• Beyond Islamism - Tariq Ramadan
    http://www.tariqramadan.com/spip.php?article13030&lang=fr

    The world has changed, and everything suggests that Islamist organizations, such as the Muslim Brotherhood and other legalist and reformist groups, have not kept pace with world-historical developments, with shifts in international relations, and, most of all, with the new paradigm of globalization. In addition, state power, which in the beginning was understood as a means to social, political, economic and cultural reform, emerged as an end in itself, perverting both the intentions and the actions of a significant number of Islamist movements. These factors have combined to create, over time, a disconnect between the oft-repeated claims of the Islamist movements, which have maintained substantial popular support, and their inability to respond to the challenges of the new era. Having become nationalist Islamist movements, their obsession with the state eventually led to them neglecting fundamental economic issues, major cultural concerns, and even failing to address the basic questions of freedom, citizenship and individual autonomy. Driven into opposition, totally committed to (and imprisoned by) the desire to legitimize their participation in the democratic process as credible, open and dependable in the eyes of the West, the Islamists have become a reactionary force that, in the name of pragmatism, with one compromise after another, have preserved their religious references while voiding them of their potential for social, economic and cultural liberation.

    How remote we are from a new interpretation of our scriptural sources, or from a peoples’ liberation “theology” that would give absolute priority to the poor and the oppressed ; that would, finally, see social and political relations in economic and cultural terms. The Islamists, today, have no credible or viable economic alternatives to offer. In the name of their obsession with international recognition, they have bowed down before the imperatives of the dominant capitalist economy. The religious reference has become a strictly reactive and a strictly protective one, directed primarily against the permissive excesses of the West and Westernizers. It has forfeited its ability to offer an ethical approach to education, social justice, the environment, culture and communication. There have been frequent populist attempts to enlist religion for emotional, identity-related or electoral ends.

  • L’exception française ou comment faire fuir des Ministres

    – Tariq Ramadan

    http://www.tariqramadan.com/spip.php?article12877

    Car au fond c’est la présence et la nouvelle visibilité des musulmans qui dérangent, alors même que cette visibilité est la preuve de l’installation, de l’intégration et de l’enracinement réussis des Français de confession musulmane. Au-delà de ma personne, c’est cette réalité que fuient les Ministres et l’immense majorité des politiques français : le sempiternel refrain sur la « laïcité en danger » n’est qu’un écran destiné à cacher les vraies questions, et les pestiférés de mon espèce ne sont que des diables utiles chargés de distraire l’attention à coup de polémiques, de stigmatisation, de controverses, voire de manipulations politiques ou/et médiatiques.

    #islamophobie

  • Mali : Tombouctou, ombre et lumière (vidéo)

    Les communautés arabes et touareg sont accusées de complicité avec les fondamentalistes et sont victimes d’actes de représailles.

    http://www.france24.com/fr/20130221-reporters-mali-tombouctou-islamistes-fondamentalistes-al-qaida-to

    Business, profits souterrains et stratégie de la terreur. La recolonisation du Sahara (archive, avril 2012)
    Très bon article publié sur Temoust.org*
    http://www.legrandsoir.info/business-profits-souterrains-et-strategie-de-la-terreur-la-recolonisat
    *Supprimé deux fois du site, page non accessible aujourd’hui.

    Touaregs, la marche en vrille http://www.monde-diplomatique.fr/2012/05/HAWAD/47655

    Les années 1950 et 1960 virent la création des Etats du Mali, du Niger, de l’Algérie, de la Libye, du Burkina Faso (anciennement Haute-Volta). Les Touaregs refusèrent d’être « des pièces rapportées sur la trame artificielle des nouveaux Etats (3) » ; mais leur contestation fut écrasée. Se bricolera alors une autre phase de la résistance des marges : la teshumara. Ce nom, formé à partir du mot français « chômeur », renvoie à la situation d’exclusion et de marginalisation des Touaregs qui ne peuvent plus vivre chez eux et doivent à nouveau s’exiler, fabriquer d’autres manières d’être, trouver de nouveaux partenaires, acquérir des savoirs qui permettront de recycler la faiblesse, la défaite et les horizons étranglés en outils pour un jour revenir « raccommoder les déserts » et « reconstruire le pays ».

