#zapatisme

  • Pièges et principes de l’horizontalité
    https://lundi.am/Pieges-et-principes-de-l-horizontalite

    Chez les partisans de l’autonomie, les deux expériences contemporaines qui font office de référence sont le mouvement Zapatiste au Chiapas et le mouvement Kurde, notamment au nord-est de la Syrie, dit Rojava. Pour les milieux libertaires, les dynamiques de démocratie directe et l’organisation horizontale de la vie quotidienne de ces deux territoires sont des sources majeures d’inspiration.

    Pourtant, dans les deux cas, un des ingrédients qui leurs a permis d’occuper des territoires considérables et de survivre pendant toutes ces années, est sans doute la coexistence de structures militaires et politiques, horizontales et verticales : l’EZLN (armée zapatiste de libération nationale) et les conseils de bon gouvernement au Chiapas, le PYD-PKK (le parti des travailleurs du kurdistan) avec ses branches armés d’une part, et les communes de l’autre, au Rojava.

    Paradoxalement, beaucoup de personnes qui soutiennent ces processus révolutionnaires contestent et refusent, chez elle, toute forme de verticalité dans les expériences d’organisation politique. Il faut dire que dans les innombrables récits, analyses et brochures sur le Chiapas ou le Rojava, le rôle des instances centralisatrices et verticales y est souvent absent laissant penser que les assemblées des habitant.e.s décident de tout, sans délégation ni médiation [1].

    #autogestion #organisation #hiérarchie #horizontalité

  • #Makhno #Makhnovtchina #Russie #Ukraine #histoire #bolchevisme #anarchisme

    ★ MAKHNO : POUR LE Xe ANNIVERSAIRE DU MOUVEMENT INSURRECTIONNEL MAKHNOVISTE EN UKRAINE (1928)...

    « Comme l’on sait, la honteuse trahison des dirigeants bolcheviks aux idées de la révolution d’Octobre amènera tout le parti bolchevik et son pouvoir "révolutionnaire prolétarien", établi sur le pays, à conclure une paix infâme avec les empereurs allemands, Wilhelm II, et autrichien, Karl, puis à une lutte encore plus infâme, à l’intérieur du pays, d’abord contre l’anarchisme, ensuite contre les Socialistes Révolutionnaires de gauche et le socialisme en général. En juin 1918, j’ai rencontré Lénine au Kremlin (...) »

    https://www.socialisme-libertaire.fr/2022/12/makhno-pour-le-xe-anniversaire-du-mouvement-insurrectionnel-ma

    ★ NESTOR MAKHNO : POUR LE Xe ANNIVERSAIRE DU MOUVEMENT INSURRECTIONNEL MAKHNOVISTE EN UKRAINE (1928). « Comme l’on sait, la honteuse trahison des dirigeants bolcheviks aux idées de la révolution d’Octobre amènera tout le parti bolchevik et son pouvoir...

    • Pour compléter, sur cette épisode de la révolution russe (la répression par l’#Armée_rouge de l’armée de l’anarchiste paysan Makhno) :

      – 3 textes de Trotsky (ci-dessous)
      – un texte de Jean-Jacques Marie
      https://cahiersdumouvementouvrier.org/lukraine-hier-et-aujourdhui
      – un entretien avec Éric Aunoble (historien chargé de cours à l’Université de Genève)
      https://comptoir.org/2017/10/26/eric-aunoble-makhno-etait-lun-des-milliers-de-dirigeants-dinsurrections-lo

      La Révolution et les otages (Leur morale et la nôtre, Trotsky, 1938)

      Staline fait arrêter et fusiller les enfants de ses adversaires, fusillés eux-mêmes sur des accusations fausses. Les familles lui servent d’otages pour contraindre les diplomates soviétiques, capables d’émettre un doute sur la probité de Iagoda ou de Ejov, à revenir de l’étranger. Les moralistes de la “Neuer Weg” croient devoir rappeler à ce propos que Trotsky usa “lui aussi” en 1919 d’une loi des otages. Mais il faut citer textuellement : “L’arrestation des familles innocentes par Staline est d’une barbarie révoltante. C’est encore une action barbare quand elle est commandée par Trotsky (1919).” Voilà bien la morale idéaliste dans toute sa beauté ! Ses critériums sont aussi mensongers que les normes de la démocratie bourgeoise : on suppose dans les deux cas l’égalité où il n’y a pas l’ombre d’égalité.

      N’insistons pas ici sur le fait que le décret de 1919 ne fit très probablement fusiller personne d’entre les parents des officiers dont la trahison nous coûtait des vies sans nombre et menaçait de tuer la révolution. Au fond, ce n’est pas de cela qu’il s’agit. Si la révolution avait fait preuve dès le début de moins d’inutile générosité, des milliers de vies eussent été épargnées par la suite. Quoi qu’il en soit, je porte l’entière responsabilité du décret de 1919. Ce fut une mesure nécessaire dans la lutte contre les oppresseurs. Ce décret, comme toute la guerre civile, que l’on pourrait aussi appeler à juste titre une “révoltante barbarie”, n’a d’autre justification que l’objet historique de la lutte.

      Laissons à un Emil Ludwig et à ses pareils le soin de nous faire des portraits d’un Abraham Lincoln orné de petites ailes roses. L’importance de Lincoln vient de ce que, pour atteindre le grand but historique assigné par le développement du jeune peuple américain, il ne recula pas devant l’application des mesures les plus rigoureuses quand elles furent nécessaires. La question n’est même pas de savoir lequel des belligérants subit ou infligea les plus lourdes pertes. L’histoire a des mesures différentes pour les cruautés des sudistes et des nordistes dans la guerre de Sécession des Etats-Unis. Que de méprisables eunuques ne viennent pas soutenir que l’esclavagiste qui, par la ruse et la violence, enchaîne un esclave est devant la morale l’égal de l’esclave qui, par la ruse et la violence, brise ses chaînes !

      Quand la Commune de Paris eut été noyée dans le sang et que la canaille réactionnaire du monde entier se mit à traîner son drapeau dans la boue, il se trouva de nombreux philistins démocrates pour flétrir, avec la réaction, les Communards qui avaient exécuté 64 otages et parmi eux l’archevêque de Paris. Marx n’hésita pas un instant à prendre la défense de cette sanglante action de la Commune. Dans une circulaire du Conseil Général de l’Internationale, Marx rappelle – et l’on croit entendre des laves bouillonner sous ces lignes – que la bourgeoisie usa du système des otages dans la lutte contre les peuples des colonies et dans la lutte contre son propre peuple. Parlant ensuite des exécutions méthodiques des Communards prisonniers, il écrit : “Il ne restait plus à la Commune, pour défendre la vie de ses combattants prisonniers, qu’à recourir à la prise des otages, coutumière chez les Prussiens. La vie des otages fut perdue et reperdue du fait que les Versaillais continuaient a fusiller leurs prisonniers. Eût-il été possible d’épargner les otages après l’horrible carnage dont les prétoriens de Mac-Mahon marquèrent leur entrée dans Paris ? Le dernier contrepoids à la sauvagerie du gouvernement bourgeois – la prise des otages – allait-il n’être que dérision ?” Tel fut le langage de Marx sur l’exécution des otages, bien qu’il eût derrière lui, au Conseil Général de l’Internationale, bon nombre de Fermer Brockway, de Norman Thomas et autres Otto Bauer. L’indignation du prolétariat mondial, devant les atrocités commises par les Versaillais, était encore si grande que les brouillons réactionnaires préférèrent se taire, en attendant des temps meilleurs pour eux, – et ces temps, hélas ! ne tardèrent pas à venir. Les moralistes petits-bourgeois unis aux fonctionnaires de Trade Unions et aux phraseurs anarchistes ne torpillèrent la Première Internationale que lorsque la réaction eut décidément triomphé.

      Quand la révolution d’Octobre résistait aux forces réunies de l’impérialisme sur un front de 8 000 kilomètres, les ouvriers de tous les pays suivaient cette lutte avec une sympathie si ardente qu’il eût été risqué de dénoncer devant eux comme une “révoltante barbarie” la prise des otages. Il a fallu la dégénérescence totale de l’Etat soviétique et le triomphe de la réaction en divers pays pour que les moralistes sortissent de leurs trous… et vinssent au secours de Staline. Car, si les mesures de répression prises pour défendre les privilèges de la nouvelle aristocratie ont la même valeur morale que les mesures révolutionnaires prises dans la lutte libératrice, Staline est pleinement justifié, à moins que… à moins que la révolution prolétarienne ne soit condamnée en bloc.

      Messieurs les moralistes, tout en cherchant des exemples d’immoralité dans la guerre civile de Russie, sont obligés de fermer les yeux sur le fait que la guerre civile en Espagne a aussi rétabli la loi des otages, dans la période en tout cas où il y eut une véritable révolution des masses. Si les détracteurs ne se sont pas encore permis de condamner la “révoltante barbarie” des ouvriers d’Espagne, c’est seulement parce que le terrain de la péninsule ibérique est trop brûlant sous leurs pieds. Il leur est beaucoup plus commode de revenir à 1919. C’est déjà de l’histoire. Les vieux ont eu le temps d’oublier, les jeunes n’ont pas eu celui d’apprendre. Pour la même raison, les Pharisiens de toutes nuances reviennent avec tant d’opiniâtreté sur #Cronstadt et Makhno : les sécrétions morales peuvent ici se donner libre cours !

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      Lettre à W. Thomas (Trotsky, juillet 1937)

      Makhno : en lui-même, c’était un mélange de fanatique et d’aventurier. Mais il devint le centre des tendances qui provoquèrent l’insurrection de Cronstadt. La cavalerie est, de façon générale, la partie la plus réactionnaire de l’armée. Le cavalier méprise le piéton. Makhno a créé une cavalerie avec des paysans qui fournissaient leurs propres chevaux. Ce n’étaient pas les paysans pauvres écrasés que la révolution d’Octobre éveilla pour la première fois, mais les paysans aisés et repus qui avaient peur de perdre ce qu’ils avaient. Les idées anarchistes de Makhno (négation de l’État, mépris du pouvoir central) correspondaient on ne peut mieux à l’esprit de cette cavalerie koulak. J’ajoute que la haine pour l’ouvrier de la ville était complétée chez Makhno par un antisémitisme militant. Tandis que nous soutenions contre Denikine et Wrangel [4] une lutte à mort, les makhnovistes, confondant les deux camps, essayaient d’avoir une politique indépendante.. Le petit-bourgeois (koulak), qui avait pris le mors aux dents,pensait qu’il pouvait dicter ses conceptions contradictoires d’une part aux capitalistes et de l’autre aux ouvriers. Ce koulak étaitarmé. Il fallait le désarmer. C’est précisément ce que nous avons fait.

      Votre tentative de conclure que les fourberies de Staline découlent de l’ « amoralisme » des bolcheviks est radicalement fausse. Dans la période où la révolution luttait pour l’émancipation des masses opprimées, elle appelait toutes choses par le nom et n’avait nul besoin de fourberies. Le système des falsifications provient de ce que la bureaucratie stalinienne lutte pour les privilèges d’une minorité et qu’elle a besoin de dissimuler et de masquer ses objectifs véritables. Au lieu de rechercher l’explication dans les conditions matérielles du développement historique, vous créez une théorie du « péché originel » qui convient à l’Église, mais pas à la révolution socialiste.

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      Lettre aux bolcheviks-léninistes chinois (#Trotsky, 22 septembre 1932)

      A la tête du mouvement paysan se trouvent des communistes ou des sympathisants ; n’est-il donc pas évident que les ouvriers et les paysans doivent, lorsqu’ils se rencontreront, s’unifier sous le drapeau du communisme ?

      Malheureusement, le problème n’est pas si simple. Je m’appuierai sur l’expérience de la #Russie. Durant les années de la guerre civile, la paysannerie, dans différentes régions, créait ses propres troupes de partisans, et parfois même, naissaient des armées entières. Quelques-uns de ces corps d’armée se considéraient comme bolcheviks et étaient souvent dirigés par des ouvriers. D’autres restaient sans parti et avaient à leur tête le plus souvent d’anciens sous-officiers paysans. Il y avait aussi l’armée “ anarchiste ” sous le commandement de Makhno. Tant que les armées de partisans agissaient sur le revers de l’armée blanche, elles servaient la cause de la révolution. Certaines d’entre elles se remarquaient par un héroïsme et une ténacité particulière. Mais, dans les villes, ces armées entraient souvent en conflit avec les ouvriers et avec les organisations locales du parti. Les conflits naissaient aussi lors de la rencontre des partisans et de l’armée rouge régulière, et dans certains cas, cela prenait un caractère aigu et morbide.

      La rude expérience de la guerre civile nous a démontré la nécessité dé désarmer les corps d’armée des paysans dès que l’armée rouge assumait le pouvoir dans une région débarrassée des gardes blancs. Les meilleurs éléments, les plus conscients et les plus disciplinés, s’intégraient dans les rangs de l’armée rouge. Mais la plus grande partie des partisans tentait de conserver une existence indépendante, et entrait souvent en lutte armée directe avec le pouvoir soviétique. Il en fut ainsi avec l’armée “anarchiste”, indirectement koulak par son esprit, de Makhno, mais pas seulement avec elle. De nombreux corps paysans, luttant fermement contre la restauration des propriétaires fonciers, se transformaient après la victoire en une arme de la contre-révolution.

