• #ClémentMeric #NoPasaran #Nioublinipardon
    http://epinenoire.noblogs.org/?p=563

    Le jeudi 6 juin à 18 h 30 a eu lieu à Poitiers comme dans de nombreuses autres villes une manifestation organisée à l’appel du groupe unitaire contre l’extrême droite de la Vienne à la suite de la mort de Clément Méric à Paris. Nous avons été agréablement surpris de l’ampleur de la manifestation organisée dans la journée même (entre 250 et 300 personnes), mais nous avons cependant quelques critiques à émettre et besoin de rappeler certains faits.
    Nous nous étonnons que des cadres du Parti socialiste de la mairie de Poitiers soient venus sans honte se montrer en mémoire de quelqu’un qui les combattait politiquement. En effet, rappelons que Clément était certes un militant antifasciste mais qu’on ne saurait le réduire à cela. Il était révolutionnaire, et impliqué dans les luttes contre le capital et fatalement contre le gouvernement socialo-écologiste actuel. Antifasciste convaincu, il militait aussi contre toutes les formes d’exploitation et de domination : le sexisme, le racisme et l’homophobie...
    Revenons à la manifestation poitevine, non déclarée comme le veut la tradition ici, et regroupant des individus (libertaires ou proches), encartés de gauche et d’extrême gauche et autres membres d’associations. Voilà bien longtemps que tout ce beau monde n’avait pas été réuni. En effet, le bras de fer entre la mairie socialiste et les associations, les anarchistes et surtout dernièrement le DAL 86 dure depuis plusieurs années, et la gouvernance de M. Claeys nous montre le véritable visage de la social-démocratie depuis.
    Nous avons donc pu voir nos braves cadres locaux se retirer du cortège au niveau de la mairie alors que ce dernier évoluait vers la préfecture. Très bien, nous dirons-nous, mais cette manœuvre semble aussi avoir été tactique. Car, plus d’une heure après la fin de la manifestation, deux personnes ont été arrêtées et emmenées au poste pour « manifestation illégale » et « outrage aux forces de l’ordre » (des « Flics porcs assassins » s’étant glissés dans les slogans scandés). Ces deux personnes seront relâchées le lendemain et passeront en Comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC). Devant le procureur, donc. Mais le fait intéressant à noter ici est cette phrase lâchée par un conseiller municipal et conseiller de Grand Poitiers bien connu comme bureaucrate de la lutte (notamment au sein des MJS lors du mouvement anti-CPE) : « Ce n’est pas une manifestation, mais un rassemblement silencieux contre les violences de l’extrême droite ». Voilà, tout est dit. Vous vous êtes fait attraper ? Vous ne pouvez que vous en prendre à vous-mêmes. Il ne fallait pas faire de manif (ou du moins pas jusqu’au bout)... puisqu’il existe une pression de la préfecture vis-à-vis des manifestations non déclarées depuis environ un an, et relayée par son chien de garde édenté : la mairie.