    Rappel
    Mali : une intervention française aux contours incertains
    http://www.monde-diplomatique.fr/carnet/2013-01-17-Interventions

    Les guerres et conflits se suivent et se ressemblent : leçons oubliées de l’Afghanistan http://blog.mondediplo.net/2013-01-14-Mali-Afghanistan-les-lecons-oubliees

    Enfin : Combien coûte cette intervention ? http://www.20minutes.fr/economie/1108053-cout-lintervention-mali-depasse-100-millions-deuros

  • Le Pape Benoît XVI : comme un Bilan -
    Tariq Ramadan

    http://www.tariqramadan.com/spip.php?article12748

    C’est à la lumière de ces dernières préoccupations qu’il faut comprendre son propos à l’université de Ratisbonne en 2006. Sa relecture de l’histoire de l’Europe est nourrie par ses craintes quant à l’époque contemporaine. Deux menaces hantent le Vieux continent selon lui : la sécularisation qui marginalise la religion - en tant que foi, règles et espérance - et l’installation des musulmans dont le nombre, la pratique et la visibilité grandissants apparaissent comme un défi majeur pour l’Eglise catholique. C’est avec force - et quelques maladresses et inexactitudes historiques - que le Pape Benoît XVI va affirmer que les racines de l’Europe sont grecques et chrétiennes. Cette volonté de relire le passé, de réduire les racines de l’Europe à la tradition rationaliste hellène et à la foi chrétienne, ont pour but de réaffirmer l’identité de l’Europe : celle-ci ne peut-être définie sans le mariage centenaire de la raison grecque et de la foi chrétienne et les autres traditions, et particulièrement l’islam, sont des éléments exogènes à cette identité. L’Europe peut bien désormais compter des millions de citoyens musulmans, ceux-ci restent étrangers à l’identité profonde de l’Europe qu’il faut aujourd’hui rappeler, défendre, protéger. La vérité historique est pourtant bien autre et l’islam, comme le judaïsme, ont participé à la formation de l’âme européenne par leurs penseurs, leurs philosophes, leurs architectes, leurs écrivains, leurs artistes et leurs commerçants. L’islam est historiquement et actuellement une religion européenne et le propos du Pape est à décrypter à travers le prisme de la crainte de la présence musulmane et animée par un souci de réaffirmation missionnaire au coeur de l’Europe même.

    C’est à travers ce même prisme que Benoît XVI s’engageait dans le dialogue interreligieux. Lors de nos différentes rencontres, dont la dernière à Rome en 2009, il ne fut jamais vraiment possible d’engager un dialogue sur les fondements théologiques et les principes : les débats, très vite, s’orientaient vers les pratiques respectives, le traitement des minorités chrétiennes en Orient. On pouvait certes parfois mettre en avant les valeurs communes, mais l’axe du dialogue était souvent la comparaison, la réciprocité, voire la compétition sur le terrain. Il faut certes engager ce débat sur le traitement des minorités chrétiennes en Orient car des discriminations existent et les musulmans doivent y répondre avec clarté, mais cela ne doit pas être le prétexte à éviter le débat théologique de fond ou plus largement la contextualisation historique et politique. Car enfin si les droits des musulmans sont parfois mieux respectés dans l’Occident sécularisé ce n’est certainement pas grâce au seul christianisme et s’ils sont parfois discriminés dans les sociétés majoritairement musulmanes ce n’est évidemment pas exclusivement à cause de certaines interprétations de l’islam. On ne peut faire fi des contextes historiques et politiques qui vont bien au-delà du strict dialogue interreligieux. Confiner le dialogue - avec les autres religions en général et avec l’islam en particulier, à ces postures missionnaires (face à la menace de l’islam en Occident) et systématiquement critiques (en pointant du doigt les contradictions dans les sociétés majoritairement musulmanes) ne peut qu’en dénaturer la substance et n’avoir que peu d’impact sur une meilleure connaissance mutuelle et un vivre ensemble fructueux, proactif, respectueux et harmonieux.

