person:scarlett haddad

  • La plupart des parties internes veulent le maintien de l’actuel gouvernement - Scarlett Haddad
    https://www.lorientlejour.com/article/1086609/la-plupart-des-parties-internes-veulent-le-maintien-de-lactuel-gouver

    C’est là que serait intervenu le ministre Sabhane avec un plan qu’il croyait infaillible. Ce plan reposait sur les points suivants : Saad Hariri est contraint à démissionner en plaçant le plafond très haut, affirmant notamment qu’il ne peut y avoir un gouvernement avec la participation du Hezbollah, ce dernier doit retirer ses troupes de Syrie et accepter un mécanisme qui aboutit à ce qu’il dépose les armes à l’intérieur du Liban. Immédiatement, des rassemblements populaires devaient s’organiser à Beyrouth et à Tripoli pour appuyer ces revendications. Ce qui ferait monter la tension d’un cran, et le chef de l’État n’aurait d’autre choix que d’accepter la démission et de procéder à des consultations parlementaires qui aboutiraient à la désignation de Baha’ Hariri à la tête du gouvernement. Ce dernier refuserait d’inclure des membres du Hezbollah dans son gouvernement, mais au contraire renforcerait la présence de l’ancien directeur des FSI, le général Achraf Rifi, ainsi que celle des Forces libanaises et de leur chef Samir Geagea. Bref, un gouvernement dit de « faucons », dont la mission serait d’isoler le Hezbollah et de le priver de la légitimité populaire et politique dont il jouit actuellement, en prélude à son affaiblissement.

  • Première étape de la bataille du jurd de Ersal : effet de surprise et avancée rapide... - Scarlett Haddad
    https://www.lorientlejour.com/article/1063585/premiere-etape-de-la-bataille-du-jurd-de-ersal-effet-de-surprise-et-a

    À l’aube d’hier, juste après la prière, l’offensive conjointe du Hezbollah et de l’armée syrienne dans le jurd de Ersal a officiellement commencé. Elle était préparée depuis quelques jours par des bombardements aériens intensifs de l’armée de l’air syrienne contre les positions présumées des combattants de Fateh el-Cham (ex-Front al-Nosra), de Daech, ainsi que d’autres factions armées de l’opposition syrienne.

    Malgré l’importance de l’événement, couverture médiatique minimale en France : rien d’autre que la reprise d’une même dépêche de l’AFP :
    https://www.lorientlejour.com/article/1063585/premiere-etape-de-la-bataille-du-jurd-de-ersal-effet-de-surprise-et-a
    Et dans le cas du Monde, rien.

    On doit encore se demander s’il faut en dire du bien ou du mal. Ou, plutôt, comment en dire du mal sans passer trop visiblement pour un suppôt d’Al Qaeda. (On attend le communiqué de presse de l’ambassade séoudienne de Beyrouth.)

  • Les relations américano-russes au cœur des enjeux régionaux - Scarlett HADDAD - L’Orient-Le Jour
    http://www.lorientlejour.com/article/1028709/les-relations-americano-russes-au-coeur-des-enjeux-regionaux.html

    Les choses ne se sont toutefois pas exactement déroulées comme l’escomptait l’administration américaine, puisque les autorités russes ont finalement décidé de ne plus attendre la conclusion d’un accord avec les Américains et de donner le feu vert aux forces du régime syrien et à leurs alliés pour reprendre le contrôle total de la ville d’Alep, après avoir plus ou moins neutralisé la Turquie, principale partie étrangère concernée par la région d’Alep.
    La source diplomatique étrangère à Beyrouth estime que le prix à payer a été assez cher, puisqu’au lendemain de la victoire stratégique d’Alep pour Moscou et ses alliés en Syrie, l’ambassadeur de la Russie à Ankara a été assassiné d’une façon spectaculaire. Selon la source précitée, André Karlov (l’ambassadeur assassiné) était un des stratèges russes de la victoire d’Alep. Il faisait partie d’une cellule diplomatico-sécuritaire qui supervise les développements sur le terrain syrien et il était connu sous un nom de code précis. L’assassinat de Karlov serait donc en liaison directe avec les développements du terrain syrien, mais aussi avec le rapprochement russo-turc qui s’est traduit par la reprise du contrôle d’Alep par les forces du régime syrien et leurs alliés. Il y a trois jours, c’était au tour du consul russe à Athènes Andréï Malanine d’être retrouvé mort dans son appartement et selon la source précitée, il ferait partie du même groupe que celui de l’ambassadeur Karlov. Même si, jusqu’à présent, peu de détails ont été donnés sur les deux enquêtes, la source diplomatique étrangère à Beyrouth estime que les deux affaires seraient liées et qu’il s’agirait d’une guerre sécuritaire menée contre la Russie, d’une part pour lui faire payer le prix de son intervention déterminante en Syrie et d’autre part, pour l’empêcher d’aller trop loin dans des ententes régionales, notamment avec la Turquie, au sujet du dossier syrien. En principe, après l’assassinat de son ambassadeur à Ankara, le président russe aurait dû prendre des mesures contre la Turquie, ou en tout cas lui adresser des critiques publiques et violentes.

    Scarlett Haddad nous fait dans le #complotisme ?

    #liban #syrie

    • C’est la (grosse) limite à l’exercice qui consiste à faire parler des « sources diplomatiques » ou des « sources des services de renseignement » systématiquement anonymes.

  • Le nouveau gouvernement libanais

    Les cinq chantiers économiques prioritaires du gouvernement - Céline HADDAD - L’Orient-Le Jour
    http://www.lorientlejour.com/article/1024762/les-cinq-chantiers-economiques-prioritaires-du-gouvernement.html

    « La BM a estimé à 17 % le pourcentage de PIB imputé à la corruption au Liban », souligne Kamal Hamdan. « La lutte contre la corruption est prioritaire car c’est la crédibilité de l’État qui est en jeu. La corruption a été un problème sous tous les précédents gouvernements, et étant donné que ce sont les mêmes acteurs politiques, le défi sera de montrer que ce gouvernement est capable de mettre en place des institutions bien gouvernées pouvant fournir des services publics en bonne et due forme », explique Badri Méouchi, président de la Lebanese Transparency Association. Selon lui, quatre textes de loi pour la lutte contre la corruption doivent être adoptés, et surtout appliqués. Le texte sur l’accès à l’information, la proposition de loi sur les lanceurs d’alertes, mais aussi la loi sur l’enrichissement illicite ou le texte permettant la création d’une commission anticorruption nationale. « Le fait que ce gouvernement résulte d’une entente entre tous les partis politiques est encourageant, cela pourrait suggérer un consensus sur les grands dossiers. Mais l’histoire a pour l’instant prouvé que c’est généralement l’inverse... Nous espérons que ce sera la fin de la paralysie politique car il reste beaucoup à faire », ajoute-t-il.

    #corruption #Liban

    • toujours sur le thème de la corruption, le commentaire de Scarlett Haddad :

      Avec les fonctions qui leur sont confiées, les ministres d’État ne sont donc pas choisis pour compléter seulement le nombre, selon les équilibres confessionnels et politiques adoptés dans la composition du gouvernement. Ils ont des rôles précis qui ont déjà des titres intéressants. Nicolas Tuéni est ainsi ministre d’État pour la lutte contre la corruption, sur l’insistance du chef de l’État qui a fait de ce thème son principal cheval de bataille. Quelle sera la mission exacte de M. Tuéni et comment pourra-t-il la concrétiser ? Il est sans doute trop tôt pour répondre à ces questions. Mais le fait même d’avoir voulu créer ce ministère est une initiative positive.

      http://www.lorientlejour.com/article/1024814/un-gouvernement-pour-preparer-les-elections.html

    • La même poursuit ses commentaires positifs concernant les droits de l’homme, et ceux des femmes :

      Il y en a d’autres, comme le ministère d’État chargé des Droits de l’homme, confié à Ayman Choucair. Les plus sceptiques pourront dire qu’il ne suffit pas de donner un titre, encore faut-il lui donner un contenu. De toute façon, un pas en avant a été accompli à ce niveau et celui des Droits de la femme, puisque le ministre d’État Jean Oghassabian a été chargé de ce dossier. Le fait remarquable dans cette information, c’est que le ministère des Droits de la femme a été confié à un homme. Pour certaines associations féminines, c’est une nouvelle preuve du fait que le dossier de la femme reste au Liban sous la coupe des hommes. Au contraire, on peut voir dans cette désignation une volonté réelle d’améliorer la présence de la femme dans tous les domaines en renforçant ses droits. D’ailleurs, dans la déclaration faite après l’annonce de la formation du gouvernement, le Premier ministre Saad Hariri a insisté sur sa volonté d’améliorer la condition de la femme en général et dans le domaine politique en particulier. Il a même promis de tout faire pour obtenir l’adoption du système de quota féminin pour les prochaines législatives.

      #femmes #élection

  • La confrontation est désormais ouverte entre Riyad et Téhéran - Scarlett HADDAD - L’Orient-Le Jour
    http://www.lorientlejour.com/article/996405/la-confrontation-est-desormais-ouverte-entre-riyad-et-teheran.html

    Mais les Saoudiens ont décidé d’aller encore plus loin, parrainant ouvertement cette année le congrès de l’opposition iranienne qui s’est tenu la semaine dernière à Paris. Riyad a ainsi franchi un nouveau pas dans sa confrontation avec l’Iran, en soutenant publiquement un groupe iranien armé, les « Moudjahidine du peuple » et en appelant clairement à la chute du régime de Téhéran. Autrement dit, l’affrontement ne se fait plus par alliés interposés et sur des scènes extérieures, il se veut désormais direct et frontal. Même lors de la guerre irako-iranienne, qui a commencé en 1980 et a duré jusqu’en 1988, la confrontation n’était pas directe entre Téhéran et Riyad.

