#zoo_humain

  • Sur visionscarto nous commençons à publier les traductions en Français des contributions présentées lors du séminaire « Décoloniser le paysage urbain suisse »
    (Université de Bâle, automne 2021) coordonné par Claske Dijkema.

    Aujourd’hui

    En français :
    Le zoo contemporain en Suisse : une critique postcoloniale
    https://www.visionscarto.net/zoo-contemporain-en-suisse

    En Anglais :
    The contemporary zoo in Switzerland : a postcolonial critique
    https://www.visionscarto.net/switzerland-zoo-postcolonial-critique

    #colonialisme #décolonialisme #suisse #zoo_humain

  • À #Genève, un musée met en débat la restitution d’œuvres

    Le musée d’ethnographie de Genève met au jour ses errements passés, dans une exposition stimulante consacrée au rôle joué par la ville suisse dans le monde colonial. Et envisage, sur un registre apaisé, la restitution de pans de sa collection.

    La manœuvre n’est pas si fréquente : à Genève, un vénérable musée a décidé de faire en grand son autocritique, et d’égratigner la légende de ses pères fondateurs. À travers l’exposition « Mémoires. Genève dans le monde colonial », le musée d’Ethnographie (MEG), inauguré en 1901, interroge ses collections sous le prisme colonial. Il pose aussi de manière subtile l’enjeu des restitutions, non sans écho avec le film de Mati Diop Dahomey, qui sort en salles mercredi 11 septembre.

    Sur le parcours conçu dans l’immense sous-sol sombre du musée, une vitrine est consacrée à l’un des glorieux donateurs de l’établissement, le peintre suisse Émile Chambon (1905-1993), qui avait amassé un millier de pièces d’Afrique et d’Océanie : il surgit dans un autoportrait de 1931, portant le casque et l’uniforme de son oncle, qui fut administrateur colonial en Afrique équatoriale française. C’est de cet oncle qu’il avait hérité les premiers artefacts africains de sa collection.

    Un artiste contemporain, Mathias Pfund, a inversé les bordures du cadre de cette peinture malaisante, l’un des cœurs malades de cette exposition : une discrète intervention, qui signale que quelque chose s’est déréglé. Face aux objets personnels de Chambon, qui traduisent sa fascination pour l’Afrique, ont été rassemblés, dans une autre vitrine, certains de ses dons au musée : des statues de cuivre ou de fer qui représentent des gardiens de reliquaires kotas, sur les territoires du Gabon et de la République du Congo.

    Lorsque des missionnaires ont arraché ces figures au XIXe siècle, ils se sont débarrassés, en les brûlant ou en les cachant en forêt, des corbeilles d’os qu’elles surveillaient. Depuis, le MEG les a exposées comme de simples statues africaines. Cette fois, le musée a sculpté de nouvelles urnes funéraires glissées au pied de leurs gardiens, avec l’aide de visiteurs réguliers du MEG d’origine kota, pour tenter de rendre à ces objets une forme d’intégrité.

    « Dans l’exposition, les objets n’illustrent pas les discours. Les propos historiques viennent étoffer, dans un deuxième temps, l’histoire de ces objets. C’est pourquoi il y a beaucoup de choses que nous ne disons pas, sur le colonialisme à Genève et en Suisse, parce que les objets de notre collection ne le racontent pas », précise la Française Floriane Morin, commissaire de l’exposition.
    Le colonialisme suisse

    La Suisse, puissance coloniale ? L’affirmation peut surprendre, en particulier depuis la France. Dans l’exposition, une carte interactive relaie les conclusions d’un rapport de 2022 sur « l’héritage raciste et colonial dans l’espace public genevois ». « L’État suisse n’a pas conquis de territoires ni administré directement de colonies, explique Fabio Rossinelli, l’un des historiens qui ont travaillé sur l’exposition, rattaché aux universités de Lausanne et de Genève. Mais des sociétés suisses se sont formées spontanément, en Égypte ou encore au Brésil, qui étaient reconnues par le corps consulaire, et entretenaient des relations avec Berne. »

    Il poursuit, soucieux de « ne pas dédouaner l’État de ses responsabilités » : « L’État était bien présent, mais plutôt un peu à l’arrière-plan, en cachette. Prenez la Société de géographie de Genève [fondée en 1858 – ndlr]. C’était une société privée. Des collaborations avec l’État avaient lieu, des subventions étaient au besoin octroyées. On voulait favoriser l’intégration du pays dans le monde impérial et colonial. » Beaucoup des missionnaires suisses partis à cette époque, soutenus par cette société, ont rapporté des objets qui constituent le socle des collections actuelles du MEG.

    Quant à l’implication de la Suisse dans la traite négrière, elle est, là encore, bien réelle. D’après l’historienne Béatrice Veyrassat, la participation suisse à la traite, d’une manière « active » (des commerçants suisses qui recourent à l’esclavage dans leurs plantations aux Amériques) ou « indirecte » (via des investissements dans des compagnies maritimes dotées de bateaux négriers) « est estimée entre 1 % et 2 % de l’ensemble des Africain·es déplacé·es vers les Amériques ».

    Avec Nantes, Genève fut aussi, à partir des années 1670, l’un des centres de production des « indiennes », ces tissus fabriqués à partir de coton importé des comptoirs d’Inde (les collections suisses d’indiennes sont accrochées au château de Prangins, on ne voit que des reproductions frustrantes dans l’exposition genevoise). Ces indiennes pouvaient servir de monnaie d’échange des Européens contre des êtres humains mis en esclavage dans les ports africains, lors du commerce triangulaire. En 1785, pas moins de 20 % de la population active à Genève travaille pour une dizaine d’« indienneries ».
    Objets éclatés

    À bien des endroits, l’exposition est coupante et inconfortable, en particulier lorsqu’elle revient de manière très précise sur le travail problématique des équipes passées du MEG. Alors que Genève organise une « exposition nationale suisse » en 1896, dotée en son sein d’un « village noir », dans la sinistre tradition des zoos humains, le MEG achète à l’époque 85 artefacts fabriqués par ces captifs africains, majoritairement venus du Sénégal et de Gambie. Mais les experts du musée gomment ensuite leur origine et les font passer pour des objets fabriqués en Afrique de l’Ouest.

    Autre silence complice : une sublime coiffure de femme faite de cuir et de fer, attribuée à une femme d’origine herero, rapportée de Namibie par un couple de collectionneurs en 1906. Au même moment se déroule, de 1904 à 1908, le génocide des Herero (et des Nama), premier génocide commis par l’Allemagne. « La datation de ces objets laisse peu de doutes quant au contexte génocidaire et d’extrêmes violences qui a rendu leur acquisition possible », tranche un cartel de l’exposition.

    Une vitrine montre encore un ustensile aux allures de fouet, utilisé pour repousser les mouches, dans le Ghana du XIXe siècle. Ce chasse-mouches, peut-être détenu par un roi, avait aussi valeur de talisman coranique. À une date inconnue, des employés du musée l’ont éventré pour lui retirer sa charge magique, constituée notamment d’une lame de couteau – disparue – et de cinq feuillets de prières, retrouvés des décennies plus tard dans un tiroir du musée. « Comment perdre l’intégrité d’un objet au musée ? », s’interroge un cartel.

    L’exposition revient aussi sur l’essor de l’anthropologie telle qu’elle est enseignée à Genève à partir de 1860, discipline qui s’est distinguée en justifiant l’impérialisme occidental et en décrétant la supériorité européenne. C’est le point d’ancrage morbide des premières collections d’objets amassées à Genève, qui, là encore, alimenteront les réserves du MEG. Dans les années 1920, Eugène Pittard, fondateur du musée, tire aussi profit du trafic de restes humains dans les colonies britanniques.
    « Ramatriement »

    Floriane Morin assume cette approche « incisive » vis-à-vis de l’histoire de son musée, « parce qu’elle est la seule condition à la possibilité d’une réparation ». Mais est-il encore possible de décoloniser un musée construit sur des mensonges aussi lourds ? Même si le MEG s’est doté d’un nouveau bâtiment en 2014, en forme de pirogue blanche spectaculaire et facile à reconnaître dans le paysage genevois, ne faudrait-il pas plutôt fermer ses portes à jamais ?

