• Femmes zapatistes : révolution dans la révolution

    Marie Joffrin

    http://www.lavoiedujaguar.net/Femmes-zapatistes-revolution-dans

    « Un froid paralysant nous parcourt le corps. Nous montons vers les Hautes Terres du #Chiapas. Les géraniums typiques des vêtements de Zinacantán commencent à apparaître. Froidure et silence. Marche assurée de pieds nus, mains vides palpant l’air transformé en brume épaisse. Tout est envahi de mystère et englouti dans cette masse informe et laiteuse qui nous ramène aux annales du temps. Imperturbables, maîtres de la brume et de la patience infinie, les indigènes poursuivent leur marche, faisant partie intégrante d’une brume séculaire qu’ils traînent derrière eux. La marche des #femmes colorées ouvre un chemin, trouvant à chaque pas l’endroit où poser le suivant. »

    C’est par ces mots que Guiomar Rovira fait commencer son livre remarquable sur les femmes #zapatistes du Chiapas. Cette journaliste catalane a longuement parcouru le Chiapas et a écrit Zapata est vivant, première chronique de la rébellion zapatiste. (...)

    #Mexique

  • In Memoriam El Viejo

    http://lavoiedujaguar.net/In-Memoriam-El-Viejo

    L’ami et #traducteur qui signait El Viejo nous a quittés en ce mois d’avril 2014. Le site « la voie du jaguar », qui doit tant à sa disponibilité, à son art de traduire et à sa ténacité, salue sa mémoire et se joint à l’hommage que lui rend le compañero SWM.

    Honneur au défunt

    On ne dira jamais assez l’importance de la traduction dans la tentative de réalisation de l’humanité. Aujourd’hui encore, on connaît la pensée des Anciens uniquement grâce à des femmes et à des hommes qui ont voulu comprendre et communiquer d’autres pensées, d’autres rivages, d’autres désirs, d’autres volontés…

    #zapatisme #transmission

  • L’EZLN annonce des activités avec des peuples natifs, un hommage à don Luis Villoro et un séminaire sur “L’éthique face à la spoliation” ainsi qu’une nouvelle initiative pour la Sexta nationale et internationale

    sous-commandant insurgé Moisés

    http://www.lavoiedujaguar.net/L-EZLN-annonce-des-activites-avec

    Armée zapatiste de libération nationale. Mexique.
    Mars 2014.

    À : la Sexta au Mexique et dans le monde.
    De : sous-commandant insurgé Moisés.

    Compañeras, compañeros et compañeroas de la Sexta,

    Je vous salue de la part de toutes les femmes et de tous les hommes zapatistes de l’EZLN.

    Nous voudrions vous informer de ce que nous allons faire dans les mois à venir (...)

    #Mexique #zapatistes #peuples-originaires #sous-commandant-Marcos

  • Prologue de Femmes de maïs

    Iñaki García

    http://lavoiedujaguar.net/Prologue-de-Femmes-de-mais

    La traduction française de Femmes de maïs, livre d’entretiens de Guiomar Rovira avec des femmes zapatistes du Chiapas, publié à Barcelone, à Londres et à Mexico, paraît à Paris aux éditions Rue des Cascades.

    Femmes de maïs approfondit ce que Zapata est vivant avait déjà permis de voir. La présence massive des femmes, la voix des sans-voix, était une des grandes nouveautés de la rébellion ; les plus petites de toutes faisaient irruption dans l’histoire sans demander aucune autorisation. Et ce fut le deuxième pas, le deuxième livre, dans lequel elles prennent la parole et par lequel cette parole nous arrive dans toute sa clarté. C’est peut-être là un des meilleurs éloges à faire aux livres et aux articles de Guiomar qui nous font parvenir les voix des protagonistes presque sans intermédiaires et nous touchent par la sincérité et la beauté de leurs témoignages. (...)

    #Mexique #Chiapas #femmes #zapatistes #lutte

  • La mesure d’Albert Camus. Un réalisme émancipateur
    http://diffractions.info/2014-02-04-la-mesure-dalbert-camus-un-realisme-emancipateur-2

    « Non, le pouvoir rend fou celui qui le détient. ». « L’homme n’est pas entièrement coupable, il n’a pas commencé l’histoire ; ni tout à fait innocent puisqu’il la continue. Ceux qui passent...