    Aujourd’hui, la guerre est ouverte et Riyad veut se doter de bras armés ou en tout cas d’instruments de lutte dans toutes les scènes ouvertes, y compris à l’intérieur même de l’Iran.

    Avec un focus sur la scène libanaise, Scarlett Haddad reprend une analyse qu’on lit de plus en plus depuis que les Saoudiens « patronnent » officiellement (en France !...) l’opposition armée iranienne des Moujahidin du peuple (un événement extrêmement peu médiatisé d’ailleurs).

  • Amel postule pour le prix Nobel de la paix... - Scarlett Haddad (via Georges Corm)
    http://www.lorientlejour.com/article/990853/amel-postule-pour-le-prix-nobel-de-la-paix.html

    Fondée en 1979, après l’arrivée massive des réfugiés palestiniens au Liban et les ravages de la guerre civile, Amel n’a cessé de se développer, brandissant fièrement son indépendance et sa laïcité dans une société libanaise minée par les appartenances politiques ou confessionnelles. En plus de 45 ans d’existence, l’association ne s’est jamais écartée de sa ligne de départ, celle de l’égalité de tous devant la misère et du droit de tous à recevoir de l’aide pour pouvoir mener une vie décente. Dans un monde de privilèges et de pouvoir, Amel a cru en l’homme et c’est pour cela qu’elle a pu traverser les années et les crises, en restant présente aux côtés des plus démunis et dans les milieux défavorisés, pour non seulement fournir des aides médicales et sociales, mais aussi pour éduquer les plus abandonnés à la notion de droit et de citoyenneté, au lieu des identités confessionnelles et du clientélisme en vigueur au Liban.

    À mesure qu’elle grandissait en poids et en efficacité, Amel a commencé à attirer les convoitises de la classe politique et des leaders confessionnels. Mais, grâce aux convictions solides du Dr Mehanna, elle a résisté à tous les appâts et à toutes les tentatives pour la contrôler ou pour la faire dévier de sa mission initiale. Cette association a payé cher le prix de son indépendance et de sa navigation à contre-courant dans une société divisée. Elle a été la cible d’attaques et de plans pour la diluer ou la transformer en groupe confessionnel, voire en instrument politique. Mais elle a réussi son pari, s’imposant sur le terrain comme la principale association locale qui aide les déplacés syriens, tout en mettant ses structures, son expérience et ses moyens au service de tous ceux qui souhaitent aider ceux qui ont tout perdu sauf la vie.

  • Je découvre le portrait de Ghana al-Yafi (fille de Abdallah al-Yafi) par Scarlett Haddad en février 2015 dans l’OLJ :
    Ghada al-Yafi, celle qui croyait le changement...
    https://www.facebook.com/permalink.php?id=274620859352537&story_fbid=467942996686988

    Redonner à la vie politique ses lettres de noblesse, tel est le credo de Ghada Abdallah al-Yafi. Candidate malheureuse aux élections municipales (1998) et législatives (2000) parce qu’elle croyait possible le changement vers moins de confessionnalisme, elle aurait pu, après sa déception, plier bagage et retourner en France où elle a vécu neuf ans, ou même en Arabie saoudite où elle a passé quelques mois. Mais Ghada al-Yafi a préféré rester sur place et tenter à sa manière de contribuer à l’évolution de la société.

    Au domicile de Abdallah al-Yafi, son ancien Premier ministre de père où elle vit, elle a créé des salons de réflexion, où des intellectuels et des académiciens de tous bords se retrouvent régulièrement pour tenter d’échanger leurs points de vue et de trouver des points communs. Car elle croit au travail de fond des élites. Chacun de ses « invités » discute avec les autres en toute courtoisie autour d’une tasse de thé ou d’un café et, ensuite, Ghada al-Yafi est convaincue qu’il se fera l’écho de cette réflexion commune dans son propre milieu, qu’il soit professeur d’université, cadre partisan, analyste, diplomate ou écrivain-poète.

    Aînée des 5 enfants de Abdallah al-Yafi, lui-même originaire d’une famille de la classe moyenne à l’époque où celle-ci privilégiait les études, Ghada al-Yafi ne s’était pas beaucoup intéressée à la politique dans sa jeunesse, préférant faire des études de médecine et une spécialisation dans l’hématologie-cancérologie. Elle a d’ailleurs travaillé avec le célèbre professeur Jean Bernard. D’ailleurs, parmi les cinq enfants de Abdallah al-Yafi, trois sont médecins et les deux autres sont dans l’économie et les affaires. Son père qui avait fait des études de droit à La Sorbonne avait, dit-elle, toujours voulu écarter ses enfants de ce domaine, pour ne pas qu’ils soient entraînés dans la politique. En 1982, il était déjà atteint de la maladie d’Alzheimer et ses enfants étaient soulagés que ce nationaliste libanais ne voie pas l’invasion de son pays par l’armée israélienne.

    Mais c’est justement pendant la guerre que Ghada al-Yafi a commencé à s’intéresser à la politique et surtout à se demander comment les habitants d’un même pays, qui ont tant en commun, peuvent en arriver à s’entre-tuer. Le document d’entente signé entre le Courant patriotique libre et le Hezbollah en février 2006 a constitué un déclic chez elle. C’était la preuve qu’un dialogue sérieux était possible, même entre ceux qui sont totalement différents. Elle a donc commencé par vouloir comprendre ce qui s’était passé entre les deux camps, avant de songer à généraliser le processus en préparant le terrain à un dialogue qui inclut les autres partenaires sociaux. Dans la plus grande discrétion, parce que le show-off n’est pas dans sa nature, elle a créé plusieurs groupes de réflexion et elle ne cache pas sa satisfaction lorsqu’elle retrouve les idées débattues dans son salon dans les médias sous forme d’analyses ou d’opinions. Elle-même essaie de ne pas rater une conférence, pour tenter de mieux comprendre ce pays que son père a tant aimé et servi. Même si aujourd’hui l’avenue Abdallah al-Yafi est la moins visible par rapport à celles portant les noms des autres Premiers ministres...

    Son principal souci est à présent de lancer une réflexion sur l’islam, qui est le message de Dieu, mais qui n’a rien à voir avec le confessionnalisme qui divise. « Je suis sunnite de naissance, dit-elle, mais ma religion, c’est la morale. » Elle milite pour la laïcité et pour la sécularité, et les défend dans toutes les tribunes possibles. Il lui arrive de se désoler de son impuissance, mais baisser les bras ? Jamais !

  • Remarques préliminaires sur les élections à Beyrouth
    L’incertitude des sources
    Deux jours après les élections municipales à Beyrouth, le site du ministère de l’Intérieur ne fournit toujours pas de données officielles sur les résultats des municipales à Beyrouth et seulement des résultats partiels pour d’autres régions (voir cette page en arabe : http://interior.gov.lb/AdsDetails.aspx?ida=206 et un commentaire dans l’OJ sur ce point : http://www.lorientlejour.com/article/985221/municipales-plus-de-36h-apres-la-fin-du-vote-les-resultats-officiels- et http://www.lorientlejour.com/article/985387/des-methodes-archaiques-a-lorigine-dun-retard-inacceptable-dans-le-de).
    Plusieurs témoignages qui ont circulé montrent le désordre assez invraisemblable et les approximations qui entourent le dépouillement et les décomptes (repostés de FB sur le blog de Souha Tarraf : https://libanchroniquesciviles.wordpress.com/2016/05/10/zay-ma-hiyye-ou-larchaique-administration-libanaise-du-depouillement-des-votes-electoraux-par-joe-khoury/?fb_action_ids=1706078479647194&fb_action_types=ne).
    La LADE, l’association de surveillance des élections, dénonce de nombreuses fraudes, en forte hausse(http://www.lorientlejour.com/article/985199/la-lade-denombre-647-infractions-le-premier-jour-du-scrutin.html). Les erreurs, parfois non intentionnelles, sont très nombreuses et obligent à de multiples recomptages.
    Les données qui circulent sur les résultats et qui donnent 40% à Beirut Madinati sont tronquées et ne mentionnent que les candidats de cette liste et de celle des Beyrouthins (alliance de tous les partis politiques). Les noms des candidats des deux autres « listes » (Liste des citoyens et citoyennes et liste des Ahbaches ou disons des sunnites identitaires) sont absents. Il est donc difficile de savoir quel score a réellement fait Beirut Madinati.

    L’image qui circule avec les résultats tronqués


    Ces incertitudes sur les données font que ces réflexions sont préliminaires et doivent être confirmées par des données plus précises.