      Les conflits armés entre les paysans et les ouvriers, quelle qu’en soit l’origine dans les cas particuliers, que ce soit la provocation consciente des gardes blancs, le manque de tact des communistes, ou le concours malheureux dés circonstances, avaient à leur base la même cause sociale : la situation de classe et l’éducation différenciée des ouvriers et des paysans. L’ouvrier aborde les problèmes sous l’angle socialiste ; le paysan sous l’angle petit-bourgeois. L’ouvrier tente de socialiser la propriété qu’il a reprise à ses exploiteurs ; le paysan, tente, lui, de la partager. L’ouvrier veut faire servir les châteaux et les parcs dans l’intérêt général ; le paysan, pour peu qu’il ne puisse les partager, est enclin à brûler les châteaux et à déboiser les parcs. L’ouvrier fait effort pour résoudre les problèmes à l’échelle étatique, et selon un plan ; mais le paysan aborde tous les problèmes à l’échelle locale, et se conduit d’une façon hostile envers le plan du centre, etc…

      Il est évident que le paysan peut lui aussi s’élever jusqu’à un point de vue socialiste. Sous le régime prolétarien, une masse de plus en plus grande de paysans se rééduque dans l’esprit socialiste. Mais cela exige du temps, – des années, et même des décades. Si l’on n’envisage que la première étape de la révolution, alors les contradictions entre le socialisme prolétarien et l’individualisme paysan prennent souvent un caractère aigu.

      #Makhno #Makhnovtchina #Russie #Ukraine #histoire #bolchevisme #anarchisme #mythe #antisémitisme #révolution_russe #anarchisme #armée_paysanne #bolchévisme

    • L’éternel conflit entre l’anarchisme et le marxisme-léninisme...

      La Makhnovtchina ou Kronstadt resteront pour longtemps le symbole de la division entre ’communisme’ étatique, autoritaire et le communisme-libertaire... une plaie ouverte qui a du mal à cicatriser. Chacun sa voie.

      Nous nous garderons ici de tergiverser pendant des heures sur ces sujets épineux... /

      « Prenez le révolutionnaire le plus radical et placez-le sur le trône de toutes les Russies, ou confiez-lui un pouvoir dictatorial […] et avant un an il sera devenir pire que le Tsar lui-même. »

      ★ Mikhaïl Bakounine (1870)

      « Les marxistes prétendent que la dictature, seule - leur dictature bien évidemment - permettrait d’exprimer la volonté populaire. Notre réponse est celle-ci : nulle dictature n’a d’autre objectif que sa perpétuation et elle ne peut conduire qu’à l’esclavage du peuple la tolérant ; la liberté ne peut résulter que de la liberté, c’est à dire de la rébellion du peuple laborieux et de sa libre organisation. »

      ★ Mikhaïl Bakounine (1873)

      « Staline n’est pas tombé de la lune. Staline et le stalinisme ne sont que les conséquences logiques d’une évolution préalable et préparatoire, elle-même résultat d’un terrible égarement, d’une déviation néfaste de la Révolution. Ce furent Lénine et Trotski - c’est-à-dire leur système - qui préparèrent et engendrèrent Staline. »

      ★ Voline, in La Révolution inconnue (1947)

    • Ce n’est pas très sérieux de répondre à un trotskyste (donc marxiste et léniniste) en l’associant au « marxisme-léninisme » (qui n’a jamais eu rien à voir avec le marxisme ni le léninisme, mais seulement avec le stalinisme et surtout avec tous les mouvements nationalistes d’obédience maoïste). En outre, en tant que marxiste, léniniste et trotskyste, je ne me vois aucun rapport avec un quelconque communisme étatique et autoritaire. Je suis également pour la disparition de l’État, mais, concevant celui-ci comme l’outil nécessaire de la classe dominante, je ne conçois pas sa disparition sans celle des classes sociales et de l’exploitation.

      Quant aux dires de Voline, ils sont crétins. Il est courant de penser dans l’idéologie dominante que le stalinisme est, à la fois, la continuation et la faillite du léninisme. L’erreur de ce raisonnement commence avec l’identification tacite du bolchevisme, de la Révolution d’Octobre et de l’Union Soviétique. Le processus historique, qui consiste dans la lutte des forces hostiles, est remplacé par l’évolution du bolchevisme dans le vide. Cependant le bolchevisme est seulement un courant politique, certes étroitement lié à la classe ouvrière, mais non identique à elle. Et, outre la classe ouvrière, il existe en U.R.S.S. plus de cent millions de paysans, de nationalités diverses, un héritage d’oppression, de misère et d’ignorance.

      Représenter le processus de dégénérescence de l’Etat Soviétique comme l’évolution du bolchevisme pur, c’est ignorer la réalité sociale au nom d’un seul de ses éléments isolé d’une manière purement logique. Trouver dans la putréfaction de la bureaucratie staliniste un argument définitif contre le #bolchevisme, c’est raisonner à l’envers, en idéaliste achevé et sans la moindre analyse de classe.

    • « L’Etat - c’est nous. »

      Lénine, in Compte rendu du XIe Congrès du parti communiste, 27 mars 1922.

      La messe est dite.

      Nous sommes intimement persuadé que toute construction étatique quelle soit bourgeoise, démocratique, despotique, révolutionnaire ou ouvrière conduisent obligatoirement à une impasse et surtout à notre domination.

      Comme l’a écrit un auteur anarchiste, avec raison, toutes —il écrit bien TOUTES— les révolutions de "gauche" (pour simplifier) ont échoués, ont été confisqués et ont toutes abouti à un bain de sang ou une dictature.

      Révolutions confisquées systématiquement par une nouvelle caste, une nomenklatura qui s’imposent par la bureaucratie étatique, la terreur : une domination en remplace une autre.
      Loin des romances révolutionnaires idéalisées, la réalité est là et elle est sinistre.
      L’histoire du monde malheureusement confirme ces faits, à nos yeux.

      La Révolution des Soviets a aussi été confisquée, notamment au tournant sanglant de la répression de Kronstadt. Les Kronstadiens exigeaient la mise en pratique des fondements de la révolution d’Octobre :

      "Election libres des soviets, liberté de parole et de presse pour les ouvriers et paysans, les anarchistes, les socialistes révolutionnaires de gauche".
      On connaît la suite...

      > Utiliser des périphrases à l’infini ne changera rien à cela.

      "...dégénérescence de l’Etat Soviétique" : le mot fétiche est lâché ;-) !

      > Pour notre part, c’est typique de l’art de la langue de bois trotskyste.
      C’est dit sans aucune animosité. J’ai de très bons ami-e-s trotskystes ("chapelle" LO) et l’on se respecte mutuellement en connaissance de nos divergences... :-)

      "L’État, le gouvernement, quels qu’en soient la forme, le caractère, qu’il soit autoritaire ou constitutionnel, monarchique ou républicain fasciste, nazi ou bolchevik, est de par sa nature même conservateur, statique, intolérant et opposé au changement. S’il évolue parfois positivement c’est que, soumis à des pressions suffisamment fortes, il est obligé d’opérer le changement qu’on lui impose, pacifiquement parfois, brutalement le plus souvent, c’est-à-dire par les moyens révolutionnaires. De plus, le conservatisme inhérent à l’autorité sous toutes ses formes devient inévitablement réactionnaire. Deux raisons à cela :
      la première c’est qu’il est naturel pour un gouvernement, non seulement de garder le pouvoir qu’il détient, mais aussi de le renforcer, de l’étendre et de le perpétuer à l’intérieur et à l’extérieur de ses frontières. Plus forte est l’autorité, plus grands l’État et ses pouvoirs, plus intolérable sera pour lui une autorité similaire ou un pouvoir politique parallèle. La psychologie gouvernementale impose une influence et un prestige en constante augmentation, nationalement et internationalement, et il saisira toutes les occasions pour les accroître. Les intérêts financiers et commerciaux soutenant le gouvernement qui les représente et les sert, motivent cette tendance. La raison d’être fondamentale de tous les gouvernements, sur laquelle les historiens des temps passés fermaient volontairement les yeux, est si évidente aujourd’hui que les professeurs eux-mêmes ne peuvent plus l’ignorer.
      "

      ★ Emma Goldman, in L’Individu, la Société et l’État (1940).

      Trotsky a conservé une "auréole" grâce à une virginité historique tronquée : il n’a pas pu exercer pleinement le pouvoir (maudit comme disait si bien Louise Michel) auquel il se destinait et son assassinat terrifiant par un sbire stalinien... assassinat qui a horrifié Emma Goldman qui avait exprimée toute son empathie après ce terrible évènement.

      Le créateur de l’Armée Rouge fut le bourreau (entre autres) de l’anarchisme et pour notre part il ne fait aucun doute qu’il serait devenu le tyran de l’URSS, si Staline n’avait prit les devants dans cette folle et mortifère course au pouvoir.

      L’anarchisme est avant tout une émancipation individuelle et collective. Ce n’est pas pour rien qu’il a été persécuté tout à la fois par la bourgeoisie, le capitalisme, les stalinismes, les fascismes, les régimes autoproclamés "prolétaires"... bref, tous ceux qui veulent maintenir un Etat et une classe dirigeante... et ce malgré leurs dénégations souvent hypocrites.

      Tant qu’il existera des Etats pour servir le pouvoir et inversement, il n’y aura pas d’avancée pour l’humanité.

      « Nous savons que nous-mêmes ne sommes pas sans défaut et que les meilleurs d’entre nous seraient vite corrompus par l’exercice du pouvoir.
      Nous prenons les hommes pour ce qu’ils sont — et c’est pour cela que nous haïssons le gouvernement de l’homme par l’homme (...) Loin de vivre dans un monde de visions et d’imaginer les hommes meilleurs qu’ils ne sont, nous les voyons tels qu’ils sont, et c’est pourquoi nous affirmons que le meilleur des hommes est rendu essentiellement mauvais par l’exercice de l’autorité.
       »

      ★ Kropotkine, in L’anarchie (1896)

      Pour nous aucun doute, l’URSS stalinienne était un capitalisme d’Etat dictatorial et il n’en pouvait pas être autrement... tout comme le maoïsme est devenu aussi un capitalisme étatique militaro-policier. C’est inéluctable et c’est aux antipodes d’une soi-disant "dégénérescence"... une sémantique bien pratique pour masquer les choses.

      Les têtes changent, les mots changent, les maîtres changent mais la domination d’une minorité reste. Que se soit en URSS (et ses satellites), en Chine, en Corée, au Viêt-Nam, au Cambodge, à Cuba, etc. la nomenklatura (la bourgeoisie "prolétaire") est toujours là pour s’imposer, ouvrir des camps (goulags, laogai, etc.) mettre en place un régime policier... la longue litanie des exactions commises, bien évidemment, "au nom du peuple" déferlent... car c’est toujours "au nom du peuple" que les pires saloperies se font. Le pouvoir est toujours l’ennemi du peuple...

      En Anarchie il n’y a pas, et c’est tant mieux, de figure providentielle, de "messie", de sauveur ’infaillible’... il se remet toujours en question... et s’il existe de nombreuses figures libertaires emblématiques, elles peuvent êtres toutes remises en question (comme Proudhon souvent vilipendé, avec raison, pour la bassesse de ces propos sexistes et antisémites)... les icônes sont antinomiques de l’esprit anarchiste.
      Nous sommes, l’anarchisme est très iconoclaste.

      Un changement de maître (que se soit un "Président", "Führer", "Caudillo", "Conducător", "Duce", "Père des peuples", "Grand Timonier", "Líder Máximo"...) ne changera jamais rien.

      "Avec l’anarchie comme but et comme moyen, le communisme devient possible. Sans cela, il serait forcément la servitude et, comme telle, il ne pourrait exister."

      ★ Kropotkine in "Communisme et Anarchie" (1903)

      "Nous savons en tant qu’anarchistes, que tout changement dirigé d’en haut ne vise qu’à renforcer le système de domination."

      ★ Fédération anarchiste de Santiago - Chili - mai 2022

      Il faut sortir des fantasmes, des idées reçues, des on-dit, des rumeurs et des caricatures sur l’anarchisme véhiculés par tous les pouvoirs. L’anarchisme ne cherche en aucun cas le pouvoir, il n’a pas de dogme. L’anarchisme n’est pas un parti politique. Il n’y a pas de ’stratégie’ politique/politicienne (ça on le laisse aux bonimenteurs politicards) car nous ne sommes en aucun cas une "avant-garde". L’anarchisme n’a pas, non plus, toutes les réponses car il n’y a pas de solution miracle...

      > On voulait éviter de longues tergiversations :-) c’est raté ! car tu vas très certainement vouloir rebondir... sachant que l’on ne va pas se convaincre mutuellement, on ne fera plus de grandes réponses...

      "Chacun cherche sa route ; nous cherchons la nôtre et nous pensons que le jour où le règne de la liberté et de l’égalité sera arrivé, le genre humain sera heureux."