    Ici donc, les socialistes poitevins suivent la ligne dictée par l’Elysée et le taulier de la place Beauvau : s’émouvoir de manière hypocrite sur la violence et la dangerosité idéologiques des groupes fascistes bien connus. Alors que ce sont ces mêmes socialistes qui, de par leur politique, ne contribuent point à faire reculer les pratiques et idées de l’extrême droite ; bien au contraire, celle-ci s’en est servie à plusieurs reprises afin de gagner des élections, de promouvoir des politiques sécuritaires de la République (n’oublions pas que les centres de rétention, ces prisons démocratiques pour étrangers, datent de l’ère mitterrandienne). Par ailleurs, le jour même où Clément a été agressé, la police de Manuel Valls procédait à une grande rafle de sans-papiers dans le quartier populaire de Barbès à Paris. République, sacro-sainte République ! Tel un chant incantatoire, ce terme sonnait creux pour Clément et ses camarades ! Alors, fichez-nous la paix avec cet appel à un front républicain chimérique.
    La République n’est qu’un champ de bataille symbolique pour les aspirants au pouvoir, ça fait bien longtemps que son caractère attractif et magique n’opère plus ! Bref, nous nous opposons fermement à cette tentative de récupération étatique de la mort de Clément.
    De plus, nous pensons que la dissolution de groupes fascistes ne changera pas la donne. Hormis leur caractère symbolique orchestré par le pouvoir et une partie de la gauche, l’Histoire nous a montré à plusieurs reprises que la dissolution de ces groupes est un leurre (des Ligues des années 1930 à Unité radicale des années 2000, en passant par Ordre nouveau des années 1970) : ils se sont toujours reformés, ils ont juste eu besoin de changer de nom. Mais nous n’appelons pas non plus à une « justice pour Clément ». Cette justice qui nous condamne aussi bien et que nous combattons tous les jours.
    Soulignons que depuis plusieurs années les fascistes et autres nazillons ressortent dans la rue et souhaitent la reprendre, galvanisés par les scores de leurs homologues dans de nombreux pays en Europe (Grèce, Hongrie...) sur fond de crise économique. Nous ne découvrons rien, dans plusieurs villes les fascistes sont très actifs, et s’adonnent à des actions violentes et/ou symboliques : Lyon, Toulouse, Tours, Besançon, etc. Mais les dernières manifs contre le mariage homosexuel leur ont permis de se rencontrer, de recruter, bref d’avoir un nouveau souffle, avec la complicité des médias ayant offert leurs micros sur des plateaux d’argent à des mouvements réactionnaires de toutes sortes disséminant leurs discours haineux.
    Par exemple, nous avons remarqué qu’ils sont de plus en plus présents sur Poitiers, du moins par leurs affiches et autocollants. Qu’ils soient à Méridien Zéro, au Mouvement Action Sociale, au Parti de France, à l’Œuvre Française ou au plus traditionnel Front National, les militants fascistes tentent de s’implanter localement et durablement. Ils se sentent même pousser des ailes. Pour preuve, début mai ont été découvertes des affiches, collées dans les rues de Poitiers, comprenant les photos de deux militants du NPA avec comme surtitre « Wanted » et cette légende : « Tags dégueulasses, gribouillis partout, panneaux sales, portes tatouées ? Assez ! La police s’en occupe pas on va s’en occuper ! ».
    En mémoire de notre camarade Clément,nous souhaiterions que les bureaucrates politiques, membres du gouvernement et autres charognards de la presse fassent profil bas sur le sujet. Pour vous, fascistes, belek : une attaque contre un est une attaque contre tous.
    Dieu pardonne, pas le prolétariat !