    Relativiser l’abstention
    Il n’y a pas non plus, en dehors du chiffre de 20,47% qui circulait dimanche soir, de données précises sur les inscrits, les votants, les blancs et nuls, etc. (encore moins selon les trois grandes circonscriptions). Dans la Beqaa, le taux de participation semble avoir été de l’ordre de 50%.
    Mais ces données ne veulent rien dire en elles-mêmes. Je renvoie ici à l’Atlas du Liban publié en 2007, chapitre 3 : http://books.openedition.org/ifpo/418
    Au Liban, en effet, les citoyens ne sont pas inscrits et ne votent pas là où ils habitent mais en général (à de rares exceptions) dans leurs villages d’origine. En effet, une décision du gouvernement en 1946 a rendu quasiment impossible le fait de modifier le lien d’enregistrement à l’état-civil et donc sur les listes électorales (selon Charbel Nahas dans une conférence tenue à la Maison du Liban à Paris en novembre 2015). Il en résulte plusieurs conséquences :
    – la structure actuelle du peuplement ne correspond plus du tout à la répartition géographique des électeurs. Le pays réel ne correspond plus au pays légal. Ces données officielles ne prennent pas en compte environ 80 ans de migrations multiples depuis 1932, dernier recensement de la population et moment de fixation de cette domiciliation légale : migrations des zones rurales vers les villes de la côte ; migrations forcées liées à la guerre ; migrations internationales permanentes, semi-permanentes ou saisonnières. Sans même parler des Libanais partis il y a parfois plus d’un siècle et qui peuvent encore posséder ou au moins revendiquer la nationalité libanaise et être inscrit quelques part, des centaines de milliers de personnes ont ainsi quitté le Liban depuis la fin de la guerre civile mais peuvent toujours être enregistrés.
    – Dans les régions rurales, la population inscrite est généralement très supérieure à la population résidente (même si les choses sont compliquées car une partie de la population a gardé des liens et fréquente le village de manière saisonnière ou pour les élections. Dans les villes et les banlieues, la population inscrite est au contraire en général très inférieure à la population résidente. Pour cette raison, il est compliqué de considérer des chiffres de participation globaux, à l’échelle des régions. Un 50% de participation dans la Beqaa ne veut pas dire la même chose en zone rurale et en zone urbaine.
    – Beyrouth correspond à une situation particulière par rapport aux autres villes où le nombre d’inscrits est très supérieure au nombre de résidents. Les données qui circulent parlent de 476.000 inscrits sur les listes électorales à Beyrouth. Or selon les dernières données de l’administration centrale des statistiques en 2007 qui proposent des estimations de la population à partir du décompte des immeubles et des logements et en appliquant un nombre moyen d’habitants par ménage, la population résidente à Beyrouth est d’environ 380.000. Cet écart s’explique par la dédensification en cours à Beyrouth et la gentrification qui poussent les gens à déménager en banlieue, ainsi qu’à un mouvement de migration international fort (qui touche notamment plus fortement la communauté arménienne).
    Si on estime que 25% ont moins de 21 ans et ne sont pas en âge de voter, on arrive à 285.000 résidents en âge de voter. Soit un ratio théorique de 60%, même si nombre de ces résidents en réalité ne sont pas inscrits à Beyrouth mais ailleurs. Donc les 97500 électeurs qui correspondent au chiffre de participation de 20,47% sont à comparer à ces 285000, soit un taux recalculé de participation de l’ordre de 34,5%.
    cf. ce poste de Mona Harb sur FB :

    Where are the 80% beirutis who did not vote yesterday?
    –How many chose not to vote? I am not sure they’re that many...
    –How many do not live in the city anymore? Probably a good number..
    –How many are living more or less comfortably in suburbs, and are apathetic about the capital city that shun them away with its unjust, unequal and corrupt urban policies (housing, infrastructure, and services)? Probably a big number as well. We know for a fact that more than half Beirutis do not live in the city anymore.

    https://www.facebook.com/mona.harb.33/posts/10154054896241221?pnref=story

    Pour interpréter cette abstention forte, il faut distinguer plusieurs groupes d’inscrits et notamment
    – la population absente du pays, qui ne revient pas voter pour des élections locales sauf si on lui paye le billet (ce qui s’est passé en 2009 pour les élections législatives notamment de la part du Courant du Futur qui a ainsi « mobilisé » ses troupes au sens propre), et la population qui réside ailleurs que dans Beyrouth et qui se détourne d’enjeux politiques qui ne la concerne pas directement. Ces deux groupes représentent potentiellement la différence entre les 476000 et les 285000 évoqués ci-dessus, donc 191000 soit 40% de l’électorat. Mais en pratique, cela peut être bien plus que cela. Les 285000 résidents à Beyrouth en âge de voter n’y sont pas forcément inscrits et cela rend donc très difficile d’interpréter ce chiffre de participation, qu’il soit de 20,47% ou de 34,5%. De ce point de vue, la première cause de l’abstention au Liban, notamment pour les élections locales, c’est sans doute la manière même dont est organisé le vote, c’est-à-dire la disjonction entre le lieu de vie et le lieu d’exercice politique.

    Le vote en faveur de Beyrouth Madinati (ma ville)
    Dernière remarque au sujet des scores respectifs des deux listes : les données qui circulent (cf. notamment https://stateofmind13.com/2016/05/10/40-of-beirutis-voted-for-beirut-madinati-yes-change-is-possible/13165931_10154823413818294_8449035637678219607_n/#main) montre que la liste des Beyrouthins (celle des partis politiques réunis) atteint entre 47000 et 39000 voix, soit en moyenne 43000 (j’y vais à la hache) alors que celle de BM atteint de 32000 à 28000 soit en moyenne 30000. A elles deux, elles atteignent donc environ 73000 en moyenne.
    Sur l’ensemble des votants (on ne connait pas les blancs et les nuls) on a donc
    Les Beyrouthins : 44%
    Beyrouth madinati 31%
    les deux autres listes, les blancs et les nuls atteignant 24500, soit 25% ce qui n’est pas rien et il faut absolument connaître ces chiffres manquants.
    Par circonscription (sur ce point voir les analyses intéressantes de https://moulahazat.com/2016/05/11/what-beiruts-election-results-tell-lebanon-can-hope-for-change), on note que BM l’emporte à Achrafieh, où l’électorat chrétien est dominant (environ 9000 voix contre 6500 à la liste des Beyrouthins). Scarlett Haddad faisait état de rumeur selon lesquelles l’électorat aouniste voterait volontiers pour BM : ce n’est pas impossible, il faut regarder plus en détail que je ne peux le faire ce soir les données par candidat.
    Dans la deuxième circonscription, qui rassemble où Arméniens et chiites représentent environ les deux tiers des électeurs, BM ne fait pas un très bon score. Hariri a accusé certains partis d’avoir fait voter pour BM mais ce n’est sans doute pas le cas dans cette circonscription.
    Plus intéressant, dans la troisième circonscription, une partie du vote sunnite échappe à la liste des Beyrouthins et Beyrouth madinati emporte un bonnombre. On ne sait pas par contre ce qu’on fait les deux autres listes, notamment la liste Ahbache même si Scarlett Haddad dans son commentaire dans l’OJ indique qu’elle a été finalement contenue par des accords).
    cf. la carte des circonscriptions avec des données de 2009 :

    Conclusion
    Les données dont on dispose sont très fragmentaires et rendent toute interprétation très difficile. Une absention structurelle existe en raison du décalage entre lieu de vie et lieu de vote. Toute lecture politique locale en est rendue très délicate. Le mode de scrutin plurinominal qui octroie tous les élus à la « liste » arrivée en tête ne permet pas de représenter au conseil municipal la percée d’une opposition d’un type nouveau, antiparti, représentée par Beyrouth Madinati. Réduire cette liste à un électorat bobo (cf. discussion brève ici : http://seenthis.net/messages/487807) paraît discutable. Elle me paraît exprimer l’aspiration d’un électorat diversifié en rupture avec les partis, notamment les partis chrétiens (mais pas uniquement), vu les scores à Acharafieh.
    Il ne faut pas oublier les autres forces en présence, dont les données n’ont pas encore circulé (si qqun voit, merci de me signaler).
    Bonsoir pour l’instant.

  • Un désaccord autour des moukhtars risque d’ébranler la coalition http://www.lorientlejour.com/article/984205/un-desaccord-autour-des-moukhtars-risque-debranler-la-coalition.html

    Le temps presse, et au cas où le blocage persisterait, le parti du général Aoun finirait par retirer Joseph Traboulsi et soutenir la liste Beyrouth Madinati ou même celle de Charbel Nahas, souligne-t-on dans les milieux aounistes où l’on reconnaît qu’une telle décision correspond davantage aux orientations et aux sympathies de la base du parti. Sa participation à la liste de coalition pour les municipales se justifie par une volonté d’ouverture sur toutes les parties, celle-ci ayant commencé avec le Hezbollah, puis, plusieurs années plus tard, avec les FL, selon les mêmes sources.

    Toujours est-il qu’un éventuel retrait aouniste des Beyrouthins importunerait le chef du courant du Futur, engagé à fond dans la bataille électorale sur base du respect de la parité, dans la mesure où il risque de favoriser le panachage et d’augmenter les chances de Beyrouth Madinati, bénéficiant d’une forte sympathie populaire, de percer la liste adverse.

    Donc les électeurs aounistes préfèrent la liste Beyrouth Madinati, voir celle de Charbel Nahas, mais le parti préfèr(ait) un accord électoral avec ses ennemis politiques dans le but tout à fait clair de neutraliser la liberté des électeurs.

