• GRÂCE
    http://unegrace.com/?p=7

    Le viol est une bombe sale qui anéantit tout quand elle explose et contamine ensuite pendant des décennies. Tout est devenu empoisonné. Le corps recèle la mémoire de cette violence et il devient un ennemi.

    [...]

    Pourquoi fait-on ça ?

    Violer ?

    […] pourquoi ? Parce qu’ils le peuvent. Parce qu’ils en ont le pouvoir et le sexe ici est secondaire, il ne s’agit que de pouvoir. Que d’exercer son pouvoir sur plus faible que soi et de jouir d’abord de l’écrasement par ce pouvoir.

    […]

    Mon violeur, jamais vous ne le haïrez autant que moi. J’en suis certain. Et pour autant le condamner à mort ne m’apporterait rien. Ne réparerait rien. Ne me redonnerait rien de ce qu’il m’a pris. Ca éviterait qu’ils recommencent ? Ce qui l’évitera surtout c’est de prévenir, de détecter et de soigner les abuseurs potentiels le plus tôt, pour qu’ils ne commencent pas. C’est un travail de santé publique et si il faut punir ceux qui ont agi, qui sont passés à l’acte, le mieux est qu’une société se donne les moyens pour que précisément : ces gens ne passent pas à l’acte.

    • C’est un texte magnifique. Un témoignage courageux, mais plus que ça : un plaidoyer pour changer le monde.

      Courageux, parce que personnel, intime et engageant. Il nous concerne tous et toutes : en tant que victimes, effectives ou potentielles, nombreuses, hélas trop, à se reconnaître dans son témoignage, mais aussi et surtout en tant que témoins muets, en tant que société permettant cela.

      Oui, c’est un texte important. Il témoigne d’une colère, digne et légitime, nécessaire. Une colère propre à nous émouvoir et nous engager. Avec lui, comme lui. Une colère que nous devons partager.

      Je ne connais pas Thierry, mais je le remercie. Le cheminement dont il témoigne est un enseignement fort.

    • Je connais Thierry depuis des années. À cause de nos écrits respectifs, d’abord. Puis on s’est rencontré à Toulouse dans une réunion de blogueurs en 2008. On se croise de temps en temps, on se téléphone.
      IL m’a raconté son histoire il y a quelques années, au bigo. Pas tout. Il a fait un foutu parcours du combattant.
      C’est très extrême, je pense, pour lui, de se foutre ainsi à poil sur le net. Tu as raison, le texte est important, mais le truc, c’est que je connais un peu l’homme derrière, du coup, je n’ai pas envie qu’il soit trop exposé. Mais j’ai probablement tord de choisir pour lui.