Livre | Le milieu de nulle part

/livre-le-milieu-de-nulle-part

  • Livre | Le milieu de nulle part

    Un #livre magnifique que nous recommandons particulièrement, travail en commun de la philosophe #Christiane_Vollaire et du photographe #Philippe_Bazin dans dix huit #centres_d’hébergement ou de #rétention de #réfugiés, essentiellement #tchétchènes, en #Pologne.

    “Nos interlocuteurs voulaient parler, et certains même se sont battus contre les barrières de la langue, parfois contre celles qu’opposaient certains responsables de centres ; parfois contre celles du regard des autres, pour entrer en communication. Ils voulaient montrer leurs espaces de vie [...]. Ce désir de visibilité, ce désir d’apparaître dans l’espace public, est l’objet, photographique autant que philosophique, de ce travail.”
    Christiane Vollaire

    Les Non-lieux de l’exil présenteront une série de compte-rendus de cet ouvrage proposés à différents chercheurs et praticiens : diversités d’approches et de voix pour tenter, d’une certaine façon, de faire pendant à la pluralité des expériences de l’exil restituée par le livre. Cette approche plurielle est ouverte : celles et ceux qui voudraient proposer leur lecture peuvent nous contacter à cet effet.

    http://www.asile.ch/vivre-ensemble/2014/01/03/livre-le-milieu-de-nulle-part

    #asile #migration #photographie

    • Compte rendu de l’ouvrage « Le Milieu de nulle part », de Philippe Bazin et Christiane Vollaire (Créaphis Éditions, 2012)

      « Produit conjoint d’un travail photographique et d’un travail philosophique de terrain », effectués en juillet 2008 dans des centres de rétention ou d’hébergement en Pologne, ce livre est né de la volonté de montrer l’irrationalité et le caractère foncièrement destructeur des politiques d’immigration contemporaines. L’unité qui résulte de l’articulation de ces deux travaux, cependant, ne réside pas dans un rapport d’illustration, où la photographie serait au service du texte, pas plus que dans un rapport de théorisation, où le texte aurait pour tâche d’expliciter une théorie sous-jacente aux images.

      La proposition faite par cet ouvrage repose en effet sur l’idée que c’est la différence radicale qu’il y a entre le texte philosophique et l’image photographique qui rend possible un assemblage qui, précisément parce qu’il n’est pas de l’ordre de la répétition, permet d’approfondir et d’interroger chacun des deux : le texte par l’image, et l’image par le texte. Unité dynamique ou chiasme, donc, que l’on peut lire à même la répartition des objets, le texte se concentrant sur la parole des personnes interrogées (à partir d’entretiens réalisés avec cent cinq réfugiés), là où les photographies donnent à voir les lieux de leur détention.

      Mais à chaque fois, il s’agit d’une même visée : rendre « visible » par les photographies de Philippe Bazin, « audible » par le texte de Christiane Vollaire ce que les politiques migratoires européennes vouent à la clandestinité ou l’invisibilité, c’est-à-dire, en fait, à l’inexistence publique et politique. D’où, du côté de la photographie comme de l’écriture philosophie, le choix de refuser un certain mode de représentation médiatiquement dominant, et qui vise justement à occulter la violence de la situation qui est celle du réfugié.

      http://reseau-terra.eu/article1299.html
      cc @albertocampiphoto