    Ce qui correspond à ce que décrit l’excellent texte de Sami Attalah sur Jadaliyya:On Municipal Elections in Lebanon and the Prospects of Change
    http://www.jadaliyya.com/pages/index/24369/on-municipal-elections-in-lebanon-and-the-prospect

    In reality, alliances that political parties form along with families and clans for joint electoral lists are hampering the role of municipalities as actors for development. This brings us to the second challenge: namely, the formation of joint lists to avoid competition. This process has two consequences. The first is that many segments of society are not represented, especially women, youth, and marginalized groups, as sects, families, and clans take precedence. The second consequence is that elections—even those which are competitive—often result in the elected council being an ineffective assemblage of interest groups with very little in common. Elected councilpersons have no common program or platform to promote development nor the motivation to work together. Their aim is often confined to serving the interests of a narrow group that brought them to power while ignoring developmental issues. In other words, the political system has favored a select type of representation at the expense of forwarding the interests of citizens.

    • Scarlett Haddad sort les rames pour essayer d’expliquer le choix du parti aouniste… Mais ce faisant, risque de provoquer la question vitale : de quoi le CPL peut-il encore se revendiquer pour justifier qu’il serait un parti différent des autres ? (Poser la question, malheureusement, c’est déjà y répondre de manière cruelle.)

      La participation aouniste à la liste des « Beyrouthins » : des messages politiques au courant du Futur
      http://www.lorientlejour.com/article/984588/la-participation-aouniste-a-la-liste-des-beyrouthins-des-messages-pol

      La décision de participer à cette liste, formée pratiquement par le courant du Futur, a donc été soigneusement réfléchie et elle vise d’abord à permettre au CPL d’être pour la première fois au sein du conseil municipal de Beyrouth si la liste des « Beyrouthins » est élue. Si la liste est élue « telle quelle », selon le slogan lancé par Saad Hariri, le poids du CPL ne sera pas déterminant, loin de là (trois sur 12 chrétiens), mais au moins ce parti aura un pied dans l’engrenage et pourra, le cas échéant, tenter de stopper des décisions qu’il ne jugera pas conformes à ses convictions ou au contraire pousser vers l’adoption de décisions qui vont dans le sens des campagnes politiques et sociales qu’il mène.

      Mais le plus important est le fait que, par sa participation à cette liste, même avec une représentation réduite, le CPL adresse un message fort au courant du Futur et à travers lui à la communauté sunnite. D’abord, il est en train de dire au courant du Futur et à tous ceux qui mettent en doute ses véritables intentions qu’il ne cherche pas à remettre en cause l’accord de Taëf et ses dispositions. Il respecte le système tel qu’il est, et tout ce qu’il réclame, c’est un véritable partenariat entre les chrétiens et les musulmans, conformément aux dispositions de l’accord de Taëf. À Beyrouth, il est clair que le nombre des électeurs sunnites est de loin le plus important, par conséquent, le CPL trouve normal que ce soit le courant du Futur qui détermine les parts. D’ailleurs, le conflit de dernière heure au sujet des moukhtars n’était pas tant avec le courant du Futur qu’avec les autres parties chrétiennes. Dans ce contexte, si le CPL réclame que les députés chrétiens soient choisis par les électeurs chrétiens, il ne veut pas non plus que les représentants des sunnites soient choisis par les chrétiens. Enfin, l’ultime message de la participation du CPL à la liste des « Beyrouthins » est de montrer à ceux qui ne cessent d’affirmer qu’il est difficile, voire impossible, de s’entendre avec le général Michel Aoun que ce dernier peut être, quand il le faut, un homme de compromis fiable...

  • Scarlett Haddad dans l’OLJ commente le rapport commandé par la Commission des Nations Unies pour l’Asie occidentale (ESCWA), mais qui ne sera pas rendu public, démontrant des conséquences catastrophiques pour la société syrienne des sanctions :
    L’efficacité des sanctions économiques imposées à la Syrie en question OLJ / 01.04.16
    http://www.lorientlejour.com/article/978618/lefficacite-des-sanctions-economiques-imposees-a-la-syrieen-question.

    Il faut rappeler que concernant la Syrie, l’Onu n’a pas imposé de sanctions économiques, celles-ci viennent essentiellement de l’Union européenne et des États-Unis. Selon le rapport, les sanctions économiques imposées à la Syrie sont considérées comme les plus dures jamais décidées contre un pays. Elles concernent à la fois les produits importés par la Syrie ainsi que le système financier et bancaire sans parler des avoirs de certaines personnalités liées au régime. Selon un diplomate occidental qui suit de près le dossier syrien, lorsque ces sanctions économiques ont été décidées, elles étaient destinées à accélérer la chute du régime syrien en causant une crise économique sans précédent et une pression populaire sur le régime pour hâter son effondrement, en plus des développements militaires. Force est de constater que cinq ans après le déclenchement de la guerre en Syrie et malgré les multiples pronostics annonçant régulièrement sa chute imminente, le régime syrien est encore là et parvient même à enregistrer des victoires militaires sur le terrain, dont la dernière en date est la reprise de la ville de Palmyre et de ses environs. [...]
    D’après le rapport, les conditions de vie des 10 millions de Syriens ayant besoin d’aide à l’intérieur du territoire syrien ont donc été aggravées par les sanctions économiques qui étaient principalement destinées à affaiblir le régime. L’enquête effectuée par l’auteure de l’étude, sur le terrain et auprès des ONG internationales qui sont actives en Syrie, ainsi qu’auprès des agences relevant de l’Onu, montre que les sanctions économiques imposées à la Syrie ont rendu très difficile l’assistance humanitaire, notamment dans le domaine du financement et du transport des fonds. À cause de l’embargo, les banques peuvent difficilement faire des virements vers la Syrie et l’argent doit prendre des chemins complexes qui d’une part sont plus coûteux et d’autre part favorisent un système de corruption, sans parler des questions sécuritaires. En réalité, les restrictions financières imposées à la Syrie ont largement affaibli le secteur bancaire de ce pays et elles ont aussi ralenti l’enthousiasme des donateurs. De plus, comme les États-Unis ont classé la Syrie parmi les États qui sponsorisent le terrorisme, les produits américains ne peuvent pas être introduits en Syrie ou ont besoin pour cela d’une autorisation spéciale. Ce qui constitue un processus difficile et compliqué. Les médicaments américains ne peuvent ainsi pas être vendus en Syrie, tout comme les pièces de rechange des appareils de dialyse par exemple. Au point que la plupart des hôpitaux syriens ne peuvent plus à l’heure actuelle traiter les malades ayant besoin de ce traitement.
    Il faut aussi signaler que la guerre féroce qui se poursuit depuis cinq ans dans le pays a entraîné d’énormes destructions dans les différents secteurs, qu’il s’agisse des transports, des communications, des installations sanitaires, de la production électrique, etc. En résumé, le constat au sujet de l’impact des sanctions économiques sur l’aide humanitaire est qualifié de négatif, ces sanctions ayant affaibli la population, alors que le régime syrien est toujours en place.

    • Et une fois de plus, on pourrait se demander pourquoi on utilise à chaque fois les mêmes méthodes (je veux dire : largement documentées et donc aux effets parfaitement prévisibles), qui sont au mieux contre-productives par rapport aux objectifs que nous prétendons vouloir atteindre…

  • C’est quand tu crois que la diplomatie française ne peut pas tomber plus bas que François Hollande s’en mêle avec une grande idée qu’elle est géniale…

    Présidentielle : le blocage entre le Hezbollah et le courant du Futur - Scarlett Haddad
    http://www.lorientlejour.com/article/980443/presidentielle-le-blocage-entre-le-hezbollah-et-le-courant-du-futur.h

    Même la prochaine visite du président français François Hollande à Beyrouth samedi n’est pas en mesure d’accélérer le processus d’élection présidentielle. Pourtant, selon des sources parlementaires libanaises, un dîner devrait être donné à la Résidence des Pins en l’honneur du président français auquel seraient conviés les 127 députés libanais, dans le but de montrer que s’ils peuvent se réunir et assurer le quorum des deux tiers requis pour la séance d’élection pour un dîner, ils peuvent aussi le faire pour élire un président.

  • إبلاغ عواصم عربية بمضمون « خطة ثلاثية » لروسيا وأمريكا لحسم العملية السياسية في سوريا | القدس العربي Alquds Newspaper
    http://www.alquds.co.uk/?p=507911

    Rumeurs autour d’une recette russo-étasunienne pour résoudre la crise syrienne. Pour ce que ce dit : 1) des élections fiables ; 2) une nouvelle Constitution ; 3) une présidentielle ensuite où il vaudrait mieux que Bashar ne se présente pas pour les USA, mais les Russes ne sont pas d’accord [Quant aux Syriens qui sont dans le pays, curieusement on peut imaginer qu’ils plébiciteraient leur actuel président, surtout après une telle guerre "victorieuse".]