    L’un des espaces les plus originaux de l’exposition prouve en tout cas que le musée a encore des choses à dire, et des chantiers à mener. « Nous ne parviendrons pas à décoloniser notre musée, à redéfinir l’institution, sans engager des relations sur le temps long, avec des personnes qui sont le plus à même [originaires des pays et populations concernés – ndlr] de reconsidérer ces collections et de réfléchir à leur avenir », avance encore Floriane Morin.

    Cinq « capsules » ont été aménagées, comme autant de cocons qui posent la question de la restitution d’objets aux populations qui les réclament. Dans ces salles, des registres de paroles se mêlent – juridiques, historiques, administratifs, intimes, mais aussi depuis le Nord et les Suds –, pour restituer le dialogue entretenu au fil des décennies entre le MEG et des populations autochtones.

    Ici, des objets déjà restitués à une communauté autochtone du Canada – un « ramatriement » plutôt qu’un rapatriement, précise le cartel – sont représentés par de simples silhouettes de papier noir sur le mur. On prend des nouvelles de leur vie d’après, réintégrés à des cérémonies rituelles. Ailleurs, un réseau de huit musées suisses négocie directement avec le Nigeria, pour le retour de biens originaires de l’ancien royaume du Bénin.

    L’histoire de deux mâts-totems est sans doute la plus emblématique. Achetés en 1955 par un collectionneur suisse dans une ville du sud-est de l’Alaska, les deux immenses totems aux motifs d’oiseaux ont été plantés dans le jardin du musée suisse pendant trente-quatre ans. Stockés par la suite dans des entrepôts dans un souci de protection, ils ont été remplacés par des copies. Mais ils sont restés des emblèmes de ce quartier de Genève au fil des années. L’exposition donne la parole aux descendants du sculpteur de ces mâts, qui disent leur sensation de manque et l’importance qu’ils revêtent encore pour eux, mais décrit aussi l’attachement de générations de Genevois·es à ces objets aux pouvoirs manifestement actifs des deux côtés de l’Atlantique.

    « Il y a une histoire qui se crée après la restitution, insiste Floriane Morin. Les restitutions ne sont pas la fin de quelque chose. Rendre un objet n’est pas fermer la porte, mais entamer une nouvelle histoire avec des personnes qui nous font confiance, cela crée plein de choses, déclenche de nouveaux projets, et c’est aussi ce que nous avons voulu raconter dans cette exposition. »

    https://www.mediapart.fr/journal/culture-et-idees/100924/geneve-un-musee-met-en-debat-la-restitution-d-oeuvres

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    ajouté à la métaliste sur le #colonialisme_suisse :
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  • Camminare il passato per riscrivere il futuro. I tour decoloniali di Berlino

    L’azienda “deSta-”, nata a inizio 2022, accompagna le persone alla scoperta del quartiere africano costruito per celebrare le conquiste coloniali tedesche. Un’occasione per affrontare alla radice i problemi del razzismo in Germania.

    Appena arrivato a Berlino sono venuto qui. Speravo che il ‘quartiere africano’ contenesse qualche traccia del mio Paese d’origine. Negozi o ristoranti”. Ma per Desmond Boateng, originario del Ghana, l’uscita dalla fermata della metro di Berlino Afrikanische Straße è stato uno shock: gli unici segni che ha trovato nel quartiere erano ben lontani da quello che immaginava. Come lui, anche i turisti che sperano di trovare l’ennesimo luogo speciale dello spirito multiculturale della capitale tedesca restano delusi. “Nessun ‘cuore’ di un melting pot della cultura nera ma una terribile glorificazione della potenza coloniale tedesca. Un modo per rivendicare questo ruolo anche nella mappa della città”, spiega ad Altreconomia Justice Mvemba, che dopo lo “scotto” iniziale ha deciso che non poteva incrociare le braccia e non fare nulla.

    Due anni e mezzo fa ha fondato “deSta-Dekoloniale Stadtführung” (deSta-), un’azienda che offre tour guidati nel quartiere africano, nel distretto Sud-occidentale di Schöneberg sul femminismo nero e all’Humboldt Forum, uno tra i più famosi musei d’arte della capitale tedesca. “Camminare il passato per cambiare il futuro”. È questo il leit motiv di “deSta-”. E percorrendo le strade del quartiere sito a Wedding, nel Nord di Berlino, se ne percepisce fin da subito la necessità. Costruito alla fine del XIX secolo per celebrare la presenza tedesca nel continente africano, è stato poi nuovamente rivitalizzato nel 1930 dal nazionalsocialismo per rinsaldare lo spirito colonialista dei berlinesi. Le strade prendono i nomi di alcuni Paesi del continente: camminando ci si imbatte Ghanastraße, Ugandastraße e Guineastraße. C’è poi un piccolo conglomerato di case che si affacciano sullo stesso giardino chiamato Klein Afrika (Piccola Africa).

    L’architettura di queste costruzioni, che replica le case degli europei nei Paesi colonizzati, fu proposta per convincere, sempre durante l’epoca nazista, i cittadini tedeschi a trasferirsi nuovamente nel continente africano. Anche sul parco del quartiere, uno dei più grandi di tutta Berlino, grava un’eredità storica pesantissima: alla fine dell’Ottocento per volontà del commerciante di animali Carl Hagenbeck è stato sede dello zoo umano, luogo in cui le popolazioni dei territori africani colonizzati (all’epoca Namibia e gli attuali Burundi, Ruanda e Tanzania) si esibivano in danze e “raccontavano” la loro cultura. Una forma di tratta degli esseri umani e sfruttamento mascherati da occasione di contaminazione tra diverse culture.

    Di fronte a tutto questo, Justice Mvemba, i cui genitori sono nati in Congo, ha sentito il dovere di fare qualcosa. “Per affrontare le radici del razzismo, che qui in Germania ha colpito anche me, sono convinta sia necessario capirne le origini e le funzioni -spiega-. Serve guardare la storia, conoscendo a fondo il motivo per cui è stato istituito il colonialismo e la sua struttura di potere e di controllo su interi Paesi sfruttati economicamente da quelli europei”. Le colonie, spesso, spariscono dai libri di scuola: Mvemba ricorda di aver approfondito durante le scuole superiori il periodo del nazismo ma ben poco, invece, su quanto è successo in Africa. “Nessuno ne vuole parlare. Così ho pensato di avviare una start up per dare la possibilità alle persone di conoscere. Per poter capire”.

    Il progetto iniziale, lanciato durante la pandemia da Covid-19, era lo sviluppo di un’applicazione per accedere alle visite guidate tramite il proprio smartphone ma poi l’idea è virata verso qualcosa di più strutturato che mettesse al centro anche un aspetto di relazione tra la guida e chi partecipa. Così, a inizio 2021 è stata fondata “deSta-” che organizza tour guidati -sia in inglese sia in tedesco- oltre che workshop e laboratori, sempre sul tema della decolonizzazione, per scuole e associazioni. Oggi, l’azienda conta dodici dipendenti. E i partecipanti alle visite hanno già superato i cinquemila con 421 tour all’attivo. “Mi capita anche di avere fino a otto visite guidate alla settimana -racconta Mvemba-. Purtroppo non poche volte ho problemi con i residenti del quartiere che non sempre sono d’accordo con queste iniziative”.

    La spaccatura, paradossale, riguarda soprattutto il processo di reintitolazione di quelle vie del quartiere dedicate a ufficiali tedeschi impegnati nei Paesi africani che si sono macchiati di gravi crimini nel loro operato. La strada dedicata a Carl Peters, conosciuto in Tanzania per la sua brutalità nei confronti delle popolazioni locali, oggi porta ufficialmente due nomi diversi: una parte intitolata ad Anna Mungunda, leader della resistenza in Nambia (dove tra il 1905 e il 1908 ci fu il genocidio degli Herero e dei Nama), l’altra chiamata Maji-maji-Allee in onore del movimento che, proprio in Tanzania, lottò per respingere l’offensiva dei tedeschi che provocò la morte di quasi 300mila persone.