    • Je trouve le texte particulièrement convenu, alors même que ce passage semblait vouloir engager quelque chose d’intéressant :

      C’est à travers ce même prisme que Benoît XVI s’engageait dans le dialogue interreligieux. Lors de nos différentes rencontres, dont la dernière à Rome en 2009, il ne fut jamais vraiment possible d’engager un dialogue sur les fondements théologiques et les principes : les débats, très vite, s’orientaient vers les pratiques respectives, le traitement des minorités chrétiennes en Orient. On pouvait certes parfois mettre en avant les valeurs communes, mais l’axe du dialogue était souvent la comparaison, la réciprocité, voire la compétition sur le terrain. Il faut certes engager ce débat sur le traitement des minorités chrétiennes en Orient car des discriminations existent et les musulmans doivent y répondre avec clarté, mais cela ne doit pas être le prétexte à éviter le débat théologique de fond ou plus largement la contextualisation historique et politique.

      Parce qu’il y a des choses assez contrastées, récemment… il y a un nouveau patriarche maronite qui rompt assez nettement avec le sectarisme fermé du précédent ; il y a la disparition des chrétiens d’Irak malgré (à cause ?) de l’intervention occidentale (« chrétienne » ?), et risque similaire en Syrie ; il y a l’utilisation régulière de prétentions à des aspects civilisationels chrétiens pour les guerres dans le monde arabe, mais je n’ai pas eu le sentiment que les églises catholiques y souscrivaient trop bruyamment ; il y a des positions chrétiennes contrastées sur la Syrie ; j’ai eu le sentiment qu’il y avait des postures coptes ouvertement solidaires lors aux débuts de la révolution égyptienne (malgré des tentatives d’agitation par le régime) ; il y a l’arrivée des centaines de millions de dollars wahabites à la suite de toutes les interventions occidentales récents dans le monde arabe (ce faisant, une logique « chrétienne » simple reviendrait à soutenir des interventions « chrétiennes » qui, presque systématiquement, se concluent par des arrivées massives d’argent faisant la promotion d’une vision de l’islam pas tellement progressive et tolérante) ; il y a aussi les postures souvent claires des autorités chrétiennes en Palestine et à Jérusalem…

      Toutes choses sur lesquelles je ne suis pas spécialiste, mais sur lesquelles il m’a semblé que le Vatican n’avait pas, ces derniers temps, la pire position. On a connu des époques (récentes) où les hiérarchies des chrétiens d’Orient, coptes et maronites en tête, étaient souvent alignées sur les lubies likoudniks israéliennes (la dhimmitude, la dhimmitude !) ; j’ai vaguement l’impression que le bilan de ce pape dans la région est un éloignement net de cette tendance.

    • Tariq Ramadan amalgame la culture Islamique avec les cultures Perses, Araméennes, Arabes, Akkadiennes qui lui sont bien antérieures et qui ont fondé les avancées culturelles imprégnant ensuite la culture des Sémites bien sûr mais aussi des Chrétiens, des Grecques, des Romains puis des Celtes.

      C’est ce socle culturel commun issu de Sumer qui me semble être la racine de l’ensemble et non l’Islam, le Christianisme ou le Judaïsme. Et ce socle est à mettre en parallèle avec celui du shintoïsme Japonais, des aborigènes Australiens, des Inuits, des Maïas et des Incas voire des Celtes pour pouvoir identifier ce qui lui est propre.

  • Le Mali, la France et les Extrémistes - Tariq Ramadan
    http://www.tariqramadan.com/spip.php?article12693

