Un beau projet sollicité par les Parisiens donc. Mais un hic, un gros hic. Sur les 20 artistes proposés par la Place, une seule graffeuse : Vinie, qui sera présente en mai pour la deuxième vague de création.
Une sélection à 95% masculine donc. Mais le directeur de La Place, Jean-Marc Mougeot, l’assure : « Des contacts sont en cours avec des artistes femmes parisiennes qui viennent du graffiti, en cohérence avec la direction artistique que j’ai souhaitée : des artistes d’Ile-de-France issu.e.s du graffiti et utilisant principalement la bombe peinture pour réaliser leurs œuvres. »
La présence des femmes est « une préoccupation importante », affirme le directeur, « et ce dans la composition même de l’équipe qui m’entoure. Notre équipe actuelle est composée de femmes et d’hommes en parité ».
La parité dans l’équipe mais en tout cas pas dans la sélection. Pourquoi une si faible représentation ? « Vous connaissez la scène artistique rap ? Dj ? Graffiti ? », nous rétorque le directeur. « On n’invente pas ce qui n’existe pas. On ne refait pas l’histoire. »
Une réponse qui n’est pas sans rappeler celle du Festival d’Angoulême. Le FIBD avait en effet proposé une sélection 100% masculine pour son Grand Prix, arguant que les femmes se faisaient rares dans le milieu de la bande dessinée. Devançant des arguments similaires de La Place, la street artiste BauBô, qui a alerté Les Nouvelles NEWS sur cette sous-représentation, a envoyé une liste complète de propositions de femmes au centre culturel. « Je vous rassure, l’équipe en place connaît très bien son sujet et nous avons envisagé tous les noms que vous citez et bien plus encore, sans discrimination aucune », lui a répondu La Place.
Aucune discrimination mais une justification des plus surprenantes : « Les contraintes techniques : la possibilité de créer sur du 8/5 minimum n’est pas dans les attributions de tous les graffeurs. »