• « Je suis arabe car je parle arabe. Quant à mon appartenance à la nation arabe, quant à savoir si elle est fondée d’aspirer à l’unité, c’est une tout autre question. Je suis arabe, et ma langue a connu son plus grand épanouissement lorsqu’elle était ouverte sur les autres, sur l’humanité tout entière. Parmi les éléments de son développement, il y a le pluralisme. C’est ainsi que je lis les siècles d’or de la culture arabe. A aucune période de l’Histoire nous n’avons été totalement repliés sur nous-mêmes, comme certains voudraient nous voir aujourd’hui. Il n’y a pas de ghetto dans mon identité. Mon problème réside dans ce que l’Autre a décidé de voir dans mon identité. Je lui dis pourtant : voici mon identité, partage-la avec moi, elle est suffisamment large pour t’accueillir ; et nous, les Arabes, nous n’avons eu de vraies civilisations que lorsque nous sommes sortis de nos tentes pour nous ouvrir au multiple et au différent. Je ne fais pas partie de ceux qui souffrent d’une crise d’identité, ni de ceux qui ne cessent de se demander : qui est arabe ? Qu’est-ce que la nation arabe ? Je suis arabe parce que l’arabe est ma langue, et, dans le débat en cours, je mène une défense acharnée de la langue arabe, non pour sauvegarder mon identité, mais pour mon existence, ma poésie, mon droit de chanter. »

    Mahmoud Darwich, "Qui impose son récit hérite la Terre du Récit", Entretien avec le poète libanais Abbas Beydoun, Al-Wasat (Londres), N° 191, 192, 193, septembre-octobre 1995. Repris dans Mashârif (Haïfa-Jérusalem), n° 3, octobre 1995, traduit en français par Elias Sanbar pour le recueil La Palestine comme métaphore, Actes Sud, coll. Babel, 2002, p. 36.

  • Leïla Shahid : Pour les Palestiniens, la phase diplomatique est aujourd’hui terminée - Propos recueillis par Caroline HAYEK et Anthony SAMRANI - L’Orient-Le Jour
    https://www.lorientlejour.com/article/1089834/leila-shahid-pour-les-palestiniens-la-phase-diplomatique-est-aujourdh

    Entretien

    À l’occasion de l’excellent colloque « 100 ans après la déclaration Balfour et 70 ans après le plan de partition », organisé par l’Institut des études palestiniennes et l’Institut Issam Farès de l’AUB, mercredi et jeudi derniers, « L’Orient-Le Jour » a rencontré Leïla Shahid, ancienne ambassadrice de la Palestine auprès de l’Union européenne, de la Belgique et du Luxembourg. Membre du comité exécutif et du conseil d’administration de l’Institut des études palestiniennes, l’ancienne diplomate réagit à la décision de Donald Trump de reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël et dresse le bilan de la stratégie adoptée par l’Autorité palestinienne depuis le début des années 1990.
    Propos recueillis par Caroline HAYEK et Anthony SAMRANI | OLJ
    16/12/2017

    • Leïla Shahid : Pour les Palestiniens, la phase diplomatique est aujourd’hui terminée
      Propos recueillis par Caroline HAYEK et Anthony SAMRANI, L’Orient Le Jour, le 16 décembre 2017
      https://www.lorientlejour.com/article/1089834/leila-shahid-pour-les-palestiniens-la-phase-diplomatique-est-aujourdh

      Entretien

      À l’occasion de l’excellent colloque « 100 ans après la déclaration Balfour et 70 ans après le plan de partition », organisé par l’Institut des études palestiniennes et l’Institut Issam Farès de l’AUB, mercredi et jeudi derniers, « L’Orient-Le Jour » a rencontré Leïla Shahid, ancienne ambassadrice de la Palestine auprès de l’Union européenne, de la Belgique et du Luxembourg. Membre du comité exécutif et du conseil d’administration de l’Institut des études palestiniennes, l’ancienne diplomate réagit à la décision de Donald Trump de reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël et dresse le bilan de la stratégie adoptée par l’Autorité palestinienne depuis le début des années 1990.

      La décision de Donald Trump de reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël est-elle la preuve ultime de l’échec de la stratégie de non-violence adoptée par l’OLP au début des années 1990 ?