    Certaines questions ne sont-elles pas légitimes au demeurant ? Nul ne peut nier l’existence de groupes violents extrémistes et radicalisés qui ont une compréhension coupable et inacceptable de l’islam. Nous l’avons dit, il faut les condamner. Il faut constater que ces groupes ont des stratégies politiques contradictoires et ont une fâcheuse tendance à s’installer aux lieux exacts où les ressources minières sont un enjeu capital. On le savait en Afghanistan (dans une région immensément riche de pétrole, gaz, or, lithium, etc.) et voilà – on ne comprend pas bien pourquoi – que les « fous » extrémistes s’installent dans le Sahel malien pour y appliquer leur « shari’a » inhumaine et si peu islamique. Dans le Sahel désertique ! Que l’on nous entende bien, il n’y a pas doute sur l’existence de ces groupuscules extrémistes mais il y a des questions légitimes sur leur infiltration possible (les services de renseignements américains, comme européens, ont admis faire usage de l’infiltration en s’appuyant sur des agents instigateurs). Leurs lieux d’installation et leurs méthodes d’opération pourraient bien être encouragés et orientés : on le savait avec George W.Bush, on le voit au Mali, on peut faire un usage utile « des terroristes ». Un chef militaire malien nous disait son trouble lors de notre dernière visite : « On a ordre de les exterminer, de les ‘détruire’ (sic), même quand ils sont désarmés. Pas de prisonniers ! On fait tout pour les rendre fous et les radicaliser ». Etonnante stratégie de guerre en effet. Plus largement, le Canard Enchaîné révèle que l’allié de la France, le Qatar, aurait signé un accord avec Total – quant aux exploitations du Sahel – et, paradoxalement, soutiendrait financièrement et logistiquement des groupes radicalisés tels que « les insurgés du MNLA (indépendantistes et laïcs), les mouvements Ansar Dine, Aqmi et Mujao (djihad en Afrique de l’Ouest) ». Si les faits sont avérés, s’agirait-il d’une contradiction ? Ou alors d’une façon d’encourager et de pousser les pyromanes (extrémistes) afin de rendre utile, nécessaire et impérative l’action des pompiers (français) ? Une répartition des rôles entendue, particulièrement efficace, et tellement cynique.

    Note : il y a 2 jours, je faisais remarquer qu’il était étonnant de voir des libéraux dénoncer des « conséquences inattendues » des actions des grandes puissances, alors même que les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets (donc très prévisibles) :
    http://seenthis.net/messages/108585

  • http://www.tariqramadan.com/spip.php?article12655&lang=fr

    J’hallucine un peu. Rien n’est de la faut des Freres musulmans, tout est de la faute des salafistes, des laics, des etats unis et disrael.

    Il est désormais évident que des forces tentent de déstabiliser l’avancée du pays vers la démocratie : on a vu le rôle joué par les salafis, avant puis après les élections, comme durant les débats sur la Constitution. On a pu identifier également des responsables de l’ancien régime, de même que l’armée et des laïcs qui, derrière la scène, attisaient les tensions, tentaient de fragiliser le nouveau gouvernement à la tête duquel se trouvait Mohammed Morsi, des Frères Musulmans, cherchant à le mettre en difficulté, voire en échec, à ce moment crucial de la transition politique. Ces pressions, jeux et manipulations politiques sont évidentes et le Président Morsi, en y faisant référence dans sa dernière adresse publique, parlait d’une réalité tangible dans l’espace politique égyptien

    C’est armé de cette légitimité que le Président Morsi a voulu forcer la marche en avant vers la stabilité politique. Il savait les forces d’opposition particulièrement actives et le pouvoir judiciaire menaçait même, semble-t-il, de proposer de nouvelles élections présidentielles. L’octroi par décret de pouvoirs discrétionnaires temporaires au Président (décret qu’il a finalement accepté d’annuler le 9 décembre 2012) et l’élaboration définitive du texte de la Constitution soumis à référendum ont soulevé les opposants et les foules.

    Fragilisés par leur accès au pouvoir et au gré d’une autorité objectivement restreinte, ils font face à des forces politiques (salafis ou laïques) et à des institutions (financières et/ou militaires) qui atrophient leur potentielle compétence à réformer les pays respectifs

  • Tariq Ramadan dénonce l’hypocrisie de la finance islamique en marge d’Investissima - Tariq Ramadan
    http://www.tariqramadan.com/spip.php?article696

    Ainsi, la finance islamique a réussi, au gré d’une savante ingénierie financière, à trouver des substituts conformes à l’islam à tous les instruments de placement, des plus sûrs aux plus spéculatifs : on trouve des obligations islamiques (sukuk) qui contournent l’intérêt, prohibé en islam, grâce à la technique de « ijara ». Et si l’islam interdit la spéculation, des équivalents licites aux options et produits dérivés ont été échafaudés (« arbun » ), permettant l’essor des produits structurés islamiques. Même la vente à découvert, pratiquée par les hedge funds, devient islamiquement correcte avec l’usage d’un contrat à terme qui évite l’endettement. « L’approche, dit Tariq Ramadan, est trop utilitariste, et sa dimension éthique reste marginale. »