    Ancora: la piazza dedicata a Gustav Nachtigal, fautore dell’annessione degli attuali Togo e Camerun attraverso contratti fraudolenti, oggi si chiama Bell-Platz in memoria del re camerunense ucciso durante la conquista dei tedeschi. “Questo è importante non solo per non onorare la memoria di criminali. Aiuta infatti anche a dare un altro racconto delle persone native del continente africano -riprende Mvemba-. Conosciamo forse i bianchi che sono venuti a salvare qualcuno o fare qualche attività ma ben poco sappiamo degli eroi africani, dei leader di comunità che hanno lottato per l’indipendenza. Dare un nome a quelle battaglie, ricordarli, può aiutare a modificare la prospettiva, in generale, sulle persone nere”.

    Non tutti, però, concordano con Mvemba. La modifica nella toponomastica delle strade non è stata ben accolta da tutti. “Nel quartiere Africano i partiti di destra raccolgono voti. Sembra una barzelletta -aggiunge Mvemba-. Sostengono che sia sbagliato rinominarli e quando giriamo per il quartiere, a volte, ci contestano. E pensare che, dal mio punto di vista, questo processo è fin troppo lento: ci sono voluti quarant’anni per modificarli. Troppi”. Per alcuni che si lamentano, tanti altri, invece, trovano nei tour organizzati da “deSta-” una conoscenza mancata per troppo tempo. “Spesso tra una tappa e l’altra, le persone hanno il tempo di elaborare, fare domande molto libere: in modo che ci sia un confronto senza giudizio. Questo credo che sia molto apprezzato dai partecipanti. La normalizzazione di questi temi è fondamentale”.

    https://altreconomia.it/camminare-il-passato-per-riscrivere-il-futuro-i-tour-decoloniali-di-ber
    #balade_décoloniale #Berlin #Allemagne #Allemagne_coloniale #marche #colonialisme_allemand #colonialisme #décolonial #desta #racisme #deSta-Dekoloniale_Stadtführung #Humboldt_Forum #Wedding #toponymie #toponymie_coloniale #toponymie_politique #Klein_Afrika #zoo_humain #Carl_Hagenbeck #Justice_Mvemba #histoire_coloniale #Carl_Peters #Anna_Mungunda #Maji-maji-Allee #Tanzanie #Namibie #Gustav_Nachtigal #Togo #Cameroun #Bell-Platz

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  • Die Abenteuer des braven Soldaten Schwejk II
    https://www.projekt-gutenberg.org/hasek/schwejk/chap020.html

    Une discussion entre soldats sur les relations entre les différentes races humaines et les viols en temps de guerre. On n’a pas beaucoup anvancé depuis 14/18 et je suis sûr que les gens simples des régions moins cosmopolites que nos capitales seraient parfaitement d’accord avec ces fantassin austro-hongrois.

    3. Schwejks Erlebnisse in Királyhida
    ...
    »Man hat schon längst gewußt«, sagte ihm unterwegs der Einjährigfreiwillige, »daß man uns nach Ungarn versetzen wird. Dort werden Marschbataillone zusammengestellt, die Soldaten werden im Feldschießen ausgebildet, raufen sich mit den Magyaren, und es geht vergnügt in die Karpaten.

    Hier nach Budweis kommt eine magyarische Garnison, und die Rassen werden sich vermischen. Es gibt eine Theorie, daß die Vergewaltigung von Mädchen einer fremden Nation das beste Mittel gegen Degeneration ist. Das haben die Schweden und Spanier im Dreißigjährigen Krieg und die Franzosen unter Napoleon gemacht, und jetzt werden es in der Budweiser Gegend die Magyaren machen, und es wird nicht mit groben Vergewaltigungen verbunden sein. Mit der Zeit gibt sich alles. Es wird ein bloßer Austausch werden. Der tschechische Soldat wird mit einem magyarischen Mädchen schlafen und das bedauernswerte tschechische Mädchen einen magyarischen Honvéd bei sich empfangen, und nach Jahrhunderten wird es für die Anthropologen eine interessante Überraschung sein, an den Ufern der Maltsch Menschen mit hervorstehenden Backenknochen zu finden.«

    »Mit dieser gegenseitigen Paarung«, bemerkte Schwejk, »is es überhaupt eine interessante Sache. In Prag is ein Kellner, der Neger Kristian, sein Vater war ein abyssinischer König und is in Prag auf der Hetzinsel in einem Zirkus aufgetreten. In den hat sich eine Lehrerin verliebt, die in der ›Lada‹Tschechische Jugendzeitschrift. Gedichte von Hirten und Bächlein im Wald geschrieben hat, die is mit ihm ins Hotel gegangen und hat mit ihm Unzucht getrieben, wies in der Heiligen Schrift heißt, und hat sich sehr gewundert, daß ihr ein ganz weißes Knäblein geboren worden is. Ja, aber in vierzehn Tagen hat das Knäblein angefangen, braun zu wern. Brauner und brauner is es geworn, und in einem Monat hat es angefangen, schwarz zu wern. Mit einem halben Jahr is es schwarz wie sein Vater, der abyssinische König. Sie is mit ihm auf die Klinik für Hautkrankheiten gegangen, damit man ihr ihn irgendwie entfärbt, aber dort hat man ihr gesagt, daß es eine wirkliche schwarze Negerhaut is und daß sich nichts machen läßt. Sie is davon verrückt geworn, hat angefangen, in Zeitschriften um Rat zu fragen, was man gegen Neger machen soll, und man hat sie in die KateřinkyIrrenanstalt in Prag. geschafft, und den kleinen Neger hat man ins Waisenhaus gegeben, wo man mit ihm einen großen Jux gehabt hat. Dann is er ausgelernter Kellner worn und is in Nachtcafés tanzen gegangen. Heut wern nach ihm mit großem Erfolg tschechische Mulatten geboren, was nicht mehr so gefärbt sind wie er. Ein Mediziner, der zum ›Kelch‹ gegangen is, hat uns mal erklärt, daß das nicht so einfach is. Nämlich so ein Mischling bringt wieder Mischlinge zur Welt, und die sind schon nicht von weißen Menschen zu unterscheiden. Aber plötzlich in einem Geschlecht zeigt sich herich ein Neger. Stelln Sie sich das Malör vor. Sie heiraten ein Fräulein. Das Luder is ganz weiß, und plötzlich bringt sie Ihnen einen Neger zur Welt. Und wenn sie sich vor neun Monaten ohne Sie im Varieté athletische Wettkämpfe angeschaut hat, wo ein Neger aufgetreten is, so wirds Ihnen, denk ich, doch bisserl im Kopf herumgehn.«

    »Der Fall Ihres Negers Kristian«, sagte der Einjährigfreiwillige, »muß auch vom Standpunkt des Krieges aus erwogen werden. Nehmen wir an, man hat diesen Neger assentiert. Er ist Prager, also gehört er zum 28. Regiment. Sie haben doch gehört, daß die Achtundzwanziger zu den Russen übergegangen sind. Die Russen würden sich wohl nicht wenig wundern, wenn sie auch den Neger Kristian gefangengenommen hätten. Die russischen Zeitungen würden sicher schreiben, daß Österreich seine Kolonialtruppen, die es nicht besitzt, in den Krieg jagt und schon zu den Reserven gegriffen hat.«

    »Es heißt«, warf Schwejk dazwischen, »daß Österreich doch Kolonien hat. Nämlich irgendwo im Norden. Ein Kaiser-Franz-Josef-Land . . .«

    »Schenkt euch das, Jungens«, sagte ein Soldat aus der Eskorte, »es is sehr unvorsichtig, heutzutage von einem Kaiser-Franz-Josef-Land zu sprechen. Nennt niemanden, und ihr tut besser dran . . .«

