, vidés de leur population remplacée par des arabophones. Les communautés yézidies furent séparées, leurs terres confisquées, et des processus d’arabisation et islamisation entamés. Un processus qualifié de « dilution ethnique » par UN-Habitat (2019, p. 6). Avec la chute de Saddam Hussein, et jusqu’en 2014, les Yézidi·es furent gouverné·es par l’autorité régionale du Kurdistan.

    12Or, comme on l’a vu plus haut, la montagne a permis en 2014 à celleux qui ont réussi à fuir de survivre, individuellement mais aussi collectivement, au massacre : « Si, après le massacre de Daech, les Yézidis n’avaient pas choisi la route vers la montagne, leur peuple aurait été oublié par l’histoire, dispersé et éloigné de ses terres, victime d’un génocide culturel, séparé de ses propres origines et éloigné d’un mouvement de libération – le mouvement kurde – défini par certains comme terroriste, mais qui a sacrifié des vies pour l’aider à survivre » (p. 30). Une femme âgée yézidie témoigne :

    "La première chose que chaque Yézidi a pensé était de rejoindre la montagne. Nous préférons mourir sur les montagnes plutôt que d’aller sur la terre de quelqu’un d’autre. Pour nous, le Mont Shengal est honneur et dignité. Ceux qui ont abandonné les montagnes ont accepté l’éradication. Nos vieux, qui l’avaient prévu, nous disaient : « Quand arrivera le grand ferman, réfugiez-vous sur les montagnes, n’allez nulle part ailleurs. Cela arrivera, mais si vous tombez loin des montagnes, il ne restera plus rien du yézidisme. Nous, Yézidis, nous n’avons ni amis ni refuge si ce n’est les montagnes, ne considérez aucun autre lieu comme votre patrie » (p. 110)."

    13Et… « de la tragédie est né le retour » (p.128), et ceci grâce à la « première graine du mouvement de libération » (p.113) apporté par les Kurdes du Rojava. En effet, les Yézidi·es qui sont retourné·es sur les montagnes se sont approprié les « instruments matériels et idéologiques […] d’une nouvelle forme d’organisation politique » (p. 42). Ainsi, ce retour a permis au peuple yézidi de « retrouv[er] ses racines dans le yézidisme des origines » (p. 42), celui d’avant le processus d’« ingénierie démographique » (p. 125) qui a conduit à l’arabisation et l’islamisation forcées de la population yézidie.

    14Toutefois, la #reconquête de l’#autonomie n’est pas sans obstacle : l’armée irakienne a construit un mur haut de quatre mètres « pour mettre les Yézidis sous pression et les isoler » (p. 209) ; l’aviation turque bombarde régulièrement Shengal (p. 212). Pourtant, les Yézidi·es continuent de défendre leur montagne, seuls, en s’opposant aux armées, en se formant dans les académies et les assemblées populaires ; c’est leur contre-attaque politique (p. 213). Une contre-attaque fondée sur l’autonomie « de facto construite autour de la montagne et protégée par la montagne » (p. 216). Ainsi, la montagne protège les Yézidi·es, mais les Yézidi·es, en retour, protègent la montagne, en la réhabitant avec un projet politique « autre, de #liberté et #démocratie_participée » (p. 215).

    https://journals.openedition.org/rga/14851
    #shameless_autopromo #livre #recension #BD #bande-dessinée
    #yézidis #Irak #génocide #histoire #Etat_islamique #Kurdistan #Kurdistan_irakien #refuge #persécution #montagne_refuge #religion

  • Un rapport identifie les freins au développement du #vélo en #France

    Six mois après la mort d’un cycliste à Paris, écrasé intentionnellement par un conducteur de SUV, le #rapport commandé par le ministère des transports fait quarante propositions pour améliorer la #cohabitation entre les différents types d’usagers de la route.

    Commandé au lendemain de la mort de Paul Varry, ce cycliste écrasé délibérément par un conducteur de SUV en plein Paris, le rapport d’Emmanuel Barbe, ancien délégué interministériel à la sécurité routière, publié lundi 28 avril, devait faire des propositions pour un meilleur « #partage_de_la_route ».

    Alors que les nouvelles mobilités (vélos, trottinettes…) se sont fortement développées ces dernières années, venant concurrencer l’espace de la #voiture en #ville, le rapport fait une quarantaine de propositions pour rendre cette cohabitation moins conflictuelle. Et pour continuer d’encourager ces pratiques écologiques et bonnes pour la santé.

    De marginale, la pratique du vélo s’est généralisée dans les grandes villes, avec un nouveau cap franchi à la suite de l’émergence du covid, relève le rapport. En France, 25 % des personnes interrogées se déclarent cyclistes réguliers (elles pratiquent au moins une fois par semaine) et 32 % cyclistes occasionnels. De 15 000 kilomètres en 2010, le réseau des pistes cyclables en France est passé à 57 000 en 2022. Une densification particulièrement visible dans les grandes métropoles : à Lyon, le trafic vélo a été multiplié par six depuis vingt ans. À Paris, le volume de pistes cyclables est passé de 4,3 kilomètres en 1995 à plus de 1 000 kilomètres en 2021.

    Encouragé par un #plan_vélo en 2017 et par une #loi_d’orientation_des_mobilités (LOM) deux ans plus tard, cet essor n’empêche pas la France d’accuser malgré tout un retard certain par rapport à la moyenne de l’Union européenne (UE), puisque la part modale du vélo est de 3 %, contre 8 % à l’échelle européenne.

    Alors que « 53 % des déplacements domicile-travail effectués en voiture sont inférieurs à deux kilomètres », le potentiel de développement de ces mobilités alternatives reste énorme.

    La #dangerosité perçue de ce moyen de transport demeure un #frein important. Les cyclistes représentent 7 % des 3 190 personnes décédées dans un accident de la circulation en 2024. Les victimes sont majoritairement des hommes, plutôt âgés et hors agglomération.

    Les associations auditionnées par le rapporteur décrivent une augmentation des « #violences_motorisées » à l’égard des cyclistes, qui résultent selon elles d’un « cadre qui tolère encore trop souvent des comportements agressifs, menaçants ou dangereux au quotidien sur les routes ». Des réactions qui « sont aussi le fruit de décennies d’aménagements routiers dangereux, dont la conception influence directement la #sécurité et les comportements des usagers ».

    Le poids des #représentations

    Le rapport préconise que ces #violences soient désormais intégrées dans l’enquête dite de « #victimation », du service statistique ministériel de sécurité intérieure (SSMSI).

    Le texte souligne néanmoins que les #tensions sont généralisées dans le partage de la #voirie puisque les piétons, eux, concentrent leurs récriminations sur les cyclistes plus encore que sur les automobilistes.

    L’un des intérêts du rapport est de revenir sur la dimension culturelle très forte de ces conflits d’usage. Ainsi, le fait de « percevoir le véhicule comme une extension de sa personne (“je suis garé là”) » explique la réaction agressive engendrée par la perception d’une #menace contre son véhicule. On y apprend aussi le « lien entre le nombre de #stickers ou de marqueurs identifiant le #territoire_d’origine sur la voiture et la probabilité de la survenue d’un épisode de “#rage de la route” ».

    Avec un #imaginaire automobile construit autour des notions de « #liberté_individuelle, de #puissance, d’#émancipation », nourri par une imagerie publicitaire présentant un conducteur ou une conductrice seule dans un paysage bucolique, le #partage_de_la_route avec les cyclistes est naturellement vécu comme une #entrave.

    Le rapport propose sur ce point que le ministère des transports saisisse l’Autorité de régulation des professionnels de la #publicité (ARPP), afin que les publicités pour les voitures correspondent plus à la réalité de la présence de différents types d’usagers de la route.

    Le rapport n’élude pas non plus la dimension classiste et genrée qui se joue dans l’opposition entre #cyclistes et #automobilistes.

    L’#agressivité de certains automobilistes contre les cyclistes « bobos » des villes n’est pas sans fondements sociologiques. « Cette vision du #conflit_des_mobilités comme une “#lutte_des_classes larvée” remonte aux années 2000. Elle reflète, en la caricaturant, une dynamique réelle : le retour du vélo dans les grandes villes à partir des années 1990 s’est en effet traduit par une “inversion des pratiques entre cols-bleus et blancs” (en Île-de-France, les cadres sont passés de 1 % des usagers du vélo en 1976 à 22 % en 2010) », pointe le rapport.

    Ainsi, « la fréquence d’utilisation du vélo tend à augmenter avec le revenu mensuel du foyer, le recours à l’automobile pour les déplacements domicile-travail est beaucoup plus présent chez les ouvriers qualifiés que chez les cadres », ces derniers habitant toujours plus en centre-ville qu’en périphérie.

    Les biais de genre sont aussi très importants, avec des #hommes responsables de 83 % des accidents mortels sur la route en 2023. Mais des hommes qui continuent de toujours mieux réussir l’épreuve du permis de conduire, les femmes étant pénalisées par leur plus grande « aversion au risque ». Le rapport émet une série de recommandations pour que le permis de conduire intègre plus les questions de cohabitation sur la route, mais valorise également les comportements prudents.

    Un cadre légal inégalement respecté

    Le sentiment très largement partagé que les cyclistes s’affranchissent du respect du Code de la route (feux rouges grillés, rue prise à contresens, etc.) sans être verbalisés accroît aussi le ressentiment des automobilistes, admet le rapporteur au terme de ses six mois d’auditions. Pour y remédier, le rapport prône un renforcement des contrôles des cyclistes mais également des #amendes minorées, puisque la dangerosité pour les tiers de ces #infractions est assez faible.

    Enfin, le manque d’#infrastructures sécurisées est bien identifié comme un frein essentiel au développement du vélo. À cet égard, le rapport préconise de remettre les crédits supprimés au plan vélo – 2 milliards initialement prévus sur la période 2023-2027 –, qui avait montré de réels résultats depuis son lancement : « 14 000 kilomètres de pistes cyclables ont été construits entre 2017 et 2023 (+ 40 %) et leur fréquentation a augmenté de 57 % sur la même période. »

    Cette saignée budgétaire (20 % des sommes prévues initialement ont été débloquées en 2025) devrait selon le rapport avoir peu d’impact sur les grandes métropoles, mais « ralentira voire mettra un terme au développement d’#infrastructures_cyclables en milieu périurbain et rural, là où le financement de l’État constitue à la fois une légitimation politique et un effet de levier décisif ».

    Le rapporteur insiste aussi sur le fait que l’État ne s’est jamais beaucoup attaché à faire respecter les obligations légales de création d’#itinéraires_cyclables en vigueur depuis 1998. « Jusqu’à présent, c’est la volonté politique des exécutifs locaux qui a prévalu sur l’obligation légale. La situation contrastée des deux plus grandes villes universitaires du Grand Est que sont Strasbourg et Nancy, visitées durant cette mission, en est l’illustration : la première dispose d’une infrastructure cyclable omniprésente quand la seconde ne commence réellement à la développer que depuis 2021 », décrit-il. Le rapporteur demande donc que les villes en infraction soient plus systématiquement sanctionnées.

    Pour créer un environnement plus favorable au vélo, le rapport préconise de créer des « #zones_30 » dans chaque agglomération tant la limitation de la #vitesse en ville a prouvé son efficacité en matière de réduction des accidents, mais aussi du #bruit et de la #pollution en ville.

