• Un #rapport de l’ONU s’inquiète de l’augmentation des #violences_sexuelles liées aux #conflits

    Malgré une décennie de lutte, l’#ONU constate que les violences sexuelles restent une #arme_de_guerre dans de nombreux conflits et qu’elles continuent d’augmenter sur toute la planète. L’ONU analyse dans son dernier rapport (https://news.un.org/fr/story/2020/07/1073341) les violations constatées dans 19 pays, principalement contre des jeunes #filles et des #femmes.

    Les violences sexuelles augmentent dans la plupart des #conflits_armés. C’est ce qui ressort du dernier rapport de l’ONU sur les violences sexuelles liées aux conflits publié en juillet dernier.

    Le rapport insiste sur le fait que ce type de violence a un impact direct sur les déplacements en masse de populations, la montée de l’extrémisme, des inégalités et des discriminations entre les hommes et les femmes. Par ailleurs, selon l’ONU, les violences sexuelles sont particulièrement répandues dans des contextes de détention, de captivité et de migration.

    Fin 2019, plus de 79 millions de personnes se trouvaient déplacées dans le monde. Cela signifie que près d’un pourcent de la population mondiale a dû abandonner son domicile à cause d’un conflit ou de persécutiosn. L’an denier, le nombre de déplacés a augmenté, tout comme le niveau de violences sexuelles se produisant sur des sites accueillant des déplacés.

    Ces violences ont notamment lieu quand des femmes et des filles mineures fuient des attaques. Ce 11ème rapport du Secrétaire général de l’ONU (en anglais) sur ce sujet se penche particulièrement sur les violences sexuelles utilisées comme tactiques de guerre ou comme une arme utilisée par les réseaux terroristes.

    Il dresse la situation dans 19 pays, entre janvier et décembre 2019, et se base sur des cas documentés par les Nations unies.

    En tout, 2 838 cas de violences sexuelles ont été rapportés dans ces 19 pays. Dans 110 cas, soit environ 4 % des cas, les victimes sont des hommes ou des garçons.

    #Afghanistan

    En 2019, la Mission d’assistance des Nations unies en Afghanistan (MANUA) a documenté 102 cas de violences sexuelles : 27 étaient liées au conflit qui oppose le pouvoir aux rebelles Talibans, touchant 7 femmes, 7 filles et 13 garçons.

    Alors que la plupart des agressions sont attribuées aux Talibans, les forces de sécurité et des milices pro-gouvernementales ont également été impliquées.

    #Centrafrique

    La Mission des Nations unies en Centrafrique (MINUSCA) a confirmé 322 incidents de violences sexuelles liées aux conflits, affectant 187 femmes, 124 filles, 3 hommes, 2 garçons, et 6 femmes d’âge inconnu. Parmi ces cas, 174 sont des viols ou tentatives de viol et 15 cas sont des mariages forcés.

    Le gouvernement de Bangui a signé avec les groupes armés, en février 2019, un accord de paix qui appelle à la fin de toutes formes de violences liées au sexe. Mais les signataires continuent d’utiliser la violence sexuelle comme moyen de terroriser les civils, conclut le rapport de l’ONU.

    #Colombie

    En 2019, un organisme de l’État venant en aide aux victimes a recensé 356 victimes de violences sexuelles liées aux conflits dans un pays où sévissent de nombreux groupes criminels et armés. Dans quasiment 90 % des cas, il s’agissait de femmes et de filles. Près de la moitié des victimes avaient des origines africaines.

    51 cas d’abus ont été commis sur des enfants (31 filles et 20 garçons). Dans au moins une dizaine de cas, les agresseurs présumés appartenaient au groupe rebelle de l’Armée de libération nationale ou à d’autres groupes armés et organisations criminelles.

    #RDC

    En 2019, la mission de l’ONU en #République_démocratique_du_Congo (MONUSCO), a documenté 1 409 cas de violences sexuelles liées aux conflits, ce qui représente une hausse de 34 % depuis 2018.

    Parmi ces cas, 955 sont attribués à des groupes armés. Mais des membres de l’armée congolaise sont eux aussi impliqués dans 383 agressions. Enfin, la police nationale est responsable dans 62 cas.

    #Irak

    Au cours de l’année 2019, des civils qui étaient détenus par l’organisation de l’État islamique (OEI) en Syrie ont continué à retourner en Irak. Certains sont des survivants de violences sexuelles.

    En novembre dernier, le gouvernement régional du Kurdistan irakien a publié des statistiques sur les cas de disparition dans la communauté des Yazidis depuis 2014. Plus de 6 400 Yazidis ont ainsi été enlevés. Parmi eux près de 3 500 ont été libérés, en grande partie des femmes et des filles.

    Une commission crée en 2014 par les autorités régionales kurdes pour faire la lumière sur les crimes commis par l’OEI a enregistré plus de 1 000 cas de violences sexuelles liées aux conflits. Ces abus ont en grande partie touché les femmes et filles yazidies.

    #Libye

    La mission de l’ONU en Libye (MANUL) n’a pu vérifier que 7 cas de violences sexuelles qui ont touché 4 femmes, deux filles et un homme activiste pour les droits des LGBTQ.

    D’après le rapport, les femmes retenues dans le centre de détention très controversé de #Mitiga n’ont aucune possibilité de contester la légalité de leur détention. Ce centre est contrôlé par la « Force de dissuasion » qui est placée sous la responsabilité du ministère libyen de l’Intérieur.

    Quatre prisonnières ont été violées et forcées de se montrer nues. L’activiste pour les droits des LGBTQ a été victime d’un viol en groupe perpétré par des gardiens de la Force de dissuasion.

    La MANUL a aussi rapporté des schémas de violences et d’exploitation sexuelles, d’extorsion et de trafic de migrants dans des centres de détention de #Zaouïa, #Tadjourah, #Garian, #Tariq_al_Sikka à #Tripoli et #Khoms qui sont liés aux autorités chargées de la lutte contre la migration illégale.

    Certaines femmes et filles migrants sont exposées au risque d’être vendues pour des travaux forcés ou être exploitées sexuellement dans des réseaux criminels internationaux, dont certains sont liés aux groupes armées présents en Libye. A Tariq al-Sikka, deux filles, frappées en public, ont été victimes d’abus sexuels.

    #Mali

    En 2019, la force onusienne au Mali (MINUSMA) a enquêté sur 27 cas de violences sexuelles liées aux conflits, commis contre 15 femmes, 11 filles et un homme. Des accusations d’esclavage sexuel, de mariages forcés, de castration et de grossesses forcées ont également été rapportées.

    #Birmanie (#Myanmar)

    L’absence de responsabilité pour des violences sexuelles perpétrées contre la minorité musulmane #Rohingyas reste de mise.

    Une mission d’enquête sur les violences sexuelles en Birmanie a montré que ce genre d’agressions étaient une marque de fabrique de l’armée birmane lors des opérations qu’elle a menées en 2016 et 2017.

    De plus, comme le rappelle le rapport de l’ONU, les abus sexuels commis contre les femmes et filles Rohingyas étaient une #tactique_de_guerre qui avait pour objectif d’intimider, de terroriser et de punir les populations civiles.

    #Somalie

    La mission de l’ONU en Somalie (ONUSOM) a confirmé près de 240 cas de violences sexuelles liées aux conflits, dont l’immense majorité contre des mineures. Elles sont en majorité attribuées à des hommes armés non identifiés, au groupe des #Shebabs somaliens, mais aussi à des forces de #police locales et à l’armée somalienne. Près de la moitié de ces abus ont été commis dans l’État de #Jubaland, dans le sud-ouest du pays.

    #Soudan_du_Sud

    La mission onusienne de maintien de la paix au Soudan du Sud (MINUSS) a documenté 224 cas de violences sexuelles liées aux conflits, touchant 133 femmes, 66 filles, 19 hommes et 6 garçons.
    Soudan

    En 2019, l’opération de l’ONU au #Darfour (MINUAD) a constaté 191 cas de violences sexuelles contre des femmes et des filles. Les viols et tentatives de viol ont constitué près de 80 % des cas.

    Les agressions ont été attribuées à des nomades armés, des membres de l’#Armée_de_libération_du_Soudan et à des miliciens. Les forces de sécurité du gouvernement, dont les forces armés soudanaises et la police ont également été impliquées.

    #Nigeria

    En 2019, l’ONU a recensé 826 allégations de violences sexuelles liées aux conflits, dont des viols et des #mariages_forcés.

    La quasi-totalité de ces cas sont attribués à des #groupes_armés, dont #Boko_Haram et la #Civilian_Joint_Task_Force, une #milice d’autodéfense. Les forces de sécurité de l’État sont impliquées dans 12% des cas.

    Les efforts de l’ONU restent vains

    En avril 2019, une résolution (https://www.un.org/press/fr/2019/cs13790.doc.htm) adoptée par le Conseil de sécurité des Nations unies reconnait le besoin d’une approche centrée sur les survivants pour informer et mettre en place des mesures pour lutter contre les violences sexuelles liées aux conflits.

