Stéphane Bortzmeyer

Je suis un homme du siècle dernier, j’essaie de m’adapter, mais je n’en ai pas vraiment envie.

    • Tous supects ?

      En tant que citoyennes et citoyens dans un pays démocratique, nous avons le droit de penser différemment et participer à des manifestations exprimant notre désaccord face à certaines décisions prises par le gouvernement. Cette loi, avant de viser le terrorisme, vise toute personne ayant des idées différentes et/ou radicales ou tout simplement voulant se renseigner sur des mouvements radicaux.
      Ce projet de loi s’attaque aux intentions plutôt qu’aux actes. En tant que citoyen, ma liberté d’information (aller regarder les contenus que je souhaite sur internet pour m’informer, comme un individu responsable), ma liberté de circulation (quitter mon pays sans que les autorités ne préjugent de mes intentions), ma liberté d’expression sont menacées.

      Mais il est important de lutter contre le terrorisme, n’est-ce pas ?

      La question est de savoir ce qui est du terrorisme. La définition du terrorisme est, historiquement et politiquement très complexe et changeante.
      Ce projet de loi ne lutte pas réellement contre le terrorisme, celui qui a lieu au Moyen-Orient par exemple.
      Il prétend empêcher ou ralentir l’incitation au terrorisme, mais met en place des principes et des cadres juridiques qui sont lourds de conséquences pour les libertés publiques et qui ne visent pas le terrorisme en lui-même.
      Nous pensons que l’équilibre entre la protection de la population et les libertés publiques est une chose très délicate. Elle nécessite une réflexion démocratique poussée afin de ne pas céder à l’immédiateté des sujets d’actualité et ne mérite pas d’être votée en urgence.