person:jonathan sterne

  • « Pierre Schaeffer au temps du Studio d’essai (1943-1945) » par Creation on air (#France_Culture)
    http://www.franceculture.fr/emissions/creation-air/pierre-schaeffer-au-temps-du-studio-d-essai-1943-1945

    De la contrainte et de l’urgence naissent parfois des aventures extraordinaires... #Pierre_Schaeffer entré à la radiodiffusion en 1935, fonde le #studio_d'essai en 1943, sous l’occupation. Il imagine un lieu dédié à l’art radiophonique, et doit alors composer avec le gouvernement Vichy.

    http://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/11983-23.06.2016-ITEMA_21017156-0.mp3

    Et l’écoute qu’en fait #Radio_Fañch
    https://radiofanch.blogspot.fr/2016/06/schaeffer-ce-geant.html

    Dans leur documentaire, diffusé ce soir à 23h à France Culture, Stéphane Bonnefoi et Alexandre Bazin, nous donnent à entendre Schaeffer dire « Nous avions envie de faire une radio qui soit intelligente, qui soit dans la ligne de la culture, de la tradition française. Comme nous étions radio d’État… le combat de cette jeune équipe pour faire une radio française digne de ce nom [par opposition aux radios privées, ndlr] était un combat extrêmement idéologique ! »

    Schaeffer revient sur la genèse de la radio des PTT (Postes, Télécommunications, Téléphone) et, constate en 1935, les dix ans de retard pris par ce média balbutiant. Il est touchant d’entendre le mot « bricolage » par opposition aux radios du groupe Radio France qui, aujourd’hui, ne bricolent absolument plus rien. L’ordre et la mécanique de création sont institués, policés, enfermés « derrière » des grilles, dont la similitude avec le régime carcéral faisait sourire (jaune) Philippe Caloni.

    #audio #radio #histoire #création_sonore #création_radio

    • Un petit bout d’histoire en passant, Maurice Martenot est également de l’aventure avec Pierre Schaeffer à Lyon sous Vichy (SFR). Martenot était grand musicien (défendant la musique contemporaine avec sa sœur Ginette) mais aussi télégraphiste pendant la guerre de 14. J’ai réalisé l’autre jour avec le très bon documentaire d’Arte combien l’histoire de l’électricité était liée à celle des communications télégraphiques puis téléphoniques et finalement de tout ce qui tient des ondes électromagnétiques et donc évidemment de la transmission musicale. Ça devait être une époque extraordinaire, fourmillant de découvreurs et d’inventeurs pour relier tous ces ponts.

      Tiens d’ailleurs à partir de 40:26 on entend bien les #ondes_martenot

  • « A l’origine des sound studies », La suite dans les idées (#France_Culture)
    http://www.franceculture.fr/emission-la-suite-dans-les-idees-a-l-origine-des-sound-studies-2015-12

    Depuis des années déjà, ce qu’on appelle les visual studies se sont développées dans les sciences humaines et sociales, associant des chercheurs de nombreuses disciplines qui tous ont placé l’image, les images au centre de leurs travaux. L’image, sacralisée dans nos sociétés médiatiques globalisées capables de fabriquer des icônes à une vitesse…supersonique. L’image, donc, a littéralement doublé le #son, injustement oublié, notamment par les sciences humaines et sociales. Mais les choses changent et depuis quelques années des bruits se font entendre de ce côté-là, annonçant l’avènement des #sound_studies, avec notamment la publication d’un livre pionnier, « Une Histoire de la modernité sonore », publié en 2003 et enfin traduit en français, son auteur, Jonathan Sterne est cette semaine l’invité de La Suite dans les Idées.

    #Jonathan_Sterne est professeur au Department of Art History & Communication Studies de l’Université Mc Gill à Montréal, et l’auteur d’une Histoire de la modernité sonore (coédition La Découverte/Philharmonie de Paris).

    http://rf.proxycast.org/1103683342013833216/16260-05.12.2015-ITEMA_20857389-0.mp3

    Sur le livre de Sterne
    http://seenthis.net/messages/418691

    #audio #radio

  • « Jonathan Sterne : aux origines de l’écoute moderne »
    http://syntone.fr/jonathan-sterne-aux-origines-de-lecoute-moderne

    Les appareils de diffusion sonore ne sont pas des machines qui parlent, mais des machines qui entendent à notre place. À peine le #livre commencé, c’est le premier renversement de perspective, et non des moindres, qu’opère #Jonathan_Sterne dans sa foisonnante Histoire de la modernité sonore . L’ouvrage, qui vient compléter la récente collection « Culture sonore » co-dirigée par les éditions La Découverte et la Philharmonie de Paris, déconstruit nombre d’évidences qui structurent notre rapport au #son et à l’#écoute, met au jour la généalogie matérielle et idéologique de diverses techniques et pratiques acoustiques des XIXe et XXe siècles et écrit par là-même une toute nouvelle #histoire des #médias, des #technologies et plus largement de la société occidentale.

    A propos de
    http://www.editionsladecouverte.fr/catalogue/index-Une_histoire_de_la_modernite_sonore-9782707185839.html

  • "“Sound studies”, une nouvelle discipline ?"
    http://philharmoniedeparis.fr/fr/magazine/sound-studies-une-nouvelle-discipline

    Les “sound studies” s’introduisent dans le paysage francophone. Entretien avec #Jonathan_Sterne à l’occasion de la parution de son Histoire de la modernité sonore.