    La #résolution ne peut que constater que « malgré le condamnation répétées des violences, dont les violences sexuelles contre des femmes et des enfants dans des situations de conflit, et malgré l’appel à toutes les parties prenantes dans les conflits armés pour qu’elles cessent ce genre d’actes, ces derniers continuent de se produire. »

    Le rapport conclut en rappelant que l’#impunité accompagne souvent les #abus et que les efforts des parties impliquées dans un conflit à suivre les résolutions de l’ONU restent très faibles.

    https://www.infomigrants.net/fr/post/26635/un-rapport-de-l-onu-s-inquiete-de-l-augmentation-des-violences-sexuell
    #guerres #guerre #viols

    ping @odilon

    • Violence sexuelle liée aux conflits : l’ONU plaide pour une nouvelle décennie d’action

      Il faut continuer à garder les crimes de violence sexuelle dans les conflits et leurs auteurs sous les projecteurs de la communauté internationale, a plaidé vendredi Pramilla Patten, la Représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU sur la violence sexuelle dans les conflits.

      « Comme le dit la célèbre maxime juridique : justice doit être rendue et être vue comme étant rendue. Les survivantes doivent être considérées par leur société comme les détentrices de droits qui seront, en fin de compte, respectés et appliqués », a déclaré Mme Patten lors d’un débat du Conseil de sécurité sur ce thème.

      Outre Mme Patten, l’Envoyée spéciale du Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Angelina Jolie et deux responsables d’ONG, Khin Omar, fondatrice et présidente de Progressive Voice s’exprimant au nom du groupe de travail des ONG sur les femmes, la paix et la sécurité, et Nadia Carine Thérèse Fornel-Poutou, présidente de l’Association des femmes juristes de la République centrafricaine, ont pris la parole devant le Conseil.

      Selon la Représentante spéciale, le débat au Conseil de sécurité ouvre la voie à une nouvelle décennie d’action décisive, selon trois axes :

      Premièrement, l’autonomisation des survivantes et des personnes à risque grâce à des ressources accrues et à une prestation de services de qualité, afin de favoriser et de créer un environnement propice dans lequel elles peuvent signaler les violations en toute sécurité et demander réparation.

      Deuxièmement, agir sur la base des rapports et des informations reçus pour faire en sorte que les parties prenantes respectent les normes internationales.

      Troisièmement, le renforcement de la responsabilité en tant que pilier essentiel de la prévention et de la dissuasion, garantissant que lorsque les parties prenantes ne respectent pas leurs engagements, elles sont dûment tenues de rendre des comptes.

      « La prévention est la meilleure réponse. Pourtant, nous avons du mal à mesurer - ou même à définir - les progrès du pilier prévention de ce programme. Le respect est un exemple concret : la violence sexuelle persiste non pas parce que les cadres et obligations existants sont inadéquats, mais parce qu’ils sont mal appliqués », a souligné Mme Patten.

      « La résolution 1820 de 2008 ne demandait rien de moins que ‘la cessation immédiate et complète par toutes les parties aux conflits armés de tous les actes de violence sexuelle contre les civils’. Cette résolution a écrit une nouvelle norme et a tracé une ligne rouge. Maintenant, nous devons démontrer clairement quelles sont les conséquences quand elle est franchie », a-t-elle ajouté.
      Aller au-delà de la rhétorique

      De son côté, Angelina Jolie a rappelé la résolution 2467 adoptée par le Conseil de sécurité l’an dernier.

      « C’était la première à placer les survivantes, leurs besoins et leurs droits au centre de toutes les mesures. Mais les résolutions, les mots sur papier, ne sont que des promesses. Ce qui compte, c’est de savoir si les promesses sont tenues », a dit l’actrice américaine devant les membres du Conseil de sécurité.

      Celle qui est également réalisatrice de films a noté que la résolution 2467 a promis des sanctions, la justice et des réparations pour les victimes et la reconnaissance des enfants nés de viol.

      « Ce sont toutes des promesses qui doivent être tenues. Je vous exhorte donc tous à vous réengager aujourd’hui à tenir ces promesses : aller au-delà de la rhétorique et mettre en œuvre vos décisions », a dit Angelina Jolie.

      « Je vous prie de demander des comptes aux auteurs, d’aborder les causes profondes et structurelles de la violence et de la discrimination sexistes dans vos pays. Et s’il vous plaît, augmentez d’urgence le financement des programmes qui répondent aux besoins de tous les survivants, et en particulier des victimes invisibles - les enfants », a ajouté la star du cinéma qui a fait preuve ces 20 dernière années d’un engagement pour les causes humanitaires, notamment en faveur des réfugiés et des droits des femmes et enfants.

      https://www.infomigrants.net/fr/post/26635/un-rapport-de-l-onu-s-inquiete-de-l-augmentation-des-violences-sexuell

  • Migrants en Libye, les oubliés de l’exil

    Venus le plus souvent d’Érythrée, les migrants sont détenus dans des conditions lamentables, et souvent les victimes de milices qui les torturent et les rançonnent. Les Nations unies et l’Union européenne préfèrent détourner le regard. Témoignages.

    L’odeur d’excréments s’accentue à mesure que nous approchons de l’entrepôt qui constitue le bâtiment principal du centre de détention de #Dhar-El-Djebel, dans les montagnes du #djebel_Nefoussa. Un problème de plomberie, précise le directeur, confus.

    Il ouvre le portail métallique du hangar en béton, qui abrite environ 500 détenus, presque tous érythréens. Les demandeurs d’asile reposent sur des matelas gris à même le sol. Au bout d’une allée ouverte entre les matelas, des hommes font la queue pour uriner dans l’un des onze seaux prévus à cet effet.

    Personne dans cette pièce, m’avait expliqué un détenu lors de ma première visite en mai 2019, n’a vu la lumière du jour depuis septembre 2018, quand un millier de migrants détenus à Tripoli ont été évacués ici. #Zintan, la ville la plus proche, est éloignée des combats de la capitale libyenne, mais aussi des yeux des agences internationales. Les migrants disent avoir été oubliés.

    En Libye, quelque 5 000 migrants sont toujours détenus pour une durée indéterminée dans une dizaine de #centres_de_détention principaux, officiellement gérés par la #Direction_pour_combattre_la_migration_illégale (#Directorate_for_Combatting_Illegal_Migration, #DCIM) du gouvernement d’entente nationale (#GEN) reconnu internationalement. En réalité, depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye ne dispose pas d’un gouvernement stable, et ces centres sont souvent contrôlés par des #milices. En l’absence d’un gouvernement fonctionnel, les migrants en Libye sont régulièrement kidnappés, réduits en esclavage et torturés contre rançon.

    L’Europe finance les garde-côtes

    Depuis 2017, l’Union européenne (UE) finance les #garde-côtes_libyens pour empêcher les migrants d’atteindre les côtes européennes. Des forces libyennes, certaines équipées et entraînées par l’UE, capturent et enferment ainsi des migrants dans des centres de détention, dont certains se trouvent dans des zones de guerre, ou sont gardés par des milices connues pour vendre les migrants à des trafiquants.

    Contrairement à d’autres centres de détention que j’ai visités en Libye, celui de Dhar-El-Djebel ne ressemble pas à une prison. Avant 2011, cet ensemble de bâtiments en pleine campagne était, selon les termes officiels, un centre d’entraînement pour « les bourgeons, les lionceaux et les avant-bras du Grand Libérateur » — les enfants à qui l’on enseignait le Livre vert de Kadhafi. Quand le GEN, basé à Tripoli, a été formé en 2016, le centre a été placé sous l’autorité du DCIM.

    En avril, Médecins sans frontières (MSF) pour lequel je travaillais a commencé à faire des consultations à Dhar-El-Djebel. Le centre retenait alors 700 migrants. La plupart étaient enregistrés comme demandeurs d’asile par l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR), mais selon la loi libyenne, ce sont des migrants « illégaux » et ils peuvent être détenus pour une durée indéterminée.

    N’ayant que peu d’espoir de sortir, plusieurs ont tenté de se suicider au contact de fils électriques. D’autres avaient placé leur foi en Dieu, mais aussi dans les réseaux sociaux et leurs talents de bricoleurs. La plupart des détenus érythréens sont chrétiens : sur le mur face à la porte, ils ont construit une église orthodoxe abyssine au moyen de cartons colorés de nourriture et de matelas verts du HCR, avec des croix en cire de bougie. Sur d’autres matelas, ils ont écrit, avec du concentré de tomates et du piment rouge, des slogans tels que « Nous sommes victimes du HCR en Libye ». Avec leurs smartphones, ils ont posté des photos sur les réseaux sociaux, posant avec les bras croisés pour montrer qu’ils étaient prisonniers.