    Dans un communiqué, le ministère des transports a indiqué qu’il étudierait « attentivement les mesures proposées » et qu’un travail interministériel allait être lancé pour « définir les modalités de leur mise en œuvre ».

    https://www.mediapart.fr/journal/france/290425/un-rapport-identifie-les-freins-au-developpement-du-velo-en-france
    #mobilité #mobilité_douce #statistiques #chiffres #publicité #genre #classe_sociale

  • Sortie du livre « Histoires de la zad de Notre-Dame-des-Landes »
    https://stoo.noblogs.org/post/2024/04/08/sortie-de-histoires-de-la-zad-de-notre-dame-des-landes

    Jean-Luc Sahagian, a écrit à propos du livre :

    Histoires de la ZAD de Notre-Dames-Des-Landes, collectif, 2024

    [...] Et puis, il n’y a pas longtemps, un livre est revenu sur ces histoires merveilleuse et cruelles de la ZAD de NDDL. Il s’intitulait justement Histoires de la ZAD de Notre-Dame-Des-Landes et c’était le « s » d’histoires qui importait ici. En effet, dans ce livre de témoignages sauvages, sans éditeur ni copyright, c’est l’esprit de la piraterie qui était mis en avant. Pas de chef, pas de partis, pas de syndicats ni de coteries. Juste peut-être l’esprit de la bande, de la horde ou même du Lone Wolf.

    Si ce livre me semble si important, c’est qu’il soulève nombre de questions. Et instille le doute. S’il me touche autant, c’est qu’il raconte des itinéraires de vie non pas exemplaires, mais tous passionnants. Quelque chose comme une fidélité à des idéaux d’une enfance d’avant ce monde. La loyauté, le courage, la détermination et l’envie d’en découdre. Sans se rendre jamais aux raisons du monde des adultes. Car il s’agit ici, dans cette vingtaine d’histoires, de raconter l’envers d’une histoire au singulier, peaufinée par les vainqueurs officiels de la ZAD. Ceux qui ont reçu l’aval des autorités. Et qui ont contribué, plus ou moins directement, à l’expulsion d’une partie de la zone après l’abandon du projet d’aéroport par l’État en 2018. Des histoires des perdants de l’histoire. Ceux à qui on a fait du tort. Et qui, jusqu’à maintenant, n’ont pas eu vraiment accès à la parole. Ce livre est là pour tenter aussi de rendre la honte plus honteuse. Car les gagnants de la ZAD, dans ce monde qui déteste les perdants, continuent à prospérer dans le jeu politique et médiatique.

    Au moment de la montée en puissance de la ZAD, nous avions été sensibles aux habitants des cabanes dans les arbres. Nous avions même publié un extrait de l’intervention d’une de ces habitantes dans le numéro 14 du Bulletin des compagnons de nulle part, le petit fanzine édité par des participantes à notre bibliothèque-infok. Je reproduis ici une partie de ce texte afin de montrer ce qui nous mobilisait à l’époque, en 2013 (et qui me mobilise toujours aujourd’hui). Le discours est extrait d’un film, Quand les arbres s’agitent, tourné et diffusé par ces habitants de la ZAD.

    Les yeux sont cernés mais grands ouverts sous la capuche noire, et la voix sort claire derrière le foulard blanc aux motifs indiens. Elle est équipée de cordages pour pouvoir remonter dans une des cabanes installées dans la forêt. […] Pour le moment, on entend juste le bruit de la forêt derrière elle, ou plutôt un silence peuplé. Son français est un peu hésitant, on sent qu’elle cherche ses mots pour répondre à la question qu’on vient de lui poser : « … parce que partout dans le monde, on est en train de détruire tout le monde, toute la nature, tout ce qu’on a besoin pour vivre, et ça peut pas continuer comme ça, les gens qui pensent juste à l’argent et à la croissance, mais ce qu’il nous faut, c’est de l’oxygène et de la nourriture, et c’est le temps de se battre pour ça car sinon on va tous mourir. Et tous les animaux. Moi je me bats surtout pour les animaux, parce que les êtres humains, c’est notre propre faute qu’on est si stupides mais les animaux, je les aime trop. »

    L’on retrouve, dans ces Histoires de la Zad, certains témoignages des occupantes de la forêt. Et voilà aussi ce qu’ajoute le préambule du livre et que nous n’avions pas vraiment perçu sur le moment, vivant loin de la zone.

    La résistance aux expulsions de 2012 est documentée par de nombreuses photos et vidéos. Certains montrent des camarades qui se déplacent d’arbres en arbres, à dix ou quinze mètres de haut, sur des ponts de singes. Même si ces pratiques de funambules s’approchent du merveilleux, le plus touchant se déroule au pied des arbres. Des dizaines, voire des centaines, de personnes encourageant les amies dans les airs, les applaudissant, jouant de la musique, sifflant, chantant. On y remarque des visages euphoriques, qui crient, qui expriment leur enthousiasme, leur peur, leur solidarité.

    Mais ce qui est peut-être le plus dérangeant dans ce livre, c’est qu’il pointe notre commune faiblesse face à une forme de séduction. Après cet enthousiasme premier et fédérateur des cabanes, de cette résistance évidente à la police, et un intérêt continu pour la ZAD qui prenait une ampleur imprévue, même chez les médiatiques (et la fin d’une période avec l’intimité et l’humilité d’un début, si riche en expériences improbables et si loin du modèle acceptable, ajoute l’une des rédactrices du livre) nous avions invité des camarades zadistes pour parler d’un livre sur la ZAD qui venait de sortir, Contrées, joli livre, bien édité, bien construit, mettant en regard des témoignages sur la lutte de Notre-Dame-Des-Landes et celle des No Tav dans le Val de Susa à côté de Turin. Problématiques claires, perspectives se dégageant de ces luttes territoriales, le récit était bien sûr séduisant, comme l’étaient les personnes qui le présentaient. Sans vraiment le vouloir, même si nous étions au courant des dissensions grandissantes sur la zone, nous avons donc favorisé la parole des futurs vainqueurs qui se préparaient déjà, peut-être, à la post-ZAD. Sensibles que nous sommes aux beaux livres, bien écrits, à la parole qui claque, à une certaine forme de littérature, aux écrits des Surréalistes, de l’IS, nous sommes allés du côté de ce que nous connaissions le mieux, délaissant la critique pauvre, les brochures grises au jargon militant ou à la prose hérissée.

    On la retrouve heureusement dans ce livre, et sa puissance critique s’exacerbe dans la répétition, (le ressentiment diront les vainqueurs de haut de leur morgue), le dévoilement de parcours de vie sur la ZAD et la joie de vivre enfin quelque chose s’approchant de l’anarchie. Et la rage d’avoir été chassés par ceux et celles qui ont accepté d’accueillir les journalistes puis signé les contrats avec la préfecture et enfin aidé à dégager tous ceux qui marquaient mal. Ces individus hors contrôle qui rendaient la situation explosive et incompréhensible dit l’un des témoignages. Et qui n’avaient pas leurs entrées dans la bourgeoisie de gauche, chez les journaleux, les universitaires ou les écrivains. Qui n’avaient pas les relais ni la capacité de séduction des gagnants. Eux qui ne voulaient peut-être rien construire d’autre qu’un moment d’antagonisme, qu’un rêve. Eux qui étaient avant tout contre le monde et son aéroport. Je ne sais pas. Mais certainement pas prêts à pactiser avec la gauche ni à construire un parti, même imaginaire.

    Il ne s’agit pas de donner ici toutes les bonnes raisons aux uns et toutes les mauvaises aux autres. Nous savons, pour l’avoir nous-mêmes vécu à notre échelle à la bibliothèque-infok de Saint-Jean-du-Gard, durant la dizaine d’années de son existence, combien des dynamiques négatives peuvent se mettre en place sur la durée et déboucher sur des haines féroces. Nous avons aussi vu débarquer, dans notre village cévenol, que l’on croyait pourtant protégé de la bêtise de l’époque, les identitaires de la postmodernité et leurs embrouilles misérables. Et on peut bien imaginer ce que cela pouvait engendrer dans un lieu comme la ZAD, soumis à toutes les pressions politiques, policières et médiatiques. Mais cela n’empêche pas de penser qu’à travers ce livre, il me semble entrevoir aussi comment une tendance de la critique a finalement rendu les armes. Et redonné comme un coup de neuf à la gauche.

    Pour conclure, laissons la parole à Mimi Cracra, l’une des rédactrices de ces Histoires de la ZAD.
    "Bien sûr, la fin de cette lutte est à l’image de bien d’autres. Elle vient rappeler que les profiteurs sont puissants et très divers, qu’ils apparaissent souvent parmi les « élites » de la lutte elle-même. L’État les recherche pour créer un dialogue et les valide pour leur déléguer la pacification de ce qui lui échappe. Puis la porte est ouverte sur une longue carrière.
    La petite clique qui a piloté la fin de la lutte est bien issue du mouvement d’occupation. Elle a su saisir l’occasion pour capitaliser l’imaginaire rebelle et indomptable de la zad, tout en suivant la voie tracée par les organisations citoyennes, agricoles et politiciennes. […] Mais c’est surtout la possibilité rare de crier « victoire » qui leur a été offerte. C’est sur cette couronne de laurier que ces quelques stratèges ont pu poser la base de leur « nouveau » modèle de lutte : des alliances politiciennes qui recyclent la gauche réformiste, des stratégies d’état-major pour des moments spectaculaires appuyés par des clips médiatiques relayés à l’infini.
    Les « Soulèvements de la terre » s’imposent donc très vite comme une sorte de syndicat centralisé des luttes écologistes, avec pour fonds de commerce le désastre environnemental et la colère qu’il suscite."

    • Histoires de la ZAD / trahison à NDDL
      https://nantes.indymedia.org/posts/144046/histoires-de-la-zad-trahison-a-nddl

      La mémoire de ces lieux et des gens qui les ont fréquentés, de ce qui se jouait et se vivait sur ce bout de bocage, se dissipera aussi si elle n’est pas transmise, dans le brouillard de l’histoire des vainqueures.

      Préface (extraits) :

      Ce bouquin entend conserver l’esprit de «  masse anonyme  », du bouillonnement qui a animé la «  zone  ». Pas de chef, pas de porte‐parole. À rebours du parti pris de livres publiés depuis 2012, aux clichés mettant en avant certains groupes ou individus qui ne représentent pas l’extrême hétérogénéité des occupant‑es.

      L’intention première de cet ouvrage est de donner la parole à celles et ceux qui, jusqu’ici, pour de multiples raisons, n’ont que peu ou pas été entendues. La diversité des personnes sollicitées et des lieux représentés, leur difficulté à s’exprimer aussi, expliquent souvent les délais — plusieurs années dans certains cas —, avant d’accepter l’écriture d’un récit ou l’enregistrement d’un témoignage. Celles et ceux qui ont offert leurs récits ne se sont pas concertés  ; certains faits sont donc évoqués à de multiples reprises.

      La résistance aux expulsions de 2012 est documentée par de nombreuses photos et vidéos. Certaines montrent des camarades qui se déplacent d’arbres en arbres, à dix ou quinze mètres de haut, sur des ponts de singe. Même si ces pratiques de funambules s’approchent du merveilleux, le plus touchant se déroule au pied des arbres  : des dizaines, voire des centaines de personnes encourageant les amies dans les airs, les applaudissant, jouant de la musique, sifflant, chantant.

      Pourtant, quelques années plus tard, une fois l’abandon du projet d’aéroport acté, c’est une autre forme d’encouragement qui émergera  : celui à dégager de la zad. À laisser place aux porteurs de projets validés par les administrations. À croire que la radicalité était alors perçue comme «  utile  »  : on vous encourage parce que l’image médiatisée est forte et considérée efficace. Mais demain nous n’aurons plus besoin de vous, ni de ce genre de protestation. Alors il faudra partir. Car la plupart de ces camarades sur zone ne se résoudront pas à faire confiance à l’État. À signer des papiers avec la préfecture, à quitter leurs lieux de vie, à devenir raisonnables. Et deviendront par là‐même «  des problèmes  », des «  saboteurs du mouvement  » (sic). Tristesse. Rage.