    #centenaire_Albert_Camus #philosophie #politique #absurde #Albert_Camus #anarchie #anarchisme #morale #philosophie_politique #révolte #socialisme #zapatisme

  • L’Escuelita zapatiste et la contagion de l’autonomie
    Partager en touchant le cœur, apprendre en questionnant (II)

    Jérôme Baschet

    http://www.lavoiedujaguar.net/L-Escuelita-zapatiste-et-la,1149

    L’EZLN a choisi de faire découvrir une réalité collective, celle de l’autonomie, sous une forme qui fait une place remarquable à la singularité individuelle. Durant l’Escuelita d’août 2013, il y avait près de mille trois cents élèves, près de mille trois cents familles, près de mille trois cents Votán, c’est-à-dire près de mille trois cents histoires différentes, du fait de la diversité des situations locales, de choix d’organisation différents selon les zones et les villages, ainsi que de la particularité des interactions entre chaque élève, sa famille et son Votán. Le rôle de ce dernier est particulièrement déterminant, au point que le communiqué qui lui est consacré le qualifie de « colonne vertébrale de l’Escuelita ». Outre sa fonction de « précepteur », il a aussi, comme son nom l’indique (Votán est à comprendre comme « gardien et cœur du peuple »), la charge de prendre soin de chaque élève, de veiller à ce qu’il ne manque de rien et soit à son aise (même si certains ont pu trouver le soin mis à exercer cette mission trop insistant, voire quelque peu intrusif). Une telle combinaison écarte ce qui pourrait rassembler à un statut spécifique d’enseignant, qui séparerait le domaine du savoir des autres aspects de la vie. (...)

    #Mexique #EZLN #zapatiste #autogouvernement

  • L’Escuelita zapatiste et la contagion de l’autonomie
    Partager en touchant le cœur, apprendre en questionnant (I)

    Jérôme Baschet

    http://lavoiedujaguar.net/L-Escuelita-zapatiste-et-la

    À ce jour, l’Escuelita zapatiste a permis à plus de cinq mille personnes de venir toucher du doigt, regarder, écouter, goûter, sentir, éprouver et penser la pratique de l’autonomie dans les territoires rebelles du Chiapas. La première session s’est tenue du 12 au 16 août 2013 et les deux suivantes de part et d’autre de la date du vingtième anniversaire de l’apparition publique de l’EZLN, le 1er janvier 1994. Loin de toute concentration spectaculaire et des grands discours de circonstance, pouvait-on imaginer meilleure manière de célébrer l’anniversaire du soulèvement armé que de faire découvrir, en guise de bilan tangible, ce à quoi il a ouvert la voie ?

    En se lançant dans le considérable effort d’organisation qu’a impliqué l’Escuelita, les zapatistes ont manifesté leur désir de partager ce qu’ils ont appris au fil du processus de construction de l’autonomie, depuis la proclamation des communes autonomes, en décembre 1994, et, plus spécifiquement, au cours des dix années de fonctionnement des Conseils de bon gouvernement. Bien que la référence au modèle scolaire ait pu susciter chez certains divers malentendus — alors qu’il s’agit au contraire d’une analogie doublement subversive, comme on le verra —, ils n’ont jamais prétendu pétrifier cette expérience vive ni en faire un modèle ; ils l’ont au contraire présentée comme tout à fait singulière et non reproductible. (...)

    #Mexique #zapatistes #pédagogie-révolutionnaire

  • Les Caracoles dans l’organisation zapatiste

    André Aubry et Eva Ruschmann

    http://www.lavoiedujaguar.net/Les-Caracoles-dans-l-organisation

    Les zapatistes, ce sont :

    ★ les insurgés (insurgentes), volontaires femmes et hommes, permanents ; c’est entre elles et eux que sont choisis les cadres militaires de l’Armée zapatiste de libération nationale (EZLN) ;

    ★ les miliciens (milicianos), réservistes envoyés et sélectionnés par les villages, donc seulement en services temporels ou ponctuels ;

    ★ les bases d’appui des villages (comunidades bases de apoyo), non armées, chargées des grandes actions politiques de l’EZLN et, en cas de conflit armé, de la logistique. (...)

    #Mexique #Chiapas #zapatistes #organisation #autonomie

  • Europa, minoranze e razzismo. Dalla Slovacchia arriva il muro anti-Rom
    –-> Europe, #minorités et #racisme. De la #Slovaquie arrive le #mur anti-#roms

    Nell’anno appena trascorso Kosice, seconda città della Slovacchia, è stata capitale europea della cultura. Sono arrivati una cinquantina di milioni di euro in finanziamenti, oltre a una buona, buonissima risonanza mediatica. Ottima vetrina, indubbiamente. Ma non necessariamente declinata soltanto al positivo. È in virtù di questa esposizione mediatica che si è infatti venuto a sapere della storia del muro anti-rom eretto nel distretto di #Zapad (Ovest), un’ampia porzione del quale è stata costruita al tempo del comunismo.

