@bp314 :
Puisque je suppose qu’il faut faire une hiérarchie de valeurs entre l’exploitation sexuelle et l’exploitation tout court
On va dire que tu ne fais pas de provocation volontaire...
La hiérarchisation c’est toi qui l’évoques. Il n’y a pas besoin de hiérarchiser des causes. Par contre on peut prioriser des luttes quand on n’a pas le choix. Quand les « secouristes » sont moins nombreux que les victimes, oui, il faut faire des choix désagréables.
En l’occurrence, entre une situation d’exploitation où tu trimes toute la journée mais où tu peux encore envisager d’avoir un bébé avec un être aimé, et une situation d’exploitation où tu te fais engrosser et où ta vie affective et sentimentale est niée, comprend que la seconde situation soit encore plus grave et urgente à abolir, non ?
Quand tu vois que les médias semblent incapables de prendre la mesure de la gravité de cette situation, il est légitime de se demander s’ils sont capables d’empathie avec ces femmes, pour comprendre de quoi cette exploitation les ampute.
@mad_meg : Oui ici aussi les mots sont importants.
Si les médias parlent « d’usines à bébé » en désignant ces femmes, ce terme choquant et provocateur semble pertinent pour mettre en évidence l’horreur du concept et lutter contre l’indifférence.
Si les « usines à bébé » sont les maisons qui abritent ces femmes, ça change tout. Les femmes ne sont pas explicitement évoquées, elles sont donc aussi niées aussi par les médias. Elles ne sont que les machines invisibles de cette usine.
Comme si le scandale résidait plus dans le fait qu’on mette des machines dans des usines pour faire des bébés, que dans le fait qu’on voit les femmes comme des machines à enfanter..