      On retiendra plutôt cette mise en garde, prémonitoire : «  […] Ce qui se partage aussi, c’est de se battre sans s’en remettre aux politiciens, de ne pas entendre leur langue morte, de ne pas croire leurs promesses. De se méfier de leurs concessions. […] C’est à nous de prendre les choses en main, sans rien attendre de tous les rapaces qui font leur puissance sur notre dos […]  »

      L’eau chaude, les cabanes, l’agriculture ou les communs n’ont pas été inventés par la zad. Par contre, cette zone a offert autre chose  : un terrain de jeux, un asile, une zone affranchie de beaucoup de règles, insolente, irréaliste, immature, anonyme. Durant presque une décennie, un grand nombre de personnes en mal avec la société s’y sont retrouvées. Et il aura fallu des années aux forces de l’ordre et aux groupes dominants sur zone avant qu’ils n’en (re)prennent le contrôle.

      Les récits présentés dans ces pages se font l’écho de ces histoires.

    • Pour le commander ou pour distribuer le livre Histoires de la zad de Notre-Dame-des-Landes : landes@riseup.net

      Disponible à Marseille (histoire de l’œil, L’hydre, Librairie Transit..), Toulouse (Terra Nova, Cras, ..), Paris (PUBLICO, Cras, ..), Brest (La lecture pour tous), Nantes (Les Bien-aimé.e.s, Coiffard, Marguerite…), Tours (Les temps sauvages), Rennes (Blind Spot), Figeac (Librairie Champollion), Crest (La Balançoire), Lyon (La Gryffe, …), ..

      #histoires #ZAD ou #ex-ZAD #NDDL

  • Fragments de zad : récits croisés de Notre-Dame-des-Landes
    https://www.terrestres.org/2025/04/16/fragments-de-zad

    “Dans quoi me suis-je embarqué·e ?”, s’est-on demandé la première fois qu’on y est allé. Et puis on n’a cessé d’y revenir, on y a même habité. Et quand on était loin, on brûlait d’y aller. De l’initiation politique à la violence des expulsions en passant par les chantiers ou les fêtes, extraits d’un récit à huit voix sur la zad de Notre-Dame-des-Landes, aussi captivant que beau. L’article Fragments de zad : récits croisés de Notre-Dame-des-Landes est apparu en premier sur Terrestres.

    #Habiter #Luttes #Répression #Territoire #Zads

  • À Pont-Scorff, le parc animalier en concurrence avec des agriculteurs
    https://splann.org/a-pont-scorff-le-parc-animalier-en-concurrence-avec-des-agriculteurs

    Dans la commune morbihannaise de Pont-Scorff, le parc animalier Les Terres de Nataé veut s’agrandir afin d’assurer sa pérennité. Une extension, prévue sur des #terres_agricoles, qui ne fait pas l’unanimité. D’autant moins que la procédure ayant mené les services de l’État à octroyer l’autorisation d’exploiter au parc animalier est inhabituelle. L’article À Pont-Scorff, le parc animalier en concurrence avec des agriculteurs est apparu en premier sur Splann ! | ONG d’enquêtes journalistiques en Bretagne.

    #Artificialisation_des_terres #Lorient #Morbihan #Zoo_de_Pont-Scorff

  • [ZAD NDDL] Silence, expulsion en cours
    https://nantes.indymedia.org/posts/144708/zad-nddl-silence-expulsion-en-cours

    23 avril 2025 Depuis le matin du mardi 22 avril une opération d’expulsions est en cours sur l’ancienne #Zad de Notre Dame des Landes1. Elle concerne la Grée, un lieu d’habitation et d’activités situé à l’Est de la zone. Il s’agit du dernier lieu d’accueil inconditionnel de l’ex zone à…

    #Expulsions #ZAD_NDDL #Local

  • Da “sudditi coloniali” a partigiani d’Oltremare. Un’esperienza antirazzista della Resistenza

    Giunti in Italia per essere esposti nello “zoo umano” della #Mostra_triennale_delle_Terre_d’Oltremare nel 1940, ne uscirono dopo la guerra come partigiani liberatori. Lo storico Matteo Petracci ha il merito di aver riportato alla luce la vicenda di una dozzina di uomini e donne provenienti dal Corno d’Africa, membri della “#banda_Mario”. Dopo la Liberazione dovettero affrontare però l’“offensiva giudiziaria antipartigiana nell’Italia repubblicana”. L’abbiamo intervistato

    Arrivati in Italia come sudditi coloniali da esporre nello “zoo umano” della Mostra triennale delle Terre d’Oltremare nel 1940, ne uscirono anni dopo, terminata la Seconda guerra mondiale, come partigiani. Erano una dozzina di uomini e donne provenienti dal Corno d’Africa: lo storico Matteo Petracci ha riportato alla luce la loro vicenda unica con il libro “Partigiani d’oltremare. Dal Corno d’Africa alla Resistenza italiana” (Pacini Editore, 2019).

    Le loro storie, insieme a quella dell’italo-etiope Giorgio Marincola e non solo, testimoniano la presenza nelle forze della Resistenza italiana di partigiani provenienti dal continente africano.

    Uno di loro era l’etiope Abbabulgù “Carlo” Abbamagal, che compare in due posizioni diverse nelle foto scattate ai partigiani della banda “Mario”, attiva nelle Marche nei mesi dell’occupazione nazista tra 1943 e 1944. Da queste immagini, conservate presso l’archivio fotografico Anpi di San Severino Marche (MC), prende avvio il nostro incontro con lo storico Matteo Petracci alla scoperta di un’esperienza intrinsecamente antirazzista e meticcia durante la Resistenza italiana.

    Come mai hanno voluto scattare e tramandare, con tutti i rischi che l’eventuale scoperta di quelle foto da parte dei nazifascisti avrebbe potuto comportare, due fotografie praticamente identiche? Che cosa ci rivelano quelle immagini?
    MP Sono state scattate in sequenza: la prima immortala il momento in cui, proprio mentre il gruppo partigiano è in posa su due file, passa il loro compagno etiope che, infatti, compare di striscio e seminascosto sullo sfondo. Decidono allora di farne una seconda, in cui il ragazzo africano si staglia al centro dell’immagine, in mezzo ai suoi compagni di lotta. Queste due foto sono la rappresentazione plastica delle motivazioni ideali che avevano portato queste persone ad armarsi e a lottare contro il progetto nazifascista: richiamando il compagno etiope e facendolo posare al centro della foto hanno voluto enfatizzare una visione del mondo antitetica a quella fascista, sottolineando il valore della solidarietà internazionale e il carattere autenticamente antirazzista della banda “Mario”.

    “A very mixed bunch”, la definì infatti un ex prigioniero inglese. Come mai? Che brigata partigiana era quella che accolse nei suoi ranghi le donne e gli uomini portati in Italia nel 1940 e fuggiti nel 1943 da Villa Spada nel Comune di Treia (MC) in cui erano confinati dopo il trasferimento da Napoli?
    MP La peculiarità di questa formazione partigiana, ovvero la sua composizione marcatamente internazionale, è stata resa possibile da una serie di fattori. In particolare, è stata fondamentale la presenza nei dintorni di diversi campi di prigionia e internamento realizzati dal fascismo nelle zone interne delle Marche e, più in generale, dell’Appennino. La notizia della firma dell’Armistizio l’8 settembre e il conseguente dissolvimento dei centri di comando spinse molti alla fuga, diretti verso le montagne. Qui trovarono dei validissimi alleati all’interno della popolazione contadina della zona: li nascosero, diedero loro da mangiare e fornirono loro le indicazioni necessarie a poter raggiungere i luoghi dove, nel frattempo, si stavano formando i primi gruppi partigiani intorno a figure carismatiche e con un’esperienza politica e militare tale da coagulare intorno a sé i fuggitivi. Mario Depangher era uno di questi: nato a Capodistria nel 1896, conosceva cinque lingue ed era fuggito anche lui dalle prigioni fasciste. Diventò nel giro di poco “la persona giusta nel posto giusto”, aggregando attorno a sé donne e uomini scappati dai campi di prigionia: militari sbandati, antifascisti della zona, preti e anche l’imprenditore Enrico Mattei. Alla banda “Mario” si unirono, dopo la fuga dalla struttura nel Comune di Treia, anche quattro etiopi, portati in Italia nel 1940 per la Mostra triennale delle Terre d’Oltremare e impossibilitati a tornare a casa con l’entrata dell’Italia in guerra. Per loro quattro, a cui si unirono, dopo l’attacco partigiano in cerca di armi a Villa Spada del 28 ottobre 1943, anche altri somali, eritrei ed etiopi, tra cui due donne, la partecipazione alla Resistenza fu una scelta del tutto volontaria e una forma di riscatto personale, ancora prima che politico.

    Nella banda “Mario” c’erano partigiani di tante nazionalità. Come gestivano una questione banale ma centrale nella vita di una qualunque organizzazione come le diversità linguistiche?
    MP Dalle testimonianze raccolte sia da alcuni partigiani sia nei documenti, pare che che ogni singolo gruppo nazionale utilizzasse la propria lingua al proprio interno, mentre l’italiano era una lingua franca, utilizzata e conosciuta da tutti. Molti combattenti della banda “Mario”, infatti, erano stati portati in Italia forzatamente e sapevano benissimo quanto fosse importante la conoscenza della lingua locale, soprattutto in caso di fuga. È curioso notare, però, come ogni tanto le persone che ho intervistato utilizzassero anche parole straniere per descrivere quanto successo in quei mesi nella banda “Mario”: ho immaginato che alcune espressioni, a prescindere dall’origine, fossero diventate di uso comune all’interno di questa formazione partigiana. È come se, in quei mesi, fosse nata una sorta di lingua universale composta da parole provenienti da lingue diverse: era una sorta di esperanto partigiano.

    La storia dei partigiani provenienti dal Corno d’Africa della banda “Mario” non si conclude, però, con la Liberazione. Quali altre sfide dovettero affrontare? Uno di loro si trovò anche sotto processo per omicidio. Ci può raccontare?
    MP Nel luglio del 1944 la zona dove operava il battaglione Mario venne liberata e in molti si trovarono di fronte al dilemma su cosa fare. Alcuni si arruolarono con il Corpo Volontario per la Libertà e continuarono a combattere fino alla Liberazione di Bologna. Con la fine delle ostilità, uno degli ex combattenti etiopi, però, si trovò addirittura a affrontare un processo per episodi successi durante l’esperienza partigiana. Erano gli anni della cosiddetta “offensiva giudiziaria antipartigiana nell’Italia repubblicana” e a farne le spese fu anche l’etiope Abbagirù Abbanagi, partigiano della banda “Mario”, arrestato con l’accusa di aver ucciso un milite fascista per rapina. Dal carcere, con l’aiuto di un amico italiano, cominciò a scrivere delle lettere alla neonata Anpi a Roma che, contattata la sezione locale, lo fece assistere dall’ avvocato antifascista Virginio Borioni, passato sia dalle galere fasciste sia dall’esperienza del confino. Alla fine, grazie al supporto dell’Anpi locale e dell’avvocato, il partigiano etiope venne prosciolto dall’accusa, uscì dal carcere e tornò nel suo Paese. Nel Corno d’Africa era tornato anche un altro dei combattenti africani della banda “Mario”, il somalo Aaden Shire Jamac. A Mogadiscio si iscrisse alla Lega dei Giovani Somali e prese parte al processo di decolonizzazione dell’ex colonia italiana: sarebbe diventato pochi anni dopo ministro nei governi dopo l’indipendenza del Paese.

    https://altreconomia.it/da-sudditi-coloniali-a-partigiani-doltremare-unesperienza-antirazzista-
    #Italie #colonialisme #Italie_coloniale #partisans #Résistance #WWII #seconde_guerre_mondiale #histoire_coloniale #zoo_humain #Carlo_Abbamagal #Abbabulgù_Abbamagal #photographie #Villa_Spada #Treia #montagne #Mario_Depangher #Enrico_Mattei #langue #Corpo_Volontario_per_la_Libertà #Abbagirù_Abbanagi #Aaden_Shire_Jamac #Lega_dei_Giovani_Somali

    • Partigiani d’oltremare. Dal Corno d’Africa alla Resistenza italiana

      Napoli, 1940. L’ingresso dell’Italia nel secondo conflitto mondiale sorprende un gruppo di somali, eritrei ed etiopi chiamati ad esibirsi come figuranti alla Mostra delle Terre d’Oltremare, la più grande esposizione coloniale mai organizzata nel Paese. Bloccati e costretti a subire le restrizioni provocate dalle leggi razziali, i “sudditi coloniali” vengono successivamente spostati nelle Marche dove, dopo l’armistizio dell’8 settembre 1943 e lo sfaldamento dello Stato, alcuni decidono di raggiungere i gruppi di antifascisti, militari sbandati, prigionieri di guerra e internati civili che si stanno organizzando nell’area del Monte San Vicino.