    http://www.reset.it/reset-doc/europa-minoranze-e-razzismo-dalla-slovacchia-arriva-il-muro-anti-rom

    #barrière_frontalière #frontière

  • Au sommaire du 118 - @CQFD, mensuel de critique et d’expérimentation sociales : Le dossier spécial : L’insurrection zapatiste en pleine jeunesse ! « On n’a pas à demander la permission pour être libre » | Le premier soulèvement zapatiste | Colombie : La parlotte et le bâton | « Quand le pauvre croira dans le pauvre, nous pourrons chanter liberté » /.../
    Et une superbe couv’ signée 6t@ Chance : http://sistachance.free.fr
    http://cqfd-journal.org/Au-sommaire-du-118

    #CQFD #EZLN #Chiapas #Mexique #Zapatero

  • Mauvaises et pas si mauvaises nouvelles

    sous-commandant insurgé Marcos

    http://lavoiedujaguar.net/Mauvaises-et-pas-si-mauvaises

    Novembre 2013

    Aux étudiant•e•s qui se sont inscrit•e•s ou qui veulent s’inscrire
    au premier niveau de la petite école zapatiste,

    À qui de droit,

    Compañeros, compañeras et compañeroas,

    Comme il est désormais habituel, on m’a désigné pour vous annoncer les mauvaises nouvelles. Eh bien les voici.

    Premièrement. Les comptes (et j’insiste auprès de vous pour que vous vérifiiez bien les additions, soustractions et divisions parce que les mathématiques ne sont pas mon fort — je veux dire qu’elles non plus ne sont pas mon fort). (...)

    #Mexique #Chiapas #zapatistes #anarchistes #Escuelita

    • Ah, et venez pour écouter et pour apprendre, car il y en a qui sont venus pour dicter des cours de féminisme, de végétarianisme, de marxisme et autres mots en « isme ». Et qui sont maintenant fâchés avec les zapatistes parce que nous ne suivons pas leur enseignement : il faudrait que nous changions la loi révolutionnaire des femmes dans le sens qu’ils nous ont indiqué et non selon les décisions des zapatistes ; nous aurions le tort de ne pas comprendre les avantages de la marihuana ; nous ne devrions pas faire des maisons en ciment parce que c’est mieux de les faire en paille et terre cuite, et il vaut mieux ne pas mettre de chaussures parce que, en marchant pieds nus, on est davantage en contact avec notre terre-mère. Il faudrait donc que nous obéissions aux ordres que l’on vient nous donner… autrement dit, que nous ne soyons plus zapatistes !

      #comptabilité :)

      Et au passage, #Kenny-Arkana cité par Marcos, wouh !

  • 20 novembre 1910 - Début de la Révolution mexicaine - Herodote.net

    http://www.herodote.net/20_novembre_1910-evenement-19101120.php

    Le 20 novembre 1910, un groupe de Mexicains prend les armes contre le dictateur Porfirio Díaz, en réponse à l’appel lancé des États-Unis par Francisco Indalecio Madero (37 ans). C’est le début d’une révolution longue et douloureuse...

    Une trop longue dictature

    Bourgeois libéral et humaniste, Madero s’est porté candidat au début de l’année 1910 aux élections présidentielles contre le président sortant Porfirio Díaz, un métis de 80 ans qui dirige le Mexique de façon dictatoriale depuis 1876.

    Fort de son autorité, Porfirio Díaz a fait appel à des capitaux étrangers, en particulier américains, pour moderniser les infrastructures et l’économie du pays. Cette modernisation a profité à la bourgeoisie mais enfoncé la paysannerie indienne et métisse dans la misère. Elle a en particulier réduit les terres communales (ejidos) au profit des grandes propriétés (latifundias).

    La candidature de Madero suscite une vive attente chez les peones (paysans indiens ou métis) comme chez les bourgeois libéraux. Mais, dès avant le scrutin, Madero est incarcéré à San Luis Potosí, capitale de l’État du même nom. Il réussit cependant à s’enfuir aux États-Unis où il rédige le plan de San Luis Potosí. C’est un appel à la rébellion contre le dictateur.

    Le signal de la rébellion

    Inquiet de la montée des mécontentements, le dictateur fait arrêter de nombreux « madéristes » à Mexico, le 13 novembre 1910. La riposte ne se fait pas attendre. Une semaine plus tard, le 20 novembre 1910, Pascual Orozco, partisan du chef en exil, prend les armes avec un groupe de mineurs.

