• Le vieil allié, la France a déjà bombardé Damas en 1925

    France, Syrie et Liban 1918-1946 - Le Mandat à l’épreuve des passions françaises : l’affaire Sarrail (1925) - Presses de l’Ifpo
    http://books.openedition.org/ifpo/3175

    (...) Dans la chronique ordinaire de la France des années vingt, on relève généralement que le bombardement de Damas, le 20 octobre 1925, a anéanti la carrière d’un général connu pour ses opinions républicaines et radicales, à qui le gouvernement du cartel des gauches avait confié un an auparavant la charge de Haut-Commissaire dans les États du Levant. Pour de multiples raisons, passé l’époque du cartel des gauches, on ne parla plus guère ni de l’affaire, ni du général Sarrail.
    (...)
    Le bombardement de Damas n’est en somme que l’épilogue sanglant d’une crise qui eut surtout pour cadre le Grand-Liban et qui relève dans une large mesure d’affaires « franco-françaises ». La présenter comme une nouvelle manifestation de l’antagonisme entre « cléricaux » et « anticléricaux », comporte plus d’un attrait. L’affaire ne fut-elle pas d’ailleurs perçue comme telle par ses acteurs, français et libanais ? N’a-t-elle pas éclaté dès le 29 novembre 1924 quand le radical Édouard Herriot rappelle le général Weygand, catholique fervent et déjà soupçonné d’œuvrer dans l’ombre au renversement de la République, et le remplace par le général Sarrail, un « vrai républicain », catalogué comme franc-maçon par quantité de ses détracteurs ? Ne s’est-elle pas développée dans le contexte très particulier de la brève expérience du cartel des gauches au cours de laquelle la question religieuse, pourtant sensiblement apaisée depuis 1914, se réveille et connaît une soudaine poussée de fièvre ?