    #Autriche-Hongrie #histoire #colonialisme #guerre #zoo_humain #racisme #viol

  • « Le village de Bamboula »
    https://france3-regions.francetvinfo.fr/pays-de-la-loire/loire-atlantique/documentaire-le-village-de-bamboula-l-indecence-pavee-d
    https://france3-regions.francetvinfo.fr/image/3NncEZFWJqyMu7as5_EF3t5RJ88/930x620/regions/2022/01/04/61d4abc9433bd_1-le-village-de-bamboula-c-yves-forestier

    En 1994, 25 hommes, femmes et enfants ont vécu six mois retenus dans un parc animalier à Port Saint-Père dans la relative indifférence de la société de l’époque, avec la bénédiction des pouvoirs publics. Cette histoire est liée à celle d’un biscuit chocolaté vendu dans les années 80 : Bamboula.

    j’ignorais totalement cette histoire, on m’a parlé du #docu le we dernier

    #zoo_humain

  • Retour au « village de Bamboula » : en 1994, un « zoo humain » à prétention touristique - Page 1 | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/france/090521/retour-au-village-de-bamboula-en-1994-un-zoo-humain-pretention-touristique

    Retour au « village de Bamboula » : en 1994, un « zoo humain » à prétention touristique
    9 mai 2021 Par Julien Coquelle-Roëhm et Nina Soyez

    Le 10 mai 2001, la loi Taubira reconnaissait la traite et l’esclavage comme crimes contre l’humanité. Mediapart revient sur l’organisation du dernier « zoo humain » français, près de Nantes. Un épisode entouré de silences.

    Port-Saint-Père (Loire-Atlantique).– « À toute chose, malheur est bon. Dans la vie, c’est l’expérience qui te fait grandir. » Lassina Coulibaly n’est pas du genre à se morfondre. Toute sa vie, il a pu vivre de ce qu’il aimait le plus : la musique. Encore aujourd’hui, à 52 ans, on le retrouve avec son groupe d’afro-rock dans une ferme de Loire-Atlantique, loin de sa Côte d’Ivoire natale.

    Son vieil ami Benoît, ancien professeur de percussions, raconte comment il a rencontré Lassina en 1994, au parc Safari Africain de Port-Saint-Père, pas loin de Nantes, qui venait d’ouvrir son « village de Côte d’Ivoire » : « On m’avait dit qu’il y avait des musiciens ivoiriens qui jouaient super bien. Ces jeunes qui avaient l’air d’être des enfants jouaient avec une telle qualité de son. Tout le monde au parc était époustouflé. » Mais « quand on est arrivés, se souvient aussi Benoît, un petit enfant a montré du doigt mon fils qui est métis et a dit : “Oh ! regarde, maman, un Bamboula !” J’ai vu la pancarte au loin, j’ai vite compris. »

    L’entrée du parc Safari Africain de Port-Saint-Père, en avril 1994, exhibition rappelant les « zoos humains » de l’époque coloniale. © Yves Forestier / Sygma via Getty Images L’entrée du parc Safari Africain de Port-Saint-Père, en avril 1994, exhibition rappelant les « zoos humains » de l’époque coloniale. © Yves Forestier / Sygma via Getty Images

    Haute de plusieurs mètres, flanquée d’une statue géante à l’effigie d’un petit garçon noir habillé d’un pagne au motif léopard, l’entrée du parc affiche « Le village de Bamboula ». La pancarte est affublée d’un logo de la biscuiterie St Michel, qui commercialise alors les gâteaux du même nom. Face à la caméra de la télévision locale, en novembre 1993, Dany Laurent, le directeur du Safari Africain, principal parc touristique de la région où sont exposés plus d’un millier d’animaux, semble convaincu de sa dernière attraction : « Ce village, c’est une première sur le sol français et même sur le sol européen. Je me suis inspiré d’un village authentique qui s’appelle Fégéré en Côte d’Ivoire. J’ai voulu que ce soit une vraie reconstitution. [...] Le but ici est de promouvoir le tourisme en Côte d’Ivoire. En contrepartie, le ministère du tourisme nous offre [sic] des artisans et un groupe [d’artistes] pour assurer l’animation toute la saison. »

    Sur un prospectus publicitaire du parc, la visite du village « protégé par les fétiches » qui « transporte au cœur de l’Afrique Noire » est présentée comme une « aventure sereine, colorée et inoubliable ». « Ici, le folklore a le goût de l’authentique, les jeunes chantent et dansent au rythme des coutumes ancestrales. » Une « authenticité » poussée jusque dans la construction du village, réalisée par des ouvriers venus de Côte d’Ivoire pendant l’hiver 1993, et saluée par le premier ministre ivoirien Daniel Kablan Duncan, présent le jour de l’inauguration.

    Parmi « les jeunes [qui] chantent », on retrouve Lassina, qui a alors 25 ans et joue du djembé. Il y a aussi les treize autres membres du DJOLEM, la troupe de musiciens et de danseurs choisie par le ministère du tourisme ivoirien. « Comme tout groupe en Afrique, quand on nous a dit qu’on allait venir en France, on était tous contents », raconte Lassina. « Le mot “bamboula”, je ne savais même pas ce qu’il voulait dire. »

    Certains d’entre eux sont très jeunes : derrière leurs djembés, Harouna Dembélé et son petit frère Issouf ont respectivement 15 et 10 ans. « On était contents de jouer, et puis c’était notre travail, affirme sans détour Harouna, retrouvé par Mediapart. On savait qu’on pourrait gagner un peu d’argent pour nourrir notre famille en Afrique. »

    Les cases du village factice accueillent aussi des artisans qui « pratiquent leur art traditionnel » devant les touristes : un forgeron, une potière, un tisserand, un peintre et un sculpteur, Kolo, qui pose pour la photo devant l’entrée du parc. Mediapart l’a retrouvé, au bout du fil, à Korhogo, une ville du nord de la Côte d’Ivoire célèbre pour son artisanat. « Nous, les artisans, on venait tous de Korhogo. J’étais le seul à être déjà venu en France. Pour les autres, c’était la première fois. On nous avait demandé de venir avec notre femme, certains ont accepté, moi j’ai refusé », raconte le sculpteur. « Le forgeron est reparti au bout de trois mois car sa femme était enceinte. Dany Laurent était d’accord pour la renvoyer au pays, mais il voulait que le forgeron reste. Le forgeron a refusé que sa femme rentre seule. »

    Pour Sandrine Lemaire, professeure agrégée en histoire, qui a coécrit avec Pascal Blanchard, Gilles Boëtsch et Nicolas Bancel l’ouvrage Zoos humains et exhibitions coloniales (La Découverte), le concept du « faux » village résonne fortement avec les attractions de l’époque coloniale. « En plus du processus d’exhibition, on leur demande de rejouer une vie quotidienne supposée. Tout cela est très similaire au zoo humain. »

    Que la visite du parc animalier se finisse par celle du village est aussi très significatif : « En mêlant des humains à des animaux, on les présente, si l’on puit dire, plus proches de l’animal que de la civilisation, comme des sauvages. On est encore dans des stéréotypes très coloniaux. »

    Tous les jours de la semaine, les artistes et artisans animent le village en habits traditionnels dans des températures qui, parfois, ne dépassent pas 15 °C. Les femmes dansent souvent seins nus, en extérieur, devant les touristes. Les performances s’enchaînent toutes les 30 minutes, jusqu’à la fermeture du parc à 19 heures. « Dans le ballet, en Afrique, on répète tous les jours, mais ce ne sont pas les mêmes conditions, détaille Harouna. Dans une répétition, tu as une énergie différente du spectacle où tu donnes tout. Un spectacle de 30 minutes peut te prendre l’énergie d’une répétition de 4 heures. À un moment, c’est vrai qu’il y avait de la fatigue, et on a gardé ce même rythme pendant 6 mois. »

    Lassina se souvient de ses mains douloureuses à force de jouer : « Certains jours, c’était dur. Parfois, quand on finissait, on passait les mains sous l’eau tiède et on frottait avec du beurre de karité. Et puis au tout début, il faisait froid. On avait tellement mal qu’il nous est arrivé de prendre des baguettes pour jouer. »

    Vivant sur place, dans une maison située dans l’enceinte du parc, les déplacements des artistes et artisans sont aussi limités car soumis aux horaires d’ouverture. « Le soir, quand le parc fermait, ils barraient la grande porte, on était comme des animaux », se rappelle Kolo.