      Attraverso testimonianze, documenti e fotografie, l’autore ricostruisce il percorso di questi Partigiani d’Oltremare, raccontandone il vissuto, le possibili motivazioni alla base della loro scelta di unirsi alla Resistenza e la loro esperienza nella “Banda Mario”, un gruppo partigiano composto da donne e uomini di almeno otto nazionalità diverse e tre religioni: un crogiuolo mistilingue che trova nella lotta al fascismo e al nazismo una solida ragione unificante.

      https://www.youtube.com/watch?v=mdjLAqMB-p4


      https://www.pacinieditore.it/prodotto/partigiani-oltremare

      signalé ici aussi:
      https://seenthis.net/messages/1018245

      #livre

  • Il ne suffit pas de vouloir une #écologie_antiraciste : le #zéro_déchet, la #colonialité et moi

    On parle souvent des #écologies_décoloniales. On voit moins les #écologies_coloniales interroger leur propre colonialité. C’est ce qu’on va faire ici, en étudiant la colonialité dans le zéro déchet et les écologies de la #sobriété.

    #Colonial n’est pas un compliment. Et si j’étais du mauvais côté ? Si mon #écologie était une de ces écologies coloniales qui s’ignorent ? Plus j’y pense plus c’est crédible, plus je creuse plus ça devient évident. Dans ce billet, je tente de conscientiser la dimension coloniale du #zero_waste et des écologies similaires.

    Pour ça je vais dérouler les implicites du « point de vue zéro déchet » et montrer ce qu’ils ont de problématique. L’idée est de partir du #zéro_gaspillage et d’arriver à la #décolonialité. J’essaie de baliser un parcours qui aide mes camarades écologistes à voir en quoi iels sont concerné⋅es par la #critique_décoloniale, de tracer un chemin que d’autres pourraient emprunter, sans forcément connaître cette pensée en amont.

    Je pars du zéro #gaspillage parce que c’est là où je suis, ce que je connais le mieux, mais la colonialité que je découvre concerne l’écologie de façon beaucoup plus large.

    Des écueils et une méthode

    Mais il y a des écueils. En tant qu’européen blanc issu d’une famille de colons1 je suis mal placé pour comprendre les questions de colonialité et de #racisme. Bénéficier d’avantages dans un système de pouvoir produit de l’#ignorance chez les dominant·es, une incapacité à reconnaître des choses évidentes du point de vue des dominé⋅es2.

    À supposer que je surmonte cet obstacle, je ne suis toujours pas légitime. En abordant ces sujets, je risque d’invisibiliser la voix de personnes plus compétentes que moi et sur qui s’appuie ma réflexion. Même si j’identifie des limites réelles à l’approche zéro gaspillage, je ne suis pas expert en #décolonialité.

    Alors pourquoi parler du sujet ? D’abord parce qu’on n’avancera jamais si j’attends de me sentir à l’aise pour discuter de racisme et de colonialité. Mon écologie est d’une #blanchité aveuglante : étudier sa colonialité est une façon d’adresser une partie du problème. Ensuite, parce que je ne prétends pas produire un discours scientifique ou exhaustif. Je présente un témoignage, un parcours de conscientisation personnel, limité et imparfait.

    Dans les paragraphes qui suivent, j’aborde un à un des aspects du zéro déchet. Pour chaque aspect j’émets une critique, puis je la rattache à une facette de la colonialité. C’est cette dernière qui donne une unité aux défauts présentés ici.

    Un « nous » d’humanité générale

    Préserver « nos #ressources », changer « nos modes de productions », réduire « nos #déchets » : les discours zero waste utilisent régulièrement le possessif « #nos ». Ce n’est pas un usage fréquent, mais il n’est pas anecdotique. On peut même résumer l’approche zéro gaspillage à On peut même résumer l’approche zéro gaspillage à « ne pas faire de nos ressources des déchets3 » (je souligne).

    Mais qui est derrière ces possessifs ? À quel « #nous » renvoient ces expressions ? Je ne crois pas qu’ils ciblent un groupe limité de personnes physiques, des gens qu’on pourrait compter. C’est un « nous » général, qui désigne un ensemble plus abstrait. Selon moi, il englobe toute l’humanité.

    Puisque le zéro déchet pense à l’échelle mondiale, qu’il s’intéresse à l’#intérêt_commun et est anthropocentré, son horizon semble bien être celui de l’#humanité. J’en fais l’expérience dans mes propres textes, quand j’écris « nos besoins », « notre situation » ou « notre planète » dans les articles précédents.

    Un point de vue de nulle part

    Mais les écologistes qui tiennent ces discours en France ne représentent pas toute l’humanité. Ils et elles sont situées sur toute une série de plans : social, économique, géographique… Avec ce « nous », iels endossent un point de vue désitué et désincarné, qui ne correspond à personne. Ce faisant, iels invisibilisent leur propre situation d’énonciation concrète et oublient son impact sur leurs façons d’agir et leur rapport au monde.

    Dans un mouvement inverse, iels invisibilisent la pluralité des voix et la diversité des points de vue au sein des groupes humains. En prétendant que leur voix est universelle, capable d’exprimer celle de « l’humanité », ces écologistes minorent la place des #désaccords, des #conflits et des #hiérarchies entre êtres humains.

    Ce double mouvement n’est possible que pour des personnes habituées à être légitimes, écoutées, à bénéficier d’avantages au sein d’un #système_de_pouvoir. Elles ne perçoivent pas ce que leur position a de singulier et ne s’étonnent pas que leur voix puisse énoncer des normes valables partout. Cette attitude semble correspondre à une facette de la colonialité, qui véhicule un #universalisme, voire un #universalisme_blanc.

    L’illusion d’une #humanité_unie

    Tout se passe comme si l’appartenance à la même espèce créait un lien fort entre les humains, que de ce simple fait, chaque membre de l’espèce avait des intérêts communs ou convergents. De quoi toutes et tous « nous » réunir dans même groupe : l’humanité.

    Les êtres humains auraient collectivement un intérêt commun à maintenir un climat stable et biodiversité abondante. Chacun⋅e aurait une bonne raison, même indirecte ou lointaine, d’agir dans ce sens. Par exemple, si je ne veux pas souffrir d’une chaleur mortelle lors de canicules intenses et fréquentes. Ou si j’ai peur que des guerres pour les ressources en eau, en terres fertiles, en ressources énergétiques ou en métaux adviennent sur mon territoire.

    Mais est-ce vraiment ce qu’on constate ? Partout les #intérêts_divergent, y compris dans des petits groupes. Qui a vraiment les mêmes intérêts que sa famille, ses ami⋅es ou ses collègues ? Plus le collectif est large, moins on trouve d’unité, d’uniformité et d’intérêts partagés. Les liens qu’on y découvre sont faibles, indirects et peu structurants. Chercher des #intérêts_convergents et significatifs à l’échelle de l’humanité semble largement illusoire.

    D’autant que certains ne sont même pas d’accord sur les limites de ce groupe. Qui compte comme un être humain ? Quand certains déshumanisent leurs ennemis en prétendant qu’iels sont des vermines. Que leur génocide n’en est pas un, puisqu’iels ne sont même pas « humains ». Qu’on peut en faire des esclaves, les dominer et les tuer « comme des animaux », puisqu’iels ne sont ne sont pas comme « nous ».

    Une faiblesse militante

    Pour la géographe #Rachele_Borghi, croire que nous somme toustes « dans le même bateau » est un des symptômes de la colonialité (Décolonialité & privilège, p. 110). Et c’est bien de ça qu’il s’agit : les écologies de la sobriété semblent croire que nous partageons la même situation critique, toustes embarqués dans un seul bateau-planète.

    Cette vision explique en partie l’insistance du zéro gaspillage sur la #non-violence et la #coopération. Le mouvement pousse à voir ce qui rapproche les personnes, ce qu’elles ont à gagner en collaborant. Il regarde l’intérêt général, celui qui bénéficie à « tout le monde », sans considération de #race, de #classe, de #genre, et ainsi de suite. Il passe un peu vite ce que chaque groupe a à perdre. Il ignore trop facilement les inimitiés profondes, les conflits irréconciliables et les #rapports_de_force qui traversent les groupes humains.

    Cette attitude constitue une véritable faiblesse militante. Faute d’identifier les tensions et les rapports de force, on risque d’être démuni lorsqu’ils s’imposent face à nous. On est moins capable de les exploiter, de savoir en jouer pour faire avancer ses objectifs. Au contraire, on risque de les subir, en se demandant sincèrement pourquoi les parties prenantes refusent de coopérer.

    Le spectre de l’#accaparement_des_ressources

    Plus profondément, un tel point de vue active un risque d’accaparement des #ressources. Si on pense parler au nom de l’humanité et qu’on croît que tous les êtres humains ont objectivement des intérêts convergents, il n’y a plus de conflits sur les ressources. Où qu’elles soient sur Terre, les #ressources_naturelles sont « nos » ressources, elles « nous » appartiennent collectivement.

    En pensant un objet aussi large que « l’humanité », on évacue la possibilité de conflits de #propriété ou d’#usage sur les ressources naturelles. L’humanité est comme seule face à la planète : ses divisions internes n’ont plus de pertinence. Pour assurer sa survie, l’humanité pioche librement dans les ressources naturelles, qui sont au fond un patrimoine commun, quelque chose qui appartient à tout le monde.

    Dans cette perspective, je peux dire depuis la France que j’ai des droits4 sur la forêt amazonienne au Brésil, car elle produit un air que je respire et abrite d’une biodiversité dont j’ai besoin. Cette forêt n’appartient pas vraiment à celles et ceux qui vivent à proximité, qui y ont des titres de propriété, ou même à l’État brésilien. C’est un actif stratégique pour l’humanité entière, qui « nous » appartient à tous et toutes.

    Sauf que rien ne va là-dedans. À supposer qu’on ait tous et toutes des droits sur certains #biens_communs, ça ne veut pas dire qu’on ait des droits équivalents. La forêt amazonienne m’est peut-être utile, dans un grand calcul mondial très abstrait, mais ce que j’en tire est infime comparé à ce qu’elle apporte à une personne qui vit sur place, à son contact direct et régulier.

    Les ressources naturelles sont ancrées dans des territoires, elles font partie d’écosystèmes qui incluent les humains qui vivent près d’elles. « Tout le monde » n’est pas aussi légitime à discuter et décider de leur avenir. N’importe qui ne peut pas dire que ce sont « ses » ressources, sans jamais avoir été en contact avec.

    Une attitude de colon

    Croire l’inverse, c’est faire preuve d’une arrogance crasse, adopter l’attitude d’un colon, qui arrivant de nulle part dit partout « Ceci est à moi » sur des terrains exploités par d’autres. Il faut une assurance démesurée, un sentiment de légitimité total, pour dire « nos ressources » en parlant de celles qui sont littéralement à autrui.

    Les écologistes qui adoptent ce point de vue ne semblent pas conscient⋅es que leur vision fait écho à des #logiques_prédatrices qui elles aussi, se sont parées de discours positifs et altruistes à leurs époques. Après la mission civilisatrice, la #mission_écologique pourrait prendre le relais. On ne viendrait plus exploiter les richesses des colonies pour l’Europe, mais protéger les ressources naturelles pour l’humanité. Un risque d’autant moins théorique qu’on a déjà évoqué les ambiguïtés et l’utilitarisme du zéro déchet.