    La rébellion madériste est rejointe par Emiliano Zapata, un rebelle indien, ainsi que par Pancho Villa, un bandit du nord. Les « madéristes » défont les troupes gouvernementales et, en mars 1911, contraignent le président à la fuite. (...)

    visuel : Diego Rivera - Le leader agraire Zapata

    #1910 #20_novembre #Mexique #Révolution #Madero #Villa #Zapata #Rivera #Diego_Rivera #économie #politique #changement
    #paysan #réforme #agriculture #art #représentation

  • « Adorno au milieu de la Selva Lacandona »
    Entretien avec John Holloway

    http://www.lavoiedujaguar.net/Adorno-au-milieu-de-la-Selva

    Imaginer Adorno au milieu de la Selva Lacandona, cela ouvre une question excitante. Cependant, je ne pense pas que les zapatistes se soient inspirés d’Adorno, du moins pas directement. Adorno et les zapatistes font plutôt partie d’une seule et même crise, la crise de la lutte portant sur le travail abstrait. Ils sont partie intégrante de l’ensemble de la conceptualisation d’une forme de lutte qui est entrée en crise, fondée sur l’identification du travail salarié avec un sujet révolutionnaire : la crise du léninisme, la fin de l’Union soviétique, la crise des mouvements de libération nationale. Adorno réexamine la signification de la pensée critique et de la révolution dans le contexte qui lui appartient, et à mon avis les zapatistes sont engagés dans quelque chose de similaire dans leur propre contexte, en puisant à la fois dans des traditions de lutte qui n’ont jamais été subordonnées à la rigueur mortifère du travail abstrait. À travers ce processus, tous deux ont touché le cœur des théories traditionnelles de la gauche (et même renversé les pratiques en ce qui concerne les zapatistes), ce qui leur a valu des critiques farouches (...)

    #Mexique #théorie-critique #Adorno #Chiapas #zapatistes

  • Les petites écoles d’en bas

    Raúl Zibechi

    http://www.lavoiedujaguar.net/Les-petites-ecoles-d-en-bas

    Il y aura un avant et un après les petites écoles zapatistes. Pour celles d’aujourd’hui et celles de demain. Leur effet se diffusera lentement et ne sera sensible que dans quelques années, mais il marquera la vie de ceux d’en bas pour les décennies à venir. Nous y avons expérimenté une éducation non institutionnelle, pour laquelle la communauté est actrice de l’éducation. Une auto-éducation où l’on apprend d’égal à égal en s’investissant corps et âme, comme dirait le poète.

    Il s’agit d’une « non-pédagogie » qui s’inspire de la culture paysanne : on sélectionne les meilleures semences, on les sème en terre fertile et on arrose le sol afin de provoquer le miracle de la germination, toujours incertain et imprévisible. L’école zapatiste a représenté, pour plus de mille élèves, une forme différente d’apprentissage et d’enseignement, sans tableau ni salle de classe, sans maître ni professeur (...)

    #Mexique #zapatistes #éducation #pédagogie #communauté #autonomie

    • Le quatrième point, c’est cette nouvelle culture politique qui prend sa source dans les relations familiales et se divulgue dans toute la « société » zapatiste. Les hommes collaborent au travail domestique qui néanmoins reste dévolu aux femmes, ils gardent les enfants lorsqu’elles sortent de la communauté pour leur participation aux autorités. Les relations de respect et d’affection sont de mise entre parents et enfants, dans un climat d’harmonie et de bonne humeur. Je n’ai remarqué aucun geste de violence ou d’agressivité dans les foyers.

      Et voilà : ça a manqué être vraiment révolutionnaire et puis non : l’édifice reste construit sur l’#exploitation des #femmes. Il n’y a aucune raison valable pour que le travail domestique reste dévolu aux femmes.
      Voilà qui apporte de l’eau au moulin des #féministes quand elles disent que nulle avancée sociale ne peut se faire sans l’émancipation des femmes. Les Zappatistes racontent en gros qu’ils sont libéré tout le monde de la société d’exploitation... sauf les femmes. Donc, leur organisation porte en elle le noyau dur d’#inégalité à partir duquel tout l’arbre de la misère humaine pourra repousser joyeusement.

    • Je suis d’accord sur le but global, mais c’est un peu plus complexe je crois, car les zapatistes n’ont jamais dit que eux avaient libérés qui que ce soit.

      Dans toutes les explications qu’ils ont donné, et comptes-rendus de la Petit École, il a toujours été dit que c’était les villages autochtones qui participaient et prenaient les décisions, autant voire plus que l’armée zapatiste elle-même. Ce ne sont pas les zapatistes qui disent "allez, dans tel village il se passera ci, dans tel autre il se passera ça".