    لتوجه المحدد، نظرياً وعلى الورق حتى الآن يتحدث عن المبادرة وفي أسرع وقت ممكن لتنظيم انتخابات عامة في سوريا تفرز برلماناً منصف التمثيل، تشارك فيه جميع الأطراف، على أن تنظم هذه الانتخابات بدلاً من تلك التي يتحدث عنها النظام السوري بعد تعهد موسكو بمنعه من الاستفراد بإجراء الانتخابات والحرص على وجود مؤسسة برلمانية تمثيلية مقنعة للمعارضة المسلحة وتمثل الفئات الإجتماعية جميعها.
    حسب الورقة المقترحة روسياً وأمريكياً الانتخابات ينبغي أن تحظى بالرعاية «الأممية» وتجري تحت رقابة وإشراف المؤسسات الدولية وهي خطوة توضع مسودة خاصة لخطواتها ومراحلها التفصيلية.
    الخطوة الثانية ستكون «وضع دستور جديد» يعكس توازنات القوى الجديدة في المؤسسات التمثيلية التي تنتج عن انتخابات ذات مصداقية قد لا تعجب المعارضة ولا النظام ولكنهما لا يملكان الطعن بحيثياتها أو التشكيك بنتائجها.
    وضع دستور جديد ينظم آلية الحكم سيكون الخطوة التي ستسبق الخطوة الثالثة والأخيرة والمتمثلة كما تم إبلاغ العاصمة الأردنية عمان وهي وضع آلية لانتخابات رئاسية يتصور الفرقاء أن الرئيس بشار الأسد شخصياً يمكنه المشاركة فيها وإن كانت الولايات المتحدة لا زالت تفضل تدخل موسكو للحيلولة دون مشاركته في هذه الانتخابات التي ستقود لرئيس دولة يعمل بصلاحيات منقوصة وبحكومة تمثل أغلبية برلمانية كاملة الصلاحيات.

    De fait, Damas annonce que les élections quelque peu bousculées qui étaient prévues, seront un peu repoussées...

    #syrie

    • @gonzo : en tout cas, les signes d’une entente au moins relative entre Poutine et Obama se multiplient ces derniers temps, ce qui rend ces rumeurs plausibles :
      – cessation des hostilités qui tient bon an mal an - et qui a permis la victoire à Palmyre
      – le « testament » politique #Obama_doctrine où Barack prend publiquement ses distances avec les « intérêts sectaires étroits » de ses alliés au Moyen-Orient
      – le fait qu’Obama a récemment snobé Erdogan : http://www.wsj.com/articles/turkish-president-faces-a-cool-reception-in-u-s-visit-1459114068

      Obama turns down one-on-one meeting with Erdogan at nuclear summit, reflecting concerns about key ally’s crackdowns on dissent, Kurdish insurgents

      – et enfin il se dit que l’aviation américaine a participé symboliquement à la bataille de Palmyre (une à deux « frappes » aériennes selon les sources).
      Le site du Centcom revendique d’ailleurs une frappe :


      https://t.co/rJeWyC44BH
      (via twitter Wassim Nasr)

    • Scarlett Haddad écrit à propos d’une entente Obama/Poutine :
      http://www.lorientlejour.com/article/978236/la-reprise-de-palmyre-debut-du-processus-pour-couper-en-deux-le-terri

      Des sources qui suivent de près le dossier syrien estiment d’ailleurs que les Russes et les Américains, et en particulier Vladimir Poutine et Barack Obama, sont pressés de parvenir à un accord avant la fin du mandat de l’actuel président américain pour créer un fait accompli qui ne pourrait plus être remis en question par une nouvelle administration, quelle que soit son appartenance politique.
      Le projet pour les prochains mois serait donc de porter un coup dur à l’EI et de trouver un accord politique entre le régime et l’opposition qui comporterait l’intégration sous une forme ou une autre des différentes factions armées non terroristes au sein de l’armée syrienne après l’adoption d’amendements constitutionnels et l’établissement d’un agenda pour la reconstitution du pouvoir politique à travers des élections, avant l’automne.
      Cet accord, s’il était trouvé, devrait être par la suite officialisé par une résolution du Conseil de sécurité. Ce qui devrait permettre de le verrouiller et de rendre difficile le fait de le contourner, comme croient pouvoir le faire certaines parties régionales qui misent sur un changement de ligne politique avec l’élection d’un nouveau président aux États-Unis. Par conséquent, les Russes et les Américains devraient aplanir les dernières oppositions au règlement en préparation au cours des prochains mois.

      Et Elijah Magnier dans une série de tweets le 27 mars :
      https://twitter.com/EjmAlrai/status/714127024659558400
      Assad will have to go through reforms before August. The war is still ongoing. #AQ is still a strong player in Syria.
      https://twitter.com/EjmAlrai/status/714128441763868672
      If conditions inappropriate, only postpone it for a month or2. USA & Russia (not revealing agreement) are putting pressure on all
      https://twitter.com/EjmAlrai/status/714127674948587520
      Change of constitution with sharing power as a first set, Parliamentary election as a second step. Prep for Presidential election
      https://twitter.com/EjmAlrai/status/714129095806812166
      The UN will be a key. But first, the Cease-fire must be acceptable for all. Only #AQ/#JN is still standing in d way

  • Nasrallah lève l’ambiguïté et la jette dans le camp adverse - Scarlett Haddad
    http://www.lorientlejour.com/article/967876/nasrallah-leve-lambiguite-et-la-jette-dans-le-camp-adverse.html

    Et à ceux qui mettent encore en doute l’appui du Hezbollah à la candidature du général Aoun, Hassan Nasrallah a lancé une bombinette en annonçant qu’il est prêt à renoncer à l’idée « du compromis global » si elle se transforme en obstacle devant l’élection de Michel Aoun. Il a précisé ainsi que si l’autre camp est prêt à élire ce dernier, il est prêt de son côté à renoncer à son exigence d’une entente sur une nouvelle loi électorale ou sur un package complet, dont la présidence serait un point et un début. Le secrétaire général du Hezbollah a donc ainsi fait une grande concession sur le plan local... qui n’a pas été relevée par l’autre camp, dont les commentaires sont restés superficiels, axés davantage sur la forme que sur le fond.

    Hassan Nasrallah a ainsi montré l’étendue de la confiance que le Hezbollah voue à Michel Aoun, puisqu’il se contente de son élection sans plus exiger d’autres conditions portant sur le fonctionnement de l’État et de ses institutions pendant le nouveau mandat présidentiel.

  • Pour le Hezbollah, la candidature d’Aoun est « sacrée » ! - Scarlett Haddad
    http://www.lorientlejour.com/article/967229/pour-le-hezbollah-la-candidature-daoun-est-sacree-.html

    Enfin, toujours sur le plan des considérations internes, le Hezbollah continue d’estimer que la présidence n’est qu’une partie de l’accord et que ce dernier doit être global. Il faut donc s’entendre sur les principaux dossiers litigieux avant de se rendre au Parlement pour élire un président.

    Ces dossiers sont aussi bien la présidence du Conseil que la formation du gouvernement et la loi électorale. Or jusqu’à présent, les concessions faites par le courant du Futur, en acceptant la candidature de Frangié, et par les Forces libanaises en acceptant celle de Michel Aoun, se limitent au seul dossier présidentiel. Pour cette raison, le Hezbollah, qui n’a pas été habitué à être ménagé par les protagonistes du 14 Mars, flaire un piège qui consisterait à vouloir l’isoler ou le neutraliser sur la scène interne. Il craint en effet qu’il s’agisse de jeter en quelque sorte de la poudre aux yeux en donnant la présidence à un de ses deux alliés, pour exiger en contrepartie des concessions sur le fond et sur les rapports des forces politiques internes.

    Certaines rumeurs font ainsi état d’un objectif caché de la part de Saad Hariri en acceptant la candidature de Frangié, celui d’avoir un président affaibli après la chute de son allié Bachar el-Assad, au point de devenir au mieux « un autre Michel Sleiman » ou au pire « un autre Émile Lahoud ». De même, pour Geagea, il s’agirait d’appuyer Michel Aoun pour l’éloigner du Hezbollah et du 8 Mars.

    Tout en étant convaincu que ces intentions cachées, si elles existent, sont irréalistes, le Hezbollah préfère rester méfiant et attendre sans faire de vagues que l’élan donné par cette double initiative retombe, sans avoir à prendre des initiatives controversées avec ses alliés. Selon des sources proches du Hezbollah, ce dernier reste persuadé que la candidature de Michel Aoun à la présidence est un choix stratégique qui s’imposera de lui-même en temps voulu au cours des prochains mois. L’acceptation par le 14 Mars de deux candidats issus de l’alliance entre le 8 Mars et le CPL ne serait donc qu’un début. Qui aurait imaginé il y a quelques mois encore qu’une telle option était possible ?... Il s’agit donc pour le Hezbollah d’attendre, car la situation tant interne que régionale évolue en faveur de ses choix.

    Hum, j’espère que tu n’es pas pressé : « …s’imposera de lui-même en temps voulu au cours des prochains mois… »

  • Deux interprétations opposées sur les prochaines étapes et les facteurs de blocage de la situation libanaise après l’accord Geagea-Aoun

    Pour Philippe Abi-Akl, « L’Iran refuse toujours un règlement du dossier libanais indépendamment de celui de la Syrie »
    http://www.lorientlejour.com/article/965842/liran-refuse-toujours-un-reglement-du-dossier-libanais-independamment

    Moins d’une heure après l’accolade Geagea-Aoun qui a eu lieu à Meerab, c’est un Sleiman Frangié déterminé qui affirmait sur le perron de Bkerké qu’il maintenait malgré tout sa candidature. Une façon comme une autre de démontrer que l’initiative de Samir Geagea a eu pour effet de paralyser une nouvelle fois l’échéance présidentielle, car le Hezbollah refuse toujours de se rendre à l’hémicycle afin de départager les deux candidats puisqu’il s’estime perdant quelle que soit la personne qui sera élue à la présidence de la République.