      Elle est avant tout une décision dictée par sa politique intérieure et n’a absolument rien à faire avec la diplomatie internationale. C’est pour cela qu’elle a été refusée par tous les États du monde. Le choix du moment est dicté, lui, par l’état du monde arabe qui n’a jamais été aussi divisé et qui mène une guerre soi-disant de religion (sunnite/chiite) aux dépens de la Palestine et des démocraties arabes, pour des ambitions géostratégiques régionales. Mais vous avez raison, cela ne doit pas nous empêcher d’avoir le courage et la lucidité de faire le bilan de nos échecs mais aussi de nos victoires.

      Je pense, en effet, que nous nous sommes trompés. Mais il faut replacer cet échec dans l’histoire. Nous sommes arrivés à la fin d’une étape pour le mouvement national palestinien, marquée par plusieurs phases. La première est celle de la lutte armée, menée essentiellement par les Palestiniens en exil, qui a pris fin en 1974 lorsque le mouvement de libération a enfin obtenu une reconnaissance internationale. Il y a eu ensuite une deuxième phase qui a démarré lors de la reconnaissance de l’OLP, lors du discours ovationné de Yasser Arafat aux Nations unies. C’était la première fois que les Palestiniens avaient une patrie symbolique qui réunissait ce que Mahmoud Darwich a appelé « l’éclatement du corps palestinien » en 1948. Oslo a été très important pour Yasser Arafat, parce que c’était le retour d’une patrie vers un sol national. En 1987, lors de la première intifada, toute la population s’est opposée à l’occupation. La phase de la négociation, la troisième donc, commence après tout cela, à partir de 1990 et après la fin de la guerre froide.

      Je rappelle tout cela car je pense que c’est très important de comprendre la politique actuelle dans un contexte historique à long terme. La phase diplomatique est aujourd’hui terminée et c’est l’une des raisons pour lesquelles j’ai décidé de prendre ma retraite. Ce n’est pas Trump qui a changé la politique américaine, mais c’est lui qui, par sa stupidité et son ignorance totale au niveau politique et diplomatique, entérine ce que ses prédécesseurs avaient dit à demi-mot.

      Quelle est donc l’alternative à la voie diplomatique ? À partir du moment où l’OLP a décidé de poser les armes, est-ce qu’un retour en arrière est possible ?

      Il va falloir aller vers une autre méthode. Le peuple palestinien a été héroïque. Près de 70 ans plus tard, les Palestiniens sont plus militants qu’avant et ont un genre de conscience tranquille. Ils ont la justesse de la cause, comme disait Jean Genet, de leur côté. Ils ne sont pas racistes, ils ne fondent pas un État sur une religion, mais un État laïc. Ils n’ont rejeté personne à la mer, comme le prétendent les Israéliens, mais au contraire, ils ont accepté de ne prendre que 22 % de la Palestine pour en donner 78 % aux Israéliens.
      Il y a une vitalité, une créativité, un sens de l’invention des méthodes de résistance qu’on a rarement vus dans des exemples d’occupation longue. Je suis éberluée par la créativité sur le plan artistique et culturel.

      Je suis ébahie par le courage des mères palestiniennes qui continuent d’envoyer leurs enfants à l’école alors qu’elles ignorent s’ils vont revenir à la maison. Il ne faut jamais parler de revenir en arrière. La deuxième intifada n’est pas la première et la première n’est pas celle de 1969 dans les camps palestiniens au Liban, dont on ne parle jamais. Les méthodes changent car le peuple est créateur des conditions. Je n’ai absolument pas d’inquiétudes sur le fait qu’ils trouveront quelque chose. Et ce ne sera ni le retour à la lutte armée ni une troisième intifada, mais quelque chose de nouveau qui sera très difficile à gérer pour les Israéliens. Quand vous vivez 50 ans avec l’armée israélienne, vous commencez à la connaître mieux qu’elle-même, et vous commencez à réaliser quel est son talon d’Achille. Vous pouvez lui faire mal, mais il faut choisir les cibles. Israël ne paie pas du tout le prix de son occupation et de sa politique, de tous ses crimes de guerre et crimes contre l’humanité.

      Cette méthode n’est donc pas encore définie...

      Elle ne peut pas être définie parce que nous sommes au bout d’une phase historique des fondateurs du mouvement national dont le président est le dernier représentant. La deuxième génération a été mise en prison, comme c’est le cas de Marwan Barghouti. On saute à une troisième génération, les trentenaires, cosmopolites, polyglottes, qui ont des papiers palestiniens et ont compris comment fonctionne le monde.