      De ce que je comprends, il s’agit déjà d’une net évolution par rapport à l’état précédent de comment étaient organisés les familles autochtones, puisque là – de ce que je comprends – il reste des tâches séparées, mais toutes les tâches qui sont collectives « sont le ciment de l’autonomie, dont les fruits sont dévolus aux hôpitaux, aux cliniques, à l’éducation primaire et secondaire, au renforcement des communes et des conseils de bon gouvernement ». Autrement dit, celles des tâches qui sont les plus importantes, éducation, santé, et décision en assemblée, sont toutes des tâches où il y a (apparemment) autant d’hommes que de femmes.

      Alors oui, c’est sûr, c’est pas la société idéale, on est d’accord, mais c’est un gros changement par rapport au fonctionnement traditionnel des peuples autochtones.

    • Merci, cher RastaPopoulos, d’avoir répondu à cette critique par trop générale et ne tenant aucun compte du chemin parcouru et de celui qui reste à parcourir.

      Cela permet d’annoncer la publication par les éditions Rue des Cascades, dans les mois à venir, de Femmes de maïs, ouvrage de Guiomar Rovira enfin traduit en français qui laisse la parole aux femmes zapatistes.

      La mise en cause de la division du travail domestique est très juste, mais on peut aller plus loin que ça dans la critique du capitalisme : « La chaîne de montage commence à la cuisine, au lavabo, dans nos corps », entretien avec Silvia Federici repris en juillet dernier sur “la voie du jaguar”

      http://www.lavoiedujaguar.net/Entretien-avec-Silvia-Federici-La

      L’essai de Silvia Federici Caliban et la sorcière. Femmes, corps et accumulation primitive doit paraître en 2013 aux éditions Senonevero.

  • The Gods of Chiapas : Mexican Muslims In The Shadow Of Zapatistas

    http://www.ibtimes.com/gods-chiapas-mexican-muslims-shadow-zapatistas-1407812

    There are now approximately 400 Muslims in Chiapas, a state in the south of Mexico bordering Guatemala, among an estimated 3,700 in all of Mexico. The small yet vibrant Muslim community in Chiapas is divided into three factions, including Ibrahim’s, comprised of approximately 100 members, mostly from his clan. There is disagreement over how Islam was first introduced to Mexico — some say it was brought by Lebanese or Syrian immigrants — and which Mexican state is its religious center.

    Long reportage sur le rapport à l’islam et au tawhid de nouveaux convertis mexicains, leurs liens avec l’Espagne de Grenade, le christianisme, le protestantisme et bien sûr, le zapatisme.

    #zapatisme #islam #soufisme

  • À la recherche d’un vieil Antonio
    Ou l’apprentissage du « nous » (II)

    Guillaume Goutte

    http://www.lavoiedujaguar.net/A-la-recherche-d-un-vieil-Antonio,1117

    La petite école dans la selva

    Il y a quatre façons d’assister à la Petite École zapatiste : se rendre dans une communauté et un caracol pendant une petite semaine ; assister aux cours « magistraux » au Centre indigène de formation intégrale (Cideci, dit aussi Université de la Terre), à San Cristóbal de Las Casas ; suivre les enseignements par vidéoconférence ; ou, simplement, commander les quatre manuels et les deux DVD pour travailler tout seul dans son coin. Bien que pas forcément les plus accessibles, les deux premières modalités sont assurément les plus intéressantes puisque, outre les quelques cours « magistraux », chaque élève est confié aux bons soins d’un compa zapatiste, lequel est chargé de veiller sur lui et de répondre à ses questions. Appelés votán ou gardiens, ces « veilleurs » sont des interlocuteurs et des intermédiaires précieux pour nous permettre, à nous élèves, d’entrer de plain-pied dans le zapatisme.

    Pour ma part, j’avais opté, lors de mon inscription en mars, pour le « séjour dans une communauté et un caracol », la seule permettant de s’immerger dans la vie quotidienne des zapatistes au sein même de leur territoire. Et c’est ce séjour que je vais maintenant relater dans cet article, jour après jour…

  • La question de la captation du pouvoir et de la captation du sens dans l’alternative

    #Patrick_Viveret http://www.reporterre.net/spip.php?article3262

    Mener la bataille contre le #capitalisme financier est une bataille de plus en plus urgente et nécessaire, mais en n’oubliant jamais qu’il y a ces autres formes de captation [captation de pouvoir et captation de sens] qui se soutiennent mutuellement. Et du même coup l’alternative aux logiques de guerre secrétées par ces logiques de captation, c’est aussi de construire des mouvement civiques, sociaux, démocratiques qui sont capables en leur propre sein de lutter contre leur tendance à la captation. Le drame du mouvement communiste est qu’il a été lucide sur la captation de richesse mais aveugle sur la captation de pouvoir, de la même façon que le drame de la révolution iranienne a été la captation de sens avec les ayatollahs. Donc il y a un mouvement d’auto-transformation, d’auto-réforme à construire du côté des alters pour qu’eux-mêmes ne rééditent pas le fait que les anciens dominés se transforment en dominants quand ils ont réussi à gagner au moins partiellement la partie.