    Leurs efforts avaient attiré l’attention. Le 3 juin, le HCR évacuait 96 demandeurs d’asile à Tripoli. Une semaine plus tard, l’entrepôt bondé dans lequel j’avais d’abord rencontré les migrants était enfin vidé. Mais 450 Érythréens restaient enfermés dans le centre, entassés dans d’autres bâtiments, à plus de vingt dans une vingtaine de cellules, bien que de nombreux détenus préfèrent dormir dans les cours, sous des tentes de fortune faites de couvertures.

    « Ils nous appellent Dollars et Euros »

    La plupart des Érythréens de Dhar-El-Djebel racontent une histoire proche : avant d’être piégés dans le système de détention libyen, ils ont fui la dictature érythréenne, où le service militaire est obligatoire et tout aussi arbitraire. En 2017, Gebray, âgé d’un peu plus de 30 ans, a laissé sa femme et son fils dans un camp de réfugiés en Éthiopie et payé des passeurs 1 600 dollars (1 443 euros) pour traverser le désert soudanais vers la Libye avec des dizaines d’autres migrants. Mais les passeurs les ont vendus à des trafiquants libyens qui les ont détenus et torturés à l’électricité jusqu’à ce qu’ils téléphonent à leurs proches pour leur demander une #rançon. Après 10 mois en prison, la famille de Gebray avait envoyé près de 10 000 dollars (9 000 euros) pour sa libération : « Ma mère et mes sœurs ont dû vendre leurs bijoux. Je dois maintenant les rembourser. C’est très dur de parler de ça ».

    Les migrants érythréens sont particulièrement ciblés, car beaucoup de trafiquants libyens croient qu’ils peuvent compter sur l’aide d’une riche diaspora en Europe et en Amérique du Nord. « Nous sommes les plus pauvres, mais les Libyens pensent que nous sommes riches. Ils nous appellent Dollars et Euros », me raconte un autre migrant.

    Après avoir survécu à la #torture, beaucoup comme Gebray ont de nouveau payé pour traverser la mer, mais ont été interceptés par les garde-côtes libyens et enfermés en centre de détention. Certains compagnons de cellule de Gebray ont été détenus depuis plus de deux ans dans cinq centres successifs. Alors que la traversée de la Méditerranée devenait plus risquée, certains se sont rendus d’eux-mêmes dans des centres de détention dans l’espoir d’y être enregistrés par le HCR.

    Les ravages de la tuberculose

    Dans l’entrepôt de Dhar-El-Djebel, Gebray a retrouvé un ancien camarade d’école, Habtom, qui est devenu dentiste. Grâce à ses connaissances médicales, Habtom s’est rendu compte qu’il avait la tuberculose. Après quatre mois à tousser, il a été transféré de l’entrepôt dans un plus petit bâtiment pour les Érythréens les plus malades. Gebray, qui explique qu’à ce moment-là, il ne pouvait « plus marcher, même pour aller aux toilettes », l’y a rapidement suivi. Quand j’ai visité la « maison des malades », quelque 90 Érythréens, la plupart suspectés d’avoir la tuberculose, y étaient confinés et ne recevaient aucun traitement adapté.

    Autrefois peu répandue en Libye, la tuberculose s’est rapidement propagée parmi les migrants dans les prisons bondées. Tandis que je parlais à Gebray, il m’a conseillé de mettre un masque : « J’ai dormi et mangé avec des tuberculeux, y compris Habtom ».

    Habtom est mort en décembre 2018. « Si j’ai la chance d’arriver en Europe, j’aiderai sa famille, c’est mon devoir », promet Gebray. De septembre 2018 à mai 2019, au moins 22 détenus de Dhar-El-Djebel sont morts, principalement de la tuberculose. Des médecins étaient pourtant présents dans le centre de détention, certains de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), et d’autres d’#International_Medical_Corps (#IMC), une ONG américaine financée par le HCR et l’UE. Selon un responsable libyen, « nous les avons suppliés d’envoyer des détenus à l’hôpital, mais ils ont dit qu’ils n’avaient pas de budget pour ça ». Les transferts à l’hôpital ont été rares. En revanche, une quarantaine des détenus les plus malades, la plupart chrétiens, ont été transférés dans un autre centre de détention à Gharyan, plus proche d’un cimetière chrétien. « Ils ont été envoyés à Gharyan pour mourir », explique Gebray. Huit d’entre eux sont morts entre janvier et mai.

    Contrairement à Dhar-El-Djebel, #Gharyan ressemble à un centre de détention : une série de containers entourés de hauts grillages métalliques. Yemane a été transféré ici en janvier : « Le directeur de Dhar-El-Djebel et le personnel d’IMC nous ont dit qu’ils allaient nous conduire à l’hôpital à Tripoli. Ils n’ont pas parlé de Gharyan... Quand on est arrivés, on a été immédiatement enfermés dans un container ».
    Des migrants vendus et torturés

    Selon Yemane, une femme a tenté de se pendre quand elle a compris qu’elle était à Gharyan, et non dans un hôpital, comme le leur avaient promis les médecins d’IMC. Beaucoup gardaient de mauvais souvenirs de Gharyan : en 2018, des hommes armés masqués y ont kidnappé quelque 150 migrants détenus dans le centre et les ont vendus à des centres de torture. Le centre a alors brièvement fermé, puis rouvert, avec à sa tête un nouveau directeur, qui m’a expliqué que des trafiquants l’appelaient régulièrement pour tenter de lui acheter des migrants détenus.

    En avril 2019, des forces de Khalifa Haftar, l’homme fort de l’est de la Libye, ont lancé une offensive contre les forces pro-GEN à Tripoli et se sont emparées de Gharyan. Les troupes d’Haftar se sont installées à proximité du centre de détention et les avions du GEN ont régulièrement bombardé la zone. Effrayés par les frappes aériennes autant que par les migrants tuberculeux, les gardes ont déserté. Chaque fois que je me suis rendu sur place, nous sommes allés chercher le directeur dans sa maison en ville, puis l’avons conduit jusqu’au portail du centre, où il appelait un migrant pour qu’il lui ouvre. Les détenus lui avaient demandé un cadenas pour pouvoir s’enfermer et se protéger des incursions. De fait, des forces pro-Haftar venaient demander aux migrants de travailler pour eux. Yemane indique qu’un jour, ils ont enlevé quinze hommes, dont on est sans nouvelles.

    MSF a demandé au HCR d’évacuer les détenus de Gharyan. L’agence de l’ONU a d’abord nié que Gharyan était en zone de guerre, avant de l’admettre et de suggérer le transfert des détenus au centre de détention #Al-Nasr, à #Zawiya, à l’ouest de Tripoli. Pourtant, le Conseil de sécurité de l’ONU a accusé les forces qui contrôlent ce centre de trafic de migrants, et placé deux de leurs dirigeants sous sanctions.

    « Si vous êtes malades, vous devez mourir ! »

    Les détenus étaient toujours à Gharyan quand, le 26 juin, les forces du GEN ont repris la zone. Le jour suivant, ils ont forcé le portail du centre de détention avec une voiture et demandé aux migrants de se battre à leurs côtés. Les détenus effrayés ont montré leurs médicaments contre la tuberculose en répétant des mots d’arabe que des employés du HCR leur avaient appris − kaha (#toux) et darn (#tuberculose). Les miliciens sont repartis, l’un d’eux lançant aux migrants : « Si vous êtes malades, on reviendra vous tuer. Vous devez mourir ! ».

    Le 4 juillet, le HCR a enfin évacué les détenus restants vers Tripoli. L’agence a donné à chacun d’eux 450 dinars (100 euros) pour qu’ils subvenir à leurs besoins dans une ville qu’ils ne connaissaient pas. L’abri où ils étaient censés loger s’avérant trop coûteux, ils ont déménagé vers un endroit moins cher, jadis une bergerie. « Le HCR dit qu’on sera en sécurité dans cette ville, mais pour nous, la Libye n’offre ni liberté ni sécurité », explique Yemane.

    La plupart des 29 migrants évacués de Gharyan sont maintenant bloqués, et en danger, dans les rues de Tripoli, mais espèrent toujours obtenir l’asile en dehors de Libye. Les combats se poursuivant à Tripoli, des miliciens ont proposé à Yemane de s’enrôler pour 1 000 dollars (901 euros) par mois. « J’ai vu beaucoup de migrants qui ont été recrutés ainsi, puis blessés », m’a-t-il raconté récemment sur WhatsApp. Deux de ses colocataires ont été à nouveau emprisonnés par des milices, qui leur ont demandé 200 dollars (180 euros) chacun.