      Petit à petit, il faut qu’ils prennent le pouvoir. Nous avons besoin d’une nouvelle direction politique plus jeune, plus ouverte sur le reste du monde. Oslo, d’une certaine manière, nous a piégés dans une cage, nous a territorialisés. Oslo nous a fait des fausses promesses pour nous mettre dans un ghetto divisé en plusieurs zones, où on n’a pas le même statut. La nouvelle génération dont je vous parle va être éclatée, comme en 1948. Mais contrairement à 1948, où nous n’étions pas au courant des méthodes de lutte, du droit international, de la malice et du pernicieux d’Israël, cette fois-ci, ce ne sera pas le cas.

      Le secrétaire général de l’OLP, Saëb Erekat, a récemment déclaré à « Haaretz » qu’il faut désormais abandonner la solution à deux États et se concentrer sur la lutte pour un seul État avec des droits égaux. Qu’en pensez-vous ?

      Cette solution à deux États était sans issue avant même la déclaration de Trump sur Jérusalem, parce que les colonies ont fait en sorte que les territoires palestiniens ne soient pas contigus. Comment peut-on construire un territoire national avec un tel morcellement ? Il y a même des généraux israéliens qui ont dessiné des projets de tunnels et de ponts pour relier les territoires. On se croirait dans 1984 de Georges Orwell ! Seul un système malade psychologiquement peut accepter de vivre dans un État comme celui-là.

      Vous adhérez donc à la vision d’un seul État avec des droits égaux ?

      La solution à deux États n’est qu’une expression orale, et c’est la réalité géopolitique d’aujourd’hui qui a tué cette solution. Jérusalem est le coup de grâce. Mais elle n’a pas mis fin à notre droit à l’autodétermination, droit inaliénable. Ce qui compte, c’est que nous ayons des droits égaux. Que ce soit dans un système à un État, deux États, d’un condominium ou d’un Benelux moyen-oriental, ce n’est pas important. Mais ce qu’il faut avant tout, c’est une volonté politique de notre part, mais également du côté israélien, et de la communauté internationale, afin de nous aider à y aboutir.

      Étant donné la nature de l’État hébreu, ne pensez-vous pas que la solution à un État est encore plus irréaliste que celle à deux États ?

      Si, bien sûr. C’est pour cela que j’ai toujours été pour deux États et non pas pour un État, tout simplement parce qu’Israël ne veut pas vivre avec les Palestiniens et ne veut être qu’un État juif. Tout ce qui n’est pas juif ne les intéresse pas. Et c’est de pire en pire, car la société penche de plus en plus vers le nationalisme de droite des colons. Mais, dans le principe, je préfère un État laïc pour tous ses citoyens. Même sur le plan géostratégique mondial, entre les colonies et la déclaration sur Jérusalem, il n’y a plus de place pour un État palestinien. L’opinion a changé à 100 % en vingt ans. Tout le monde connaît aujourd’hui le peuple palestinien et personne n’ignore que nous sommes laïcs, même si nous avons des extrémistes comme tout le monde. Il faut que ce changement de l’opinion devienne une force dans notre travail de communication auprès des jeunes Arabes, des jeunes Occidentaux et des jeunes Israéliens.

      La décision de Trump a fait l’unanimité contre elle et la communauté internationale a rappelé son attachement à la solution à deux États. Ce ne sont que des déclarations de principe selon vous ?

      Bien sûr, ce sont des déclarations de principe, parce que ces États ne se sont jamais appliqués à les mettre en œuvre ni même à prendre une seule sanction. Poutine annexe la Crimée et d’un coup, il y a une série de sanctions et des ruptures diplomatiques... Les Israéliens annexent Jérusalem, la capitale de toutes les religions monothéistes, mais aucun d’entre eux n’a pris une seule sanction contre Israël. Parce que ce dernier joue très bien la carte de la culpabilité et du génocide, mais également la carte commerciale. Comme il est le 51e État des États-Unis, il possède une technologie de pointe, une économie formidable, une industrie militaire très importante qu’il vend à tous les pays fascistes du monde et il a une armée très puissante. Donc ils sont très efficaces dans la pression qu’ils font sur l’Europe. J’ai été ambassadrice en Europe pendant 10 ans, et il faut le reconnaître, nous ne sommes pas efficaces parce que nous ne savons pas utiliser les armes économiques, les sanctions. Nous avons uniquement réussi une chose, c’est le BDS (boycott des investissements et des sanctions), comme campagne chez les citoyens, mais aucun pays n’a suivi pour l’instant. Ceux qui ont le mieux suivi le BDS, c’est surprenant, ce sont les juifs libéraux et progressistes américains et britanniques, beaucoup plus que les populations du monde arabe et bien plus que les Palestiniens eux-mêmes.