    #Miguel_Benasayag http://www.perspectives-gorziennes.fr/index.php?post/2011/07/29/Miguel-Benasayag-%3A-%C2%AB-Contre-pouvoir-et-d%C3%A9croissance-%C2%BB/544

    Dans ce contexte de perte générale des repères ont surgi et se sont développées un peu partout dans le monde, et plus particulièrement en Amérique latine et indienne, de nouvelles formes d’engagement et de lutte, de nouvelles radicalités. Indiens et paysans « sans terre », mais aussi mouvements européens des « sans », communautés expérimentales fondées sur le troc, #zapatisme mexicain, etc., tout un ensemble d’expériences pratiques de sociabilité, de créations collectives et de résistance émergeait en inventant de nouvelles modalités de l’agir social, de nouveau sujets sociaux et historiques – de nouveaux modes de protagonismes, si l’on veut bien me passer l’emploi de ce néologisme latino-américain.
    L’exemple concret et le référent presque unique de ces nouveaux mouvements est sans doute le mouvement #féministe international, mouvement multiple, « rhizomatique » et horizontal, qui tout en demandant aux pouvoirs de valider ses revendications, a su changer le monde sans se préoccuper des questions gestionnaires, par la puissance de sa base.
    Ainsi, les différents mouvements indiens ont-ils pu s’imposer à nouveau sur le devant de la scène, grâce à leur organisation « diffuse et horizontale » du pouvoir. Cependant, et c’est déjà un premier pas dans la compréhension de l’articulation qui nous intéresse, ces mouvements avaient, dès l’origine, intégré à leur propre questionnement sur l’organisation du pouvoir une réflexion sur le mode de développement et de croissance caractéristique du pouvoir centralisé.
    [...]
    Pour ceux qui affirment que les changements sociaux ne peuvent venir que du #pouvoir central, il y a toujours un besoin de hiérarchiser les « justices ». Par exemple : la prise du pouvoir d’abord, puis les femmes, enfin l’écologie. Or, nous connaissons l’issue de cette petite histoire. C’est celle d’En attendant Godot. La radicalité des nouveaux mouvements tient dans le fait qu’il n’y a pas de place pour une telle hiérarchie des « maîtres libérateurs », qui connaîtraient depuis leur fauteuil du comité central les conditions du bonheur du petit peuple.
    Les pratiques de #contre-pouvoir sont multiples et empiriques, elles rivalisent et s’émulent entre elles. Elles sont en conflit permanent, mais un conflit qui se situe en deçà de l’idéologie. Les idéologies sont toujours ce que l’on nomme, en épistémologie, des simulacres, c’est-à-dire des façons d’agir où la conclusion précède l’expérience.

  • À la recherche d’un vieil Antonio
    Ou l’apprentissage du « nous » (I)

    Guillaume Goutte

    http://www.lavoiedujaguar.net/A-la-recherche-d-un-vieil-Antonio

    Les premiers pas

    Il y a deux ans, durant l’été 2011, je m’envolais pour l’État du Chiapas, au sud-est du Mexique, avec la ferme idée d’y chercher un vieil Antonio. Qui ? Vous savez, le vieil indigène que le sous-commandant Marcos rencontra par hasard dans la jungle et qui lui enseigna bien des choses utiles pour construire un monde vivable. Pourquoi, donc, voulais-je à mon tour le rencontrer, lui ou un autre du même type ? Pour le bombarder de questions, pardi ! Sur quoi ? Beaucoup de sujets, sans doute ; le dénominateur commun étant cette vieille Arlésienne des sociétés humaines qu’est la liberté. Ou, plutôt, pour être précis (et il faut l’être), savoir comment se construit cette liberté tant désirée au quotidien. Pour sûr, le vieil Antonio n’aurait pas forcément réponse à tout, mais j’étais persuadé que les quelques réponses qu’il m’apporterait seraient précieuses. J’avais déjà, certes, quelques idées (voire un peu plus) sur la question, et ce sont d’ailleurs ces mêmes idées qui, il y a quelques années, m’avaient fait découvrir la rébellion zapatiste du Chiapas. Mais la pensée révolutionnaire, ses théories et ses pratiques se doivent de s’ouvrir à des apports nouveaux et d’être régulièrement (pour ne pas dire sans cesse) remises en question (...)