    En fait, à en croire une source du Quai d’Orsay, l’Iran se refuse toujours à séparer le dossier libanais du volet syrien. Cette source ajoute que l’initiative de Samir Geagea vise à « gêner le Hezbollah », car aujourd’hui il devient de plus en plus difficile pour lui de justifier sur le plan interne son refus de participer à des élections dans lesquelles les candidats sont tous ses alliés traditionnels.

    Pour Scarlett Haddad, « Un pari gagnant pour le CPL et pour les FL » http://www.lorientlejour.com/article/965836/un-pari-gagnant-pour-le-cpl-et-pour-les-fl.html

    Jetée d’abord chez les chrétiens, la balle est désormais dans le camp des autres protagonistes, notamment le courant du Futur, le Hezbollah, Amal et le PSP. Le Hezbollah reste pour l’instant discret, mais ses milieux continuent d’estimer que l’élection de Aoun à la présidence serait une victoire stratégique pour eux. Le chef du CPL s’est rendu chez Nabih Berry pour tenter de l’amadouer et il est probable que le président de la Chambre ne s’opposera pas à l’entente entre Aoun et Geagea. Même démarche auprès du chef du PSP Walid Joumblatt. Restent les autres composantes chrétiennes, notamment Sleiman Frangié et le parti Kataëb. Pour M. Frangié, il est clair qu’il attend une initiative en sa direction de la part du CPL, qui devrait avoir lieu, mais doit être bien préparée en raison du froid dans les relations entre les deux alliés depuis l’annonce officieuse de Saad Hariri de son appui à la candidature de Frangié. Avec les Kataëb, des contacts doivent aussi être entrepris. Mais le véritable problème reste dans l’attitude du courant du Futur, qui est la composante sunnite la plus représentative de cette communauté et sans laquelle il ne peut y avoir d’élection présidentielle...
    Avec l’appui de Geagea à la candidature de Aoun, un pas a donc été franchi, mais l’élection présidentielle n’est pas encore acquise. Elle reste tributaire de nombreux facteurs, internes et régionaux.

    #Liban #politique_politicienne

  • En 2016, l’Île flottante voguera au large du littoral - May MAKAREM - L’Orient-Le Jour
    http://www.lorientlejour.com/article/963697/en-2016-lile-flottante-voguera-au-large-du-littoral.html

    Fouad Boueiry, vice-président de la municipalité de Jounieh, a affirmé que l’Île flottante ne sera pas en rade de la baie de Jounieh, car le port n’a pas les installations et les équipements nécessaires pour accueillir une telle structure. Toutefois l’île a obtenu le permis de naviguer dans les eaux maritimes libanaises. Mais on ne sait pas encore sous quel pavillon elle va voguer et si Tripoli sera son port d’attache. La famille Daou est restée discrète sur ce point.

    Si le #Liban© n’existait pas, il faudrait l’inventer ! Je n’ai pas fait exprès, Scarlett Haddad commence son papier du jour en ces termes : « Le Liban est vraiment un pays étonnant ! »

  • Avec beaucoup de pincettes… Une question commence à circuler sur Twitter parmi ceux qui se réjouissent de la mort d’Allouche : comment l’aviation syrienne a-t-elle obtenu l’information précise de l’heure et du lieu de la réunion des rebelles ? (J’insiste sur les « pincettes » : c’est typiquement le genre d’information qui ne sortira certainement jamais, et on est donc dans le domaine de la pure conjecture.)

    L’idée qui circule alors consiste à supposer qu’Allouche a été « donné » par un service pro-Otan, la plupart prétendant qu’il s’agirait des services de renseignement jordaniens. (Encore une fois : c’est une conjecture.) En clair : dans cette idée, les services jordaniens auraient donné Allouche aux Syriens pour se débarrasser de lui.

    Pourquoi cette « contre-narrative » maintenant ? Parce que chez les propagandistes de l’opposition pro-saoudienne, il y a cette communication organisée autour de l’idée que la mort d’Allouche prouverait que le régime ne veut pas réellement ouvrir de processus politique avec l’opposition. À l’inverse, affirmer qu’Allouche aurait été donné au régime syrien s’inscrit dans une explication qui, elle, affirme qu’Allouche (au même titre qu’Ahrar ash-Sham) était devenu un obstacle aux pourparlers prévus pour fin-janvier : la logique serait qu’il ne pourra pas y avoir de consensus sur la liste des organisations terroristes que la Jordanie devait établir, notamment parce qu’Allouche est soutenu par les Saoudiens et considéré comme terroriste par le régime et les Russes, et qu’il n’y aura pas de compromis sur cette question. D’où sa liquidation.

    Je signale cette conjecture parce qu’elle devrait certainement refaire surface plus largement dans les prochains jours, et parce qu’une fois de plus, si nos médias vont nous présenter une analyse unilatérale (« la mort d’Allouche démontre que le régime syrien ne veut pas de processus politique »), il y a en réalité une autre histoire qui se raconte, de plus en plus populaire, sur les réseaux arabes et qui affirme exactement le contraire.

    • Je vois d’ailleurs dans l’article de Une du Akhbar :
      زمن القطاف؟ مقتل علوش يخلخل أبواب الغوطة... و« الرياض »
      http://al-akhbar.com/node/248932

      المصدر أكّد أنّ «المعلومات المتداولة على نطاق ضيّق تؤكد وجود دور استخباري أردني وراء استهداف علّوش.

    • Parce que chez les propagandistes de l’opposition pro-saoudienne, il y a cette communication organisée autour de l’idée que la mort d’Allouche prouverait que le régime ne veut pas réellement ouvrir de processus politique avec l’opposition.

      Par exemple, pour ce qui est des partisans « occidentaux » de la ligne dure, en accord avec les pro-saoudiens, David Ignatius, célèbre éditorialiste du Washington Post, commentant un article allant dans le même sens d’Anne Barnard du New York Times :
      https://twitter.com/IgnatiusPost/status/680830869981007877?lang=fr

      Russia recklessly kills a Syrian rebel leader who could have negotiated truce. Moscow’s march of folly continues. http://nyti.ms/1TkAe3t

    • Pour mémoire, il y a deux semaines, Juan Cole expliquait que la position de l’Arabie séoudite lors de la conférence de l’opposition à Riyadh montrait que les Séoudiens « ne sont pas sérieux au sujet des négociations » :
      http://seenthis.net/messages/439258

      After the conference, Saudi Arabia came out and demanded al-Assad step down before the negotiations. This is a sign it is not serious about negotiations.

      Plus généralement d’ailleurs, Cole commentait la présence (très problématique pour lui) de Ahrar ash-Sham à cette conférence.

    • Ce qui est en train d’arriver, c’est que l’ONU continue à maintenir la fin janvier comme date du début du processus politique, et cela en se basant sur une résolution du Conseil de sécurité. Et quand on dit qu’Allouche (comme Ahrar ash-Sham) a participé à la réunion de Riyadh, et serait donc prêt à ces négociations, c’est faire l’impasse sur la question de savoir s’il continue à exiger le départ de Bachar Assad dès le début du processus politique, ou s’il acceptera les négociations dans les conditions décidées par le CS.

      Avec à la clé le fait que si des groupes armés refusent les négociations décidées par le Conseil de sécurité, en ajoutant une condition (le départ de Bachar) qui a été soigneusement évitée à l’ONU, ils ne tarderont pas à être considérés comme terroristes par « la communauté internationale » (et pas seulement par les Russes). (Et ainsi gros barnum, puisqu’il semble difficile pour l’ensemble des présents à Riyadh de se désolidariser de la position des groupes les plus puissants parmi eux.)

      Je pense qu’une grosse différence entre la narrative « Allouche était indispensable aux négociations » et la contre-narrative « Allouche a été lâché par les Jordaniens sur ordre des États-Unis parce qu’il gênait le démarrage des négociations », ça revient largement à ce point.

    • Toujours dans Al-Akhbar de ce matin, un article qui évoque la mort de Alloush et le fait que les Jordaniens se seraient fermement opposés, peu avant, à ce qu’il transite par la Jordanie pour gagner Riyadh et sa conférence des opposants.

    • Les développements en Syrie commandent l’évolution des dossiers régionaux - Scarlett Haddad
      http://www.lorientlejour.com/article/964997/les-developpements-en-syrie-commandent-levolution-des-dossiers-region

      Sans oublier le fait que selon des rapports des renseignements étrangers, ce seraient les renseignements jordaniens qui auraient donné aux Russes et aux Syriens les informations nécessaires sur la localisation de Zahran Allouche qui a été la cible d’un bombardement aérien il y a quelques semaines.

  • Les contacts s’accélèrent, la balle est dans le camp du 14 Mars - Scarlett Haddad
    http://www.lorientlejour.com/article/958755/les-contacts-saccelerent-la-balle-est-dans-le-camp-du-14-mars.html

    Il est désormais clair que le chef druze Walid Joumblatt est à l’origine de l’idée de proposer la candidature du chef des Marada à la présidence, sur une probable suggestion de l’ancien ambassadeur des États-Unis David Hale. Joumblatt aurait donc commencé à travailler sur cette idée depuis plusieurs semaines en sondant le chef du courant du Futur Saad Hariri et les autorités saoudiennes. Il aurait donc commencé par envoyer plusieurs messages en ce sens aux Saoudiens, qui ont finalement accepté de l’entendre de vive voix et lui ont donc envoyé une invitation dans ce but.

