• Le gouvernement laisse les #cours_d’eau à la merci des #pesticides
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    Après des mois de tergiversation, le gouvernement a enfin pris un arrêté pour limiter les épandages de produits phytosanitaires près des habitation. Les riverains devraient être mieux protégés face aux pesticides. Mais qu’en est-il de l’eau que nous buvons ? À l’origine, notre loi sauvegarde les rivières, canaux et autres lacs des contaminations en interdisant à leurs abords tout versement de substances biocides. C’est ce qu’on appelle les « zones de non-traitement » (#ZNT). Mais depuis quelques années, le lobby agricole pousse de tous les côtés afin d’affaiblir cette législation, qu’il juge complexe et contre-productive.

    Comme Reporterre l’avait raconté, la #FNSEA — le syndicat agricole majoritaire — et ses alliés ont d’abord choisi d’attaquer la définition même d’une rivière. Car, sans le statut protecteur de « cours d’eau », un écoulement se retrouve hors des radars des lois encadrant les pratiques agricoles et limitant les travaux de calibrage, les constructions et autres barrages hydrauliques).

    Dans les faits, une partie de la profession agricole a exigé — et obtenu — une cartographie hydrographique, département par département, se fondant sur une définition au rabais d’un cours d’eau, excluant d’innombrables ruisselets mais également des canaux pluriséculaires, comme dans le marais poitevin. À force de pression, des centaines de kilomètres d’écoulements ont été purement et simplement gommés. Le hic, pour les tenants de ce travail de détricotage — ou de simplification, c’est selon — : ces nouvelles cartes, qualifiées « police de l’eau », n’avaient alors aucune valeur juridique, elles n’étaient qu’indicatives. L’État est donc venu parachever le sabordage. En mai 2017, le gouvernement a ainsi pris un arrêté « relatif à l’utilisation des #produits_phytopharmaceutiques et de leurs adjuvants », interdisant comme il se doit l’usage de pesticides aux abords des points d’eau… tout en restant très flou quant à la définition de ces points d’eau. Pire, il a renvoyé la patate chaude aux préfets.