    Les migrants de Gharyan ont si peur dans les rues de Tripoli qu’ils ont demandé à retourner en détention ; l’un d’entre eux est même parvenu à entrer dans le centre de détention d’Abou Salim. Nombre d’entre eux ont la tuberculose. Fin octobre, Yemane lui-même a découvert qu’il en était porteur, mais n’a pas encore de traitement.
    « Ils nous ont donné de faux espoirs »

    Contrairement à Gharyan, Dhar-El-Djebel est loin des combats. Mais depuis avril, des migrants détenus à Tripoli refusent d’y être transférés car ils craignent d’être oubliés dans le djebel Nefoussa. Selon un responsable de la zone, « notre seul problème ici, c’est que le HCR ne fait pas son travail. Cela fait deux ans qu’ils font de fausses promesses à ces gens ». La plupart des détenus de Dhar-El-Djebel ont été enregistrés comme demandeurs d’asile par le HCR, et espèrent donc être relocalisés dans des pays d’accueil sûr. Gebray a été enregistré en octobre 2018 à Dhar-El-Djebel : « Depuis, je n’ai pas vu le HCR. Ils nous ont donné de faux espoirs en nous disant qu’ils allaient revenir bientôt pour nous interviewer et nous évacuer de Libye ».

    Les 96 Érythréens et Somaliens transférés en juin de Dhar-El-Djebel au « centre de rassemblement et de départ » du HCR à Tripoli étaient convaincus qu’ils feraient partie des chanceux prioritaires pour une évacuation vers l’Europe ou l’Amérique du Nord. Mais en octobre, le HCR aurait rejeté une soixantaine d’entre eux, dont 23 femmes et 6 enfants. Ils n’ont plus d’autre choix que de tenter de survivre dans les rues de Tripoli ou d’accepter un « retour volontaire » vers les pays dont ils ont fui la violence.

    Le rapport de la visite de l’ONU à Dhar-El-Djebel en juin, durant ce même transfert, avait prévenu que « le nombre de personnes que le HCR sera en mesure d’évacuer sera très faible par rapport à la population restante [à Dhar-El-Djebel] en raison du nombre de places limité offert la communauté internationale ».

    De fait, le HCR a enregistré près de 60 000 demandeurs d’asile en Libye, mais n’a pu en évacuer qu’environ 2 000 par an. La capacité de l’agence à évacuer des demandeurs d’asile de Libye dépend des offres des pays d’accueil, principalement européens. Les plus ouverts n’accueillent chaque année que quelques centaines des réfugiés bloqués en Libye. Les détenus de Dhar-El-Djebel le savent. Lors d’une de leurs manifestations, leurs slogans écrits à la sauce tomate visaient directement l’Europe : « Nous condamnons la politique de l’UE envers les réfugiés innocents détenus en Libye ».

    « L’Europe dit qu’elle nous renvoie en Libye pour notre propre sécurité, explique Gebray. Pourquoi ne nous laissent-ils pas mourir en mer, sans souffrance ? Cela vaut mieux que de nous laisser dépérir ici ».

    https://orientxxi.info/magazine/migrants-en-libye-les-oublies-de-l-exil,3460
    #Libye #asile #migrations #réfugiés #réfugiés_érythréens #santé #maladie #externalisation

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    Et pour la liste de @sinehebdo, deux nouveaux #mots : #Dollars et #Euros

    Les migrants érythréens sont particulièrement ciblés, car beaucoup de trafiquants libyens croient qu’ils peuvent compter sur l’aide d’une riche diaspora en Europe et en Amérique du Nord. « Nous sommes les plus pauvres, mais les Libyens pensent que nous sommes riches. Ils nous appellent Dollars et Euros », me raconte un autre migrant.

    #terminologie #vocabulaire

    • Libye : que se passe-t-il dans le « #centre_d’investigations » de #Tripoli ?

      La semaine dernière, environ 300 migrants interceptés en mer par les garde-côtes libyens ont été transférés dans le centre de #Sharah_Zawiya, au sud de la capitale libyenne. Ouvert depuis au moins un an – avec une fermeture de quelques mois fin 2019 – le lieu est depuis peu contrôlé par le #DCIM et accessible à l’Organisation internationale des migrations (#OIM).

      #Centre_de_détention « caché », #centre_de_transit ou centre « d’investigations » ? Le centre de Sharah Zawiya, dans le sud de Tripoli, est l’objet d’interrogations pour nombre d’observateurs des questions migratoires en Libye.

      Selon l’Organisation internationale des migrations (OIM), contactée par InfoMigrants, le lieu est supposé être un centre de transit : les migrants interceptés en mer sont envoyés dans cette structure afin d’y subir un interrogatoire avant leur transfert vers un centre de détention officiel.

      « Théoriquement, ils [les migrants] ne restent pas plus de 48 heures à Sharah Zawiya », précise l’OIM.

      « Je suis resté au moins trois mois dans ce centre »

      Or plusieurs migrants, avec qui InfoMigrants est en contact et qui sont passés par ce centre, affirment avoir été enfermés plus que deux jours et disent n’avoir jamais été interrogés. « Je suis resté au moins trois mois là-bas l’été dernier, avant de réussir à m’en échapper », indique Ali, un Guinéen de 18 ans qui vit toujours en Libye. « Durant toute cette période, on ne m’a posé aucune question ».

      Ce dernier explique qu’à leur arrivée, les gardiens dépouillent les migrants. « Ils prennent tout ce qu’on a, le plus souvent nos téléphones et de l’argent ». Ibrahim, un Guinéen de 17 ans qui a – lui aussi - réussi à s’échapper du centre ce week-end après avoir été intercepté en mer, raconte la même histoire. « Ils m’ont forcé à leur donner mon téléphone et les 100 euros que j’avais sur moi », soupire-t-il.

      Ali assure également que les Libyens demandent une #rançon pour sortir du centre, avoisinant les 3 000 dinars libyens (environ 1 950 euros). « Un monsieur, un Africain, nous amenait des téléphones pour qu’on contacte nos familles et qu’on leur demande de l’argent. Un autre, un Arabe, récupérait la somme due ». Il détaille également les #coups portés sur les migrants « sans aucune raison » et le #rationnement_de_la_nourriture – « un morceau de pain pour trois personnes le matin, et un plat de pâtes pour six le soir ».

      D’après des informations recueillies et vérifiées par InfoMigrants, le centre est ouvert depuis au moins un an et a fermé quelques mois fin 2019 avant de rouvrir la semaine dernière avec l’arrivée d’environ 300 migrants. Un changement de chefferie à la tête du centre serait à l’origine de cette fermeture temporaire.

      Changement d’organisation ?

      Ce changement de responsable a-t-il été accompagné d’un changement de fonctionnement ? Ali explique qu’il s’est enfui vers le mois d’octobre, après trois mois de détention, avec l’aide de l’ancienne équipe. « Les Libyens qui contrôlaient le centre nous ont dit de partir car un nouveau chef devait arriver. L’ancien et le nouveau responsable n’étaient d’ailleurs pas d’accord entre eux, à tel point que leurs équipes ont tirés les uns sur les autres pendant que nous prenions la fuite ».
      L’OIM signale de son côté n’avoir reçu l’autorisation d’entrer dans le centre que depuis la semaine dernière. « Avant, le lieu était géré par le ministère de l’Intérieur, mais depuis quelques jours c’est le DCIM [le département de lutte contre la migration illégale, NDLR] qui a repris le contrôle », explique l’agence onusienne à InfoMigrants.

      Ibrahim assure, lui, qu’aucune somme d’argent n’a été demandée par les gardiens pour quitter le centre. Les personnes interceptées en mer, mardi 18 février, ont en revanche été transférées samedi vers le centre de détention de #Zaouia, où une rançon de 2 000 dinars (environ 1 300 euros) leur a été réclamée pour pouvoir en sortir.
      Ce genre de centre n’est pas une exception en Libye, prévient une source qui souhaite garder l’anonymat. « Il existe d’autres centres de ce type en Libye où on ne sait pas vraiment ce qu’il s’y passe. Et de toute façon, #centre_d’investigation, de transit ou de détention c’est pareil. Les migrants y sont toujours détenus de manière arbitraire pour une période indéfinie ».

      https://www.infomigrants.net/fr/post/22991/libye-que-se-passe-t-il-dans-le-centre-d-investigations-de-tripoli
      #Zawiya #IOM #détention

  • Fuir une dictature et mourir de faim en Italie, après avoir traversé la Méditerranée et passé des mois dans des centres en Libye.
    10 personnes à ses funérailles.
    Et l’Europe n’a pas honte.

    Ragusa, il funerale dell’eritreo morto di fame dopo la traversata verso l’Italia

    Il parroco di Modica: «Di lui sappiamo solo che è un nostro fratello»


    http://palermo.repubblica.it/cronaca/2018/03/20/news/ragusa_il_funerale_dell_eritreo_morto_di_fame_dopo_la_traversata_
    #mourir_de_faim #faim #Libye #torture #asile #migrations #fermeture_des_frontières #Méditerranée

    • Nawal Sos a décidé de faire un travail de récolte de témoignage de personnes qui ont vécu l’#enfer libyen, suite à la saisie du bateau de l’ONG Open Arms en Méditerranée.

      Pour celles et ceux qui ne connaissent pas Nawal :
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Nawal_Soufi

      Voici le premier témoignage qu’elle a publié sur FB, que je copie-colle de la page web de Nawal :

      Questa e’ la testimonianza del primo rifugiato che ha dato la disponibilita’ a comparire davanti a qualsiasi corte italiana per raccontare i suoi giorni passati tra gli scafisti in Libia.