    « Il y avait des enfants qui travaillaient sept jours sur sept »

    Au Safari, les plaintes sont pourtant passées sous silence. Souleymane*, le chef de la troupe du DJOLEM, répond à toutes les questions des touristes et demandes d’interviews de la presse locale et nationale. « Si je n’étais pas venu ici, je l’aurais regretté à mort. Aucun de nous ici n’est malheureux, ni exploité », assure-t-il devant la caméra de TF1 en avril 1994. Aucun autre membre du village ne souhaite s’exprimer, et pour cause : « Souleymane et Dany Laurent nous avaient prévenus que si l’on ne disait pas que tout allait bien, si on se plaignait, on nous renverrait au pays », confie Lassina. Les interrogations de la presse, des syndicats et des associations, pourtant, s’accumulent peu à peu.

    La section locale du SNAM-CGT (Union nationale des syndicats d’artistes-musiciens de France) a pris connaissance du village avant même son ouverture. Philippe Gauthier, son représentant, devenu aujourd’hui secrétaire général national, débutait dans le syndicalisme lorsqu’il a entendu parler du « village de Côte d’Ivoire ». « Tout était écrit dans le journal local avant même que ça commence : qu’ils n’allaient pas être salariés français mais payés au tarif de la Côte d’Ivoire. Il y avait des enfants qui travaillaient sept jours sur sept, personne n’a pensé qu’il y avait une obligation scolaire en France. »

    Un constat auquel Dany Laurent, le directeur – décédé en 2014 – opposera toujours le même argument : « Tout le monde est sous l’autorité de l’Organisation internationale du tourisme et de l’hôtellerie (OITH) et de la législation ivoirienne par le biais d’une convention. Ici, c’est le droit ivoirien qui s’applique. » Les salaires sont alors déterminés en francs CFA, entre 50 000 à 120 000 pour les artistes (équivalent à 76 et 182 euros), et 300 000 (457 euros) pour les artisans. Aucune scolarisation des enfants n’est prévue, le directeur compare leur situation à celle « des enfants de cirque ».

    Mais les associations locales n’entendent pas en rester là. La section nantaise de la Ligue des droits de l’Homme, le SNAM-CGT, le GASPROM (branche nantaise de l’Association de soutien aux travailleurs immigrés) et SOS Racisme créent le collectif « Non à la réserve humaine », qui entame ses premières actions contre l’imaginaire colonialiste du village et ses entorses au droit du travail.

    Plusieurs militants se rendent régulièrement au parc, et distribuent à l’entrée des tracts qui comparent le village à l’exposition coloniale de Lyon de 1894, où les « villages nègres » apparaissaient en tête d’affiche comme l’attraction phare.

    Certains membres du collectif découvrent la maison qu’occupent les artistes et les artisans. Les 14 membres du DJOLEM se répartissent dans deux chambres, femmes et hommes séparés : six femmes se partagent 12 m2 et huit hommes 14 m2, alors que le droit du travail prescrit au minimum 6 m2 par personne. Adultes et enfants dorment ensemble sur des matelas posés à même le sol. Les artisans, moins nombreux, manquent aussi d’espace. La direction départementale du travail et de l’emploi jugera étonnamment leurs conditions de vie « correctes ».

    Les militants interpellent alors les pouvoirs publics et élus locaux sur la situation au village, sans grand succès. Le département, qui louait les terres au parc et siégeait à son conseil de surveillance, n’a jamais répondu aux interrogations du collectif. Jean-Marc Ayrault, alors maire de Nantes depuis 1989, n’a jamais réagi à la polémique.

    Aujourd’hui président de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage, l’ex-premier ministre n’a pas souhaité répondre aux questions de Mediapart. Ni son épouse, Brigitte Ayrault, conseillère générale de Loire-Atlantique à l’époque. Joseph Thomas, maire de Port-Saint-Père en 1994, proche de Dany Laurent et soutien du parc depuis sa création, n’a pas non plus donné suite à nos demandes d’interview.

    Après avoir multiplié les réclamations, le collectif « Non à la réserve humaine » décide d’assigner le parc en référé. « Peu de temps après, le préfet nous convoque en réunion, nous informant que le Safari voudrait nous faire des propositions », se souvient Philippe Gautier de la CGT. « Ils étaient d’accord pour augmenter tous les artistes et leur assurer une couverture sociale si l’on retirait notre référé. »

    Le collectif accepte, mais peu de choses changent. Les sorties hors du parc sont toujours contrôlées, Philippe Gautier raconte même avoir vu l’ensemble des passeports ivoiriens dans le coffre-fort de Dany Laurent. Les enfants continueront de travailler un jour sur deux. De l’école, ils ne verront qu’une institutrice détachée sur le parc quelques heures le matin, pendant seulement un mois.

    Enfin, les artistes et artisans ne percevront jamais le Smic : « [Après cette réunion], on nous a dit qu’il n’y aurait plus de cadeau. Que la nourriture, le logement et les charges seraient désormais à nos frais, raconte Kolo, le sculpteur. On devait toucher 600 000 francs CFA par mois [l’équivalent du Smic français en 1994 – ndlr], mais à la fin, il n’en restait que 400 000. »

    Chez les musiciens, c’est Souleymane qui se charge depuis le début de redistribuer l’argent. Mais « un mois avant de partir, on a voulu un peu d’argent pour acheter des cadeaux, les ramener au pays, se souvient Lassina. Souleymane nous a dit qu’il avait transféré notre argent sur son compte ivoirien, et qu’il nous paierait en rentrant à Abidjan. » De retour en Côte d’Ivoire, le percussionniste se souvient n’avoir touché en tout que 100 000 francs CFA (152 euros) pour 6 mois. « On ne savait pas comment le système marchait, quels étaient nos droits ou même le montant des salaires français », constate aujourd’hui Lassina Coulibaly.

    Pour Kolo, l’ensemble du groupe a été « trompé » par un directeur qui les a « baladés ». « Aujourd’hui, si l’on me demandait de faire un travail dans ces conditions, je n’accepterais pas », admet Harouna Dembélé, devenu musicien professionnel.

    Mis au courant des agissements de la direction, le collectif entame en juillet 1994 une seconde action en justice, qui, cette fois, ne se soldera pas par un arrangement à l’amiable. Un rapport d’expert est alors exigé par le juge. Alors que les griefs se multiplient et que la gronde se répand peu à peu au sein du groupe ivoirien, le « village » ferme ses portes en septembre et ne rouvrira pas au printemps d’après, comme prévu. C’est dans un parc vide que l’expert mène donc son enquête. Elle confirmera de nombreux points soulevés par le collectif et permettra d’autres découvertes : un employé du Safari racontera qu’en cas de maladie, les Ivoiriens étaient parfois soignés par le vétérinaire du parc.

    Trois ans plus tard, en 1997, le tribunal de grande instance de Nantes condamne le Safari Africain pour des violations du droit du travail et de droits aussi fondamentaux que celui « d’aller et venir », au préjudice des « contractants ivoiriens ». Le parc versera un franc symbolique aux cinq associations qui l’ont attaqué, et déboursera 4 000 francs de dommages et intérêts pour les frais de justice.