    Tandis que les médias occidentaux se focalisent, de la Tunisie à l’Egypte, avant tout sur la charia, et parfois grossissent n’importe quel incident, comme si c’était la préoccupation essentielle des peuples, la question sociale et économique, et les débats qu’elle suscite à l’intérieur des courants islamistes, ne sont pas suivis et couverts. Or les orientations néolibérales des Frères musulmans sont fortement contestées à la fois à l’intérieur de ces organisations et à l’extérieur. C’est sur ces questions que se fera le véritable clivage

    #Frères #néolibéralisme

  • APPEL INTERNATIONAL À UN MORATOIRE SUR LES CHÂTIMENTS CORPORELS, LA LAPIDATION ET LA PEINE DE MORT DANS LE MONDE MUSULMAN

    http://www.tariqramadan.com/spip.php?article258

    On aurait aimé que cette formule « presque jamais » soit comprise comme une garantie pour protéger les femmes et les hommes vis-à-vis de traitements répressifs et injustes ; on aurait souhaité que les conditions stipulées soient entendues comme une invitation à promouvoir l’égalité devant la loi et la justice entre les êtres humains par les gouvernements et les législateurs qui se réclament de l’islam. Or, il n’en est rien.

    En effet, derrière un discours islamique qui minimise les faits et arrondit les angles, à l’ombre de ce « presque jamais », des femmes et des hommes sont châtiés, frappés, lapidés et exécutés au nom de l’application des hudûd et ce sans que la conscience des musulmans du monde entier ne s’émeuve outre-mesure. On fait comme si l’on ne savait pas, comme s’il s’agissait de trahisons mineures aux enseignements islamiques. Or, comble d’une injustice aggravée, ces peines ne s’appliquent qu’aux femmes et aux pauvres, doublement victimes, jamais aux riches, aux gouvernants ou aux oppresseurs. En sus, des centaines de prisonniers n’ont droit à aucune défense digne de ce nom : des sentences de mort sont décidées et exécutées à l’encontre de femmes, d’hommes, voire de mineurs (opposants politiques, trafiquants, délinquants, etc.) sans que les accusés n’aient pu avoir le moindre contact avec un avocat. Après avoir accepté le flou dans nos rapports aux sources scripturaires, nous démissionnons devant la trahison du message de justice de l’islam.

    La communauté internationale a également une responsabilité majeure et manifeste devant le traitement de la question des hudûd dans le monde musulman. La dénonciation est sélective et opère selon le calcul et la protection des intérêts géostratégiques et économiques : un pays pauvre, d’Afrique ou d’Asie, essayant d’appliquer les hudûd ou la sharî’a fera face à des campagnes internationales de mobilisation comme nous avons pu le voir récemment. Il n’en est pas de même pour les pays riches, les pétromonarchies et/ou les pays considérés comme « alliés » que l’on dénonce timidement, ou pas du tout, malgré une application constante et connue de ces peines à l’encontre des segments les plus pauvres ou les plus fragilisés de leur société. L’intensité des dénonciations est inversement proportionnelle aux intérêts en jeu. Une injustice de plus.

    On a souvent dénoncé « l’appel international à un moratoire sur les châtiments corporels » de Tariq Ramadan, mais combien l’ont lu ? Et vous, l’avez-vous lu ?

    #Islam, #Tariq_Ramadan, #moratoire_sur_les_châtiments_corporels

  • SYRIE : QUI A RAISON, QUI A TORT ? Par Tariq Ramadan

    http://www.tariqramadan.com/Syrie-Qui-a-raison-qui-a-tort,11890.html

    Cela fait maintenant des mois que la Syrie est tourmentée par une tragédie. Des civils ont été torturés et tués par les forces armées ; la répression du gouvernement a atteint des niveaux insupportables et semble ne plus pouvoir être jugulée. Le monde regarde et les puissances étrangères - Russie et Chine d’un côté ; Etats-Unis, pays arabes et européens de l’autre - sont incapables de trouver une solution ou de se mettre d’accord sur un moyen de mettre fin aux meurtres. Les Nations Unies sont impuissantes et le monde regarde passivement : des centaines de Syriens ont été tués et la répression continue.