    L’Épine noire

  • Sortie de l’Epine Noire n°II

    Novembre 2012

    Tsahal, l’armée israélienne annonce sur Twitter le début de l’opération « Pilier de défense » sur la bande de Gaza. Offensive militaire après celle de « Plomb Durci » en Janvier 2009 afin de terroriser pour dominer les palestiniens dans leur entreprise coloniale. C’est sans doute là où l’État israélien est supérieur, ça n’est pas tant dans le nombre de morts et dégâts matériels que dans sa capacité de contrôler tous les aspects de la vie des palestiniens dans des territoires réduits.
    La maîtrise de la géographie est une science redoutable qui, aux mains de l’État et de ses bureaucrates prend le nom « d’aménagement du territoire ».
    Ici, de l’autre coté de la Méditerranée cela passe par la prolifération des grands travaux d’infrastructures : lignes THT, autoroutes terrestres et maritimes, aéroports, LGV, centrales nucléaires, prisons, etc. Tout ce qui fait que les flux de cette économie marchande et les rapports sociaux de classes qui en découlent tiennent.

    Cependant, des luttes populaires émergent (comme celle contre l’aéroport de Notre-Dames des Landes, ou celle contre le train a grande vitesse entre Lyon et Turin) contre ces « évidences », ces « nécessités » et autres injonctions structurelles et économiques de « Temps de Crise ». La crise que nous vivons sera peut être le tombeau du gouvernement socialiste au pouvoir, à l’image de la Grèce ou de l’Espagne, incapable d’amorcer le changement promis à ses électeurs. Ce qui ne nous surprend guère car nous n’attendions rien de cette « alternance » politique, mais nous ne sommes pas les seuls. La légitimité de l’économie capitaliste
    (et du pouvoir politique), qu’elle se pare du vernis démocratique, du visage autoritaire ou du cadre islamique, est remise en cause partout dans le monde par des mouvements populaires : Égypte, Chine, Tunisie, Afrique du Sud, Espagne, Grèce, etc.

    Apériodique et local est l’Épine Noire, nous n’oublions cependant pas le monde dans lequel nous vivons.
    Ici, à Poitiers, l’opération « ville propre » suit son cours : les travaux de la rénovation urbaine « Coeur d’Agglo », les patrouilles de flics omniprésentes à pied ou en voiture, les traques aux sans-papiers, les prisonniers déplacés à Vivonne, la technopole du Futuroscope (et ses centres d’appel), des squats qui prennent feu comme par enchantement, le TAP pour amuser le « Plateau », les constructions de LGV, flics partout, zonards nulle part. L’heure est toujours à la neutralisation des gens qui luttent, au nettoyage des indésirables, pour tirer son épingle du jeu dans la compétition entre les grandes villes (Métropole mon amour !), afin d’attirer la petite bourgeoisie branchée qui vient consommer du divertissement, du bar lounge, des rues sûres et propres.

    Mais ce n’est pas fini car les indésirables sont encore là, ils s’autoorganisent de différentes manières dans cette guerre sociale, pour ne pas plier face aux notables locaux, aux camelots et à leurs forces armées, qui semblent un peu trop sûrs de leurs prérogatives.

    Téléchargez le journal :

    http://epinenoire.noblogs.org/?page_id=413

    #Rénovationurbaine #Coeurdagglo #Métropole #Poitiers #LGV #Notav #NDDL

  • Sortie de l’Epine Noire n°II

    Novembre 2012.

    Tsahal, l’armée israélienne annonce sur Twitter le début de l’opération « Pilier de défense » sur la bande de Gaza. Offensive militaire après celle de « Plomb Durci » en Janvier 2009 afin de terroriser pour dominer les palestiniens dans leur entreprise coloniale. C’est sans doute là où l’État israélien est supérieur, ça n’est pas tant dans le nombre de morts et dégâts matériels que dans sa capacité de contrôler tous les aspects de la vie des palestiniens dans des territoires réduits.
    La maîtrise de la géographie est une science redoutable qui, aux mains de l’État et de ses bureaucrates prend le nom « d’aménagement du territoire ».
    Ici, de l’autre coté de la Méditerranée cela passe par la prolifération des grands travaux d’infrastructures : lignes THT, autoroutes terrestres et maritimes, aéroports, LGV, centrales nucléaires, prisons, etc. Tout ce qui fait que les flux de cette économie marchande et les rapports sociaux de classes qui en découlent tiennent.
    Cependant, des luttes populaires émergent (comme celle contre l’aéroport de Notre-Dames des Landes, ou celle contre le train a grande vitesse entre Lyon et Turin) contre ces « évidences », ces « nécessités » et autres injonctions structurelles et économiques de « Temps de Crise ». La crise que nous vivons sera peut être le tombeau du gouvernement socialiste au pouvoir, à l’image de la Grèce ou de l’Espagne, incapable d’amorcer le changement promis à ses électeurs. Ce qui ne nous surprend guère car nous n’attendions rien de cette « alternance » politique, mais nous ne sommes pas les seuls. La légitimité de l’économie capitaliste
    (et du pouvoir politique), qu’elle se pare du vernis démocratique, du visage autoritaire ou du cadre islamique, est remise en cause partout dans le monde par des mouvements populaires : Égypte, Chine, Tunisie, Afrique du Sud, Espagne, Grèce, etc.