      ★ Louise Michel

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      > Lettre à Luigi Fabbri sur la « Dictature du prolétariat », par Errico Malatesta (30 juillet 1919) :

      https://www.socialisme-libertaire.fr/2018/09/lettre-a-luigi-fabbri-sur-la-dictature-du-proletariat.html

      > Anarchistes vs bolcheviks - COMMENT IL NE FAUT PAS FAIRE LA RÉVOLUTION !

      https://cqfd-journal.org/Comment-il-ne-faut-pas-faire-la

      > 1934 : EMMA GOLDMAN EXPLIQUE POURQUOI LA DICTATURE BOLCHEVIK N’A RIEN À VOIR AVEC LE COMMUNISME

      https://www.socialisme-libertaire.fr/2021/12/1934-emma-goldman-explique-pourquoi-la-dictature-bolchevik-n-a

      > LA VÉRITÉ SUR LES BOLCHEVIKS par Emma Goldman (1918)

      https://www.socialisme-libertaire.fr/2019/04/la-verite-sur-les-bolcheviks.html

      > LES BOLCHEVIQUES TUENT LES ANARCHISTES par Emma Goldman et Alexander Berkman (1922)

      https://www.socialisme-libertaire.fr/2016/10/les-bolcheviques-tuent-les-anarchistes.html

      > Rudolf Rocker : De la nature de l’État, extrait de Les Soviets trahis par les bolcheviks (1921)

      https://www.socialisme-libertaire.fr/2022/12/de-la-nature-de-l-etat.html

    • Le mot « dégénérescence » t’apparait sans doute comme un gros mot, il n’en demeure pas moins appuyé sur une analyse de classe qui, selon nous, est la seule manière de comprendre ce qui s’est passé en URSS : le rôle du parti bolchévique, la terreur rouge, la bureaucratisation, le stalinisme, la répression et l’assassinat de plusieurs générations de révolutionnaires.

      Situer les processus dans les principes d’organisation du parti bolchévique (certains osent jusqu’à dénoncer le marxisme lui-même...), c’est comme situer la politique de Terreur de Robespierre dans les idées des philosophes des lumières... Ca n’a pas de sens.

      Le pouvoir, c’est ce dont la classe exploitée devra s’emparer pour réorganiser la société sur la base des besoins et d’une rationalité capable de répondre à tous les enjeux qui se posent à l’humanité aujourd’hui. Le pouvoir ouvrier, c’est-à-dire les travailleurs eux-mêmes en charges des moyens de production après avoir exproprié la bourgeoisie, c’est ce qui sera nécessaire pour passer à l’étape suivante de l’histoire de l’humanité : une mondialisation de la production et des échanges qui s’effectue au profit des peuples et des individus, et non plus au profit d’une infime minorité de propriétaires parasites.

      Aux risques de la confiscation de ce pouvoir, les travailleurs devront s’armer de principes et d’outils pour y faire face. Et surtout de victoires ! C’est à ces conditions qu’ils pourront dans la durée inverser les rapports sociaux, conditions de la société communiste. Sans ces principes & outils (et conscience de classe !), de pouvoir il n’en auront pas, ou pas suffisamment, et ce sont les garants actuels de l’ordre social qui prendront leur revanche sanglante.

      Nous ne plaçons pas l’État et ses politiques au-dessus des rapports sociaux de production. Pour nous les marxistes, l’État n’est qu’une conséquence, une expression seconde des rapports sociaux de production qui fondent la société. D’où la nécessité des transformations de ces derniers pour rendre possible la disparition de l’État et l’organisation communiste de la société.

      Or, si la nouvelle classe possédante — le prolétariat — n’a pas son Etat pour se défendre et s’organiser, il n’y aura pas de révolution sociale, ni aucune transformation réelle & durable des rapports sociaux.

      Je ne cherche naturellement pas à te convaincre, mais puisqu’on nous lit peut-être, gageons que notre échange intéressera quelques-uns :)

    • mais puisqu’on nous lit peut-être, gageons que notre échange intéressera quelques-uns :)

      Certes, il y aura toujours un intérêt à confronter des opinions sur la thématique « marxisme-communisme-anarchisme ». Alors je souhaiterais connaître vos points de vue respectifs à propos d’un mouvement émancipateur plus actuel comme le #zapatisme. Il semblerait que ce mouvement ait été, à l’échelle globale, porteur d’espoir et l’est surement encore.

    •  ;-) Pourquoi « plus actuel » ?

      L’anarchisme est très actuel même s’il ne fait pas la une de l’actualité. ;-)

      Nous ne sommes pas « spécialistes » du zapatisme, mais il semble assez proche du municipalisme libertaire, comme l’expérience du Rojava.

      C’est, effectivement, une expérience originale et émancipatrice... on oserait dire anarcho-compatible.

      > Voici un article du ML (organe de la FA) sur le sujet :

      LES REBELLES ZAPATISTES :

      https://monde-libertaire.net/?article=LES_REBELLES_ZAPATISTES

    • Je pense personnellement qu’il n’y a pas plus « anarcho-compatibles » que les expériences émancipatrices du Chiapas et du Rojava. Après, se pose la question du rapport de force d’un point de vue géopolitique ... extrêmement défavorable pour les « rebelles ».
      Maintenant, il ne reste qu’à se persuader que ces luttes ne sont pas vaines et que leurs valeurs infuseront dans nos sociétés prétendument « développées ».

      (Je tague #municipalisme_libertaire ainsi que #Murray_Bookchin pour accéder aux sources très abondantes ici même sur Seenthis)

    • Zapatisme ou pas, le système politique vermoulu mexicain n’a reçu aucune égratignure. Et ne parlons même pas de la classe possédante mexicaine qui a à peine entendu parler du sous-commandant Marcos... La réalité, c’est qu’en absence d’une opposition ouvrière organisée, défendant ses intérêts de classe, le capitalisme a poursuivi sa prédation, toujours de façon de plus en plus débridée et criminelle contre la population. On a bien eu droit en France à l’enthousiasme du Monde Diplomatique et derrière lui d’une frange un peu « radicale » de la petite-bourgeoisie de gauche, mais cela ne permet pas d’aller beaucoup plus loin.

    • > Zapatisme ou Rojava ont le mérite d’exister.
      > Même si cela reste local (nous sommes pour le fédéralisme libertaire autogestionnaire), même si nous sommes internationalistes, il faut les soutenir.

      A force de tout relativiser on plonge dans l’expectative et le nombrilisme.

      Avec ce raisonnement simpliste, on peut donc affirmer que LO et l’Union Communiste Internationaliste ne servent à rien puisque le capitalisme se porte extrêmement bien France et en Europe !
      Où est la fameuse révolution prolétarienne sous la bannière de l’Union Communiste trotskyste, "l’avant-garde marxiste"... selon les images d’Epinal du romantisme trotskyste ;-) ?!

      > Restons dans le réel et non dans des fantasmes. Le Rojava et le Chiapas c’est du réel...

      « La pensée libertaire constitue l’espoir et la chance des derniers hommes libres. » ★ Albert Camus

    • Encore une fois, tu n’es pas sérieux. Ce n’est pas les révolutionnaires, et à plus forte raison quand ils sont minoritaires et à contre-courant, qui décident des situations révolutionnaires en France ni nulle part ailleurs. En revanche, ils militent au quotidien et sans relâche pour que les situations explosives — qui ne manqueront pas d’arriver — se transforment en de telles situations révolutionnaires. Et deviennent historiquement déterminantes. Si "l’avant-garde marxiste" (qui te fait pouffer) n’existe pas, il y aura certes des révoltes, des mobilisations, il y aura des expériences de toutes sortes, mais il n’y aura pas de révolution prolétarienne. Or, pour les militants de LO, il n’y a que ça qui compte si l’on veut « réellement » changer le monde.

    • Ceci dit, on ne peut vraiment dire que le comité internationale de la quatrième Internationale (#CIQI ou #ICQF de son acronyme anglo-saxon) ait pu en quelque façon infléchir les politiques ultralibérales des autres états occidentaux assujettis au capitalisme financiarisé.
      Quant à la petite bourgeoisie « un peu radicale », ce sera toujours le « marché de niche » de la contestation anticapitaliste.
      Mais au lieu de voir le verre à moitié vide, apprécions le fait que cette frange très limitée ne se soit pas orienté vers une autre forme de « radicalité ». Je sais, ça ne fonde un rapport de force. Ça a juste le mérite d’exister et je ne désespère pas que le communisme libertaire (municipalisme, zapatisme, etc) vienne remplacer la social-démocratie moribonde.

      [edit : je n’avais pas vu la réponse de @socialisme_libertaire] ;-)

    • Il n’y a plus d’internationale ni nulle part de parti ouvrier de masse. C’est bien le problème. En revanche, il y a un petit tas de « Quatrième Internationale » qui, bien que ne représentant rien (tant sur le plan théorique que sur le plan organisationnel), n’ont pas peur du ridicule. Pathétique et aussi un problème.

    • Quant à vouloir « remplacer la #social-démocratie », cette gauche gouvernementale & patronale, je ne comprends pas bien ce que cela signifie.

      Dans le monde ouvrier, qui est le seul à pouvoir renverser le capitalisme, la social-démocratie n’a plus que quelques militants de la LFI. Qui, certes, auront une capacité de nuisance en cas d’explosion sociale, mais pour le moment ses membres n’ont d’ambition que de propulser leurs politiciens au gouvernement de la #bourgeoisie.

      Ce qui pourrait utilement « remplacer la social-démocratie », c’est chez les travailleurs une véritable conscience de classe, une conscience nette de leurs intérêts et de leur rôle historique + une expérience concentrée des luttes. Car c’est sur cette base que l’#expropriation de la #classe_capitaliste, dont tout dépend, pourra se réaliser définitivement.

      Nous voulons tous faire valoir les droits nationaux des peuples écrasés par l’#impérialisme & stopper l’évolution vers la barbarie dans presque toutes les régions du monde (exploitation, impérialisme, misère sociale/morale/culturelle, développement inégal, sous-développement, saccages environnementaux, etc.). Mais pour cela, pour permettre à l’humanité de rompre avec cette phase de son histoire, il ne s’agit pas de compter sur des oasis dans un univers capitaliste fait de prédations et de mort, mais d’armer politiquement et moralement les #travailleurs — la seule #classe_révolutionnaire, la seule force en mesure de réaliser la révolution. Il n’y a pas d’autre voie.

      En attendant, le #nationalisme_kurde, même atténué et élargi à ce que les dirigeants du Rojava appellent le #confédéralisme_démocratique, a toujours été dépendant des décisions de l’impérialisme et reste aujourd’hui une voie sans issue. Quant à la révolte paysanne du #Chiapas, organisée par les #zapatistes, si elle a permis à de nombreux paysans ruinés, terrorisés, chassés de leurs terres, de retrouver il y a 30 ans quelques espoirs, elle ne s’est pas étendue et ne menace toujours en rien le pouvoir du capital. Pire, on en migre désormais pour les États-Unis. Et fini les références au #guévarisme ; ne reste qu’un discours sur le confédéralisme démocratique, le #féminisme et l’#écologie_sociale qui ne mange pas de pain et séduit encore (à l’international) une partie de la gauche « radicale »…

      #classe_ouvrière #révolution_sociale #lutte_de_classe

    • @recriweb

      « Ce n’est pas les révolutionnaires, et à plus forte raison quand ils sont minoritaires et à contre-courant, qui décident des situations révolutionnaires en France ni nulle part ailleurs. »

      > Nous sommes bien d’accord, c’est ce que nous voulions entendre après ta diatribe sur le Zapatisme... ;-)

      Notre boutade sur LO/UCI a servi à quelque chose :-)

      Nous sommes lucides : le mouvement révolutionnaire anarchiste est ultra-minoritaire et sans une prise de conscience du prolétariat (et même au-delà) rien ne se fera.
      Même constat pour l’extrême-gauche.

      Ceci dit nous sommes souvent ensemble dans les luttes dans les entreprises et ailleurs. Cela compte.

      Nous avons beaucoup de points communs et le même objectif : le communisme universel... mais la route diffère pour y arriver. Nous rejetons le manichéisme simpliste qui conduit à un repli sur soit sans avenir. Il est vrai qu’il est douillet de rester entre nous et de rester dans une bulle d’autosatisfaction !
      Nous rejoignons ce que dit un mouvement libertaire (l’UCL pour ne pas la nommer) quand il affirme que nous nous situons "dans la la continuité du mouvement libertaire ouvrier international, nous en reprenons les idées-forces sans rejeter les acquis positifs des autres courants".
      Nous avons pas mal d’affinité avec Rosa Luxemburg et le conseillisme. On pourrait multiplier les exemples.

      Le souci c’est que nous n’avons jamais rien vu de semblable dans la presse de LO (dont nous suivons régulièrement le site national)... le centralisme très dogmatique (notions exécrables pour nous) de ce courant trotskyste explique surement en grande partie cette attitude. C’est un carcan insupportable pour nous autres communistes-libertaires ;-) !
      Suivre quasi aveuglément la « ligne du parti », être au « garde-à-vous » (on sait... cela va te faire bondir) est impensable en milieux libertaires.
      Réciter « Le Capital » comme d’autres ânonnent le Coran ou la Bible, c’est une attitude étrangère au mouvement libertaire.

