#zone_de_chalandise

  • I., 22 ans, dealeur sur Snapchat et WhatsApp : « Aujourd’hui, je gagne comme un fonctionnaire, autour de 2 000-2 500 euros, des fois moins »

    « Je travaille comme Uber Eats. J’envoie mes prestations à mon carnet d’adresses sur #Snapchat et #WhatsApp et les gens intéressés me répondent. Je note leur adresse et l’heure de livraison souhaitée, je récupère l’argent et je donne la came.

    J’aime dire que je suis chef d’entreprise, #autoentrepreneur. Je me suis lancé sur Snap après le deuxième confinement, fin 2020. Je vends des tata [ecstasy], de la C [cocaïne], un peu de speed [amphétamine] et aussi, bien sûr, de la 3M [3-MMC, drogue de synthèse]. Le plus gros, c’est la fume [cannabis]. Quand j’ai un nouveau client, j’essaye d’être généreux et d’avoir de l’humour, pour qu’il voie que je suis un bon gars en qui il peut avoir confiance. »

    Souvent, je propose des parrainages en échange d’une promotion : si le client donne mon contact à des potos [copains] qui font appel à mes services grâce à lui, je vais le mettre bien, lui faire le gramme moins cher. Et ses potes partageront le bon plan à leur tour. C’est infini. Tes clients se mettent à travailler pour toi , en quelque sorte.

    https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2022/08/16/i-22-ans-dealeur-sur-snapchat-et-whatsapp-j-aime-dire-que-je-suis-chef-d-ent

    "géographie sociale" du deal confirmée, des suburbiens grattent du revenu dans une relation avec les habitants d’un centre friqué, plate forme à l’appui. les premiers de cordée prétendent sauver du deal et du crime les zonards et jeunes cassos relégués qui font taxi pour Uber.... il y a sans nul doute plus de monde sur ce créneau de la marchandise prohibée, avec moins de risques d’accidents du travail (prison compris, je le parierais) qu’en travaillant pour une plate forme (plutôt qu’avec, comme ici), de meilleures conditions et salaires.
    si la prohibition dure, c’est aussi pour éviter d’avoir à organiser/encadrer une restructuration de l’emploi dans le secteur (avec une masse de pertes de revenu), ici elle est laissée à sa spontanéité, une spontanéité forgée par la (les) loi(s).
    et à ce compte là, on dépasse le #revenu médian national et plus encore celui du Val d’Oise

    #travail #marché #emploi_informel #garantir_son_revenu #commerce #drogues #Val_d'Oise #Paris #zone_de_chalandise #struggle_for_life #RSA_interdit_aux_moins_de_25_ans #clients_travailleurs

  • « À peine une semaine après l’#incendie_de_Notre-Dame-de-Paris, le gouvernement a donc rédigé un projet de loi "pour la restauration et la conservation de la cathédrale Notre-Dame de Paris et instituant une souscription nationale à cet effet" qui sera voté en procédure accélérée et dont vous pourrez trouver le texte ici. Ce projet de loi a neuf articles. [...] Il reste que rarement un Président de la République a été aussi loin qu’Emmanuel Macron ne va dans l’article 9 de ce projet de loi. Il s’agit d’autoriser le gouvernement à prendre par ordonnances les dispositions permettant de mener la restauration de Notre-Dame de Paris en cinq ans seulement comme il l’a lui même imposé. »

    https://latribunedelart.com/notre-dame-un-projet-de-loi-scelerat

    #BTP #monarchie

    • À quoi sert ici la création d’un établissement public ad hoc, si ce n’est à créer des postes de hauts fonctionnaires aussi inutiles que ruineux ?

      à faire des promesses aux amis qui manquent à l’appel ces derniers temps …
      #corruption_en_vue #main_basse_sur_les_fonds

      #article_9

      Ce texte prévoit donc, pour la restauration d’un monument historique - et quel monument historique, l’un des plus précieux de notre patrimoine ! - de déroger à toutes les règles du code du patrimoine, y compris celle de l’archéologie préventive. Comme si cela n’était pas suffisant, il rend également caduque le code de l’urbanisme, le code de l’environnement, le code de la construction et de l’habitation, mais aussi le code de la commande publique, le code général de la propriété des personnes publiques, le code de la voirie routière et le code des transports. Pendant qu’on y est, on s’étonne qu’il ne mette pas également à la poubelle le code pénal afin de pouvoir embastiller à sa guise les opposants à cette loi…

      Exit toutes les procédures habituelles de restauration des monuments historiques. Finie l’ennuyeuse commission nationale des monuments historiques, fini le contrôle des Architectes des Bâtiments de France parfois si tatillons, fini le contrôle des conservateurs des monuments historiques, finies les ennuyeuses prescriptions pour les restaurations, finie l’archéologie préventive qui pourrait permettre de profiter des travaux de restauration pour fouiller le sol de Notre-Dame…

      Cette précipitation et ce mépris des règles et de la déontologie peuvent non seulement aboutir à une catastrophe patrimoniale bien plus grande que celle que vient de connaître la cathédrale, ils pourraient aussi constituer le prélude à un changement des lois comme le président Macron nous en a déjà donné un aperçu avec la loi Elan. En effet, si l’on peut restaurer la cathédrale Notre-Dame en se passant du code du patrimoine, à quoi bon s’encombrer de ces contraintes pour restaurer des monuments de moindre importance (c’est-à-dire à peu près tous les autres) ?

      Soulignons également un risque mortel que fait courir cette précipitation à la cathédrale Notre-Dame. Nous avons pu constater, lors de notre enquête sur l’incendie de l’hôtel Lambert que l’une des causes possibles des sinistres de ce genre était la multiplication anarchique et au même moment de plusieurs corps de métier qui ne parviennent pas à se coordonner en toute sécurité. Restaurer Notre-Dame en cinq ans est impossible, à moins que l’on mette de côté toutes les règles de sécurité, toutes les précautions que l’on doit prendre sur un chantier tel que celui-ci et uniquement si l’on fait travailler les ouvriers à une cadence stakhanoviste. Donc en multipliant les interventions simultanées sur la cathédrale. Et en augmentant ainsi le risque d’un nouvel incendie dont le monument ne se relèverait pas.

      #dérogation #fait_du_prince

    • Une histoire assez éloquente de l’incapacité du gvt à gérer les crises, que la nature en soit politique, social ou culturelle.

      On dirait qu’ils misent tout sur un seul cheval, une sorte de défi à leur nullité, au moment où ils se rappellent avoir coulé la culture et les métiers artisanaux. C’est même assez étonnant cette toute puissance dans la médiocrité qui compte se passer des personnes compétentes et engage un militaire, pire c’est risible. La prédiction facile pour Notre Dame c’est que ça va foirer. Au lieu de dire, désolé j’ai merdé et je me suis emballé, après différentes consultations rien que les études de faisabilité ne seront pas terminées en 5 ans mais non, cet idiot s’obstine démesurément. Un véritable Ceausescu préoccupé de son palais tandis que les roumains crevaient de faim. On sait comment il a fini.