    Apériodique et local est l’Épine Noire, nous n’oublions cependant pas le monde dans lequel nous vivons.
    Ici, à Poitiers, l’opération « ville propre » suit son cours : les travaux de la rénovation urbaine « Coeur d’Agglo », les patrouilles de flics omniprésentes à pied ou en voiture, les traques aux sans-papiers, les prisonniers déplacés à Vivonne, la technopole du Futuroscope (et ses centres d’appel), des squats qui prennent feu comme par enchantement, le TAP pour amuser le « Plateau », les constructions de LGV, flics partout, zonards nulle part. L’heure est toujours à la neutralisation des gens qui luttent, au nettoyage des indésirables, pour tirer son épingle du jeu dans la compétition entre les grandes villes (Métropole mon amour !), afin d’attirer la petite bourgeoisie branchée qui vient consommer du divertissement, du bar lounge, des rues sûres et propres.
    Mais ce n’est pas fini car les indésirables sont encore là, ils s’autoorganisent de différentes manières dans cette guerre sociale, pour ne pas plier face aux notables locaux, aux camelots et à leurs forces armées, qui semblent un peu trop sûrs de leurs prérogatives.

    Téléchargez le journal :
    http://epinenoire.noblogs.org/?page_id=413

  • Sortie du numéro 2 du journal de contre-information de Poitiers et ses alentours, l’Epine Noire !

    http://epinenoire.noblogs.org/?p=416
    Novembre 2012.

    Tsahal, l’armée israélienne annonce sur Twitter le début de l’opération « Pilier de défense » sur la bande de Gaza. Offensive militaire après celle de « Plomb Durci » en Janvier 2009 afin de terroriser pour dominer les palestiniens dans leur entreprise coloniale.
    C’est sans doute là où l’État israélien est supérieur, ça n’est pas tant dans le nombre de morts et dégâts matériels que dans sa capacité de contrôler tous les aspects de la vie des palestiniens dans des territoires
    réduits.
    La maîtrise de la géographie est une science redoutable qui, aux mains de l’État et de ses bureaucrates prend le nom « d’aménagement du territoire ».
    Ici, de l’autre coté de la Méditerranée cela passe par la prolifération des grands travaux d’infrastructures : lignes THT, autoroutes terrestres et maritimes, aéroports, LGV, centrales nucléaires, prisons, etc. Tout ce qui fait que les flux de cette économie marchande et les rapports sociaux de classes qui en découlent tiennent.
    Cependant, des luttes populaires émergent (comme celle contre l’aéroport de Notre-Dames des Landes, ou celle contre le train a grande vitesse entre Lyon et Turin) contre ces « évidences », ces « nécessités » et autres injonctions structurelles et économiques de « Temps de Crise ».
    La crise que nous vivons sera peut être le tombeau du gouvernement socialiste au pouvoir, à l’image de la Grèce ou de l’Espagne, incapable d’amorcer le changement promis à ses électeurs. Ce qui ne nous surprend
    guère car nous n’attendions rien de cette « alternance » politique, mais nous ne sommes pas les seuls. La légitimité de l’économie capitaliste (et du pouvoir politique), qu’elle se pare du vernis démocratique, du
    visage autoritaire ou du cadre islamique, est remise en cause partout dans le monde par des mouvements populaires : Égypte, Chine, Tunisie, Afrique du Sud, Espagne, Grèce, etc.
    Apériodique et local est l’Épine Noire, nous n’oublions cependant pas le monde dans lequel nous vivons.
    Ici, à Poitiers, l’opération « ville propre » suit son cours : les travaux de la rénovation urbaine « Coeur d’Agglo », les patrouilles de flics omniprésentes à pied ou en voiture, les traques aux sans-papiers, les prisonniers déplacés à Vivonne, la technopole du Futuroscope (et ses
    centres d’appel), des squats qui prennent feu comme par enchantement, le TAP pour amuser le « Plateau », les constructions de LGV, flics partout, zonards nulle part. L’heure est toujours à la neutralisation des gens qui luttent, au nettoyage des indésirables, pour tirer son
    épingle du jeu dans la compétition entre les grandes villes (Métropole mon amour !), afin d’attirer la petite bourgeoisie branchée qui vient consommer du divertissement, du bar lounge, des rues sûres et propres.
    Mais ce n’est pas fini car les indésirables sont encore là, ils s’autoorganisent de différentes manières dans cette guerre sociale, pour ne pas plier face aux notables locaux, aux camelots et à leurs forces armées, qui semblent un peu trop sûrs de leurs prérogatives.

