Nicole Garreau

Poétesse sans talent et dictateuse sans vergogne

  • marche le long des routes et dans les herbes hautes. Comme avant.

    Le soleil de floréal lui tanne la peau. Comme avant.

    Elle se repose en s’asseyant sur les murets de pierres pour « ouvrir les portes de la perception », regarder les lézards courir et le temps passer. Comme avant.

    Elle a sur la musicassette de son walkwoman du Janis Joplin, du Canned Heat et du Otis Redding. Les mêmes musiques qu’avant (sauf qu’à l’époque on ne disposait pas de ces astucieux petits appareils).

    Non, en fait les seules vraies différences c’est que maintenant elle n’est plus défoncée, qu’elle a un âge canonique, de l’arthrose, un déambulateur, plus aucune illusion, qu’elle est flanquée d’une vieille chienne efflanquée et que ses « tours du monde » ne dépassent plus guère les deux cents mètres.

    Sinon dans sa sénile caboche tout est pareil, elle n’a toujours pas mûri d’un iota.