      Comme dit plus haut, l’anarchisme a beaucoup de figures emblématiques mais cela ne tombe jamais dans l’admiration béate ni un suivisme aveugle.
      Perso, je n’ai jamais lu une critique contre Marx ou Engels dans la presse LO ! Cela relève du « blasphème » ?? ;-)
      On note une approche un peu différente au sein du NPA (voir le bouquin de Besancenot « Affinités non électives, pour un dialogue sans langues de bois entre marxistes et anarchistes »)... enfin de ce qu’il en reste suite aux nombreuses scissions en son sein...

      Beaucoup de libertaires se disent marxiens (pas marxistes) car Marx a apporté beaucoup de choses dans la compréhension du capitalisme, etc.
      Quand (oui quand ?) verrons nous la même approche vis-à-vis de Bakounine, Goldman ou Kropotkine par un trotskyste ?

      L’ouverture d’esprit ne signifie nullement renier ses convictions.

      Perso, je lis souvent avec profit les éditoriaux du bulletin d’entreprise qu’un ami de LO m’envoi régulièrement !
      Combien de militants LO lisent Le Monde Libertaire... ou un autre journal anarchiste ?!? ;-)

      On sait aussi que Bakounine a participé à la traduction russe du Capital de Marx et que le militant communiste libertaire italien Carlo Cafiero a rédigé en 1878 un livre intitulé « Abrégé du Capital de Karl Marx » !

      > Comme a dit un anarchiste : la division du monde révolutionnaire entre marxiste et anarchiste est une querelle de famille que ne regarde que nous ;-)

      Bonne journée à toi :-)

    • Nous recevons bien sûr la presse anarchiste et la lisons. Nous invitons aussi chaque année à notre fête annuelle toutes les organisations anarchistes de France (dont l’UCL pour ne pas la nommer) et du monde (mais peu consentent à venir). Et nous sommes tous lecteurs de ses meilleurs théoriciens...

      Tu écris, en évitant la traditionnelle accusation de sectarisme (un exploit) : « Nous rejetons le manichéisme simpliste qui conduit à un repli sur soi sans avenir. Il est vrai qu’il est douillet de rester entre nous et de rester dans une bulle d’autosatisfaction ! »

      A quoi au juste fais-tu référence ? En évoquant un supposé « manichéisme simpliste », par exemple, fais-tu référence à notre attachement au rôle historique de la classe ouvrière et notre refus déterminé de le diluer dans les « oppressions spécifiques » ?

      Par « replis sur soi », fais-tu référence à notre refus de nous aligner politiquement et organisationnellement derrière des organisations réformistes ou des mouvements qui sont étrangers aux intérêts de classe des travailleurs ? – pour nous, dans une période comme celle que nous traversons, le seul moyen de survivre.

      Je passe sur la « bulle d’autosatisfaction », qui relève plus de la provocation gratuite que de l’argument. Il est vrai que notre rigueur et notre « centralisme démocratique » nous a permis de traverser cette période de coma du mouvement ouvrier (et nous espérons être encore là quand il se réveillera), mais cela ne nous empêche pas d’être « minoritaires » (comme je le disais plus haut). Vraiment pas de quoi se pavaner.

      Je trouve intéressant ta remarque pour le moins bienveillante à l’égard du NPA dans sa version #Besancenot. Nous revenons ici sur sa révision de la révolution russe, à laquelle tu fais référence : https://mensuel.lutte-ouvriere.org/2017/10/28/la-revolution-doctobre-1917-des-lecons-toujours-dactualite_9

      Quant à l’évolution du #NPA lui-même, nous venons de publier ceci : https://mensuel.lutte-ouvriere.org//2023/01/23/scission-du-npa-les-consequences-de-lopportunisme_472797.htm

      Quant à notre critique de #Marx et d’#Engels, nous pouvons en avoir sur des détails dus à leur époque, mais l’essentiel, en effet – le #matérialisme_dialectique, la lutte de classe, l’analyse de classe de l’État, etc. – constitue le socle idéologique de notre engagement révolutionnaire.

    • @Recriweb

      C’est un bon début ;-)

      Mais, désolé de le dire, cela reste une attitude minoritaire au sein du militantisme trotskyste et au-delà, marxiste.
      Cela reste très superficiel : il suffit de parcourir les nombreux sites marxistes pour lire des articles crasses et injurieux sur l’anarchisme.

      Nous sommes lucides et savons bien qu’il existe aussi du sectarisme chez certains libertaires... bien que cela soit parfaitement antinomique !
      Nous balayons devant notre porte car c’est juste la vérité.

      Comme nous disions au départ, les cicatrices historiques sont loin d’être guéries !
      Beaucoup pensent, surement avec raison, que la prise du pouvoir (que nous rejetons) par des marxistes rimera à nouveau avec des persécutions contre les anarchistes...

      On ne peut pas refaire l’histoire ;-)

      Merci pour cet échange cordial et fructueux !

    • Le but, c’est la prise du pouvoir par les travailleurs eux-mêmes (dont les marxistes, les anarchistes, etc.). Et il n’y a pas de gènes du marxisme qui pousse nécessairement à la répression des anarchistes (ça n’a aucun sens), mais des situations particulières de la révolution et des rapports sociaux. Quand je dis que les victoires seront déterminantes, c’est parce qu’elles seules empêcheront le mouvement révolutionnaire de pourrir et de se diviser.

      Mais oui — ceci pour finir :) — :

      à quoi bon discuter sans cesse de ces problèmes. Nous ne nous convaincrons pas par la discussion.

      Que chacun s’empare donc de sa théorie pour agir, s’il le peut. Et c’est sur les actes que nous pourrons juger de la valeur pratique, réelle de telle ou telle analyse. Bien sûr, c’est ce que chacun prétend faire, en se contentant de son immobilisme, ou en se servant de sa petite taille pour l’excuser.

      Mais n’y a-t-il pas autre chose à faire entre groupes qui se veulent révolutionnaires ?

      Il est évident que si un groupe réussit à diriger dans un pays quelconque, même petit, une révolution prolétarienne, il confirmera par là-même - à tort ou à raison - la valeur de ses analyses. Mais sans attendre cela, n’y a-t-il pas aujourd’hui d’autres confrontations possibles ? Des confrontations qui ne soient pas uniquement la reproduction sans fin de raisonnements qui sont rudimentaires pour les uns, et des contorsions pour les autres.

      N’y a-t-il pas dans nos pratiques militantes aux uns et aux autres, dans nos analyses quotidiennes, des exemples concrets qui permettent de vérifier à la lumière des faits telle ou telle analyse, ou de vérifier comment telle ou telle théorie inspire réellement, ou n’inspire pas du tout, nos analyses quotidiennes ? N’y a-t-il pas dans notre travail, tout simplement des choses dont les uns et les autres peuvent s’enrichir, chacun gardant l’activité politique de son choix (ou en changeant s’il le souhaite) ? Ce dont souffrent le plus nos groupes, c’est de leur petite taille sur des années et des années, compromettant ainsi la formation et la qualification des plus jeunes et, souvent, déformant les plus vieux. Voilà la confrontation que nous proposons, voilà la discussion que nous souhaitons et qui n’est pas celle sur laquelle se jettent, après d’innombrables autres, les camarades de la RSL.

      Certains en tireront comme conclusion que nous fuyons la discussion théorique. Libre à eux. A notre époque, nous avons beaucoup de théories et de candidats théoriciens, mais pour lesquels il nous manque malheureusement pas mal de vérifications pratiques et de candidats à de telles vérifications.

      Voilà pourquoi nous souhaitons que des échanges réels soient possibles : pour confronter des expériences.

      Si ces confrontations sont si difficiles, n’est-ce pas malheureusement parce que beaucoup de groupes ne militent pas réellement et se contentent de camper sur des positions « théoriques » qui leur semblent résoudre tout par elles-mêmes et remplacer l’action au lieu de l’inspirer.

      S’il est un phénomène auquel nous avons assisté d’innombrables fois dans l’extrême-gauche et plus spécialement dans le mouvement trotskyste depuis plus de cinquante ans, c’est bien celui-ci. Devant leurs propres échecs ou incapacités, et celui des autres révolutionnaires contemporains, des groupes ou des militants se mettent en quête de ce qui est erroné non pas dans leurs propres activités ou analyses quotidiennes mais dans les théories et les programmes du passé. Foin des « contorsions théoriques », « inextricables » ou pas : sans théorie révolutionnaire pas d’action révolutionnaire, donc si l’action n’existe pas, c’est que la théorie était mauvaise. CQFD.

      Habituellement les groupes dits « capitalistes d’État » (c’est-à-dire ceux qui définissent l’URSS comme un capitalisme d’État) se contentent de mettre en cause Trotsky et ses analyses. Les camarades de la Revolutionary Socialist League, eux, n’y vont pas par quatre chemins. S’ils n’ont pas réussi, c’est la faute non seulement de Trotsky, mais aussi de Lénine et de Marx lui-même.

      C’est donc du côté de l’anarchisme qu’ils regardent pour corriger les erreurs de Marx, tout en se réservant de ne prendre qu’une pincée de cet anarchisme comme ils ne prennent qu’une pincée de marxisme. Mais l’éclectisme ici n’est pas seulement un déguisement du scepticisme et un élégant moyen de prendre ses distances avec tout le mouvement révolutionnaire passé, c’est aussi une façon d’éviter de pousser ses idées jusqu’au bout... même si ce renoncement se cache sous le prétexte de repenser la théorie et la pratique, de faire une nouvelle « synthèse ».

      Mais si nous partons de l’idée que les échecs du mouvement révolutionnaire prolétarien contemporain doivent nous amener à nous poser des questions sur la validité des théories et des analyses fondamentales sur lesquelles il s’appuie, est-ce vraiment sérieux d’en appeler contre Marx à l’anarchisme ? Car si depuis plus de cent ans, depuis que marxisme et anarchisme se sont affrontés comme théories, méthodes, pensées et pratiques opposées, le bilan du premier, aussi bien pour l’analyse et la compréhension du monde que pour l’impact sur celui-ci, n’est-il pas immense alors que celui du second est nul ? Et même si l’on peut dresser aujourd’hui une sorte de constat d’impuissance apparente du mouvement trotskyste, n’est-ce pas la même chose pour le mouvement anarchiste et même en pire, d’autant plus que celui-ci a un passé bien plus long, et a connu àcertaines périodes et dans certains pays, des possibilités que le mouvement trotskyste n’a encore jamais connues, mais que le mouvement anarchiste a été totalement incapable d’utiliser. […]

      https://mensuel.lutte-ouvriere.org/documents/archives/la-revue-lutte-de-classe/serie-1986-1993-trilingue/article/trotskysme-ou-anarchisme-les-vrais-6621

    • Merci à vous d’avoir explicité vos points de vue. Je ne sais pas encore si l’échange aura été constructif mais disons qu’il sera parvenu à mettre en avant des problématiques liées à tout mouvement révolutionnaire.

      Pour alimenter la réflexion :

      https://www.cetri.be/Zapatisme-la-rebellion-qui-dure#nb12

      A la fois « identitaire, révolutionnaire et démocrate », la rébellion des indigènes zapatistes du Chiapas lutte « pour la dignité » et « contre le capitalisme ». Vingt ans après l’insurrection du 1er janvier 1994, elle est toujours là, opiniâtre et évolutive dans son profil et son rapport au politique. Pourtant le contexte ne lui sourit guère. Et l’« autonomie de fait » qu’elle construit sur le terrain étonne autant par son zèle que par sa précarité.

      Bonne lecture ! :-)

    • @recriweb

      Merci pour le lien : je pense avoir lu ce texte qui date de 1987 et de vos démêlés avec la Revolutionary Socialist League...

      "il n’y a pas de gènes du marxisme qui pousse nécessairement à la répression des anarchistes (ça n’a aucun sens)..." (sic)

      > Il ne faut pas et jamais oublier que dans TOUS les régimes qui se réclament du marxisme (à tort ou à raison, ce n’est pas vraiment notre souci), il y a eu de la répression et des persécutions contre les anarchistes.

      On ne croit pas au hasard, nous ne sommes pas naïf à ce point ;-)

      "Hommes et femmes, savez-vous que l’État est votre pire ennemi ? C’est une machine qui vous écrase pour mieux soutenir vos maîtres. Ceux que l’on nomme la classe dirigeante. L’État est un pillard à la solde des capitalistes et vous êtes naïfs d’en attendre du secours."