      Il 9 aprile del 2015 sono arrivato a casa dello scafista. Da casa sua sono partito via mare il 4 maggio del 2015. Erano le due di notte. In questo periodo le mie condizioni di salute erano particolari ed ero con uno/due ragazzi. Gli altri stavano peggio di me, dentro delle stanze dove la capienza era di dieci persone e in cui venivano rinchiuse settanta/ottanta/cento persone. Ci veniva dato solamente un pasto a giornata ed esso era composto da pane e acqua. L’acqua non bastava per tutti. Non c’erano servizi igienici per fare i propri bisogni. Prima dell’arrivo alla casa dello scafista viene raccontato che la situazione sarà perfetta e la casa grande in modo da garantire le migliori condizioni e che esiste un accordo con la guardia costiera. Appena si arriva a casa dello scafista si trovano altre condizioni. Una delle promesse che erano state fatte era quella di partire in poche ore, al massimo ventiquattro via mare. La verità è però che è necessario aspettare in base agli accordi con la guardia costiera: se vengono raggiunti dopo una settimana si parte dopo una settimana altrimenti è necessario aspettare fino a un mese, come è stato per me. Se una persona paga molto gli verrà fornito un salvagente altrimenti bisognerà affrontare il viaggio senza. Qualcuno portava con sé il salvagente mentre altri credevano alle parole dello scafista e non lo portavano. Anche sul salvagente cominciavano le false promesse: «Domani vi porteremo i salvagenti..». A seguito di queste promesse iniziavano a farsi strada delle tensioni con lo scafista. Le barche di legno su cui avremmo dovuto viaggiare erano a due piani: nel piano di sotto vi era la sala motore dov’è lo spazio per ogni essere umano non supera 30 x 30 cm massimo 40. Mettevano le persone una sopra l’altra. Le persone che venivano messe sotto erano le persone che pagavano di meno. Ovviamente lo scafista aveva tutto l’interesse di mettere in questo spazio il maggior numero di persone possibili per guadagnare sempre più con la scusante di usare questo guadagno per pagare la guardia costiera libica, la manutenzione della barca e altre persone necessarie per partire. Proprio nella sala motore ci sono stati vari casi di morti. La maggior parte della barche veniva comprata da Ras Agedir e Ben Gerdan, in Tunisia. Le barche arrivavano dalla Tunisia in pieno giorno, passando dalla dogana senza essere tassate né controllate. Le barche venivano portate al porto e ristrutturate davanti agli occhi di tutti. Una volta riempite le barche venivano fatte partire in pieno giorno (dalle prime ore del mattino fino alle due del pomeriggio) senza essere fermate dalla guardia costiera libica. Le uniche a essere fermate erano quelle degli scafisti che non pagavano mazzette ed esse venivano riportate indietro e i migranti arrestati. La guardia costiera chiedeva poi un riscatto allo scafista per liberare le persone. Così facendo lo obbligavano la volta dopo a pagare una mazzetta prima di far partire le sue imbarcazioni.
      In un caso molti siriani erano saliti su quella che chiamavamo «l’imbarcazione dei medici». Questi medici avevano comprato la barca per partire senza pagare gli scafisti ed erano partiti. A bordo c’erano 80/100 persone. Sono stati seguiti da individui non identificati che gli hanno sparato contro causando la morte di tutte le persone a bordo. Non si sa se siano stati degli scafisti o la guardia costiera.
      I contatti tra la guardia costiera libica e gli scafisti risultano evidenti nel momento in cui le persone fermate in mare e riportate a terra vengono liberate tramite pagamento di un riscatto da parte degli scafisti. Queste stesse persone riescono poi a partire con lo stesso scafista via mare senza essere fermate.
      In Libia, dove ho vissuto due anni, le condizioni di vita sono molto difficili. Gli stessi libici hanno iniziato a lottare per ottenere qualcosa da mangiare e per me, in quanto siriano senza possibilità di andare da qualsiasi altra parte, l’unica cosa importante era poter lavorare e vivere. Conosco molti ingegneri e molti professionisti che hanno lasciato la loro vita per venire in Libia a fare qualsiasi tipo di lavoro pur di sopravvivere. Non avevo quindi altra soluzione se non quella di partire via mare verso l’Europa. Sono partito e sono arrivato a Lampedusa e da lì ho raggiunto Catania.

      https://www.facebook.com/permalink.php?story_fbid=580561452301350&id=100010425011901
      J’espère voir les autres témoignages aussi... mais elle les publie sur FB, du coup, je pense que je vais certainement ne pas tout voir.

    • Deuxième témoignage :

      Questa e’ la seconda persona che ha dato la sua disponibilita’ a comparire di fronte a qualsiasi Corte italiana per raccontare il suo viaggio e forse altri compagni di viaggio che erane nella stessa barca si uniranno a lui.
      Testimonianza di: Ragazzo Palestinese di Gaza
      (Per ovvi motivi non posso citare in nome qui)

      Traduzione in italiano:

      Per quanto riguarda il traffico degli esseri umani avviene tra Zebrata e Zuara in Libia. Tra i trafficanti e la guardia costiera libica c’è un accordo di pagamento per far partire le imbarcazioni. Al trafficante che non paga la guardia costiera gli viene affondata l’imbarcazione. La squadra della guardia costiera che fa questi accordi e’ quella di Al Anqaa’ العنقاء appartenente alla zona di Ezzawi. Otto mesi fa siamo partiti da Zebrata e siamo stati rapiti dalla guardia costiera libica. Dopo il rapimento abbiamo detto loro che siamo partiti tramite lo scafista che si chiama Ahmed Dabbashi. E la risposta della guardia costiera è stata: se solo ci aveste detto che eravate partiti tramite lo scafista Ahmed Debbash tutto ciò non sarebbe successo.

      Je n’arrive pas à copier-coller le link FB (arrghhh)

    • Time to Investigate European Agents for Crimes against Migrants in Libya

      In March 2011, the ICC Office of the Prosecutor of the international criminal court opened its investigation into the situation in Libya, following a referral by the UN Security Council. The investigation concerns crimes against humanity in Libya starting 15 February 2011, including the crimes against humanity of murder and persecution, allegedly committed by Libyan agents. As the ICC Prosecutor explained to the UN Security Council in her statement of 8 May 2017, the investigation also concerns “serious and widespread crimes against migrants attempting to transit through Libya.” Fatou Bensouda labels Libya as a “marketplace for the trafficking of human beings.” As she says, “thousands of vulnerable migrants, including women and children, are being held in detention centres across Libya in often inhumane condition.” The findings are corroborated by the UN Support Mission in Libya (UNMSIL) and the Panel of Experts established pursuant to Resolution 1973 (2011). Both report on the atrocities to which migrants are subjected, not only by armed militias, smugglers and traffickers, but also by the new Libyan Coast Guard and the Department for Combatting Illegal Migration of the UN-backed Al Sarraj’s Government of National Accord – established with EU and Italian support.

      https://www.ejiltalk.org/time-to-investigate-european-agents-for-crimes-against-migrants-in-libya

    • UN report details scale and horror of detention in Libya

      Armed groups in Libya, including those affiliated with the State, hold thousands of people in prolonged arbitrary and unlawful detention, and submit them to torture and other human rights violations and abuses, according to a UN report published on Tuesday.

      “Men, women and children across Libya are arbitrarily detained or unlawfully deprived of their liberty based on their tribal or family links and perceived political affiliations,” the report by the UN Human Rights Office says. “Victims have little or no recourse to judicial remedy or reparations, while members of armed groups enjoy total impunity.”

      “This report lays bare not only the appalling abuses and violations experienced by Libyans deprived of their liberty, but the sheer horror and arbitrariness of such detentions, both for the victims and their families,” said UN High Commissioner for Human Rights Zeid Ra’ad Al Hussein. “These violations and abuses need to stop – and those responsible for such crimes should be held fully to account.”

      Since renewed hostilities broke out in 2014, armed groups on all sides have rounded up suspected opponents, critics, activists, medical professionals, journalists and politicians, the report says. Hostage-taking for prisoner exchanges or ransom is also common. Those detained arbitrarily or unlawfully also include people held in relation to the 2011 armed conflict - many without charge, trial or sentence for over six years.

      The report, published in cooperation with the UN Support Mission in Libya (UNSMIL), summarizes the main human rights concerns regarding detention in Libya since the signing of the Libyan Political Agreement (LPA) on 17 December 2015 until 1 January 2018. The implementation of provisions in the LPA to address the situation of people detained arbitrarily for prolonged periods of time has stalled, it notes.

      “Rather than reining in armed groups and integrating their members under State command and control structures, successive Libyan governments have increasingly relied on them for law enforcement, including arrests and detention; paid them salaries; and provided them with equipment and uniforms,” the report says. As a result, their power has grown unchecked and they have remained free of effective government oversight.