  • >http://epinenoire.noblogs.org/?p=366
    Procès antiterroriste pour 6 camarades
    du 14 au 22 mai 2012 à Paris
    Appel à solidarité
    Petit rappel des faits

    Ivan, Bruno et Damien sont arrêtés en janvier 2008 alors qu’ils se rendent
    à une manif devant le centre de rétention de Vincennes avec des fumigènes
    artisanaux et des crève-pneus, qui deviennent pour la justice et les
    médias une “bombe à clous”. Ivan et Bruno sont alors placés en détention
    préventive et Damien sous contrôle judiciaire.

    #solidarité #antiterrorisme #répression

  • Une petite révolution dans le monde du mobile ?

    http://korben.info/serval-rendre-les-communications-mobiles-totalement-libres.html

    >L’intérêt de Serval c’est :

    -De se passer des opérateurs... Même plus besoin de carte SIM
    -De rétablir les communications dans les endroits où elles ont été coupées par une catastrophe naturelle (ou catastrophe politique...)
    -D’éviter toute écoute, toute censure et toute interception de données de la part d’un gouvernement.

    #bonplan #anonymat #portable

  • http://www.archyves.net/html/Blog

    la simplification de l’orthographe
    par Anna Mahé dans l’anarchie (1908)

    « […] Certe, je ne nie pas qu’à première vue on se sente un peu dérouté, que les vieilles abitudes ne se trouvent absolument choquées par cète petite révolucion acomplie dans la sainte ortografe si pieuzement enseignée dès l’enfance. Mais en vértié l’argument compte peu si l’on sonje à la facilité avec laquèle on s’habitue à cète nouvèle grafie de la langue. Il suffit de lire à haute vois quelques lignes pour comprendre que la langue n’est nullement altérée par ces chanjements que la sinplificacion ne s’ataque qu’aus conplicacions sans raison, aus non sens innombrables que présentent l’ortografe actuèle.
    En vérité, il est bien peu de camarades qui donent contre l’ortografe simplifiée d’autres raizons que cèle précitée. Tous s’acordent en jénéral à reconaître l’utilité de sinplificacions et beaucoup même m’acuzent de tiédeur dans mes opinons, ils dézireraient que la révolucion soit complète, que je ne me borne pas seulement aus quelques réformes que je propoze, d’acord avec des professseurs et des homes dont la compétence et la bone volonté sont incontestables. Ils voudraient que tout grafique sans utilité absolue soit suprimée sans autre forme de procès.
    Pour ma part je n’y verrais pas grand inconvénient. Si la langue française ignorait absolument les homonimies. Mais je ne vois pas bien coment nous pourrions nous reconaitre si nous ortografions de la même façon cète série par exenple : des sains, des saints, des seins, des seings, des cinq, sans parler de dessin, dessein, d’essaim. Dans ce cas d’homonimie, il ne me semble pas mauvais qu’une lètre ajoutée, suprimée ou chanjée marque la diférence, d’autant plus que le travail nécessité par ces diférences ne serait qu’une partie infime de celui exijé aujourd’hui pour la conaissance intégrale de l’ortografe. D’autre part, le son de certains mots exije encore l’emploi du double s, r, n, m, l, dans certains cas. Tant que nous nous tenons à chanjer l’ortografe, nous ne pouvons, dans ces cas, sous peine d’inconséquence suprimer radicalement toutes les doubles consones. Il est aussi des lètres inutiles que nous ne chanjons pas au comencement de certains mots pour ne pas enlever à ces mots leur valeur, leur orjinalité parfois, leur son souvent. Si nous écrivons hameau sans h, nous devons dire l’ameau et la fonétique sera ataquée. De même, le respect que nous gardons à la terminaizon a sa cauze dans la dérivacion des mots ; nous écrivons respect parce que nous dizons respecter.