      ★ Emma Goldman (1893)

      >> Pour notre part, nous avons fait le tour du sujet... ;-)

      🛑 Pour les personnes intéressées, une (petite) sélection de textes sur les sujets du pouvoir et de l’étatisme sur notre Blog :

      ==================================================

      ★ L’ANARCHIE DE A À Z : « E » COMME ÉTAT

      https://www.socialisme-libertaire.fr/2019/04/l-anarchie-de-a-a-z-e-comme-etat.html

      ★ L’ÉTAT, VOTRE PIRE ENNEMI

      https://www.socialisme-libertaire.fr/2015/11/l-etat-votre-pire-ennemi.html

      ★ L’ÉTAT EST UNE CONSTRUCTION THÉORIQUE

      https://www.socialisme-libertaire.fr/2019/01/l-etat-est-une-construction-theorique.html

      ★ Bakounine : Les États, c’est la guerre permanente   ! (1870)

      https://www.socialisme-libertaire.fr/2019/12/les-etats-c-est-la-guerre-permanente.html

      ★ IL N’Y A PAS DE GOUVERNEMENT RÉVOLUTIONNAIRE

      https://www.socialisme-libertaire.fr/2019/02/il-n-y-a-pas-de-gouvernement-revolutionnaire.html

      ★ Nestor Makhno : Le pouvoir « soviétique », son présent et son avenir (1931)

      https://www.socialisme-libertaire.fr/2019/09/le-pouvoir-sovietique-son-present-et-son-avenir.html

      ★ ANTI-ÉTATISME

      https://www.socialisme-libertaire.fr/2017/02/anti-etatisme.html

      ★ L’ÉTAT ET MASSACRE MASSIF

      https://www.socialisme-libertaire.fr/2018/02/l-etat-et-massacre-massif.html

      ★ MAKHNO : LA LUTTE CONTRE L’ETAT (1926)

      https://www.socialisme-libertaire.fr/2016/06/la-lutte-contre-l-etat.html

      ★ LE POUVOIR C’EST L’ENNEMI DU PEUPLE

      https://www.socialisme-libertaire.fr/2016/02/le-pouvoir-c-est-l-ennemi-du-peuple.html

      L’ANARCHIE DE A À Z : « K » COMME KRONSTADT (OU LA FAILLITE DU LÉNINISME)

      https://www.socialisme-libertaire.fr/2019/03/l-anarchie-de-a-a-z-k-comme-kronstadt-ou-la-faillite-du-lenini

    • ★ Emma Goldman, in « L’Individu, la Société et l’État » (1940) :

      "L’État, le gouvernement, quels qu’en soient la forme, le caractère, qu’il soit autoritaire ou constitutionnel, monarchique ou républicain fasciste, nazi ou bolchevik, est de par sa nature même conservateur, statique, intolérant et opposé au changement. S’il évolue parfois positivement c’est que, soumis à des pressions suffisamment fortes, il est obligé d’opérer le changement qu’on lui impose, pacifiquement parfois, brutalement le plus souvent, c’est-à-dire par les moyens révolutionnaires. De plus, le conservatisme inhérent à l’autorité sous toutes ses formes devient inévitablement réactionnaire. Deux raisons à cela : la première c’est qu’il est naturel pour un gouvernement, non seulement de garder le pouvoir qu’il détient, mais aussi de le renforcer, de l’étendre et de le perpétuer à l’intérieur et à l’extérieur de ses frontières. Plus forte est l’autorité, plus grands l’État et ses pouvoirs, plus intolérable sera pour lui une autorité similaire ou un pouvoir politique parallèle. La psychologie gouvernementale impose une influence et un prestige en constante augmentation, nationalement et internationalement, et il saisira toutes les occasions pour les accroître. Les intérêts financiers et commerciaux soutenant le gouvernement qui les représente et les sert, motivent cette tendance. La raison d’être fondamentale de tous les gouvernements, sur laquelle les historiens des temps passés fermaient volontairement les yeux, est si évidente aujourd’hui que les professeurs eux-mêmes ne peuvent plus l’ignorer (...)
      Il fut un temps où l’État n’existait pas. L’homme a vécu dans des conditions naturelles, sans État ni gouvernement organisé. Les gens étaient groupés en petites communautés de quelques familles, cultivant le sol et s’adonnant à l’art et à l’artisanat. L’individu, puis plus tard la famille, était la cellule de base de la vie sociale ; chacun était libre et l’égal de son voisin. La société humaine de cette époque n’était pas un État mais une association volontaire où chacun bénéficiait de la protection de tous. Les aînés et les membres les plus expérimentés du groupe en étaient les guides et les conseillers. Ils aidaient à régler les problèmes vitaux, ce qui ne signifie pas gouverner et dominer l’individu. Ce n’est que plus tard qu’on vit apparaître gouvernement politique et État, conséquences du désir des plus forts de prendre l’avantage sur les plus faibles, de quelques-uns contre le plus grand nombre (...)
      L’absolutisme politique a été aboli parce que l’homme s’est aperçu, au cours des siècles, que le pouvoir absolu est un mal destructeur. Mais il en va de même de tous les pouvoirs, que ce soit celui des privilèges, de l’argent, du prêtre, du politicien ou de la soi-disant démocratie. Peu importe le caractère spécifique de la coercition s’il revêt la couleur noire du fascisme, le jaune du nazisme ou le rouge prétentieux du bolchevisme. Le pouvoir corrompt et dégrade aussi bien le maître que l’esclave, que ce pouvoir soit aux mains de l’autocrate, du parlement ou du soviet. Mais le pouvoir d’une classe est plus pernicieux encore que celui du dictateur, et rien n’est plus terrible que la tyrannie de la majorité.
      "

    • Un tas de références qui reposent, au yeux des marxistes, sur un contresens éculé qu’Emma Goldman n’est jamais parvenue à dépasser, un contresens étranger à toutes analyse de classe, genre : l’État est la « conséquence du désir des plus forts de prendre l’avantage sur les plus faibles, de quelques-uns contre le plus grand nombre ». C’est pourquoi il serait intrinsèquement mauvais : « le conservatisme est inhérent à l’autorité sous toutes ses formes », « l’État est de par sa nature même conservateur, statique, intolérant et opposé au changement ». Ces billevesées psychologisantes (et curieusement fatalistes) sont puériles.

      L’objectif est de se donner les moyens de renverser la classe capitaliste, de l’exproprier dans son intégralité et, partant, de partout détruire ses États et d’écraser ses instruments de répression. Pour cela, il faudra que la classe révolutionnaire (la classe ouvrière) se dote des outils nécessaires pour faire table rase. Et jusqu’à preuve du contraire, ce n’est pas autrement qu’en s’organisant pour être plus fort que l’ennemi que l’on remporte une bataille – et à plus forte raison une révolution mondiale. En effet, il nous faudra des outils nationaux et internationaux pour prendre des décisions décisives et s’assurer qu’elles seront appliquées. Parce que nous aurions « l’autoritarisme » dans le sang ? Non, parce que la machine de guerre que nous aurons en face ne nous permettra pas de faire l’économie d’une armée capable de riposter à tous les projets de dévastation.

      Ce faisant, c’est évident, armons-nous aussi des outils qui permettront d’empêcher que parmi ces hommes nécessaires, démocratiquement élus, qui prendront les décisions, il puisse y en avoir avec des projets contradictoires et nuisibles. Donc des dirigeants révocables à tout moment par les travailleurs eux-mêmes organisés (en conseils, en soviets, en comité, on verra comment ils les construirons, sur quelles bases, et comment ils les appelleront).

      Mais à ce propos, une référence, un classique du marxisme : L’État et la révolution, de #Lénine (1917) – pour comprendre notre point de vue (et rétablir l’équilibre face à toutes les références données plus haut) :
      https://www.marxists.org/francais/lenin/works/1917/08/er00t.htm

      Le sommaire (principal) :

      CHAPITRE I. LA SOCIETE DE CLASSES ET L’ETAT

      1. L’Etat, produit de contradictions de classes inconciliables
      2. Détachements spéciaux d’hommes armés, prisons, etc.
      3. L’Etat, instrument pour l’exploitation de la classe opprimée
      4. « Extinction » de l’Etat et révolution violente

      CHAPlTRE II. L’ETAT ET LA REVOLUTION. L’EXPERIENCE DES ANNEES 1818-1851

      1. La veille de la révolution
      2. Le bilan d’une révolution
      3. Comment Marx posait la question en 1852

      CHAPITRE III. L’ETAT ET LA REVOLUTION. L’EXPERIENCE DE LA COMMUNE DE PARIS (1871). ANALYSE DE MARX

      1. En quoi la tentative des communards est-elle héroïque ?
      2. Par quoi remplacer la machine d’Etat démolie ?
      3. Suppression du parlementarisme
      4. Organisation de l’unité de la nation
      5. Destruction de l’Etat parasite

      CHAPITRE IV. SUITE. EXPLICATIONS COMPLEMENTAIRES D’ENGELS

      1. La « question du logement »
      2. Polémique avec les anarchistes
      3. Lettre à Bebel
      4. Critique du projet de programme d’Erfurt
      5. L’introduction de 1891 à La Guerre civile en France de Marx
      6. Engels et le dépassement de la démocratie

      CHAPITRE V. LES BASES ECONOMIQUES DE L’EXTINCTION DE L’ETAT

      1. Comment Marx pose la question
      2. La transition du capitalisme au communisme
      3. Première phase de la société communiste
      4. Phase supérieure de la société communiste

  • Jérôme Baschet, Zapatiste (Rébellion), 2020
    https://sniadecki.wordpress.com/2022/12/24/baschet-zapatiste
    https://www.encyclopedie-anarchiste.xyz/spip.php?article212

    Un bon article synthétique, qui permet de balayer l’histoire zapatiste en peu de paragraphes, chronologiquement et organisationnellement.

    L’autonomie zapatiste, qui se construit depuis le 1er janvier 1994 dans les montagnes et la forêt du Chiapas, au sud du Mexique, constitue l’une des expériences rebelles contemporaines les plus remarquables par son ampleur, sa persistance et sa radicalité. Elle a pu déployer une forme d’autogouvernement populaire, en sécession complète par rapport aux institutions de l’État mexicain, en même temps qu’elle défend des modes de vie constituant une alternative concrète à la logique capitaliste dominante. Elle est le fruit d’une histoire très singulière, mais son écho et sa portée n’en dépassent pas moins les frontières du Mexique.

    #Jérôme_Baschet #zapatisme #EZLN #Mexique #Chiapas

    • Hommage libertaire au sous-commandant Marcos : auto-ironie d’un porte-parole à l’écart des aspirants caudillos – par Philippe Corcuff

      http://www.grand-angle-libertaire.net/hommage-libertaire-au-sous-commandant-marcos-auto-ironie-dun

      Le 25 mai 2014 a arrêté « d’exister le Sous-commandant Insurgé Marcos » (1). S’il s’est ainsi retiré de la scène politique active, il pourrait nourrir encore longtemps les imaginaires émancipateurs de ceux qui sont en quête d’une politique radicalement renouvelée, et pas de la énième resucée du marketing de « la politique autrement…comme avant ». En des temps particulièrement troublés, où le néoconservatisme et l’extrême droite prospèrent en France et, plus largement, en Europe (2), après l’assassinat de nos amis de Charlie Hebdo (3) et les crimes antisémites de ce tragique mois de janvier 2015, il apparaît particulièrement important de célébrer la figure hérétique de Marcos dans la perspective que « le côté obscur de la force » ne finisse pas par recouvrir la promesse d’émancipation. Et l’on peut souhaiter aux gauches radicales, si elles veulent sortir de leurs impasses respectives et conjuguées, la réinvention démocratique de porte-parole introduisant des grains de sable libertaires dans la domination politique qui s’insinue sans cesse dans les mécanismes de représentation, comme a commencé à le dessiner le sous-commandant.

      Sinon, @rastapopoulos que signifie le « M » qui a remplacé le « N » de EZLN ?

  • Un petit conte zapatiste du SupGaleano : La Calamité Zapatiste.
    https://enlacezapatista.ezln.org.mx/2021/07/01/23121

    Depuis que @la_voie_du n’a plus de voix (coucou là-haut, là-bas, n’importe où), j’ai moins vent des textes longs des zapatistes, les textes politiques et poétiques, les contes, les bêtises profondes du SupGaleano… (sur le site du CSPCL c’est surtout les communiqués militants). :(

    C’était vraiment la meilleure porte pour ces textes, sans fouiller (là pour trouver uniquement les textes traduits en français sur le site officiel ya rien).

    Si quelqu’un⋅e a d’autres sources…
    (@karacole ? au passage ce conte est rigolo à lire en voix, j’avais même commencé, mais ya quelques mots typiques que je ne sais pas trop prononcer genre « Puy ta Lecuxlejaltic » :p)

    #zapatisme #conte #popcorn #SupGaleano

  • Un anarchisme vivant : Recit d’un voyage au Chiapas
    https://blogs.mediapart.fr/alinor-jolliot/blog/280122/un-anarchisme-vivant-recit-dun-voyage-au-chiapas

    En pleine période de troubles politiques, parlons un peu des alternatives possibles ! Le Chiapas, grande terre de luttes zapatistes, est aujourd’hui un thème passé d’actualité, et pourtant l’anarchisme y évolue encore. J’ai alors pris la décision, pour mes vingt ans, d’aller y jeter un oeil, de m’immerger un mois dans une communauté reculée, chose qui m’a appris bien plus que je ne le pensais.