    « Le travail illégal est, au final, l’unique raison pour laquelle le village a fermé », s’étonne Sandrine Lemaire, coauteure de l’ouvrage sur les zoos humains. « Ce n’est pas tant la morale qui a choqué, mais plutôt l’aspect financier et légaliste de la chose. » L’image réductrice et colonialiste de l’Afrique perpétuée en 1994 par le directeur Dany Laurent persiste même de nos jours selon l’historienne : « Cette vision de hiérarchie des civilisations reste encore très présente dans les esprits. Ça reste inconcevable qu’on puisse montrer une Afrique très urbanisée, très développée, parce qu’on continue à les présenter comme symptômes du sous-développement. »

    Un sentiment partagé par Mathilde Bouclé-Bossard, présidente de l’association Les Anneaux de la Mémoire qui travaille sur le passé esclavagiste de Nantes : « Il y a des images de l’Afrique qui restent encore, comme celles qui ont été véhiculées au village africain. » Pour la militante, les circonstances de la création du « village » interpellent : « Depuis 1992, une exposition au château des ducs de Bretagne retraçait les thématiques de la traite à travers le passé négrier de Nantes. » Exposition à laquelle certains Ivoiriens ont d’ailleurs été invités. « Ça montrait bien qu’il y avait encore besoin de remettre des choses en place... »

    Depuis 1994, le Safari Africain a été revendu et s’est trouvé, comme parc animalier, un nouveau nom : Planète Sauvage. Le « village de Côte d’Ivoire » est, lui, devenu le « village de Kirikou », où le petit personnage du film de Michel Ocelot guide le visiteur. Des outils, des instruments de musique et des fétiches inspirés du film sont disposés dans ce qu’il reste des habitations artificielles. Le touriste est désormais invité à s’essayer au pilage du mil, à jouer du djembé, ou encore à « palabrer », comme le propose un des panneaux explicatifs. On peut y lire aussi que la musique est un « moyen d’expression » auquel les « Africains s’initient dès le plus jeune âge ». Un peu plus loin, un dessin montre Kirikou accroupi, laissant ses empreintes à côté de celles d’animaux. Aujourd’hui encore, à Port-Saint-Père, se visite une certaine idée de l’Afrique.

    #zoo_humain #racisme #tourisme

  • Totems et Tabous

    Un imposant palais, le Musée Royal de l’Afrique Centrale à Bruxelles. Rénové, il devient aujourd’hui l’Africa Museum ! Une voix venue d’Afrique hante les lieux... Elle nous raconte les origines coloniales de ce musée. Aujourd’hui, c’est le temps de l’ouverture à la restitution de cet héritage. Une restitution vers des Musées en République démocratique du Congo, au Sénégal,... C’est le temps de la réconciliation avec le passé...

    http://www.film-documentaire.fr/4DACTION/w_fiche_film/55083_1
    #film #film_documentaire
    #Belgique #Musée_Royal_de_l'Afrique_centrale #Congo_Kinshasa #musée #Léopold_II #stéréotypes #colonisation #appropriation #colonialisme #restitution #histoire_coloniale #mémoire #imaginaire #peur #spoliation #objet #décolonisation #sauvagerie #exposition_universelle (1897) #zoo_humain #travail_forcé #Congo_belge #symbole #nationalisme #récit_national #clichés #domination #masque #culture #identité_culturelle #Zaïre #Mobutu

    #géographie_culturelle

    ping @karine4 @cede

  • Israeli soldiers detain 13-year-old Palestinian in Hebron and lead him up and down streets blindfolded
    https://www.btselem.org/video/20191121_soldiers_detain_boy_in_hebron_and_lead_him_blindfolded_through_the

    On 3 Nov. 2019, at about 11:30 A.M., soldiers detained ‘Abd a-Razeq Idris, 13, from the Abu Jales neighborhood. They put him and a jeep, blindfolded him and drove him around. They then took him to al-Harika neighborhood, about a kilometer from his home, where they took him out of the jeep and walked him, blindfolded, through the streets. When his father arrived, the soldiers refused to turn the boy over. Instead, they drove him to a military post in the settlement of Kiryat Arba yet told the father they were taking him to the police station there, where the father searched for his son in vain. ‘Abd a-Razeq was asked about stone-throwers and sent home alone at about 2:00 P.M.

    This case is no aberration, it is part of the routine violence imposed on Palestinians in Hebron by Israeli security forces and settlers, including physical attacks, threats, verbal abuse, soldiers’ incursions into homes (usually at night) – and the false arrest of minors and adults. Israel cites security to justify this conduct and the segregation it imposes on the city. Yet as this case proves, these claims are baseless and serve merely to bolster a policy of driving Palestinians to leave Hebron by making daily life unbearable.

    https://youtu.be/57zM1IO70PE

    #israël #seule_démocratie_du_Moyen_Orient

  • Les zoos humains, une réalité française (une interview de Pascal Blanchard)

    Dans cet entretien avec la journaliste Dolores Bakela, Pascal Blanchard parle de la domination blanche, l’exotisation des corps, de la naissance du racisme et de la distinction entre les races... bref, d’une histoire française qui a laissé des traces durables dans le présent. Attention, les images et même les propos de Monsieur Blanchard peuvent heurter.

    > https://peertube.heraut.eu/videos/watch/6cdadeb3-db47-4f55-9a0f-6651493511d3

    Le documentaire lui même est disponible en replay par ici : https://www.arte.tv/fr/videos/067797-000-A/sauvages-au-coeur-des-zoos-humains

    #peertube #lemedia #arte #documentaire #interview #PascalBlanchard #colonialisme #Histoire

  • Les jumelles Dionne demandent à Ottawa de protéger « leur » musée 26 mai 2017 - Caroline Montpetit - Le Devoir

    Des décennies avant l’avènement d’Internet, elles ont grandi au centre de l’attention du monde entier. À l’aube de leurs 83 ans, les deux survivantes des quintuplées Dionne, Cécile et Annette, ressortent de l’ombre pour demander que soit assurée la pérennité du musée qui raconte leur histoire, à North Bay, en Ontario.
     
    Réunies dans l’appartement d’Annette Dionne, à Saint-Bruno, près de Montréal, elles se prêtent de nouveau au jeu de sourire aux photographes et de parler aux médias.
     
    « Je voudrais que ce musée donne un coup de main aux enfants abusés. Que ça leur apprenne qu’on a eu une vie difficile, mais qu’ils prennent courage, qu’on peut s’en sortir », dit Cécile Dionne.
     
    Au mois d’avril dernier, alors qu’une entrevue avec les soeurs Dionne était publiée en première page du New York Times , le conseil municipal de North Bay revenait sur sa décision de déménager la maison natale des soeurs Dionne dans le parc d’exposition d’un village situé à quelque 75 kilomètres de là. Mais la municipalité avait déjà vendu le terrain sur lequel était installée cette petite maison, où les quintuplées sont nées dans un foyer franco-ontarien en plein coeur de la Grande Dépression, en 1934. Finalement, la maison en question sera plutôt déménagée au centre-ville de North Bay. Et les soeurs Dionne veulent s’assurer que l’ensemble des artéfacts qu’elle contient y sera présenté, que la maison sera classée au patrimoine et que Patrimoine Canada investira dans son entretien.
     

    C’est donc dans cette maison que, le 18 mai 1934, les soeurs Dionne, quintuplées identiques, sont nées, prématurément, après sept mois de grossesse de leur mère Elzira Dionne, qui était déjà mère de cinq autres enfants. Les photos et le texte de La Presse canadienne sur cette naissance font alors le tour du monde. La naissance rarissime de ces quintuplées identiques en bonne santé est perçue comme un miracle. Tout de suite après, le père des quintuplées, Oliva Dionne, se voit offrir la somme de 10 000 $ pour « exposer » ses filles à la foire mondiale de Chicago. Il accepte d’abord, avant de changer d’avis le lendemain. Mais il est trop tard. Le gouvernement ontarien décide de faire des jumelles Dionne des « pupilles de l’État » et les retire de la garde de leurs parents. Les quintuplées ont alors quatre mois.
     
    En fait, le gouvernement ontarien vient de mettre la main sur une mine d’or. Un parc thématique, baptisé Quintland, est construit à Corbeil, près de North Bay, où les quintuplées Dionne seront exposées au public trois fois par jour, selon la météo. Une autoroute est construite pour s’y rendre. On dit que trois millions de personnes ont visité Quintland durant les années 1930. À cette époque, les Dionne sont élevées dans une nursery, où les infirmières se succèdent sans que l’on permette aux quintuplées de s’attacher à elles à long terme.
     
