• Alain Gresh rappelle le simplisme de la grille d’analyse confessionnelle dans la crise yéménite, avant d’évoquer la complexité d’une crise ou s’enchevêtrent enjeux locaux, régionaux et internationaux. Article intéressant qui rappelle plusieurs arguments déjà évoqués sur seen this :
    http://orientxxi.info/magazine/au-yemen-un-enchevetrement-de,0855
    Sur la grille d’analyse confessionnelle :

    Cette référence aux divisions confessionnelles conforte tous ceux qui lisent l’affrontement actuel à travers le prisme d’un choc entre sunnisme et chiisme, dont l’antagonisme remonterait aux origines même de l’islam, aux guerres de succession après la mort du prophète Mohammed en 632. C’est cette vision qu’illustre une carte du Monde publiée le 27 mars. Tous les clichés abstraits et a-historiques ressortent dans nombre de commentaires — affrontement millénaire, haines inextinguibles, querelles théologiques — pour expliquer les événements, au détriment des analyses politiques et géopolitiques.

    Toute la difficulté de dépasser la lecture confessionnelle et de déceler les enjeux de pouvoir qui structurent réellement les conflits de la région provient du fait que les acteurs engagés sur le terrain donnent eux-mêmes du crédit à l’opposition sunnite-chiite et agissent en conséquence. La lecture confessionnelle conduit à une simplification objective de la confrontation et écrase la complexité dans l’esprit des analystes que nous sommes comme dans celui des combattants.

    Les houthistes, nous explique-t-on, sont des chiites et leur progression indisposerait le puissant voisin saoudien. Pourtant, en septembre 1962, quand un coup d’État républicain mit fin à l’imamat millénaire zaydite installé à Sanaa, une longue guerre civile s’ensuivit. Et Riyad appuya, finança, arma les tribus zaydites que l’on qualifie aujourd’hui de « chiites ». Les zaydites sont une branche de l’islam rattachée au chiisme ; contrairement aux chiites iraniens, ils ne reconnaissent que cinq imams et non douze. Longtemps considérés comme « modérés » — dans leurs mosquées, ils prient fréquemment aux côtés des sunnites —, ils ont subi ces dernières années l’influence de Téhéran. Mais, comme le reconnaît Simon Henderson, un analyste appartenant à un think tank américain dépendant du puissant lobby pro-israélien, et peu susceptible de sympathie envers les mollahs : « Nous ne connaissons pas l’ampleur du soutien de l’Iran aux houthistes — et nous ne savons pas si les Iraniens considèrent leur prise de pouvoir comme un objectif stratégique majeur ou une conséquence d’événements fortuits. » Et la déclaration d’un député iranien l’an dernier affirmant que trois capitales arabes — Damas, Bagdad et Beyrouth — étaient déjà sous contrôle de Téhéran n’a pas suffi pour y voir un grand dessein iranien3. D’ailleurs, dans les années 2000, durant les présidences de Hachemi Rafsandjani (1989-1997) et Mohammad Khatami, (1997-2005), un rapprochement s’était produit entre Téhéran et Riyad.

  • U.S. embassy: What #Houthis are fighting for
    http://angryarab.blogspot.com/2015/01/us-embassy-what-houthis-are-fighting-for.html
    https://www.wikileaks.org/plusd/cables/09SANAA2185_a.html

    “Over the past 20 years, #Zaydis -) who have historically made up the majority of the governorate’s population )- have felt increasingly threatened by the radical Sunni Salafism exported from Saudi Arabia (ref b).”

    U.S. embassy: How Houthis obtain their weapons
    http://angryarab.blogspot.com/2015/01/us-embassy-how-houthis-obtain-their.html
    https://www.wikileaks.org/plusd/cables/09SANAA2186_a.html

    "Contrary to ROYG [Republic of #Yemen Government] claims that Iran is arming the Houthis, most local political analysts report that the Houthis obtain their weapons from the Yemeni black market and even from the ROYG military itself. According to a British diplomat, there are numerous credible reports that ROYG military commanders were selling weapons to the Houthis in the run-up to the Sixth War. An ICG report on the Sa’ada conflict from May 2009 quoted NSB [National Security Bureau] director Ali Mohammed al-Ansi saying, “Iranians are not arming the Houthis. The weapons they use are Yemeni. Most actually come from fighters who fought against the socialists during the 1994 war and then sold them.” Mohammed Azzan, presidential advisor for Sa’ada affairs, told PolOff on August 16 that the Houthis easily obtain weapons inside Yemen, either from battlefield captures or by buying them from corrupt military commanders and soldiers. Azzan said that the military “covers up its failure” by saying the weapons come from #Iran."

    #salafisme #salafistes #Saoud #Arabie_Saoudite