Itai Ater et Yossi Spiegel, universitaires israéliens : « Nous ne sommes pas notre gouvernement »
▻https://www.lemonde.fr/idees/article/2025/06/19/itai-ater-et-yossi-spiegel-universitaires-israeliens-nous-ne-sommes-pas-notr
Les appels à boycotter les universitaires israéliens se multiplient. S’ils peuvent en comprendre les motifs, deux professeurs d’économie à Tel-Aviv rappellent, dans une tribune au « Monde », que l’université était en première ligne de l’opposition au gouvernement Nétanyahou avant la guerre, et le reste plus que jamais.
Tribune pathétique mais terriblement révélatrices de deux universitaires israéliens alors que les appel à cesser les coopérations universitaires se multiplient ainsi qu’à suspendre l’accord avec l’Union européenne qui permet à des universités israéliennes de bénéficier de montants très importants, qui alimentent directement de nombreuses entreprises du secteur de la défense, et en fait impliquées dans la colonisation et le génocide (cf. ▻https://agencemediapalestine.fr/blog/2025/06/17/en-plein-genocide-lunion-europeenne-continue-de-financer-israel ainsi que ►https://orientxxi.info/lu-vu-entendu/israel-les-universites-maillon-essentiel-de-l-entreprise-coloniale,8312).
Or, dans cette tribune, les deux chercheurs mettent en avant leur opposition au gouvernement Netanyahu, leur défense de la démocratie (opposition à la réforme de la Cour suprème), ainsi que leur volonté d’arrêter la guerre pour permettre le retour des captifs, comme disent-ils 70% de la population. Mais ce texte n’utilise jamais les mots Palestine, Palestiniens ou Cisjordanie. Les massacres en cours sont euphémisés par l’expression "les images horribles de Gaza qui apparaissent dans les médias" qui laisse ouverte ouverte l’interprétation que ces images ne sont qu’une fabrication sans lien avec la réalité. Nulle part ils ne condamnent les massacres d’enfants et de civils, ni ne dénoncent la destruction des hopitaux, des écoles et des université, ni la famine organisée, etc. Ils ne comprennent pas où est vraiment le problème : le génocide, le nettoyage ethnique et l’apartheid, le refus de co-exister avec le peuple palestinien en reconnaissant les droits politiques de ce dernier. En fait, l’article les décrit comme seuls, victimes d’un sentiment anti-israélien croissant qui semble n’avoir aucune cause, tandis que ces bons militants de la démocratie affrontent de leurs mains nues un gouvernement autoritaire menaçant les libertés académiques. Nous, Européens, devrions les remercier pour cela et les soutenir, d’abord au niveau du porte-monnaie. Eh bien, je pense que cela montre à quel point il est justifié de poursuivre le boycott académique et de faire pression sur l’Union européenne pour remettre en cause l’accord d’association avec Israël, qui va au-delà des coopérations universitaires et doit toucher évidemment les armes mais aussi faire cesser les facilités aux échanges commerciaux.