      Les dirigeants arabes font-ils assez pour la cause palestinienne ?

      Pas du tout. Aujourd’hui, certains complotent même. Lorsque le conflit avec l’Iran (sur la question du nucléaire) a commencé, Tzipi Livni (ministre israélienne des Affaires étrangères) m’avait dit à Bruxelles que ce que me disaient les ambassadeurs arabes n’était pas ce qu’ils lui disaient à elle, donc aux Israéliens. Je suis allée leur poser la question directement et l’un d’entre eux, dont je tairai le nom, m’a avoué que l’Iran était une plus grande menace pour eux que ne l’est Israël. Il est évident que la direction du monde arabe mais également ses citoyens ne se mobilisent pas. L’esprit des printemps arabes est encore sous-jacent, mais il faut quelqu’un pour lui donner un peu d’adrénaline.

      Durant ces dernières semaines, il a beaucoup été question de la réconciliation palestinienne entre le Hamas et le Fateh...

      Oui, et je n’y crois pas beaucoup. Nous sommes idéologiquement très différents. Nous sommes en grande majorité laïcs. Je suis le produit de l’OLP. Arafat avait certes la foi, mais il considérait que c’était une affaire personnelle. Le Hamas vient vraiment d’une tradition des Frères musulmans, qui a un autre projet social, celui d’appliquer la charia, et il pense que ce qui est important, ce n’est pas la nation palestinienne mais la oumma dont les frontières s’étendent jusqu’en Indonésie. Mais, dans le même temps, le Hamas représente un courant en Palestine. Je pense qu’ils n’ont accepté la réconciliation que lorsqu’ils ont senti qu’ils étaient en train de perdre de leur popularité, que l’Égypte leur a fermé la porte, etc. Ils se sont dit qu’il leur fallait donner ce cadeau empoisonné qui est de gérer Gaza à Abbas. La déclaration sur Jérusalem a été le plus beau cadeau qu’ils pouvaient recevoir. Ce cadeau risque de transformer la cause palestinienne en une guerre de religions. C’est ce que souhaiteraient Trump et Netanyahu.

      Quitte à faire oublier que la stratégie de la lutte armée peut aussi être considérée comme un réel échec...

      Non, pas du tout. Chaque phase de notre histoire a eu la stratégie que la réalité imposait. La lutte armée a été le fondateur du mouvement national contemporain, après une longue phase où le monde nous considérait uniquement comme une question humanitaire de réfugiés dans le monde arabe. Elle a aussi permis d’unifier les Palestiniens sous l’égide de l’OLP depuis 1964. Puis il y a eu les phases de la reconnaissance politique et diplomatique arabe et internationale dont on a parlé au début. Aujourd’hui, l’échec des militants des organisations qui continuent la lutte armée est plus dû aux cibles qu’ils cherchent à frapper qu’au principe de la lutte armée, qui est un droit reconnu à tous les peuples qui luttent contre la colonisation. Si ces cibles étaient mieux choisies, ces mouvements auraient contribué à renforcer la stratégie diplomatique de l’OLP au lieu de servir d’alibi pour nos ennemis, où qu’ils soient, comme si notre lutte pouvait être assimilée au terrorisme internationale.

      #Leïla_Shahid #Palestine

  • Les communistes arabes et la lutte contre le fascisme et le nazisme | Aggiornamento hist-geo
    https://aggiornamento.hypotheses.org/3497

    Dès l’entrée en scène du fascisme, puis du nazisme, en Europe, les partis communistes des pays arabes prirent une position nette vis-à-vis d’eux, mettant en garde contre leurs ambitions et leurs politiques agressives. Cette prise de position plaça les communistes arabes à contre-courant de certains secteurs de l’opinion publique arabe, influencés par la propagande du fascisme et du nazisme et qui voyaient dans l’Italie et l’Allemagne des alliés potentiels dans leur lutte contre la Grande-Bretagne et la France, puissances coloniales dans la majorité des pays arabes.