    « Quand on aimait une infirmière, il ne fallait pas pleurer quand elle partait parce que ma mère n’aimait pas ça. Ça devenait délicat, raconte Annette. Des fois, on se réveillait le matin et l’infirmière qu’on aimait n’était plus là. » Les filles voient leurs parents à travers des vitres, et c’est un mauvais souvenir pour les soeurs Dionne. Les parents Dionne se font pour leur part construire une vaste demeure juste à côté de la nursery. Et la petite maison sans électricité où les jumelles sont nées est transformée en musée.
     
    Vers l’âge de neuf ans, les petites filles revêtent l’uniforme pour baptiser cinq navires de guerre canadiens qui portent chacun leurs prénoms : Yvonne, Cécile, Annette, Marie et Émilie. « On ne décidait rien. On faisait ce qu’on nous demandait », dit Annette.
     
    _ « Annette m’a fait bien rire lorsqu’elle m’a dit : “On aurait dû savoir que notre vie allait être difficile parce les bateaux ont tous coulé” », _raconte Carlo Tarini, ami et porte-parole des quintuplées Dionne.
     
    C’est à cette époque, en effet, qu’Oliva Dionne réussit à récupérer la garde de ses filles. Mais celles-ci ne sont pas bien accueillies dans cette famille au sein de laquelle elles n’ont pas grandi.

    La suite : http://www.ledevoir.com/culture/actualites-culturelles/499668/jumelles-dionne-un-musee-a-proteger
    #quintuplées #Canada #Quintland #zoo_humain #enfance #enfant #enlèvement #Ontario

  • À l’époque des zoos humains | CNRS Le journal
    https://lejournal.cnrs.fr/articles/a-lepoque-des-zoos-humains

    Des êtres humains exhibés dans des zoos : c’est le spectacle de masse que les sociétés de la fin du XIXe siècle offraient à leurs populations. Une époque où on tenait pour acquise l’existence de races humaines.

    (Cet article a été publié dans CNRS Le journal, n° 263, décembre 2011.)

    Paris, année 1889. La capitale des lumières célèbre 100 ans de liberté, d’égalité et de fraternité. Outre la tour Eiffel, flambant neuve, l’attraction principale offerte aux 28 millions de visiteurs de l’Expo­sition universelle est le « village nègre » et ses 400 Africains, exhibés sur l’esplanade des Invalides, au milieu des pavillons ­coloniaux. Depuis une dizaine d’années, ces villages indigènes sont présents dans la plupart des grandes expositions, et ils le seront encore régulièrement durant une bonne partie du XXe siècle.

    #racisme #colonialisme #zoo_humain

  • 1896 : un « #village_nègre » à #Genève

    A l’occasion de l’Exposition nationale, un village Suisse a été reconstitué aux Vernets. Celui-ci côtoyait un village « nègre » avec des Noirs débarqués du Soudan. Une vraie attraction pour les Suisses d’alors...

    http://www.rts.ch/play/tv/mise-au-point/video/1896-un-village-negre-a-geneve?id=5772746
    #exposition_nationale #exotisme #racisme #zoo_humain

    v. aussi :
    http://www.rts.ch/play/tv/mise-au-point/video/que-reste-t-il-de-nos-expos-nationales-?id=5770656

  • A lire, un texte long et argumenté par des opposantes à Exhibit B

    Les zoos coloniaux, humains existent toujours. Si vous voulez voir des noirs en cage, faîtes le tour des prisons, des centre fermés pour immigré·e·s, les cellules des commissariats etc. Les corps noirs objectifiés, pathologisés, asservis c’est toujours d’actualité. Les politiques étrangères des anciens états coloniaux sont toujours coloniales. Les propos et rhétoriques racistes datant de l’époque coloniale sont toujours d’actualité. L’état s’octroie toujours une autorité légitime pour tuer, enfermer, mutiler. Regardez. Les descendants de colonisés, les descendants d’esclaves, les noir·e·s, nous sommes là. A la recherche de sensation ? Les gens sont prêts à payer pour voir des noir·e·s en cage au musée par curiosité ou pour s’offusquer mais nient les noir·e·s & la violence du racisme en-dehors de celui-ci. Ils ne veulent pas se confronter à nos faces anonymes. On est là, le racisme est là et nous en sommes la cible. Pas besoin d’une séance de musée qui va remplir les poches d’un mec blanc. Nous sommes en libre-service.
    Si vous ne pouvez pas réfléchir au racisme sans reproduire les plus violentes représentations racistes, qu’y a-t-il à espérer ? Nous restons des cobayes. Doit-on mettre en scène les pires scènes racistes pour les dénoncer ? Si oui, comment, par qui ? Nous ne nous satisfaisons pas de la carte « liberté d’expressions », celle qui permet la prolifération des propos raciste (et pas que, on pourrait développer une longue liste). Qui servez-vous par ce processus ? Qui est lésé·e ? En quoi est-ce émancipateur pour les noir·e·s ? Votre culture, votre éducation, votre envie de sensation, les voilà servis. Lutter contre le racisme en utilisant des mécanismes raciste ? Non, nous n’y croyons pas. Et nous utiliserons nos moyens d’expressions pour dénoncer l’oppression qui se déguise en liberté. Navrées que Bailey en soit surpris et se sente censuré, oui nous avons des choses à dire sur nos représentations, aussi étonnant cela puisse paraître.

    1ere partie
    #BoycottHumanZoo I : le racisme s’invite au musée
    http://mrsroots.wordpress.com/2014/10/14/boycotthumanzoo-i-le-racisme-sinvite-au-musee

    2nd partie
    #BoycottHumanZoo II : à la culture de notre servitude
    http://equimauves.wordpress.com/2014/11/02/boycotthumanzoo-ii-a-la-culture-de-notre-servitude

    #spectacle_vivant #afrique_du_sud #compagnie_theatrale #colonialisme #histoire #manifestation #boycott #racisme #ornotracisme

    • On est très partagés : autant certains arguments font mouche - notamment sur la question de classe sous-jascente (quelle économie et place ont les créateurs et performeurs noirs sinon médiés par des créateurs blancs qui ont eux accès aux sous et aux espaces de représentation). Cependant, ayant vu Exhibit B, on a trouvé que les performeurs se sont approprié le dispositif et selon nous étaient acteurs autonomes et non objets - notamment parce que leur regard perçant et leur attitude générale, divergeait des instructions de Bailey. Mais bon.

  • Pétition. Déprogrammer le zoo humain !

    Collectif CONTRE EXHIBIT B

    Montreuil, France

    Non, l’argent public ne doit pas financer un zoo humain !

    Pétition adressée à la direction du centre culturel « 104 » à Paris, à la direction du Théâtre Gérard Philipe à Saint Denis et aux maires de Paris et de Saint Denis.

    Comme vous le savez, l’exposition controversée « Exhibit B » est programmée pour présentation dans le Théâtre Gérard Philipe en novembre et au centre culturel 104 début décembre.

    L’exposition met en scène des Noirs enchaînés et dans différentes positions dégradantes. Une femme africaine, seins nus, en costume “tribal” est suivie par une femme noire assise, enchainée au cou...Les figurants noirs sont embauchés dans chaque ville où l’exposition est présentée, et les spectateurs payent pour visiter un à un les Noirs, qui restent silencieux et immobiles. L’exposition fait référence aux zoos humains d’avant la deuxième guerre mondiale, où des Noirs et d’autres peuples “exotiques” étaient exhibés pour le divertissement des Blancs dans une époque encore bien plus raciste que la nôtre.

    Nous voulons exprimer notre opposition indignée à cet évènement raciste. L’exposition a été annulée à Londres en septembre, suite à une campagne antiraciste qui a reçu le soutien d’un grand nombre d’organisations, dont le PCS et UNITE, deux des plus grands syndicats britanniques.