    L’#impensé_colonial se manifeste aussi par une absence d’inversion des rôles. On pense le monde comme plein de ressources pour « nous », mais on ne pense jamais « chez soi » comme une ressource pour les autres. Quand on parle de l’épuisement des ressources en sable, on n’imagine pas renoncer aux plages françaises pour satisfaire les besoins d’autres pays qui veulent fabriquer du béton.

    Le « nous » d’humanité générale éclate en morceaux : son caractère fictif devient manifeste. Mis face à une #prédation qui touche à des ressources situées sur notre #territoire, nous, Français⋅es, cessons de considérer que tout est un #bien_commun et que nos intérêts se rejoignent avec ceux du reste du monde. Les crises du climat, de la biodiversité et de l’eau n’ont pas disparues. Mais notre approche ne permet plus d’y pallier.

    Une approche individualiste et dépolitisante

    Un autre défaut de l’approche zéro gaspillage est son aspect individualiste. Le zero waste veut prendre en compte les intérêts de toutes les parties prenantes, mais sa méthode d’action consiste à ne pas consulter les personnes. On s’informe sur ce qui leur arrive, sur leurs conditions de vie et de travail, mais on n’entre pas en contact avec elles. On veut agir pour ces personnes, mais sans devoir leur parler.

    Je vois trois dimensions à cette attitude. D’abord, une telle discussion est matériellement impossible : il y a trop de parties prenantes dans la production mondiale. L’ambition de toutes les prendre en considération est vouée à l’échec. Ensuite, une écologie qui imagine prendre en compte l’intérêt de toute l’humanité n’a pas besoin de parler aux autres. Elle croit pouvoir se projeter dans leurs situations et connaître leurs intérêts. Enfin, un certain mépris de classe n’est pas à exclure. On n’a pas envie de parler à celles et ceux qu’on estime inférieur⋅es : les fréquenter rend visible la #domination et les #injustices dont on profite.

    Depuis ma situation individuelle, je tente d’agir pour les autres, mais sans construire de liens explicites, de relations bidirectionnelles. C’est tout l’inverse d’une approche collective et politique. Certes, la matière et le cycle de vie des objets créent un lien invisible entre les personnes, mais il en faut plus pour créer des solidarités concrètes – pas juste des relations économiques entre clients et fournisseurs.

    Alors que le zéro gaspillage est un projet politique, dont le concept central est intrinsèquement politique, j’ai l’impression qu’il a du mal à dépasser une approche individuelle, à construire de l’#action_collective et des #solidarités. Il reste en ça prisonnier d’une époque néolibérale où les modèles mentaux partent de l’individu, parfois y restent, et souvent y retournent.

    Un risque de #paternalisme

    L’approche zéro gaspillage comporte aussi un risque de paternalisme (https://plato.stanford.edu/entries/paternalism). Si on définit l’intérêt d’autrui sans échanger avec lui, sans écouter sa voix et ses revendications explicites, on va décider seul de ce qui est bon pour lui, de ce qui correspond à ses besoins. On va considérer comme dans son intérêt » des choix que la personne rejetterait, et rejeter des choix qu’elle jugerait positifs pour elle. C’est précisément ce qu’on appelle du paternalisme : agir « dans l’intérêt » d’une personne, contre la volonté explicite de cette personne elle-même.

    Pensez aux travailleurs et travailleuses de la décharge de déchets électroniques d’Agbogbloshie au Ghana (https://fr.wikipedia.org/wiki/Agbogbloshie), qui sont interviewés dans le documentaire Welcom to Sodom (https://www.welcome-to-sodom.com). Iels expliquent que travailler là est là meilleure situation qu’iels ont trouvé, que c’est pire ailleurs : pas sûr qu’iels soient enthousiastes à l’idée d’une réduction globale des déchets. Certes, leur environnement serait moins pollué, leur santé moins en danger, etc. mais leur source de revenu disparaîtrait. Une écologie qui minore les désaccords, la diversité des points de vue et les conflits possibles montre encore une fois ses limites.

    Ce risque de paternalisme rejoint la question de la colonialité. Les Européens et les Européennes ont une longue tradition de hiérarchisation des races, qui met les blancs en haut et les personnes colonisées non-blanches en bas. Les personnes qu’on envahit, domine et tue sont présentées comme incapables de savoir ce qui est bon pour elles. Mais le colonisateur « sait ». Il est prêt à « se sacrifier » pour l’intérêt de ces peuples, qui « ne lui rendent pourtant pas ». Un tel point de vue s’exprime notoirement dans le poème raciste et colonialiste de l’écrivain Rudyard Kipling, Le fardeau de l’homme blanc (https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Fardeau_de_l%27homme_blanc).

    Mais n’est-ce pas quelque chose de similaire qu’on entend, quand j’écris dans l’article précédent (https://blog.whoz.me/zerowaste/le-point-de-vue-zero-dechet) que le zéro gaspillage consiste à mettre son intérêt direct en retrait, au profit de celui d’une personne plus loin dans la chaîne de production ? Le mépris s’est (peut-être) effacé, mais le discours sur le sacrifice altruiste est toujours là.

    Une position centrale qui interroge

    Avec la sobriété, les écologistes occidentaux trouvent une narration qui leur donne une place centrale, positive et active dans la lutte contre les injustices climatiques. Ce sont elles et eux qui proposent d’engager les sociétés contemporaines vers un #futur_désirable. Iels produisent des idées et expérimentent des pratiques qu’iels appellent à devenir la norme (#réemploi, #réparation, etc.). À la fois innovantes, précurseures, bienveillantes, ces personnes n’ont presque rien à se reprocher et plus de raison de se sentir coupables.

    Mais on devrait interroger une #narration qui vous donne la meilleure place, légitime vos choix et vos actions, sans jamais leur trouver d’aspects négatifs. Un tel #discours semble trop parfaitement bénéficier à celui ou celle qui s’y retrouve pour ne pas éveiller un soupçon.

    Je peine à ne pas voir dans la sobriété une sorte de version non-interventionniste du « #sauveur_blanc 5 ». Au lieu de prendre l’avion pour aller « aider » des enfants pauvres dans un pays du Sud, on « agit » à distance, par des effets indirects, incertains, et à moyen terme.

    On s’épargne l’aspect grossièrement raciste et paternaliste d’un « #tourisme_humanitaire » qui intervient sur place, perturbe les dynamiques locales, et laisse les conséquences à gérer à d’autres. Mais cet horizon d’agir de chez soi pour les dominés me semble prolonger des logiques similaires. On passe au sauveur « sans contact », qui sauve par un ruissellement de sobriété.

    On reste dans l’idée de porter secours aux « victimes » d’un système… dont on est l’un des principaux bénéficiaires. Un système construit par son pays, ses institutions, voire ses ancêtres… Et qui nous fabrique par notre éducation et nos socialisations.

    Des logiques d’#appropriation

    D’autant que les écologistes de la sobriété font preuve d’attitudes questionnables, qui tranchent avec leurs postures altruistes. Si j’ai les moyens d’acheter neuf, mais que je choisis l’occasion, je fais une excellente affaire, bien au-delà de l’intention écologique. On peut voir ça comme une façon pour un riche de récupérer des ressources peu chères, qui auraient sinon bénéficié à d’autres catégories sociales.

    En glanant Emmaüs et les #recycleries solidaires, les riches écolos s’introduisent dans des espaces qui ne leur étaient pas destinés au départ. Leur pouvoir économique peut même déstabiliser les dynamiques en place. Emmaüs s’alarme de la baisse de qualité des dons reçus, les objets de valeur étant détournés par des nouveaux #circuits_d’occasion orientés vers le profit ou la #spéculation (#Vinted, néo-friperies « #vintage », etc.).

    Par ailleurs, la façon dont les écologistes de la sobriété se réapproprient des pratiques antérieures questionne. Éviter le gaspillage, emprunter plutôt qu’acheter, composter, réparer, consigner : ces pratiques n’ont pas été inventées par le zéro déchet. L’approche zero waste leur donne surtout une nouvelle justification, une cohérence d’ensemble, et les repositionne au sein de la société.

    Des pratiques anciennement ringardes, honteuses, ou marginales deviennent soudainement à la mode, valorisées, et centrales quand des privilégié·es s’en emparent. L’histoire de ces usages est effacée, et les écolos les récupèrent comme marqueurs de leur groupe social. Une logique qui rappelle celle de l’#appropriation_culturelle, quand un groupe dominant récupère des éléments d’une culture infériorisée, les vide de leur signification initiale et en tire des bénéfices au détriment du groupe infériorisé.

    Une vision très abstraite

    Ma dernière critique porte sur le caractère très abstrait du zéro gaspillage. Les concepts centraux du mouvement présentent un fort niveau d’#abstraction. J’ai détaillé le cas du « gaspillage », mais on peut aussi évoquer les idées de « ressource » ou de « matière ».

    Une « #ressource » n’est pas vraiment une réalité concrète : le mot désigne la chose prise comme moyen d’un objectif, intégrée à un calcul utilitaire qui en fait une variable, un élément abstrait. La « #matière » elle-même relève d’une abstraction. Ce n’est pas un composé précis (de l’aluminium, de l’argile, etc.), mais la matière « en général », détachée de toutes les caractéristiques qui permettent d’identifier de quoi on parle exactement.

    Les dimensions géopolitiques, économiques et sociales liées à une « ressource » naturelle particulière, ancrée dans un territoire, sont impensées. Paradoxalement le zéro déchet insiste sur la matérialité du monde via des concepts qui mettent à distance le réel concret, la matière unique et spécifique.

    Le zéro déchet mobilise aussi ce que lea philosophe non-binaire #Timothy_Morton appelle des #hyperobjets : « l’humanité », la « planète », le « climat », les « générations futures »… Ces objets s’inscrivent dans un espace gigantesque et une temporalité qui dépasse la vie humaine. Ils sont impossibles à voir ou toucher. Quand on parle de « l’humanité » ou de « la planète », on cible des choses trop grosses pour être appréhendées par l’esprit humain. Ce sont des outils intellectuels inefficaces pour agir, qui mènent à une impasse politique.

    Cette fois-ci, le lien à la colonialité m’apparaît mois clairement. Je saisis qu’il y a un lien entre ces abstractions et la modernité intellectuelle, et que la #modernité est intimement liée à la colonisation. J’ai déjà parlé de la dimension calculatoire, optimisatrice et utilitariste du zéro déchet, mais la connexion précise avec la colonialité m’échappe6.

    Balayer devant sa porte

    Bien sûr, tout ce que je dis dans ce billet vaut aussi pour mon travail et les articles précédents. Mes critiques concernent autant le zéro déchet en général que la manière spécifique que j’ai de l’aborder. La colonialité que je reconnais dans le zero waste ne m’est pas extérieure.

    Et encore, ma position sociale et raciale font que je passe forcément à côté de certaines choses. Je sais que mes textes sont marqués de colonialité et de blanchité, par des aspects que je ne perçois pas, ou mal.

    Alors que la blanchité de l’écologie est le point de départ de ma réflexion, j’ai échoué à penser directement le lien entre suprématie blanche et sobriété. Cette réflexion sur la colonialité pourrait n’être qu’un détour, un moyen de ne pas aborder le problème, en en traitant un autre.

    Dans l’impasse

    Le système économique que le zéro gaspillage nous fait voir comme absurde a une histoire. Il est l’héritier de la colonisation du monde par l’Europe depuis le 15e siècle. Il naît d’un processus violent, d’exploitation et de #dépossession de personnes non-blanches par les européens. Son racisme n’est pas un aspect extérieur ou anecdotique.

    Une écologie qui veut sérieusement remettre en cause ce système ne peut pas être composée que de personnes blanches. Au-delà de ses « bonnes » intentions7, une #écologie_blanche est condamnée à reproduire des logiques de domination raciale et coloniale. En ne prenant pas en compte ces dominations, elle prolonge les façons de faire et de penser qui ont conduit à la crise climatique.

