Traduction rapide d’un passage du dernier billet d’As‘ad AbuKhalil dans la version anglophone du Akhbar : Some Questions on the Houla Massacre... and Beyond
►http://english.al-akhbar.com/blogs/angry-corner/some-questions-houla-massacreand-beyond
L’histoire de Houla est encore trouble. Personne ne sait ce qui s’est passé. Nous savons que des civils innocents ont été tués. Nous savons que les deux côtés s’accusent mutuellement et nous savons que les deux camps sont habitués à mentir. Mais nous pouvons poser quelques questions :
– Pourquoi les médias occidentaux ignorent-ils les histoires d’enlèvements et d’assassinats de civils perpétrés par l’Armée syrienne libre (qui en réalité n’est qu’un nom emprunté par une variété de gangs et de bandes à l’idéologie largement islamiste – et dans certains cas ben-ladiste) ?
– Pourquoi n’y a-t-il eu aucune tentative de déconstruire les histoires diffusées par l’opposition syrienne en exil ? Initialement, ils ont prétendu que l’armée syrienne avait tué les civils par bombardement. C’est seulement le jour suivant, lorsque l’ONU a affirmé que moins de 20 personnes avaient été tuées par bombardement (et 20 personnes, ça n’est pas un petit nombre, et ils doivent être ajoutés à la liste honteuse des crimes commis par ce régime qui devrait être renversé et traduit en justice), et que la plupart avait été tués à bout portant. Il y eu des affirmations d’attaques au couteau, mais il semble que la plupart ont été abattus.
– Pourquoi y a-t-il eu des tentatives pour faire comme si le massacre de Houla était un crime confessionnel (par des chiites/alaouites contre des sunnites) alors qu’il apparaît que sans doute un tiers des victimes étaient chiites ? Y a-t-il eu des assassinats confessionnels dans la région avant ce massacre ? Pourquoi ne trouve dans la presse occidentale aucune référence aux kidnappings confessionnels (par des groupes armés salafistes à Daraa comprenant même quelques Libyens, selon le correspondant d’Al-Akhbar qui s’est rendu sur place) contre les Druzes dans la région de Sweida (les Druzes, à leur tour, ont enlevé des gens de Daraa avant que la question ne soit résolue par l’échange des otages) ?
– Pourquoi les médias n’ont-ils pas noté que l’Armée syrienne libre, le Conseil national syrien et les Frères musulmans avaient admis qu’ils étaient en contact avec le groupe confessionnel qui a kidnappé les pélerins libanais chiites ? En fait, le fameux dissident syrien libéral, Haytham al-Malih, a déclaré au quotidien Ash-Sharq Al-Awsat, détenu par un prince séoudien, qu’il soutenait l’enlèvement et a appelé les kidnappeurs à ne pas libérer les pélerins.
Est-il possible de croire l’histoire telle qu’on nous l’a racontée : que les chiites et les alaouites vivant dans une zone majoritairement sunnite ont soudainement décidé de se retourner contre la majorité et de les massacrer ? Et comment les survivants ont-ils connu l’identité confessionnelle des assassins ? Hé bien, selon Neil MacFarquhar, ils leur ont bizarrement dit : « nous sommes des shabiha ». Ils ont tout fait sauf laisser des photos de Bashar Assad derrière eux. Une autre histoire (surtout diffusée sur Twitter) est encore plus bizarre : apparemment, les tueurs avaient des « slogans chiites écrits sur le front » (cette histoire a été écrite par un reporter occidental puis diffusé par le journaliste séoudien Jamal Khashoggi (qui va bientôt diriger la station d’information propriété du prince Al-Walid bin Talal).