    #récit #expérience #zapatiste #anarchisme #Mexique

  • FRONTIÈRE BARBARE : entretien avec SERGE BRUSSOLO
    http://www.franceculture.fr/player/reecouter?play=4678662

    Coupe sombre (http://www.franceculture.fr/emission-coupe-sombre) une #emission de #radio, que je ne connaissais pas et qui m’a l’air sympathique. Avec une interview de Brussolo, le prolixe écrivain français, aimé du public — mais pas des critiques. L’émission revient aussi sur le décès de George Duke (Mother of invention).

    #fiction #écrivain #entretien #fantastique #Serge_Brussolo #george_duke #zappa #science-fiction #musique

  • Lettre des habitant·e·s de La Fontié aux zapatistes,
    au Congrès national indigène et à leurs ami·e·s

    http://www.lavoiedujaguar.net/Lettre-des-habitant-e-s-de-La

    Tout d’abord, permettez-nous de vous saluer, et de vous transmettre nos vœux de réussite pour les actions et événements que vous organisez en cet été 2013, à l’occasion du dixième anniversaire de la mise en place des conseils de bon gouvernement, dans vos cinq caracoles. Nous regrettons de n’avoir pu nous rendre aux sessions de la Petite École, mais espérons pouvoir le faire dans une autre occasion...

    Qui sommes-nous ?

    Nous sommes un groupe de personnes, d’âges différents (nous appartenons à deux, et bientôt trois générations), qui avons décidé de remettre ensemble les pieds sur terre, pour y expérimenter le besoin d’autonomie collective et solidaire que nous inspirent quotidiennement les impostures et les crises humaines et écologiques du système capitaliste. (...)

    #terre #commune #résistance #zapatistes

  • Votán IV
    Jour J moins 7

    sous-commandant insurgé Marcos

    http://www.lavoiedujaguar.net/Votan-IV-Jour-J-moins-7

    Dans lequel on dévoile un peu de ce que le cœur zapatiste
    admire chez d’autres, on avise qu’il y a des dispensé•e•s
    et on prodigue des conseils inutiles que personne ne suivra

    Août 2013.

    Bon, il ne manque plus grand-chose. Je veux parler des jours qu’il reste pour commencer la petite école, pas de ce que nous avons et tenons à dire.

    Si vous cherchez ailleurs une école qui assigne un maître, une maîtresse, à chaque étudiant individuel, vingt-quatre heures sur vingt-quatre, qui soit gratuite et laïque, et qui vous fournisse la nourriture et l’hébergement pendant l’apprentissage-enseignement, eh bien nous vous souhaitons bonne chance. (...)

    #Mexique #Chiapas #zapatistes #Marcos #école #pédagogie #éducation

  • Votán III
    Section No FAQ

    sous-commandant insurgé Marcos

    http://www.lavoiedujaguar.net/Votan-III-Section-No-FAQ

    Tout ce que vous auriez toujours voulu savoir
    sur les zapatistes, leur fameuse petite école
    et les conséquences que peut entraîner d’y assister

    Juillet 2013.

    Eh bien il semble que commence à s’éclaircir plus ou moins le panorama sur le thème « mais à quoi diable pensent les zapatistes quand nous parlons de la petite école ? ».

    Mais il faut s’attendre à ce que, maintenant, vous ayez plus de questions que de réponses. Bien que vous ne vous souciiez plus de cette histoire de chaussures, il vous reste des interrogations. Il vous vient alors à l’idée que ce n’est peut-être pas vrai que la rébellion zapatiste soit une rébellion du XXIe siècle, habile dans tout ce qui a à voir avec la cybernétique (ils ont même un tagueur de murs virtuels). Alors vous allez au café internet le plus proche, ou vous allumez votre ordinateur, et vous cherchez : « petite école zapatiste, doutes, questions fréquentes, FAQ, etc. » (...)

  • Votán II
    Les Gardien•ne•s

    sous-commandant insurgé Marcos

    http://www.lavoiedujaguar.net/Votan-II-Les-Gardien-o-ne-o-s

    Juillet 2013.

    Bon, maintenant il faut vous expliquer comment ça va marcher, la petite école (la liste du matériel scolaire, la méthodologie, les maîtres•ses, le programme, les horaires, etc.), et ce qui vient en premier c’est…

    Ce dont vous avez besoin

    La seule chose dont vous avez objectivement besoin pour assister à la petite école zapatiste (en plus d’être invité•e, bien sûr, et de vos cent pesos pour le paquet de livres-DVD), c’est d’être disposé•e à écouter.

    Alors vous n’avez pas à faire attention aux conseils et recommandations de ces personnes, aussi bien intentionnées soient-elles, qui vous disent d’apporter tel ou tel équipement en se vantant qu’elles, « elles ont vécu dans les communautés ». (...)