      Some 6,500 people were estimated to be held in official prisons overseen by the Judicial Police of the Ministry of Justice, as of October 2017. There are no available statistics for facilities nominally under the Ministries of Interior and Defence, nor for those run directly by armed groups.

      “These facilities are notorious for endemic torture and other human rights violations or abuses,” the report says. For example, the detention facility at Mitiga airbase in Tripoli holds an estimated 2,600 men, women and children, most without access to judicial authorities. In Kuweifiya prison, the largest detention facility in eastern Libya, some 1,800 people are believed to be held.

      Armed groups routinely deny people any contact with the outside world when they are first detained. “Distraught families search for their detained family members, travel to known detention facilities, plead for the help of acquaintances with connections to armed groups, security or intelligence bodies, and exchange information with other families of detainees or missing persons,” the report highlights.

      There have also been consistent allegations of deaths in custody. The bodies of hundreds of individuals taken and held by armed groups have been uncovered in streets, hospitals, and rubbish dumps, many with bound limbs and marks of torture and gunshot wounds.

      “The widespread prolonged arbitrary and unlawful detention and endemic human rights abuses in custody in Libya require urgent action by the Libyan authorities, with support from the international community,” the report says. Such action needs to provide redress to victims and their families, and to prevent the repetition of such crimes.

      “As a first step, the State and non-State actors that effectively control territory and exercise government-like functions must release those detained arbitrarily or otherwise unlawfully deprived of their liberty. All those lawfully detained must be transferred to official prisons under effective and exclusive State control,” it says.

      The report calls on the authorities to publicly and unequivocally condemn torture, ill-treatment and summary executions of those detained, and ensure accountability for such crimes.

      “Failure to act will not only inflict additional suffering on thousands of detainees and their families and lead to further loss of life. It will also be detrimental to any stabilization, peacebuilding and reconciliation efforts,” it concludes.

      http://www.ohchr.org/EN/NewsEvents/Pages/DisplayNews.aspx?NewsID=22931&LangID=E

      Lien vers le #rapport du #OHCHR :


      http://www.ohchr.org/Documents/Countries/LY/AbuseBehindBarsArbitraryUnlawful_EN.pdf
      #détention_arbitraire #torture #décès #morts #détention

    • L’inferno libico nelle poesie di #Segen

      #Tesfalidet_Tesfom è il vero nome del migrante eritreo morto il giorno dopo il suo sbarco a Pozzallo del 12 marzo dalla nave Proactiva della ong spagnola Open Arms. Dopo aver lottato tra la vita e la morte all’ospedale maggiore di Modica nel suo portafogli sono state ritrovate delle bellissime e strazianti poesie. In esclusiva su Vita.it la sua storia e le sue poesie


      http://www.vita.it/it/story/2018/04/10/linferno-libico-nelle-poesie-di-segen/210
      #poésie

      Les poésies de Segen :

      Non ti allarmare fratello mio
      Non ti allarmare fratello mio,
dimmi, non sono forse tuo fratello?

      Perché non chiedi notizie di me?
      
È davvero così bello vivere da soli,

      se dimentichi tuo fratello al momento del bisogno?
      Cerco vostre notizie e mi sento soffocare
      
non riesco a fare neanche chiamate perse,

      chiedo aiuto,
      
la vita con i suoi problemi provvisori
      
mi pesa troppo.
      Ti prego fratello, prova a comprendermi,
      
chiedo a te perché sei mio fratello,
      
ti prego aiutami,
      
perché non chiedi notizie di me, non sono forse tuo fratello?
      Nessuno mi aiuta,
      
e neanche mi consola,

      si può essere provati dalla difficoltà,
      
ma dimenticarsi del proprio fratello non fa onore,
      
il tempo vola con i suoi rimpianti,

      io non ti odio,

      ma è sempre meglio avere un fratello.
      No, non dirmi che hai scelto la solitudine,

      se esisti e perché ci sei
 con le tue false promesse,

      mentre io ti cerco sempre,
      saresti stato così crudele se fossimo stati figli dello stesso sangue?
      

Ora non ho nulla,
      
perché in questa vita nulla ho trovato,

      se porto pazienza non significa che sono sazio
      
perché chiunque avrà la sua ricompensa,
      
io e te fratello ne usciremo vittoriosi 
affidandoci a Dio.

      Tempo sei maestro
      Tempo sei maestro
      per chi ti ama e per chi ti è nemico,
      sai distiunguere il bene dal male,
      chi ti rispetta
      e chi non ti dà valore.
      Senza stancarti mi rendi forte,
      mi insegni il coraggio,
      quante salite e discese abbiamo affrontato,
      hai conquistato la vittoria
      ne hai fatto un capolavoro.
      Sei come un libro, l’archivio infinito del passato
      solo tu dirai chi aveva ragione e chi torto,
      perché conosci i caratteri di ognuno,
      chi sono i furbi, chi trama alle tue spalle,
      chi cerca una scusa,
      pensando che tu non li conosci.
      Vorrei dirti ciò che non rende l’uomo
      un uomo
      finché si sta insieme tutto va bene,
      ti dice di essere il tuo compagno d’infanzia
      ma nel momento del bisogno ti tradisce.
      Ogni giorno che passa, gli errori dell’uomo sono sempre di più,
      lontani dalla Pace,
      presi da Satana,
      esseri umani che non provano pietà
      o un po’ di pena,
      perché rinnegano la Pace
      e hanno scelto il male.
      Si considerano superiori, fanno finta di non sentire,
      gli piace soltanto apparire agli occhi del mondo.
      Quando ti avvicini per chiedere aiuto
      non ottieni nulla da loro,
      non provano neanche un minimo dispiacere,
      però gente mia, miei fratelli,
      una sola cosa posso dirvi:
      nulla è irragiungibile,
      sia che si ha tanto o niente,
      tutto si può risolvere
      con la fede in Dio.
      Ciao, ciao
      Vittoria agli oppressi

    • Vidéo : des migrants échappent à l’enfer libyen en lançant un appel sur #WhatsApp

      Un groupe de migrants nigérians enfermés dans un centre de détention à #Zaouïa, en Libye, est parvenu à filmer une vidéo montrant leurs conditions de vie et appelant à l’aide leur gouvernement en juillet 2018. Envoyée à un ami sur WhatsApp, elle est devenue virale et a été transmise aux Observateurs de France 24. L’organisation internationale pour les migrations a ensuite pu organiser un vol pour les rapatrier au Nigéria. Aujourd’hui sains et saufs, ils racontent ce qu’ils ont vécu.


      http://observers.france24.com/fr/20180928-libye-nigeria-migrants-appel-whatsapp-secours-oim-video
      #réseaux_sociaux #téléphone_portable #smartphone

      Commentaire de Emmanuel Blanchard via la mailing-list Migreurop :

      Au-delà du caractère exceptionnel et « spectaculaire » de cette vidéo, l’article montre bien en creux que les Etats européens et l’#OIM cautionnent et financent de véritables #geôles, sinon des centre de tortures. Le #centre_de_détention #Al_Nasr n’est en effet pas une de ces prisons clandestines tenues par des trafiquant d’êtres humains. Si les institutions et le droit ont un sens en Libye, ce centre est en effet « chapeauté par le gouvernement d’entente nationale libyen – soutenu par l’Occident – via son service de combat contre l’immigration illégale (#DCIM) ». L’OIM y effectue d’ailleurs régulièrement des actions humanitaires et semble y organiser des opérations de retour, telles qu’elles sont préconisées par les Etats européens voulant rendre hermétiques leurs frontières sud.
      Quant au DCIM, je ne sais pas si son budget est précisément connu mais il ne serait pas étonnant qu’il soit abondé par des fonds (d’Etats) européens.

      #IOM

    • ’He died two times’: African migrants face death in Libyan detention centres

      Most of those held in indefinite detention were intercepted in the Mediterranean by EU-funded Libyan coastguard.

      Four young refugees have died in Libya’s Zintan migrant detention centre since mid-September, according to other detainees, who say extremely poor conditions, including a lack of food and medical treatment, led to the deaths.

      The fatalities included a 22-year-old Eritrean man, who died last weekend, according to two people who knew him.

      Most of the refugees detained in centres run by Libya’s #Department_for-Combatting_Illegal_Immigration (#DCIM) were returned to Libya by the EU-backed coastguard, after trying to reach Europe this year.

      The centre in #Zintan, 180 km southwest of Tripoli, was one of the locations the UN Refugee Agency (UNHCR) moved refugees and migrants to after clashes broke out in the capital in August. Nearly 1,400 refugees and migrants were being held there in mid-September, according to UNHCR.

      “At this detention centre, we are almost forgotten,” detainee there said on Wednesday.

      Other aid organisations, including Medecins Sans Frontieres (MSF), criticised the decision to move detainees out of Tripoli at the time.