    […] Cela étant dit, l’ultime solution est-elle de demeurer silencieux et de soutenir le régime de Bachar ? Lui et son père furent et sont des dictateurs qui ont donné l’ordre de tuer des milliers de civils tout en torturant impitoyablement leurs opposants. Il s’agit là de faits ; aucun cœur sensible, aucun esprit sensé n’est capable de soutenir de tels tyrans et d’aussi cruels despotes. La tyrannie devrait cesser ; Bachar al-Assad devrait être arrêté et jugé. Son bilan est terrible, l’œuvre d’un homme ayant perdu tout sens de la mesure.

    Ce que vous énoncez dans votre article, Tariq Ramadan, c’est un constat et au mieux des vœux pieux. Vous n’énoncez pas l’amorce d’une solution ni les moyens à mettre en œuvre. Quelle autre choix avons nous que d’être silencieux et regarder ce qui se passe en Syrie d’un œil réprobateur (euphémisme) et inquiet ?

    Autre question : le pouvoir est-il vraiment entre les mains de Bachar el-Assad ou est-il entre les mains de la vieille garde de son père ?

    #Tariq_Ramadan, #Syrie, #Bachar_el-Assad

  • " Burqa, bla bla ! " : Où sont les valeurs de l’ULB ?

    http://www.levif.be/info/actualite/belgique/burqa-bla-bla-ou-sont-les-valeurs-de-l-ulb/article-4000041087412.htm

    Caroline Fourest s’est pris un râteau hier soir. Elle venait dénoncer l’islamophobie de l’extrême droite à l’ULB. Ceux qui suivent cette opportuniste savent bien qu’elle est la chef de file de l’islamophobie en France et en Europe. Les arguments du FN en France contre les musulmans sont ceux-là même que Caroline Fourest leur a fourni. Si le FN est si haut dans les sondages, c’est bien grâce à Caroline Fourest.

    La dernière fois qu’elle était venu à l’ULB, c’était pour faire la promotion de son livre sur Tariq Ramadan qui dénonçait le pseudo double langage de celui-ci. Le résultat avait été l’exclusion de Tariq Ramadan de son droit de réponse à l’ULB. C’est bien le double langage de Caroline Fourest qu’il faut dénoncer. Cette femme est une opportuniste de la pire espèce dont l’objectif n’est que de vendre ses livres-poubelles.

    L’extrême droite est-elle devenue fréquentable ? Non, c’est le public qui adhère de plus en plus à ses thèses, et cela grâce entre autre à Caroline Fourest.

    #Caroline_Fourest, #ULB, #islamophobie

  • Appel international à un moratoire sur les châtiments corporels, la lapidation et la peine de mort dans le monde musulman

    Extrait :

    En effet, derrière un discours islamique qui minimise les faits et arrondit les angles, à l’ombre de ce « presque jamais », des femmes et des hommes sont châtiés, frappés, lapidés et exécutés au nom de l’application des hudûd et ce sans que la conscience des musulmans du monde entier ne s’émeuve outre-mesure. On fait comme si l’on ne savait pas, comme s’il s’agissait de trahisons mineures aux enseignements islamiques. Or, comble d’une injustice aggravée, ces peines ne s’appliquent qu’aux femmes et aux pauvres, doublement victimes, jamais aux riches, aux gouvernants ou aux oppresseurs. En sus, des centaines de prisonniers n’ont droit à aucune défense digne de ce nom : des sentences de mort sont décidées et exécutées à l’encontre de femmes, d’hommes, voire de mineurs (opposants politiques, trafiquants, délinquants, etc.) sans que les accusés n’aient pu avoir le moindre contact avec un avocat. Après avoir accepté le flou dans nos rapports aux sources scripturaires, nous démissionnons devant la trahison du message de justice de l’islam.

    Tariq Ramadan

    http://www.tariqramadan.com/Appel-international-a-un-moratoire.html

    #Islam, #moratoire, #lapidation