    Il y a à peu près trois ans, sur un serveur internet croisé au détour d’un lien, je lisais pour la première fois le terme « zapatisme ». De longues éloges sur ce mouvement mexicain au Chiapas, qui a pris les armes il y a quelques dizaines d’années pour aujourd’hui vivre dans des communautés autonomes… Bien sûr, ce n’est pas aussi simple que cela, mais cet échange marque ma première approche concrète de cette idéologie si vague qu’est l’anarchisme et de son fer de lance, le #zapatisme.

  • Stop à la guerre au Chiapas !
    https://archive.org/details/stop-guerre-chiapas

    Lecture de trois textes qui alertent sur le niveau de violences et de pressions qu’imposent les paramilitaires au Chiapas, les responsabilités des différents niveaux de gouvernements et le risque imminent d’une guerre civile....

    La longue histoire de violence paramilitaire et d’impunité de l’ORCAO
    | Radio Zapatista
    https://radiozapatista.org/?p=39912

    Stop à la guerre au Chiapas !
    | Radio Zapatista
    https://radiozapatista.org/?p=39915

    Mexique : L’EZLN met en garde contre la montée du paramilitarisme au Chiapas
    | coco Magnanville
    http://cocomagnanville.over-blog.com/2021/09/mexique-l-ezln-met-en-garde-contre-la-montee-du-paramilit

    Photo : ValK / @val_k
    « ALTO A LAS AGRESIONES CONTRA LAS COMUNIDADES ZAPATISTAS »
    HALTE AUX AGRESSIONS CONTRE LES COMMUNAUTÉS ZAPATISTES
    Illustration du collectif BEEHIVE
    photographiée au Festival Mondial des Resistances & Rebellions, CIDECI Uni Tierra de San Cristóbal de la Casas, Chiapas, Mexique, le 2 janvier 2015.

    Festival Mondial des Résistances & Rébellion : https://www.flickr.com/photos/valkphotos/albums/72157649511828820

    ¤ autres photos : https://vu.fr/valkphotos
    (i) infos : https://twitter.com/valkphotos
    ¿ audios : https://frama.link/karacole
    ☆ oripeaux : https://frama.link/kolavalk
    ◇ rdv locaux : https://44.demosphere.net
    ♤ me soutenir : https://liberapay.com/ValK

    #audio/opensource_audio #zapatismo,#zapatisme,#chiapas,#mexique,#guerre,#paramilitaires,#orcao,#milices,#mafia

  • Le voyage en langue Maya |
    https://laparoleerrantedemain.org/index.php/2021/07/26/le-voyage-en-langue-maya

    Avec cette émission de radio réalisée en 1998 sur la création de la pièce d’Armand Gatti, « Voyage en langue maya avec surréalistes à bord », nous poursuivons la publication d’éléments témoignant de la résonnance particulière, à la Parole errante, de l’arrivée des délégations zapatistes en Europe…

    Lors du week-end de réouverture de la Parole errante, les 12 et 13 juin 2021, nous avons fait symboliquement une place à l’initiative zapatiste de « la traversée pour la vie ». En plus de l’écoute d’un travail sonore en cours sur l’histoire du zapatisme, une exposition documentait l’histoire des nombreux liens de l’écriture d’Armand Gatti et de la Parole errante avec l’Amérique latine. A travers notamment une soixantaine d’affiches réalisées en sérigraphie pendant l’été 1998, dans le cadre d’une expérience collective menée en Seine-Saint-Denis (avec des patients d’un hôpital de jour de Bondy, des élèves d’une école primaire de Montfermeil et d’un lycée technique et professionnel de Bagnolet, des groupes de femmes de Pantin et de Saint-Denis, par des habitants de Montreuil et d’Aubervilliers…). Cette expérience proposait d’aller à la rencontre de 5 siècles de résistance indienne, et d’une autre conception du monde et des choses. Ces affiches participaient pleinement de ce Voyage en langue maya avec surréalistes à bord proposé par Armand Gatti, et titre-éponyme de sa première « pièce » créée à Montreuil.

    A l’époque, une émission de radio écrite par Benoît Artaud, tout fraîchement arrivé dans l’équipe de la Parole errante, se proposait de suivre « l’expérience ». Nous la republions ici pour la première fois, après sa première diffusion en 1998 dans les Nuits Magnétiques de France Culture.

     ;

    Pour prolonger l’écoute, voici un texte de Natanaële Chatelain – tout particulièrement consacré aux différents ateliers de réalisation d’affiches –, qui introduisait le catalogue consacré par la Parole errante à l’expérience de ce « Premier voyage en langue maya ».

    #radio #Armand_Gatti #théâtre #histoire #zapatisme #Parole_errante #affiches #oralité #écriture

  • Basculements : Mondes émergents, possibles désirables, par Jérôme Baschet (Parution à La Découverte)
    http://www.palim-psao.fr/2021/03/basculements-mondes-emergents-possibles-desirables-par-jerome-baschet-par

    Nouveau livre de Jérôme Baschet, critiquant la collaspologie et la notion d’effondrement, et certaines formes d’anti-capitalisme, toujours en étant basé sur le les notions zapatistes du Chiapas (où il vit toujours) et la critique de la valeur. Et esquisses d’autres basculements possibles qu’un effondrement.

    Un livre à la croisée de différents courants : la critique de la valeur, l’appelisme, le zapatisme et la perspective fédéraliste-communaliste. Avec un bon dézingage de la perspective anticapitaliste tronquée et étatiste-autoritaire à la Frédéric Lordon. Un livre qui s’essaye à établir les scénarios des possibles, les critères de dépassement du capitalisme tout en abordant quelles seraient les questions stratégiques d’un nouvel anticapitalisme en cours de formation

    À la notion d’effondrement, qui dépolitise les enjeux en postulant une trajectoire unique et comme jouée d’avance, on opposera celle de basculements, qui permet de faire place à l’imprévisibilité croissante de notre temps et au rôle central de la mobilisation politique. Des basculements se produiront en effet, à relativement court terme, sur fond d’une crise systémique du capitalisme, certes produite par les « contradictions » environnementales qui ravagent la planète, mais aussi par des tensions internes entre un capitalisme fossile et un capitalisme techno-« écologique ». Sur cette base analytique, le livre esquisse plusieurs scénarios, tous parfaitement vraisemblables à ce stade.

    Il en est un sur lequel il attire particulièrement notre attention : celui d’une ouverture des possibles synonyme de basculements sociétaux et civilisationnels considérables qui nous engageraient vers des manières de vivre échappant aux logiques du système-monde capitaliste. Et nous placeraient face à des questions fondamentales : que peut être un agencement de la production qui renonce à la centralité des déterminations économiques ? Que peut être une politique qui privilégie l’autogouvernement populaire et assume une relocalisation communale ? Comment nouer de nouvelles relations aux non-humains qui cessent de nous extraire des interdépendances du vivant sans pour autant dissoudre entièrement la notion d’humanité ? Et par quels chemins faire croître de tels possibles ?
    Autant de questions auxquelles Jérôme Baschet – avec une érudition, une clarté et une liberté de pensée exceptionnelles – esquisse des réponses aussi plausibles et documentées qu’éminemment désirables.

    À 14min45 :
    https://www.youtube.com/watch?v=C74hOZMSLwg&t=885

    #Jérôme_Baschet #livre #capitalisme #anti-capitalisme #zapatisme #critique_de_la_valeur #collapsologie

  • L’Autre voyage. UNE MONTAGNE EN HAUTE MER
    Lecture audio de six communiqués zapatistes (& informations pratiques plus bas) sur le voyage que s’apprête à faire une délégation-montagne zapatiste depuis l’autre côté de la mer vers notre (pas-plus-vieux) continent.
    https://archive.org/details/LAutreVoyage

    "Il n’y a que très peu de choses qui nous unissent :
    Faire nôtres les douleurs de la terre : la violence contre les femmes ; la persécution et le mépris contre les différent·e·s dans leur identité affective, émotionnelle, sexuelle ; l’anéantissement de l’enfance ; le génocide contre les peuples originaires ; le racisme ; le militarisme ; l’exploitation ; la spoliation ; la destruction de la nature.
    Comprendre que le responsable de ces douleurs est un système. Le bourreau est un système exploiteur, patriarcal, pyramidal, raciste, voleur et criminel : le capitalisme.
    Savoir qu’il n’est pas possible de réformer ce système ni de l’éduquer, de l’atténuer, d’en limer les aspérités, de le domestiquer, de l’humaniser.
    S’être engagé à lutter, partout et à toute heure — chacun·e là où on se trouve — contre ce système jusqu’à le détruire complètement. La survie de l’humanité dépend de la destruction du capitalisme. Nous ne nous rendons pas, nous ne nous vendons pas, nous ne titubons pas.
    Avoir la certitude que la lutte pour l’humanité est mondiale."

    Après 500 ans de colonisation du Mexique, les zapatistes – communautés indigènes du Chiapas qui construisent leur autonomie depuis le soulèvement de 1994 – et le CNI Congrès National Indigène – qui rassemble les peuples autochtones en lutte contre leur extermination et contre le saccage capitaliste – ont décidé de traverser l’océan Atlantique.
    Cette grande délégation (d’au moins une centaine de personnes) constituée en majorité de femmes, voyagera dans le monde entier en commençant par l’Europe pour exprimer que les communautés autochtones du Mexique n’ont toujours pas été conquises, mais aussi rencontrer les luttes européennes sur leurs territoires afin de tisser ou consolider des alliances et partager des convictions et énergies communes : la défense de la vie, l’autonomie politique et le combat contre toutes les formes de domination.
    A ce jour, le départ est prévu en avril 2021 si le temps, les ressources et les contraintes sanitaires le permettent. Une seule date est fixée pour le moment : être à Madrid pour le 13 août, cinq cent ans après la prise de Tenochtitlan par Hernán Cortés et son armée en 1521.
    Et pour le reste, tout reste à inventer en s’organisant "en bas à gauche"...

    Source des communiqués :

    Sixième partie : UNE MONTAGNE EN HAUTE MER :
    http://enlacezapatista.ezln.org.mx/2020/10/09/sixieme-partie-une-montagne-en-haute-mer

    Cinquième Partie : LE REGARD ET LA DISTANCE AVANT LA PORTE :
    http://enlacezapatista.ezln.org.mx/2020/10/13/cinquieme-partie-le-regard-et-la-distance-avant-la-porte

    Quatrième partie : MÉMOIRE DE CE QUI ADVIENDRA :
    http://enlacezapatista.ezln.org.mx/2020/11/01/quatrieme-partie-memoire-de-ce-qui-adviendra

    Troisième partie : LA MISSION :
    http://enlacezapatista.ezln.org.mx/2020/12/25/troisieme-partie-la-mission

    Deuxième partie : LE BAR :
    http://enlacezapatista.ezln.org.mx/2020/12/30/deuxieme-partie-le-bar

    Première Partie : UNE DÉCLARATION… POUR LA VIE :
    http://enlacezapatista.ezln.org.mx/2021/01/01/declaration-commune-dune-partie-de-leurope-den-bas-et-de-la

    Depuis le site zapatiste http://enlacezapatista.ezln.org.mx
    L’espace des textes traduits : http://enlacezapatista.ezln.org.mx/category/comunicado_traduccion

    Les traductions ainsi que d’autres textes sont aussi à retrouver aussi sur les blogs de :

    Le CSPCL : http://www.cspcl.ouvaton.org
    Espoir Chiapas : https://espoirchiapas.blogspot.com
    La voie du jaguar : https://lavoiedujaguar.net/_EZLN_

    Et gros big up aux équipes de traductions partout dans le monde !

    Pour s’organiser ?

    Une coordination régionale de l’accueil des zapatistes en région parisienne a été mise en place le 19 décembre 2020. Elle se veut un espace de rencontre et de coordination entre les diférentes propositions et iitiatives d’accueil des zapatistes. Des commissions et une liste mail ont été créés.
    En attente de la création d’un mail collectif régional, le mail du CSCPL cspcl@samizdat.net peut servir de contact pour celles et ceux qui voudraient en savoir plus et nous rejoindre.
    La prochaine rencontre aura lieu le dimanche 10 janvier de 13h30 à 17h au 31 rue de la Grange aux Belles, Paris 10e

    Organisation interne du réseau francophone

    L’organisation de l’accueil zapatiste en Europe et dans les territoires francophones s’est faite au fil de l’eau, désolé si elle est imparfaite…
    La coordination francophone s’est constituée à partir de noyaux de solidarité déjà existants, et s’étoffe progressivement par COOPTATION. En ces temps de confinement, c’est la seule optique de construction collective qui nous est apparu viable pour le moment.
    Tout collectif luttant “en bas, à gauche” peut légitimement rejoindre la coordination francophone, dès lors que la demande en est faite et qu’il est parrainé par un collectif déjà partie prenante de la coordination.
    Merci d’envoyer un mail à l’adresse suivante accueilezln2020@riseup.net si vous désirez participer à la coordination, en mentionnant qui vous êtes (quel collectif ?) et par qui vous êtes cooptés.