      “Transferring detainees from one detention centre to another within the same conflict zone cannot be described as an evacuation and it is certainly not a solution,” MSF Libya head of mission Ibrahim Younis said. “The resources and mechanisms exist to bring these people to third countries where their claims for asylum or repatriation can be duly processed. That’s what needs to happen right now, without delay. This is about saving lives.”

      UNHCR couldn’t confirm the reports, but Special Envoy for the Central Mediterranean, Vincent Cochetel, said: “I am saddened by the news of the alleged death of migrants and refugees in detention. Renewed efforts must be made by the Libyan authorities to provide alternatives to detention, to ensure that people are not detained arbitrarily and benefit from the legal safeguards and standards of treatment contained in the Libyan legislation and relevant international instruments Libya is party to.”

      The International Organisation for Migration (IOM), which also works in Libya, did not respond to a request for confirmation or comment. DCIM was not reachable.

      Tens of thousands of refugees and migrants have been locked in indefinite detention by Libyan authorities since Italy and Libya entered into a deal in February 2017, aimed at stopping Africans from reaching Europe across the Mediterranean.

      People in the centres are consistently deprived of food and water, according to more than a dozen detainees in touch with The National from centres across Tripoli. One centre holding more than 200 people has gone the last eight days without food, according to a man being held there.

      Sanitation facilities are poor and severe overcrowding is common. Though the majority of detainees are teenagers or in their twenties, many suffer from ongoing health problems caused or exacerbated by the conditions.

      Aid agencies and researchers in Libya say the lack of a centralised registration system for detainees makes it impossible to track the number of deaths that are happening across “official” Libyan detention centres.

      Earlier this month, a man in his twenties died in Triq al Sikka detention centre in Tripoli, Libya, from an illness that was either caused or exacerbated by the harsh conditions in the centre, as well as a lack of medical attention, according to two fellow detainees.

      One detainee in Triq al Sikka told The National that six others have died there this year, two after being taken to hospital and the rest inside the centre. Four were Eritrean, and three, including a woman, were from Somalia.

      Another former detainee from the same centre told The National he believes the death toll is much higher than that. Earlier this year, the Eritrean man said he tried to tell a UNHCR staff member about the deaths through the bars of the cell he was being held in, but he wasn’t sure if she was listening. The National received no response after contacting the staff member he named.


      https://www.thenational.ae/world/mena/he-died-two-times-african-migrants-face-death-in-libyan-detention-centre

    • Migranti torturati, violentati e lasciati morire in un centro di detenzione della polizia in Libia, tre fermi a Messina

      A riconoscere e denunciare i carcerieri sono state alcune delle vittime, arrivate in Italia con la nave Alex di Mediterranea. Per la prima volta viene contestato il reato di tortura. Patronaggio: «Crimini contro l’umanità, agire a livello internazionale». Gli orrori a #Zawiya, in una struttura ufficiale gestita dalle forze dell’ordine di Tripoli

      https://www.repubblica.it/cronaca/2019/09/16/news/migranti_torture_sui_profughi_in_libia_tre_fermi_a_messina-236123857
      #crimes_contre_l'humanité #viols #justice

    • Torture, rape and murder: inside Tripoli’s refugee detention camps

      Europe poured in aid to help migrants in Libya – but for thousands, life is still hellish and many prefer to risk staying on the streets

      Men press anxious faces against the chicken-wire fence of Triq-al-Sikka migrant detention camp in downtown Tripoli as I enter. “Welcome to hell,” says a Moroccan man, without a smile.

      Triq-al-Sikka is home to 300 men penned into nightmare conditions. Several who are sick lie motionless on dirty mattresses in the yard, left to die or recover in their own time. Three of the six toilets are blocked with sewage, and for many detainees, escape is out of the question as they have no shoes.

      It wasn’t supposed to be this way. After reports of torture and abuse in detention centres, and wanting to stop the flow of people across the Mediterranean, the European Union has since 2016 poured more than £110m into improving conditions for migrants in Libya. But things are now worse than before.

      Among the inmates is Mohammed, from Ghana. In July, he survived an air strike on another centre, in Tajoura on the capital’s south-western outskirts, that killed 53 of his fellow migrants. After surviving on the streets, last month he got a place on a rickety smuggler boat heading for Europe. But it was intercepted by the coastguard. Mohammed fell into the sea and was brought back to this camp. His blue jumper is still stained by sea salt. He is desperate to get word to his wife. “The last time we spoke was the night I tried to cross the sea,” he says. “The soldiers took my money and phone. My wife does not know where I am, whether I am alive or dead.”

      Triq-al-Sikka’s conditions are harsh, but other centres are worse. Inmates tell of camps where militias storm in at night, dragging migrants away to be ransomed back to their families. Tens of thousands of migrants are spread across this city, many sleeping in the streets. Dozens bed down each night under the arches of the city centre’s freeway. Since April, in a sharp escalation of the civil war, eastern warlord Khalifa Haftar has been trying to batter his way into the city in fighting that has left more than 1,000 dead and left tens of thousands of citizens homeless.

      Libya has known nothing but chaos since the 2011 revolution that overthrew Muammar Gaddafi. In 2014, a multi-sided civil war broke out. Taking advantage of this chaos, smugglers transformed Libya into a hub for migrants from three continents trying to reach Europe. But after more than half a million arrivals, European governments have tightened the rules.

      This clampdown is obvious at the gates of a nondescript fenced compound holding white shipping containers in the city centre. It is the UN’s refugee Gathering and Departure Facility, nicknamed Hotel GDF by the migrants. From here, a select few who qualify for asylum get flights via Niger and Rwanda to Europe. But there are 45,000 registered migrants, and in the past year only 2,300 seats on flights for migrants – which have now stopped altogether, with Europe offering no more places. Yet dozens line up outside each day hoping for that magical plane ticket.

      Among those clustered at the fence is Nafisa Saed Musa, 44, who has been a refugee for more than half her life: In 2003, her village in Sudan’s Darfur region was burned down. Her husband and two of her three sons were killed and she fled. After years spent in a series of African refugee camps with her son Abdullah, 27, she joined last year with 14 other Sudanese families, pooling their money, and headed for Libya.

      In southern Libya, Abdullah was arrested by a militia who demanded 5,000 dinars (£2,700) to release him. It took two months to raise the cash, and Abdullah shows marks of torture inflicted on him, some with a branding iron, some with cigarettes. They all left a charity shelter after local residents complained about the presence of migrants, and now Nafisa and her son sleep on the street on dirty mattresses, scrounging cardboard to protect from the autumnal rains, across the street from Hotel GDF. “I have only one dream: a dignified life. I dream of Europe for my son.”

      Nearby is Namia, from Sudan, cradling her six-month-old baby daughter, clad in a pink and white babygrow. Her husband was kidnapped by a militia in February and never seen again and she makes frequent trips here asking the UN to look for him. “I hope he is in a detention centre, I hope he is alive.”

      Last week, 200 migrants, kicked out of a detention camp in the south of Tripoli, marched on Hotel GDF and forced their way inside, joining 800 already camped there, in a base designed to hold a maximum of 600.

      The UN High Commissioner for Refugees, which administers the centre, says it has no more flights, unless outside states offer asylum places: “We cannot reinforce the asylum systems there because it is a country at war,” says UNHCR official Filippo Grandi.

      Meanwhile, escape by sea is being closed off, thanks to a controversial deal Italy made with Libya two years ago, in which Rome has paid €90m to train the coastguard. The deal has drastically cut arrivals in Italy from 181,000 in 2016 to 9,300 so far this year, with the coastguard intercepting most smuggling craft and sending migrants on board to detention camps.

      “We have collected testimonies of torture, rape and murder in detention camps,” says Oxfam’s Paolo Pezzati. “The agreement the Italian government signed with Libya in February 2017 has allowed these untold violations.”

      Rome has faced criticism because among the coastguard leaders whose units it funds is Abd al-Rahman Milad, despite his being accused by the UN of being involved in sinking migrant boats and collaborating with people-smugglers. Tripoli says it issued an arrest warrant against him in April, but this is news to Milad. Bearded, well-built and uniformed, he tells me he is back at work and is innocent: “I have nothing to do with trafficking, I am one of the best coastguards in Libya.”

      For migrants and Libyans alike, the outside world’s attitude is a puzzle: it sends aid and scolds Libya for mistreatment, yet offers no way out for migrants. “You see [UN officials] on television, shouting that they no longer want to see people die at sea. I wonder what is the difference between seeing them dying in the sea and letting them die in the middle of a street?” says Libyan Red Crescent worker Assad al-Jafeer, who tours the streets offering aid to migrants. “The men risk being kidnapped and forced to fight by militias, the women risk being taken away and sexually abused.”

      Recent weeks have seen nightly bombing in an air war waged with drones. Women, fearing rape, often sleep on the streets close to police stations for safety, but this brings new danger. “They think 50 metres from a police base is close enough to protect themselves,” says al-Jafeer. “But they are the first targets to be bombed.”