  • محمد بلوط : روسيا تهدّد الساعين لـ« أفغنة » سوريا.. وهجوم حلب يتقدّم : : الصفحة الرئيسة | جريدة السفير
    http://assafir.com/Article/1/450862

    Face au risque "d’afghanisation" de la situation en Syrie, notamment par l’utilisation de missiles sol-air de la part des rebelles, la Russie menace : "la livraison de ces systèmes [de missiles] à des groupes terroristes en Syrie signifierait que l’Etat qui y serait impliqué [la Turquie au hasard, et les Saoudiens et Qataris comme payeurs] se placerait de fait du côté du terrorisme international, avec toutes les conséquences que cela entraînerait. Et je veux qu’on entende cela comme une mise en garde sérieuse" précise le MAE russe.

    «توريد هذه المنظومات لأي من المجموعات الإرهابية في سوريا سيعني أن الدولة التي فعلت ذلك وقفت عملياً إلى جانب الإرهاب الدولي، مع كل العواقب المترتبة على ذلك، وأريد أن يتم الاستماع إلى ذلك كتحذير جدي».

    #syrie #russie

  • Chamel Roukoz, l’homme qui commande les commandos - Scarlett HADDAD - L’Orient-Le Jour
    http://www.lorientlejour.com/article/942891/chamel-roukoz-lhomme-qui-commande-les-commandos.html
    Scarlett Haddad passe au style hagiographique. On croirait la presse tunisienne sous Ben Ali...

    Son nom est sur toutes les lèvres, ses photos font le tour des réseaux sociaux, il est même au cœur de nombreux débats, mais Chamel Roukoz reste une énigme, silencieux par nature et par profession.

    #cirage_de_pompe !

  • Comment interpréter les protestations nées de la crise des ordures à Beyrouth ?
    Dans ce texte, le journaliste Moe Ali Nayel tente de concilier une analyse en termes transclassistes avec les discours de haine de classe et de haine confessionnelle tenus par différents groupes de l’élite, y compris les organisateurs du mouvement Vous puez.
    La question est de savoir si jeunesse turbulente qui semble tenir le haut du pavé ces derniers jours est téléguidée par une élite réactionnaire qui tente de reprendre le contrôle des événements et de défendre un régime corrompu en décrédibilisant le mouvement social par la violence et le confessionnalisme ; s’il exprime une tentative de prise du pouvoir par l’alliance aounistes-Hezbollah, dans un cadre régional marqué par l’opposition en Syrie entre Arabis Saoudite et Iran (vision du 14 mars) ; ou bien si cette jeunesse exprime une revendication authentique et représente dès lors la pointe avancée et active d’un mouvement social transclassiste - ce qui pose alors la question de l’encadrement politique de ce mouvement. La comparaison avec les premières manifestations tunsiennes ou égyptiennes étant alors tentante, avec tous les scénarios noirs qui en ont résulté.
    On notera que l’interprétation de Moe Ali Nayel est proche de celle défendue tous ces jours derniers par la journaliste Scarlett Haddad dans l’Orient Le Jour ou Angry Arab.

    Quick Thoughts : Moe Ali Nayel on Lebanon’s Garbage Crisis and Protest Movement
    http://www.jadaliyya.com/pages/index/22501/quick-thoughts_moe-ali-nayel-on-lebanon%E2%80%99s-garbage-

    The “You Stink” campaign’s calls for protests, which began in late July 2015, created space for those from a different social class than those who created the campaign. Since the first protest, youths from marginalized and poverty-stricken areas continued what they had previously been doing alone, without any social media campaigns. These youths do not generally function in the orbit of so-called civil society organizations but have been protesting on their own initiative since last summer’s severe water and power cuts. This summer, their protests escalated in reaction to the garbage crisis, and their proximity to the downtown area made it possible for them to join the demonstration called for by the “You Stink” campaign. While burning trash and blocking the streets leading to downtown Beirut during the first protest, these youths exclaimed, “We are with you, but this is our way of protesting.” It was then and there that they simultaneously expressed their anger toward the government’s security measures, power cuts, and water shortages.

    [...]

    To put it simply, the protest that sparked violence against state violence was not an act of “thuggery” by “saboteurs” who were told to do so by Amal movement leader and Speaker of Parliament Nabih Berri. People who allege such dynamics do not recognize the daily economic abuse the majority of Lebanese have been enduring for years. It was a whole bouquet of angry Lebanese who found unity and struck back against a state that has been failing them in all aspects, and a state security apparatus that has been particularly brutal in the year since Mashnuq became interior minister. The most marginalized youth, those from Dawra, Burj Hammoud, Khandaqal-Ghami’, Sabra, Tariq Jdideh, and Shiyyah, were those who struck back with all the vengeance accumulated in their bitter souls against state authority. These are the victims of the same social order that has their brothers languishing in jails without trial for simply smoking a joint, or being at the wrong place at the wrong time.

    Two young men I spoke with told me, “We are on the street, jobless, and with no place to go. We pop pills to forget the shit we live in.” The scooter they had purchased on credit was confiscated by the government because they could not afford to register it, yet they needed it to work and earn money. These disenfranchised young men see the law being used to punish them for being poor. All this while a small ruling class cruises around town in its fifty-thousand-dollar SUVs, drives in convoys with tinted windows, running over, beating up, and sometimes killing anyone who stands in its way. This latter group is given state security protection and legal immunity. One group of angry teenage boys were rounded up two weeks ago and brutally beaten up by the Internal Security Forces (ISF), only to be told the next day that it was a case of mistaken identity. They weren’t even given an apology.

    Thus, on the night of 22 August, and as a response to this violence and neglect, an unusual sense of solidarity exploded and a revolutionary spirit reached a climax that manifested itself in the large numbers on the street the next day. The trajectory of the protest thus far is one of inclusion. It is bringing together different strata of Lebanese society in an unusual way to confront an exploitative economic and political system.
    [...]

    Since we are affected by the region, we must realize that this movement could fail and could even open a path to military rule. However, there seems to be a consensus building among grassroots protesters that the street will be occupied until this corrupt ruling class falls. All that seems to matter on the street right now is to shatter the status quo that has long held Lebanon and its people prisoner.

    If we can call this an uprising, then it is important to look at the dynamics on the ground: the street and the forces that reclaimed it. Many Lebanese at this particular moment are breaking away from the confines of their social-sectarian boxes. To understand the core of this protest movement, one ought to be where the leading sentiment of this rebellion exists. It is a mix of anger and vengeance by jobless, impoverished, socially alienated youth from different sects; LGBT individuals and activists who have been subject to violence and harassment by a patriarchal state; a variety of grassroots leftist movements; feminist activists and networks that have become increasingly active and visible in recent years; young mothers and fathers who struggle to provide an adequate life for their children.

    Lebanon’s youth has followed one uprising after another in other Arab countries, recognized its possibilities, and yearned for real change. So far, this campaign appears to be the one and only opportunity that has—thus far—managed to unite us outside the political straightjacket of the March 14 versus March 8 political blocks, demanding the downfall of their politics. It is precisely this sentiment, this sort of anger, that we need to focus so as to further develop, and thus deliver a blow to the status quo.

  • Scarlett Haddad : Une séance gouvernementale cruciale aujourd’hui
    http://www.lorientlejour.com/article/941196/une-seance-gouvernementale-cruciale-aujourdhui.html

    Les milieux proches du Hezbollah sont convaincus que les divergences entre Michel Aoun et Nabih Berry peuvent être réglées, les deux hommes étant d’accord sur les questions stratégiques. Il restera alors à clarifier la position du courant du Futur, plongé actuellement dans le dossier des déchets dont il est responsable et qui exige des solutions rapides.

  • Amal favorable aux manifestations populaires et veut l’élection d’un président - L’Orient-Le Jour
    http://www.lorientlejour.com/article/940825/amal-favorable-aux-manifestations-populaires-et-veut-lelection-dun-pr

    Insistant sur le fait que « notre formation reste un mouvement de contestation populaire de premier plan, qui est loin d’être élitiste ou populiste », le texte a déclaré que « son objectif a toujours été de consacrer la participation citoyenne de toutes les catégories sociales, à travers tous les rouages de la vie de la société, de l’État et la réalisation de la justice sociale ».
    Dans son communiqué, le mouvement Amal a signalé avoir « mis en garde les gouvernements successifs contre la négligence des revendications populaires et contre le court-circuitage de ce qui touche à la vie des gens et aux services élémentaires, comme l’eau, l’électricité, l’hygiène de vie... dans le prolongement de la tradition établie par l’imam Sadr, selon laquelle la privation est un terrain propice à l’explosion ». « Il est donc normal de voir se former une mouvance populaire, lorsque la porte de l’hémicycle est fermée et son rôle de contrôle et de législation paralysé », a-t-il dit.
    Stigmatisant « tous les actes qui menacent la sécurité et toutes les tentatives des infiltrés d’impliquer le nom du mouvement dans leurs actes nuisibles », le mouvement a appelé les services compétents à « protéger les mouvements de revendication populaire ». Il a également réclamé « la relance, par le législatif et l’exécutif, des appels à élire un président de la République ».
    Plus tôt dans la journée, le mouvement avait publié un premier communiqué, démentant son implication dans les émeutes de la veille. « Le mouvement Amal dément catégoriquement les informations infondées, nous accusant de provoquer des émeutes. Diffusées par les médias, ces informations ont un but manifeste de provoquer la discorde (...). Les intentions de ces médias qui ont perdu leur objectivité (...) et qui sont dirigés par les chambres noires que nous savons sont désormais connues de tous », toujours selon le communiqué, qui a appelé les médias à consulter le bureau de presse du mouvement préalablement à la diffusion de toute information le concernant. Il les a enfin mis en garde contre « les dangers de la diffusion d’informations mensongères ».