    Mais il ne suffit pas de vouloir une écologie décoloniale et antiraciste : il faut comprendre le problème avec l’écologie qui ne l’est pas. C’est ce j’ai tenté de faire dans cet article, malgré ma compréhension limitée de ces sujets. Le risque d’être imprécis, insuffisant, ou même erroné m’a semblé plus faible que celui ne pas en parler, ne pas ouvrir la discussion.

    Et pour qu’elle continue, je vous invite à vous intéresser à celles et ceux qui m’ont permis de recoller les morceaux du puzzle, de reconnaître un motif colonial dans le zéro gaspillage. Ils et elles ne parlent jamais de zéro déchet, rarement d’écologie, mais sans leurs apports, cet article n’existerait pas.

    En podcast

    Kiffe ta race (Rokhaya Diallo, Grace Ly)
    Le Paris noir (Kévi Donat)
    Code Noir (Vincent Hazard)
    Des Colonisations (Groupe de recherche sur les ordres coloniaux)
    Décolonial Voyage (Souroure)
    Décoloniser la ville (Chahut media)
    Isolation termique (Coordination Action Autonome Noire)
    Je ne suis pas raciste, mais (Donia Ismail)

    En livre & articles

    L’ignorance blanche (Charles W. Mills)
    Décolonialité & Privilège (Rachele Borghi)
    Amours silenciées (Christelle Murhula)
    La charge raciale (Douce Dibondo)
    La domination blanche (Solène Brun, Claire Cosquer)
    Le racisme est un problème de blancs (Reni Eddo-Lodge)
    Mécanique du privilège blanc (Estelle Depris)
    Voracisme (Nicolas Kayser-Bril)

    En vidéo

    Histoires crépues

    Notes

    Mes grands-parents et mon père naissent dans le Protectorat français de Tunisie. Ma famille quitte la Tunisie six ans après l’indépendance, lors de la crise de Bizerte. ↩︎
    J’hérite de cette idée générale de sa version spécifique proposée par Charles W. Mills dans son article L’ignorance blanche. ↩︎
    On retrouve cette idée dans Recyclage, le grand enfumage en 2020, même si la formulation de Flore Berligen (p. 15) est plus subtile. À l’inverse, cet article de 2015 reprend littéralement la formule. ↩︎
    Pas au sens de « droit » reconnu par un État ou une structure supra-nationale. C’est un droit au sens de revendication légitime, qui possède une valeur impersonnelle et qui mérite d’être prise en compte par tous et toutes, indépendamment de qui formule cette revendication. C’est un usage du mot « droit » qu’on retrouve en philosophie. ↩︎
    Toutes les personnes qui font du zéro déchet et prônent la sobriété ne sont évidemment pas blanches. Mais vu la quantité de blancs et de blanches dans le mouvement, on ne peut pas faire abstraction de cette dimension pour réfléchir à cette écologie. ↩︎
    Ma copine me souffle que le lien est simple : tout notre système intellectuel (politique, épistémologique, etc.) est produit par des colonisateurs. Il accompagne et légitime la colonisation. Même si je suis d’accord, c’est trop long à détailler à ce stade de l’article. ↩︎
    N’oubliez pas : le racisme n’est jamais une question d’intention. Ce sont les effets concrets et la domination qui constituent un acte comme raciste, pas l’intention de la personne qui le commet. ↩︎

    https://blog.whoz.me/zerowaste/il-ne-suffit-pas-de-vouloir-une-ecologie-antiraciste-le-zero-dechet-la-col
    #dépolitisation #individualisme #innovations #second_hand

  • Wie schön, ein Himmelsteig ...
    https://m.kauperts.de/Strassen/Himmelsteig-14163-Berlin

    ... ist man versucht zu sagen. Obacht ! Himter der Schönheit verbirgt sich ein Abgrund.

    Verlauf von Ottmachauer Steig bis im Kinderland (Sackgasse)
    Falk Planquadrat R 8
    ...
    Geschichte — Himmelsteig
    Alter Bezirk Zehlendorf
    Name seit 3.11.1938

    Info
    Himmelsteig, hier im übertragenen Sinne für höchste Ehre verwendet.

    Der Straßenname Himmelsteig wurde mit 15 weiteren aus mehr als 1 800 Vorschlägen ausgesucht, die die SS-Zeitung „Das Schwarze Korps“ auf ihren Aufruf im August 1938, passende Straßennamen-Vorschläge für die SS-Kameradschaftssiedlung in Zehlendorf einzusenden, erhalten hatte. 13 von ihnen sowie der Führerplatz und die Julius-Schreck-Straße wurden, wie am 31.7.1947 im Verordnungsblatt für Groß-Berlin bekanntgegeben, umbenannt.

    Vor der Benennung Straße 538. Der Straßenzug war Anfang der dreißiger Jahre von der Zehlendorf-West AG angelegt worden.

    #Berlin #Zehlendorf #Himmelsteig #Geschichte #Stadtentwicklumg #Nazis

  • As AI Use Increases, Journalists’ Responsibility Does, Too. - The Daily Mississippian
    https://thedmonline.com/as-ai-use-increases-journalists-responsibility-does-too

    Zeynep Tufekci says AI presents benefits and challenges to news media
    Aleesa BookerbyAleesa Booker
    April 17, 2025
    Reading Time: 4 mins read

    As readers turn to Artificial Intelligence rather than mainstream media for their news, journalists need to understand their jobs are more important than ever, according to Zeynep Tufekci, a featured speaker at the “Addressing the Impact of Social Media and AI on Democracy” symposium at the University of Mississippi on April 1.
    Zeynep Tufekci, Henry G. Bryant professor of sociology and public affairs at Princeton University.

    Tufekci is a professor of sociology and public affairs at Princeton University. She also is a New York Times opinion columnist and the author of the book “Twitter and Tear Gas.”

    In an interview after she spoke to the general assembly at the symposium sponsored by the Jordan Center for Journalism Advocacy and Innovation, Tufekci described the benefits that come from using artificial intelligence and the challenges it presents.

    “One of the things that AI brings to the public sphere is the difficulties of figuring out what’s authentic versus what’s not. Journalists by acting as gatekeepers help the audience, the readers and the public differentiate between what is real versus what is just an unsubstantiated claim. Journalists can play a major role in helping us adjust to all the changes that AI may bring to how we consume information,” Tufekci said.

    So why is it essential for journalists to understand AI?

    “Young journalists will be working in an environment where AI plays a major role, and they need to understand what they bring to these conversations and what and how they can contribute to society by being a journalist. AI is going to both allow them to do certain things perhaps a little easier but also create real challenges in how the public is informed,” Tufekci said.

    Tufekci often travels to college campuses to explain why AI is important at the collegiate level.

    “If you look at the history of technology and different scientific advancements similar to this one, they make being informed and educated even more important for many reasons. You should be informed generally so you can get jobs in the future, but also you want to understand how you can and should try to use these technologies for the good of society and deal with their downsides,” Tufekci said.

    Concerns about the growing use of artificial intelligence include invasion of privacy, with the technology collecting and analyzing massive amounts of personal information; the potential unchecked spread of propaganda and disinformation; the amplification of biases; and the technology’s lack of transparency and accountability.

    “I don’t think it will take over the role of journalism. I think it’s going to make the role of a journalist to verify and authenticate the delivery of credible information even more important,” Tufekci said.

    Many mainstream media companies, already wrestling with the challenge of making journalism financially viable, see AI’s procurement and dissemination of their copyrighted content as a threat to their very existence.

    “The challenge, of course, is (AI) using the labor of journalism without paying for it. So there is going to be a need to find new ways to make sure that journalists can do the job for the benefit of society, but in a way that pushes the goal and people can get paid to do it, because you can’t just pay for things and have them done,” Tufekci said.

    Journalists can benefit by using AI.

    “It can help process certain kinds of data, but you have to be careful. You have to understand what it’s good for and what it’s not good for. AI can help with minor parts of writing. There is nothing wrong with AI copy editing things just like we use spelling checks,” Tufekci said.

    Tufekci herself uses AI.

    “I use it to see how it works and how it doesn’t. But for right now, I use it as an addition to my search. However, I found that it can produce fake findings. It does a great job occasionally, but it does produce fake things as well,’ Tufekci said.

    Tufekci gave future journalists advice as they enter the newest digital age.

    “For young journalists it’s important to not be afraid of technology. … It’s completely understandable that anyone smart enough to be a journalist is smart enough to go and learn the specifics of how this tool works. And that will help them both use it appropriately and understand its strengths and weaknesses and how it’s going to transform the public sphere and the world of journalism.

    “There’s no reason to be doom and gloom. The future is not preordained; it’s what people make of it. But to make something of the future in a positive way you have to be informed, so I would say learn a lot, do things, dive into the details, learn how it works and think,” Tufekci concluded.

    #Zeynep_Tufekci #Journalisme #IA #Intelligence_artificielle

  • No carcere No cpr No zone rosse BARI (e ovunque)
    https://radioblackout.org/2025/04/no-carcere-no-cpr-no-zone-rosse-bari-e-ovunque

    Nelle scorse settimane nei CPR in Italia le persone recluse hanno resistito a diversi trasferimenti nel lager di Gjader in #albania. Secondo i programmi del governo, le prime 40 persone sono state trasferite, fra molte proteste che hanno cercato di impedirlo. Era stato stabilito che il CPR di Brindisi Restinco sarebbe stato il luogo dove […]

    #L'informazione_di_Blackout ##cpr_bari ##zonerosse
    https://cdn.radioblackout.org/wp-content/uploads/2025/04/cpr-bari.mp3

  • Ziguinchor : 34 candidats à l’émigration arrêtés par les gendarmes
    https://www.dakaractu.com/Ziguinchor-34-candidats-a-l-emigration-arretes-par-les-gendarmes_a260332.

    Ziguinchor : 34 candidats à l’émigration arrêtés par les gendarmes
    La gendarmerie nationale a intercepté un groupe de candidats à l’émigration irrégulière. Au total, 34 personnes - dont 31 Sénégalais originaires de la région de Sédhiou et 3 Gambiens - ont été appréhendées. Les individus avaient embarqué à Ziguinchor dans la matinée du lundi 7 avril 2025. Les forces de l’ordre, basées à Diouloulou, ont procédé à leur interception et arrestation le même jour vers 18 heures, selon nos informations.Les candidats à l’émigration ont été placés sous la garde de la section de recherche de Ziguinchor avant d’être transférés au parquet ce mercredi 9 avril. D’après les dernières informations, l’un des convoyeurs a également été arrêté.Les investigations se poursuivent sous la direction de la section des recherches, qui tente d’identifier et d’interpeller les commanditaires et complices présumés de cette activité illégale.

    #Covid-19#migrant#migration#senegal#ziguinchor#migrationirreguliere#routemigratoire#sante

  • « Les moins riches, ils n’ont pas de voiture » : les propos d’Agnès Pannier-Runacher sur les ZFE font polémique Gautier Cruchaudet - le figaro

    Une telle déclaration, prononcée ce mardi par Agnès Pannier-Runacher, n’est pas passée inaperçue. Interrogée sur le fait que les restrictions de circulation imposées par les vignettes « Crit’Air 3 » concernent aussi les « moins riches », la ministre de la Transition écologique a affirmé de but en blanc que « les moins riches, ils n’ont pas de voitures, ce sont en ceux qui sont le moins équipés ».

    La ministre était invitée dans l’émission « Première Édition » de BFM TV pour évoquer le sujet de la pollution de l’air. Le sujet brûlant des Zones à faible émission (ZFE) était au centre de la discussion, alors que l’Assemblée nationale examine ce mardi 8 avril un texte demandant leur suppression.