    Plus d’infos sur le le wiki de la coordination francophone de l’accueil zapatiste : https://zapatista2021.lebib.org/doku.php

    Petit rappel de l’agenda zapatiste trouvé dans un mail d’organisation à l’annonce du voyage, comme la majeure partie du texte d’introduction de la lecture (merci pour l’aide précieuse !).

    La venue de la délégation zapatiste s’inscrit dans une histoire longue ponctuée de nombreux événements tournés vers l’extérieur, leur ayant permis de faire connaître leurs combats et de nouer des liens avec toute une diversité d’autres luttes.

    1er janvier 1994 : Soulèvement zapatiste au Chiapas. Des milliers de femmes et d’hommes des communautés originaires de ces terres, prennent les armes pour exiger démocratie, liberté et justice. Très vite, des pourparlers de paix se mettent en place.
    1994-95 : Création du premier puis de cinq « Aguascalientes », centres de rencontres politico-culturels.
    1996 : Rencontre Intercontinentale pour l’Humanité et contre le Néolibéralisme à la Realidad, Chiapas.
    2001 : Marche de la dignité Indigène et des couleurs de la Terre dans tout le Mexique, culminant avec une manifestation monstre dans la capitale du pays rassemblant près d’un million de personnes pour la reconnaissance des droits et de l’autonomie des peuples autochtones.
    2003 : Les « Aguascalientes » deviennent des « Caracoles », centres politico-culturels servant de lieux de réunion et de siège des nouveaux "Conseils de bon gouvernement" qui coordonnent les dizaines de municipalités autonomes et rebelles zapatistes.
    2005 : Publication de la 6e déclaration de la forêt Lacandone, dite la "Sexta", qui appelle à une fédération des luttes "en bas à gauche", en opposition au système capitaliste.
    2006 – 2007 : "L’Autre campagne" : face aux fausses promesses des élections présidentielles, les zapatistes décident de parcourir les 31 États du Mexique pour rendre visible les résistances et rassembler les luttes.
    2007 : Première et deuxième rencontre des peuples zapatistes avec les peuples du monde.
    2013 : Création de l’Escuelita Zapatista : des milliers de personnes du Mexique et du monde entier sont invitées à partager le quotidien des familles et des communautés zapatistes et la construction patiente de leur propre autonomie (éducation, santé, coopératives, agro-écologie...)
    2014 : Organisation avec le Congrès National Indigène du Festival mondial des rébellions et des résistances contre le capitalisme.
    2015 : Séminaire international « Pensée critique face à l’hydre capitaliste ».
    2016 – 2019 : Festivals artistiques CompArte por la Humanidad, rencontres scientifiques ConSciencias, Festivals de cinéma Puy Ta Cuxlejaltic, Festivals de danse « Balaite otro mundo », Forum en défense du territoire et de la Terre-Mère et Rencontres internationales de femmes qui luttent.
    Mars 2018 : Première rencontre des femmes qui luttent (plus de 8000 participantes dans le caracol de Morelia)
    Décembre 2019 : Deuxième rencontre des femmes qui luttent ( plus de 4000 personnes dans le caracol de Morelia)
    Août 2019 : Création de nouvelles régions et municipalités autonomes zapatistes, portant à 12 le nombre de "caracoles" et de "conseils de bon gouvernement".
    2021 / Viaje por la Vida ("le voyage pour la vie") : "pour la vie, nous parcourrons les cinq continents", nous partagent les zapatistes.

    La commission navale francophone de l’organisation de l’accueil zapatiste
    Contacter le comité d’organisation francophone pour proposer de l’aide : unemontagnesurlamer@riseup.net

    ...

    Photo : ValK.
    "Il est grand temps de rallumer les étoiles." Guillaume Apollinaire
    1er janvier 2015, Caracole d’Oventic, Chiapas, Mexique
    Festival des Résistances et Rebellions contre le Capitalisme, du 31 décembre 2014 au 1er janvier 2015.
    A retrouver dans l’album consacré au Festival RyR : https://www.flickr.com/photos/valkphotos/albums/72157649511828820

    Voir aussi les albums liés aux six mois passés au Mexique, essentiellement au Chiapas :
    Zapatist@s : tsik vokal jak kuxlej... : https://www.flickr.com/photos/valkphotos/albums/72157659028173874
    le chemin de karacole : https://www.flickr.com/photos/valkphotos/albums/72157649929431648
    .
    toutes les photos : http://frama.link/valk
    toutes les lectures : https://archive.org/details/@karacole
    agenda militant namnète : https://44.demosphere.net
    pour m’aider à rester bénévole & soutenir mes activités : https://liberapay.com/ValK

    #EZLN #zapatisme

  • Deuxième partie : La cantina

    SCI Galeano

    https://lavoiedujaguar.net/Deuxieme-partie-La-cantina

    Calendrier ? Aujourd’hui. La géographie ? N’importe où dans le monde.

    Vous ne savez pas bien pourquoi, mais vous marchez en tenant par main une petite fille. Elle est sur le point de vous demander où vous allez, quand vous passez devant une grande cantina. Un grand panneau lumineux, comme la marquise d’un cinéma, déclare : « L’HISTOIRE EN MAJUSCULES. Cantina-bar », et plus bas : « Les femmes, enfants, indigènes, chômeurs, autr@s, personnes âgées, migrants et autres gens jetables ne sont pas admis. » Une main blanche a ajouté : « In this place, Black Lives does not matter. » Et une autre main virile a ajouté : « Les femmes peuvent entrer si elles se comportent comme des hommes. » À côté de l’établissement sont entassés les corps des femmes de tous âges et, à en juger par les vêtements en lambeaux, de toutes classes sociales. Vous vous arrêtez et, résignée, la petite fille aussi. Vous regardez par la porte et vous voyez un fouillis d’hommes et de femmes aux manières masculines. Sur le bar, ou comptoir, un type brandit une batte de base-ball et en agite la menace de droite et de gauche. La foule est clairement divisée : d’un côté ceux qui applaudissent et de l’autre ceux qui huent. Tous sont comme enivrés : le regard furieux, la bave coulant sur le menton, le visage rouge.

    Quelqu’un, qui doit être le portier ou quelque chose dans ce genre, s’approche et vous demande :

    « Vous voulez entrer ? Vous pouvez choisir le camp qui vous plaît. Vous voulez applaudir ou bien critiquer ? (...)

    #zapatisme #SupGaleano #EZLN #préparatifs #voyage

  • Troisième partie : La mission

    SCI Galeano

    https://lavoiedujaguar.net/Troisieme-partie-La-mission

    De comment Defensa Zapatista tente d’expliquer à Esperanza quelle est la mission du zapatisme et autres heureux raisonnements.

    « Bon, alors je vais t’expliquer quelque chose de très important. Mais tu ne peux pas prendre de notes, ce que je veux c’est que tu le gardes en tête. Parce que le cahier, tu le laisses traîner n’importe où, mais ta tête t’es forcée de l’avoir toujours sur toi. »

    Defensa Zapatista marche de long en large, comme on dit que faisait le défunt quand il expliquait quelque chose de très important. Esperanza est assise sur un tronc et, prévoyante, elle a posé un plastique sur le bois humide, florissant de mousse, de champignons et de rameaux secs.

    « Est-ce que nous allons voir l’endroit où nous arrivons pour la lutte ? » lâche Defensa Zapatista tendant ses menottes vers nulle part.

    Esperanza réfléchit à une réponse, mais il est évident que Defensa a posé une question rhétorique, autrement dit ce n’est pas la réponse qui l’intéresse, mais les interrogations qui suivent la première question. Defensa Zapatista, d’après elle, suit la méthode scientifique.

    « La problème donc n’est pas d’arriver, mais de s’ouvrir un chemin. Autrement dit, s’il n’y a pas de chemin, eh bien, il faut en faire un, parce que sinon, comment ? » La fillette brandit un machete qui est sorti allez savoir d’où, mais c’est sûr que dans une des cahutes on doit être en train de le chercher.

    « Alors la problème, comme qui dirait, a changé, et le plus premier, c’est le chemin. Parce que, s’il n’y a pas de chemin vers là où tu veux aller, ça sert à rien que tu en restes à cette préoccupation. Donc, qu’est-ce que nous allons faire s’il n’y a pas de chemin vers là où nous allons ? » (...)

    #zapatisme #SupGaleano #EZLN #préparatifs #voyage

  • Entretien avec Pierre Madelin
    « L’écologie politique s’affirme
    comme une réflexion critique de la modernité »

    par Kévin Boucaud-Victoire, Pierre Madelin

    https://lavoiedujaguar.net/Entretien-avec-Pierre-Madelin-L-ecologie-politique-s-affirme-comme-u

    Pierre Madelin vit depuis 2012 dans l’État mexicain du Chiapas. Dans un essai d’écologie politique publié en 2017, il analyse le capitalisme et ses effets sur l’environnement en tentant de tracer une voie de sortie décroissante, radicale et libertaire.

    « Je suis parfaitement d’accord avec Cornelius Castoriadis pour dire que la modernité est traversée par une tension entre deux grandes significations imaginaires : une signification imaginaire de domination rationnelle du monde, et une signification imaginaire d’autonomie. Pendant longtemps — c’est tout le sens des philosophies progressistes de l’histoire —, on a pensé que ces deux significations imaginaires étaient indissociables l’une de l’autre, que l’émancipation des hommes passait nécessairement par la soumission de la nature. Aujourd’hui, nous savons qu’il n’en est rien. Non seulement l’autonomie se trouve menacée là même où elle s’était affirmée avec le plus de vigueur depuis deux siècles, c’est-à-dire dans l’espace politique (quelles que soient les imperfections de la “liberté” dans les régimes libéraux, la laïcité marque bien une autonomie du politique par rapport au religieux, les libertés fondamentales une autonomie de l’individu par rapport au corps social et à l’arbitraire de l’État, etc.), mais notre maîtrise croissante (ou notre illusion de maîtrise) de la nature et l’avancée du capitalisme qui l’accompagne détruisent également l’autonomie des individus et des sociétés dans leurs espaces domestiques et communs, comme s’est employé à le montrer Ivan Illich dans l’ensemble de son œuvre.

    Jamais société n’avait porté l’étendard de la liberté avec autant d’ardeur, et jamais pourtant elle n’avait détruit avec autant de zèle les formes concrètes de la liberté et de l’autonomie. » (...)

    #Pierre_Madelin #Castoriadis #autonomie #Ivan_Illich #domination #écologie #interdépendance #capitalisme #Serge_Latouche #Anselm_Jappe #Chiapas #zapatisme #autochtonie #John_Holloway #Zygmunt_Bauman #Simone_Weil #Mélenchon #Val_Plumwood #ZAD

  • Pratiques écoféministes

    Ce numéro de Travail, genre et sociétés apporte à la connaissance et à la discussion des théories écoféministes, une approche historienne et sociologique, insistant sur l’indissolubilité de la théorisation féministe et d’une expérimentation politique radicale empiriquement observable.
    Dans les enquêtes présentées ici, la société moderne capitaliste n’est pas seulement dénoncée comme invivable en théorie, mais en pratique. L’écoféminisme se présente comme une #action_directe qui permet de faire dévier de son cours la vie quotidienne, à distance des institutions : savoir créer des cercles affinitaires de #femmes pour occuper une zone militaire, connaître les plantes médicinales pour s’entresoigner, renouer avec le #maraîchage, s’organiser de manière horizontale en mettant à disposition son savoir – de sorte à battre en brèche le monopole des habilitations professionnelles –, constituent autant d’actes de résistance qui permettent de gagner du terrain face à la marchandisation des ressources et des savoirs. En cela, l’écoféminisme se rapproche de modes d’action anarchistes, zapatistes, altermondialistes dont s’inspire en France le mouvement des « zones à défendre » (zad), qui ont en commun de proposer des #actions_préfiguratives : l’organisation même de la #vie_collective pendant l’#action_militante met en oeuvre les principes qu’elle promeut, en incluant les tâches reproductives dans la répartition horizontale des actions politiques nécessaires.


    https://editionsladecouverte.fr/catalogue/index-Pratiques___cof__ministes-9782348054822.html
    #écoféminisme #éco-féminisme #revue #occupation #soins #savoir #partage_du_savoir #résistance #anarchisme #zapatisme #altermondialisation #ZAD #préfiguration

    ping @karine4 (notamment car ça touche la question de la préfiguration dont on a parlé l’autre jour...) —> du coup j’ajoute le tag #faire_monde
    @cede
    @isskein

  • Une juste colère
    https://floraisons.blog/podcast9

    Nous rencontrons Jérôme Baschet à propos de son livre" Une juste colère, Interrompre la destruction du monde", qui sort le 12 septembre aux Éditions Divergences. Tout d’abord on reviendra sur la civilisation marchande et sa critique. Puis on s’attardera sur le mouvement des Gilets Jaunes, notamment en le mettant en parallèle avec le mouvement zapatiste. Pour terminer on proposera une réflexion sur la complémentarité des stratégies et de la nécessité de la lutte offensive. Durée : 1h37. Source : floraisons

    https://d3ctxlq1ktw2nl.cloudfront.net/staging/2019-7-30/22103885-44100-2-fa819f7174ab4.m4a

  • L’attraction mexicaine

    Joani Hocquenghem

    https://lavoiedujaguar.net/L-attraction-mexicaine

    L’attraction mexicaine, l’incroyable Mexique, l’envers de la conquête : l’hospitalité hallucinée de l’empereur Moctezuma attribuant à l’émigrant le rang d’un dieu, elle n’apparaît pas à l’école.