    #Liban #déchets #hypocrisie
    cf. @nidal http://seenthis.net/messages/401020

    • http://www.lorientlejour.com/article/940824/merhebi-les-fauteurs-de-troubles-sont-connus-mais-nous-ne-reagirons-p

      En réponse à la question de savoir quelle est la partie politique qui était cachée derrière les émeutes, M. Merhebi a répondu que « les fauteurs de troubles sont connus, mais selon la volonté du président Saad Hariri et du ministre Nouhad Machnouk, nous ne réagirons pas ». Enfin, le député du Akkar a émis le souhait de voir « tous les forces et courants politiques remplir leur devoir de protéger le pays et sauvegarder l’unité nationale ».

      #union_sacrée du régime en place

    • C’est un des jeux du moment : présenter des « organized thugs » violents et chantant des slogans sectaires au milieu d’une grande manifestation transconfessionnelle et non-violente comme de simples « pauperized youths » spontanés et, illico, suggérer qu’Amal, en tant que parti « populaire », serait plus légitime ici que ces petits bourgeois élitistes qui voulaient un mouvement non-sectaire et non-violent, c’est un classique du genre pour délégitimer tous les mouvements progressistes anti-confessionnels à Beyrouth. (Tout mouvement non-confessionnel est instantanément attaqué pour son élitisme et son mépris de classe.)

      (Le fait que le fondement même du système de prédation économique est de placer la « jeunesse paupérisée » en état de totale dépendance au clientélisme et au confessionnalisme n’est jamais à ce moment interrogé. Également amusant est le fait que les partisans d’un système de prédation économique ultra-inégalitaire se mettent à dénoncer la contestation de ce système même comme du mépris de classe…)

    • Je vois qu’Angry Arab reprend ce couplet (auquel, donc, je ne crois pas) :
      http://angryarab.blogspot.fr/2015/08/yesterday-in-beirut.html

      The protesters were split along class lines. Middle East protesters didn’t like the poorer protesters who dared to show without polo shirts, and who were not enamored with the non-violent tactics of the original protesters. And the original protesters even called on security forces to “remove by force” the uncouth" protesters. Kid you not. They accused them—without evidence—that they were stooges of Berri.

    • Il y a quelques minutes, à nouveau une mention d’« infiltrés » (cette fois-ci arrivés en voiture) par les organisateurs de YouStink :
      https://www.facebook.com/tol3etre7etkom/posts/1631384337123681

      Witnesses saw a black tainted car entering the peaceful protest and youths get out of the car to wreak havoc. A member of You Stink is now in hospital. The police hit him brutally on his head after provocation from some protesters.

      (Mise-à-jour : YouStink a supprimé ce message de son flux Facebook. J’ignore pourquoi.)

    • Quel bazar: le Futur exploite les rumeurs d’«infiltrés» à son profit: Mustaqbal Says Some ’Infiltrated’ Peaceful Demos to Send ’Message of Intimidation’
      http://www.naharnet.com/stories/en/188323-mustaqbal-says-some-infiltrated-peaceful-demos-to-send-message-of-i

      Al-Mustaqbal parliamentary bloc charged Tuesday that some political parties tried to hijack Sunday’s civil society protest to send a “message of intimidation” to al-Mustaqbal movement and its allies.

      “Freedom of expression is a legitimate right for all Lebanese which is protected by the Constitution … but this right must be practiced while abiding by the laws,” said the bloc in a statement issued after its weekly meeting.

      It acknowledged that “the peaceful demos that were called for by civil society activists and groups to demand a solution to the garbage crisis are in principle legitimate and justified, especially that the trash problem has aggravated due to the government’s shortcomings in addressing this vital issue.”

      But Mustaqbal warned that “this right to peaceful expression was quickly exploited” by “groups pushed by political and partisan agendas that resorted to violent methods to veer the democratic and peaceful expression off its course and drag the country into the ’well-known unknown.’”

    • Scarlett Haddad persiste à considérer les « voyous » comme agissant de manière spontanée et non dirigés par une force occulte, qu’elle soit orientée vers la défense du système (Berri-Hariri-Joumblatt comme le disent bcp de gens au Liban) ou qu’elle serve un agenda régional pro-iranien (antienne de l’OLJ et du Mustaqbal).

      http://www.lorientlejour.com/article/941013/ni-politique-ni-confessionnel-mais-un-vrai-ras-le-bol-populaire.html

      Pourtant, selon les activistes eux-mêmes (pour la plupart des étudiants universitaires), qui se trouvaient place Riad Solh samedi et dimanche, les casseurs n’étaient pas organisés et n’agissaient pas en tant que groupe qui se distribuait les tâches. Il s’agissait simplement de jeunes voyous, qui ne se retrouvent dans aucun mouvement politique et qui n’ont aucune place dans la société où ils n’ont d’ailleurs aucune perspective d’avenir et qui se vengent par des actes de violence et de vandalisme. Toutes les manifestations, même en France et aux États-Unis, ont des groupes de ce genre qui profitent de la présence populaire dans la rue pour exprimer leur rancœur contre la société.

      Toujours selon les activistes, voir dans la présence de ces casseurs « un complot aux dimensions régionales » a donc pour unique objectif d’empêcher les gens de descendre dans la rue une nouvelle fois et de mettre en échec le mouvement de protestation populaire, tout en cherchant à politiser, voire à « confessionnaliser », ce mouvement, qui se veut justement au-delà des politiques et des confessions.

  • Décryptages antagonistes du dérapage de la crise des déchets à Beyrouth dans l’Orient-Le Jour

    La manifestation de dimanche soir a de nouveau dérapé, des affrontements entre des groupes manifestement distincts dans leurs motivations des manifestants et en tout cas désavoués par les organisateurs, ont affronté les forces de l’ordre.

    La majorité des journalistes du journal analysent ces violences de samedi et de dimanche soir comme le signe d’une manoeuvre du 8 mars (ou du Hezbollah) et de l’Iran (non sans contradiction dans les détails). Ainsi l’article de Sandra Noujeim. De son côté, Scarlett Haddad, dont les analyses reflètent en général plutôt le point de vue du 8 mars, analyse la colère populaire comme débordant les partis et minimise les violences, pour lesquelles on trouvera bien des "boucs émissaires"...

    Sous couverture civile, une volonté politique de déstabilisation - Sandra NOUJEIM - L’Orient-Le Jour
    http://www.lorientlejour.com/article/940656/sous-couverture-civile-une-volonte-politique-de-destabilisation.html

    Sur fonds d’accusation du 14 mars contre le 8 mars, on se prépare à remettre les déchets à Naamé !?

    Une réunion de la commission ministérielle chargée de la gestion de la crise des déchets doit se tenir au siège du Conseil du développement et de la reconstruction, à l’appel du ministre de l’Environnement, Mohammad Machnouk. Il est prévu que les plis financiers seront ouverts. En dépit de la crise de fin de semaine, une entente continue de faire son chemin pour rouvrir temporairement, pour six mois, la décharge de Naamé et accueillir au Akkar une part des déchets de Beyrouth, le temps pour les nouvelles sociétés de prendre en charge la gestion des ordures. Pour ce qui est enfin du Conseil des ministres, convoqué jeudi par Tammam Salam, il est fort probable que sa réunion soit avancée dans l’urgence, selon une source ministérielle.

    Pour la première fois, le « Liban des braves gens » dans la rue
    Décryptage
    Scarlett HADDAD
    http://www.lorientlejour.com/article/940642/pour-la-premiere-fois-le-liban-des-braves-gens-dans-la-rue.html

    C’est sans doute la première fois que la coupure paraît si franche entre la population et les responsables à quelque bord qu’ils appartiennent. Ce ne sont d’ailleurs pas les partisans qui sont descendus dans la rue samedi et dimanche, mais bien cette large majorité silencieuse qui n’aspire qu’à une chose, un minimum de dignité. Les plus rêveurs espèrent déjà que ce mouvement sera le prélude à un vaste changement dans le système actuel qui aboutira à l’instauration d’une véritable citoyenneté. Les optimistes pensent que ce mouvement ne peut pas ne pas avoir de conséquence sur la situation politique et qu’il aboutira à la démission du gouvernement, qui ne changera peut-être pas grand-chose dans l’immédiat mais qui sera l’incitateur à rechercher de véritables solutions, dans le cadre du système mais sur des bases nouvelles de dialogue réel et de participation. Les plus pragmatiques, de leur côté, sont convaincus que rien ne changera et qu’au bout de deux jours, les gens se lasseront et le gouvernement reprendra ses réunions chaotiques... en attendant des développements régionaux qui apporteront les clés manquantes aux solutions internes. En attendant, un bouc émissaire sera trouvé pour porter sur ses épaules la responsabilité des actes de violence contre les manifestants et une nouvelle crise fera oublier celle des deux derniers jours.

    #déchets #Liban