    C’est peu dire que cette Historie est mal connue. Quant à imaginer qu’il y avait encore, il y a moins d’un demi-siècle, pléthore de puissants mouvements communistes dans le monde arabe, on a du mal à le faire...

    • C’est loin, mais il en reste des traces. Je connais certaine librairie d’Amman où on trouve les œuvres complètes de Lénine, édition des années 60. Dans la Jordanie d’aujourd’hui, ces livres sont des objets si incongrus. Et tout est devenu si compliqué qu’on se demande par quel bout on reprendrait les choses, si on en avait la possibilité.

      Et dire aussi que la dernière guérilla communiste dans le « tiers monde » (on disait comme ça à l’époque), ça se passe... dans le Golfe, en Oman, avec le front de libération des pays du Golfe, jusqu’en 1975 - le sujet du roman de Sonallah Ibrahim, Warda, et d’un livre récent « Monsoon revolution » de Abdelrazzaq Taqriti. Espérons que cela reviendra, dès qu’on en aura fini avec ce que vous nommez si justement cette catastrophe arabe.

    • Solidarité avec l’URSS et lutte universelle contre le nazisme

      A la suite de la signature, par les démocraties occidentales, du traité de Munich avec l’Allemagne, fin septembre 1938, le pouvoir soviétique, redoutant de voir les troupes germaniques envahir son territoire, donna son accord, le 23 août 1939, pour signer un traité de non agression avec l’Allemagne nazie. En dépit de l’embarras que cette décision soudaine de l’URSS provoqua dans les rangs des communistes arabes, ils n’en ont pas moins soutenu cette dernière, dans la conviction qu’il fallait à tout prix soutenir l’« État socialiste unique ».

      L’agression allemande contre l’URSS, en juin 1941, a conduit toutefois les communistes du monde, dont les communistes arabes, à considérer le soutien de l’URSS comme une tâche primordiale. C’est alors que les communistes arabes se sont mis à organiser des campagnes de solidarité avec les peuples soviétiques et à créer des comités, ad hoc, pour les assister.

      à propos de la note : [2] Ercoli [Palmiro Togliatti], « Les tâches de l’Internationale Communiste en liaison avec les préparatifs d’une nouvelle guerre mondiale par les impérialistes », in Résolutions et décisions du VIIème congrès de l’Internationale Communiste, Paris, Bureau d’éditions, s.d., p. 24-32.
      Palmiro TOGLIATTI écrit des textes de propagande sous le nom de plume d’Ercole Ercoli jusqu’en 1926, époque où le régime fasciste l’expulse du pays. En exil à Moscou, il participe aux activités du #Komintern et coordonne l’action clandestine du #Parti_communiste_italien. En août 1936, il signe avec tout le comité central du PCI émigré en France,
      l’« #Appel_aux_fascistes »
      Titre original : Per la salvezza dell’Italia riconciliazone del popolo italiano (publié par Lo Stato Operaio, Aout 1936, n°8, Paris revue du PCI) , qui proclame entre autres :

      « Les communistes adoptent le programme fasciste de 1919, qui est un programme de paix, de liberté, de défense des intérêts des travailleurs. (...) Nous proclamons que nous sommes prêts à combattre avec vous et tout le peuple italien pour la réalisation du programme fasciste. (...)
      Nous devons unir la classe ouvrière et faire autour d’elle l’unité du peuple et marcher unis, comme des frères. Donnons-nous la main, fascistes et communistes, catholiques et socialistes, hommes de toutes les opinions. Donnons-nous la main et marchons l’un à côté de l’autre pour arracher le droit à être des citoyens d’un peuple civilisé comme le nôtre. »

      Ce texte, daté d’août 1936,a été écrit par Palmiro TOGLIATTI, secrétaire général du parti communiste italien, et signé par le comité central au complet ainsi que par des dizaines de dirigeants du parti.
      Ce document qui est à la fois étonnant et significatif a été soustrait furtivement au jugement des communistes et des révolutionnaires : il n’a jamais été republier intégralement et il n’est que très rarement mentionné par les historiens.
      On ne peut s’empêcher d’éprouver un profond malaise à la lecture de cet appel qui suscite toujours une vive inquiétude quatre-vingts ans après sa rédaction, non seulement par ce qui est dit littéralement, mais surtout par la « tactique » utilisée par le parti communiste.
      Celle-ci, qui consiste en une alliance conjoncturelle avec les forces les plus réactionnaires du moment, s’intègre en fait dans un système plus complexe de compromission, de manipulation et de collaboration de classe contribuant à l’élaboration du #totalitarisme.
      http://fr.wikipedia.org/wiki/Palmiro_Togliatti
      http://cgecaf.com/mot173.html
      http://archive.wikiwix.com/cache/?url=http%3A%2F%2Fcgecaf.com%2Farticle1846.html