    « Les ZFE sont un des outils pour baisser la pollution de l’air »
    Source : https://www.lefigaro.fr/actualite-france/les-moins-riches-ils-n-ont-pas-de-voiture-la-maladresse-de-pannier-runacher
    #bourgeoisie #racisme #ville #zfe #ville #inégalités #zones_à_faibles_émissions #ecologie #écologie #politique les #camions ne polluent donc pas ! #agnès_pannier-runacher #domination des riches

  • Nous avons le droit de mourir avec nos bagnoles
    https://carfree.fr/index.php/2025/04/08/nous-avons-le-droit-de-mourir-avec-nos-bagnoles

    On nous parle d’écologie, de santé publique, de climat… Mais tout ça n’est qu’un prétexte ! Les #ZFE ? Une machine de guerre lancée par les dirigeants mondiaux contre les Lire la suite...

    #Fin_de_l'automobile #Insécurité_routière #Pétitions #Pollution_automobile #air #bagnole #humour #mort #pollution #santé

  • Chiapas : Rencontres internationales de Résistances et Rébellion
    https://lundi.am/Chiapas-Rencontres-internationales-de-Resistances-et-Rebellion

    Alors que le Mexique et les familles de disparu·es font face à une nouvelle vague d’horreur et de mensonges dépassant les pires scénarios avec la découverte d’un centre d’extermination et plusieurs fosses communes clandestines liées au narcotrafic et impliquant vraisemblablement l’appareil d’État à tous les niveaux, les collectifs poursuivent l’organisation de leurs résistances et leur volonté de lutter, corps et âmes, pour un autre monde. Il y a quelques mois, à l’appel de l’EZLN, se tenait au Chiapas, la première session des « Rencontres internationales de Résistances et Rébellions – la Tempête et le jour d’Après ». Retour sur cet événement qui a pris la forme d’un partage d’analyses puis d’un festival culturel et qui s’est annoncé comme étant la première étape d’une série de rencontres auxquelles les communautés zapatistes nous invitent afin de faire face ensemble à la tempête, de préparer le jour d’après et de développer le Commun.

    #EZLN #zapatistes #tempête #communs #anticapitalisme #Mexique #Chiapas #internationalisme

  • Alimentation : le gouvernement fixe une feuille de route sans objectif sur la consommation de viande et sans mesure sur la publicité
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2025/04/04/alimentation-le-gouvernement-fixe-une-feuille-de-route-sans-objectif-sur-la-

    Ça, c’est très très fort.
    La santé publique demande de supprimer la publicité des aliments classés E et D devant les enfants. Le gouvernement retoque la mesure au nom des revenus publicitaires des chaînes.

    Et après, ils vont nous faire un caca nerveux sur l’incidence des Zécrans sur les jeunes.

    La Stratégie nationale pour l’alimentation, la nutrition et le climat pose un diagnostic consensuel sur la nécessité de mettre en cohérence les politiques alimentaires, mais propose peu de mesures structurantes pour améliorer l’offre.

    Par Mathilde Gérard
    Publié le 04 avril 2025 à 20h31, modifié hier à 06h05

    Temps de Lecture 4 min.

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    Dans une école primaire de Saint-Rémy-de-Provence (Bouches-du-Rhône), le 23 juin 2022.
    Dans une école primaire de Saint-Rémy-de-Provence (Bouches-du-Rhône), le 23 juin 2022. NICOLAS TUCAT / AFP

    Avec plus de vingt mois de retard sur le calendrier prévu par la loi, le gouvernement a rendu public, vendredi 4 avril, son projet de stratégie nationale pour l’alimentation, la nutrition et le climat (Snanc). Cette feuille de route, censée fixer le cap d’une alimentation durable, favorable à la santé, moins émettrice de gaz à effet de serre et protectrice de la biodiversité, était à l’origine une demande de la convention citoyenne pour le climat en 2020. L’alimentation se situe en effet au carrefour de multiples enjeux – sanitaires, environnementaux et climatiques et socio-économiques. Le principe de définir une stratégie cohérente pour répondre à tous ces défis et unifier les politiques publiques concernées avait été acté dans la loi climat et résilience de 2021, qui établissait que cette feuille de route soit publiée au 1er juillet 2023.

    Le texte finalement mis en consultation a fait l’objet de nombreux allers-retours entre ministères. Il fixe de grands principes et quelques objectifs chiffrés. Certains étaient déjà connus et présentés dans d’autres plans, comme ceux de diminuer de 30 % par rapport à 2015 la prévalence du surpoids chez les enfants et les adolescents, ou de réduire de moitié le gaspillage alimentaire pour la restauration collective et tous les autres secteurs. D’autres sont inédits, comme celui de viser, d’ici à 2030, 12 % de consommation de produits bio en valeur pour l’ensemble de la population, ou d’atteindre 80 % du territoire couvert par des projets alimentaires territoriaux – qui définissent des actions à l’échelle d’un territoire pour la restauration collective, le développement agricole ou la lutte contre la précarité alimentaire.

    Mais le texte s’illustre surtout par ses manques : il ne fixe pas de cap chiffré à l’objectif de « limiter la consommation de viandes et de charcuterie, en particulier importées » et ne prévoit pas de mesure pour réduire l’exposition des enfants aux publicités pour des produits trop gras, sucrés ou salés. Ces deux points particulièrement sensibles ont nourri, ces derniers mois, les dissensions entre cabinets et requis l’arbitrage de Matignon, qui a tranché contre des contraintes supplémentaires.
    « C’est un choix politique »

    Sur la viande, les instances consultées pendant la concertation – le Conseil national de l’alimentation, le Haut Conseil pour la santé publique, ou encore le Haut Conseil pour le climat – préconisaient toutes un objectif de modération. L’élevage est un des plus gros facteurs d’émissions de gaz à effet de serre d’origine agricole, en raison des émissions de méthane et de la déforestation induite par l’alimentation du bétail. Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) souligne également les bénéfices à faire évoluer les régimes alimentaires et diminuer la surconsommation de viande dans les pays développés. Un tel objectif répond en outre à des enjeux de santé publique. Dans un autre document stratégique, la stratégie nationale bas carbone, figure bien un objectif de baisse des cheptels (−12 % pour les bovins et −10 % pour les porcins), mais il ne dit rien sur la consommation et l’évolution des régimes. Un angle mort alors qu’un tiers de la viande qui compose l’assiette des Français est importée.
    Lire aussi (2024) | Article réservé à nos abonnés Alimentation : les premières pistes de la stratégie pour mieux manger en France

    L’inscription d’un cap chiffré a fait l’objet d’une forte opposition des interprofessions de la viande et de la charcuterie. « Aujourd’hui, la surconsommation de viande, cela veut dire des importations et des viandes vendues à prix très bas », constate Benoît Granier, responsable alimentation au sein du Réseau action climat (RAC). « L’opinion publique est de plus en plus sensible à l’objectif de manger moins de viande mais mieux. Ça ne paraît pas si difficile à défendre, mais c’est un choix politique de ne pas le faire », fait valoir M. Granier. Le RAC déplore, au côté de dizaines d’associations, que sans objectif chiffré, il sera impossible de suivre la mise en œuvre de cette politique.
    Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Des Français majoritairement favorables à l’objectif de manger moins de viande, mais de meilleure qualité

    Concernant l’encadrement de la publicité, la mesure figurait dans une version intermédiaire de la feuille de route, datant de 2024, précisant que le ministère de la culture s’y opposait – notamment pour ne pas nuire aux recettes publicitaires des chaînes de télévision. Matignon a été sensible à cet argument en supprimant la mesure. Un rapport de trois inspections générales, non-rendu public, mais que Le Monde a pu se procurer, remis à l’hiver 2024 au gouvernement après six mois de travaux, suggérait pourtant de réduire les publicités commerciales destinées aux enfants pour les produits affichant un Nutri-Score D ou E. Pour le député du Rhône Boris Tavernier (Les Ecologistes), engagé pour la mise en œuvre du droit à l’alimentation, écarter une telle mesure est une « capitulation d’autant plus insensée que de nombreux autres pays adoptent des réglementations ambitieuses pour protéger les enfants de la malbouffe et de la pression publicitaire ».
    Occasion manquée

    Limiter la communication commerciale autour des aliments les moins sains figure en effet parmi les demandes récurrentes de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui déplore le marketing très offensif du secteur agroalimentaire à destination des enfants. Plusieurs pays ont pris récemment des mesures, dont le Royaume-Uni, où les publicités pour les aliments les plus gras, sucrés et salés seront interdites à la télévision et sur Internet sur une large plage horaire à partir d’octobre. Le pays a également régulé la présence de ces produits dans la grande distribution, les bannissant des têtes de gondole et des caisses de paiement.
    Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Pollution : une mission d’inspection propose d’interdire la publicité pour les produits les plus nocifs

    Une semaine après la clôture à Paris du sommet international Nutrition for Growth, qui a réuni jusqu’au 28 mars toute la communauté internationale engagée pour la nutrition et la santé publique, la France était attendue au tournant pour présenter des mesures ambitieuses favorisant une alimentation plus saine. Lors de ce sommet, qui a réuni plus d’une centaine de délégations étrangères, a été martelée l’importance de lutter contre la sous-nutrition dans les pays vulnérables, mais aussi d’agir partout contre le surpoids et l’obésité avec des mesures fortes.
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    Beaucoup d’organisations déplorent une occasion manquée avec la Snanc, qui pose un diagnostic consensuel, mais propose peu de mesures structurantes pour améliorer l’offre alimentaire. La mise en ligne de cette feuille de route n’a été accompagnée d’aucune communication de la part du gouvernement, mais le ministère de la transition écologique a réagi dans la soirée aux critiques sur le peu d’objectifs chiffrés : « Le message ne concerne pas seulement les aspects quantitatifs, il porte aussi sur le qualitatif, a insisté le ministère. La Snanc ne fixe pas des injonctions pour les consommateurs, isolées de leur contexte, elle oriente les politiques publiques. »

    Mathilde Gérard

    #Alimentation #Publicité #Télévision #Zécrans

  • #Zorin_OS 17.3 Released with New Default Browser
    https://www.omgubuntu.co.uk/2025/03/zorin-os-17-3-released-with-new-default-browser

    The new Zorin OS 17.3 release is available to download and it includes a number of major changes – like a new default web browser. Based on Ubuntu 22.04 LTS and Linux kernel 6.8, Zorin OS 17.3 offers “new features, strengthens your privacy, and enhances the entire user experience,” according to its developers. For a closer look at those features, privacy changes, and UX enhancements, read on. Zorin OS’s New Default Web Browser Zorin OS 17.3 makes a huge change to its choice of default web browser, hitherto Mozilla Firefox. But no more. The distro cites Mozilla’s “recent policy changes” […] You’re reading Zorin OS 17.3 Released with New Default Browser, a blog post from OMG! Ubuntu. Do not reproduce elsewhere without (...)

    #News #Brave #Distros

  • Alexandra Hildebrandt : Leiterin des Berliner Mauermuseums bekommt 10. Kind mit 66 Jahren
    https://www.berliner-zeitung.de/news/alexandra-hildebrandt-leiterin-des-mauermuseums-bekommt-10-kind-mit

    C’est le pintemps, la vie est belle. Pendant qu’on juge mémé RAF on célèbre la femme du terroriste de droite qui vient de mettre au monde son dixième enfant. Elle a 66 ans aujourd’hui. Avec son premier mari Rainer Hildebrandt elle a eu son premier enfant en 1979 alors qu’elle vivait encore à Kiev. Le père de 75 ans à l’époque fut le personnage central de l’association terroriste (suivant la définition des tribunaux allemands d’aujourd’hui) anticommuniste Kampfgruppe gegen Unmenschlichkeit .

    Rsiner Hildebrandt
    https://de.m.wikipedia.org/wiki/Rainer_Hildebrandt

    Wikipedia cite quelques anecdotes de la bande qui nous a pourri ume partie de notre jeunesse.