      Interior ministry official Mabrouk Abdelahfid was appointed six months ago and tasked with closing or improving detention centres, but admits reform is slow. He says many camps are outside government control and that the UN has provided no alternative housing for migrants when camps close: “We have already closed three [detention] centres. We believe that in the nine centres under our formal control there are more or less 6,000 people.”

      A common theme among migrants here is a crushing sense of being unwanted and of no value, seen even by aid agencies as an inconvenience. For now, migrants can only endure, with no end in sight for the war. Haftar and Tripoli’s defenders continue slugging it out along a front line snaking through the southern suburbs and few diplomats expect a breakthrough at peace talks being hosted in Berlin later this month.

      Outside Hotel GDF, dusk signals the end of another day with no news of flights and the migrants trudge away to sleep on the streets. To the south, the flashes from the night’s bombardment light up the sky.

      https://www.theguardian.com/world/2019/nov/03/libya-migrants-tripoli-refugees-detention-camps?CMP=share_btn_tw

    • Torture nei campi di detenzione: le nuove immagini choc

      Donna appesa a testa in giù e presa a bastonate: le cronache dell’orrore dal lager di #Bani_Walid, in Libia. Sei morti in due mesi. Spuntano i nomi degli schiavisti: «Ci stuprano e ci uccidono»

      Una giovane eritrea appesa a testa in giù urla mentre viene bastonata ripetutamente nella «#black_room», la sala delle torture presente in molti centri libici per migranti. Il video choc - di cui riportiamo solo alcuni fermo immagine - è stato spedito via smartphone ai familiari della sventurata che devono trovare i soldi per riscattarla e salvarle la vita.
      È quello che accade a Bani Walid, centro di detenzione informale, in mano alle milizie libiche. Ma anche nei centri ufficiali di detenzione, dove i detenuti sono sotto la «protezione» delle autorità di Tripoli pagata dall’Ue e dall’Italia: la situazione sta precipitando con cibo scarso, nessuna assistenza medica, corruzione. In Libia l’Unhcr ha registrato 40mila rifugiati e richiedenti asilo, 6mila dei quali sono rinchiusi nel sistema formato dai 12 centri di detenzione ufficiali, il resto in centri come Bani Walid o in strada. In tutto, stima il «Global detention project», vi sarebbero 33 galere. Vi sono anche detenuti soprattutto africani non registrati la cui stima è impossibile.

      La vita della ragazza del Corno d’Africa appesa, lo abbiamo scritto sette giorni fa, vale 12.500 dollari. Ma nessuno interviene e continuano le cronache dell’orrore da Bani Walid, unanimente considerato il più crudele luogo di tortura della Libia. Un altro detenuto eritreo è morto qui negli ultimi giorni per le torture inferte con bastone, coltello e scariche elettriche perché non poteva pagare. In tutto fanno sei morti in due mesi. Stavolta non siamo riusciti a conoscere le sue generalità e a dargli almeno dignità nella morte. Quando si apre la connessione con l’inferno vicino a noi, arrivano sullo smartphone con il ronzio di un messaggio foto disumane e disperate richieste di aiuto, parole di angoscia e terrore che in Italia e nella Ue abbiamo ignorato girando la testa o incolpando addirittura le vittime.

      «Mangiamo un pane al giorno e uno alla sera, beviamo un bicchiere d’acqua sporca a testa. Non ci sono bagni», scrive uno di loro in un inglese stentato. «Fate in fretta, aiutateci, siamo allo stremo», prosegue. Il gruppo dei 66 prigionieri eritrei che da oltre due mesi è nelle mani dei trafficanti libici si è ridotto a 60 persone stipate nel gruppo di capannoni che formano il mega centro di detenzione in campagna nel quartiere di Tasni al Harbi, alla periferia della città della tribù dei Warfalla, situata nel distretto di Misurata, circa 150 chilometri a sud-est di Tripoli. Lager di proprietà dei trafficanti, inaccessibile all’Unhcr in un crocevia delle rotte migratorie da sud (Sebha) ed est (Kufra) per raggiungere la costa, dove quasi tutti i migranti in Libia si sono fermati e hanno pagato un riscatto per imbarcarsi. Lo conferma lo studio sulla politica economica dei centri di detenzione in Libia commissionato dall’Ue e condotto da «Global Initiative against transnational organized crime» con l’unico mezzo per ora disponibile, le testimonianze dei migranti arrivati in Europa.

      I sequestratori, ci hanno più volte confermato i rifugiati di Eritrea democratica contattati per primi dai connazionali prigionieri, li hanno comperati dal trafficante eritreo Abuselam «Ferensawi», il francese, uno dei maggiori mercanti di carne umana in Libia oggi sparito probabilmente in Qatar per godersi i proventi dei suoi crimini. Bani Walid, in base alle testimonianze raccolte anche dall’avvocato italiano stanziato a Londra Giulia Tranchina, è un grande serbatoio di carne umana proveniente da ogni parte dell’Africa, dove i prigionieri vengono separati per nazionalità. Il prezzo del riscatto varia per provenienza e sta salendo in vista del conflitto. Gli africani del Corno valgono di più per i trafficanti perché somali ed eritrei hanno spesso parenti in occidente che sentono molto i vincoli familiari e pagano. Tre mesi fa, i prigionieri eritrei valevano 10mila dollari, oggi 2.500 dollari in più perché alla borsa della morte la quotazione di chi fugge e viene catturato o di chi prolunga la permanenza per insolvenza e viene più volte rivenduto, sale. Il pagamento va effettuato via money transfer in Sudan o in Egitto.

      Dunque quello che accade in questo bazar di esseri umani è noto alle autorità libiche, ai governi europei e all’Unhcr. Ma nessuno può o vuole fare niente. Secondo le testimonianze di alcuni prigionieri addirittura i poliziotti libici in divisa entrano in alcune costruzioni a comprare detenuti africani per farli lavorare nei campi o nei cantieri come schiavi.
      «Le otto ragazze che sono con noi – prosegue il messaggio inviato dall’inferno da uno dei 60 prigionieri eritrei – vengono picchiate e violentate. Noi non usciamo per lavorare. I carcerieri sono tre e sono libici. Il capo si chiama Hamza, l’altro si chiama Ashetaol e del terzo conosciamo solo il soprannome: Satana». Da altre testimonianze risulta che il boia sia in realtà egiziano e abbia anche un altro nome, Abdellah. Avrebbe assassinato molti detenuti.

      Ma anche nei centri di detenzione pubblici in Libia, la situazione resta perlomeno difficile. Persino nel centro Gdf di Tripoli dell’Acnur per i migranti in fase di ricollocamento gestito dal Ministero dell’Interno libico e dal partner LibAid dove i migranti lasciati liberi da altri centri per le strade della capitale libica a dicembre hanno provato invano a chiedere cibo e rifugio. Il 31 dicembre l’Associated Press ha denunciato con un’inchiesta che almeno sette milioni di euro stanziati dall’Ue per la sicurezza, sono stati intascati dal capo di una milizia e vice direttore del dipartimento libico per il contrasto all’immigrazione. Si tratta di Mohammed Kachlaf, boss del famigerato Abd Al-Rahman Al-Milad detto Bija, che avrebbe accompagnato in Italia nel viaggio documentato da Nello Scavo su Avvenire. È finito sulla lista nera dei trafficanti del consiglio di sicurezza Onu che in effetti gli ha congelato i conti.

      Ma non è servito a nulla. L’agenzia ha scoperto che metà dei dipendenti di LibAid sono prestanome a libro paga delle milizie e dei 50 dinari (35 dollari) al giorno stanziati dall’Unhcr per forniture di cibo a ciascun migrante, ne venivano spesi solamente 2 dinari mentre i pasti cucinati venìvano redistribuiti tra le guardie o immessi nel mercato nero. Secondo l’inchiesta i danari inoltre venivano erogati a società di subappalto libiche gestite dai miliziani con conti correnti in Tunisia, dove venivano cambiati in valuta locale e riciclati. Una email interna dell’agenzia delle Nazioni Unite rivela come tutti ne fossero al corrente, ma non potessero intervenire. L’Acnur ha detto di aver eliminato dal primo gennaio il sistema dei subappalti.

      https://www.avvenire.it/attualita/pagine/torture-libia

  • L’histoire incroyable mais véridique du bon musulman et du marxiste d’El Hamel qui voulaient devenir français (à #Paris)
    http://www.larevuedesressources.org/l-histoire-incroyable-mais-veridique-du-bon-musulman-et-du-mar

    Après Bourgoin-Jallieu via Lyon retour à El Hamel. Et aller simple pour Paris.... L’histoire incroyable mais véridique du bon musulman et du marxiste d’El Hamel qui voulaient devenir français Après l’escapade à Bourgoin-Jallieu, je suis rentré en Algérie. Durant un an, j’ai raconté mon séjour qui n’aura duré que quatre jours, faute de devises. Je racontais la Cannebière, la Gare Saint-Charles, les trains, les banquettes, les gens, les filles, les pubs, la gare de Lyon-Perrache, l’un des endroits les (...)

    Chroniques et contes de l’Agora

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