    Le créateur de l’exposition, Brett Bailey, déclare que son intention est, en présentant des figurants noirs enchaînés ou en cage, de faire réfléchir sur le racisme et l’héritage du colonialisme. Il est déjà surprenant que dans des quartiers mixtes au Nord de Paris, on invite la population multiethnique à venir apprendre sur le racisme d’un Sud-Africain blanc. C’est d’autant plus choquant que les possibilités pour des artistes noirs de présenter leur œuvre dans des centres culturels prestigieux sont extrêmement limitées.

    L’idée qu’un zoo humain de ce type, ouvert à toute la famille (gratuit pour les moins de 15 ans !) puisse faire reculer le racisme est ridicule, et l’exposition est une insulte à ceux et celles (dont une bonne partie des habitants des quartiers où est programmée l’exposition) qui se trouvent bien obligés de comprendre le racisme parce qu’ils le subissent quotidiennement. La liberté d’expression n’est pas une justification suffisante pour que nos centres culturels soutiennent de telles horreurs.

    Nous demandons au centre 104, et au Théâtre Gérard Philipe, tous deux financés par de l’argent public, de déprogrammer cette exposition.

    https://www.change.org/p/centre-104-th%C3%A9%C3%A2tre-g%C3%A9rard-philippe-d%C3%A9programmer-le-zoo-h

  • Exhibit B/zoo humain : Le 104 réfute les accusations de racisme et demande à ses soutiens de s’exprimer sur les réseaux sociaux - Communiqué de presse 20 novembre 2014

    Chers spectateurs,

    Vous êtes nombreux à avoir participé à l’une des séances de l’installation-performance « Exhibit B » la saison dernière et à avoir partagé avec nous la force singulière de cette forme artistique.

    Devant le succès rencontré, nous avons décidé de la programmer à nouveau cette saison, en collaboration avec nos collègues du Théâtre Gérard Philipe de Saint Denis (du 27 au 30 novembre au TGP, du 7 au 14 décembre au CENTQUATRE-PARIS).

    Vous avez reçu le 19 novembre un courrier signé des 2 directeurs qui est apparu nécessaire au vu d’une polémique initiée par des individus qui tentent de mener une campagne d’interdiction de cette œuvre.

    Ceux-ci (dont aucun n’a vu la performance) arguent du fait qu’« Exhibit B » serait un acte raciste, ce qui est un total contresens et donc un mensonge éhonté.

    Ces individus se déploient à la faveur des réseaux sociaux. Afin de ne pas laisser l’espace libre à ces seuls détracteurs, nous vous invitons, si vous le souhaitez, à y prendre la parole, au vu de votre expérience vécue autour de cette œuvre. Au-delà, vous pouvez aussi nous faire part de votre point de vue et nous l’envoyer à relations.publics@104.fr.

    Enfin, si vous jugez nécessaire de partager votre expérience personnelle d’« Exhibit B », n’hésitez pas à en parler autour de vous et à inciter votre entourage à assister à l’une des séances.

    Nous vous remercions pour l’attention que vous porterez à ce message.

    Bien cordialement

    L’équipe du CENTQUATRE-PARIS

    Articles de la blogueuse @Mrsxroots et de @LomamiPo qui appellent au boycott et détaillent leurs arguments http://mrsroots.wordpress.com/2014/10/14/boycotthumanzoo-i-le-racisme-sinvite-au-musee http://equimauves.wordpress.com/2014/11/02/boycotthumanzoo-ii-a-la-culture-de-notre-servitude

    • Si vous ne pouvez pas réfléchir au racisme sans reproduire les plus violentes représentations racistes, qu’y a-t-il à espérer ? Nous restons des cobayes. Doit-on mettre en scène les pires scènes racistes pour les dénoncer ? Si oui, comment, par qui ? Nous ne nous satisfaisons pas de la carte « liberté d’expressions », celle qui permet la prolifération des propos raciste (et pas que, on pourrait développer une longue liste). Qui servez-vous par ce processus ? Qui est lésé·e ? En quoi est-ce émancipateur pour les noir·e·s ? Votre culture, votre éducation, votre envie de sensation, les voilà servis. Lutter contre le racisme en utilisant des mécanismes raciste ? Non, nous n’y croyons pas. Et nous utiliserons nos moyens d’expressions pour dénoncer l’oppression qui se déguise en liberté. Navrées que Bailey en soit surpris et se sente censuré, oui nous avons des choses à dire sur nos représentations, aussi étonnant cela puisse paraître.

      #réification #exposition_raciste #ras-le-bol
      #whiteplaining

  • Un « zoo humain » bientôt à Paris, des militants antiracistes demandent son annulation, comme à Londres - L’Express

    http://www.lexpress.fr/actualite/societe/le-zoo-humain-qui-a-fait-scandale-a-londres-arrive-bientot-a-paris_1613670.

    En France, des militants antiracistes se mobilisent pour obtenir également son annulation. Une pétition et des argumentaires circulent, pour dénoncer un « évènement raciste ». Pas question de recevoir des leçons de la part « d’un Sud-Africain blanc » dans « les quartiers mixtes au Nord de Paris », alors que les artistes noirs peinent à « présenter leur oeuvre des des centres culturels prestigieux ». La pétition a pour l’instant recueilli 831 signatures, contre 23 000 à Londres, signale France TV Outre-mer. A Avignon cet été, et au 104 pas plus tard que l’année dernière, Exhibit B. était passée sans faire de scandale.

    Relire dans le @mdiplo « Ces zoos humains de la France coloniale », qui fait le lien entre découverte de « l’Autre » différent et inférieur, légitimation du racisme et de la colonisation http://www.monde-diplomatique.fr/2000/08/BANCEL/1944

    #négrophobie #racisme #colonialisme

  • Zoo humains en 2014
    https://www.change.org/p/aux-directeurs-du-centre-104-et-du-théâtre-gérard-philippe-aux-maires-de-par
    Et
    http://www.udb-bzh.net/index.php/fr/actualites/prise-directe/4279-a-paris-une-exposition-raciste-creer-ou-recreer-un-zoo-humain-facon-ex

    Comme vous le savez, l’exposition controversée « Exhibit B » est programmée pour présentation dans le Théâtre Gérard Philippe en novembre et au centre culturel 104 début décembre.

    L’exposition met en scène des Noirs enchaînés et dans différentes positions dégradantes. Une femme africaine, seins nus, en costume “tribal” est suivie par une femme noire assise, enchainée au cou...Les figurants noirs sont embauchés dans chaque ville où l’exposition est présentée, et les spectateurs payent pour visiter un à un les Noirs, qui restent silencieux et immobiles. L’exposition fait référence aux zoos humains d’avant la deuxième guerre mondiale, où des Noirs et d’autres peuples “exotiques” étaient exhibés pour le divertissement des Blancs dans une époque encore bien plus raciste que la nôtre.

    Nous voulons exprimer notre opposition indignée à cet évènement raciste. L’exposition a été annulée à Londres en septembre, suite à une campagne antiraciste qui a reçu le soutien d’un grand nombre d’organisations, dont le PCS et UNITE, deux des plus grands syndicats britanniques.

    Le créateur de l’exposition, Brett Bailey, déclare que son intention est, en présentant des figurants noirs enchaînés ou en cage, de faire réfléchir sur le racisme et l’héritage du colonialisme. Il est déjà surprenant que dans des quartiers mixtes au Nord de Paris, on invite la population multiethnique à venir apprendre sur le racisme d’un Sud-Africain blanc. C’est d’autant plus choquant que les possibilités pour des artistes noirs de présenter leur œuvre dans des centres culturels prestigieux sont extrêmement limitées.

    L’idée qu’un zoo humain de ce type, ouvert à toute la famille (gratuit pour les moins de 15 ans !) puisse faire reculer le racisme est ridicule, et l’exposition est une insulte à ceux et celles (dont une bonne partie des habitants des quartiers où est programmée l’exposition) qui se trouvent bien obligés de comprendre le racisme parce qu’ils le subissent quotidiennement. La liberté d’expression n’est pas une justification suffisante pour que nos centres culturels soutiennent de telles horreurs

    #racisme #zoo_humain #exposition #pétition