moi aussi j’ai particulièrement apprécié la personnalité que dégage snowden. pour moi son intégrité découle de sa façon de parler, les mots qu’il utilise, ses intonations, son rythme, ses regards, les mouvements de sa bouche/ses lèvres, tout son visage, sa tête.
puis le calme qu’il tente de préserver alors qu’il est quand même pour moi clairement stressé (par exemple lors du test d’alarme incendie dans l’hôtel) ; ça ne fait que confirmer une fois de plus qu’il estime que ça ne tourne pas autour de lui, et qu’il doit tout faire pour que ça ne le fasse pas. et comme le dit @reka, il a la chance d’avoir greenwald comme porte-parole ; à plusieurs reprises on peut comprendre dans le discours de greenwald (notament quand il parle de son article sur les whistleblowers) qu’il est on the same page as snowden.
j’ai particulièrement été touché du comportement de snowden vers la fin, quand greenwald lui apprend des trucs en l’écrivant sur un bout de papier. le suspense mis à part, sa tête quand il dit "that’s fucking ridiculous" ça m’a touché parce que ça permet de prendre la mesure de la gravité de la situation quand un expert comme lui réagit ainsi à un truc qu’il ne savait pas.
un autre moment fort est quand greenwald se rend compte de l’ampleur de la chose et qu’il est d’accord qu’on ne peut qu’exposer tout ceci « it brutally hits home », « this needs to get out » ; tout ce pouvoir ne peut pas rester dans les mains de la NSA sans que le monde soit au courant. c’est trop grotesque.
on ressent bien que greenwald ne participe pas juste par sensationnalisme, mais surtout parce qu’il est convaincu de la cause.
le documentaire construit un bon suspense, et les petits extraits de musique de temps en temps (NIN, album Ghost) y contribuent certainement.
par contre, je ne suis pas tout à fait d’accord avec snowden dans le passage, justement cité plus haut « I remember what the Internet was like before it was being watched. » incitant à penser qu’avant tout était innocent et libre sur internet, sans qu’on soit observé.
je ne suis pas d’accord (c’est personnel, je ne dis pas qu’il ait tort) parce que dès mes début en 1992 (où il n’y avait principalement que l’e-mail, ftp, usenet, gopher, archie, wais, irc, et puis le début d’http) j’avais cette sensation qu’il fallait faire attention à ce qu’on disait, et que si on avait une impression de liberté de pouvoir dire ce qu’on voulait, c’était aussi parce que c’était encore une communauté assez restreinte et pas très « publique » (même si je retrouve encore aujourd’hui des trucs que j’avais dit dans des newsgroups il y a plus de 20 ans...), alors que maintenant internet est clairement publique. dès mes débuts (réseaux, télécoms & protocoles dans milieu académique) je savais qu’il était facile d’être observé ( « being watched »).
ceci dit, je viens de prouver que je rejoins aussi ce que dit snowden, càd que sachant tout ça, je me limite automatiquement ; « Because they know that it’s being recorded. And that limits the boundaries of their intellectual exploration. »
PS : dans le documentaire on voit aussi le livre de cory doctorow, « homeland »