    Mitbegründer der Kampfgruppe gegen Unmenschlichkeit

    Nach dem Beginn des Kalten Krieges gründete Hildebrandt ... als Lizenzträger der Alliierten Kommandantur die von Geheimdiensten finanzierte antikommunistische Kampfgruppe gegen Unmenschlichkeit (KgU).
    ...
    Bereits unter seiner Leitung wurden Eisenbahnschienen gesprengt, oder „Reifentöter“ anlässlich der Weltfestspiele 1951 ausgegeben. Am 4. und 8. September 1951 legte die KgU mittels Phosphorampullen Brände in Kaufhäusern in Leipzig während der Öffnungszeit.
    ...
    In der Straße Am Schlachtensee in Berlin-Nikolassee besaß Hildebrandt eine Villa. Die Verhältnisse dort beschrieb Mourad Kusserow, der hier 1954 nach seiner Flucht aus der DDR zeitweilig logierte, so:

    „Gewerkschaftler, Künstler, Journalisten und Studenten, Politiker und Flüchtlinge aus dem Osten, manchmal gescheiterte Existenzen, Geheimagenten und V-Männer aller Geheimdienste, die amerikanische und britische Abwehr, das französische Deuxième Bureau, der Westberliner Staatsschutz und die Organisation Gehlen, der westdeutsche Nachrichtendienst, unter ihnen auch Spitzel, die für ostdeutsche Spionagedienste arbeiteten, gaben sich in der Villa am Schlachtensee […] die Klinke in die Hand.“

    Connaissant l’intérêt des services allemands et d’outre-mer pour l’Ukraine et les nombreuses relations de RH on imagine que les voyages de l’homme d’affaires anticommuniste à Kiev ne furent pas seulement motivés par sa relation avec une petite jeune femme blonde.

    Voilà l’histoire du dernier enfant de l’héritière de la maison au Checkpoint Charlie.

    25.3.2025 von Eva Maria Braungart - Alexandra Hildebrandt, die Leiterin des Museums am Checkpoint Charlie, ist erneut Mutter geworden. Ihr zehnter Sohn kam am vergangenen Mittwoch zur Welt.

    Die Direktorin des Mauermuseums am Checkpoint Charlie, Alexandra Hildebrandt, hat im Alter von 66 Jahren ihr zehntes Kind geboren. Wie die Bild-Zeitung berichtete, kam der Sohn der 66-Jährigen bereits am vergangenen Mittwoch im Virchow-Klinikum in Wedding zu Welt.

    Hildebrandt hat zwei Kinder aus erster Ehe mit Rainer Hildebrandt, die 1979 und 1989 geboren wurden. Die acht jüngeren Kinder, die Hildebrandt gemeinsam mit dem ehemaligen CDU-Abgeordneten Daniel Dormann hat, wurden alle nach Hildebrandts 53. Lebensjahr geboren, wie die Zeitung berichtete. Die Zwillinge Elisabeth und Maximilian sind jetzt 12, Alexandra 10, Leopold 8, Anna 7, Maria 4 und Katharina 2 Jahre alt.
    Hildebrandt führt seit 2004 das Mauermuseum

    Sowohl Mutter als auch Kind, das per Kaiserschnitt auf die Welt kam, sind wohlauf. Derzeit müssten Hildebrandt und Sohn Philipp jedoch noch etwas in der Klinik bleiben. Denn Philipp habe eine „feuchte Lunge“ und müsse noch einige Tage im Inkubator in der Neonatologie über eine Nasenmaske zusätzlich mit Sauerstoff versorgt werden.

    „Das Alter und die hohe Anzahl an Kaiserschnitten sind eine absolute Rarität in der Geburtsmedizin und stellten eine Herausforderung dar“, so der Direktor der Klinik für Geburtsmedizin, Wolfgang Henrich. Die Frage, ob reproduktionsmedizinische Unterstützung für die zehnte Schwangerschaft nötig gewesen sei, verneint sie. „Ich ernähre mich sehr gesund, schwimme regelmäßig eine Stunde, laufe zwei Stunden, rauche und trinke nicht, hab nie Verhütungsmittel genutzt.“

    Alexandra Hildebrandt wurde 1959 in Kiew geboren. In Berlin lernte sie den Gründer des Mauermuseums am Checkpoint Charlie, Rainer Hildebrandt, kennen und zog 1992 in die Hauptstadt. Seit 2004, nach dem Tod Hildebrandts, leitet sie das Museum. 2016 heiratete sie den Unternehmensberater und ehemaligen Berliner CDU-Abgeordneten Daniel Dormann.

    #URSS #rideau_de_fer #mur #Ukraine #Allemagne #Berlin #Zehlendorf #Nikolassee #Am_Schlachtensee #anticommunisme #terrorisme #espionnage #histoire #guerre_froide

  • Chinese Company’s Acid Spill Pollutes Zambian River, Threatening Millions of Local Residents
    https://chinadigitaltimes.net/2025/03/chinese-companys-acid-spill-pollutes-zambian-river-threatening-millions-of-local-residents/?amp

    Quand les acides et métaux lourds empoisonnent la rivière principale de ton pays tu t’en fous si c’est la reponsabilité d’une entrprise occidentale ou chinoise.

    24.3.2025 by Arthur Kaufman - An acidic waste spill by a Chinese company in Zambia has created a massive environmental crisis that threatens a river on which millions of Zambians rely. The incident occurred last month at a facility owned by Sino-Metals Leach Zambia, a firm majority-owned by the Chinese state-run China Nonferrous Metals Industry Group. In addition to straining Zambia-China relations, the incident underscores Zambia’s economic vulnerability, since its copper extraction industry is dependent on Chinese and Western corporations with poor environmental track records. Richard Kille and Jacob Zimba at the Associated Press reported on the significance of the spill and related incidents involving Chinese companies:

    The spill happened on Feb. 18 when a tailings dam that holds acidic waste from a copper mine in the north of the country collapsed, according to investigators from the Engineering Institution of Zambia.

    The collapse allowed some 50 million liters of waste containing concentrated acid, dissolved solids and heavy metals to flow into a stream that links to the Kafue River, Zambia’s most important waterway, the engineering institution said.

    […] About 60% of Zambia’s 20 million people live in the Kafue River basin and depend on it in some way as a source of fishing, irrigation for agriculture and water for industry. The river supplies drinking water to about five million people, including in the capital, Lusaka.

    […] A smaller acid waste leak from another Chinese-owned mine in Zambia’s copper belt was discovered days after the Sino-Metals accident, and authorities have accused the smaller mine of attempting to hide it.

    Local police said a mine worker died at that second mine after falling into acid and alleged that the mine continued to operate after being instructed to stop its operations by authorities. Two Chinese mine managers have been arrested, police said. [Source]

    The AP reported that dead fish washed up on the banks of the Kafue River 100 kilometers downstream from the mine. Zambian environmental activist Chilekwa Mumba said, “It is an environmental disaster really of catastrophic consequences.” Zambian President Hakainde Hichilema called for help from experts and called the leak “a crisis that threatens people and wildlife along the Kafue.” Zambia’s Ministry of Water Development and Sanitation also feared its “devastating consequences,” including the contamination of groundwater that would poison crops. Zambian authorities shut down operations at the two Chinese mines where leaks had occurred. Olga Manda in Lusaka at The Continent described how this incident fits into the broader political dynamic between the Zambian and Chinese governments:

    This is an unusually strong stance from Zambia’s government, which enjoys close economic relations with China. The Asian superpower holds at least $4.1-billion of Zambia’s $13-billion external debt and reportedly funds at least 26 copper projects in the country, bringing in up to $260-million in taxes a year. This buys certain privileges – including, all too often, meekness from public officials.

    In recent years, President Hakainde Hichilema has walked a delicate path with China as he has attempted to renegotiate debts to more sustainable terms. Chinese reluctance was a major factor in why Zambia could not reach a restructuring agreement with its G20 creditors until June 2023, after defaulting in 2020. While payments to all other creditors remained frozen during the impasse, China received a $80-million payment. Zambian authorities say it was accidentally sent.

    The February disaster has put Beijing on the defensive in Lusaka. China’s deputy ambassador said independent consultants would be brought in to assess the impact of the pollution. An official Chinese delegation also flew into the capital over the weekend to manage the fallout. After travelling to the disaster site, the delegation – whose composition has not been disclosed – held a closed door meeting with Zambian officials, including Nzovu, the irate water minister, on Thursday afternoon. Details of the meeting have not been made public. [Source]

    Jevans Nyabiage from the South China Morning Post shared experts’ views on how this environmental disaster might affect the future of Zambia-China relations:

    Emmanuel Matambo, a [Zambian] research director at the University of Johannesburg’s Centre for Africa-China Studies, said the environmental catastrophe was certain to harm ties.

    “The acidic waste spill into the Kafue River will set back Zambia-China relations in a very damaging way,” Matambo said.

    […] “While [concern about environmental hazards associated with Chinese investment in African mining] had died down around the 2010s, the Kafue spillage will revive it, and will shine a very unflattering light on Chinese investment in Zambia,” he said.

    […] But [Iva Pesa, an assistant professor in contemporary history at the University of Groningen in the Netherlands,] was hopeful about future relations between Zambia and China after the recent acid spill. She said while the incident would strain ties, “I do not think it will mean a break”.

    “Chinese investments are crucial to the Zambian economy and I suspect they will continue,” Pesa said. [Source]

    Tension between Zambians and Chinese mining companies is not new. In 2010, Chinese managers of a mining company shot 11 Zambian workers who protested poor working conditions. Two years later, after alleging that their employer failed to pay them, workers at that same mine killed one Chinese manager and injured two others. At the time, Zambian politician Michael Sata ran a presidential campaign to support workers’ rights against abuses by Chinese companies, but after winning the election in 2011, he softened his tough stance. Even today, with China continuing to make significant investments in Zambia’s mining industry, Zambia has limited leverage to push back against the negative externalities of China’s engagement. James Palmer at Foreign Policy described Zambia’s dependence on China in the global copper industry:

    Copper is a global boom industry, with prices at record highs—and U.S. demand is growing. China is the world’s biggest copper importer, and Zambia is among the top 10 producers. (Copper makes up more than 70 percent of the country’s exports.) Still, Zambia sits low on the value chain, producing relatively low-grade copper and lacking advanced facilities; China plays a dominant role in mining and refinement.

    […] Zambia’s copper production has suffered from price plunges in the past—but the country is now looking to expand significantly, mostly with Chinese investment. Western firms are still competitive in Zambia, with the United States investing $4 billion in the Lobito Corridor project last year to challenge China’s influence. China responded to the project by promising $5 billion in copper investment in Zambia by 2031.

    […] What may vanish is some of the Chinese demand for copper. Amid Chinese President Xi Jinping’s manufacturing push, Chinese copper smelters are working overtime. Meanwhile, the country’s real estate industry, which drives copper demand, hasn’t bottomed out of its crisis. [Source]

    Following the pollution incident, Chinese state media published positive coverage of China’s activities in Zambia. In late February, a China Daily article touted a Zambian business and cultural exchange event in Beijing under the headline, “Zambia seeks new chapter of cooperation with China.” A Xinhua article published last week, “Chinese enterprises donate relief supplies to Zambian flood victims,” emphasized Chinese goodwill towards Zambia: the Chargé d’Affaires of the Chinese Embassy in Zambia Wang Sheng “said the donation exemplified the commitment of the Chinese community and businesses in Zambia to fulfilling their social responsibilities, which have always been among their core values,” and the president of the Zambia Chinese Association Zhang Jian said the donation “demonstrated the genuine care and compassion of the overseas Chinese community.” The donations were valued at just under $50,000. The following day, the China Civil Engineering Construction Corporation announced it would invest $1.4 billion to upgrade the Tanzania-Zambia railway, a major transportation route for copper exports from central Africa. Over the weekend, Xinhua announced that China and Zambia had signed an agreement outlining new Chinese economic and technical aid projects.

    None of those articles mentioned the acid waste spill in Zambia’s Kafue River. But as China Media Project noted this week, “Chinese media outlets have taken the unusual step of more openly covering a toxic thallium contamination in Hunan’s Leishuei River, exposing a crisis kept under wraps for a full week.” Previously, Chinese government censors have directed media outlets to avoid covering sensitive issues of water pollution.

    #Chine #Zambie #pollution #économie