  • Votán I
    Un scarabée sur le réseau
    (Durito version freeware)

    sous-commandant insurgé Marcos

    http://www.lavoiedujaguar.net/Votan-I-Un-scarabee-sur-le-reseau

    Juillet 2013.

    Avant de vous expliquer comment ça va marcher, ce truc de la petite école (quelque chose comme un « guide d’itinéraire » ou un « manuel de mauvaises manières », ou encore un « manuel de survie »), nous allons jeter un œil pour voir où en sont ceux de là-haut. Pas parce que nous sommes dispersés (nous le sommes, pas le moindre doute) mais parce que nous essayons de regarder leurs calendriers et leurs géographies, autrement dit nous essayons de comprendre.

    Alors soyez aimable et patient, et accompagnez-nous dans ce regard depuis ici vers leur là-bas. Voyons… mmh…

    Tant de conjoncture-historique en essayant, en vain, de s’emparer de l’attention avec des gros titres choc. L’imposture médiatique vaincue à présent par les hashtags — ou quel que soit leur nom — (« viraux », on les appelle, parce qu’ils sont massifs, pas parce qu’ils sont nocifs… ou bien si ?). (...)

    #zapatistes #Mexique #Marcos #réseau

  • GISTI - Défendre et juger sur le tarmac
    http://www.gisti.org/spip.php?article3110

    De pire en pire...

    Au mois de septembre sera inaugurée une annexe du Tribunal de grande instance (TGI) de Bobigny au bord des pistes de l’aéroport de Roissy.

    Pourquoi ce lieu incongru pour rendre la justice ? Parce que cet aéroport recèle le plus important lieu de détention d’étrangers (une « zone d’attente » dite Zapi) dans lequel sont enfermés, chaque année, des milliers de personnes (8 541 étrangers ont été placés en zone d’attente en 2011 dont près de 80 % à Roissy) empêchées d’entrer en France, parfois arbitrairement, par la Police aux frontières (PAF). La durée de cet enfermement est de quatre jours et peut être prolongée, à la seule demande de la PAF, par un juge judiciaire, le Juge des libertés et de la détention (JLD).
    (...)
    Depuis le milieu des années 90, les ministères de l’Intérieur successifs font pression pour que ces audiences soient organisées à Roissy. Un premier local avait été aménagé à l’intérieur même de la Zapi mais était resté à l’abandon, tous les acteurs du monde judiciaire s’étant élevés contre cette délocalisation. En octobre 2010, un appel d’offres était lancé pour l’extension des locaux préexistants avec une seconde salle d’audience et un accueil du public, pour 2,3 millions d’euros. De toute évidence, le cahier des charges de ce marché était empreint de l’étude attentive des décisions de la Cour de cassation et du Conseil constitutionnel.

    A quelques mois de cette inauguration où en sommes-nous ? Le principe fondamental de la publicité des débats, condition absolue de l’indépendance et de l’impartialité de la justice, ne sera pas respecté compte tenu de l’éloignement de la salle d’audience et de son isolement dans la zone aéroportuaire sans, quasiment, aucun transport en commun.

    Les tribunaux doivent être accessibles aux proches du justiciable, mais aussi au citoyen qui veut voir la justice de son pays ou au collégien qui vient découvrir ses métiers. Les procès de Roissy ne verront ni citoyens ni collégiens. Par ailleurs, le juge des libertés et de la détention et l’avocat seront isolés, à l’écart de leurs collègues, et sous la pression constante de la police, chargée à la fois de gérer la Zapi et de saisir le juge.

    Situé dans l’enceinte barbelée de la zone d’attente et au rez-de-chaussée même du bâtiment dans lequel sont enfermés les étrangers, rien ne sépare le futur « tribunal de Roissy » de cette « prison », si ce n’est une porte blindée. Comment avoir confiance en l’impartialité d’une justice implantée dans le lieu même où l’on enferme ? En réalité, cette annexe n’aura, de justice, que l’apparence puisqu’il ne sera rendu de décisions qu’à l’égard d’une seule catégorie de personnes - des étrangers - à la demande d’une seule et même partie - la Police aux frontières - poursuivant inlassablement l’unique objectif de leur enfermement. Ainsi, le rêve inachevé du précédent gouvernement d’intégrer le juge dans une gestion performative des lieux où la France enferme ceux qu’elle entend refouler ou expulser est-il en passe d’être réalisé par des ministres apparemment déterminés à inaugurer ces tribunaux d’exception

    #Centre_de_rétention #ZAPI #police #justice #étrangers #droits