    (...) Je me suis très vite rendu compte que de nombreux auteurs, y compris des figures telles que Theodor Adorno, ont tendance à se confondre en généralités lorsqu’ils s’interrogent sur le fonctionnement effectif du son, de la musique ou de l’audition en tant que forces culturelles. Même si leurs écrits sont pertinents, ils recourent bien souvent à des clichés, en particulier celui d’une audition en proie à des formes sociales archaïques et prémodernes. En tant que musicien, je savais que ce n’était pas le cas. Si la visualité a une #histoire, le #son doit en avoir une aussi. L’« histoire du son » est donc une expression qui s’est rapidement imposée à moi.

    (...) Si je devais définir les #sound_studies en une phrase, je dirais qu’elles appliquent à la question sonore les avancées intervenues dans les sciences humaines et sociales au cours du demi-siècle passé. Plutôt que de suivre les règles du jeu des disciplines instituées en privilégiant l’étude de la musique ou de la parole, elles considèrent le son et le monde acoustique comme des objets dignes d’intérêt intellectuel. À l’inverse, les sound studies suggèrent également que le son offre des voies d’accès alternatives à des problématiques centrales qui animent la réflexion en sciences humaines et sociales. C’est, à mon sens, la caractéristique la plus importante et la plus excitante de ce champ. C’est bien joli d’écrire sur le phonographe, mais l’essentiel de mon lectorat ne se passionne pas pour l’appareil. Il se compose de lecteurs attirés par des problématiques plus larges, touchant à la culture, au pouvoir, à la subjectivité. Tel est l’espoir que je place dans les sound studies : qu’elles traitent toujours de grandes questions historiques, philosophiques et politiques sous l’angle sonore.

    Et le #livre, donc
    http://www.editionsladecouverte.fr/catalogue/index-Une_histoire_de_la_modernit___sonore-9782707185839.html

    « Il vous faut un casque audio » : ce slogan publicitaire du début du XXe siècle n’a rien perdu de son actualité. S’isoler dans un monde de sons, prêter attention aux détails acoustiques, rechercher la haute fidélité sonore, communiquer à distance et construire un réseau social… ces pratiques s’enracinent dans un ensemble de transformations intervenues au tournant du XIXe alors que gramophone, stéthoscope, téléphone et autres dispositifs d’écoute deviennent les protagonistes d’une histoire passionnante, celle de notre culture sonore.
    Jonathan Sterne s’intéresse aussi bien aux anthropologues collectant des chants indigènes qu’aux auditeurs occidentaux surpris par les voix des morts. Son ambition est de rendre compte de l’importance de l’histoire du son dans tous les aspects de la « modernité » : l’évolution des sciences, la mutation de la médecine, la popularisation des techniques et des médias, l’essor concomitant du capitalisme et du colonialisme, les nouvelles formes de pouvoir collectif et entrepreneurial. Une histoire de la modernité sonore propose une alternative au récit dominant selon lequel la culture occidentale, en devenant moderne, serait passée d’une culture de l’audition à une culture de la vision. Livre fondateur des sound studies, il est d’ores et déjà considéré comme une référence dans ce domaine émergent.

  • "Quand naît le son enregistré : « Nous ne serons pas dupes d’un ventriloque ! »"
    http://rue89.nouvelobs.com/rue89-culture/2015/08/24/enregistre-serons-dupes-dun-ventriloque-260756

    11 mars 1878. L’amphithéâtre de l’Académie des sciences est plein à craquer. Les hommes de l’art se pressent du coude et parlent avec excitation. On leur a promis de leur montrer une machine étonnante, inventée par un Américain, #Thomas_Edison. Ce « #phonographe » permettrait d’enregistrer les voix et de les retransmettre. Du jamais-vu.

    Mais quand la machine est activée, un académicien bondit de son siège et saute à la gorge du représentant de la Edison Company en hurlant :

    « Misérable ! Nous ne serons pas dupes d’un ventriloque ! »

    Comme il l’écrirait plus tard d’une plume indignée, il trouvait rigoureusement impossible « qu’un vil métal puisse remplacer le noble appareil de la phonation humaine ».

    Cite également le livre à paraître de #Jonathan_Stern, Une histoire de la modernité sonore (La Découverte)
    http://www.editionsladecouverte.fr/catalogue/index-Une_histoire_de_la_modernit___sonore-9782707185839.html

    C’est le livre fondateur des sound studies. Il montre comment, au cours du XIXe siècle, s’est mise en place une nouvelle culture du son qui a accompagné la naissance des techniques d’enregistrement et des dispositifs de communication, devenus désormais omniprésents. Cette histoire témoigne des liens existant entre l’histoire du son et les traits propres à la « modernité » : l’évolution de la médecine, des sciences et de la philosophie et le développement du capitalisme industriel, du colonialisme, de l’urbanisation et de la technologie moderne.

    Et l’article d’#Alex_Ross pour le New Yorker, "The Record Effect"
    http://www.newyorker.com/magazine/2005/06/06/the-record-effect

    How technology has transformed the sound of music.

    #musique #histoire #technologie #technique #son

    • Succulent, y compris sur les questions politiques :p
      Jonathan Sterne :

      [Le phonographe est] un serviteur digne de confiance, qui conduira les affaires telle une poule couveuse, et qui jamais ne se mettra en grève pour obtenir de plus hauts salaires.