    Cependant que Cortès et ses successeurs ratiboisent rapidement les Indes occidentales — on a quatorze ans et c’est le programme d’histoire au lycée —, en classe de français, le nouveau monde apparaît sur la route où Montaigne méditatif chemine vers Rouen, sous la forme d’un groupe de sauvages qui vont voir le roi Charles IX — ces émigrants-ci sont des échantillons exotiques, des roitelets de la France antarctique, comme on a appelé l’Amazonie. Montaigne note fiévreusement leur premier interview, leurs impressions de voyage, ce que nous leur inspirons, ce qu’ils nous inspirent : « ... quelqu’un en demanda leur avis, et voulut savoir d’eux ce qu’ils y avaient trouvé de plus admirable, ils répondirent trois choses, d’où j’ai perdu la troisième et en suis bien marri ; mais j’en ai encore deux en mémoire... »

    La première était que les Suisses de la garde, grands et forts, obéissent à un roi enfant au lieu qu’on choisisse entre eux le souverain, et la deuxième qu’il y ait chez nous des gens « gorgés de toutes sortes de commodités » sans que leurs « moitiés » (ainsi nomment-ils leur semblables) qui mendient à leur porte « ne les prissent à la gorge ou missent le feu à leurs maisons ». (...)

    #Mexique #Montaigne #Hugo #1968 #Artaud #Álvarez_Bravo #Diego_Rivera #Trotski #André_Breton #Godard #Clastres #Lowry #Traven #Chiapas #zapatisme

  • Jean Robert, Les visages de la modération radicale, 2016
    https://sniadecki.wordpress.com/2019/05/09/robert-moderation-radicale

    Un long article mettant en lien les zapatistes et Ivan Illich par Jean Robert.

    Durant l’automne de 2013, l’essayiste public que je prétends être a dû faire face à deux tâches hétérogènes entre lesquelles j’ai eu l’intuition de convergences à explorer, mais aussi la certitude immédiate d’incompatibilités. Ce furent, d’une part, la rédaction d’un essai et la traduction française de textes d’un collègue mexicain sur la « petite école » zapatiste qui eut lieu en août et, d’autre part l’élaboration de l’article que le lecteur a sous les yeux.

    La première de ces tâches consistait à mettre au net, d’abord en espagnol et puis en français, les souvenirs des jours passés au Chiapas à étudier, sous la conduite de paysans et paysannes indigènes, l’expérience zapatiste, depuis 2003, de construction d’un monde de liberté et de justice concrètes, c’est-à-dire proportionnées aux communautés qui les pratiquent. La seconde : la rédaction de présent article sur un homme – un penseur, un historien, un philosophe et un théologien qui se défendait de l’être – qui m’honora de son amitié du début des années 1970 à sa mort, en 2002 : Ivan Illich.

    #Mexique #Ivan_Illich #Jean_Robert #zapatisme #Histoire #petite_école #autonomie #subsistance
    @val_k

  • 25 ans plus tard : le #zapatisme poursuit sa lutte
    https://archive.org/details/25ansZapatismeLutteBallast

    25 ans plus tard : le zapatisme poursuit sa lutte Par Julia Arnaud Le 1 er janvier 2019, les zapatistes ont célébré les 25 ans de leur soulèvement . L’occasion de réaffi rmer leur engagement dans la construction, ici et maintenant, de leur autonomie et la défense de leur territoire au sud d....This item has files of the following types : JPEG, Metadata, Windows Media Audio

    #audio/opensource_audio

  • Fonder des territoires | Raoul Vaneigem
    https://www.revue-ballast.fr/fonder-des-territoires-par-raoul-vaneigem

    Raoul Vaneigem, philosophe belge et ancienne figure de l’Internationale situationniste, publie ce jour, 2 mai 2019, son dernier livre aux éditions Libertalia : Appel à la vie contre la tyrannie étatique et marchande. Un texte qui entend prendre en charge, en pleine mobilisation sociale des gilets jaunes, la toute aussi cruciale qu’ancienne question « Que faire ? ». Il ne saurait, selon lui, être question de s’emparer du pouvoir central (par les urnes ou par les armes) : fort des dernières expériences menées au Chiapas, au Rojava et dans les ZAD françaises, l’auteur enjoint à rompre en masse avec l’État et ses relais, à faire sécession pour « fonder des territoires » auto-administrés. Nous en publions un chapitre, affaire de ravitailler les débats sur la bataille en cours. Source : (...)

  • 25 ans d’insurrection zapatiste : « C’est une forme de démocratie réelle, radicale »

    Les zapatistes préfèrent le vocabulaire de la #rébellion à celui de la #révolution. Parce qu’ils veulent se démarquer d’une conception classique de la révolution qui était étroitement liée à la conquête du #pouvoir d’État et la centralité de celui-ci comme instrument de la transformation sociale et économique.

    https://rapportsdeforce.fr/linternationale/25-ans-dinsurrection-zapatiste-cest-une-forme-de-democratie-reelle-r
    #zapatisme #ezln

  • Lettre des femmes du monde aux Femmes Zapatistes

    À nos compañeras zapatistas
    Aux femmes du monde qui luttent
    Aux grand-mères, mères, sœurs, jeunes et filles
    À celles qui ont le cœur de femme ...

    https://espoirchiapas.blogspot.com/2019/02/lettre-des-femmes-du-monde-aux-femmes.html

    Nous qui signons ces mots, nous sommes des femmes du Mexique et du monde, convoquées par les femmes zapatistes le 8 mars 2018 à la « Première Rencontre Internationale, Politique, Artistique, Sportive et Culturelle des Femmes qui Luttent ».

    Nous gardons à l’esprit que, pour chacune d’entre nous, nous sommes engagées à lutter, chacune depuis nos lieux d’origine ou depuis les lieux qui nous embrassent, avec nos différentes cultures et métiers « pour que plus jamais une femme dans le monde, quelle que soit sa couleur, sa taille, son origine, ne se sente seule ou aie peur ». Nous nous sommes engagées avec la lumière que vous nous avez partagé pendant la rencontre, avec la lumière que vous représentez pour nous. Nous continuons à prendre soin de cette lumière afin d’être, marcher et lutter ensemble.

    Aujourd’hui, nous nous manifestons donc pour vous dire que nous n’allons pas permettre que les mauvais gouvernements vous dépouillent de vos territoires qui vous offrent des racines, qui font battre votre cœur et donnent la direction à ce que vous êtes, à ce dont vous rêvez. Et nous nous battrons, de toutes les manières possibles, pour que les pratiques de résistance des peuples ne soient pas utilisées pour folkloriser les cultures ancestrales ou justifier les mégaprojets de mort imposés par le système capitaliste patriarcal.

    Étant donné la situation de guerre que nous continuons à vivre comme femmes, nous réaffirmons notre accord de « rester en vie, et que pour nous, vivre c’est lutter, chacune en accord avec sa manière, son lieu et son temps ».

    Maintenant c’est le moment de dire aux mauvais gouvernements d’hier, d’aujourd’hui et des différents lieux du monde que : nous répudions, depuis les multiples géographies auxquelles nous appartenons, les pratiques d’octroi et d’extraction de notre Terre Mère. Le fracking, les gazoducs, les oléoducs, les hydroélectriques, les monocultures agroindustriels et l’infrastructure du développement touristique ne bénéficient qu’aux grands projets entrepreneuriaux au détriment de la destruction des populations indigènes et non-indigènes. Face aux intérêts de ceux qui veulent gagner de plus en plus d’argent, nous allons lutter pour le Vie des personnes et des êtres vivants qui habitent nos territoires.

    Nous les femmes connaissons la valeur de la vie, et donc nous construisons les conditions pour assurer la vie. Nous déclarons que oui, nous pouvons le faire, nous les femmes, avec notre cœur collectif. Vous n’êtes pas seules compañeras zapatistas, amies et sœurs, et vos enfants, familles et peuples ne le sont pas non plus !

    Lettre accompagnée de 853 signatures collectives ou individuelles de femmes qui luttent partout dans le monde (dont la mienne, bien sûr)

    Lire aussi :
    Communiqué des femmes zapatistes aux femmes qui luttent
    (qui annonce qu’il n’y aura, hélas, pas de seconde rencontre internationale des femmes qui luttent) : https://espoirchiapas.blogspot.com/2019/02/face-au-nouveau-mauvais-gouvernement.html
    Paroles des femmes zapatistes lors de la 1ère rencontre des femmes qui luttent
    https://espoirchiapas.blogspot.com/2018/04/paroles-des-femmes-zapatistes-lors-de.html
    Parole des femmes Zapatistes lors de la cloture de la première rencontre des femmes qui luttent
    https://espoirchiapas.blogspot.com/2018/04/parole-des-femmes-zapatistes-lors-de-la.html

    #feminisme #zapatisme #ezln #sexta #chiapas #mexique

  • La Rébellion zapatiste

    Ernest London

    https://lavoiedujaguar.net/La-Rebellion-zapatiste

    Jérôme Baschet analyse comment le zapatisme est une critique, un dépassement du guévarisme. Il raconte le processus de transformation d’un groupe d’avant-garde révolutionnaire en un mouvement indigène de résistance. L’EZLN est une guérilla qui s’est transformée en armée régulière en surmontant son extériorité avec la population paysanne, en passant d’une lutte politico-militaire à une lutte plus politique que militaire, en rupture avec la tradition latino-américaine. « Le zapatisme est la guérilla de la fin de la guérilla. »

    Le zapatisme est également une critique du léninisme dans le sens où il refuse la prise du pouvoir, militaire comme électorale, mais construit une nouvelle forme de pouvoir politique par en bas, une organisation politique construite depuis la société elle-même, dans une logique d’autonomisation et d’auto-organisation. Même si l’origine marxiste du « cocktail zapatiste » n’est jamais niée, le zapatisme revendique le droit à l’indéfinition et apparaît comme « une critique en acte des expériences révolutionnaires du XXe siècle ». (...)

    #Jérôme_Baschet #essai #Mexique #zapatisme #EZLN #guérilla #critique #léninisme #recension

  • Chido ! Une série de traductions françaises viennent d’arriver sur le site de l’#EZLN https://enlacezapatista.ezln.org.mx !!!
    Certains sont un peu « vieux » (l’anniversaire des 25 ans est passé) mais la lumière intrinsèque demeure... Et la guerre que mène le capitalisme aux indigènes par le biais des accords Etat/Multinationales y est férocement, et tristement, lisible.
    Immense merci à l’équipe de traducteurices <3

    PAROLES DU CCRI-CG DE L’EZLN AUX PEUPLES ZAPATISTES LORS DU 25ème ANNIVERSAIRE DU DÉBUT DE LA GUERRE CONTRE L’OUBLI.
    http://enlacezapatista.ezln.org.mx/2019/01/28/paroles-du-ccri-cg-de-lezln-aux-peuples-zapatistes-lors-du-

    Paroles du Sous-commandant insurgé Moisés Le 31 décembre 2018.

    DÉCLARATION DE LA SECONDE ASSEMBLÉE NATIONALE DU CONGRÈS NATIONAL INDIGÈNE – CONSEIL INDIGÈNE DE GOUVERNEMENT
    http://enlacezapatista.ezln.org.mx/2019/01/28/declaration-de-la-seconde-assemblee-nationale-du-congres-na

    Aux Réseaux de soutien au Conseil Indigène de Gouvernement A la Sexta nationale et internationale Aux peuples du Mexique […]

    Invitation à la célébration du 25ème Anniversaire du Soulèvement Zapatiste et à une Rencontre de Réseaux
    http://enlacezapatista.ezln.org.mx/2019/01/28/invitation-a-la-celebration-du-25eme-anniversaire-du-soulev

    ARMÉE ZAPATISTE DE LIBÉRATION NATIONALE. MEXIQUE. 17 novembre 2018. Aux individu.e.s, groupes, collectifs et organisations des Réseaux de Soutien au […]

    Communiqué du Congrès National Indigène et du Conseil Indigène de Gouvernement pour le 25ème anniversaire du soulèvement armé de l’Armée Zapatiste de Libération Nationale
    http://enlacezapatista.ezln.org.mx/2019/01/28/communique-du-congres-national-indigene-et-du-conseil-indig

    À l’Armée Zapatiste de Libération Nationale Aux réseaux de soutien au CIG Aux réseaux de résistance et de rébellion Au […]

    Communiqué au peuple Mapuch
    http://enlacezapatista.ezln.org.mx/2019/01/28/communique-au-peuple-mapuch

    Communiqué : Au peuple mapuche, Au peuple chilien, Aux peuples originaires d’Amérique À la Sexta Internationale Frères et sœurs du digne […]

    #zapatisme #neo_zapatisme #anticapitalisme #indigenes #terres_et_toits #tierra_y_libertad #GPII #multinationales