      #Palmiro_TOGLIATTI naît à Gènes, le 26 mai 1893. Rédacteur aux côté de #Gramsci du journal « L’ORDINE NUOVO », dans les années vingt, il est l’un des fondateurs du parti communiste italien ; il en sera même l’un de ses plus haut dirigeants jusqu’à sa mort. Pendant la #période_fasciste, il a de très nombreuses responsabilités au sein de l’internationale communiste ou il sera l’interprète fidèle et zélé des directives de Moscou. En 1937, il est envoyé en Espagne par le Komintern pour « renforcer » l’activité du #parti_communiste_espagnol dont il deviendra ¬ en coulisse ¬ le secrétaire. Après la seconde guerre mondiale, durant laquelle il séjourne en URSS, il revient en Italie pour reprendre aussitôt la direction du parti communiste italien (PCI).
      En 1946, il est ministre de la justice ; il marquera cette période par un décret d’amnistie « d’une très grande générosité » envers tous les fascistes. Il accueille très tièdement le « revirement » du XXͤ congrès du PCUS ; Il meurt à Yalta, le 21 aout 1964.

  • تجريم وزراء الداخلية العرب لـ”حزب الله” ووصفه بـ”الارهاب” اكبر هدية لاسرائيل.. وتشريع لحروبها المقبلة في لبنان وغزة ونهاية للعمل العربي المشترك المرتكز على المقاومة.. وانضمام اسرائيل الى الجامعة العربية بات وشيكا جدا | رأي اليوم
    http://www.raialyoum.com/?p=400081

    Ce ne sont donc pas seulement les Etats du Golfe qui considèrent que le Hezbollah est une organisation terroriste (réunion du Conseil de coopération du Golfe d’hier), mais la Ligue arabe, via une rencontre des ministres de l’intérieur qui vient de se tenir à Tunis. Mis à part la Syrie, sortie de l’organisation déjà, seuls l’Irak et le Liban ont fait part de réticences (tahaffûdhât). L’Algérie est nulle part mentionnée (!)

    Comme le résume assez bien le titre de l’article : "La criminalisation par les ministres de l’Intérieur arabes du Hezbollah décrit comme "terroriste", un cadeau magnifique à Israël. Et une légitimation de ses prochaines guerres contre le Liban, contre Gaza. C’est la fin de l’action arabe commune sur la base de la résistance. L’adhésion d’israël à la Ligue arabe est pour très bientôt."

    Cela signifie aussi que les Saoudiens, qui aiment bien qu’on fasse la guerre pour eux, sont sérieux dans leur volonté de provoquer "choc et stupeur" au Liban, puisqu’ils n’ont pas réussi leur coup, jusqu’à présent du moins, en Syrie. pas certain qu’Israël soit tenté de le faire... Mais le nouveau Moyen-Orient que certains veulent faire naître se fonde clairement sur une alliance israélo-saoudienne. Sur son site arabe, Al-Manar met en premier titre un rappel du sommet de Charm el-Cheikh de 1996, il y a tout juste 20 ans (en l’absence de la Syrie) : un mois plus tard, Israël attaquait le Liban (Opération "raisins de la colère" : Cana, rappelez-vous...) http://www.almanar.com.lb/adetails.php?eid=1441449

    grosse #catastrophe_arabe

  • مصادر دبلوماسية عربية تتوقع ان تكون الخطوة السعودية المقبلة وقف رحلات الطيران الخليجي لبيروت وتشكيل ميليشيا سنية | رأي اليوم
    http://www.raialyoum.com/?p=400131

    Selon cet article qui cite des « sources diplomatiques à Beyrouth », il fut s’attendre à de prochaines mesures saoudiennes vis-à-vis du Liban : arrêt des liaisons aériennes et des transferts bancaires. Et si cela ne suffit pas, on armera des milices sunnites, il y a assez de réfugiés syriens pour faire de la bonne chair à canon !