    Mais malgré toutes ces rézerves dans nos réformes concernant la grafie de la longue combien de chanjements, de simplifications y apportons-nous. Il serait superflu de redire ici les règles que nous suivons scrupuleuzement dans ce travail, mais ce qui est fort intéressant, c’est de rechercher jusqu’à quel point nous suivrons la lojique qui a amené péniblement au bout d’années des modificacions dans la langue françaize. Nous avons tous lu quelque peu les vieus auteurs et c’est là, ami grincheu qui te plaint de la dificulté éprouvée çà me lire, te débatant parmi les lètres inutiles et même absolument étrajère au son, le te voy estouffans sans doubte de cholere contre les sçaouans et contre le compaing Rabelais et les maraulx lesquels escripuaient des chronieques tant ioyeuses. Depuis lors, que de chanjements aportés, d’éléments inutiles, chanjements alant parfois à l’encontre de la nécessité. En tout cas, bons ou mauvais, ils montrent la vitalité d’une langue qui ne se pétrifie pas dans un cadre définitif. Les décizions prizes par des Briand ne peuvent rien contre l’évolucion vers le mieux. Elles ne peuvent que nous montrer une insigne mauvaize foi, ou plutôt un dézir de contenter les partizans de l’immuabilité de l’ortografe. Monsieur Briand, élève des Jézuites, s’est rapelé au bon moment du talent spécial de ses maîtres pour enseigner des matières s’adressant excluzivement à la mémoire. La réforme de l’ortografe leur elèverait une bone partie de leur renomée, et tous, à l’idée de la réforme probable étaient douloureuzement émus. Délicatement reconaissant et merveilleuzement prévoyant, M. Briand arrivant au pouvoir décida que la réforme acceptée par ses prédécesseurs ne serait pas faite. Il est bien entendu que nous n’en éprouvons aucune surprize ; les prédécesseurs ajissaient probablement moins pour la lojique que pour leur intérêt, le successeur fit de même ; cète fois la lojique n’était pas avec l’intérêt. Voilà tout.
    Ainsi donc la réforme qu’il eut été bon de voir se faire en totalité et d’une façon lojique ne se fera que par birbes, selon la fantaizie de nos académiciens. Nous verrons (ou ne nous ne verrons pas, pour cauze) dans quelque cent ans des mots aléjés de lètres inutiles, d’autres charjés, selon qu’il aura plus à nos augures de découvrir que la lojique exijait tèle supression, ou que l’étimolojie voulait vraiment qu’on mète un y là où un i faizait l’ofice. Il y a quelque cent ans nos aïeux écrivaient une langue bien débarassée de scories mais pourtant les doublons et les illojismes abondaient plus qu’aujourd’hui ; on écrivait jetté, éclorre, grouppe, secrette, méchanisme, appercevoir, symmétrie, sçaurait, frippon, méthamorphose, occuppé, crystal, piquure, etc. ; l’accent grave n’existait pas, ce qui exijait l’adition de lètres supplémentaires, mais du moins des mots s’écrivaient de façon lojique comme mistérieusement, cigne, etc., que le progrès a conpliqué de l’y.
    Il inporte pour chanjer la grafie d’une langue de n’obéir pas à des caprices ou à la pression du fait acquis come le font actuèlement nos académiciens, ces bons partizans de la routine. Il faut suivre les règles lojiques, et parce qu’on a suprimé un u dans piquure, donant ainsi dans ce mot la valeur c à q, de même faudrait-il suprimer l’u lorsque le qu a la simple valeur c ; même q pourrait sans inconvénient être suprimé ainsi que l’inutile k et il conviendrait de bien déterminer les valeurs repectives de c, s, z. Nous arriverions ainsi à un peu plus de lojique, à beaucoup plus de simplicité, pour le plus grand profit de nos enfants. »

    #Anna_mahé #pédagogie_libertaire #orthographe #école